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production par anticipation

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3 e Conférence Francophone de MOdélisation et SIMulation «Conception, Analyse et Gestion des Systèmes Industriels»<br />

MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France)<br />

ANALYSE D’UN SYSTEME DE PILOTAGE MIXTE :<br />

PRODUCTION A LA COMMANDE – PRODUCTION PAR ANTICIPATION<br />

Khaled HADJ YOUSSEF * , Yves DALLERY *°<br />

* Laboratoire Productique-Logistique<br />

Ecole Centrale Paris.<br />

Grande Voie des Vignes 92 295 Châtenay-Malabry<br />

cedex, France.<br />

Mél : khaled@pl.ecp.fr, dallery@pl.ecp.fr<br />

Christian VAN DELFT °<br />

° Dé<strong>par</strong>tement MIL<br />

Groupe HEC.<br />

78 351 Jouy-en-Josas cedex, France.<br />

Mél : vandelft@gwsmtp.hec.fr<br />

RESUME : Dans ce travail, on s’intéresse à l’optimisation des systèmes industriels assurant la <strong>production</strong> de deux<br />

catégories de produits : des produits à demandes élevées qui sont fabriqués <strong>par</strong> <strong>anticipation</strong> et des produits à demandes<br />

faibles (voire intermittentes) qui sont fabriqués à la commande.<br />

Deux politiques de pilotage de flux ont été considérées pour ces systèmes : la politique FIFO (First In First Out) où le<br />

premier produit qui est demandé sera le premier à occuper la machine, et ensuite la politique PP (Priorité avec Préemption)<br />

où on donne une priorité totale aux produits à demandes faibles sur les produits à demandes élevées.<br />

Contrairement à ce que pourrait laisser supposer l'intuition les résultats présentés dans ce papier montrent que le passage<br />

d'une politique FIFO vers une politique PP n’est pas toujours bénéfique. Cependant, on remarque bien que ce<br />

passage peut induire, dans plusieurs cas, un gain très important au niveau du coût total de <strong>production</strong>.<br />

MOTS-CLES : Production à la commande ; Production <strong>par</strong> <strong>anticipation</strong> ; Partage de capacité ; FIFO ; Priorité.<br />

1. INTRODUCTION<br />

Afin de pouvoir répondre aux demandes des clients dans<br />

des délais courts, tout en minimisant le coût total de<br />

<strong>production</strong>, les gestionnaires d'entreprises industrielles se<br />

trouvent souvent obligés de répondre à trois questions<br />

clés : quel produit fabriquer ? quand le fabriquer ? et<br />

combien en fabriquer ?<br />

Pour résoudre ce problème, on adopte généralement une<br />

stratégie de <strong>production</strong> qui permet de déterminer les<br />

grandes lignes des décisions à prendre dans ce contexte.<br />

Parmi les stratégies généralement adoptées on cite :<br />

• Production <strong>par</strong> <strong>anticipation</strong> (Make to stock) qui<br />

consiste à constituer un stock de produits finis à <strong>par</strong>tir<br />

duquel les commandes des clients sont directement servies.<br />

Cette approche engendre généralement un délai<br />

quasiment nul, un bon taux de service, un minimum de<br />

temps de réponse, mais elle provoque en contre <strong>par</strong>tie<br />

des coûts de stockage importants.<br />

Traditionnellement, cette stratégie est recommandée<br />

pour la <strong>production</strong> en grande série des produits standards<br />

à forts volumes de demandes.<br />

• Production à la commande (Make to order) où on ne<br />

commence la fabrication qu'à la réception de la demande.<br />

Cette approche élimine les stocks de produits<br />

finis, <strong>par</strong> contre, elle augmente le temps de réponse de<br />

l’entreprise.<br />

Cette stratégie est recommandée pour les <strong>production</strong>s<br />

unitaires et de petites séries des produits très personnalisés<br />

et à demande intermittente.<br />

• Assemblage à la commande (Assemble to order) :<br />

cette stratégie est une combinaison des deux précédentes<br />

; elle consiste à fabriquer les composants du produit<br />

<strong>par</strong> <strong>anticipation</strong> mais ne faire l’assemblage que sur<br />

commande, ce qui est très utile dans le cas des produits<br />

personnalisés et qui sont composés des pièces standards.<br />

Plusieurs travaux de recherche ont traité le problème de<br />

la sélection optimale de la stratégie de pilotage des flux<br />

et de la détermination des <strong>par</strong>amètres associés (comme<br />

les niveaux de stocks <strong>par</strong> exemple). D’autres travaux ont<br />

analysé en <strong>par</strong>ticulier la stratégie de l'assemblage à la<br />

commande, en étudiant le choix optimal de la frontière<br />

qui divise le système de <strong>production</strong> en deux sous systèmes<br />

l’un fonctionnant <strong>par</strong> <strong>anticipation</strong> et l’autre à la<br />

commande.<br />

Dans cet article, on s’intéresse à un autre type de problèmes<br />

qui tournent autour de la problématique de la<br />

combinaison des deux stratégies : fabrication à la commande<br />

et fabrication <strong>par</strong> <strong>anticipation</strong>. On considère ici<br />

un système industriel réalisant la <strong>production</strong> de deux<br />

catégories de produits: une famille de produits à demandes<br />

élevées qu’on note <strong>par</strong> HV (High Volume), pour<br />

lesquels on adopte généralement une stratégie de <strong>production</strong><br />

<strong>par</strong> <strong>anticipation</strong>, et ensuite une catégorie de<br />

produits à demandes faibles, qu’on note <strong>par</strong> LV (Low<br />

Volume), pour lesquels on adoptera plutôt une fabrication<br />

à la commande.<br />

Il est clair ici qu’on aura un problème de <strong>par</strong>tage de<br />

capacité de <strong>production</strong>, où on sera amené à définir<br />

l’ordre de passage des différents types de produit dans le<br />

système.<br />

La politique la plus naturelle, et la plus simple à gérer,<br />

est la priorité FIFO (First In First Out). Dans ce cas, la<br />

première commande arrivée est la première qui sera<br />

réalisée.


MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France)<br />

Une politique alternative consiste à donner une priorité<br />

totale aux produits LV sur les produits HV. Une telle<br />

stratégie permet de diminuer le temps de réponse de<br />

l’entreprise pour les produits LV. En contre<strong>par</strong>tie, elle va<br />

causer nécessairement l’augmentation du niveau de stock<br />

des produits de type HV.<br />

Dans quelle mesure une telle approche est-elle plus efficace<br />

que la simple politique FIFO ? Comment fixer les<br />

<strong>par</strong>amètres optimaux dans ces deux stratégies ? Telles<br />

sont les questions auxquelles on a essayé de répondre<br />

dans ce travail.<br />

2. MODELISATION DU PROBLEME<br />

2.1. Hypothèses<br />

Afin de pouvoir étudier le problème, plusieurs simplifications<br />

et hypothèses ont été prises :<br />

• On s’intéresse à un système de <strong>production</strong> comportant<br />

un seul étage de fabrication (constitué d’une seule<br />

machine) piloté selon le principe Base Stock Control<br />

System (BSCS) dont le principe de fonctionnement est<br />

décrit <strong>par</strong> la figure suivante :<br />

• Le temps de <strong>production</strong> suit une loi exponentielle<br />

de taux µ quelle que soit la classe du produit.<br />

• Les stocks sont à capacités illimitées.<br />

• Pas de temps de changement de série, ni de phénomène<br />

de pannes.<br />

Deux autres hypothèses ont été posées, qui fixent le<br />

cadre des résultats obtenus :<br />

• On suppose que k LV >>k HV : c'est-à-dire que le nombre<br />

des LV est largement supérieur au nombre des HV ;<br />

la capacité de <strong>production</strong> étant toutefois également ré<strong>par</strong>tie<br />

entre les deux catégories de produits. Autrement<br />

dit, si on appelle ρ HV le taux d’utilisation de la machine<br />

<strong>par</strong> les produits de type HV et ρ LV le taux d’utilisation de<br />

la machine <strong>par</strong> les produits de type LV, on prend<br />

l’hypothèse que ρ HV = ρ LV ⇔ ∑<br />

i=<br />

1 µ i=<br />

kHV + µ 1<br />

En <strong>par</strong>ticulier, si toutes les demandes des produits de<br />

type HV ont le même taux d’arrivée λ HV et que toutes les<br />

demandes des produits de type LV ont le même taux<br />

d’arrivée λ LV on aura dans ce cas k HV .λ HV = k LV .λ LV . Or<br />

puisque k LV >>k HV on aura λ LV


MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France)<br />

vient alors pour terminer le traitement des produits de<br />

type HV. De plus, la priorité entre les produits de même<br />

type est simplement FIFO.<br />

2.2. Notations<br />

Min Z(s 1 ,s 2,….., s k ) =<br />

k<br />

∑<br />

i=<br />

1<br />

c<br />

di ≤ d i<br />

. i = 1,2……k<br />

s i<br />

≥ 0,<br />

∀i<br />

tq :<br />

h .<br />

i<br />

xi<br />

(s 1 ,s 2,….., s k )<br />

Dans tout ce qui suit, on adoptera la notation suivante :<br />

µ : taux de service de la machine<br />

ρ : taux d’occupation de la machine<br />

k : le nombre de classes de produits, k HV : le nombre de<br />

classes de produits de type HV, k LV : le nombre de classes<br />

de produits de type LV, avec k HV + k LV = k<br />

Z : le coût total <strong>par</strong> unité de temps<br />

Pour chaque classe i, (i = 1,2…..k), on définit :<br />

λ<br />

i<br />

: taux d’arrivée des demandes de type i<br />

N i : la variable aléatoire représentant le nombre de pièces<br />

de type i présentes dans le système (stock des pièces<br />

brutes et machine )<br />

s i : le stock nominal des produits finis de type i<br />

X : la variable aléatoire représentant le nombre de<br />

i<br />

pièces de type i présentes dans le stock des produits<br />

finis<br />

Y : la variable aléatoire représentant le nombre de demandes<br />

de type i en attente<br />

i<br />

D i : la variable aléatoire représentant le temps d’attente<br />

d’une demande de type i<br />

On définit aussi :<br />

h i : le coût unitaire ( <strong>par</strong> unité de produit <strong>par</strong> unité de<br />

temps) de stockage des produits de type i<br />

x<br />

i<br />

= E[ X ] : le nombre moyen de pièces de type i<br />

i<br />

présentes dans le stock des produits finis<br />

y<br />

i<br />

= E[ Y ] : le nombre moyen de demandes de type i en<br />

i<br />

attente<br />

d<br />

i<br />

= E[D i ] : le temps moyen d’attente des demandes de<br />

type i<br />

2.3. Formulation<br />

Deux types de formulations sont possibles. Le problème<br />

peut tout d'abord être formulé comme la minimisation de<br />

la somme du coût de stockage des produits et du coût<br />

d’attente des demandes qui ne sont pas satisfaites immédiatement.<br />

Une formulation alternative consiste à minimiser<br />

le coût de stockage, sous la contrainte de satisfaire<br />

un certain taux de service.<br />

Dans ce travail on va adopter le second type. Plus précisément,<br />

on s’intéressera à la détermination des stocks<br />

optimaux<br />

* * *<br />

( s<br />

1<br />

, s2<br />

,...., sk<br />

) qui sont les valeurs respectives de<br />

(s 1 ,s 2,….., s k ) qui minimisent le coût de stockage des produits<br />

finis, sous la contrainte que pour chaque type i de<br />

demande, le temps moyen d’attente soit inférieur à une<br />

c<br />

valeur critique d<br />

i<br />

.<br />

Formellement, ceci se traduit <strong>par</strong>:<br />

3. PRINCIPE DE RESOLUTION<br />

Pour com<strong>par</strong>er les deux stratégies, il est nécessaire pour<br />

chaque cas d'optimiser les <strong>par</strong>amètres du problème associé<br />

et d'évaluer le coût total optimal correspondant. Par<br />

souci de clarté des diagrammes, on s’intéressera surtout à<br />

la différence des coûts engendrés <strong>par</strong> les deux politiques<br />

en étudiant le gain qu’on définit <strong>par</strong> :<br />

G% =<br />

Z − Z<br />

FIFO<br />

Z<br />

FIFO<br />

PRE<br />

*100<br />

Où Z FIFO est le coût total optimal engendré si on emploie<br />

la politique FIFO et Z PRE est le coût total optimal<br />

engendré si on emploie la politique Priorité Préemptive.<br />

3.1. Étude de la stratégie FIFO<br />

(Buzacott et Shanthikumar, 1993) ont traité le problème<br />

considéré ici dans le cas de la stratégie FIFO. Ils ont<br />

démontré en <strong>par</strong>ticulier qu’on peut décomposer la problématique<br />

multi-produits en plusieurs problématiques<br />

mono-produits indépendantes les unes des autres. Ce<br />

résultat conduit à la reformulation suivante :<br />

Min Z(s 1 ,s 2,….., s k ) =<br />

tq :<br />

Chaque sous-problème possède alors une solution analytique.<br />

En <strong>par</strong>ticulier (Buzacott et Shanthikumar, 1993)<br />

ont obtenu l'expression des lois stationnaires des variables<br />

aléatoires X i et Y i à <strong>par</strong>tir de la loi stationnaire de N i .<br />

On peut, à <strong>par</strong>tir de cela, calculer l'expression analytique<br />

des valeurs de x s ) et de y s ) :<br />

i ( i<br />

k<br />

∑<br />

i=<br />

1<br />

c<br />

di ≤ d i<br />

. i = 1,2……k<br />

s i<br />

≥ 0,<br />

∀i<br />

h .<br />

i<br />

xi<br />

Min Z i (s i ) =<br />

tq :<br />

s i<br />

c<br />

di ≤ d i<br />

.<br />

≥ 0<br />

i = 1,2……k<br />

i ( i<br />

(s 1 ,s 2,….., s k )<br />

h . (s i )<br />

i<br />

xi<br />

- 618 -


MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France)<br />

ˆ ρi<br />

s<br />

x = s ( i<br />

i − 1 − ˆ ρ )<br />

i<br />

1 − ˆ ρi<br />

s<br />

ρ<br />

y i + 1<br />

ˆ<br />

i<br />

= i<br />

1−<br />

ˆ ρi<br />

λi<br />

où : ρˆ<br />

i<br />

=<br />

µ − ∑ λ j<br />

j≠i<br />

Il est alors possible d'identifier pour chaque type de<br />

produit le stock optimal s i * solution du problème. (Hadj<br />

youssef, 2000) a démontré que s i * est donné <strong>par</strong><br />

l’expression suivante :<br />

*<br />

s<br />

i<br />

= MAX<br />

⎛ ⎡<br />

⎜ ln<br />

⎢<br />

⎜<br />

⎝<br />

⎢<br />

c<br />

( λ . ( 1−<br />

ˆ ρ<br />

)<br />

i d i<br />

ln ˆ ρi<br />

i<br />

i<br />

⎤ ⎞<br />

−1⎥,0<br />

⎟<br />

⎟<br />

⎥ ⎠<br />

On peut donc calculer le coût optimal pour chaque classe<br />

<strong>par</strong> l’expression :<br />

Z i (s * ⎛<br />

⎞⎞<br />

i ) = h<br />

i. xi<br />

= h i . ⎜<br />

⎟<br />

⎜<br />

⎛ *<br />

* ˆ ρi<br />

− s<br />

s − 1 ˆ i<br />

i<br />

ρ ⎟<br />

⎝ 1 − ˆ i<br />

ρi<br />

⎝ ⎠⎠<br />

Le coût total optimal associé à la politique FIFO est alors<br />

k<br />

donné <strong>par</strong> : Z FIFO = ∑ Z i (<br />

*<br />

s i ) .<br />

i=<br />

1<br />

3.2. Étude de la stratégie Priorité avec préemption<br />

Dans le cas de la stratégie Priorité Préemptive, il n'existe<br />

aucune expression analytique pour le coût total optimal<br />

Z PRE . On a donc eu recours à une approche de simulation<br />

pour estimer les valeurs numériques de ce coût. Une<br />

propriété intéressante, liée à la structure du problème,<br />

rend l'approche d'optimisation via simulation très efficace.<br />

En effet, soient P s ( X = i)<br />

la probabilité d’avoir i<br />

pièces dans le stock de produits finis sachant qu’on a un<br />

stock nominal de s pièces et P s ( Y = i)<br />

la probabilité<br />

d’avoir i demandes en attente sachant qu’on a un stock<br />

nominal de s pièces. (Hadj youssef, 2000) a montré qu’il<br />

suffit de connaître les distributions de probabilité stationnaires<br />

P s ( X = i)<br />

et P s ( Y = i)<br />

∀ i = 0, 1, 2…. , pour une<br />

valeur <strong>par</strong>ticulière du <strong>par</strong>amètre s, pour pouvoir évaluer<br />

les expressions x(s)<br />

et y (s)<br />

pour toutes les valeurs de<br />

ce <strong>par</strong>amètre. Il a montré en effet, que pour tout entier a<br />

(positif ou négatif) on a :<br />

x<br />

( s + a) = [ ∇( a) . P ( X = 0etY<br />

= 0)<br />

]<br />

−1<br />

+ ∑ ∇<br />

i=−∞<br />

+∞<br />

( i + a) . P ( Y = i) + ∑∇( i + a) . P ( X = i)<br />

s<br />

s<br />

i=<br />

1<br />

s<br />

y<br />

( s + a) = [ ∇( − a) . P ( X = 0etY<br />

= 0)<br />

]<br />

−1<br />

+ ∑ ∇<br />

i=−∞<br />

Où : ∇(x) = x si x > 0<br />

= 0 si non<br />

+∞<br />

( i − a) . P ( X = i) + ∑∇( i − a) . P ( Y = i)<br />

s<br />

s<br />

i=<br />

1<br />

et P s (X=0 et Y=0) =1- [P s (X ≠ 0) + P s (Y ≠ 0)]<br />

= P s (X=0)+P s (Y=0) - 1<br />

En complément, d (s)<br />

sera ensuite calculée directement<br />

1<br />

<strong>par</strong> la loi de Little : d ( s)<br />

= y(<br />

s)<br />

.<br />

λ<br />

Cette propriété est très intéressante, car elle permet<br />

d’évaluer les <strong>par</strong>amètres optimaux s * i à <strong>par</strong>tir d'une seule<br />

simulation. Il nous suffit après de calculer le coût optimal<br />

pour chaque classe de produit <strong>par</strong> l’expression :<br />

Z i (s * i ) = h<br />

i. xi<br />

puis d’en déduire le coût total optimal<br />

engendré si on emploi la politique de la priorité, qui<br />

k<br />

n’est autre que : Z PRE = ∑ Z i (<br />

*<br />

s i ) .<br />

i=<br />

1<br />

4. ETUDE NUMERIQUE<br />

4.1. Hypothèses<br />

Les développements théoriques présentés ci-dessus ont<br />

été illustrés sur un exemple numérique via une simulation<br />

à l’aide du logiciel Arena.<br />

Les données numériques de l'exemple sont les suivantes :<br />

k HV = 1, soit une classe unique de produits à demandes<br />

élevées. k LV = 10, soit 10 classes distinctes de produits à<br />

demandes faibles. Le taux de service de la machine est<br />

fixé à µ = 10.<br />

Le coût unitaire de stockage est de h=1 quelle que soit la<br />

classe du produit.<br />

Le taux d’utilisation de la machine ρ est fixé à 80%,<br />

avec une ré<strong>par</strong>tition de la charge égale entre les deux<br />

catégories des produits : les taux d'utilisation <strong>par</strong> les<br />

deux classes sont donc ρ HV = ρ LV = 0.4<br />

On suppose, en plus, que toutes les demandes de type<br />

LV ont comme taux d’arrivée λ i =0.4 , i =2,3...11.<br />

4.2. Résultats numériques<br />

4.2.1. La courbe de gain<br />

La figure suivante présente la courbe du gain G en fonction<br />

du délai critique d’attente d c , définissant la<br />

contrainte du modèle.<br />

On rappelle qu’un gain positif signifie que la politique<br />

de Priorité avec préemption est plus efficace, alors qu’un<br />

gain négatif signifie le contraire.<br />

s<br />

- 618 -


MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France)<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

gain%<br />

0<br />

0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45<br />

-20<br />

-40<br />

-60<br />

La figure fait bien ap<strong>par</strong>aître, que pour ce cas précis, le<br />

gain est fortement positif dans certaines plages de valeurs<br />

du délai d c , mais négatif dans d'autres plages. La<br />

structure de la politique optimale n'est donc pas évidente.<br />

En <strong>par</strong>ticulier, il est faux de supposer que la stratégie de<br />

Figure 2. Courbe de gain<br />

dc<br />

Priorité avec préemption surpasse toujours la simple<br />

stratégie FIFO.<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

S.HV_FIFO<br />

S.LV_FIFO<br />

S.HV_PRE<br />

S.LV_PRE<br />

5<br />

0<br />

0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45<br />

dc<br />

Figure 3. Valeurs des stocks optimaux<br />

- 618 -


MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France)<br />

4.2.2. Les valeurs des stocks optimaux<br />

La figure ci-dessous présente, en fonction du délai d c , les<br />

valeurs de S. HV_FIFO , S. LV_FIFO , S. HV_PRE et S. LV_ PRE : les<br />

stocks optimaux des produits HV et LV suivant les deux<br />

politiques considérées ici.<br />

On observe ici que le stock optimal des produits à volume<br />

élevé est plus grand si on emploie la priorité préemptive<br />

que si on emploie la politique FIFO (S. HV_PRE ><br />

S. HV_FIFO ). Ceci est bien expliqué <strong>par</strong> le fait qu’on leur a<br />

réservé moins de capacité en faisant la priorité. On remarque<br />

<strong>par</strong> contre que le stock optimal des produits à<br />

volume faible a baissé en faisant la priorité (S. LV_PRE ≤<br />

S. LV_FIFO ), ce qui est évidant du moment où on leur a<br />

donné une priorité totale.<br />

Si on observe ce qui se passe en un point <strong>par</strong>ticulier de la<br />

courbe, pour d c = 0.35 <strong>par</strong> exemple, on constate bien que<br />

l’emploi de la politique de la priorité au lieu de FIFO à<br />

engendré la diminution d’une pièce pour chaque classe<br />

de produits à volume faibles, étant donné qu’on a dix<br />

classes de ce type, on a pu en total diminuer les stocks<br />

initiaux de cette catégorie de dix pièces. On constate <strong>par</strong><br />

contre que l’augmentation du stock de la classe des produits<br />

à volume élevé causé <strong>par</strong> l’emploi de cette politique,<br />

n’est que de trois pièces, ce qui explique le fait<br />

qu’on a un gain total positif pour d c =0.35<br />

En suivant le même raisonnement pour le point d c =<br />

0.12, on observe que l’emploi de la politique de la priorité<br />

n’a pas baissé le niveaux des stocks des produits à<br />

volumes faibles (S LV_FIFO = S LV_PRE ) <strong>par</strong> contre, il a causé<br />

une augmentation du stock initial de la classe des<br />

produits à volume élevé, ceci engendre évidemment un<br />

gain total négatif.<br />

L'explication de cette situation est sans doute liée à l'aspect<br />

discret des valeurs possibles pour les niveaux de<br />

stock. On peut postuler que si les stocks pouvaient prendre<br />

des valeurs réelles, on trouverait S LV_FIFO > S LV_PRE<br />

pour toutes les valeurs de d c .<br />

Il convient toutefois de signaler que de nombreuses hypothèses<br />

ont été posées. Tout d'abord, on n'a pas considéré<br />

de coût fixe au niveau des coûts de stocks. De tels<br />

coûts fixes favoriseraient la politique PP, en ce sens que<br />

cette politique permet d'éliminer complètement certains<br />

stocks de produits LV.<br />

De plus, on n'a pas introduit de coût de changement de<br />

série, ni de notion de délai client qui peuvent influencer<br />

la nature des résultats obtenus. De tels problèmes font<br />

l'objet de nouvelles recherches, en cours actuellement.<br />

REFERENCES<br />

Buzacott J.A. and J.G. Shanthikumar, 1993. Stochastic<br />

models of manufacturing systems, Prentice Hall.<br />

Hadj youssef K., 2000. Analyse d’un système de pilotage<br />

mixte. Mémoire de DEA, Laboratoire Productique-<br />

Logistique, Ecole Centrale Paris, France.<br />

Liberopoulos G. and Y. Dallery, 2000. A unified framework<br />

for pull control mecanisms in multi-stage manufacturing<br />

systems, Annals of Operations Research,<br />

Volume on Performance Evaluation Of Production<br />

Lines, 93, Pages 325-355.<br />

5. CONCLUSION<br />

Cette recherche étudie et com<strong>par</strong>e les performances de<br />

deux politiques de gestion des flux (la politique FIFO et<br />

la politique de la priorité avec préemption ) dans un<br />

cadre multi-produit.<br />

Des résultats analytiques sont disponibles pour caractériser<br />

la politique FIFO, alors que les performances de la<br />

politique PP ont été estimées <strong>par</strong> simulation, aucune<br />

approche analytique n'étant disponible. Il a ainsi été<br />

possible de calculer les stocks optimaux (et les coûts<br />

totaux correspondants) pour ces deux politiques.<br />

Cette étude présente un exemple numérique évaluant le<br />

gain que peut apporter le passage d'une politique FIFO<br />

vers une politique PP. Les résultats obtenus dans ce cas<br />

précis, montrent que ce gain n’est pas toujours positif,<br />

contrairement à ce que pourrait laisser supposer l'intuition.<br />

Cependant, dans certaines plages de valeurs pour<br />

les données, on observe un gain très important au niveau<br />

du coût total (de l'ordre de 80%).<br />

- 618 -

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