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Rénovation pédagogique et développement professionnel ... - ADEA

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Rénovation pédagogique <strong>et</strong> développement <strong>professionnel</strong><br />

des enseignants en Afrique subsaharienne<br />

ancrage dans les spécificités du processus d’enseignement <strong>et</strong> d’apprentissage. Un seul<br />

programme n’arrivera probablement pas à réunir tous ces éléments, mais il faut les<br />

envisager comme autant de directives utiles pour concevoir une offre de formation<br />

destinée aux enseignants à toutes les étapes du processus continu de l’apprentissage du<br />

métier d’enseignant.<br />

86. On pourrait croire que tout ce que l’on vient d’évoquer est hors de portée des<br />

pays en développement, en particulier en Afrique subsaharienne. Rien n’est moins vrai,<br />

comme en témoignent les expériences prom<strong>et</strong>teuses examinées dans le document de<br />

travail sur la formation des enseignants (Dembélé, 2003). Nous avons r<strong>et</strong>enu pour c<strong>et</strong>te<br />

synthèse thématique trois études de cas conduites dans le cadre de l’étude Le défi de<br />

l’apprentissage : il s’agit de l’analyse du programme guinéen de formation initiale des<br />

maîtres (FIM-G) ; d’un programme de p<strong>et</strong>ites subventions d’écoles (PPSE) pour une<br />

formation <strong>professionnel</strong>le conduite par les enseignants eux-mêmes <strong>et</strong> de proj<strong>et</strong>s<br />

d’amélioration scolaire, toujours en Guinée ; <strong>et</strong> du programme namibien de formation<br />

initiale au diplôme d’enseignant pour l’éducation de base (BETD). Nous présenterons en<br />

outre rapidement une série de proj<strong>et</strong>s d’amélioration scolaire (SIP) en Afrique de l’Est,<br />

qui reçoivent le soutien de la fondation Aga Khan <strong>et</strong> dont la pierre angulaire est la<br />

formation <strong>professionnel</strong>le. Dans le cadre de c<strong>et</strong>te synthèse, les expériences de la Guinée,<br />

de la Namibie <strong>et</strong> de l’Ouganda sont résumées.<br />

• Réforme de la formation initiale des enseignants du primaire en Guinée<br />

(basé sur Diané <strong>et</strong> al, 2003)<br />

87. Entre 1992 <strong>et</strong> 1998, la Guinée a recruté ses futurs enseignants du primaire<br />

parmi les élèves en dernière année de lycée, leur offrant un programme de formation sur<br />

trois ans. Dans un climat où la qualité de l’enseignement secondaire allait déclinant, de<br />

sérieuses faiblesses ont été constatées dans les connaissances d’un grand nombre de<br />

futurs enseignants. De ce fait, le programme de formation de 3 ans insistait<br />

particulièrement sur le savoir de la matière, prévoyant peu de place pour la pédagogie <strong>et</strong><br />

la psychologie éducative. La formation des étudiants se faisait dans le cadre confortable<br />

de l’école d’application rattachée à chaque ENI. Le ratio étudiants<br />

professeurs/professeurs de l’école normale était en moyenne très bas, de l’ordre de 10<br />

pour 1, ce qui entraînait des coûts unitaires élevés <strong>et</strong> de faibles performances chez les<br />

enseignants formés. Parallèlement, la demande pour de nouveaux enseignants augmentait<br />

régulièrement de sorte qu’en 1998, les 8 ENI prises dans leur ensemble ne pouvaient<br />

même pas offrir 200 nouveaux enseignants par an, alors que pour l’année scolaire 1998-<br />

1999 l’on prévoyait une pénurie de 2 000 enseignants.<br />

88. C’est dans ce contexte qu’en février 1998, le gouvernement de Guinée a<br />

obtenu auprès de la Banque mondiale un prêt pour une innovation dans l’apprentissage<br />

(Learning Innovation Loan, LIL) pour atténuer la crise prévue. Le pays avait besoin de<br />

2 000 nouveaux professeurs en octobre 1998 ! A ce besoin pressant, s’ajoutait le fait qu’il<br />

était nécessaire de repenser la formation initiale de l’enseignant aux vues de la forte<br />

envolée des coûts <strong>et</strong> de la faible productivité du modèle actuel. Le problème était donc de<br />

concevoir un programme qui en 3 ans perm<strong>et</strong>trait de doter le pays de 6 000 enseignants<br />

sous contrat pour un coût unitaire plus faible, tout en préservant la qualité. Avec le<br />

soutien technique de l’université du Québec, la Guinée a conçu un modèle sur 2 ans<br />

(connu sous son acronyme français de FIM-G) basé sur le système dual allemand de<br />

formation <strong>professionnel</strong>le, <strong>et</strong> guidé sur le plan conceptuel par une pédagogie active,<br />

centré sur l’apprentissage, la pratique de la réflexion, <strong>et</strong> le socio-constructivisme.<br />

89. La première année du programme prévoit des cours à l’ENI (portant<br />

essentiellement sur l’enseignement de matières de base comme le français, les<br />

mathématiques, la science <strong>et</strong> la technologie, <strong>et</strong> les humanités, ainsi que la psychologie<br />

éducative <strong>et</strong> l’évaluation de l’apprentissage.) L’année de cours est entrecoupée de<br />

Doc. 4.A - 41 -

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