Maison de Quartier des Eaux-Vives Chemin de la Clairière ... - MQEV

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MOT Du COMITé
Le bon sens de L’action, Le juste sens des mots
A lire le projet associatif comme le rapport d’activité, on ne peut manquer d’être pris par une sorte
de vertige lorsque l’on compare les dimensions architecturales de la maison, l’effectif du personnel
et le nombre de bénévoles s’activant dans cette véritable ruche qu’est la Maison de Quartier
des Eaux Vives. Manifestement, s’il est une chose dont on ne peut douter, c’est bien le dynamisme
de tout ce monde et sa volonté d’aller de l’avant, même si, comme dans toute entreprise
humaine, ce dynamisme n’est pas exempt parfois d’erreurs ou de maladresses que l’on s’empresse
de corriger.
Cette année aura été marquée par la finalisation du projet associatif et des moyens d’évaluation
qui lui sont associés, vaste chantier qui a mobilisé l’ensemble des forces en présence. Il a fallu
pour cela éclairer autant que faire se peut le bon sens de l’action et trouver le juste sens des mots
pour décliner tout ça de manière précise et intelligible face aux partenaires extérieurs comme aux
usagers de la maison. La tâche est non seulement rude, elle est parfois ingrate, et si le comité
est bien déterminé à affirmer sa volonté d’aller de l’avant, il entend aussi travailler dans un état
d’esprit de confiance et de respect mutuel avec les autorités communales et cantonales, ceci dans
un simple but d’économie d’énergie et de durabilité.
2012 est placé sous le signe de la signature de conventions tripartites entre l’Etat, la Ville et les
Associations c’est donc une étape déterminante pour les années à venir. Par cet acte contractuel
les instances politiques s’assurent d’une bonne gestion de l’argent publique et comme citoyen,
nous ne pouvons que les en féliciter ; mais si la légitimité des fondements de la démarche n’est
pas mise en doute, qu’il nous soit permis ici de répondre aux exigences des autorités par les exigences
des citoyens que le comité de gestion représente tout aussi légitimement. Le poids issu
de la charge des responsabilités associative est toujours assuré en conscience, nous devons donc
exiger que cette conscience soit reconnue. Au bon sens de l’action il faut associer le juste sens
des mots et le terme de comité bénévole peu évoquer quelques ambiguïtés. Ne serions-nous que
les bras avancés de l’Etat ou de la Commune, chargés d’appliquer les directives que ces autorités
édictent ? Si tel était le cas nous ne serions alors qu’une Direction effectivement bénévole au
service des dites autorités. Ce n’est pas, à l’évidence, notre position.
Le comité est constitué de gens de convictions animés par un esprit de générosité et d’intérêt
publique dans un souci militant plus que bénévole. Il est donc un partenaire à part entière et à ce
titre inclus dans une dynamique d’écoute et de négociation avec les instances politiques. Si les
comités devaient être aux ordres, ils n’auraient plus aucune raison d’être et il serait alors plus
cohérent de les remplacer purement et simplement par des directions administratives centre par
centre ! Nous verrions alors les hiérarchies intermédiaires s’enfler, les usines à gaz se développer.
En outre, il faudrait aussi multiplier des moyens non plus seulement d’évaluation mais surtout de
surveillance permanente en vue d’interdire non pas les quelques dérives effectives mais surtout
toutes les dérives imaginables possibles ! Nous sombrerions vite dans le délire de contrôle le plus
absolu, l’autoritarisme ne faisant paradoxalement qu’activer la perte de toute autorité reconnue.
Les comités sont là pour corriger les dérives, point n’est besoin d’ajouter toutes sortes d’outils
sophistiqués coûteux en temps et en argent et issus simplement d’un climat de suspicion ; nous
en appelons à la confiance, pour cette raison centrale, on ne devra jamais perdre de vue que dans
la négociation qui s’annonce seuls le dialogue et l’écoute garantiront l’avenir. A défaut il ne nous
resterait plus qu’à « laisser la place aux calamars » comme le proposait ce grand philosophe
qu’était Théodore Monot ! Mais alors, puisque nous n’en sommes pas encore à de telles extrémités,
il nous faudra de part et d’autre, avec modestie et respect, préserver le bon sens de l’action
et veiller au juste sens des mots.
Roger GiRaud
membre du comité de la MQEV