dossier de Presse - Musée des lettres et manuscrits
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<strong>dossier</strong> <strong>de</strong> <strong>Presse</strong><br />
4<br />
COMMunIquE dE pRESSE<br />
Atravers quelque 160 documents dont plusieurs n’ont jamais été publiés, le tout nouveau Musée<br />
<strong>de</strong>s L<strong>et</strong>tres <strong>et</strong> Manuscrits présentera un fonds exceptionnel consacré à Proust. Seront exposés<br />
aussi bien <strong>de</strong>s <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> que <strong>de</strong>s <strong>manuscrits</strong>, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins, <strong>de</strong>s photographies ou <strong>de</strong>s éditions originales,<br />
couvrant presque toute la vie adulte <strong>de</strong> l’écrivain, <strong>de</strong> 1894 à sa mort en 1922. Six pièces avaient<br />
déjà été montrées dans l’exposition « Marcel Proust » <strong>de</strong> la BnF en 1965 mais <strong>de</strong> nombreuses autres sont<br />
exposées pour la première fois <strong>et</strong> ne figurent pas dans l’abondante bibliographie consacrée à l’écrivain.<br />
L’essentiel <strong>de</strong> ces documents provient <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux collections récemment acquises par Aristophil,<br />
<strong>et</strong> exposées au sein du musée : d’une part celle d’André Maurois (auteur d’une remarquable biographie<br />
<strong>de</strong> l’écrivain) <strong>et</strong> son épouse Simone <strong>de</strong> Caillav<strong>et</strong> (fille d’amis <strong>de</strong> Proust, à l’origine du personnage <strong>de</strong><br />
Ma<strong>de</strong>moiselle <strong>de</strong> Saint-Loup dans La Recherche) <strong>et</strong> d’autre part celle <strong>de</strong> Suzy Mante-Proust, nièce <strong>de</strong><br />
l’écrivain.<br />
C<strong>et</strong>te source inestimable sur la vie <strong>de</strong> l’auteur comme sur la genèse <strong>de</strong> son grand œuvre contient <strong>de</strong>s<br />
informations précieuses sur la structure <strong>de</strong> La Recherche, qu’il appelle son « roman plein <strong>de</strong> malédictions ».<br />
Proust confie ainsi son peu d’affection pour Swann, ou ses réticences à l’égard <strong>de</strong> A l’Ombre <strong>de</strong>s Jeunes<br />
Filles en fleurs, qu’il trouve « trop fa<strong>de</strong> ».<br />
C<strong>et</strong>te correspondance est également riche d’informations sur les personnes qui, dans l’entourage<br />
<strong>de</strong> Proust, en ont inspiré les personnages, soit qu’il les évoque dans ces <strong>l<strong>et</strong>tres</strong>, soit qu’elles leur soient<br />
adressées (ainsi <strong>de</strong> Gilberte Swann, inspirée par Jeanne Pouqu<strong>et</strong> - mère <strong>de</strong> Simone <strong>de</strong> Caillav<strong>et</strong> -), du<br />
baron <strong>de</strong> Charlus qui doit beaucoup au comte <strong>de</strong> Montesquiou, ou d’Albertine, qui emprunte à Alfred<br />
Agostinelli <strong>et</strong> Albert Nahmias, pour ne prendre que ceux-là).<br />
On découvre également <strong>de</strong> nombreuses considérations <strong>de</strong> l’écrivain sur la vie, sur l’amitié, sur<br />
l’amour (à Léon Bélugou en 1906 : « y a-t-il un amour que la présence <strong>de</strong> ce qu’on aime n’affaiblisse ? »),<br />
sur le temps fugace (à sa mère : « dis-toi que c<strong>et</strong>te l<strong>et</strong>tre est l’expression d’une réalité fugitive qui ne sera<br />
plus quand tu la liras ») <strong>et</strong> sur c<strong>et</strong>te « mémoire fatiguée par les stupéfiants ».<br />
Ce sont enfin mille <strong>et</strong> un détails sur sa vie mondaine, amicale, familiale qui forment au fil <strong>de</strong>s <strong>l<strong>et</strong>tres</strong><br />
le portrait kaléidoscopique <strong>de</strong> Marcel Proust. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’auteur, c’est en eff<strong>et</strong> un Proust intime <strong>et</strong> multiple<br />
qui s’exprime à travers c<strong>et</strong>te correspondance quotidienne : c’est l’ami, qui s’enquiert <strong>de</strong>s siens avec<br />
une exubérante sollicitu<strong>de</strong>, c’est le fils, qui partage avec sa mère ses tracas quotidiens <strong>et</strong> les incessants<br />
tourments que sa santé fragile lui inflige (« cela me fait tant <strong>de</strong> plaisir <strong>de</strong> me plaindre à toi »), c’est l’écrivain<br />
qui, soucieux <strong>de</strong> la promotion <strong>de</strong> son œuvre, nourrit d’abondants échanges avec ses éditeurs <strong>et</strong> avec la<br />
presse, c’est jusqu’au locataire, dont la relation tendue avec son propriétaire est le fruit d’un soin jaloux,<br />
pour ne pas dire maniaque, apporté à la préservation <strong>de</strong> son univers calfeutré. La sensibilité extrême <strong>de</strong><br />
l’écrivain transparaît à chaque ligne, exacerbée par l’omniprésence <strong>de</strong> la maladie qui le confine dans sa<br />
chambre <strong>et</strong> dont on voit combien elle rythmait ses jours <strong>et</strong> occupait ses pensées <strong>et</strong> ses écrits. L’écriture<br />
« domestique » <strong>et</strong> quotidienne <strong>de</strong> Proust, si éloignée <strong>de</strong> la plume incomparable qui fut celle <strong>de</strong> l’auteur <strong>de</strong><br />
La Recherche, porte un éclairage intime sur la personnalité <strong>de</strong> c<strong>et</strong> hypersensible mondain, qui se déclare<br />
« moins vaniteux que sensible ».