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Téléchargez ici l'édition n° 15 (1952 Ko) - Orchestre national d'Ile-de ...

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ÉMOTIONS<br />

CHRONIQUE DE GOLLIWOGG<br />

9<br />

© Michel Chassat<br />

Yoel Levi au pupitre durant les répétitions.<br />

La Salle Pleyel<br />

Dans Qsar Ghilâne, poème symphonique<br />

inspiré d’un poème <strong>de</strong> Lorand<br />

Gaspar, le compositeur Jean-Louis<br />

Florentz, récemment disparu, repose aujourd’hui<br />

la question du poème symphonique,<br />

s’il est possible <strong>de</strong> faire équivaloir<br />

une composition musicale à un<br />

morceau <strong>de</strong> la nature (une oasis, en l’occasion).<br />

Franz Liszt avait résolu la question<br />

pour les romantiques dans ses Prélu<strong>de</strong>s,<br />

et on se souvient que Mahler<br />

prétendait avoir fait passer toute la nature<br />

qui l’entourait, lorsqu’il la composa,<br />

dans sa Troisième symphonie. Ce en<br />

quoi la musique rivalise avec le naturel,<br />

ou avec le divin. Tel semble avoir été le<br />

désir <strong>de</strong> Florentz.<br />

Le Concerto n° 3 <strong>de</strong> Prokofiev, pour piano<br />

et orchestre, m’enthousiasme <strong>de</strong>puis<br />

longtemps. Mais peu importe, car le jeune<br />

et fringant Alon Goldstein le fit entendre<br />

avec une merveilleuse aisance, souriant<br />

très souvent comme si c’était un jeu, donnant<br />

le sentiment que la vraie virtuosité<br />

est ludique et non pas artif<strong>ici</strong>elle, et<br />

qu’elle est une forme <strong>de</strong> la joie.<br />

Les graves Danses symphoniques <strong>de</strong><br />

Rachmaninov, enfin, l’une <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>rnières<br />

œuvres, son testament dit-on, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<br />

une attention tout aussi grave;<br />

elles bifurquent constamment et ménagent<br />

<strong>de</strong>s surprises, comme <strong>de</strong>s points <strong>de</strong><br />

fuite au cœur <strong>de</strong> la danse même qui seraient<br />

autant d’allusions mystiques à<br />

quelque ailleurs au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la mort.<br />

Ce concert eut lieu à la Salle Pleyel dont<br />

vous savez que, rénovée, elle vient d’être<br />

rendue à la musique. J’aurais pu entendre<br />

ce qui suit à la sortie :<br />

«- Une dame plus toute jeune :<br />

Ah! chère amie, notre chère Pleyel<br />

nous est enfin rendue.<br />

- Son amie, plus jeune qu’elle : Oui.<br />

Et comme c’est beau, comme<br />

c’est propre, comme c’est blanc.<br />

Et ces cossus tapis…<br />

- Un vieux monsieur : Un ami mus<strong>ici</strong>en<br />

m’a dit cependant que ce blanc

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