KADHAFI, LA FIN D'UN TYRAN PAGES 4 ET 5 - Pierrefitte Socialiste

16 L'ACTU
MARDI 23 AOÛT 2011
L’HISTOIRE DUJOUR
KILIMANDJARO(TANZANIE),ENFÉVRIER2011.RichardParks,34ans,agravitouslesplushautssommetsdelaplanète.
Lerugbymanquidéfielessommets
(DR.)
PARIS,HIER.Depassagedanslacapitale,l’aventuriergalloisaencoreprisde
lahauteurenmontantau56 e étagedelatourMontparnasse. (LP/ALAINAUBOIROUX.)
AncieninternationalgalloisderugbyquiajouéunesaisonàPerpignan,
RichardParks,34ans,vientd’acheveruneaventureincroyable:enunpeu
plusdesixmois,ilaréussiàvaincrelesommetleplushautdechacundes
7continents,ainsiquelesdeuxpôles.Unepremièreenaussipeudetemps.
Carnetsdevoyaged’unfrancophiledepassage,hier,danslacapitale.
Richard Parks est un collectionneur
de vues panoramiques.Hier,depassageàParis
pour narrer ses aventures extrêmes,ceGalloisde34ansa
encore pris de l’altitude en montant
— en ascenseur et avec des sandales
— au 56 e étage de la tour Montparnasse.
Là-haut, il est sur un petit
nuage. « C’est cool, c’est fantastique »,
savoure-t-il dans la langue de Molière.
A 210 m du sol comme sur l’Everest,
cet ancien international de rugby qui a
jouéunesaisonàPerpignanprendtoujours
le même plaisir à scruter l’horizon.
Ces derniers temps, il a été servi.
Le12juillet,cetamoureuxdelaFrance
Mont McKinley (Etats-Unis)
6194m-29 juin 2011
UNEXPLOITRÉALISÉENUNPEUPLUSDESIXMOIS
8
OCÉAN
PACIFIQUE
NORD
Aconcagua
(Argentine)
6959m
5 février 2011
Mont Vinson
(Antarctique)
4892m
8 janvier 2011
OCÉAN
PACFIQUE
SUD
3
OCÉAN
ATLANTIQUE
NORD
2
OCÉAN
ATLANTIQUE
SUD
6
Kilimandjaro
(Tanzanie)
5895m
27 février 2011
1
Pôle Nord
11 avril 2011
9
PERPIGNAN(PYRÉNÉES-ORIENTALES),
EN2006. RichardParksajouéune
saisonenFrance. (ICONSPORT/LUCFORTANIER.)
7
4 5
OCÉAN
INDIEN
Pôle Sud
27 décembre 2010
OCÉANARCTIQUE
Mont Elbrouz (Russie)
5642m-12 juillet 2011
Everest
8850m
25 mai 2011
OCÉAN
PACFIQUE
SUD
Puncak Jaya
(Indonésie)
4884m
15 mars 2011
estdevenulepremierhommeàvaincre
le sommet le plus élevé de chacun des
7 continents (Amérique du Nord,
Amérique du Sud, Antarctique, Europe,
Afrique, Asie et Océanie) et les
deuxpôlesenmoinsdeseptmois.Illui
a fallu, précisément, six mois, onze
jours, sept heures et cinquante-trois
minutes pour arriver à ses fins. Il n’est
pas du genre à fanfaronner : « Je n’ai
jamais eu le sentiment de dominer le
monde. Face à la beauté de la montagne,onsesentsuperpetit.»
La performance de ce pionnier est
d’autantplusremarquablequ’iln’avait
jamais été alpiniste avant de se lancer
dans ses premières grandes randonnées
d’entraînement, il y a deux ans
seulement. En 2009, en raison d’une
blessure à l’épaule, qui a nécessité
deux opérations, il est condamné à
mettre fin à sa carrière de rugbyman.
« Cela a été très dur d’arrêter. J’avais
l’impression de n’avoir pas terminé ce
quej’avaisentrepris.J’étaistriste,encolèreetj’avaispeurdel’avenir.Enmême
temps, j’avais encore beaucoup
d’énergie»,confie-t-il.
Si, au rugby, on peut
défier un adversaire,
on ne peut pas défier
la montagne car celle-ci
sort toujours victorieuse
Ils’estalorssouvenud’unephrased’un
pasteur lors de l’enterrement de sa
grand-mèreen2007.Unedevisequ’ila
tatouée sur son bras : « The horizon is
only the limit of our sight. » Traduisez :
«L’horizonn’estlalimitequedeceque
l’on voit. » L’au-delà, le néobaroudeur
vadoncallerleconquérirsurlescimes
de la planète, lui qui, jusque-là, n’avait
pasdépassélemontSnowdon,lepoint
culminant du pays de Galles, à
1 085 m. Le retraité malgré lui investit
toutes ses économies dans son projet
fou, vendant sa voiture, louant sa
maisonetretournantvivrechezsesparents.
Il part aussi à la recherche de
sponsors pour boucler un budget de
près de 200 000 €. Puis le débutant
s’échauffe dans les Alpes (au mont
Blanc notamment), en Equateur, dans
l’Himalaya ou au Groenland. Avant
d’attaquer ses 9 travaux d’Hercule en
décembre dernier. A chaque expédition,
il est accompagné d’une nouvelle
cordée,dedeuxàcinqcoéquipiers.
C’est lors de l’ascension express du
montMcKinley,enAlaska,qu’ilenbavera
le plus. « Contrairement à l’Everest,
on n’avait pas de sherpas, donc
plus de poids dans le sac à dos », souffle-t-il.
Le froid et les tempêtes l’ont
quasiment achevé. Il porte d’ailleurs
encore les cicatrices de l’exploit, un
épaispansementàsongrosorteildroit,
victime d’une engelure. « Chaque pas
était une douleur », raconte-t-il. C’est
aussisurlesglacesdel’oncleSamqu’il
a eu sa « plus grosse frayeur ». « Je suis
tombé dans une crevasse de 7 m. Au
bout de dix minutes, j’étais trempé et
mon corps se refroidissait. Il m’a fallu
une heure et demie pour en sortir, secouru
par des alpinistes américains
qui passaient par là. J’ai eu de la
chance.»
Surlesrochers,sonparcoursdesportif
de haut niveau a été son meilleur allié.
«Gagner,perdre,êtreblessé,toutça,on
le vit aussi en expédition. Mais si, au
rugby, on peut défier un adversaire, on
nepeutpasdéfierlamontagnecarcelle-ci
sort toujours victorieuse. La compétition,
sur les sommets, elle est uniquementavectoi-même»,martèlel’extroisième
ligne. Si son odyssée lui a
coûté une fortune, il veut qu’elle rapporte
de l’argent aux autres. Richard a
aussi grimpé pour la bonne cause.
Grâce à ses conférences, la réalisation
d’un film documentaire, l’écriture de
ses carnets de voyages, il espère lever
pas moins de 1 M€ pour l’institut britanniqueMarieCuriedeluttecontrele
cancer*.Uncombatquiletouchepersonnellement.Sonpèreasurvécuàun
cancer, mais son oncle et sa tante en
sont morts. « La partie la plus difficile
commence maintenant », répète-t-il.
Onnes’inquiètepaspourlui.Cerocde
1,89 m et 104 kg est capable de souleverdesmontagnes.
VINCENTMONGAILLARD
*Vouspouvezfaireundonsur
www.737challenge.com.
BIOEXPRESS
1977.Naissance,le14août,
àPontypridd(paysdeGalles).
1996.Devientprofessionnelde
rugbydansleclubgalloisdeNewport.
2002-2003.Sélectionnéquatrefois
dansleXVdupaysdeGalles.
2006.JoueunesaisonàPerpignan.
2009.Metfinàsacarrière.
2010.Endécembre,débutdeses
expéditions.
2011.Le12juillet,findeson
challenge.