04.11.2012 Views

bon week end 30-10.indd - Le Temps

bon week end 30-10.indd - Le Temps

bon week end 30-10.indd - Le Temps

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Portrait Bon Week-End 3<br />

Meriem<br />

Bouderbala<br />

(photographe<br />

artistique)<br />

Entre Orient et Occident<br />

et « l’écume des siècles »<br />

Artiste contemporaine franco-tunisienne, Meriem Bouderbala, contrairement à d’autres<br />

artistes, aime se confronter à différentes techniques. Si elle peut en dérouter certains, elle<br />

se dit peintre avant tout et utilise la photo ou la vidéo comme si elle peignait.<br />

Même si en 2000 elle exposait, selon une technique<br />

photographique « L’écume des siècles » dans le jardin<br />

du Musée de Carthage, elle trouve les installations un<br />

peu faciles.<br />

Dernièrement, elle exposait au Caire une installation<br />

où elle considérait les trois religions.<br />

« Je suis un peintre avant tout, j’aime la peinture.<br />

J’utilise la photo comme un peintre. De même que la<br />

vidéo. La photo me sert à mettre en forme ce que j’ai<br />

dans la tête.<br />

L’expérience plastique menée sur son propre corps,<br />

tantôt drapé, tantôt dénudé, souligne sa fragilité et sa<br />

diversité. Sa chair disparaît sous la peau du vêtement»,<br />

écrivait Yannick François, artiste peintre et sculpteur.<br />

Autour de ce thème, vient s’ajouter le questionnement<br />

de la femme orientale et sur sa condition de femme,<br />

aujourd’hui dans le monde arabe.<br />

Installée de nouveau en Tunisie, après un long<br />

passage à Paris, et après avoir sympathisé avec Sophie<br />

Revault, Meriem Bouderbala s’engage à monter une<br />

grande exposition en tant que commissaire. Avec<br />

l’aide de l’IFC et le Ministère de la Culture, le projet<br />

des « Rencontres d’art contemporain » se concrétise.<br />

« Ma double origine et ma double culture française<br />

et tunisienne ont toujours influencé mon travail de<br />

plasticienne. L’une et l’autre ont suscité les gestes, les<br />

repentirs, les décisions qui ont entraîné mes œuvres<br />

vers un " devenir minoritaire*". Ni du Nord ni du Sud,<br />

ni d’ici ni de là-bas, mais d’un ailleurs à la marge de<br />

l’édification de l’art mondialisé. De la rencontre avec<br />

Sophie Revault est né le projet que mon " devenir<br />

minoritaire " en rencontre d’autres pour faire alors<br />

jurisprudence. »<br />

Elle avoue s’inspirer de tout ce qui l’entoure. Elle<br />

aime les peintres comme Picasso ou Michel-Ange.<br />

Dans les artistes contemporains, il y a des peintres<br />

qu’elle apprécie sans pour autant aimer l’ensemble de<br />

leur travail.<br />

Elle pense cep<strong>end</strong>ant que ce sont les installations qui<br />

sont le plus demandées. C’est ce sur quoi les gens qui<br />

font le marché de l’art ont envie de communiquer.<br />

Ensuite la peinture restera indétrônable.<br />

Elle ajoute « A Paris, on rencontre des gens qui<br />

viennent de partout et qui ont envie de partager, avec<br />

la curiosité en plus, et c’est ce qui manque un peu ici.<br />

Je trouve les artistes très égoïstes.»<br />

Décorée dernièrement, Chevalier des arts et des<br />

lettres, Meriem Bouderbala affirme : « On voulait<br />

me récompenser pour l’ensemble de mon travail<br />

plastique et pour avoir initié la première grande expo<br />

d’art contemporain en Tunisie suivie ensuite par une<br />

deuxième grande exposition « L’image révélée » Je<br />

remercie la France qui reconnaît mon travail en tant<br />

qu’artiste franco-tunisienne. »<br />

Elle participe en ce moment à la Biennale du Caire<br />

en décembre, puis exposera à Paris, Londres et en<br />

Espagne en 2011.<br />

« Avant qu’il ne soit trop tard, avant que les mots de<br />

l’art institutionnel n’aient emporté dans leur usure<br />

tout désir d’art, il faut se risquer à secouer les usages,<br />

il faut s’autoriser à donner droit de cité à l’incongru, à<br />

la stupeur, à l’éveil. » disait Meriem Bouderbala.<br />

Nadia ZOUARI

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!