Les feux d'artifice - Le Perreux-sur-Marne

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les feux d’artifice parler … Naissances, mariages et fêtes des Princes répètent inlassablement la gloire de la monarchie, et les événements dynastiques sont prétextes à de somptueuses cérémonies. Les maîtres artificiers sont à l’affût des dernières prouesses techniques. Bravant le danger, ils n’hésitent pas à utiliser le ballon – récente découverte des frères Montgolfier – pour embraser en plein vol des étoiles, chandelles et bombes de toutes sortes… À partir de la seconde moitié du XVIII e siècle, on voit même apparaître des feux d’artifice tirés dans les jardins des demeures de riches seigneurs. Surnommés les “impromptus”, ils se suffisent à euxmêmes par la succession des couleurs et des formes… et s’invitent jusque sur les tables avec des feux lumineux et parfumés produits à partir de toutes petites fusées peu bruyantes. Une période faste à laquelle va succéder la Révolution, époque qui va délaisser les feux d’artifice, qui rappellent trop les usages de la royauté. L’instauration de la Fête Nationale Au XIX e siècle, la chimie fait faire des pas de géant à la pyrotechnie. L’usage de la couleur se généralise, et à mesure que les fusées deviennent plus belles, les décors se font de moins en moins présents. Les feux sont désormais lancés de bâtiments existants, comme le Trocadéro, Longchamp, le Palais de Chaillot ou bien encore la Tour Eiffel, notamment à l’occasion de chaque exposition universelle. La III e République, en instaurant en 1880 le 14 juillet “fête nationale”, popularise le feu d’artifice. Jusque dans le moindre village, feux de Bengale et fusées lumineuses sont tirés lors de grands rassemblements festifs organisés en plein air. Une tradition qui se renouvelle désormais chaque année dans toutes les communes de France… L’avènement de la “pyromélodie” Comment ça marche ? La propulsion C’est essentiellement l’œuvre de la poudre noire. La mise à feu de la poudre située au pied de la fusée ou de la bombe (appelée “chasse”) propulse la pièce en altitude et actionne un dispositif d’allumage à retardement qui déclenche l’explosion d’une seconde charge de poudre noire, laquelle fait éclater la carcasse et disperse les granules du mélange coloré : les étoiles. La couleur Le résultat est fonction du combustible utilisé : l’aluminium et le magnésium donnent le blanc, le sodium pour le jaune orangé, le fer est plutôt doré, les composés du strontium donnent le rouge, ceux du baryum le vert et le bleu est obtenu à l’aide du chlorure cuivreux. Mais pour un rendu précis, il faut agir sur de nombreux paramètres (température, vitesse de combustion, taille des granules…). Stimulées par la recherche d’une technicité toujours plus performante, les sociétés d’artifice font apparaître dans les années soixante un nouveau type de spectacle : la “pyromélodie”, qui mêle harmonieusement feu d’artifice et musique. La synchronisation entre les deux éléments doit être parfaite. L’artificier, en véritable chef d’orchestre, y veille depuis sa table de montage informatisée. Aujourd’hui, pour composer un feu d’artifice, les maîtres artificiers disposent d’une variété de plus de 3 000 éléments pyrotechniques. La palette des couleurs s’est également beaucoup enrichie et les éléments ont gagné en puissance, certaines bombes pouvant éclater jusqu’à 250 mètres d’altitude ! dossier > Les artificiers d’aujourd’hui rivalisent d’ingéniosité pour rendre chaque feu d’artifice unique. La pyrotechnie au service de l’homme La pyrotechnie ne se limite pas aux festivités. Au cours de ces dernières décennies, différentes applications civiles et militaires ont été développées. Dans le secteur agricole, le traitement des cultures s’effectue par la diffusion de fumigènes et des fusées à iodure d’argent sont utilisées pour lutter contre la grêle. L’industrie se sert aussi de fumées colorées pour vérifier l’étanchéité des conduits. Enfin, la sécurité nautique exige l’emploi de feux pyrotechniques pour la signalisation. >> PNC juillet-août 2006 23
les feux d’artifice dossier Les coulisses d’un feu d’artifice Une fois la nuit tombée, les yeux levés vers le ciel, tout semble s’enchaîner avec une facilité déconcertante jusqu’au traditionnel bouquet final. De l’autre côté du décor, les artificiers s’activent depuis le début de la journée pour que la magie opère… Une journée complète d’installation Pour les artificiers, la journée commence de bonne heure avec l’inventaire, sur le lieu du tir, des éléments pyrotechniques qui constitueront le feu. Sur chaque pièce d’artifice – toutes confectionnées en usine –, il ne reste plus qu’à disposer le détonateur, appelé “inflammateur”. Une fois reliés entre eux, les détonateurs pourront être commandés à distance depuis une console électronique, un outil qui offre aux artificiers une grande précision d’exécution. Une précision rendue nécessaire avec la multiplication des spectacles pyromélodiques. En véritables chefs d’orchestre, les artificiers adaptent chaque séquence d’artifices en fonction de la bande-son choisie. Pour un spectacle de vingt minutes, on compte plus d’une centaine de séquences. Une installation minutieuse Le positionnement des pièces d’artifices les unes par rapport aux autres requiert tout le savoir-faire des artificiers. Rien ne doit être laissé au hasard : une fois lancées, les séquences doivent s’enchaîner rapidement et parfaitement. Les artificiers commencent par l’installation des “façades”, pièces d’artifice > Les chandelles sont solidement fixées sur leur rampe de lancement afin d’empêcher toute déviation des artifices lors de la propulsion. > La manipulation des artifices demande une grande précaution. Ici, la mise en place des détonateurs sur les bombes. > Préparation des mortiers. Une fois chargés de bombes, ils fonctionnent comme de véritables petits canons. > Installation des “façades”, éléments pyrotechniques constitués de chandelles. placées en tête du feu qui mettent en jeu les fameuses chandelles. Après la mise en place des façades, réparties sur toute la largeur de la zone de tir, vient le tour des mortiers chargés de bombes. À l’image du déroulement d’un feu d’artifice, la journée se termine en fin d’aprèsmidi avec l’installation du bouquet final. Il ne reste plus maintenant qu’à attendre la tombée de la nuit… Des normes de sécurité très strictes L’organisation d’un feu d’artifice répond à des normes très strictes en matière de sécurité. Il doit se dérouler sur une zone dégagée, à une distance du public et des habitations fixée en fonction de la puissance des bombes… Par exemple, pour une bombe propulsée à 130 mètres de hauteur, public et habitations devront être tenus à distance d’autant de mètres. Les artificiers suivent également de très près les conditions météorologiques, la poudre étant particulièrement sensible à l’humidité. Si la pluie n’empêche pas le tir d’un feu d’artifice, le vent peut quant à lui en entraîner l’annulation. Reportage photo réalisé avec l’aimable participation de la société Soirs de fêtes, organisatrice du feu d’artifice du 13 juillet prochain sur la Passerelle de Bry. 24 >> PNC juillet-août 2006
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