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12 MERCREDI<br />
PORTRAIT<br />
5 DÉCEMBRE 2012 - SEPT JOURS À BREST<br />
COUPE DE FRANCE.<br />
SAINT-RENAN RÊVE ENCORE<br />
Chaque année, la coupe<br />
de France de foot fait<br />
crever l’écran à un club<br />
amateur. Tou<strong>jours</strong> le<br />
même scénar’ : le petit<br />
poucet s’en va défier les<br />
pros. Cette fois-ci, la<br />
magie a choisi Mathieu<br />
Menguy et l’En Avant<br />
Saint-Renan. Vendredi<br />
soir, le club joue le FC<br />
Nantes à Francis-Le Blé.<br />
Le milieu de terrain<br />
entend savourer.<br />
Saint-Renan - FC Nantes<br />
Vendredi 7 décembre,<br />
à 20 h 30, à Francis-Le Blé.<br />
Tarifs pleins : 13 ¤ en<br />
Foucauld, 10 ¤ en Arkéa. À<br />
voir aussi sur Eurosport<br />
« Ça serait quand même sympa, un<br />
jour, de jouer à Francis-Le Blé ! »<br />
Gamin, c’était le genre de petite phrase<br />
que Mathieu Menguy sortait à ses<br />
potes, sur le ton de la plaisanterie. Sans<br />
vraiment trop y croire. Le milieu défensif<br />
de l’En Avant de Saint-Renan n’a<br />
jamais cherché plus loin que le foot loisirs.<br />
« Celui qui permet de se vider la<br />
tête le soir après le boulot ou, petit, de<br />
retrouver les copains de l’école »,<br />
raconte-t-il.<br />
21 ANS AU CLUB<br />
Les amis d’enfance ont aujourd’hui raccroché<br />
les crampons ou jouent dans<br />
des petits clubs alentour. Mathieu Menguy,<br />
lui, n’a pas bougé et entame sa 21 e<br />
saison à Saint-Renan. « Ça commence à<br />
faire beaucoup, lâche-t-il dans un sourire.<br />
Mais c’est un peu une histoire de<br />
famille. Mon grand-père, mon père et<br />
mon frère ont joué avant moi au club ».<br />
Une fidélité qu’on ne trouve plus,<br />
aujourd’hui, dans le foot pro. Pourtant,<br />
ça peut payer.<br />
Depuis quatre saisons, Mathieu Menguy<br />
a sa place dans l’équipe première<br />
et enchaîne les matchs de Division supérieure<br />
élite, l’équivalent de la sixième<br />
division française. On reste dans l’amateurisme<br />
pur, d’accord, mais à ce<br />
niveau, ça commence à régaler la<br />
chique et les rêves deviennent plus facilement<br />
réalité.<br />
Car, oui, Mathieu Menguy va bel et<br />
bien jouer au stade Francis-Le Blé. Ce<br />
vendredi, contre le FC Nantes Atlantique,<br />
pour le 8 e tour de la coupe de France.<br />
TIRAGE PARFAIT<br />
« Le tirage parfait, raconte le Renanais.<br />
Sur les quatre dernières saisons, on a<br />
atteint trois fois le huitième tour. Là, on<br />
passe une étape de plus. C’est historique.<br />
On voulait une grosse équipe pour<br />
marquer le coup. À ce stade de la compétition,<br />
il n’y a pas mieux qu’une<br />
Ligue 2, alors en plus le FC Nantes… ».<br />
Forcément, Mathieu Menguy a en tête,<br />
le Nantes des années 1995, avec Loko,<br />
Pedros et Ouedec qui se trouvent en<br />
une touche de balle sur le terrain. « Le<br />
jeu à la Nantaise quoi, celui qui nous faisait<br />
un peu tous rêver ».<br />
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts<br />
et, s’il continue à suivre de loin les Canaris,<br />
Mathieu Menguy doit bien reconnaître<br />
qu’il ne sait pas trop qui il aura sur<br />
le dos vendredi.<br />
Pas trop stressé le garçon. « Ça serait la<br />
pire des erreurs, poursuit-il. Il faut<br />
qu’on joue libéré, qu’on profite pleinement<br />
de notre soirée ». C’est presque<br />
l’entourage qui cause le plus du match<br />
pour l’instant : « la famille, les collègues<br />
de travail, les gens qu’on croise à<br />
Saint-Renan… Dans les <strong>jours</strong> qui ont suivi<br />
le tirage, on ne parlait que de ça,<br />
c’était de la folie ». De quoi rendre fière<br />
l’équipe, bien sûr. « Mais nous avions<br />
la tête au championnat, reprend<br />
Mathieu Menguy. Nous avons attendu<br />
lundi, d’ailleurs, pour préparer la rencontre<br />
».<br />
LE GROS ET LE PETIT POUCET<br />
Pourquoi faire plus de toute façon ?<br />
Face à Nantes, il n’y a pas 36 solutions.<br />
C’est le gros contre le petit poucet. Aux<br />
Nantais, les qualités physiques et techniques<br />
qu’on attend d’une équipe pro.<br />
À Saint-Renan, la combativité, l’élan<br />
d’un stade acquis à sa cause et la certitude<br />
de vivre un match historique. Les<br />
bookmakers vous diront que Nantes reste<br />
favori. Pourtant, la coupe de France<br />
a déjà vu une Ligue 2 se faire botter les<br />
fesses par une équipe qui évolue cinq<br />
divisions en dessous. Dernier exemple<br />
en date ? Clermont sorti par les Alsaciens<br />
de Schirrhein, en 2009.<br />
Alors pourquoi pas Saint-Renan ! « On<br />
ne partira pas vaincu d’avance », assure<br />
en tout cas Mathieu Mainguy. Le milieu<br />
de terrain commence à connaître la<br />
magie de la coupe. « Des matchs jamais<br />
fermés où il faut savoir se surpasser. Au<br />
6 e tour, contre le TA Rennes (qui joue<br />
une division au-dessus, NDLR), on ne<br />
partait pas non plus favori. Pourtant,<br />
on menait 2-0 au bout d’une demi-heure.<br />
On a couru derrière le ballon le reste<br />
du match, mais on a tenu ! »<br />
Saint-Renan est prêt pour un nouveau<br />
combat, les Nantais sont prévenus !<br />
FABRICE POULIQUEN