Le PNUE en Haïti - United Nations in Haiti
Le PNUE en Haïti - United Nations in Haiti
Le PNUE en Haïti - United Nations in Haiti
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<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />
Revue de l’Année 2010<br />
Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t
Publié <strong>en</strong> février 2011 par le Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
© 2011, Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Environnem<strong>en</strong>t<br />
<strong>United</strong> <strong>Nations</strong> Environm<strong>en</strong>t Programme<br />
P.O. Box 30552, Nairobi, KENYA<br />
Tel: +254 (0)20 762 1234<br />
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La prés<strong>en</strong>te publication peut être reproduite, <strong>en</strong> totalité ou <strong>en</strong> partie, sous n’importe quelle forme, à des f<strong>in</strong>s éducatives ou non<br />
lucratives, sans l’autorisation préalable du dét<strong>en</strong>teur des droits d’auteur, à condition qu’il soit fait m<strong>en</strong>tion de la source. La prés<strong>en</strong>te<br />
publication ne peut être ni rev<strong>en</strong>due ni utilisée à d’autres f<strong>in</strong>s commerciales sans l’autorisation écrite préalable du Programme<br />
des <strong>Nations</strong> Unies pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. <strong>Le</strong>s appellations géographiques utilisées dans le prés<strong>en</strong>t rapport et la prés<strong>en</strong>tation des<br />
élém<strong>en</strong>ts qui y figur<strong>en</strong>t n’impliqu<strong>en</strong>t de la part du <strong>PNUE</strong> ou des organisations participantes aucune prise de position quant au statut<br />
juridique des pays, territoires ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.<br />
A mo<strong>in</strong>s que cela soit précisé, toutes les photos cont<strong>en</strong>ues dans la prés<strong>en</strong>te publication<br />
ont été prises par l’équipe du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />
Photographie de couverture : © UNEP – <strong>Le</strong> tremblem<strong>en</strong>t de terre de janvier de 2010<br />
a compromis les efforts réalisés pour <strong>in</strong>verser les dégradations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />
<strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />
Conception : Matija Potocnik<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> s’efforce<br />
de promouvoir des pratiques<br />
respectueuses de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
dans le monde <strong>en</strong>tier comme dans ses<br />
propres activités. La prés<strong>en</strong>te publication a été<br />
imprimée à l’<strong>en</strong>cre végétale sur papier recyclé,<br />
par des procédés respectueux de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />
Notre politique <strong>en</strong> matière de distribution vise à<br />
réduire l’empre<strong>in</strong>te écologique du <strong>PNUE</strong>.
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />
Revue de l’Année 2010<br />
Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t
Table des Matières<br />
Une année éprouvante.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4<br />
Une nation fragile. ............................................................... 4<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.................................................................. 7<br />
<strong>Le</strong> séisme du 12 janvier.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />
La période des secours d’urg<strong>en</strong>ce .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />
Cal<strong>en</strong>drier des événem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> 2010 .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />
L’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans les efforts de secours, de redressem<strong>en</strong>t et de reconstruction .. . . . . . . . . . . . . . 16<br />
L’approche et l’impact du <strong>PNUE</strong>. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18<br />
Problèmes chroniques liés au développem<strong>en</strong>t durable .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />
<strong>Le</strong> beso<strong>in</strong> d’adopter une vision à long terme .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />
La stratégie du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> 2011 .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />
Un processus d’appr<strong>en</strong>tissage......................................................... 35<br />
Remerciem<strong>en</strong>ts.................................................................... 36<br />
Etudes de cas<br />
Etude de cas 1. Inspections d’urg<strong>en</strong>ce de bâtim<strong>en</strong>ts et évaluation des risques sismiques. ...... 14<br />
Etude de cas 2. Traitem<strong>en</strong>t des déchets biomédicaux................................... 17<br />
Etude de cas 3. Projets Cash for Work («Arg<strong>en</strong>t contre Travail»).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />
Etude de cas 4. Incorporation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans les réponses humanitaires. ........... 22<br />
Etude de cas 5. Biogaz: Vers une gestion sûre et durable des déchets huma<strong>in</strong>s .. . . . . . . . . . . . . . 23<br />
Etude de cas 6. Mise <strong>en</strong> œuvre du Corridor Biologique des Caraïbes .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />
Etude de cas 7. Fours améliorés à bois et à charbon de bois .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />
Etude de cas 8. <strong>Le</strong>çons tirées de la gestion de projets <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> .. . . . . . . . . . . . 28<br />
Etude de cas 9. Protection du patrimo<strong>in</strong>e mar<strong>in</strong> et côtier d’<strong>Haïti</strong> .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31<br />
Etude de cas 10. Frontera Verde..................................................... 33<br />
Etude de cas 11. <strong>Le</strong> Protocole de Montréal. ........................................... 34
Acronymes<br />
AECID<br />
BME<br />
CBC<br />
CFC<br />
CIRH<br />
CSI<br />
DINEPA<br />
FMPM<br />
FoProBiM<br />
GEF<br />
Ag<strong>en</strong>ce Espagnole de Coopération pour le Développem<strong>en</strong>t International<br />
Bureau des M<strong>in</strong>es et de l’Energie (<strong>Haïti</strong>)<br />
Corridor Biologique des Caraïbes<br />
Chlorofluorocarbures<br />
Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’<strong>Haïti</strong><br />
Côte Sud Initiative<br />
Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t<br />
Fonds Multilatéral du Protocole de Montréal<br />
La Fondation pour la Protection de la Biodiversité Mar<strong>in</strong>e<br />
Global Environm<strong>en</strong>t Facility<br />
GEO Global Environm<strong>en</strong>t Outlook («Perspective Environnem<strong>en</strong>tale Mondiale »)<br />
HCFC<br />
IRH<br />
IASC<br />
MAT<br />
MERHAITI<br />
MINUSTAH<br />
MTPTC<br />
NORAD<br />
OMD<br />
OMS<br />
ONG<br />
ONU<br />
PAM<br />
PARD<br />
PMA<br />
PNB<br />
PNUD<br />
<strong>PNUE</strong><br />
SMCRS<br />
UGSE<br />
UNDAF<br />
UNICEF<br />
UNOPS<br />
USAID<br />
Hydrochlorofluorocarbures<br />
Initiative Régénération <strong>Haïti</strong><br />
Comité Inter-Ag<strong>en</strong>ces des <strong>Nations</strong> Unies (UN Inter-Ag<strong>en</strong>cy Stand<strong>in</strong>g Committee)<br />
Mécanisme d’Assistance Technique (TAF <strong>en</strong> anglais)<br />
Initiative pour la Régénération de l’Environnem<strong>en</strong>t Mar<strong>in</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />
Mission des <strong>Nations</strong> Unies pour la Stabilisation <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />
M<strong>in</strong>istère des Travaux Publics, Transports et Communications (<strong>Haïti</strong>)<br />
Ag<strong>en</strong>ce Norvégi<strong>en</strong>ne pour la Coopération au Développem<strong>en</strong>t<br />
Objectifs du Millénaire pour le Développem<strong>en</strong>t<br />
Organisation Mondiale de la Santé<br />
Organisation Non Gouvernem<strong>en</strong>tale<br />
Organisation des <strong>Nations</strong> Unies<br />
Programme Alim<strong>en</strong>taire Mondial<br />
Plan d’Action pour le Recouvrem<strong>en</strong>t et le Développem<strong>en</strong>t National<br />
Pays les Mo<strong>in</strong>s Avancés<br />
Produit National Brut<br />
Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour le Développem<strong>en</strong>t<br />
Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Environnem<strong>en</strong>t<br />
Service Métropolita<strong>in</strong> pour la Collecte des Résidus Solides<br />
Unité de Gestion du Secteur de l’Energie<br />
Cadre d’Assistance au Développem<strong>en</strong>t des <strong>Nations</strong> Unies<br />
(UN Developm<strong>en</strong>t Assistance Framework)<br />
Fonds des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Enfance<br />
Bureau des <strong>Nations</strong> Unies pour les Services aux Projets<br />
Ag<strong>en</strong>ce América<strong>in</strong>e pour le Développem<strong>en</strong>t International
Une année éprouvante<br />
L’écrasant séisme qui a secoué <strong>Haïti</strong> le 12 janvier 2010 a<br />
soulevé une multitude de problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux,<br />
qui s’ajout<strong>en</strong>t à la dévastation matérielle et huma<strong>in</strong>e<br />
<strong>in</strong>fligée au peuple <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>. Alors que l’année s’achevait,<br />
nombre de ces problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux restai<strong>en</strong>t<br />
d’actualité.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> : Revue de l’Année 2010 retrace l’activité<br />
du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> au cours de ces 12 mois très éprouvants.<br />
Ce rapport ne prés<strong>en</strong>te qu’une facette de la situation<br />
<strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, une nation qui était déjà fragile avant même<br />
d’avoir été accablée par une catastrophe naturelle et<br />
l’épidémie de choléra qui s’est déclarée peu après.<br />
2010 aura sans aucun doute été l’une des périodes les<br />
plus éprouvantes ayant été <strong>en</strong>durée par un pays et son<br />
peuple au cours de ces dernières années.<br />
Ce rapport fournit un aperçu des problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />
graves et chroniques auxquels le pays est<br />
confronté, a<strong>in</strong>si que les efforts <strong>en</strong>trepris par le <strong>PNUE</strong> pour<br />
aider à les résoudre. Il permet aussi de compr<strong>en</strong>dre les<br />
types d’activités m<strong>en</strong>ées par le <strong>PNUE</strong> et ses part<strong>en</strong>aires,<br />
a<strong>in</strong>si que les défis auxquels ils sont confrontés dans ce<br />
contexte post-désastre. Enf<strong>in</strong>, ce rapport dresse le bilan<br />
des leçons tirées par le <strong>PNUE</strong> des expéri<strong>en</strong>ces de l’années<br />
2010, af<strong>in</strong> d’aider le <strong>PNUE</strong> lui-même et d’autres organisations<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales à mieux compr<strong>en</strong>dre et réagir<br />
dans le future à des crises majeures de ce type.<br />
Une nation fragile<br />
Avant même le séisme, <strong>Haïti</strong>, une toute petite nation<br />
située dans les Caraïbes, était déjà le pays le plus<br />
pauvre, le plus <strong>in</strong>stable, avec l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t le plus<br />
dégradé des Amériques.<br />
<strong>Haïti</strong> a une superficie de 27 750 km 2 , et occupe la<br />
partie ouest de l’ile d’Hispaniola, la partie est étant<br />
occupée par la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e. <strong>Haïti</strong> fait<br />
partie des Pays les Mo<strong>in</strong>s Avancés (PMA), selon la classification<br />
de l’ONU. C’est un petit pays très peuplé, ayant<br />
une population d’<strong>en</strong>viron 9,8 millions d’habitants pour<br />
une d<strong>en</strong>sité moy<strong>en</strong>ne de 350 habitants au km 2 . <strong>Haïti</strong> est<br />
très montagneux, et possède un climat tropical avec<br />
d’importantes variations de précipitations d’une région<br />
à une autre, ce qui permet la prés<strong>en</strong>ce de plusieurs<br />
microclimats et de diverses régions écologiques. <strong>Le</strong>s<br />
pr<strong>in</strong>cipaux problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux sont la déforestation,<br />
la pollution de l’eau douce et la dégradation<br />
des zones côtières et mar<strong>in</strong>es.<br />
<strong>Le</strong> PNB annuel par habitant est estimé à <strong>en</strong>viron 650$<br />
US. C<strong>in</strong>quante-quatre pourc<strong>en</strong>t de la population<br />
viv<strong>en</strong>t dans la pauvreté extrême (mo<strong>in</strong>s de 1$ par<br />
jour), et 78 pourc<strong>en</strong>t viv<strong>en</strong>t dans la pauvreté (mo<strong>in</strong>s<br />
de 2$ par jour). Une <strong>in</strong>fime m<strong>in</strong>orité – le perc<strong>en</strong>tile<br />
Paysage urba<strong>in</strong> à Jalousie, Port-au-Pr<strong>in</strong>ce<br />
4 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
Avant même le séisme, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> était déjà fortem<strong>en</strong>t dégradé<br />
le plus riche –contrôle la majorité des terres fertiles.<br />
Environ 65 pourc<strong>en</strong>t de la population dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />
directem<strong>en</strong>t de l’agriculture comme pr<strong>in</strong>cipal moy<strong>en</strong><br />
de subsistance, et 62 pourc<strong>en</strong>t souffr<strong>en</strong>t d’<strong>in</strong>sécurité<br />
alim<strong>en</strong>taire (plus de la moitié des d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires<br />
nationales sont importées).<br />
<strong>Haïti</strong> a souffert de l’<strong>in</strong>stabilité politique depuis les<br />
années 1990. En 2004, l’ONU a crée la Mission des<br />
<strong>Nations</strong> Unies pour la Stabilisation <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> (MINUSTAH),<br />
qui est parv<strong>en</strong>u à créer un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t plus stable,<br />
quoiqu’<strong>en</strong>core fragile.<br />
En août 2008, quatre ouragans se sont abattus sur<br />
<strong>Haïti</strong>, causant des pertes huma<strong>in</strong>es et des dommages<br />
matériels et économiques massifs. En octobre 2008,<br />
l’ONU (y compris le <strong>PNUE</strong>), la Banque Mondiale, le gouvernem<strong>en</strong>t<br />
<strong>Haïti</strong><strong>en</strong> et d’autres part<strong>en</strong>aires ont <strong>en</strong>trepris<br />
une évaluation des beso<strong>in</strong>s post-catastrophe, suivi<br />
d’un appel de fonds. Environ 200 millions de dollars<br />
ont été récoltés, pour f<strong>in</strong>ancer les activités des deux<br />
années suivantes.<br />
Un important dispositif national de l’ONU était déjà <strong>en</strong><br />
place <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> <strong>en</strong> janvier 2010, c<strong>en</strong>tré pr<strong>in</strong>cipalem<strong>en</strong>t<br />
sur les secours humanitaires après la catastrophe<br />
naturelle, l’<strong>in</strong>sécurité alim<strong>en</strong>taire chronique, et les services<br />
sociaux de base tels que l’eau, l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t<br />
et les so<strong>in</strong>s médicaux d’urg<strong>en</strong>ce.<br />
Dans le doma<strong>in</strong>e du développem<strong>en</strong>t, le cadre de<br />
coopération pour la période 2009-2011 a été déf<strong>in</strong>i<br />
dans le Plan Cadre des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Aide au<br />
Développem<strong>en</strong>t (UNDAF), signé <strong>en</strong>tre le gouvernem<strong>en</strong>t<br />
<strong>Haïti</strong><strong>en</strong> et l’ONU <strong>en</strong> décembre 2008. Une grande<br />
partie des travaux de développem<strong>en</strong>t prévus avai<strong>en</strong>t<br />
déjà été retardée ou modifiée suite aux ouragans<br />
de 2008.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
5
Ce paysage rural à Jacmel illustre bi<strong>en</strong> l’<strong>en</strong>vergure des problèmes de déforestation et de d’érosion <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />
Table 1. <strong>Haïti</strong> – Statistiques Environnem<strong>en</strong>tales Clés (décembre 2010)<br />
Sylviculture<br />
Pourc<strong>en</strong>tage de l’ét<strong>en</strong>due forestière orig<strong>in</strong>elle restante: mo<strong>in</strong>s de 1%.<br />
Et<strong>en</strong>due totale actuelle des forêts (tous types de forêts confondues) 1,5-2,6%.<br />
Taux de déforestation actuel: non connu, mais visiblem<strong>en</strong>t très élevé.<br />
Pourc<strong>en</strong>tage de l’énergie de cuisson prov<strong>en</strong>ant de bois de feu et charbon de bois: 70%<br />
Biodiversité et espaces protégés<br />
Aires protégées (pourc<strong>en</strong>tage du territoire): <strong>en</strong>tre 0 et 0,35%.<br />
Un site dans le Massif La Hotte abrite l’<strong>in</strong>tégralité de la population de 13 espèces <strong>en</strong> voie de disparition, plus qu’aucun<br />
autre site unique dans le monde.<br />
50 espèces de gr<strong>en</strong>ouilles prés<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, 46 sont <strong>en</strong> voie de disparition.<br />
Sols et érosion<br />
Bi<strong>en</strong> que 63% du territoire ait une <strong>in</strong>cl<strong>in</strong>aison du sol de plus de 20%, plus de 58% est cultivé.<br />
Des 30 bass<strong>in</strong>s fluviaux majeurs du pays, 25 sont sévèrem<strong>en</strong>t érodés.<br />
Environ 36,6 millions de tonnes de terre sont perdues chaque année à cause de l’érosion.<br />
6% des terres ont subi une érosion irréversible.<br />
Pollution de l’eau douce<br />
50% de la population rurale et 33% de la population urba<strong>in</strong>e n’ont pas accès à une source d’eau propre.<br />
84% de la population rurale et 62% de la population urba<strong>in</strong>e n’ont pas accès à des <strong>in</strong>frastructures sanitaires améliorées.<br />
Environnem<strong>en</strong>t côtier et mar<strong>in</strong><br />
<strong>Haïti</strong> possède 1 535 km de côtes et un massif côtier sous-mar<strong>in</strong> de 5 000 km2.<br />
<strong>Le</strong>s mangroves, les algues mar<strong>in</strong>es et les massifs de coraux subiss<strong>en</strong>t les effets de la surexploitation des ressources, la pollution terrestre<br />
et la sédim<strong>en</strong>tation qui débouch<strong>en</strong>t dans la mer, l’<strong>in</strong>vasion et la destruction des habitats mar<strong>in</strong>s par l’homme.<br />
6 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> travaille depuis de nombreuses années<br />
avec le gouvernem<strong>en</strong>t <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>, et a établi une base<br />
à Port-au-Pr<strong>in</strong>ce <strong>en</strong> 2008. Suite aux ouragans de<br />
2008, le <strong>PNUE</strong> a participé à l’évaluation des beso<strong>in</strong>s<br />
post-catastrophe (PDNA) et a mobilisé une petite<br />
équipe perman<strong>en</strong>te. <strong>Le</strong> programme national du<br />
<strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, <strong>en</strong> tant qu’unité à part <strong>en</strong>tière, a été<br />
mis <strong>en</strong> place au cours du premier trimestre 2009. La<br />
réhabilitation des écosystèmes les plus dégradés et<br />
le souti<strong>en</strong> au développem<strong>en</strong>t durable sont les piliers<br />
de ce programme.<br />
En 2009, les activités ont été c<strong>en</strong>trées sur la mise <strong>en</strong><br />
place du programme national. Des études prélim<strong>in</strong>aires<br />
ont <strong>in</strong>diqué qu’une approche classique basée<br />
sur des projets à court et moy<strong>en</strong> terme n’était pas<br />
adaptée <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>. C’est pourquoi des <strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts<br />
supplém<strong>en</strong>taires ont été effectués af<strong>in</strong> de développer<br />
un modèle différ<strong>en</strong>t, une <strong>in</strong>itiative à long terme<br />
et à échelle nationale. L’Initiative Régénération <strong>Haïti</strong><br />
(IRH) est née dans ce contexte. <strong>Le</strong>s consultations ont<br />
comm<strong>en</strong>cé au 1er janvier 2010, avant que l’<strong>in</strong>itiative<br />
ne soit officiellem<strong>en</strong>t lancée.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> possède <strong>en</strong>core une petite équipe <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />
Etant donné que le f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t du programme<br />
national est rattaché à des projets <strong>in</strong>dividuels, les<br />
effectifs du personnel, des consultants et des visiteurs<br />
vari<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>suellem<strong>en</strong>t. Au 1er janvier 2010, l’équipe<br />
était composée d’un employé <strong>in</strong>ternational perman<strong>en</strong>t,<br />
de deux à quatre employés <strong>in</strong>ternationaux <strong>en</strong><br />
visite, et de six nouveaux employés locaux <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>s<br />
récemm<strong>en</strong>t recrutés.<br />
L’équipe du <strong>PNUE</strong> à la base logistique de la Mission des <strong>Nations</strong> Unies pour la Stabilisation <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />
(MINUSTAH), <strong>en</strong> octobre 2010<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
7
File d’att<strong>en</strong>te pour la distribution de nourriture, devant les ru<strong>in</strong>es du palais présid<strong>en</strong>tiel<br />
Avant le séisme de 2010, le <strong>PNUE</strong> avait un bureau<br />
à Pétionville, dans les <strong>en</strong>virons de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce. <strong>Le</strong><br />
bureau a été déplacé dans un site temporaire suite<br />
au séisme, et sera relocalisé dans un site perman<strong>en</strong>t<br />
au cours de l’année 2011.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> agit <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> par le biais de part<strong>en</strong>ariats, et<br />
c’est pourquoi la véritable portée et l’impact de<br />
sa prés<strong>en</strong>ce ne peuv<strong>en</strong>t être appréh<strong>en</strong>dés que si<br />
l’on évalue les efforts de ces nombreux part<strong>en</strong>aires<br />
(prés<strong>en</strong>tés pp.35-36).<br />
8 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
<strong>United</strong> States The Bahamas<br />
Carte d’<strong>Haïti</strong> montrant l’épic<strong>en</strong>tre et l’<strong>in</strong>t<strong>en</strong>sité du séisme<br />
Turks & Caicos Is.<br />
Dom<strong>in</strong>ican Republic<br />
<strong>United</strong> States Cuba<br />
The Bahamas<br />
Puerto Rico<br />
Cayman Is.<br />
Anguilla<br />
Turks & Caicos Is.<br />
Antigua &<br />
Jamaica<br />
Barbuda<br />
<strong>Haiti</strong><br />
Dom<strong>in</strong>ican Republic<br />
Cuba<br />
Puerto Rico<br />
Nicaragua<br />
Guadeloupe St. Lucia<br />
Cayman Is.<br />
Anguilla<br />
Aruba Mart<strong>in</strong>ique Antigua &<br />
Jamaica<br />
Barbuda Tr<strong>in</strong>idad<br />
<strong>Haiti</strong><br />
Gr<strong>en</strong>ada<br />
& Tobago<br />
A t l a n t i c O c e a n<br />
A t l a n t i c O c e a n<br />
I<br />
I<br />
Nicaragua<br />
Panama<br />
Panama<br />
Colombia<br />
Colombia<br />
V<strong>en</strong>ezuela Guadeloupe<br />
Aruba Mart<strong>in</strong>ique<br />
Gr<strong>en</strong>ada<br />
V<strong>en</strong>ezuela<br />
St. Lucia<br />
Guyana<br />
Tr<strong>in</strong>idad<br />
& Tobago<br />
Guyana<br />
Port-de-Paix<br />
r<br />
Port-de-Paix<br />
r<br />
Cap <strong>Haiti</strong><strong>en</strong><br />
r<br />
Cap <strong>Haiti</strong><strong>en</strong><br />
r<br />
Fort-Liberté<br />
Fort-Liberté<br />
Gonaives<br />
Gonaives<br />
H<strong>in</strong>che<br />
R<br />
H<strong>in</strong>che<br />
R<br />
ivière de l'Artibonite<br />
ivière de l'Artibonite<br />
r<br />
Jérémie<br />
r<br />
Jérémie<br />
Miragoâne<br />
Miragoâne<br />
Léogâne<br />
Léogâne<br />
rPORT AU PRINCE<br />
rPORT AU PRINCE<br />
r<br />
r<br />
<strong>Le</strong>s Cayes<br />
<strong>Le</strong>s Cayes<br />
Jacmel<br />
r<br />
Jacmel<br />
r<br />
C a r i b b e a n S e a<br />
C a r i b b e a n S e a<br />
Kilometres<br />
Earthquake Int<strong>en</strong>sity Map 0 20 40<br />
Kilometres<br />
60 80 100<br />
Earthquake Int<strong>en</strong>sity Map 0 20 40 60 80 100<br />
International boundary Earthquake Int<strong>en</strong>sity<br />
International boundary (MMI: Earthquake Modified Int<strong>en</strong>sity Mercalli<br />
Datum: WGS 84<br />
Departm<strong>en</strong>tal boundary<br />
Datum: UTM Zone (MMI: Modified Mercalli<br />
WGS 18N<br />
Int<strong>en</strong>sity Scale).<br />
84<br />
Departm<strong>en</strong>tal boundary<br />
UTM Zone 18N<br />
!^ Capital<br />
Int<strong>en</strong>sity Scale). 1<br />
!^ Capital<br />
1<br />
!P 2<br />
Sources:<br />
Departm<strong>en</strong>tal capital<br />
!P 2<br />
MINUSTAH Sources:<br />
Departm<strong>en</strong>tal capital<br />
3<br />
!(<br />
Town, Village<br />
UN Cartographic MINUSTAH Section<br />
3<br />
!(<br />
Town, Village<br />
4<br />
UN Cartographic MMI: USGSSection<br />
r Airport<br />
4<br />
MMI: USGS<br />
Airport<br />
5<br />
5<br />
The boundaries and names shown and the designations used on this map do not imply official <strong>en</strong>dorsem<strong>en</strong>t by the <strong>United</strong> <strong>Nations</strong>.<br />
The boundaries and names shown and the designations used on this map do not imply official <strong>en</strong>dorsem<strong>en</strong>t by the <strong>United</strong> <strong>Nations</strong>.<br />
UNEP - 2011<br />
UNEP 2011<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
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<strong>Le</strong> Séisme du 12 janvier<br />
A 16h53 heure locale, le 12 janvier 2010, un puissant<br />
séisme d’une magnitude de 7,0 sur l’échelle de<br />
Richter a frappé <strong>Haïti</strong>. L’épic<strong>en</strong>tre se trouvait dans la<br />
ville d<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t peuplée de Léogâne, située à 56<br />
km au sud-ouest de la capitale Port-au-Pr<strong>in</strong>ce. C’était<br />
le plus fort séisme à avoir frappé <strong>Haïti</strong> depuis deux<br />
siècles, et parmi le plus fort à avoir jamais frappé<br />
les Caraïbes. Parmi les répliques subies par la suite<br />
p<strong>en</strong>dant plusieurs sema<strong>in</strong>es, plus de 16 ont été d’une<br />
magnitude de 5,0 ou plus.<br />
<strong>Le</strong> séisme a dévasté Port-au-Pr<strong>in</strong>ce, Léogâne et<br />
d’autres villes, surtout dans le sud, dont Miragoâne<br />
and Jacmel. Habitations, bureaux, et commerces<br />
ont été détruits. <strong>Le</strong> palais présid<strong>en</strong>tiel, le parlem<strong>en</strong>t,<br />
la cour de justice a<strong>in</strong>si que la plupart des bâtim<strong>en</strong>ts<br />
adm<strong>in</strong>istratifs publiques ont été sévèrem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>dommagés. Dans la région de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce et<br />
dans le sud d’<strong>Haïti</strong>, on estime que 105 000 maisons<br />
se sont effondrées et que plus de 188 300 autres<br />
ont été <strong>en</strong>dommagées. De nombreux hôpitaux,<br />
écoles, tribunaux, postes de police et prisons ont<br />
égalem<strong>en</strong>t été détruits, tandis que les terres et les<br />
récoltes dans les zones rurales ont été sévèrem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>dommagées. <strong>Le</strong>s sédim<strong>en</strong>ts et les débris qui se<br />
sont déversés dans les zones côtières ont causé la<br />
fermeture de plusieurs ports et ont eu un impact<br />
néfaste sur la pêche.<br />
Plus de 222 000 personnes sont mortes et plus de 300<br />
000 ont été blessées. Au total, 2,3 millions <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>s<br />
ont été déplacés et près de 1,5 million ont été logés<br />
dans des abris temporaires. <strong>Le</strong>s capacités du pays<br />
à gérer cette catastrophe ont été dramatiquem<strong>en</strong>t<br />
réduites par la mort de nombreux membres clés du<br />
gouvernem<strong>en</strong>t et de l’adm<strong>in</strong>istration et par la destruction<br />
de l’<strong>in</strong>frastructure gouvernem<strong>en</strong>tale. Au se<strong>in</strong> de<br />
l’ONU, le séisme a fait 102 victimes, ce qui représ<strong>en</strong>te<br />
la perte la plus élevée de l’histoire de l’organisation.<br />
<strong>Le</strong> personnel du <strong>PNUE</strong> a eu de la chance <strong>en</strong> ce qui<br />
concerne l’impact direct du séisme. L’équipe <strong>en</strong>tière<br />
a<strong>in</strong>si que plusieurs visiteurs étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tra<strong>in</strong> de travailler<br />
à l’<strong>in</strong>térieur dans les bureaux au mom<strong>en</strong>t du séisme,<br />
mais tous s’<strong>en</strong> sont sortis sans blessures graves. <strong>Le</strong><br />
bureau a été détruit mais les murs ont t<strong>en</strong>u bon, ce<br />
qui a permis de récupérer par la suite la plupart de<br />
l’équipem<strong>en</strong>t. Tous les membres <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>s du personnel<br />
avai<strong>en</strong>t des membres de leur famille blessés ou dont<br />
le domicile avait été détruit. P<strong>en</strong>dant les sema<strong>in</strong>es qui<br />
ont suivi le séisme, tout le personnel a dormi dans des<br />
voitures ou dans des abris temporaires portables.<br />
<strong>Le</strong> séisme de janvier 2010 a détruit les bureaux du <strong>PNUE</strong> à Port-au-Pr<strong>in</strong>ce, <strong>Haïti</strong><br />
10 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
“<strong>Le</strong> Séisme du 12 janvier a<br />
marqué un contretemps sérieux<br />
aux efforts <strong>en</strong>trepris par <strong>Haïti</strong><br />
pour corriger des années de<br />
dégradation <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale<br />
af<strong>in</strong> de surmonter la pauvreté et<br />
se mettre sur la voie d’un av<strong>en</strong>ir<br />
plus durable. La tragédie a aussi<br />
vivem<strong>en</strong>t souligné le fait que<br />
des écosystèmes dégradés,<br />
<strong>en</strong> particuliers les forêts et<br />
les ressources <strong>en</strong> eau douce,<br />
augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t dramatiquem<strong>en</strong>t<br />
la vulnérabilité des personnes,<br />
de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et de<br />
l’économie.<br />
L’objectif du <strong>PNUE</strong> est de<br />
r<strong>en</strong>forcer la capacité du peuple<br />
<strong>Haïti</strong><strong>en</strong> de manière à réduire sa vulnérabilité aux chocs futurs. En part<strong>en</strong>ariat avec le gouvernem<strong>en</strong>t, les<br />
communautés, des ag<strong>en</strong>ces de l’ONU et d’autres part<strong>en</strong>aires, nous <strong>in</strong>t<strong>en</strong>sifions les efforts pour restaurer les<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts terrestres et mar<strong>in</strong>s, tout ceci dans le cadre d’une transition plus vaste vers une économie verte<br />
à faible empre<strong>in</strong>te carbone, à haute efficacité <strong>en</strong> matière de ressources, et créatrice d’emplois.”<br />
Achim Ste<strong>in</strong>er<br />
Secrétaire Général Adjo<strong>in</strong>t de l’ONU<br />
Directeur Exécutif du Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Environnem<strong>en</strong>t<br />
“L’année 2010 restera gravée<br />
dans les mémoires comme l’une<br />
des plus difficiles jamais <strong>en</strong>durée<br />
par <strong>Haïti</strong>. Nous avons subi les<br />
impacts dévastateurs d’une<br />
catastrophe naturelle majeure.<br />
Cette sombre période n’a fait que<br />
r<strong>en</strong>forcer la m<strong>en</strong>ace que pos<strong>en</strong>t<br />
les problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />
au redressem<strong>en</strong>t et à la<br />
reconstruction du pays.<br />
Nous devons changer la<br />
façon dont nous faisons les<br />
choses, <strong>en</strong> adoptant une<br />
approche plus stratégique<br />
et structurée, permettant<br />
d’augm<strong>en</strong>ter la résili<strong>en</strong>ce de<br />
notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et de<br />
notre peuple, af<strong>in</strong> d’éviter d’augm<strong>en</strong>ter d’avantage la vulnérabilité de <strong>Haïti</strong>.<br />
Dans ce contexte, nous att<strong>en</strong>dons beaucoup de notre part<strong>en</strong>ariat avec le <strong>PNUE</strong>, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne<br />
le développem<strong>en</strong>t d’<strong>in</strong>itiatives liées à la gestion <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale transfrontalière, à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t mar<strong>in</strong>, et<br />
à la gouvernance <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, <strong>en</strong>tre autres. L’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t du <strong>PNUE</strong> nous permet de nous tourner vers<br />
l’av<strong>en</strong>ir avec un optimisme r<strong>en</strong>ouvelé.”<br />
Jean Marie Claude Germa<strong>in</strong><br />
M<strong>in</strong>istre de l’Environnem<strong>en</strong>t<br />
Port-au-Pr<strong>in</strong>ce, <strong>Haïti</strong><br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
11
P<strong>en</strong>dant la période de secours d’urg<strong>en</strong>ce, l’un des plus grands problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />
a été le manque d’abris et d’<strong>in</strong>frastructures sanitaires<br />
La Période de Secours d’Urg<strong>en</strong>ce<br />
Il n’existe aucune déf<strong>in</strong>ition précise de la période de<br />
réponse d’urg<strong>en</strong>ce suite au séisme. <strong>Le</strong> chaos du 12<br />
janvier a progressivem<strong>en</strong>t été remplacé par l’ordre, et<br />
les activités sont passées des fouilles et du traitem<strong>en</strong>t<br />
médical d’urg<strong>en</strong>ce à des activités de secours plus<br />
régulières. On considère que la période d’urg<strong>en</strong>ce<br />
extrême s’est déroulée du 12 au 30 janvier.<br />
L’ONU et ses part<strong>en</strong>aires avai<strong>en</strong>t déjà comm<strong>en</strong>cé à<br />
mobiliser l’aide <strong>in</strong>ternationale d’urg<strong>en</strong>ce au soir du<br />
12 janvier, et le personnel sur place a comm<strong>en</strong>cé les<br />
efforts de secours <strong>en</strong> se conc<strong>en</strong>trant sur les recherches<br />
de g<strong>en</strong>s piégés dans les bâtim<strong>en</strong>ts écroulés et l’apport<br />
de so<strong>in</strong>s médicaux d’urg<strong>en</strong>ce. <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> s’est jo<strong>in</strong>t à<br />
ces efforts au se<strong>in</strong> de l’équipe nationale c<strong>en</strong>trale de<br />
l’ONU <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />
<strong>Le</strong> 13 janvier, <strong>en</strong> coord<strong>in</strong>ation avec toutes les autres<br />
ag<strong>en</strong>ces de l’ONU, le <strong>PNUE</strong> a évacué le complexe<br />
c<strong>en</strong>tral de l’ONU <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> à Pétionville, et s’est <strong>in</strong>stallé<br />
à la base logistique de la MINUSTAH à l’aéroport de<br />
Port-au-Pr<strong>in</strong>ce. C’est là que l’équipe a comm<strong>en</strong>cé à<br />
planifier son rôle dans les efforts de secours. <strong>Le</strong>s visiteurs<br />
<strong>in</strong>ternationaux ont été évacués vers les Etats-Unis, tandis<br />
que tous les membres <strong>in</strong>ternationaux du personnel sont<br />
restés à leur poste et les membres locaux du personnel<br />
se sont remobilisés petit à petit, tout <strong>en</strong> ayant à gérer<br />
leurs problèmes familiaux personnels. Un expert est<br />
arrivé de G<strong>en</strong>ève (Suisse) à la mi-janvier.<br />
<strong>Le</strong>s activités pr<strong>in</strong>cipales du <strong>PNUE</strong> p<strong>en</strong>dant la période du<br />
13 janvier à f<strong>in</strong> février ont été la remobilisation générale,<br />
a<strong>in</strong>si que deux activités sout<strong>en</strong>ant les efforts plus vastes<br />
de l’ONU : l’<strong>in</strong>spection de bâtim<strong>en</strong>ts et l’évaluation des<br />
risques sismiques d’une part, et la conduite d’une Evaluation<br />
Environnem<strong>en</strong>tale Rapide d’autre part. Chacune<br />
de ces activités est décrite séparém<strong>en</strong>t dans les études<br />
de cas cont<strong>en</strong>ues dans ce rapport.<br />
L’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eau, <strong>en</strong> nourriture et <strong>en</strong> abris<br />
conv<strong>en</strong>ables p<strong>en</strong>dant les premières sema<strong>in</strong>es a été<br />
réellem<strong>en</strong>t problématique pour tous, y compris pour le<br />
personnel de l’ONU et l’équipe du <strong>PNUE</strong>. Il faut remercier<br />
le personnel de la MINUSTAH pour son aide <strong>in</strong>estimable,<br />
notamm<strong>en</strong>t pour avoir accueilli de nombreuses personnes<br />
dans leur base logistique.<br />
La remobilisation totale de l’équipe du <strong>PNUE</strong> a mis<br />
<strong>en</strong>viron trois sema<strong>in</strong>es, bi<strong>en</strong> que l’équipe ait déjà été<br />
<strong>en</strong> partie opérationnelle dès le 15 janvier.<br />
12 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
Cal<strong>en</strong>drier des événem<strong>en</strong>ts<br />
<strong>en</strong> 2010<br />
<strong>Haïti</strong> se souvi<strong>en</strong>dra à jamais de l’année 2010<br />
comme l’année du séisme. Cep<strong>en</strong>dant, d’autres<br />
événem<strong>en</strong>ts majeurs ont égalem<strong>en</strong>t marqués cette<br />
année. En octobre, les premiers cas de choléra ont<br />
été diagnostiqués dans les hauteurs de la rivière<br />
Artibonite. <strong>Le</strong>s sources d’eau non protégées et les<br />
mauvaises conditions sanitaires ont contribué à la<br />
propagation rapide de l’épidémie, qui aavait fait<br />
plus de 4 000 morts et 150 000 malades à la f<strong>in</strong><br />
de l’année.<br />
Ensuite, le 5 novembre, l’ouragan Tomas s’est abattu<br />
sur la partie ouest d’<strong>Haïti</strong>, provoquant des pluies<br />
torr<strong>en</strong>tielles et des v<strong>en</strong>ts atteignant les 130km/h.<br />
L’ouragan a dévasté une partie de la région ouest,<br />
et des milliers de personnes ont été évacuées. Plus<br />
de 12 200 personnes ont dû trouver refuge dans des<br />
abris temporaires. <strong>Le</strong>s efforts de planification et de<br />
secours du Gouvernem<strong>en</strong>t <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
avec l’ONU et la communauté humanitaire <strong>in</strong>ternationale,<br />
a permis de limiter l’impact de l’ouragan.<br />
Un événem<strong>en</strong>t d’ordre différ<strong>en</strong>t, mais lui aussi prés<strong>en</strong>tant<br />
de gros défis, a été l’élection présid<strong>en</strong>tielle t<strong>en</strong>ue<br />
cette année. Ces événem<strong>en</strong>ts sont résumés dans le<br />
tableau ci-dessous.<br />
Table 2. Récapitulatif des événem<strong>en</strong>ts surv<strong>en</strong>us <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> <strong>en</strong> 2010<br />
12 janvier – 16h53– Séisme : magnitude de 7,0 sur l’échelle de Richter, durée de 53 secondes, épic<strong>en</strong>tre situé près de Léogâne. Plus de<br />
100 000 personnes sont tuées et plus de 200 000 blessées. La plupart des m<strong>in</strong>istères et des bureaux de l’ONU sont détruits ou sévèrem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>dommagés. <strong>Le</strong>s efforts improvisés de recherche et de sauvetage dur<strong>en</strong>t toute la nuit.<br />
15 janvier – <strong>Le</strong> premier appel à l’aide <strong>in</strong>ternational (flash appeal) est émis (revu <strong>en</strong> février, juillet et décembre).<br />
13 janvier – Pratiquem<strong>en</strong>t toutes les ag<strong>en</strong>ces de l’ONU évacu<strong>en</strong>t leurs bureaux et sont relocalisées à la base logistique de MINUSTAH<br />
à l’aéroport de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce. Cette base devi<strong>en</strong>t le nouveau quartier général et le c<strong>en</strong>tre névralgique des efforts de secours. <strong>Le</strong>s<br />
premières équipes de secours arriv<strong>en</strong>t par avion. L’<strong>in</strong>spection des bâtim<strong>en</strong>ts comm<strong>en</strong>ce af<strong>in</strong> de permettre à certa<strong>in</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts d’être<br />
réhabilités dans la mesure du possible.<br />
14-30 janvier – <strong>Le</strong>s efforts sont conc<strong>en</strong>trés sur les opérations de secours, les traitem<strong>en</strong>ts médicaux d’urg<strong>en</strong>ce, et l’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
eau. Beaucoup meur<strong>en</strong>t de blessures subies le 12 janvier. De nombreuses répliques secou<strong>en</strong>t le pays, et la population <strong>en</strong>tière dort dehors.<br />
Evacuation d’une grande partie du personnel <strong>in</strong>ternational et arrivée massive et chaotique de c<strong>en</strong>ta<strong>in</strong>es d’organisations d’aide <strong>in</strong>ternationale.<br />
<strong>Le</strong> port est hors d’état de fonctionnem<strong>en</strong>t et l’aéroport est paralysé. <strong>Le</strong>s Etats-Unis fourniss<strong>en</strong>t une assistance militaire de taille. D’importants<br />
mouvem<strong>en</strong>ts de population hors de la région de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce ont lieu.<br />
février – <strong>Le</strong>s efforts se conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t sur les secours humanitaires: abris, eau et nourriture. Plus de deux millions de personnes sont déplacées.<br />
Une évaluation détaillée des impacts du séisme est <strong>en</strong> cours. L’évaluation et la planification pour les beso<strong>in</strong>s <strong>in</strong>itiaux <strong>en</strong> matière<br />
de redressem<strong>en</strong>t et de reconstruction comm<strong>en</strong>ce.<br />
3 mars – Premières fortes précipitations marquant le début de la saison des pluies.<br />
15-16 mars – Lancem<strong>en</strong>t du Plan d’Action pour le Recouvrem<strong>en</strong>t et le Développem<strong>en</strong>t National (PARD) à Sa<strong>in</strong>t Dom<strong>in</strong>gue, <strong>en</strong> République<br />
Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e.<br />
31 mars – Grande confér<strong>en</strong>ce de donateurs à New York. Publication du PARD.<br />
1-2 ju<strong>in</strong> – Deuxième confér<strong>en</strong>ce de donateurs à Punta Cana, <strong>en</strong> République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e. <strong>Le</strong>s promesses de dons dépass<strong>en</strong>t les 7 milliards<br />
de dollars.<br />
29 ju<strong>in</strong> – Des élections présid<strong>en</strong>tielles <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> sont annoncées.<br />
17 octobre – Epidémie majeure de diarrhée <strong>en</strong> Artibonite.<br />
21 octobre – L’épidémie de diarrhée <strong>en</strong> Artibonite se révèle être une épidémie de choléra.<br />
22 octobre – <strong>Le</strong> choléra fait 194 victimes, 2 364 personnes sont hospitalisées. L’épidémie s’ét<strong>en</strong>d petit à petit aux autres départem<strong>en</strong>ts.<br />
24 septembre – Une tempête brève mais <strong>in</strong>t<strong>en</strong>se s’abat sur Port-au-Pr<strong>in</strong>ce, causant d’importantes <strong>in</strong>ondations et des dommages aux<br />
camps de personnes déplacées.<br />
27 octobre – Début des campagnes électorales pour les élections présid<strong>en</strong>tielles.<br />
1 novembre – Un ouragan est détecté au large de la côte sud-ouest d’<strong>Haïti</strong>.<br />
5 & 6 novembre – L’Ouragan Tomas (v<strong>en</strong>ts allant jusqu’à 130 km/h) touche l’extrémité ouest de la Pén<strong>in</strong>sule Sud, causant des <strong>in</strong>ondations<br />
localisées et <strong>en</strong>dommageant les récoltes.<br />
28 novembre – Elections présid<strong>en</strong>tielles, sénatoriales et parlem<strong>en</strong>taires. La situation reste calme dans l’<strong>en</strong>semble, malgré des éclats de<br />
viol<strong>en</strong>ce localisés.<br />
29 novembre-6 décembre – <strong>Le</strong>s manifestations cont<strong>in</strong>u<strong>en</strong>t alors que l’on att<strong>en</strong>d la f<strong>in</strong> du décompte des votes.<br />
7 décembre – <strong>Le</strong>s résultats prélim<strong>in</strong>aires des élections sont annoncés, plongeant le pays dans l’<strong>in</strong>stabilité et m<strong>en</strong>ant à la mise <strong>en</strong> place<br />
de restrictions sur la liberté de mouvem<strong>en</strong>t de la population.<br />
18 décembre – L’épidémie de choléra est responsable de 2 535 morts et de 58 190 hospitalisations.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
13
<strong>Le</strong> quartier des affaires de<br />
Port-au-Pr<strong>in</strong>ce dévasté par le séisme<br />
Etude de cas 1. Inspection d’urg<strong>en</strong>ce des bâtim<strong>en</strong>ts et évaluations sismique<br />
Par Andrew Morton, Coord<strong>in</strong>ateur du Programme du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />
<strong>Le</strong> séisme a détruit ou <strong>en</strong>dommagé plus de 300 000 bâtim<strong>en</strong>ts. Aussi important que ce chiffre puisse paraître, cela<br />
signifie néanmo<strong>in</strong>s qu’<strong>en</strong>viron 60 pourc<strong>en</strong>t des bâtim<strong>en</strong>ts dans la zone touchée par le séisme sont restés debout.<br />
<strong>Le</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts dont tout le monde avait si grand beso<strong>in</strong> n’étai<strong>en</strong>t pas sûrs à cause de leur mauvais état et des<br />
nombreuses répliques qui allai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core toucher le pays. En effet, celles-ci ont cont<strong>in</strong>ué à semer la destruction<br />
jusqu’<strong>en</strong> avril. D’autre part, <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce d’<strong>in</strong>spections par des experts, personne ne savait quels bâtim<strong>en</strong>ts étai<strong>en</strong>t<br />
sûrs, c’est pourquoi la population <strong>en</strong>tière est restée <strong>en</strong> dehors des bâtim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>dommagés. Enf<strong>in</strong>, la communauté<br />
sismologique <strong>in</strong>ternationale était divisée sur la question du risque que des séismes majeurs liés à celui du 12 janvier<br />
ai<strong>en</strong>t lieu dans les deux années à v<strong>en</strong>ir.<br />
Cette peur et cette <strong>in</strong>certitude ont eu des conséqu<strong>en</strong>ces sérieuses, parfois même mortelles : certa<strong>in</strong>s hôpitaux n’ont<br />
pas pu rouvrir, alors même que des blessés mourrai<strong>en</strong>t à leur porte, et des <strong>en</strong>trepôts remplis de nourriture n’ont pu<br />
être ouverts, limitant a<strong>in</strong>si sévèrem<strong>en</strong>t la capacité de l’ONU à répondre au désastre de manière efficace.<br />
En temps qu’<strong>in</strong>génieur <strong>en</strong> géologie ayant de l’expéri<strong>en</strong>ce dans la construction et la démolition de bâtim<strong>en</strong>ts, je me<br />
suis trouvé par hasard être l’un des deux seuls employés de l’ONU prés<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> au mom<strong>en</strong>t du séisme pouvant<br />
fournir des conseils sur les risques sismiques. Du 13 au 20 janvier, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec MINUSTAH et d’autres<br />
ag<strong>en</strong>ces de l’ONU, j’ai <strong>in</strong>specté plus de 50 bâtim<strong>en</strong>ts: hôpitaux, <strong>en</strong>trepôts de nourriture, bâtim<strong>en</strong>ts du gouvernem<strong>en</strong>t<br />
et de l’ONU, et habitations. Deux sema<strong>in</strong>es après le séisme, des <strong>in</strong>génieurs bénévoles et des consultants ont<br />
comm<strong>en</strong>cé à arriver <strong>en</strong> grand nombre, et ont pris la relève, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le M<strong>in</strong>istère des Travaux Publics.<br />
Ceci s’est développé <strong>en</strong> un programme d’<strong>in</strong>spection majeur, et la tâche de classification des bâtim<strong>en</strong>ts a f<strong>in</strong>alem<strong>en</strong>t<br />
été achevée au cours du deuxième trimestre 2010 ; les bâtim<strong>en</strong>ts ont été classés <strong>en</strong> trois catégories : OK (Vert), à<br />
réparer (Jaune), ou à démolir (Rouge).<br />
14 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
Supermarché effondré à Port-au-Pr<strong>in</strong>ce<br />
Etude de cas 1, suite<br />
La seconde partie du rôle <strong>in</strong>térimaire du <strong>PNUE</strong> a été plus technique, et mo<strong>in</strong>s un travail de terra<strong>in</strong>. Un grand nombre<br />
de sci<strong>en</strong>tifiques <strong>in</strong>ternationaux ont comm<strong>en</strong>cé à analyser le séisme immédiatem<strong>en</strong>t après le 12 janvier, et leurs<br />
résultats et conseils ont été d’une aide <strong>in</strong>estimable pour guider les actions de l’ONU et du gouvernem<strong>en</strong>t <strong>Haïti</strong><strong>en</strong><br />
dans les jours et sema<strong>in</strong>es qui ont suivi le séisme. Des décisions c<strong>en</strong>trales à propos de la stratégie future de l’ONU<br />
et du gouvernem<strong>en</strong>t devai<strong>en</strong>t êtres prises et la population avait beso<strong>in</strong> d’être t<strong>en</strong>ue au courant et rassurée, af<strong>in</strong> de<br />
permettre aux travaux de secours de poursuivre le plus efficacem<strong>en</strong>t possible.<br />
Etant donné que le travail d’évaluation des risques ne r<strong>en</strong>trait pas dans le mandat pr<strong>in</strong>cipal du <strong>PNUE</strong>, au cours du<br />
second trimestre 2010, la responsabilité de l’évaluation des bâtim<strong>en</strong>ts a été transférée au Bureau des <strong>Nations</strong> Unies<br />
pour les Services aux Projets (UNOPS), et celle de l’évaluation des risques sismiques a été transférée au Programme<br />
des <strong>Nations</strong> Unies pour le Développem<strong>en</strong>t (PNUD).<br />
Je ti<strong>en</strong>s à remercier tous les <strong>in</strong>génieurs et sci<strong>en</strong>tifiques bénévoles, <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> et à l’étranger, qui ont participé aux<br />
<strong>in</strong>spections de bâtim<strong>en</strong>ts et à l’évaluation des risques sismiques <strong>en</strong> 2010.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
15
L’Environnem<strong>en</strong>t dans les efforts de secours,<br />
relèvem<strong>en</strong>t et reconstruction<br />
<strong>Le</strong> coût estimé des dégâts du séisme s’élève à 7,8<br />
milliards de dollars, soit 121 pourc<strong>en</strong>t du PNB <strong>Haïti</strong><strong>en</strong><br />
<strong>en</strong> 2009. <strong>Le</strong> coût estimé des efforts de secours est de<br />
l’ordre de 2 milliards de dollars. A<strong>in</strong>si, les activités de<br />
secours, redressem<strong>en</strong>t et reconstruction représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>semble une part importante de l’économie <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>ne<br />
<strong>en</strong> 2010 et dans les mois et années à v<strong>en</strong>ir.<br />
Des activités de cette <strong>en</strong>vergure ont de sérieux<br />
impacts <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux, qui peuv<strong>en</strong>t à leur tour<br />
avoir un impact significatif sur le bi<strong>en</strong>-être prés<strong>en</strong>t<br />
et à v<strong>en</strong>ir de la population haïti<strong>en</strong>ne. Malheureusem<strong>en</strong>t,<br />
les questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales sont souv<strong>en</strong>t<br />
négligées dans les contextes post-catastrophe: les<br />
organisations ont d’autres priorités et les contra<strong>in</strong>tes<br />
qui préval<strong>en</strong>t lors de telles situations empêch<strong>en</strong>t<br />
l’adoption de solutions plus durables.<br />
<strong>Le</strong>s problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux liés au processus<br />
de secours, redressem<strong>en</strong>t et reconstruction du séisme<br />
avai<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>t été prés<strong>en</strong>tés dans l’Evaluation<br />
Environnem<strong>en</strong>tale Rapide m<strong>en</strong>ée par le <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong><br />
janvier. Malheureusem<strong>en</strong>t, la plupart des prévisions se<br />
sont avérées justes, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne<br />
les impacts néfastes observés dans les doma<strong>in</strong>es de<br />
la santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale et l’exploitation des ressources<br />
naturelles.<br />
<strong>Le</strong>s pr<strong>in</strong>cipaux problèmes de santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale<br />
sont:<br />
• Des difficultés à collecter et disposer des corps ;<br />
• Des difficultés à élim<strong>in</strong>er les déchets biomédicaux ;<br />
• L’élim<strong>in</strong>ation non-contrôlée et illégale de déchets<br />
solides ;<br />
• Des problèmes d’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t majeurs dans les<br />
camps de personnes déplacées, qui ont f<strong>in</strong>alem<strong>en</strong>t<br />
m<strong>en</strong>é à une épidémie de choléra p<strong>en</strong>dant<br />
les trois derniers mois de 2010 ;<br />
• <strong>Le</strong> manque de solutions adéquates pour l’élim<strong>in</strong>ation<br />
ou le traitem<strong>en</strong>t des déchets huma<strong>in</strong>s dans les camps<br />
de refugiés et les zones urba<strong>in</strong>es, qui ont <strong>en</strong>traîné<br />
l’amoncellem<strong>en</strong>t de déchets huma<strong>in</strong>s <strong>en</strong> ple<strong>in</strong> air à<br />
proximité de zones surpeuplées.<br />
<strong>Le</strong>s pr<strong>in</strong>cipaux problèmes lies à l’exploitation des ressources<br />
naturelles sont :<br />
• L’<strong>in</strong>t<strong>en</strong>sification de la déforestation pour le bois de<br />
construction et la production de charbon.<br />
• La destruction massive de la végétation dans les<br />
zones urba<strong>in</strong>es par la construction non-contrôlée de<br />
logem<strong>en</strong>ts par les personnes déplacées.<br />
• L’approbation et le f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t de nombreux<br />
projets de reconstruction <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce de réelles<br />
évaluations d’impacts <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux.<br />
L’Evaluation Environnem<strong>en</strong>tale Rapide m<strong>en</strong>ée par le <strong>PNUE</strong> a mis <strong>en</strong> avant les problèmes de gestion des<br />
déchets et d’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t, visibles ici dans un canal de Cité Soleil, à Port-au-Pr<strong>in</strong>ce<br />
16 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
Un site de déchets biomédicaux à Truitier, Port-au-Pr<strong>in</strong>ce<br />
Etude de cas 2. La gestion de déchets biomédicaux<br />
ParJean Elie Thys, Assistant pour le Mécanisme d’Assistance Technique (MAT)<br />
L’augm<strong>en</strong>tation rapide des déchets biomédicaux suite au séisme a été l’un des premiers impacts <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />
de la catastrophe. Après quelques sema<strong>in</strong>es, le nombre d’<strong>in</strong>fections avai<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té et <strong>en</strong>traîné un volume important<br />
de bandages souillés et de matériel médical usagé, y compris des déchets piquants, coupants et tranchants (lames,<br />
aiguilles et ser<strong>in</strong>gues). L’<strong>in</strong>c<strong>in</strong>ération à ciel ouvert des différ<strong>en</strong>ts types de déchets a été la méthode la plus utilisée<br />
p<strong>en</strong>dant les premières sema<strong>in</strong>es. Ensuite, la majeure partie des déchets a été déversée dans des décharges sauvages<br />
sans tri préalable, ou dans la décharge de Truitier, le site officiel de la zone métropolita<strong>in</strong>e de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce.<br />
L’<strong>in</strong>c<strong>in</strong>ération des déchets dans les décharges a créé de sérieux problèmes de pollution <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale. En effet,<br />
les fumées émanant des décharges sont considérées comme hautem<strong>en</strong>t polluante et nocives pour la santé de la<br />
population.<br />
Af<strong>in</strong> de m<strong>in</strong>imiser les risques de pollution chimique et de contam<strong>in</strong>ation bactériologique, le <strong>PNUE</strong> et l’OMS se sont<br />
associés au SMCRS (Service Métropolita<strong>in</strong> de Collecte des Résidus Solides) dans la gestion des déchets hospitaliers<br />
suite au séisme. L’aide à la gestion des déchets médicaux a a<strong>in</strong>si été fournie <strong>en</strong> collaboration avec l’Ag<strong>en</strong>ce de<br />
Cont<strong>in</strong>g<strong>en</strong>ce Civile Suédoise (MSB).<br />
P<strong>en</strong>dant la phase d’urg<strong>en</strong>ce, un comité a été créé pour coordonner les travaux d’urg<strong>en</strong>ce et de gestion de la<br />
décharge de Truitier a<strong>in</strong>si que pour fournir des conseils et des recommandations sur le développem<strong>en</strong>t et l’optimisation<br />
dans le secteur de la gestion des déchets. Plus concrètem<strong>en</strong>t, deux nouvelles fosses ont été creusées à Truitier<br />
pour l’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t des déchets biomédicaux et des excrém<strong>en</strong>ts. Deux camions du SMCRS ont été assignés<br />
exclusivem<strong>en</strong>t à la collecte des déchets biomédicaux dans 25 hôpitaux et c<strong>en</strong>tres médicaux situés dans la zone<br />
métropolita<strong>in</strong>e de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce. Dans le cadre de cette coopération, le <strong>PNUE</strong> a fourni des matériels de sécurité<br />
au SMCRS, <strong>en</strong> vue de m<strong>in</strong>imiser les impacts sur la santé et la sécurité des travailleurs (bottes, salopettes, gants,<br />
casques, boites à déchets, sachets <strong>en</strong> plastique, lunettes de protection et masques).<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
17
L’approvisionn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eau potable a été id<strong>en</strong>tifié comme un autre défi <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal majeur <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>,<br />
comme l’illustre cet <strong>en</strong>fant récoltant de l’eau d’une source contam<strong>in</strong>ée<br />
L’approche et l’impact<br />
du <strong>PNUE</strong><br />
Etant donné que le <strong>PNUE</strong> était déjà prés<strong>en</strong>t sur le terra<strong>in</strong><br />
<strong>en</strong> janvier, il était bi<strong>en</strong> placé pour coordonner et<br />
supporter les aspects <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux des efforts<br />
de secours, de redressem<strong>en</strong>t et de reconstruction.<br />
Quatre approches générales ont été simultaném<strong>en</strong>t<br />
appliquées, avec un succès mitigé : la s<strong>en</strong>sibilisation et<br />
l’éducation, la coord<strong>in</strong>ation, l’assistance technique, et<br />
les actions pratiques.<br />
La campagne de s<strong>en</strong>sibilisation a été une tâche<br />
majeure. <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a publié et distribué une Evaluation<br />
Environnem<strong>en</strong>tale Rapide <strong>en</strong> janvier, suivie de Rapports<br />
de Progrès <strong>en</strong> avril et ju<strong>in</strong>. <strong>Le</strong> pr<strong>in</strong>cipal public visé était la<br />
communauté humanitaire, qui à l’époque compr<strong>en</strong>ait<br />
plus de 800 organisations actives. Ces rapports étai<strong>en</strong>t<br />
particulièrem<strong>en</strong>t novateurs <strong>en</strong> ce qu’ils évaluai<strong>en</strong>t et<br />
classai<strong>en</strong>t de manière claire la performance <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale<br />
des efforts de secours et de reconstruction.<br />
Etant donné que la performance a été d’une manière<br />
générale très mauvaise, les rapports étai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t<br />
très critiques.<br />
La coord<strong>in</strong>ation des activités dans le secteur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal<br />
est l’une des responsabilités pr<strong>in</strong>cipales du<br />
<strong>PNUE</strong>. <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> est l’acteur mondial c<strong>en</strong>tral pour la question<br />
transversale de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t au se<strong>in</strong> du Système<br />
des clusters Humanitaires du Comité Inter-Ag<strong>en</strong>ces des<br />
<strong>Nations</strong> Unies (UN-IASC), dont la mission est de r<strong>en</strong>forcer<br />
la capacité de réponse de l’<strong>en</strong>semble du système<br />
onusi<strong>en</strong> aux urg<strong>en</strong>ces humanitaires. C’est pourquoi le<br />
<strong>PNUE</strong> a mis <strong>en</strong> place <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> un certa<strong>in</strong> nombre de<br />
groupes de travail af<strong>in</strong> de coordonner les efforts à court<br />
et moy<strong>en</strong> termes. Ce travail a eu un succès mitigé.<br />
Certa<strong>in</strong>s groupes de travail très soudés, tels que ceux<br />
travaillant sur le biogaz et les fours améliorés, ont réussi à<br />
développer une approche cohér<strong>en</strong>te et, <strong>en</strong> décembre<br />
2010, cont<strong>in</strong>uai<strong>en</strong>t à bi<strong>en</strong> progresser (voir l’étude de cas<br />
page 23, « Biogaz : Vers le traitem<strong>en</strong>t sûr et durable des<br />
déchets huma<strong>in</strong>s » ; et page 27 « Fours améliorés à bois<br />
et à charbon »). D’autres, tels que le groupe travaillant<br />
sur la santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, ont souffert d’un manque<br />
de cont<strong>in</strong>uité, n’ayant pas réussi à attirer et ret<strong>en</strong>ir l’<strong>in</strong>térêt<br />
des organisations membres. Un problème général qui a<br />
été noté est l’ampleur même du défi de coord<strong>in</strong>ation, <strong>en</strong><br />
regard des ressources disponibles limitées, étant donné<br />
que le séisme a attiré des milliers de travailleurs <strong>in</strong>ternationaux<br />
et des c<strong>en</strong>ta<strong>in</strong>es de nouvelles organisations, qui<br />
ne se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t jamais toutes <strong>en</strong>sembles.<br />
18 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
L’assistance technique a été une des composantes<br />
c<strong>en</strong>trale du travail du <strong>PNUE</strong>. De janvier à décembre, le<br />
bureau du <strong>PNUE</strong> a accueilli des experts et a apporté<br />
son expertise technique à de nombreuses organisations<br />
humanitaires, dans les doma<strong>in</strong>es suivants: les risques<br />
à la santé huma<strong>in</strong>e liés à la pollution <strong>in</strong>dustrielle,<br />
la sélection de sites, l’évaluation des risques d’érosion<br />
et d’<strong>in</strong>ondation, la gestion des déchets solides,<br />
l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t, le dra<strong>in</strong>age, et le reboisem<strong>en</strong>t de<br />
certa<strong>in</strong>s sites. Ces travaux ont r<strong>en</strong>contré un succès très<br />
variable : dans les cas les plus difficiles, les organisations<br />
ont tout simplem<strong>en</strong>t ignoré les conseils du <strong>PNUE</strong>,<br />
tandis que dans les cas plus favorables les organisations<br />
ont d’elles-mêmes id<strong>en</strong>tifié les problèmes et ont<br />
développé leurs propres solutions (voir l’étude de cas<br />
page 20, « Projets Cash for work»)<br />
En février et <strong>en</strong> mars, le <strong>PNUE</strong> a m<strong>en</strong>é des actions<br />
pratiques dans un doma<strong>in</strong>e très spécialisé mais<br />
d’une grande importance : la gestion des déchets<br />
biomédicaux. Ces actions ont remporté un grand succès,<br />
du mo<strong>in</strong>s à court terme : les déchets médicaux<br />
issus de l’augm<strong>en</strong>tation souda<strong>in</strong>e des so<strong>in</strong>s médicaux<br />
ont été retirés de nombreux hôpitaux (voir l’étude de<br />
cas page 17 « Gestion des déchets biomédicaux »).<br />
Cep<strong>en</strong>dant, sur le long terme, le problème demeure,<br />
puisqu’<strong>Haïti</strong> ne dispose toujours pas de sites adéquats<br />
pour l’évacuation des déchets, et que les hôpitaux<br />
perman<strong>en</strong>ts qui ont résisté au séisme sont <strong>en</strong> très<br />
mauvais état.<br />
En septembre 2010, le <strong>PNUE</strong> a fait le bilan de ses efforts<br />
et son impact dans la composante <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale<br />
des opérations de secours, de relèvem<strong>en</strong>t et de<br />
reconstruction. Nous avons conclu que le <strong>PNUE</strong> aurait<br />
pu employer ses ressources de manière plus efficace<br />
et avoir un plus gros impact s’il n’avait pas été fre<strong>in</strong>é<br />
par plusieurs facteurs :<br />
• <strong>Le</strong> manque d’<strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts: les mesures<br />
générales visant à limiter les répercussions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />
du séisme, et les efforts du <strong>PNUE</strong><br />
<strong>en</strong> particulier, ont souffert d’un sérieux manque<br />
d’<strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts. Deux exceptions notables ont<br />
été le gouvernem<strong>en</strong>t irlandais, qui a f<strong>in</strong>ancé<br />
le <strong>PNUE</strong>, et le gouvernem<strong>en</strong>t américa<strong>in</strong>, qui a<br />
<strong>in</strong>vesti dans sa propre Evaluation Environnem<strong>en</strong>tale<br />
Rapide et a fait pression sur ses part<strong>en</strong>aires<br />
d’implém<strong>en</strong>tation pour qu’ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte<br />
des considérations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales dans leurs<br />
projets.<br />
• Un manque de préparation <strong>in</strong>stitutionnelle : <strong>Le</strong><br />
personnel de nombreuses organisations impliquées<br />
dans les efforts humanitaires se souciai<strong>en</strong>t<br />
réellem<strong>en</strong>t des questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales,<br />
et ont demandé conseil au <strong>PNUE</strong>. Cep<strong>en</strong>dant,<br />
ces personnes ont souv<strong>en</strong>t été <strong>in</strong>capables de<br />
catalyser des changem<strong>en</strong>ts dans leurs organisations<br />
respectives, du fait du manque de lignes de<br />
conduites claires et de compét<strong>en</strong>ces techniques<br />
à ce sujet, et de plans et budgets mal-déf<strong>in</strong>is. Une<br />
fois les opérations humanitaires comm<strong>en</strong>cées,<br />
ces organisations ont vite été débordées et les<br />
considérations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales ont soit été<br />
complètem<strong>en</strong>t ignorées, soit reléguées au second<br />
plan.<br />
• Un réel beso<strong>in</strong> de changem<strong>en</strong>t de modèle pour<br />
les programmes post-désastres. La relation concrète<br />
sur le terra<strong>in</strong> <strong>en</strong>tre l’assistance humanitaire<br />
et le redressem<strong>en</strong>t à court terme d’une part, et le<br />
développem<strong>en</strong>t à long terme de l’autre, doit être<br />
mieux déf<strong>in</strong>i dès le départ. Un des piliers d’une telle<br />
approche <strong>in</strong>tégrée doit être la focalisation sur les<br />
questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales. Cette focalisation<br />
existe déjà <strong>en</strong> théorie, étant <strong>in</strong>scrite dans la politique<br />
générale de l’ONU dans le cadre du Système<br />
Humanitaire Groupé du Comité Inter-Ag<strong>en</strong>ces<br />
des <strong>Nations</strong> Unies (UN-IASC). Cep<strong>en</strong>dant, ceci ne<br />
s’est pas traduit <strong>en</strong> effet sur le terra<strong>in</strong> dans le cas<br />
d’<strong>Haïti</strong>. <strong>Le</strong>s rares organisations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />
qui étai<strong>en</strong>t sur le terra<strong>in</strong> ont été contra<strong>in</strong>tes d’<strong>in</strong>vestir<br />
une part importante de leur temps <strong>en</strong> lobby<strong>in</strong>g af<strong>in</strong><br />
de faire des questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales une priorité,<br />
alors qu’elles aurai<strong>en</strong>t pu mieux employer ce<br />
temps à <strong>in</strong>terv<strong>en</strong>ir concrètem<strong>en</strong>t sur le terra<strong>in</strong>.<br />
Des employés du gouvernem<strong>en</strong>t participant à une<br />
formation du <strong>PNUE</strong> sur la gestion des déchets<br />
biomédicaux<br />
<strong>Le</strong>s expéri<strong>en</strong>ces du programme national du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong><br />
<strong>Haïti</strong> <strong>en</strong> 2010 ont été <strong>in</strong>corporées dans le plan de travail<br />
et la stratégie établis pour 2011. Cep<strong>en</strong>dant, ces leçons<br />
doiv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t êtres prises <strong>en</strong> compte à l’échelle<br />
globale, à la fois au se<strong>in</strong> du <strong>PNUE</strong> et dans l’<strong>en</strong>semble<br />
de la communauté humanitaire.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
19
Des membres de l’Associations de Femmes de Carrefour<br />
Labranle/ Gonaïves – Projets Arg<strong>en</strong>t contre Travail, juillet 2010<br />
© PAM<br />
Etude de cas 3. Projets Cash for Work (« Arg<strong>en</strong>t contre Travail»)<br />
Par Patrick Nicolas, Assistant pour le Mécanisme d’Assistance Technique (MAT)<br />
<strong>Le</strong> Programme Alim<strong>en</strong>taire Mondial (PAM) f<strong>in</strong>ance un certa<strong>in</strong> nombre de projets visant à créer des emplois à court terme<br />
af<strong>in</strong> de permettre aux familles touchées par le séisme de gagner suffisamm<strong>en</strong>t d’arg<strong>en</strong>t pour se nourrir. Ces projets<br />
vis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> particulier les familles monopar<strong>en</strong>tales, les familles déplacées, les femmes, et les personnes âgées.<br />
Une de ces <strong>in</strong>itiatives, m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec les services techniques du gouvernem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong>, cherche à restaurer<br />
la fertilité des sols tout <strong>en</strong> fournissant des sources de rev<strong>en</strong>u à la population locale. <strong>Le</strong>s activités sont c<strong>en</strong>trées<br />
sur la protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t grâce à la protection des sols situés <strong>en</strong> amont de cours d’eau importants, et la<br />
reforestation et la réhabilitation des routes et des rav<strong>in</strong>es.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a sout<strong>en</strong>u le projet à travers son Mécanisme d’Assistance Technique (MAT). <strong>Le</strong> MAT est un réseau d’experts<br />
locaux et <strong>in</strong>ternationaux fournissant des conseils experts à des part<strong>en</strong>aires, dans le doma<strong>in</strong>e de la conception et<br />
l’implém<strong>en</strong>tation de projets de restauration <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale. <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a aidé à id<strong>en</strong>tifier et à fournir des conseils sur les<br />
problèmes r<strong>en</strong>contrés par le PAM dans le cadre de son programme de réhabilitation de bass<strong>in</strong>s-versants <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />
<strong>Le</strong>s recommandations du <strong>PNUE</strong> visai<strong>en</strong>t à améliorer la qualité technique et la gestion des structures biomédicales<br />
dans les bass<strong>in</strong>s-versants et les rav<strong>in</strong>es. Par exemple, les espaces non-utilisés <strong>en</strong>tres les structures ont été convertis<br />
<strong>en</strong> cultures de banane, mais etc., ce qui a permis d’augm<strong>en</strong>ter les récoltes de ces zones tout <strong>en</strong> réduisant leur vulnérabilité<br />
espaces aux <strong>in</strong>ondations.<br />
20 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
Seuils <strong>en</strong> pierre sèche dans une rav<strong>in</strong>e<br />
à Rivière Mancelle, septembre 2010<br />
Etude de cas 1, suite<br />
Une des recommandations clés du MAT était c<strong>en</strong>trée sur le développem<strong>en</strong>t de structures <strong>in</strong>stitutionnelles participatives,<br />
af<strong>in</strong> d’aider à id<strong>en</strong>tifier les activités prioritaires pour la gestion durable des bas<strong>in</strong>s-versants. Il est impératif que les<br />
communautés locales soi<strong>en</strong>t consultées et particip<strong>en</strong>t à toutes les étapes du processus de prise de décisions, quel<br />
que soit le projet. Cela permet de garantir la durabilité du projet a<strong>in</strong>si que son appropriation par la communauté.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
21
Infrastructures portuaires détruites<br />
à Port-au-Pr<strong>in</strong>ce suite au séisme<br />
Etude de cas 4. L’<strong>in</strong>corporation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans les réponses humanitaires<br />
Par Silvana Mastropaolo, Coord<strong>in</strong>atrice pour les Affaires Humanitaires<br />
Suite au séisme, le <strong>PNUE</strong> a <strong>en</strong>voyé des spécialistes pour conseiller le M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t, les ag<strong>en</strong>ces de l’ONU et ses<br />
part<strong>en</strong>aires sur comm<strong>en</strong>t <strong>in</strong>tégrer l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans la réponse humanitaire. Une série d’évaluations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales rapides ont<br />
été m<strong>en</strong>ées <strong>en</strong> janvier, af<strong>in</strong> d’id<strong>en</strong>tifier les zones d’<strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tions prioritaires. La gestion des déchets (municipaux, huma<strong>in</strong>s, biomédicaux,<br />
gravats), l’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> énergie et <strong>en</strong> eau potable, l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t, la coupe illégale de bois, et l’accès aux terra<strong>in</strong>s ont été<br />
id<strong>en</strong>tifiés comme étant les priorités d’<strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tions. Tous ces élém<strong>en</strong>ts affectai<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t la population déplacée, augm<strong>en</strong>tant les<br />
risques de santé et la vulnérabilité aux risques naturels (<strong>in</strong>ondations, éboulem<strong>en</strong>ts, etc.).<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a rédigé une partie de l’Evaluation des Beso<strong>in</strong>s Post-Désastre, dans laquelle il id<strong>en</strong>tifie des solutions à grande échelle pour<br />
certa<strong>in</strong>s problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux et évalue la performance <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale de la réponse humanitaire. Des rapports de progrès<br />
couvrant la période de février à mai ont souligné et expliqué les problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux transversaux dans chaque doma<strong>in</strong>e.<br />
Au cours du second semestre 2010, alors que la période de réponse d’urg<strong>en</strong>ce post-séisme était <strong>en</strong> phase de transition vers la<br />
période de redressem<strong>en</strong>t, les efforts de reconstruction ont été ral<strong>en</strong>tis par l’épidémie de choléra et les dégâts causés par l’Ouragan<br />
Tomas, qui ont submergé les efforts de secours. <strong>Le</strong> fait que l’épidémie de choléra soit apparue dans des régions qui n’avai<strong>en</strong>t pas été<br />
directem<strong>en</strong>t touchées par le séisme a souligné la grande vulnérabilité de la population <strong>en</strong>tière du pays. <strong>Le</strong>s so<strong>in</strong>s médicaux d’urg<strong>en</strong>ce<br />
et les mesures de promotion de pratiques basiques d’hygiène ont coûté 210 millions de dollars pour l’<strong>en</strong>semble du pays. Seulem<strong>en</strong>t<br />
25 pourc<strong>en</strong>t de cette somme ont été f<strong>in</strong>ancé.<br />
Dans un contexte de catastrophes multiples, les efforts pour sauver les vies et les moy<strong>en</strong>s de subsistance des g<strong>en</strong>s rest<strong>en</strong>t d’une<br />
importance capitale, mais l’importance de la restauration <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale dans ce type de situation apparaît de plus <strong>en</strong> plus évid<strong>en</strong>te.<br />
Celle-ci apparaît <strong>en</strong> effet comme une étape prioritaire af<strong>in</strong> de réduire la vulnérabilité de la population aux risques prés<strong>en</strong>ts et de<br />
m<strong>in</strong>imiser les risques futurs. <strong>Le</strong> M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong>, sout<strong>en</strong>u par le <strong>PNUE</strong>, plaide <strong>en</strong> faveur de l’<strong>in</strong>clusion obligatoire<br />
de considérations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales dans la préparation et la réponse aux catastrophes naturelles. <strong>Le</strong> part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>tre le M<strong>in</strong>istère<br />
de l’Environnem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong> et le <strong>PNUE</strong> a notamm<strong>en</strong>t permis :<br />
• D’<strong>in</strong>clure les composantes liées à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et au développem<strong>en</strong>t durable dans les cadres stratégiques, dans le<br />
doma<strong>in</strong>e de l’eau, l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t et l’hygiène, l’agriculture, la gestion des camps de personnes déplacées, les processus<br />
de redressem<strong>en</strong>t et de reconstruction, et la gestion des décombres.<br />
• L’établissem<strong>en</strong>t d’un mécanisme pour contrôler la gestion des déchets dans la déchetterie de Truitier, site critique de collecte<br />
des déchets solides prov<strong>en</strong>ant des camps de personnes déplacées, de c<strong>en</strong>tres de traitem<strong>en</strong>t pour le choléra et<br />
d’autres c<strong>en</strong>tres de so<strong>in</strong>s médicaux.<br />
• D’aider la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t (DINEPA) à établir un projet pour la mise <strong>en</strong> place d’un<br />
biodigesteur communautaire permettant de transformer les déchets huma<strong>in</strong>s <strong>en</strong> énergie.<br />
• La mise <strong>en</strong> place d’une stratégie pour mettre <strong>en</strong> œuvre un programme national pour des fours à bois et à charbon plus<br />
efficaces, ayant pour but de réduire les accid<strong>en</strong>ts ménagers et de réduire la production illégale de charbon de bois.<br />
• D’aider la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’<strong>Haïti</strong> (CIRH) à évaluer l’efficacité et l’impact des projets <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux.<br />
• De fournir une assistance technique aux ag<strong>en</strong>ces de l’ONU et au gouvernem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong> af<strong>in</strong> d’<strong>in</strong>tégrer des solutions<br />
écologiques durables dans leurs divers projets et programmes.<br />
• D’<strong>in</strong>troduire les considérations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales dans le processus de reconstruction, <strong>en</strong>tre autres dans le doma<strong>in</strong>e de la<br />
restauration de bass<strong>in</strong>s hydrologiques urba<strong>in</strong>s, l’aménagem<strong>en</strong>t du territoire, la protection <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, la réduction<br />
des risques liés aux catastrophes naturelles, l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t écologique, et la gestion des décombres et débris.<br />
22 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
Fosse à déchets creusée suite au séisme,<br />
à la décharge de Truitier, Port-au-Pr<strong>in</strong>ce<br />
Etude de cas 5. Biogaz: Vers une gestion sûre et durable des déchets huma<strong>in</strong>s<br />
Par Maximili<strong>en</strong> Pardo, Officier de Programme Adjo<strong>in</strong>t<br />
Avant le séisme, <strong>Haïti</strong> ne possédait aucun réseau d’égouts moderne ou de système de traitem<strong>en</strong>t de déchets huma<strong>in</strong>s. <strong>Le</strong>s solutions<br />
<strong>en</strong> place allai<strong>en</strong>t des toilettes à fosse ouverte, aux toilettes reliées à des égouts/canaux servants à l’écoulem<strong>en</strong>t des eaux<br />
de pluie, aux fosses septiques (<strong>en</strong> général des <strong>in</strong>stallations <strong>in</strong>dividuelles non connectées à un système de traitem<strong>en</strong>t). D’autre part,<br />
seul 24 pourc<strong>en</strong>t de la population haïti<strong>en</strong>ne urba<strong>in</strong>e avait accès à des <strong>in</strong>stallations sanitaires améliorées.<br />
<strong>Le</strong>s deux fosses creusées dans la décharge de Truitier près de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce et les c<strong>en</strong>ta<strong>in</strong>es de milliers de toilettes <strong>in</strong>stallées après<br />
le séisme ne sont que des solutions temporaires. <strong>Le</strong> problème des déchets, exacerbé par la catastrophe, ne peut pas être résolu<br />
à travers une approche purem<strong>en</strong>t humanitaire. <strong>Le</strong>s causes fondam<strong>en</strong>tales de ce problème sont liées au niveau de développem<strong>en</strong>t<br />
d’<strong>Haïti</strong> et à l’<strong>in</strong>quiétant manque d’<strong>in</strong>stallations d’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t de base. L’épidémie de choléra qui a touché <strong>Haïti</strong> depuis octobre<br />
2010 a montré que des solutions à long terme pour le traitem<strong>en</strong>t durable des déchets huma<strong>in</strong>s sont plus que jamais nécessaires,<br />
af<strong>in</strong> d’empêcher la prolifération de maladies transmises par l’eau et les <strong>in</strong>sectes, mais égalem<strong>en</strong>t pour protéger l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />
L’abs<strong>en</strong>ce de progrès <strong>en</strong> matière d’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> est <strong>en</strong> partie due au manque de toute vision ou action à long terme<br />
dans les <strong>in</strong>stitutions. Cep<strong>en</strong>dant, l’obstacle pratique le plus important est le coût, à la fois <strong>en</strong> ce qui concerne l’énorme <strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>t<br />
de capital nécessaire pour d’<strong>in</strong>staller un réseau d’égouts moderne et le réseau d’eau associé (nécessaire pour des toilettes<br />
modernes à chasse d’eau), et les vastes coûts d’opération et d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>. <strong>Le</strong>s coûts de réseaux modernes d’égouts et d’eau<br />
dans les pays du Nord vari<strong>en</strong>t grandem<strong>en</strong>t d’un pays à l’autre, allant de 36 à 360$ par personne par an. On estime que le coût<br />
pour <strong>Haïti</strong> pour la mise <strong>en</strong> place d’un système <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t neuf, <strong>en</strong> partant de zéro, serait plutôt proche de l’estimation haute.<br />
Une telle somme est <strong>en</strong> dehors de la portée du pays, étant donné que le PNB par habitant annuel avant le séisme était d’<strong>en</strong>viron<br />
650$ par personne.<br />
En matière de gestion des déchets huma<strong>in</strong>s, le <strong>PNUE</strong> prône depuis longtemps le développem<strong>en</strong>t de solutions qui soi<strong>en</strong>t adaptées<br />
au contexte local, c<strong>en</strong>trées sur des priorités et ayant des buts précis et facilem<strong>en</strong>t évalués. Une option pour <strong>Haïti</strong> dans le cadre<br />
d’une telle approche est d’utiliser le pot<strong>en</strong>tiel de la technologie de biodigestion aérobique (biogaz) af<strong>in</strong> d’améliorer l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t<br />
tout <strong>en</strong> fournissant une source d’énergie propre a <strong>Haïti</strong>, <strong>en</strong> particulier pour la région de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce qui a été la plus touchée<br />
par le séisme. <strong>Le</strong> biogaz peut apporter une solution partielle, <strong>en</strong> particulier dans les régions urba<strong>in</strong>es fortem<strong>en</strong>t peuplées. La<br />
comb<strong>in</strong>aison de gaz méthane et d’<strong>en</strong>grais permettrait de réduire significativem<strong>en</strong>t les coûts d’opération totaux, permettant même<br />
de générer un profit marg<strong>in</strong>al sur certa<strong>in</strong>es opérations.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
23
Du biogaz brûlant dans un petit biodigesteur relié à des toilettes propres et fournissant<br />
du gaz pour la cuis<strong>in</strong>e à la communauté <strong>en</strong>vironnante, à Bel Air, Port-au-Pr<strong>in</strong>ce<br />
Etude de cas 5, suite<br />
Si les systèmes de biogaz march<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> et sont mis <strong>en</strong> œuvre dans l’<strong>en</strong>semble du pays, ils pourrai<strong>en</strong>t bénéficier<br />
durablem<strong>en</strong>t à plusieurs millions de personnes, apportant notamm<strong>en</strong>t la gestion et le traitem<strong>en</strong>t des égouts et<br />
autres déchets organiques, des progrès importants <strong>en</strong> matière d’hygiène (comparé aux toilettes à fosse ouverte), la<br />
production d’énergie, et la production de boue traitée pouvant être employée comme <strong>en</strong>grais. Au second semestre<br />
2010, <strong>en</strong> collaboration étroite avec le gouvernem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong> et des part<strong>en</strong>aires clés (l’Organisation Internationale<br />
pour la Migration, UNICEF et USAID), le <strong>PNUE</strong> a mis <strong>en</strong> place le Groupe de Travail sur le Biogaz. <strong>Le</strong> but était de<br />
faire de la technologie biogaz une des solutions pr<strong>in</strong>cipales au problème d’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>. A travers le<br />
Groupe de Travail, le <strong>PNUE</strong> a réussit a :<br />
• Eng<strong>en</strong>drer un <strong>in</strong>térêt considérable autour de cette technologie et former des part<strong>en</strong>ariats solides dans ce<br />
doma<strong>in</strong>e.<br />
• Développer une stratégie dirigée par le gouvernem<strong>en</strong>t, permettant de guider les <strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts dans ce secteur.<br />
• Fournir au gouvernem<strong>en</strong>t les moy<strong>en</strong>s de progressivem<strong>en</strong>t superviser et évaluer les quelques rares projets actuels<br />
de biogaz.<br />
A la f<strong>in</strong> de l’année, la stratégie pour le biogaz a <strong>en</strong>core progressé. Des fonds conséqu<strong>en</strong>ts ont été <strong>in</strong>vestis dans les<br />
efforts de lobby<strong>in</strong>g et de recherche pour les systèmes de traitem<strong>en</strong>t à petite échelle a<strong>in</strong>si qu’à échelle <strong>in</strong>dustrielle.<br />
Ces efforts se poursuivront <strong>en</strong> 2011 et à l’av<strong>en</strong>ir, l’objectif étant de construire une us<strong>in</strong>e de production d’énergie par<br />
combustion de biogaz utilisant les boues et les déchets animaux et végétaux de la zone de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce.<br />
24 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
<strong>Le</strong> Lac Enriquillo, à la frontière partagée par <strong>Haïti</strong> et la République<br />
Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e, est un exemple de partage de ressources à<br />
l’exam<strong>en</strong> pour l’Initiative du Corridor Biologique des Caraïbes<br />
Etude de cas 6. Mise <strong>en</strong> place du Corridor Biologique des Caraïbes<br />
Un projet tri-national géré par le Bureau Régional pour l’Amérique Lat<strong>in</strong>e et les Caraïbes du <strong>PNUE</strong><br />
et unité spéciale tri-nationale<br />
Depuis 2007, les gouvernem<strong>en</strong>ts haïti<strong>en</strong>, dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong> et cuba<strong>in</strong>, à travers leurs M<strong>in</strong>istères de l’Environnem<strong>en</strong>t respectifs,<br />
développ<strong>en</strong>t une coopération pour aborder les problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux communs que connaiss<strong>en</strong>t les trois<br />
pays. Cette coopération s’est traduite notamm<strong>en</strong>t par la création du premier Corridor Biologique des Caraïbes (CBC),<br />
<strong>in</strong>scrit dans la Déclaration de Sa<strong>in</strong>t Dom<strong>in</strong>gue. <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a aidé les trois gouvernem<strong>en</strong>ts tout au long du processus<br />
de développem<strong>en</strong>t, et est aujourd’hui l’ag<strong>en</strong>t d’exécution de ce projet f<strong>in</strong>ancé par l’Union Europé<strong>en</strong>ne.<br />
De plus, les gouvernem<strong>en</strong>ts Jamaïca<strong>in</strong> et Portorica<strong>in</strong>s, a<strong>in</strong>si que les départem<strong>en</strong>ts Français de la Mart<strong>in</strong>ique et de<br />
la Guadeloupe ont été désignés Observateurs Perman<strong>en</strong>ts du Corridor Biologique des Caraïbes.<br />
Un plan d’action qui fournit à l’<strong>in</strong>itiative une feuille de route sur le long terme a été adopté par les gouvernem<strong>en</strong>ts<br />
d’<strong>Haïti</strong>, de la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e, de Cuba et de la Jamaïque.<br />
En 2010, les activités du <strong>PNUE</strong> ont été c<strong>en</strong>trées sur l’apport de souti<strong>en</strong> aux pays membres, notamm<strong>en</strong>t le Gouvernem<strong>en</strong>t<br />
<strong>Haïti</strong><strong>en</strong>, af<strong>in</strong> d’implém<strong>en</strong>ter les activités prévues dans la cadre du CBC.<br />
En juillet 2010, au cours d’une réunion m<strong>in</strong>istérielle, une politique de haut niveau pour le Comité Tri-National du<br />
CBC a été mise <strong>en</strong> place. Cette réunion a coïncidé avec le lancem<strong>en</strong>t officiel du projet jo<strong>in</strong>t <strong>PNUE</strong>/Commission<br />
Europé<strong>en</strong>ne du CBC, a<strong>in</strong>si que le lancem<strong>en</strong>t du bureau du Projet Tri-National. Des représ<strong>en</strong>tants du <strong>PNUE</strong> et des<br />
gouvernem<strong>en</strong>ts d’<strong>Haïti</strong>, de la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e et de Cuba se sont réunis pour l’occasion.<br />
<strong>Le</strong>s résultats clés obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> 2010 ont été le lancem<strong>en</strong>t officiel du CBC, le développem<strong>en</strong>t du programme et de ses<br />
sous-programmes, et l’apport de souti<strong>en</strong> technique par le Groupe de Consultation Technique du CBC.<br />
<strong>Le</strong>s procha<strong>in</strong>es étapes, f<strong>in</strong>ancées par l’Union Europé<strong>en</strong>ne, compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t d’un réseau d’aires protégées<br />
dans la zone de l’île d’Hispaniola et l’établissem<strong>en</strong>t d’un c<strong>en</strong>tre de formation à <strong>Haïti</strong> pour r<strong>en</strong>forcer les capacités de<br />
la communauté à adopter les pr<strong>in</strong>cipes des gestion durable des écosystèmes.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
25
“L’année 2010 a été une année extraord<strong>in</strong>airem<strong>en</strong>t<br />
difficile pour le peuple <strong>Haïti</strong><strong>en</strong> et,<br />
à un niveau différ<strong>en</strong>t, pour le personnel de<br />
l’ONU chargé d’aider le pays à atte<strong>in</strong>dre les<br />
Objectifs du Millénaire pour le Développem<strong>en</strong>t<br />
(OMD) et de répondre à la catastrophe.<br />
<strong>Le</strong> séisme, d’une ampleur sans précéd<strong>en</strong>t,<br />
a ravagé la population, l’<strong>in</strong>frastructure et les<br />
ressources du pays. L’ét<strong>en</strong>due des dégâts<br />
a été grandem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>tée par l’énorme<br />
dégradation <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale dont soufrait<br />
déjà <strong>Haïti</strong> avant le séisme.<br />
Dans ces circonstances très difficiles, nous<br />
avons appris à quel po<strong>in</strong>t il était important<br />
que toutes les ag<strong>en</strong>ces de l’ONU, les <strong>in</strong>stitutions<br />
gouvernem<strong>en</strong>tales et les autres parties pr<strong>en</strong>antes collabor<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble de manière efficace. De nombreuses<br />
réussites ont été accomplies cette année, et le <strong>PNUE</strong> est très fier d’avoir eu l’occasion de se jo<strong>in</strong>dre<br />
à ces efforts.”<br />
Margarita Astralaga<br />
Directrice Régionale<br />
Bureau Régional du <strong>PNUE</strong> pour l’Amérique Lat<strong>in</strong>e et les Caraïbes<br />
“Suite aux événem<strong>en</strong>ts surv<strong>en</strong>us <strong>en</strong> 2010, le beso<strong>in</strong> pour des ’<strong>in</strong>frastructures d’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t adéquates<br />
est plus qu’urg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>. Mais, du po<strong>in</strong>t de vue du gouvernem<strong>en</strong>t, la réponse à la crise dans le doma<strong>in</strong>e de<br />
l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t doit t<strong>en</strong>ir compte des solutions à moy<strong>en</strong> et long terme.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a aidé le M<strong>in</strong>istère à établir une stratégie nationale relative au biogaz, et la mise <strong>en</strong> place de cette<br />
stratégie à partir de 2011aura un effet positif majeur pour le peuple <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>.”<br />
Gérald Jean Baptiste<br />
Directeur Générale de la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t (DINEPA)<br />
M<strong>in</strong>istère des Travaux Publics, Transports et Communications<br />
Port-au-Pr<strong>in</strong>ce, <strong>Haïti</strong><br />
“<strong>Haïti</strong> est extrêmem<strong>en</strong>t pauvre <strong>en</strong> ressources énergétiques. Des sources d’énergie modernes et fiables ne sont<br />
accessibles qu’à une m<strong>in</strong>orité de la population, et le coût unitaire est extrêmem<strong>en</strong>t élevé. La vaste majorité de la<br />
population n’a pas accès à l’électricité, et utilise du charbon et du bois pour cuis<strong>in</strong>er, et des lampes à kérosène<br />
pour s’éclairer. La dép<strong>en</strong>dance au charbon de bois est l’une des causes pr<strong>in</strong>cipales de la déforestation et des<br />
problèmes qui lui sont liés : l’érosion et les <strong>in</strong>ondations. ”<br />
Dans ce contexte, grâce au souti<strong>en</strong> du <strong>PNUE</strong>, le M<strong>in</strong>istère des Travaux Publiques, Transports et Communication<br />
(MTPTC) est <strong>en</strong> tra<strong>in</strong> de mettre <strong>en</strong> place les fondem<strong>en</strong>ts d’un secteur de l’énergie propre <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>. Ceci permettra<br />
de faciliter l’accès aux technologies d’énergie propre, tout <strong>en</strong> r<strong>en</strong>forçant le rôle et l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t <strong>in</strong>stitutionnel<br />
du gouvernem<strong>en</strong>t dans ce doma<strong>in</strong>e. <strong>Le</strong> souti<strong>en</strong> du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong>vers les efforts d’<strong>Haïti</strong> pour mettre <strong>en</strong> place des<br />
fondations solides pour l’énergie propre sera d’importance capitale dans les années à v<strong>en</strong>ir.”<br />
R<strong>en</strong>é Jean-Jumeau<br />
Coord<strong>in</strong>ateur, Unité de Gestion du Secteur de l’Energie (UGSE)<br />
M<strong>in</strong>istère des Travaux Publics, Transports et Communications<br />
26 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
L’un des problèmes majeurs<br />
id<strong>en</strong>tifiés par le <strong>PNUE</strong> est le beso<strong>in</strong><br />
d’améliorer l’efficacité énergétique<br />
des fours à bois et à charbon<br />
Etude de cas 7. Fours améliorés à bois et à charbon<br />
Par Megan Rapp, Consultante<br />
Dans le cadre de son Programme d’Energie Propre, le <strong>PNUE</strong> est <strong>en</strong> tra<strong>in</strong> d’explorer des applications pratiques telles que l’<strong>in</strong>troduction<br />
de fours améliorés (domestiques et à usage publique/commercial) dans l’<strong>en</strong>semble d’<strong>Haïti</strong>. Des fours pour la cuis<strong>in</strong>e plus efficaces,<br />
alim<strong>en</strong>tés par divers types de biomasse, peuv<strong>en</strong>t réduire les dép<strong>en</strong>ses <strong>en</strong> combustibles (bois et charbon) des ménages, réduire<br />
la déforestation, et réduire les risques de santé publique, tout <strong>en</strong> <strong>en</strong>courageant la croissance du secteur privé.<br />
Au cours de l’été 2010, une évaluation des capacités des acteurs pr<strong>in</strong>cipaux travaillant sur les fours améliorés <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> a été<br />
conduite. En part<strong>en</strong>ariat avec une organisation non-gouvernem<strong>en</strong>tale (ONG) locale, des sondages ont été faits dans la région<br />
de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce et de Léogâne, af<strong>in</strong> d’évaluer l’utilisation de combustibles et des fours par les particuliers dans les camps de<br />
personnes déplacées, et par les restaurants, les boulangeries, les écoles et les v<strong>en</strong>deurs de rue. <strong>Le</strong>s résultats ont montré que<br />
beaucoup d’habitants des camps dép<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t une part importante de leur rev<strong>en</strong>u pour acheter du charbon de bois, ce qui confirme<br />
le beso<strong>in</strong> d’améliorer le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t des fours.<br />
L’étape suivante pour le <strong>PNUE</strong> a consisté à créer un Groupe de Travail sur les fours améliorés, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec d’autres ag<strong>en</strong>ces<br />
de l’ONU, le gouvernem<strong>en</strong>t, des ONG et le secteur privé. <strong>Le</strong> travail de nombreuses organisations actives dans le doma<strong>in</strong>e des<br />
fourneaux améliorés <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> se chevauche et se recoupe, et c’est pourquoi les membres du Groupe de Travail ont décidé qu’il<br />
était nécessaire de coordonner toutes ces activités, af<strong>in</strong> d’augm<strong>en</strong>ter au maximum la quantité et la qualité de fours améliores<br />
disponibles à la population haïti<strong>en</strong>ne.<br />
Af<strong>in</strong> d’établir un plan d’action unifié pour tous les acteurs impliqués, une série de six rapports de discussion ont été rédigés. Ils<br />
prôn<strong>en</strong>t :<br />
• La mise <strong>en</strong> place d’un C<strong>en</strong>tre d’Information et de Ressources pour les Fourneaux Améliorés ;<br />
• La collaboration étroite avec le M<strong>in</strong>istère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC) et le Bureau des<br />
M<strong>in</strong>es et de l’Energie (BME) ;<br />
• La mise <strong>en</strong> place de contrôles de qualité et de tests adéquats ;<br />
• Des recommandations pour faciliter la récolte d’<strong>in</strong>formations de référ<strong>en</strong>ce ;<br />
• L’élaboration de stratégies pour la production et le market<strong>in</strong>g ;<br />
• La mise <strong>en</strong> place de mécanismes f<strong>in</strong>anciers ;<br />
• Enf<strong>in</strong>, une approche globale coordonnée.<br />
Chaque rapport a été rédigé <strong>en</strong> collaboration par tous les acteurs clés, <strong>en</strong>tre autres divers M<strong>in</strong>istères <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>s, le Earth Institute de<br />
l’Université Columbia, le Programme Alim<strong>en</strong>taire Mondial (PAM), le Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour le Développem<strong>en</strong>t (PNUD),<br />
et les organisations suivantes : International Lifel<strong>in</strong>e Fund, The Paradigm Project, et Trees, Water & People. Ces rapports serviront<br />
à développer une stratégie nationale pour les fours améliorés, m<strong>en</strong>ée par le gouvernem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong>.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
27
Problèmes chroniques et développem<strong>en</strong>t durable<br />
<strong>Le</strong> beso<strong>in</strong> d’adopter une<br />
vision à long terme<br />
P<strong>en</strong>dant la période de janvier à mai 2010, le gouvernem<strong>en</strong>t<br />
haïti<strong>en</strong> et l’ONU, dont le <strong>PNUE</strong>, se sont<br />
naturellem<strong>en</strong>t conc<strong>en</strong>trés sur les beso<strong>in</strong>s à court et<br />
moy<strong>en</strong> terme. Début 2011, la communauté humanitaire<br />
cont<strong>in</strong>uait à conc<strong>en</strong>trer ses efforts sur ces beso<strong>in</strong>s<br />
et devra probablem<strong>en</strong>t poursuivre sur cette voie<br />
p<strong>en</strong>dant quelques années <strong>en</strong>core.<br />
De nouveaux défis sont apparus p<strong>en</strong>dant au second<br />
semestre 2010, notamm<strong>en</strong>t l’épidémie de choléra et<br />
l’ouragan Tomas.<br />
Depuis le séisme de janvier, le gouvernem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong><br />
peut être félicité d’avoir t<strong>en</strong>té d’ équilibrer les<br />
impératifs à court et moy<strong>en</strong> terme avec les beso<strong>in</strong>s<br />
à long terme. Il a notamm<strong>en</strong>t plaidé vigoureusem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> faveur d’<strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts pour le redressem<strong>en</strong>t et<br />
le développem<strong>en</strong>t à long terme du pays.<br />
Dans ce contexte, le <strong>PNUE</strong> a redémarré son programme<br />
de développem<strong>en</strong>t à long terme, qui associe<br />
le redressem<strong>en</strong>t et le développem<strong>en</strong>t durable.<br />
Une des priorité du <strong>PNUE</strong> p<strong>en</strong>dant la première moitié<br />
de 2010 a été de compléter deux projets d’évaluation<br />
technique déjà <strong>en</strong> cours : un bilan des expéri<strong>en</strong>ces et<br />
leçons <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, publié début 2010<br />
(voir l’étude de cas ci-dessous, « <strong>Le</strong>çons tirées de la<br />
gestion de projets <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> ») ; et le<br />
rapport Global Environm<strong>en</strong>tal Perspectives <strong>Haiti</strong> (GEO<br />
<strong>Haïti</strong>, ou « Perspectives Environnem<strong>en</strong>tales Globales<br />
<strong>Haïti</strong> ») évaluant l’état des ressources naturelles du<br />
pays et les problèmes liés à leur gestions durables,<br />
publié le 5 ju<strong>in</strong>.<br />
GEO <strong>Haiti</strong> 2010 est la première evaluation de l’état<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal du pays et des problèmes r<strong>en</strong>contrés<br />
dans les activités de protection des ressources<br />
naturelles. <strong>Le</strong> rapport, réalisé par l’Université de<br />
Quisqueya, le M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t d’<strong>Haïti</strong><br />
et le <strong>PNUE</strong>, recommande <strong>en</strong>tre autres choses que<br />
les mesures soi<strong>en</strong>t mises <strong>en</strong> œuvre le plus vite possible<br />
pour permettre une meilleure surveillance des<br />
risques de catastrophes naturelles et a<strong>in</strong>si assurer<br />
de meilleures capacités de réponse lorsqu’elles<br />
survi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.<br />
Des équipes mêlant des chercheurs du <strong>PNUE</strong>, du<br />
Earth Institute de l’Université Columbia et de l’Université<br />
América<strong>in</strong>e des Cayes ont comm<strong>en</strong>cé des <strong>en</strong>quêtes<br />
préalables pour l’Initiative Régénération <strong>Haïti</strong> (IRH),<br />
collectant des données sur l’écologie du paysage,<br />
les <strong>in</strong>stituions sociales locales, et les conditions climatiques.<br />
Une autre tâche du <strong>PNUE</strong> cette année a été le<br />
recrutem<strong>en</strong>t d’un employé haïti<strong>en</strong> <strong>en</strong> septembre,<br />
pour un programme déjà <strong>en</strong> cours sur l’élim<strong>in</strong>ation<br />
de substances nocives pour la couche d’ozone,<br />
dans le cadre du Protocole de Montréal. Enf<strong>in</strong>, les<br />
ressources de <strong>PNUE</strong> restantes ont été employées<br />
pour le développem<strong>en</strong>t de programmes et de<br />
notes conceptuelles, a<strong>in</strong>si que sur la mobilisation<br />
de ressources.<br />
Etude de cas 8. <strong>Le</strong>çons tirées de la<br />
gestion de projets <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />
<strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />
Par Lucile G<strong>in</strong>gembre, Officier de Projet Adjo<strong>in</strong>te<br />
De ju<strong>in</strong> à décembre 2009, af<strong>in</strong> de guider la phase<br />
de conception de son programme d’<strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tion à<br />
long terme <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, le <strong>PNUE</strong> a m<strong>en</strong>é une étude sur<br />
43 projets liés à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et aux ressources<br />
naturelles <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> depuis 1990. De ces projets, 16<br />
étai<strong>en</strong>t achevés et 27 <strong>en</strong> cours. L’étude a été publiée<br />
début 2010.<br />
L’étude a montré que la qualité et l’impact à long terme<br />
variai<strong>en</strong>t beaucoup d’un projet à l’autre. <strong>Le</strong>s projets<br />
allai<strong>en</strong>t d’<strong>in</strong>itiatives qui n’ont eu aucun impact à long<br />
terme, parfois ne possédant même pas de docum<strong>en</strong>tation archivée, à des programmes fructueux et bi<strong>en</strong> <strong>in</strong>tégrés<br />
localem<strong>en</strong>t, toujours <strong>en</strong> cours à l’heure actuelle. <strong>Le</strong>s conclusions et leçons suivantes sont regroupées selon les thèmes<br />
clés qui doiv<strong>en</strong>t êtres pris <strong>en</strong> compte af<strong>in</strong> d’améliorer la gestion et l’impact des projets <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />
28 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
Etude de cas 8, suite<br />
Meilleure coord<strong>in</strong>ation, projets mieux ciblés géographiquem<strong>en</strong>t<br />
• P<strong>en</strong>dant de nombreuses années, il y a eu une faible coord<strong>in</strong>ation <strong>en</strong>tre les acteurs <strong>in</strong>ternationaux et le gouvernem<strong>en</strong>t<br />
haïti<strong>en</strong> d’une part, et d’autre part <strong>en</strong>tre les acteurs <strong>in</strong>ternationaux. Récemm<strong>en</strong>t, les projets sont dev<strong>en</strong>us plus<br />
localisés géographiquem<strong>en</strong>t, et la distribution des activités <strong>en</strong>tre les acteurs sur le terra<strong>in</strong> est mieux coordonnée<br />
que par le passé.<br />
• <strong>Le</strong>s bailleurs de fonds accord<strong>en</strong>t ma<strong>in</strong>t<strong>en</strong>ant une att<strong>en</strong>tion particulière à la gestion et la réhabilitation des bass<strong>in</strong>s<br />
versants dans leur <strong>in</strong>tégralité, <strong>en</strong> visant souv<strong>en</strong>t les zones les plus vulnérables et <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant une approche plus<br />
<strong>in</strong>tégrée que par le passé.<br />
Appropriation nationale des projets et r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t des capacités locales<br />
• <strong>Le</strong>s <strong>in</strong>stitutions gouvernem<strong>en</strong>tales haïti<strong>en</strong>nes sont trop souv<strong>en</strong>t peu consultées ou impliquées dans les<br />
projets d’aide <strong>in</strong>ternationaux, notamm<strong>en</strong>t dans les projets <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux.<br />
• <strong>Le</strong> gouvernem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong> a peu d’<strong>in</strong>flu<strong>en</strong>ce sur l’ori<strong>en</strong>tation, le suivi et le f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t des projets. Ceci<br />
est <strong>en</strong> partie dû au manque de ressources huma<strong>in</strong>es et f<strong>in</strong>ancières au niveau national, et mène à une<br />
forte dép<strong>en</strong>dance par rapport aux personnels et consultants <strong>in</strong>ternationaux, a<strong>in</strong>si qu’à un manque de<br />
transfert des connaissances et des compét<strong>en</strong>ces vers les <strong>in</strong>stitutions nationales.<br />
• <strong>Le</strong> chevauchem<strong>en</strong>t des mandats et des juridictions <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes <strong>in</strong>stitutions gouvernem<strong>en</strong>tales constitue<br />
un obstacle majeur à la participation du gouvernem<strong>en</strong>t. De plus, le caractère improvisé de nombreux<br />
projets a souligné le manque chronique de coord<strong>in</strong>ation <strong>en</strong>tre les <strong>in</strong>stitutions gouvernem<strong>en</strong>tales.<br />
• <strong>Le</strong>s programmes nationaux ont un rôle important à jouer <strong>en</strong> matière de développem<strong>en</strong>t de politiques et<br />
de cadres juridiques, puisqu’ils permett<strong>en</strong>t de r<strong>en</strong>forcer les capacités du gouvernem<strong>en</strong>t et de sout<strong>en</strong>ir<br />
les mécanismes de coord<strong>in</strong>ation <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes <strong>in</strong>stitutions gouvernem<strong>en</strong>tales.<br />
Taille et durée des projets<br />
• Malgré l’<strong>en</strong>vergure des <strong>en</strong>jeux et des défis liés à la réhabilitation <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, la majorité des projets<br />
étudiés étai<strong>en</strong>t de courte durée (<strong>en</strong>viron 80 pourc<strong>en</strong>t des opérations ont duré 5 ans ou mo<strong>in</strong>s), et avai<strong>en</strong>t<br />
des budgets relativem<strong>en</strong>t modestes (40 pourc<strong>en</strong>t des projets avai<strong>en</strong>t un budget de mo<strong>in</strong>s de 3 millions<br />
de dollars, tandis que seulem<strong>en</strong>t 10 projets avai<strong>en</strong>t un budget supérieur à 10 millions de dollars).<br />
• De nombreux projets souffrai<strong>en</strong>t d’un f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t <strong>in</strong>stable et variable. C’est pourquoi de nombreux projets<br />
à court terme, malgré leurs résultats positifs, n’ont pas été prolongés. Dans certa<strong>in</strong>s cas, des projets <strong>en</strong><br />
cours ont même dû être <strong>in</strong>terrompus ou ont dû réduire leurs champs d’<strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tion. Il est évid<strong>en</strong>t qu’il est<br />
difficile d’avoir un impact significatif à l’échelle nationale <strong>en</strong> suivant une telle approche.<br />
• L’acc<strong>en</strong>t devrait être mis sur des projets à plus long terme (d’une durée supérieure à 5 ans), l’expéri<strong>en</strong>ce<br />
montre qu’ils r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t plus de réussite.<br />
Intégration de questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales dans les approches de développem<strong>en</strong>t rural participatif<br />
• <strong>Le</strong>s <strong>in</strong>itiatives de protection <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale réussiss<strong>en</strong>t mieux lorsqu’elles sont <strong>in</strong>tégrées dans une stratégie<br />
plus vaste, multisectorielle, de développem<strong>en</strong>t local et d’aménagem<strong>en</strong>t du territoire.<br />
• De manière concrète, cela signifie qu’il faut associer la protection des ressources naturelles à des activités<br />
permettant aux populations locales de générer des rev<strong>en</strong>us. Par exemple, le développem<strong>en</strong>t de<br />
cha<strong>in</strong>es commerciales durables d’agroforesterie, le développem<strong>en</strong>t de structures de conservation des<br />
sols génératrices de rev<strong>en</strong>u, ou de projets Cash for work (« Arg<strong>en</strong>t contre travail ») efficaces.<br />
• La participation de la communauté locale dans toutes les étapes du projet est ess<strong>en</strong>tielle pour <strong>en</strong> assurer<br />
l’appropriation locale, r<strong>en</strong>forçant <strong>en</strong> retour l’impact des activités.<br />
• Une autre étape nécessaire avant de pouvoir mettre <strong>en</strong> œuvre des projets de gestion des ressources<br />
naturelles est la mise au clair des droits de propriété des terres, par le biais d’un diagnostic participatif.<br />
Gestion des connaissances<br />
• A cause d l’abs<strong>en</strong>ce d’une gestion systématique à l’échelle nationale des données et des connaissances,<br />
la plupart des leçons et expéri<strong>en</strong>ces tirées de projets antérieurs sont très difficiles à obt<strong>en</strong>ir ou perdues.<br />
Un <strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>t important a été nécessaire af<strong>in</strong> de localiser et de récupérer les données nécessaires<br />
pour la prés<strong>en</strong>te étude.<br />
• L’établissem<strong>en</strong>t d’une structure efficace permettant de mieux partager et analyser les <strong>in</strong>formations sur<br />
les projets passés et <strong>en</strong> cours permettrait d’améliorer la durée de vie et la qualité des <strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tions, tout<br />
<strong>en</strong> réduisant les coûts <strong>in</strong>utiles.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
29
La stratégie du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> 2011<br />
En 2011, le <strong>PNUE</strong> va r<strong>en</strong>forcer son support au gouvernem<strong>en</strong>t<br />
et au peuple haïti<strong>en</strong>, <strong>en</strong> <strong>in</strong>t<strong>en</strong>sifiant ses<br />
efforts pour sout<strong>en</strong>ir le relèvem<strong>en</strong>t et le développem<strong>en</strong>t<br />
durable de la nation.<br />
<strong>Haïti</strong> fait face à une longue liste de défis chroniques<br />
à l’échelle nationale dans les doma<strong>in</strong>es<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal, social et économique. La mission<br />
spécifique du <strong>PNUE</strong> est de catalyser des changem<strong>en</strong>ts<br />
majeurs af<strong>in</strong> de faire face à ces défis, tout<br />
<strong>en</strong> assurant que le développem<strong>en</strong>t soit durable.<br />
C’est l’ampleur de cette mission qui justifie la<br />
prés<strong>en</strong>ce d’un bureau perman<strong>en</strong>t du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />
En même temps, le <strong>PNUE</strong> doit sout<strong>en</strong>ir les efforts<br />
de redressem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core <strong>en</strong> cours, poursuivre ses<br />
propres programmes régionaux et mondiaux pert<strong>in</strong><strong>en</strong>ts<br />
<strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, et <strong>en</strong>f<strong>in</strong> remplir ses obligations <strong>en</strong><br />
temps que membre du programme national de<br />
l’ONU <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />
Dans ce contexte, le <strong>PNUE</strong> a beaucoup <strong>in</strong>vesti dans<br />
le développem<strong>en</strong>t de programmes p<strong>en</strong>dant le deuxième<br />
semestre 2010, et a f<strong>in</strong>alisé son plan de travail<br />
et sa stratégie 2011 pour <strong>Haïti</strong> <strong>en</strong> décembre.<br />
La stratégie du bureau national du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> est de<br />
conc<strong>en</strong>trer ses ressources sur une zone géographique<br />
spécifique, af<strong>in</strong> d’avoir un réel impact. D’une manière<br />
concrète, cela se traduira par :<br />
• Des activités à l’échelle nationale c<strong>en</strong>trées sur la<br />
gouvernance, les politiques gouvernem<strong>en</strong>tales, la<br />
planification et le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t des capacités.<br />
• Des actions pratiques c<strong>en</strong>trées sur deux régions dist<strong>in</strong>ctes<br />
: la partie ouest de la Pén<strong>in</strong>sule Sud, située dans les<br />
départem<strong>en</strong>ts du Sud et de Grande Anse ; et la région<br />
frontalière <strong>en</strong>tre <strong>Haïti</strong> et la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e.<br />
Ensemble, ces deux régions couvr<strong>en</strong>t une superficie<br />
de 5 000 km 2 (soit 25 pourc<strong>en</strong>t du territoire d’<strong>Haïti</strong>) et<br />
ces deux programmes bénéficieront pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />
à <strong>en</strong>viron un million de personnes (soit 10 pourc<strong>en</strong>t<br />
de la population haïti<strong>en</strong>ne). Des activités vont d’autre<br />
part viser des zones et des sites spécifiques à l’<strong>in</strong>térieur<br />
de ces deux régions majeures.<br />
<strong>Le</strong> plan de travail est composé de sept thèmes, tous<br />
spécifiquem<strong>en</strong>t adaptés aux priorités et opportunités<br />
<strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> <strong>en</strong> 2011 :<br />
• Des <strong>in</strong>itiatives <strong>in</strong>tégrées de développem<strong>en</strong>t rural<br />
durable ;<br />
• La gestion des <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts côtiers et mar<strong>in</strong>s ;<br />
• L’énergie propre (énergies r<strong>en</strong>ouvelables et à faibles<br />
émissions de gaz à effet de serre, efficacité énergétique)<br />
;<br />
• Coopération et réduction des conflits <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />
transfrontaliers ;<br />
• Santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, y compris le traitem<strong>en</strong>t<br />
durable des déchets huma<strong>in</strong>s ;<br />
• Gouvernance <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, y compris un<br />
souti<strong>en</strong> pour l’implém<strong>en</strong>tation du Protocole de<br />
Montréal ;<br />
• Intégration des problématiques <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />
dans les stratégies de développem<strong>en</strong>t.<br />
Ces thèmes sont dans de nombreux cas étroitem<strong>en</strong>t<br />
liés <strong>en</strong>tre eux. <strong>Le</strong> montant des <strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts variera<br />
d’un thème à l’autre, et tous les thèmes ne seront pas<br />
abordés dans toutes les zones géographiques.<br />
Au cours du dernier trimestre 2010, le <strong>PNUE</strong> et ses<br />
part<strong>en</strong>aires ont obt<strong>en</strong>u un f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t confirmé de<br />
9,5 millions de dollars pour le développem<strong>en</strong>t du programme<br />
de l’Initiative Régénération <strong>Haïti</strong>, pour deux<br />
projets majeurs portant sur plusieurs années, et pour<br />
un projet de secours d’urg<strong>en</strong>ce à court terme. <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong><br />
comm<strong>en</strong>ce a<strong>in</strong>si l’année 2011 avec un portefeuille<br />
de six projets :<br />
• <strong>Le</strong> Programme de Support de la <strong>Haïti</strong> Régénération<br />
Initiative (550 000$). Donateur : Gouvernem<strong>en</strong>t<br />
de Norvège. Période : octobre 2010- décembre<br />
2011.<br />
• Intégration de considérations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />
dans les efforts de secours et de reconstruction<br />
(470 000$). Prov<strong>en</strong>ance des fonds : Fonds de<br />
réponse humanitaire aux situations d’urg<strong>en</strong>ce<br />
(ERRF) pour <strong>Haïti</strong>. Période : décembre 2010- ju<strong>in</strong><br />
2011.<br />
• Projet de Développem<strong>en</strong>t Durable du Sud-Ouest<br />
d’<strong>Haïti</strong> (8 millions de dollars), faisant partie de la<br />
Côte Sud Initiative. Donateur: Gouvernem<strong>en</strong>t de<br />
Norvège/ Fond de Recouvrem<strong>en</strong>t <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>. Période<br />
: Janvier 2011- mars 2012.<br />
• Frontera Verde – Elém<strong>en</strong>ts 2 & 4 (800 000$). Donateur:<br />
Gouvernem<strong>en</strong>t de Norvège. Période : Janvier<br />
2011- mars 2012.<br />
• Protocole de Montréal (200 000$). Sources de<br />
f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t : <strong>PNUE</strong>, M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t<br />
d’<strong>Haïti</strong>, Bureau National pour l’Ozone. Période :<br />
janvier- décembre 2011. 1<br />
• Corridor Biologique des caraïbes: bureau tr<strong>in</strong>ational<br />
ouvert <strong>en</strong> juillet 2010 (4 millions de dollars).<br />
Source de f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t : Commission Europé<strong>en</strong>ne.<br />
Période : janvier 2011- mars 2013.<br />
1 <strong>Le</strong> Protocole de Montréal pour les substances nocives <strong>en</strong>vers<br />
la couche d’ozone est un traité <strong>in</strong>ternational visant à protéger la<br />
couche d’ozone <strong>en</strong> élim<strong>in</strong>ant progressivem<strong>en</strong>t la production de<br />
substances t<strong>en</strong>ues responsables pour la dim<strong>in</strong>ution de la couche<br />
d’ozone (le groupe des hydrocarbures halogènes). <strong>Le</strong> traité est<br />
<strong>en</strong>tré <strong>en</strong> vigueur le 1er Janvier 1989. (cf. p.34, étude de cas 11)<br />
30 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
La Côte Sud Initiative (CSI), qui fait partie de<br />
l’Initiative Régénération <strong>Haïti</strong>, dont le <strong>PNUE</strong> est un<br />
des acteurs pr<strong>in</strong>cipal, est un nouveau programme<br />
à long terme de redressem<strong>en</strong>t et de développem<strong>en</strong>t<br />
durable. La CSI bénéficiera à 10 communes<br />
dans la partie ouest du départem<strong>en</strong>t Sud d’<strong>Haïti</strong>.<br />
La vision de la CSI sur 20 ans est celle d’une région<br />
prospère et résili<strong>en</strong>te, dans laquelle la pauvreté<br />
extrême et la dégradation <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale auront<br />
été élim<strong>in</strong>ées. La CSI couvrira une région d’une<br />
superficie de 780km 2 , un espace mar<strong>in</strong> de 500km 2 ,<br />
et une population d’<strong>en</strong>viron 205 000 habitants. <strong>Le</strong>s<br />
données de base existantes étant <strong>in</strong>suffisantes pour<br />
effectuer une planification fiable à long terme,<br />
l’année 2011 marquera l’année zéro, p<strong>en</strong>dant<br />
laquelle une étude de référ<strong>en</strong>ce sera m<strong>en</strong>ée et<br />
un plan de travail de 5 ans sera développé pour la<br />
période 2012-2016.<br />
<strong>Le</strong>s travaux de la CSI port<strong>en</strong>t sur six thèmes :<br />
• <strong>Le</strong> programme de souti<strong>en</strong>: coord<strong>in</strong>ation ; souti<strong>en</strong> ;<br />
<strong>in</strong>itiatives nationales et départem<strong>en</strong>tales ;<br />
• Gestion des ressources naturelles: agriculture et<br />
sylviculture ; gestion des ressources mar<strong>in</strong>es et<br />
côtières ; gestion des ressources <strong>en</strong> eau ;<br />
• Développem<strong>en</strong>t économique et <strong>in</strong>frastructure:<br />
tourisme ; routes ; énergie ; télécommunications ;<br />
• Services sociaux: éducation ; santé ; eau potable ;<br />
assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t ;<br />
• Gouvernance et gestion des risques liés aux<br />
catastrophes naturelles : gouvernance locale ;<br />
préparation aux désastres ;<br />
• Programmes de développem<strong>en</strong>t locaux <strong>in</strong>tégrés:<br />
Village du Millénaire de Port-à-Pim<strong>en</strong>t.<br />
<strong>Le</strong> problème de la sédim<strong>en</strong>tation est particulièrem<strong>en</strong>t visible à l’embouchure<br />
de la rivière à Port-a-Pim<strong>en</strong>t, dans le Départem<strong>en</strong>t du Sud<br />
Etude de cas 9. La protection du patrimo<strong>in</strong>e mar<strong>in</strong> et côtier d’<strong>Haïti</strong><br />
Par Antonio Perera, Directeur du Programme National du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />
Une des premières conclusions du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> est que la gestion des ressources côtières et mar<strong>in</strong>es a largem<strong>en</strong>t<br />
été ignorée dans le contexte des efforts nationaux et <strong>in</strong>ternationaux liés à la pauvreté, à la réduction des risques liés<br />
aux catastrophes naturelles, aux stratégies d’aide post-catastrophe, et à la préservation des ressources naturelles<br />
du pays. C’est pourquoi l’une des premières actions du <strong>PNUE</strong> a été de mettre <strong>en</strong> place un programme pour les<br />
ressources mar<strong>in</strong>es, permettant de sout<strong>en</strong>ir une part considérable de la population haïti<strong>en</strong>ne dont les moy<strong>en</strong>s de<br />
subsistance dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t des écosystèmes mar<strong>in</strong>s.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
31
Des communautés de pêcheurs vulnérables<br />
sur une ile du Départem<strong>en</strong>t de Grande Anse<br />
Etude de cas 9, suite<br />
<strong>Le</strong>s écosystèmes mar<strong>in</strong>s et côtiers d’<strong>Haïti</strong> sont sévèrem<strong>en</strong>t dégradés. De nombreux facteurs sont <strong>en</strong> cause: manque réglem<strong>en</strong>tations<br />
adéquates, exploitation excessive des ressources, destruction d’habitats naturels et perte de la biodiversité à<br />
cause de l’empiètem<strong>en</strong>t de structures huma<strong>in</strong>es, pollution terrestre (déchets solides, pétrole et égouts), et sédim<strong>en</strong>tation<br />
due à l’érosion des bass<strong>in</strong>s hydrologiques.<br />
L’approche choisie par le <strong>PNUE</strong> a été de proposer des <strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tions concrètes constructives, de r<strong>en</strong>forcer les capacités<br />
des acteurs nationaux et locaux, et d’apporter une assistance technique pour la protection, la gestion et l’utilisation de<br />
l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t côtier et mar<strong>in</strong> et de ses ressources.<br />
Cette approche a guidé la conception du programme MERHAITI (Régénération de l’Environnem<strong>en</strong>t Mar<strong>in</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>), dont<br />
l’objectif pr<strong>in</strong>cipal est de trouver une solution durable aux mécanismes qui m<strong>en</strong>ac<strong>en</strong>t l’<strong>in</strong>tégrité des systèmes mar<strong>in</strong>s, tout <strong>en</strong><br />
r<strong>en</strong>forçant la résili<strong>en</strong>ce des communautés haïti<strong>en</strong>nes côtières. <strong>Le</strong>s composantes clés sont la régénération <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale,<br />
la protection de la biodiversité, et le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t des moy<strong>en</strong>s de subsistances des communautés. <strong>Le</strong> programme a d’abord<br />
porté sur des activités à court terme, telles que le contrôle des débris flottants mar<strong>in</strong>s et l’amélioration des matériaux de<br />
pêche, af<strong>in</strong> de répondre aux beso<strong>in</strong>s les plus pressants.<br />
<strong>Le</strong>s part<strong>en</strong>aires impliqués dans le développem<strong>en</strong>t du programme sont issus de doma<strong>in</strong>es d’expertise très différ<strong>en</strong>ts, et<br />
compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t: les M<strong>in</strong>istères haïti<strong>en</strong>s de l’Environnem<strong>en</strong>t, de l’Agriculture, de la Planification, et de la Coopération Externe;<br />
le PNUD, la FAO, le PAM, UNOPS, l’Inter-American Developm<strong>en</strong>t Bank, USAID, et l’Ag<strong>en</strong>ce Espagnole de Coopération<br />
pour le Développem<strong>en</strong>t International (AECID). Des ONG locales telles que la Fondation pour la Protection de la Biodiversité<br />
Mar<strong>in</strong>e (FoProBiM) et Rezo Ekolo, et des groupes <strong>in</strong>ternationaux tels que Nature Conservancy et Reef Check, jou<strong>en</strong>t aussi<br />
un rôle important.<br />
MERHAITI est fondé sur les résultats d’études de référ<strong>en</strong>ce et d’activités pratiques m<strong>en</strong>ées par le <strong>PNUE</strong> au cours des deux<br />
dernières années. Parmi ces études et ces activités figur<strong>en</strong>t : une analyse de la législation, des politiques et des accords<br />
<strong>in</strong>stitutionnels liés aux écosystèmes mar<strong>in</strong>s et côtiers <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> ; une évaluation rapide des ressources mar<strong>in</strong>es et côtières dans<br />
la Pén<strong>in</strong>sule Sud et dans les zones côtières atour de Cayes à Aqu<strong>in</strong> et Baradères-Cayémites; et des <strong>en</strong>quêtes <strong>in</strong>formelles<br />
et <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s avec des habitants côtiers, des organisations communautaires locales, et des pêcheurs.<br />
<strong>Le</strong>s premières actions de MERHAITI seront m<strong>en</strong>ées dans le Départem<strong>en</strong>t Sud, dans le cadre de la Côte Sud Initiative (voir<br />
page 31). <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> participe aussi à un projet du Global Environm<strong>en</strong>t Facility (GEF), m<strong>en</strong>é à l’échelle nationale <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
avec le PNUD et le M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t.<br />
S<strong>en</strong>sibiliser sur l’importance des écosystèmes mar<strong>in</strong>s et côtiers est une des autres priorités du <strong>PNUE</strong>. En octobre 2010,<br />
<strong>en</strong> collaboration avec la MINUSTAH et le M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t, le <strong>PNUE</strong> a aidé à promouvoir la Journée Internationale<br />
pour le Nettoyage des Plages, lors de laquelle des collectes massives de débris ont été organisées sur les plages<br />
dans trois sites côtiers <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />
En décembre 2010, MERHAITI était <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te de f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t.<br />
32 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
Un projet de reboisem<strong>en</strong>t dans la zone<br />
frontalière près de la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e<br />
Etude de cas 10. Frontera Verde<br />
Par Paul Judex Edouarz<strong>in</strong>, Expert Ecologique<br />
<strong>Le</strong>s t<strong>en</strong>sions pot<strong>en</strong>tielles <strong>en</strong>tre <strong>Haïti</strong> et la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e au sujet des ressources naturelles limitées dans la<br />
région frontalière est un problème auquel trop peu d’att<strong>en</strong>tion est accordée. Des efforts communs dans les doma<strong>in</strong>es de<br />
la restauration des bass<strong>in</strong>s-versants communs et du commerce illégal de charbon de bois, de produits à base de bois<br />
et d’animaux sauvages, ont <strong>in</strong>spiré l’Initiative Frontera Verde (« Frontière Verte »), promue à l’orig<strong>in</strong>e par le M<strong>in</strong>istère de<br />
l’Environnem<strong>en</strong>t de la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e.<br />
<strong>Le</strong>s rac<strong>in</strong>es de l’<strong>in</strong>itiative se trouv<strong>en</strong>t dans le souti<strong>en</strong> du gouvernem<strong>en</strong>t de la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e pour les activités de<br />
reforestations de part et d’autre de la frontière. Malheureusem<strong>en</strong>t, les ressources allouées à ces efforts étant limitées, les<br />
activités ont été trop limitées et trop dispersées pour avoir un impact significatif à l’échelle régionale. Récemm<strong>en</strong>t, l’Ag<strong>en</strong>ce<br />
Norvégi<strong>en</strong>ne pour la Coopération au Développem<strong>en</strong>t (NORAD) a annoncé son souti<strong>en</strong> pour Frontera Verde. Etant donné la<br />
dégradation massive des ressources sur le côté haïti<strong>en</strong>, les Gouvernem<strong>en</strong>ts <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>s et Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>s se sont mis d’accord<br />
pour que deux tiers des fonds norvégi<strong>en</strong>s soi<strong>en</strong>t alloués à des activités <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>. <strong>Le</strong>s M<strong>in</strong>istères de l’Environnem<strong>en</strong>t d’<strong>Haïti</strong><br />
et de la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e, le <strong>PNUE</strong> et le PNUD partag<strong>en</strong>t la responsabilité pour la mise <strong>en</strong> œuvre du projet.<br />
Frontera Verde est composée de trois étapes. La première est c<strong>en</strong>trée sur les bass<strong>in</strong>s-versants transfrontaliers de Masacre<br />
et Pedernales. L’objectif est de restaurer la couverture forestière <strong>en</strong> plantant des espèces d’arbres <strong>in</strong>digènes, arbres fruitiers<br />
ou à usage multiples ; de réduire la vulnérabilité au changem<strong>en</strong>t climatique ; d’améliorer les conditions de vie et de réduire<br />
le chômage des habitants haïti<strong>en</strong>s et dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>s des zones frontalières dans ces deux bass<strong>in</strong>s-versants.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a une expéri<strong>en</strong>ce considérable dans la résolution des problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux transfrontaliers, acquise<br />
dans différ<strong>en</strong>tes parties du monde. Bi<strong>en</strong> que le <strong>PNUE</strong> et le PNUD soi<strong>en</strong>t tous les deux responsables de la mise <strong>en</strong> œuvre<br />
de Frontera Verde, le <strong>PNUE</strong> est spécifiquem<strong>en</strong>t chargé des activités transfrontalières et de la coord<strong>in</strong>ation technique du<br />
projet, <strong>en</strong> collaboration étroite avec les autorités haïti<strong>en</strong>nes et dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>es.<br />
L’<strong>in</strong>itiative a été soumise à la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’<strong>Haïti</strong> (CIRH) <strong>en</strong> novembre 2010, et les<br />
activités de la phase 1 devrai<strong>en</strong>t débuter au cours du premier trimestre 2011.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
33
<strong>Le</strong>s efforts de reconstruction ont<br />
augm<strong>en</strong>té la demande pour les<br />
équipem<strong>en</strong>ts de climatisation et<br />
de réfrigération<br />
© h<strong>in</strong>d sadik<br />
Etude de cas 11. <strong>Le</strong> Protocole de Montréal<br />
Par Artie Dubrie, Chargée de la Politique et de la Mise <strong>en</strong> Vigueur, Programme de Souti<strong>en</strong> à la Conformité<br />
du Protocole de Montréal, Bureau Régional du <strong>PNUE</strong> pour l’Amérique Lat<strong>in</strong>e et les Caraïbes<br />
<strong>Haiti</strong>’s M<strong>in</strong>istry of Environm<strong>en</strong>t, through the National Ozone Office, oversees the country’s obligations under the<br />
Montreal Protocol on Substances that Deplete the Ozone Layer.<br />
S<strong>in</strong>ce 1999, UNEP has collaborated with the <strong>United</strong> <strong>Nations</strong> Developm<strong>en</strong>t Programme (UNDP) to provide ongo<strong>in</strong>g<br />
support to phase-out the importation and use of Chlorofluorocarbons (CFCs), Hydro-chlorofluorocarbons (HCFCs)<br />
and other ozone deplet<strong>in</strong>g substances.<br />
UNEP recognized that the reconstruction activities <strong>in</strong> <strong>Haiti</strong> would <strong>in</strong>crease the demand for air-condition<strong>in</strong>g and refrigeration<br />
equipm<strong>en</strong>t and services, and therefore id<strong>en</strong>tified a need for Montreal Protocol considerations to be <strong>in</strong>tegrated<br />
<strong>in</strong>to the national post-disaster recovery effort. The <strong>Haiti</strong>an Governm<strong>en</strong>t requested the application of measures under<br />
the protocol which prev<strong>en</strong>t technologies requir<strong>in</strong>g the use of ozone deplet<strong>in</strong>g substances from be<strong>in</strong>g imported <strong>in</strong>to<br />
the country dur<strong>in</strong>g its recovery period and beyond.<br />
UNEP began advis<strong>in</strong>g the governm<strong>en</strong>t on its negotiations with the Montreal Protocol Multilateral Fund to allow for<br />
flexibility <strong>in</strong> the implem<strong>en</strong>tation of projects, to meet the country’s new needs follow<strong>in</strong>g the earthquake.<br />
In addition, the Montreal Protocol Multilateral Fund provided extra fund<strong>in</strong>g to <strong>en</strong>able the repair of earthquake damage<br />
to the premises of the National Ozone Office.<br />
The chall<strong>en</strong>ges ahead <strong>in</strong>clude <strong>in</strong>tegrat<strong>in</strong>g Montreal Protocol considerations <strong>in</strong>to wider national rebuild<strong>in</strong>g activities to <strong>en</strong>sure<br />
the technologies <strong>in</strong>troduced are <strong>en</strong>ergy effici<strong>en</strong>t and ozone fri<strong>en</strong>dly and will assist <strong>Haiti</strong> on a Gre<strong>en</strong> Economy path.<br />
UNEP and UNDP will also assist with tra<strong>in</strong><strong>in</strong>g and capacity build<strong>in</strong>g <strong>in</strong> the <strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t and control of trade <strong>in</strong> ozone<br />
deplet<strong>in</strong>g substances and related technologies. Tra<strong>in</strong><strong>in</strong>g cover<strong>in</strong>g <strong>en</strong>ergy effici<strong>en</strong>t technologies and good repair<br />
practices for exist<strong>in</strong>g <strong>in</strong>v<strong>en</strong>tories will focus on the air-condition<strong>in</strong>g and refrigeration sectors, cover<strong>in</strong>g importers,<br />
distributors, servic<strong>in</strong>g companies and servic<strong>in</strong>g technicians.<br />
UNEP will cont<strong>in</strong>ue to support the governm<strong>en</strong>t <strong>in</strong> prepar<strong>in</strong>g a phase-out plan for HCFCs l<strong>in</strong>ked to national policies<br />
for <strong>en</strong>ergy effici<strong>en</strong>cy and climate impacts and to advocate for improved methods of disposal of air-conditioners and<br />
fridges and the harmful substances they conta<strong>in</strong>.<br />
34 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
Un processus d’appr<strong>en</strong>tissage<br />
“Everyone agrees that achiev<strong>in</strong>g susta<strong>in</strong>able developm<strong>en</strong>t <strong>in</strong> <strong>Haiti</strong> will require<br />
a broad-based approach aimed at ambitious, <strong>in</strong>tegrated objectives with consist<strong>en</strong>t<br />
support over the long term. One of the most frustrat<strong>in</strong>g chall<strong>en</strong>ges has<br />
be<strong>en</strong> the abs<strong>en</strong>ce of tangible mechanisms to pursue such a strategy.<br />
“Work<strong>in</strong>g with UNEP and local partners to support the <strong>Haiti</strong> Reg<strong>en</strong>eration<br />
Initiative has be<strong>en</strong> gratify<strong>in</strong>g precisely because of the <strong>en</strong>ormous <strong>en</strong>thusiasm<br />
beh<strong>in</strong>d its commitm<strong>en</strong>t to susta<strong>in</strong>ed progress built on sound natural resource<br />
managem<strong>en</strong>t and broad-based economic developm<strong>en</strong>t.”<br />
Marc <strong>Le</strong>vy<br />
Directeur Adjo<strong>in</strong>t<br />
C<strong>en</strong>tre for International Earth Sci<strong>en</strong>ce Information Network,<br />
Earth Institute, Columbia University, États-Unis<br />
L’année 2010 a été tragique pour <strong>Haïti</strong> et très difficile<br />
pour l’équipe du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>. Toutes les ag<strong>en</strong>ces<br />
de l’ONU <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> a<strong>in</strong>si que leurs part<strong>en</strong>aires nationaux<br />
et <strong>in</strong>ternationaux ont beaucoup appris au cours de<br />
cette année. Si elles sont bi<strong>en</strong> <strong>in</strong>tégrées, ces leçons<br />
devrai<strong>en</strong>t aider à mieux gérer les efforts de secours<br />
et de reconstruction dans le futur. <strong>Le</strong>s leçons clés<br />
ret<strong>en</strong>ues par le <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> <strong>en</strong> 2010 sont les suivantes<br />
:<br />
• La préparation aux urg<strong>en</strong>ces doit être <strong>in</strong>tégrée<br />
dans la culture et le fonctionnem<strong>en</strong>t de tous les<br />
bureaux nationaux du <strong>PNUE</strong>, où qu’ils se trouv<strong>en</strong>t.<br />
• Lorsqu’une catastrophe majeure survi<strong>en</strong>t, il est trop<br />
tard pour comm<strong>en</strong>cer les efforts de lobby<strong>in</strong>g et<br />
de reforme <strong>in</strong>stitutionnelle <strong>en</strong> faveur de la prise<br />
<strong>en</strong> compte de considérations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />
par les organisations humanitaires. De tels <strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts<br />
doiv<strong>en</strong>t êtres faits auparavant, à une<br />
échelle mondiale au se<strong>in</strong> de ces organisations,<br />
et non par le <strong>PNUE</strong>.<br />
• Malgré les efforts à court et moy<strong>en</strong> terme conc<strong>en</strong>trés<br />
sur les questions humanitaires, les problèmes<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux sous-jac<strong>en</strong>ts aggrav<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
général les problèmes humanitaires et socioéconomiques,<br />
et sont eux mêmes exacerbés<br />
par les catastrophes naturelles. C’est pourquoi les<br />
problèmes chroniques à long terme s’acc<strong>en</strong>tu<strong>en</strong>t<br />
<strong>in</strong>évitablem<strong>en</strong>t tandis que d’autres problèmes<br />
critiques urg<strong>en</strong>ts apparaiss<strong>en</strong>t.<br />
• En cas de catastrophe, ce g<strong>en</strong>re de situation<br />
peut <strong>en</strong>traver la cont<strong>in</strong>uité du f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t et la<br />
mobilisation de ressources pour des programmes<br />
de développem<strong>en</strong>t à long terme. D’un autre<br />
côté, les catastrophes ouvr<strong>en</strong>t une « f<strong>en</strong>être<br />
d’opportunité » <strong>en</strong> matière de f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t pour<br />
les <strong>in</strong>itiatives <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales à long terme: <strong>en</strong><br />
effet, après avoir pris connaissance de la situation<br />
de manière plus approfondie, les bailleurs de fonds<br />
s’aperçoiv<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t que la mauvaise gestion<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale augm<strong>en</strong>te significativem<strong>en</strong>t<br />
l’impact humanitaire du désastre.<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
35
Remerciem<strong>en</strong>ts<br />
Equipe du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, 2010<br />
Andrew Morton, Coord<strong>in</strong>ateur du Programme du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> et de l’Initiative Régénération <strong>Haïti</strong> (IRH)<br />
Antonio Perera, Directeur du Programme National du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />
Maximili<strong>en</strong> Pardo, Officier de Programme Adjo<strong>in</strong>t<br />
Lucile G<strong>in</strong>gembre, Officier de Programme Adjo<strong>in</strong>te<br />
Paul Judex Edouarz<strong>in</strong>, Expert <strong>en</strong> Ecologie<br />
Jean Elie Thys, Assistant pour le Mécanisme d’Assistance Technique (MAT)<br />
Patrick Nicolas, Assistant pour le Mécanisme d’Assistance Technique (MAT)<br />
Silvana Mastropaolo, Coord<strong>in</strong>atrice pour les Affaires Humanitaires<br />
Megan Rapp, Consultante<br />
<strong>Le</strong>jeune <strong>Le</strong>sperance, Chauffeur<br />
Rosval Poteau, Chauffeur<br />
<strong>Le</strong>s études de cas rédigées par les membres de cette équipe illustr<strong>en</strong>t la diversité des rôles et des activités<br />
des membres de l’équipe du <strong>PNUE</strong> dans les situations d’urg<strong>en</strong>ce.<br />
Bureau Régional du <strong>PNUE</strong> pour l’Amérique Lat<strong>in</strong>e et les Caraïbes<br />
Margarita Astralaga, Directrice Régionale, Bureau Régional du <strong>PNUE</strong> pour l’Amérique Lat<strong>in</strong>e et les Caraïbes<br />
Ricardo Sanchez, Bureau du Représ<strong>en</strong>tant Spécial du <strong>PNUE</strong> à <strong>Haïti</strong><br />
Artie Dubrie, Stratégies et Conseil juridique<br />
Bailleurs de fonds et autres part<strong>en</strong>aires<br />
Bureau des <strong>Nations</strong> Unies pour les Services aux Projets (UNOPS)<br />
Bureau des M<strong>in</strong>es and et de l’Energie (BME)<br />
Catholic Relief Service (Secours Catholique)<br />
Comité Interm<strong>in</strong>istérielle pour l’Aménagem<strong>en</strong>t du Territoire<br />
Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’<strong>Haïti</strong><br />
Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t<br />
Earth Institute de Columbia University<br />
Fondation Macaya pour le Développem<strong>en</strong>t<br />
Fondation pour la Protection de la Biodiversité Mar<strong>in</strong>e<br />
Fonds des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Enfance (UNICEF)<br />
Gouvernem<strong>en</strong>t Irlandais<br />
Gouvernem<strong>en</strong>t Norvégi<strong>en</strong><br />
Groupe d’Initiative pour un Port-à-Pim<strong>en</strong>t Nouveau<br />
International Lifel<strong>in</strong>e Fund<br />
International Organization for Migration<br />
M<strong>in</strong>istère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développem<strong>en</strong>t Rural<br />
M<strong>in</strong>istère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle<br />
M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t<br />
M<strong>in</strong>istère de la Planification et de la Coopération Externe<br />
M<strong>in</strong>istère de la Santé Publique et de la Population<br />
M<strong>in</strong>istère des Travaux Publiques, Transports et Communications<br />
M<strong>in</strong>istère du Tourisme<br />
Mission des <strong>Nations</strong> Unies pour la Stabilisation <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> (MINUSTAH)<br />
Organisation des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Alim<strong>en</strong>tation et l’Agriculture (FAO)<br />
36 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010
Organisation Mondiale de la Santé (OMS)<br />
Organisation pour la Réhabilitation de l’Environnem<strong>en</strong>t<br />
Programme Alim<strong>en</strong>taire Mondial (PAM)<br />
Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour le Développem<strong>en</strong>t (PNUD)<br />
Reef Check<br />
Service Métropolita<strong>in</strong> de Collecte des Résidus Solides<br />
Société Audubon <strong>Haïti</strong><br />
Sun Mounta<strong>in</strong> International<br />
The Nature Conservancy<br />
Université América<strong>in</strong>e des Caraïbes<br />
Université Notre Dame d’<strong>Haïti</strong><br />
Université Quisqueya<br />
Editeurs<br />
Tim Davis et Tim Jones, DJEnvironm<strong>en</strong>tal (Royaume-Uni)<br />
Traduction française<br />
Juli<strong>en</strong> Aguzzoli<br />
Anna Law<br />
Pour <strong>en</strong> savoir plus :<br />
www.unep.org/conflictsanddisasters<br />
www.haitireg<strong>en</strong>eration.org<br />
Voir aussi GEO <strong>Haiti</strong> 2010 : Etat et Perspectives de l’Environnem<strong>en</strong>t<br />
<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />
37
A propos du Programme du <strong>PNUE</strong><br />
pour les Désastres et Conflits<br />
Du le Kosovo à l’Afghanistan, <strong>en</strong> passant par le Liban, le Soudan<br />
ou la Ch<strong>in</strong>e, le <strong>PNUE</strong> a été prés<strong>en</strong>t dans des situations de crise<br />
dans plus de 40 pays depuis 1999. Alors que la communauté<br />
<strong>in</strong>ternationale se focalise de mo<strong>in</strong>s <strong>en</strong> mo<strong>in</strong>s sur l’<strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tion<br />
post-crise <strong>en</strong> faveur d’efforts de prév<strong>en</strong>tion, le <strong>PNUE</strong> a élargi<br />
son doma<strong>in</strong>e d’opération. En plus de ses activités c<strong>en</strong>trales<br />
d’évaluation et de restauration <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, le <strong>PNUE</strong> agit<br />
ma<strong>in</strong>t<strong>en</strong>ant égalem<strong>en</strong>t dans le doma<strong>in</strong>e de la réduction des<br />
risques liés aux catastrophes naturelles et autres désastres, et<br />
dans celui de la coopération <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale.<br />
Dans le cadre de la stratégie à moy<strong>en</strong> terme du <strong>PNUE</strong> pour<br />
la période 2010 à 2013, le pilier “Catastrophes naturelles et<br />
conflits” est l’un des six doma<strong>in</strong>es d’<strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tion prioritaires<br />
pour l’organisation. <strong>Le</strong> sous-programme pour les Catastrophes<br />
naturelles et les Conflits est fondé sur quatre piliers opérationnels<br />
: l’évaluation <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale post-désastre, le recouvrem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal post-désastre, la réduction des risques liés aux<br />
catastrophes naturelles, et la coopération <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale<br />
dans le contexte d’efforts de construction de la paix. <strong>Le</strong> Service<br />
Post-Conflit et Gestion des Catastrophes (PCDMB) est chargé<br />
de coordonner ces thèmes au se<strong>in</strong> du <strong>PNUE</strong>.<br />
Des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts techniques supplém<strong>en</strong>taires peuv<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>us sur le site <strong>in</strong>ternet du Service<br />
Post-Conflit et de Gestion des Catastrophes du <strong>PNUE</strong> : http://www.unep.org/conflictsanddisasters<br />
ou par courriel : postconflict@unep.org
www.unep.org<br />
<strong>United</strong> <strong>Nations</strong> Environm<strong>en</strong>t Programme<br />
P.O. Box 30552 Nairobi, K<strong>en</strong>ya<br />
Tel: +254 (0)20 762 1234<br />
Fax: +254 (0)20 762 3927<br />
Email: uneppub@unep.org