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CRITIKAT.com – 21 novembre 2012<br />
Sur <strong>la</strong> route<br />
Les Lignes <strong>de</strong> Wellington<br />
réalisé par Valeria Sarmiento<br />
Dans un mon<strong>de</strong> parallèle, Les Lignes <strong>de</strong> Wellington se serait inscrit dans <strong>la</strong><br />
droite lignée <strong>de</strong>s Mystères <strong>de</strong> Lisbonne : un nouveau <strong>film</strong> d’époque tourné par<br />
Raoul Ruiz au Portugal avec un casting partiellement autochtone et<br />
partiellement français, d’après un scénario <strong>du</strong> même auteur (Carlos Saboga),<br />
sous l’égi<strong>de</strong> <strong>du</strong> même pro<strong>du</strong>cteur (Paulo Branco) et avec le même chef<br />
opérateur (André Szankowski). Dans notre mon<strong>de</strong> cependant, <strong>la</strong> mort <strong>du</strong><br />
cinéaste chilien, survenue lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> préparation <strong>du</strong> <strong>film</strong>, a changé <strong>la</strong><br />
donne : les rennes ont été confiés à Valeria Sarmiento, compagne et<br />
col<strong>la</strong>boratrice <strong>de</strong> Ruiz, cinéaste et monteuse par ailleurs. Présenté à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />
édition <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mostra <strong>de</strong> Venise, où il se distinguait très nettement au sein d’une<br />
compétition faib<strong>la</strong>r<strong>de</strong>, Les Lignes <strong>de</strong> Wellington s’émancipe <strong>de</strong> son passé<br />
ruizien tout en lui rendant hommage à certains égards.<br />
Les lignes <strong>de</strong> Wellington, ce sont ces fortifications grâce auxquelles le fameux général parvint<br />
à repousser l’armée napoléonienne hors <strong>du</strong> Portugal en 1810. Pour les personnages <strong>du</strong> <strong>film</strong>,<br />
elles représentent <strong>la</strong> frontière d’un territoire où l’exo<strong>de</strong> pourra prendre fin, une porte ouverte<br />
vers le retour au pays natal ou encore, pour les militaires portugais, <strong>la</strong> possibilité tant atten<strong>du</strong>e<br />
<strong>de</strong> reprendre le combat. Ce n’est donc pas pour rien que ces lignes se déclinent au pluriel : le<br />
<strong>film</strong> s’attache à distinguer, au sein d’un mouvement <strong>de</strong> masse, les pluralités <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinés<br />
singulières. Tandis que le maréchal Masséna trouve gîte dans une famille <strong>de</strong> notables suisses<br />
(dans une scène parfaitement superflue mais dont l’on comprend cependant l’intérêt en termes<br />
<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction : elle réunit autour <strong>de</strong> Melvil Poupaud Catherine Deneuve, Michel Piccoli et<br />
Isabelle Huppert) et que le général Wellington cherche à obtenir d’un artiste-peintre une<br />
représentation adéquate <strong>du</strong> champ <strong>de</strong> bataille, soldats et civils sont sur les routes, à moins<br />
qu’ils ne coupent à travers champs.<br />
Le récit <strong>de</strong> ce parcours, lui aussi, ne cesse <strong>de</strong> bifurquer, d’un espace à un autre, d’une tonalité à<br />
une autre. La première voix qui nous parle est celle <strong>du</strong> général Baron <strong>de</strong> Marbot (Mathieu<br />
Amalric), livrant off un état <strong>de</strong>s lieux <strong>du</strong> conflit. Mais ce récit factuel se verra bientôt<br />
supp<strong>la</strong>nté, dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>-son, par celui <strong>du</strong> sergent portugais Francisco Xavier, se prenant <strong>de</strong>