KADHAFI, LA FIN D'UN TYRAN PAGES 4 ET 5 - Pierrefitte Socialiste
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12 L'ACTU<br />
MARDI 23 AOÛT 2011<br />
politique monde social économie société faitsdivers justice<br />
Unpaysanenlevéettué<br />
parundesesex-employés<br />
MEURTRE. Un ouvrier agricole a tué son ancien patron agriculteur avant de faire<br />
croire à un enlèvement et demander une rançon. L’homme était en garde à vue hier.<br />
Toulouse<br />
Villeneuve-Lécussan N<br />
HAUTE-<br />
GARONNE<br />
L’annonce brutale du meurtre<br />
d’un de ses plus anciens habitants<br />
a jeté tout un village dans<br />
la douleur et le recueillement…<br />
Dimanche, le corps de<br />
Jean-Marie Ibos, 75 ans, un agriculteur<br />
à la retraite originaire de la<br />
petite commune de Villeneuve-Lécussan<br />
(Haute-Garonne), près de<br />
Saint-Gaudens, a été retrouvé dans un<br />
champ de maïs non loin de sa maison<br />
par les enquêteurs du service régional<br />
de police judiciaire (SRPJ) de Toulouse.<br />
La dépouille de la victime<br />
— enlevée deux jours plus tôt à son<br />
domicile —, avait été dissimulée dans<br />
un sac d’engrais. Une corde était encore<br />
attachée à son cou. Ses mains<br />
ainsi que ses pieds étaient également<br />
ligotés dans son dos. Les policiers ont<br />
été conduits à cet endroit par le meurtrier<br />
présumé. Philippe G., 41 ans, un<br />
ouvrier agricole, ancien salarié de la<br />
victime. Très rapidement soupçonné,<br />
cet homme originaire du village de<br />
Cantaous (Hautes-Pyrénées), distant<br />
d’une dizaine de kilomètres du lieu du<br />
drame, avait été interpellé quelques<br />
heures plus tôt. Hier soir, il était toujours<br />
entendu par les policiers.<br />
Tout commence le 19 août vers midi<br />
lorsque la femme de Jean-Marie Ibos<br />
regagne la maison familiale après un<br />
rendez-vous chez le coiffeur. L’épouse<br />
constate l’inhabituelle absence de son<br />
compagnon. Très vite, elle est prise<br />
d’effroi lorsqu’elle découvre une lettre<br />
manuscrite expliquant que son mari a<br />
été victime d’un enlèvement et qu’une<br />
rançon de « 500 000 € » est exigée en<br />
échange de sa libération.<br />
« Le ou les auteurs des faits avaient<br />
laissé pas mal d’indications dans leur<br />
missivesurlesconditionsderemisede<br />
rançon, relate un proche de l’affaire. Il<br />
fallait notamment déposer l’argent<br />
dans la voiture d’un ouvrier agricole<br />
qui a travaillé pour la victime et qui<br />
était toujours au service de son fils. Il<br />
était également stipulé l’interdiction<br />
formelle d’alerter la police. »<br />
Un suspect placé<br />
sous étroite surveillance<br />
Les policiers de la PJ de Toulouse<br />
focalisentalorsleursinvestigationssur<br />
Philippe G. Entendu comme simple<br />
témoin vendredi après-midi, l’homme<br />
se dit étranger à toute cette affaire.<br />
Dans la foulée, plusieurs échanges de<br />
SMS ont lieu entre la famille de la<br />
victime et les mystérieux ravisseurs.<br />
« Ce suspect a été placé sous étroite<br />
surveillance,poursuitlamêmesource.<br />
Mais il n’y avait aucune possibilité de<br />
savoir si l’otage était toujours en vie. Il<br />
s’agissait d’une véritable course contre<br />
la montre. »<br />
Desnégociateursdel’Officecentralde<br />
lutte contre le crime organisé<br />
(OCLCO), de la Direction de la police<br />
judiciaire à Paris, sont même appelés<br />
enrenfortpourtenterd’obtenirauplus<br />
vite la libération de la victime. En vain.<br />
La rançon est alors déposée samedi<br />
ainsi que l’exigent les kidnappeurs.<br />
« Le suspect a quitté très tôt son domiciledimanchematinavecunsacàdos<br />
et est parti en forêt, précise un proche<br />
de l’affaire. Dans la foulée, le fils de la<br />
victime a reçu un SMS des auteurs de<br />
l’enlèvement indiquant que son père<br />
avait finalement été tué parce que la<br />
police avait été prévenue et que l’ouvrier<br />
agricole avait, à son tour, été victime<br />
d’un enlèvement. »<br />
En réalité, Philippe G., qui a agi seul,<br />
tente de s’enfuir avant d’être rapidement<br />
interpellé. En perquisition dans<br />
son appartement, les enquêteurs ont<br />
PhilippeG.,lemeurtrierprésumé. (DR.)<br />
saisi un pantalon tâché de sang humain.<br />
Selon les premiers éléments de<br />
l’enquête, Jean-Marie Ibos aurait été<br />
frappé puis étranglé par son meurtrier<br />
quelques minutes après son enlèvement.<br />
Philippe G. aurait argué de ses<br />
« relations conflictuelles » avec la victime<br />
pour expliquer son geste. Le<br />
meurtrier présumé était également en<br />
proieàd’importantesdifficultésfinancières.<br />
STÉPHANESEL<strong>LA</strong>MI<br />
Jean-MarieIbos,75ans,étaitagriculteuràlaretraite.<br />
«Monpèreétaitaimédetoutlemonde»<br />
<strong>LA</strong>FILLEDEJEAN-MARIEIBOS<br />
Des sanglots dans la voix, la<br />
fille de Jean-Marie Ibos confie<br />
que son père était « un<br />
homme aimé de tout le monde ».<br />
« C’était quelqu’un de chaleureux, de<br />
convivial, connu et reconnu dans<br />
tout le village. Nous allons essayer<br />
de surmonter notre douleur en<br />
famille. C’est tout ce que je peux<br />
vous dire… »<br />
Natif de Villeneuve-Lécussan, un<br />
petit village de moins de<br />
500 habitants, Jean-Marie Ibos y a<br />
vécu toute sa vie d’agriculteur avant<br />
de passer les rênes de son<br />
exploitation de 80 ha et de<br />
140 têtes de bétail à un de ses fils.<br />
« Il était installé depuis toujours à<br />
Villeneuve-Lécussan, souffle une<br />
élue, sous le choc. On ne tient pas<br />
trop à parler de tout ça, ici. On se<br />
doit de respecter la douleur de la<br />
famille. »<br />
ST.S.<br />
(DR.)<br />
DRAME<br />
Unenfantdéfenestrépiedsetpoingsliés<br />
<strong>LA</strong>COURNEUVE(SEINE-SAINT-DENIS)<br />
Un garçon d’une dizaine d’années<br />
a été retrouvé hier gravement<br />
blessé, et pieds et poings<br />
liés avec des câbles de télévision, au<br />
bas de son immeuble dans un quartier<br />
pavillonnaire de La Courneuve.<br />
Hier soir, les circonstances du drame<br />
restaient obscures, les enquêteurs ne<br />
sachant si l’enfant a été victime d’une<br />
chuteouaétédéfenestrédel’appartement<br />
du 5 e étage. Transporté en urgence<br />
à l’hôpital Avicenne, à Bobigny,<br />
puisàNeckeràParis,lemalheureuxa<br />
été plongé dans un coma artificiel.<br />
Il souffre d’un traumatisme crânien<br />
ainsiqued’unefractureautibiaetson<br />
pronostic vital était hier soir toujours<br />
engagé. Présent dans l’appartement<br />
au moment des faits, le père de la<br />
petite victime a été interpellé et était<br />
toujours placé en garde à vue lundi<br />
soir. Selon les premiers éléments de<br />
l’enquête confiée à la sûreté territoriale,l’enfantetsapetitesœur,âgéede<br />
6 ans, étaient seuls avec leur père au<br />
moment du drame. « Leur mère était<br />
partie travailler, raconte une voisine,<br />
encore sous le choc. Elle est revenue<br />
dans la matinée quand elle l’a appris.<br />
Legarçonavaitlesmains<br />
enpartiedétachées,<br />
commes’ilavaittenté<br />
des’enfuir<br />
C’est le père, un vigile je crois, qui<br />
gardait les enfants. » Lors des premières<br />
déclarations du père juste<br />
après le drame, ce dernier aurait<br />
confié avoir ligoté l’enfant dans sa<br />
chambre pour le punir d’avoir emprunté<br />
un MP3 à une proche. Après<br />
sa chute sur la pelouse au bas de<br />
l’immeuble, le garçon avait les mains<br />
en partie détachées, comme s’il avait<br />
tenté de s’enfuir. Selon nos informations,<br />
le volet de la fenêtre par lequel<br />
le garçon a été défenestré est très<br />
légèrement déformé mais, pour<br />
l’heure, rien ne dit que cette déformation<br />
est consécutive à la chute. Hier,<br />
faute d’éléments tangibles, les enquêteurs<br />
n’excluaient aucune hypothèse.<br />
L’appartement a été placé sous<br />
scellés et le chien de la famille a été<br />
emmené par la police. La mère et la<br />
petite sœur de la victime devraient à<br />
nouveau être entendus dans les jours<br />
à venir. « Jusqu’ici, les parents étaient<br />
inconnus de nos services », indique<br />
un policier. « Ni le père, ni la mère<br />
n’étaient signalés aux services sociaux.<br />
C’est un drame terrifiant », précise<br />
de son côté le maire (PC) de<br />
La Courneuve, Gilles Poux. Hier, les<br />
locataires du 48, rue Anatole-France,<br />
une paisible résidence HLM, ne pouvaient<br />
s’empêcher de passer et repasser<br />
sous la fenêtre du drame.<br />
NATHALIEPERRIER<br />
<strong>LA</strong>COURNEUVE(SEINE-SAINT-DENIS),HIER.C’estdu5 e étagedecetterésidence<br />
HLMqu’esttombélepetitgarçond’unedizained’années. (LP/NATHALIEPERRIER.)