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Le PNUE en Haïti - United Nations in Haiti

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<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />

Revue de l’Année 2010<br />

Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t


Publié <strong>en</strong> février 2011 par le Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

© 2011, Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Environnem<strong>en</strong>t<br />

<strong>United</strong> <strong>Nations</strong> Environm<strong>en</strong>t Programme<br />

P.O. Box 30552, Nairobi, KENYA<br />

Tel: +254 (0)20 762 1234<br />

Fax: +254 (0)20 762 3927<br />

E-mail: uneppub@unep.org<br />

Web: http://www.unep.org<br />

La prés<strong>en</strong>te publication peut être reproduite, <strong>en</strong> totalité ou <strong>en</strong> partie, sous n’importe quelle forme, à des f<strong>in</strong>s éducatives ou non<br />

lucratives, sans l’autorisation préalable du dét<strong>en</strong>teur des droits d’auteur, à condition qu’il soit fait m<strong>en</strong>tion de la source. La prés<strong>en</strong>te<br />

publication ne peut être ni rev<strong>en</strong>due ni utilisée à d’autres f<strong>in</strong>s commerciales sans l’autorisation écrite préalable du Programme<br />

des <strong>Nations</strong> Unies pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. <strong>Le</strong>s appellations géographiques utilisées dans le prés<strong>en</strong>t rapport et la prés<strong>en</strong>tation des<br />

élém<strong>en</strong>ts qui y figur<strong>en</strong>t n’impliqu<strong>en</strong>t de la part du <strong>PNUE</strong> ou des organisations participantes aucune prise de position quant au statut<br />

juridique des pays, territoires ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.<br />

A mo<strong>in</strong>s que cela soit précisé, toutes les photos cont<strong>en</strong>ues dans la prés<strong>en</strong>te publication<br />

ont été prises par l’équipe du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />

Photographie de couverture : © UNEP – <strong>Le</strong> tremblem<strong>en</strong>t de terre de janvier de 2010<br />

a compromis les efforts réalisés pour <strong>in</strong>verser les dégradations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />

<strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />

Conception : Matija Potocnik<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> s’efforce<br />

de promouvoir des pratiques<br />

respectueuses de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

dans le monde <strong>en</strong>tier comme dans ses<br />

propres activités. La prés<strong>en</strong>te publication a été<br />

imprimée à l’<strong>en</strong>cre végétale sur papier recyclé,<br />

par des procédés respectueux de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />

Notre politique <strong>en</strong> matière de distribution vise à<br />

réduire l’empre<strong>in</strong>te écologique du <strong>PNUE</strong>.


<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />

Revue de l’Année 2010<br />

Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t


Table des Matières<br />

Une année éprouvante.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4<br />

Une nation fragile. ............................................................... 4<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.................................................................. 7<br />

<strong>Le</strong> séisme du 12 janvier.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

La période des secours d’urg<strong>en</strong>ce .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

Cal<strong>en</strong>drier des événem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> 2010 .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

L’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans les efforts de secours, de redressem<strong>en</strong>t et de reconstruction .. . . . . . . . . . . . . . 16<br />

L’approche et l’impact du <strong>PNUE</strong>. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18<br />

Problèmes chroniques liés au développem<strong>en</strong>t durable .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

<strong>Le</strong> beso<strong>in</strong> d’adopter une vision à long terme .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

La stratégie du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> 2011 .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />

Un processus d’appr<strong>en</strong>tissage......................................................... 35<br />

Remerciem<strong>en</strong>ts.................................................................... 36<br />

Etudes de cas<br />

Etude de cas 1. Inspections d’urg<strong>en</strong>ce de bâtim<strong>en</strong>ts et évaluation des risques sismiques. ...... 14<br />

Etude de cas 2. Traitem<strong>en</strong>t des déchets biomédicaux................................... 17<br />

Etude de cas 3. Projets Cash for Work («Arg<strong>en</strong>t contre Travail»).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />

Etude de cas 4. Incorporation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans les réponses humanitaires. ........... 22<br />

Etude de cas 5. Biogaz: Vers une gestion sûre et durable des déchets huma<strong>in</strong>s .. . . . . . . . . . . . . . 23<br />

Etude de cas 6. Mise <strong>en</strong> œuvre du Corridor Biologique des Caraïbes .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

Etude de cas 7. Fours améliorés à bois et à charbon de bois .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

Etude de cas 8. <strong>Le</strong>çons tirées de la gestion de projets <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> .. . . . . . . . . . . . 28<br />

Etude de cas 9. Protection du patrimo<strong>in</strong>e mar<strong>in</strong> et côtier d’<strong>Haïti</strong> .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31<br />

Etude de cas 10. Frontera Verde..................................................... 33<br />

Etude de cas 11. <strong>Le</strong> Protocole de Montréal. ........................................... 34


Acronymes<br />

AECID<br />

BME<br />

CBC<br />

CFC<br />

CIRH<br />

CSI<br />

DINEPA<br />

FMPM<br />

FoProBiM<br />

GEF<br />

Ag<strong>en</strong>ce Espagnole de Coopération pour le Développem<strong>en</strong>t International<br />

Bureau des M<strong>in</strong>es et de l’Energie (<strong>Haïti</strong>)<br />

Corridor Biologique des Caraïbes<br />

Chlorofluorocarbures<br />

Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’<strong>Haïti</strong><br />

Côte Sud Initiative<br />

Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t<br />

Fonds Multilatéral du Protocole de Montréal<br />

La Fondation pour la Protection de la Biodiversité Mar<strong>in</strong>e<br />

Global Environm<strong>en</strong>t Facility<br />

GEO Global Environm<strong>en</strong>t Outlook («Perspective Environnem<strong>en</strong>tale Mondiale »)<br />

HCFC<br />

IRH<br />

IASC<br />

MAT<br />

MERHAITI<br />

MINUSTAH<br />

MTPTC<br />

NORAD<br />

OMD<br />

OMS<br />

ONG<br />

ONU<br />

PAM<br />

PARD<br />

PMA<br />

PNB<br />

PNUD<br />

<strong>PNUE</strong><br />

SMCRS<br />

UGSE<br />

UNDAF<br />

UNICEF<br />

UNOPS<br />

USAID<br />

Hydrochlorofluorocarbures<br />

Initiative Régénération <strong>Haïti</strong><br />

Comité Inter-Ag<strong>en</strong>ces des <strong>Nations</strong> Unies (UN Inter-Ag<strong>en</strong>cy Stand<strong>in</strong>g Committee)<br />

Mécanisme d’Assistance Technique (TAF <strong>en</strong> anglais)<br />

Initiative pour la Régénération de l’Environnem<strong>en</strong>t Mar<strong>in</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />

Mission des <strong>Nations</strong> Unies pour la Stabilisation <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />

M<strong>in</strong>istère des Travaux Publics, Transports et Communications (<strong>Haïti</strong>)<br />

Ag<strong>en</strong>ce Norvégi<strong>en</strong>ne pour la Coopération au Développem<strong>en</strong>t<br />

Objectifs du Millénaire pour le Développem<strong>en</strong>t<br />

Organisation Mondiale de la Santé<br />

Organisation Non Gouvernem<strong>en</strong>tale<br />

Organisation des <strong>Nations</strong> Unies<br />

Programme Alim<strong>en</strong>taire Mondial<br />

Plan d’Action pour le Recouvrem<strong>en</strong>t et le Développem<strong>en</strong>t National<br />

Pays les Mo<strong>in</strong>s Avancés<br />

Produit National Brut<br />

Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour le Développem<strong>en</strong>t<br />

Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Environnem<strong>en</strong>t<br />

Service Métropolita<strong>in</strong> pour la Collecte des Résidus Solides<br />

Unité de Gestion du Secteur de l’Energie<br />

Cadre d’Assistance au Développem<strong>en</strong>t des <strong>Nations</strong> Unies<br />

(UN Developm<strong>en</strong>t Assistance Framework)<br />

Fonds des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Enfance<br />

Bureau des <strong>Nations</strong> Unies pour les Services aux Projets<br />

Ag<strong>en</strong>ce América<strong>in</strong>e pour le Développem<strong>en</strong>t International


Une année éprouvante<br />

L’écrasant séisme qui a secoué <strong>Haïti</strong> le 12 janvier 2010 a<br />

soulevé une multitude de problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux,<br />

qui s’ajout<strong>en</strong>t à la dévastation matérielle et huma<strong>in</strong>e<br />

<strong>in</strong>fligée au peuple <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>. Alors que l’année s’achevait,<br />

nombre de ces problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux restai<strong>en</strong>t<br />

d’actualité.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> : Revue de l’Année 2010 retrace l’activité<br />

du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> au cours de ces 12 mois très éprouvants.<br />

Ce rapport ne prés<strong>en</strong>te qu’une facette de la situation<br />

<strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, une nation qui était déjà fragile avant même<br />

d’avoir été accablée par une catastrophe naturelle et<br />

l’épidémie de choléra qui s’est déclarée peu après.<br />

2010 aura sans aucun doute été l’une des périodes les<br />

plus éprouvantes ayant été <strong>en</strong>durée par un pays et son<br />

peuple au cours de ces dernières années.<br />

Ce rapport fournit un aperçu des problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

graves et chroniques auxquels le pays est<br />

confronté, a<strong>in</strong>si que les efforts <strong>en</strong>trepris par le <strong>PNUE</strong> pour<br />

aider à les résoudre. Il permet aussi de compr<strong>en</strong>dre les<br />

types d’activités m<strong>en</strong>ées par le <strong>PNUE</strong> et ses part<strong>en</strong>aires,<br />

a<strong>in</strong>si que les défis auxquels ils sont confrontés dans ce<br />

contexte post-désastre. Enf<strong>in</strong>, ce rapport dresse le bilan<br />

des leçons tirées par le <strong>PNUE</strong> des expéri<strong>en</strong>ces de l’années<br />

2010, af<strong>in</strong> d’aider le <strong>PNUE</strong> lui-même et d’autres organisations<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales à mieux compr<strong>en</strong>dre et réagir<br />

dans le future à des crises majeures de ce type.<br />

Une nation fragile<br />

Avant même le séisme, <strong>Haïti</strong>, une toute petite nation<br />

située dans les Caraïbes, était déjà le pays le plus<br />

pauvre, le plus <strong>in</strong>stable, avec l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t le plus<br />

dégradé des Amériques.<br />

<strong>Haïti</strong> a une superficie de 27 750 km 2 , et occupe la<br />

partie ouest de l’ile d’Hispaniola, la partie est étant<br />

occupée par la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e. <strong>Haïti</strong> fait<br />

partie des Pays les Mo<strong>in</strong>s Avancés (PMA), selon la classification<br />

de l’ONU. C’est un petit pays très peuplé, ayant<br />

une population d’<strong>en</strong>viron 9,8 millions d’habitants pour<br />

une d<strong>en</strong>sité moy<strong>en</strong>ne de 350 habitants au km 2 . <strong>Haïti</strong> est<br />

très montagneux, et possède un climat tropical avec<br />

d’importantes variations de précipitations d’une région<br />

à une autre, ce qui permet la prés<strong>en</strong>ce de plusieurs<br />

microclimats et de diverses régions écologiques. <strong>Le</strong>s<br />

pr<strong>in</strong>cipaux problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux sont la déforestation,<br />

la pollution de l’eau douce et la dégradation<br />

des zones côtières et mar<strong>in</strong>es.<br />

<strong>Le</strong> PNB annuel par habitant est estimé à <strong>en</strong>viron 650$<br />

US. C<strong>in</strong>quante-quatre pourc<strong>en</strong>t de la population<br />

viv<strong>en</strong>t dans la pauvreté extrême (mo<strong>in</strong>s de 1$ par<br />

jour), et 78 pourc<strong>en</strong>t viv<strong>en</strong>t dans la pauvreté (mo<strong>in</strong>s<br />

de 2$ par jour). Une <strong>in</strong>fime m<strong>in</strong>orité – le perc<strong>en</strong>tile<br />

Paysage urba<strong>in</strong> à Jalousie, Port-au-Pr<strong>in</strong>ce<br />

4 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


Avant même le séisme, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> était déjà fortem<strong>en</strong>t dégradé<br />

le plus riche –contrôle la majorité des terres fertiles.<br />

Environ 65 pourc<strong>en</strong>t de la population dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />

directem<strong>en</strong>t de l’agriculture comme pr<strong>in</strong>cipal moy<strong>en</strong><br />

de subsistance, et 62 pourc<strong>en</strong>t souffr<strong>en</strong>t d’<strong>in</strong>sécurité<br />

alim<strong>en</strong>taire (plus de la moitié des d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires<br />

nationales sont importées).<br />

<strong>Haïti</strong> a souffert de l’<strong>in</strong>stabilité politique depuis les<br />

années 1990. En 2004, l’ONU a crée la Mission des<br />

<strong>Nations</strong> Unies pour la Stabilisation <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> (MINUSTAH),<br />

qui est parv<strong>en</strong>u à créer un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t plus stable,<br />

quoiqu’<strong>en</strong>core fragile.<br />

En août 2008, quatre ouragans se sont abattus sur<br />

<strong>Haïti</strong>, causant des pertes huma<strong>in</strong>es et des dommages<br />

matériels et économiques massifs. En octobre 2008,<br />

l’ONU (y compris le <strong>PNUE</strong>), la Banque Mondiale, le gouvernem<strong>en</strong>t<br />

<strong>Haïti</strong><strong>en</strong> et d’autres part<strong>en</strong>aires ont <strong>en</strong>trepris<br />

une évaluation des beso<strong>in</strong>s post-catastrophe, suivi<br />

d’un appel de fonds. Environ 200 millions de dollars<br />

ont été récoltés, pour f<strong>in</strong>ancer les activités des deux<br />

années suivantes.<br />

Un important dispositif national de l’ONU était déjà <strong>en</strong><br />

place <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> <strong>en</strong> janvier 2010, c<strong>en</strong>tré pr<strong>in</strong>cipalem<strong>en</strong>t<br />

sur les secours humanitaires après la catastrophe<br />

naturelle, l’<strong>in</strong>sécurité alim<strong>en</strong>taire chronique, et les services<br />

sociaux de base tels que l’eau, l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t<br />

et les so<strong>in</strong>s médicaux d’urg<strong>en</strong>ce.<br />

Dans le doma<strong>in</strong>e du développem<strong>en</strong>t, le cadre de<br />

coopération pour la période 2009-2011 a été déf<strong>in</strong>i<br />

dans le Plan Cadre des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Aide au<br />

Développem<strong>en</strong>t (UNDAF), signé <strong>en</strong>tre le gouvernem<strong>en</strong>t<br />

<strong>Haïti</strong><strong>en</strong> et l’ONU <strong>en</strong> décembre 2008. Une grande<br />

partie des travaux de développem<strong>en</strong>t prévus avai<strong>en</strong>t<br />

déjà été retardée ou modifiée suite aux ouragans<br />

de 2008.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

5


Ce paysage rural à Jacmel illustre bi<strong>en</strong> l’<strong>en</strong>vergure des problèmes de déforestation et de d’érosion <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />

Table 1. <strong>Haïti</strong> – Statistiques Environnem<strong>en</strong>tales Clés (décembre 2010)<br />

Sylviculture<br />

Pourc<strong>en</strong>tage de l’ét<strong>en</strong>due forestière orig<strong>in</strong>elle restante: mo<strong>in</strong>s de 1%.<br />

Et<strong>en</strong>due totale actuelle des forêts (tous types de forêts confondues) 1,5-2,6%.<br />

Taux de déforestation actuel: non connu, mais visiblem<strong>en</strong>t très élevé.<br />

Pourc<strong>en</strong>tage de l’énergie de cuisson prov<strong>en</strong>ant de bois de feu et charbon de bois: 70%<br />

Biodiversité et espaces protégés<br />

Aires protégées (pourc<strong>en</strong>tage du territoire): <strong>en</strong>tre 0 et 0,35%.<br />

Un site dans le Massif La Hotte abrite l’<strong>in</strong>tégralité de la population de 13 espèces <strong>en</strong> voie de disparition, plus qu’aucun<br />

autre site unique dans le monde.<br />

50 espèces de gr<strong>en</strong>ouilles prés<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, 46 sont <strong>en</strong> voie de disparition.<br />

Sols et érosion<br />

Bi<strong>en</strong> que 63% du territoire ait une <strong>in</strong>cl<strong>in</strong>aison du sol de plus de 20%, plus de 58% est cultivé.<br />

Des 30 bass<strong>in</strong>s fluviaux majeurs du pays, 25 sont sévèrem<strong>en</strong>t érodés.<br />

Environ 36,6 millions de tonnes de terre sont perdues chaque année à cause de l’érosion.<br />

6% des terres ont subi une érosion irréversible.<br />

Pollution de l’eau douce<br />

50% de la population rurale et 33% de la population urba<strong>in</strong>e n’ont pas accès à une source d’eau propre.<br />

84% de la population rurale et 62% de la population urba<strong>in</strong>e n’ont pas accès à des <strong>in</strong>frastructures sanitaires améliorées.<br />

Environnem<strong>en</strong>t côtier et mar<strong>in</strong><br />

<strong>Haïti</strong> possède 1 535 km de côtes et un massif côtier sous-mar<strong>in</strong> de 5 000 km2.<br />

<strong>Le</strong>s mangroves, les algues mar<strong>in</strong>es et les massifs de coraux subiss<strong>en</strong>t les effets de la surexploitation des ressources, la pollution terrestre<br />

et la sédim<strong>en</strong>tation qui débouch<strong>en</strong>t dans la mer, l’<strong>in</strong>vasion et la destruction des habitats mar<strong>in</strong>s par l’homme.<br />

6 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> travaille depuis de nombreuses années<br />

avec le gouvernem<strong>en</strong>t <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>, et a établi une base<br />

à Port-au-Pr<strong>in</strong>ce <strong>en</strong> 2008. Suite aux ouragans de<br />

2008, le <strong>PNUE</strong> a participé à l’évaluation des beso<strong>in</strong>s<br />

post-catastrophe (PDNA) et a mobilisé une petite<br />

équipe perman<strong>en</strong>te. <strong>Le</strong> programme national du<br />

<strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, <strong>en</strong> tant qu’unité à part <strong>en</strong>tière, a été<br />

mis <strong>en</strong> place au cours du premier trimestre 2009. La<br />

réhabilitation des écosystèmes les plus dégradés et<br />

le souti<strong>en</strong> au développem<strong>en</strong>t durable sont les piliers<br />

de ce programme.<br />

En 2009, les activités ont été c<strong>en</strong>trées sur la mise <strong>en</strong><br />

place du programme national. Des études prélim<strong>in</strong>aires<br />

ont <strong>in</strong>diqué qu’une approche classique basée<br />

sur des projets à court et moy<strong>en</strong> terme n’était pas<br />

adaptée <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>. C’est pourquoi des <strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts<br />

supplém<strong>en</strong>taires ont été effectués af<strong>in</strong> de développer<br />

un modèle différ<strong>en</strong>t, une <strong>in</strong>itiative à long terme<br />

et à échelle nationale. L’Initiative Régénération <strong>Haïti</strong><br />

(IRH) est née dans ce contexte. <strong>Le</strong>s consultations ont<br />

comm<strong>en</strong>cé au 1er janvier 2010, avant que l’<strong>in</strong>itiative<br />

ne soit officiellem<strong>en</strong>t lancée.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> possède <strong>en</strong>core une petite équipe <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />

Etant donné que le f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t du programme<br />

national est rattaché à des projets <strong>in</strong>dividuels, les<br />

effectifs du personnel, des consultants et des visiteurs<br />

vari<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>suellem<strong>en</strong>t. Au 1er janvier 2010, l’équipe<br />

était composée d’un employé <strong>in</strong>ternational perman<strong>en</strong>t,<br />

de deux à quatre employés <strong>in</strong>ternationaux <strong>en</strong><br />

visite, et de six nouveaux employés locaux <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>s<br />

récemm<strong>en</strong>t recrutés.<br />

L’équipe du <strong>PNUE</strong> à la base logistique de la Mission des <strong>Nations</strong> Unies pour la Stabilisation <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />

(MINUSTAH), <strong>en</strong> octobre 2010<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

7


File d’att<strong>en</strong>te pour la distribution de nourriture, devant les ru<strong>in</strong>es du palais présid<strong>en</strong>tiel<br />

Avant le séisme de 2010, le <strong>PNUE</strong> avait un bureau<br />

à Pétionville, dans les <strong>en</strong>virons de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce. <strong>Le</strong><br />

bureau a été déplacé dans un site temporaire suite<br />

au séisme, et sera relocalisé dans un site perman<strong>en</strong>t<br />

au cours de l’année 2011.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> agit <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> par le biais de part<strong>en</strong>ariats, et<br />

c’est pourquoi la véritable portée et l’impact de<br />

sa prés<strong>en</strong>ce ne peuv<strong>en</strong>t être appréh<strong>en</strong>dés que si<br />

l’on évalue les efforts de ces nombreux part<strong>en</strong>aires<br />

(prés<strong>en</strong>tés pp.35-36).<br />

8 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


<strong>United</strong> States The Bahamas<br />

Carte d’<strong>Haïti</strong> montrant l’épic<strong>en</strong>tre et l’<strong>in</strong>t<strong>en</strong>sité du séisme<br />

Turks & Caicos Is.<br />

Dom<strong>in</strong>ican Republic<br />

<strong>United</strong> States Cuba<br />

The Bahamas<br />

Puerto Rico<br />

Cayman Is.<br />

Anguilla<br />

Turks & Caicos Is.<br />

Antigua &<br />

Jamaica<br />

Barbuda<br />

<strong>Haiti</strong><br />

Dom<strong>in</strong>ican Republic<br />

Cuba<br />

Puerto Rico<br />

Nicaragua<br />

Guadeloupe St. Lucia<br />

Cayman Is.<br />

Anguilla<br />

Aruba Mart<strong>in</strong>ique Antigua &<br />

Jamaica<br />

Barbuda Tr<strong>in</strong>idad<br />

<strong>Haiti</strong><br />

Gr<strong>en</strong>ada<br />

& Tobago<br />

A t l a n t i c O c e a n<br />

A t l a n t i c O c e a n<br />

I<br />

I<br />

Nicaragua<br />

Panama<br />

Panama<br />

Colombia<br />

Colombia<br />

V<strong>en</strong>ezuela Guadeloupe<br />

Aruba Mart<strong>in</strong>ique<br />

Gr<strong>en</strong>ada<br />

V<strong>en</strong>ezuela<br />

St. Lucia<br />

Guyana<br />

Tr<strong>in</strong>idad<br />

& Tobago<br />

Guyana<br />

Port-de-Paix<br />

r<br />

Port-de-Paix<br />

r<br />

Cap <strong>Haiti</strong><strong>en</strong><br />

r<br />

Cap <strong>Haiti</strong><strong>en</strong><br />

r<br />

Fort-Liberté<br />

Fort-Liberté<br />

Gonaives<br />

Gonaives<br />

H<strong>in</strong>che<br />

R<br />

H<strong>in</strong>che<br />

R<br />

ivière de l'Artibonite<br />

ivière de l'Artibonite<br />

r<br />

Jérémie<br />

r<br />

Jérémie<br />

Miragoâne<br />

Miragoâne<br />

Léogâne<br />

Léogâne<br />

rPORT AU PRINCE<br />

rPORT AU PRINCE<br />

r<br />

r<br />

<strong>Le</strong>s Cayes<br />

<strong>Le</strong>s Cayes<br />

Jacmel<br />

r<br />

Jacmel<br />

r<br />

C a r i b b e a n S e a<br />

C a r i b b e a n S e a<br />

Kilometres<br />

Earthquake Int<strong>en</strong>sity Map 0 20 40<br />

Kilometres<br />

60 80 100<br />

Earthquake Int<strong>en</strong>sity Map 0 20 40 60 80 100<br />

International boundary Earthquake Int<strong>en</strong>sity<br />

International boundary (MMI: Earthquake Modified Int<strong>en</strong>sity Mercalli<br />

Datum: WGS 84<br />

Departm<strong>en</strong>tal boundary<br />

Datum: UTM Zone (MMI: Modified Mercalli<br />

WGS 18N<br />

Int<strong>en</strong>sity Scale).<br />

84<br />

Departm<strong>en</strong>tal boundary<br />

UTM Zone 18N<br />

!^ Capital<br />

Int<strong>en</strong>sity Scale). 1<br />

!^ Capital<br />

1<br />

!P 2<br />

Sources:<br />

Departm<strong>en</strong>tal capital<br />

!P 2<br />

MINUSTAH Sources:<br />

Departm<strong>en</strong>tal capital<br />

3<br />

!(<br />

Town, Village<br />

UN Cartographic MINUSTAH Section<br />

3<br />

!(<br />

Town, Village<br />

4<br />

UN Cartographic MMI: USGSSection<br />

r Airport<br />

4<br />

MMI: USGS<br />

Airport<br />

5<br />

5<br />

The boundaries and names shown and the designations used on this map do not imply official <strong>en</strong>dorsem<strong>en</strong>t by the <strong>United</strong> <strong>Nations</strong>.<br />

The boundaries and names shown and the designations used on this map do not imply official <strong>en</strong>dorsem<strong>en</strong>t by the <strong>United</strong> <strong>Nations</strong>.<br />

UNEP - 2011<br />

UNEP 2011<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

9


<strong>Le</strong> Séisme du 12 janvier<br />

A 16h53 heure locale, le 12 janvier 2010, un puissant<br />

séisme d’une magnitude de 7,0 sur l’échelle de<br />

Richter a frappé <strong>Haïti</strong>. L’épic<strong>en</strong>tre se trouvait dans la<br />

ville d<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t peuplée de Léogâne, située à 56<br />

km au sud-ouest de la capitale Port-au-Pr<strong>in</strong>ce. C’était<br />

le plus fort séisme à avoir frappé <strong>Haïti</strong> depuis deux<br />

siècles, et parmi le plus fort à avoir jamais frappé<br />

les Caraïbes. Parmi les répliques subies par la suite<br />

p<strong>en</strong>dant plusieurs sema<strong>in</strong>es, plus de 16 ont été d’une<br />

magnitude de 5,0 ou plus.<br />

<strong>Le</strong> séisme a dévasté Port-au-Pr<strong>in</strong>ce, Léogâne et<br />

d’autres villes, surtout dans le sud, dont Miragoâne<br />

and Jacmel. Habitations, bureaux, et commerces<br />

ont été détruits. <strong>Le</strong> palais présid<strong>en</strong>tiel, le parlem<strong>en</strong>t,<br />

la cour de justice a<strong>in</strong>si que la plupart des bâtim<strong>en</strong>ts<br />

adm<strong>in</strong>istratifs publiques ont été sévèrem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>dommagés. Dans la région de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce et<br />

dans le sud d’<strong>Haïti</strong>, on estime que 105 000 maisons<br />

se sont effondrées et que plus de 188 300 autres<br />

ont été <strong>en</strong>dommagées. De nombreux hôpitaux,<br />

écoles, tribunaux, postes de police et prisons ont<br />

égalem<strong>en</strong>t été détruits, tandis que les terres et les<br />

récoltes dans les zones rurales ont été sévèrem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>dommagées. <strong>Le</strong>s sédim<strong>en</strong>ts et les débris qui se<br />

sont déversés dans les zones côtières ont causé la<br />

fermeture de plusieurs ports et ont eu un impact<br />

néfaste sur la pêche.<br />

Plus de 222 000 personnes sont mortes et plus de 300<br />

000 ont été blessées. Au total, 2,3 millions <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>s<br />

ont été déplacés et près de 1,5 million ont été logés<br />

dans des abris temporaires. <strong>Le</strong>s capacités du pays<br />

à gérer cette catastrophe ont été dramatiquem<strong>en</strong>t<br />

réduites par la mort de nombreux membres clés du<br />

gouvernem<strong>en</strong>t et de l’adm<strong>in</strong>istration et par la destruction<br />

de l’<strong>in</strong>frastructure gouvernem<strong>en</strong>tale. Au se<strong>in</strong> de<br />

l’ONU, le séisme a fait 102 victimes, ce qui représ<strong>en</strong>te<br />

la perte la plus élevée de l’histoire de l’organisation.<br />

<strong>Le</strong> personnel du <strong>PNUE</strong> a eu de la chance <strong>en</strong> ce qui<br />

concerne l’impact direct du séisme. L’équipe <strong>en</strong>tière<br />

a<strong>in</strong>si que plusieurs visiteurs étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tra<strong>in</strong> de travailler<br />

à l’<strong>in</strong>térieur dans les bureaux au mom<strong>en</strong>t du séisme,<br />

mais tous s’<strong>en</strong> sont sortis sans blessures graves. <strong>Le</strong><br />

bureau a été détruit mais les murs ont t<strong>en</strong>u bon, ce<br />

qui a permis de récupérer par la suite la plupart de<br />

l’équipem<strong>en</strong>t. Tous les membres <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>s du personnel<br />

avai<strong>en</strong>t des membres de leur famille blessés ou dont<br />

le domicile avait été détruit. P<strong>en</strong>dant les sema<strong>in</strong>es qui<br />

ont suivi le séisme, tout le personnel a dormi dans des<br />

voitures ou dans des abris temporaires portables.<br />

<strong>Le</strong> séisme de janvier 2010 a détruit les bureaux du <strong>PNUE</strong> à Port-au-Pr<strong>in</strong>ce, <strong>Haïti</strong><br />

10 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


“<strong>Le</strong> Séisme du 12 janvier a<br />

marqué un contretemps sérieux<br />

aux efforts <strong>en</strong>trepris par <strong>Haïti</strong><br />

pour corriger des années de<br />

dégradation <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale<br />

af<strong>in</strong> de surmonter la pauvreté et<br />

se mettre sur la voie d’un av<strong>en</strong>ir<br />

plus durable. La tragédie a aussi<br />

vivem<strong>en</strong>t souligné le fait que<br />

des écosystèmes dégradés,<br />

<strong>en</strong> particuliers les forêts et<br />

les ressources <strong>en</strong> eau douce,<br />

augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t dramatiquem<strong>en</strong>t<br />

la vulnérabilité des personnes,<br />

de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et de<br />

l’économie.<br />

L’objectif du <strong>PNUE</strong> est de<br />

r<strong>en</strong>forcer la capacité du peuple<br />

<strong>Haïti</strong><strong>en</strong> de manière à réduire sa vulnérabilité aux chocs futurs. En part<strong>en</strong>ariat avec le gouvernem<strong>en</strong>t, les<br />

communautés, des ag<strong>en</strong>ces de l’ONU et d’autres part<strong>en</strong>aires, nous <strong>in</strong>t<strong>en</strong>sifions les efforts pour restaurer les<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts terrestres et mar<strong>in</strong>s, tout ceci dans le cadre d’une transition plus vaste vers une économie verte<br />

à faible empre<strong>in</strong>te carbone, à haute efficacité <strong>en</strong> matière de ressources, et créatrice d’emplois.”<br />

Achim Ste<strong>in</strong>er<br />

Secrétaire Général Adjo<strong>in</strong>t de l’ONU<br />

Directeur Exécutif du Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Environnem<strong>en</strong>t<br />

“L’année 2010 restera gravée<br />

dans les mémoires comme l’une<br />

des plus difficiles jamais <strong>en</strong>durée<br />

par <strong>Haïti</strong>. Nous avons subi les<br />

impacts dévastateurs d’une<br />

catastrophe naturelle majeure.<br />

Cette sombre période n’a fait que<br />

r<strong>en</strong>forcer la m<strong>en</strong>ace que pos<strong>en</strong>t<br />

les problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

au redressem<strong>en</strong>t et à la<br />

reconstruction du pays.<br />

Nous devons changer la<br />

façon dont nous faisons les<br />

choses, <strong>en</strong> adoptant une<br />

approche plus stratégique<br />

et structurée, permettant<br />

d’augm<strong>en</strong>ter la résili<strong>en</strong>ce de<br />

notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et de<br />

notre peuple, af<strong>in</strong> d’éviter d’augm<strong>en</strong>ter d’avantage la vulnérabilité de <strong>Haïti</strong>.<br />

Dans ce contexte, nous att<strong>en</strong>dons beaucoup de notre part<strong>en</strong>ariat avec le <strong>PNUE</strong>, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne<br />

le développem<strong>en</strong>t d’<strong>in</strong>itiatives liées à la gestion <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale transfrontalière, à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t mar<strong>in</strong>, et<br />

à la gouvernance <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, <strong>en</strong>tre autres. L’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t du <strong>PNUE</strong> nous permet de nous tourner vers<br />

l’av<strong>en</strong>ir avec un optimisme r<strong>en</strong>ouvelé.”<br />

Jean Marie Claude Germa<strong>in</strong><br />

M<strong>in</strong>istre de l’Environnem<strong>en</strong>t<br />

Port-au-Pr<strong>in</strong>ce, <strong>Haïti</strong><br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

11


P<strong>en</strong>dant la période de secours d’urg<strong>en</strong>ce, l’un des plus grands problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

a été le manque d’abris et d’<strong>in</strong>frastructures sanitaires<br />

La Période de Secours d’Urg<strong>en</strong>ce<br />

Il n’existe aucune déf<strong>in</strong>ition précise de la période de<br />

réponse d’urg<strong>en</strong>ce suite au séisme. <strong>Le</strong> chaos du 12<br />

janvier a progressivem<strong>en</strong>t été remplacé par l’ordre, et<br />

les activités sont passées des fouilles et du traitem<strong>en</strong>t<br />

médical d’urg<strong>en</strong>ce à des activités de secours plus<br />

régulières. On considère que la période d’urg<strong>en</strong>ce<br />

extrême s’est déroulée du 12 au 30 janvier.<br />

L’ONU et ses part<strong>en</strong>aires avai<strong>en</strong>t déjà comm<strong>en</strong>cé à<br />

mobiliser l’aide <strong>in</strong>ternationale d’urg<strong>en</strong>ce au soir du<br />

12 janvier, et le personnel sur place a comm<strong>en</strong>cé les<br />

efforts de secours <strong>en</strong> se conc<strong>en</strong>trant sur les recherches<br />

de g<strong>en</strong>s piégés dans les bâtim<strong>en</strong>ts écroulés et l’apport<br />

de so<strong>in</strong>s médicaux d’urg<strong>en</strong>ce. <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> s’est jo<strong>in</strong>t à<br />

ces efforts au se<strong>in</strong> de l’équipe nationale c<strong>en</strong>trale de<br />

l’ONU <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />

<strong>Le</strong> 13 janvier, <strong>en</strong> coord<strong>in</strong>ation avec toutes les autres<br />

ag<strong>en</strong>ces de l’ONU, le <strong>PNUE</strong> a évacué le complexe<br />

c<strong>en</strong>tral de l’ONU <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> à Pétionville, et s’est <strong>in</strong>stallé<br />

à la base logistique de la MINUSTAH à l’aéroport de<br />

Port-au-Pr<strong>in</strong>ce. C’est là que l’équipe a comm<strong>en</strong>cé à<br />

planifier son rôle dans les efforts de secours. <strong>Le</strong>s visiteurs<br />

<strong>in</strong>ternationaux ont été évacués vers les Etats-Unis, tandis<br />

que tous les membres <strong>in</strong>ternationaux du personnel sont<br />

restés à leur poste et les membres locaux du personnel<br />

se sont remobilisés petit à petit, tout <strong>en</strong> ayant à gérer<br />

leurs problèmes familiaux personnels. Un expert est<br />

arrivé de G<strong>en</strong>ève (Suisse) à la mi-janvier.<br />

<strong>Le</strong>s activités pr<strong>in</strong>cipales du <strong>PNUE</strong> p<strong>en</strong>dant la période du<br />

13 janvier à f<strong>in</strong> février ont été la remobilisation générale,<br />

a<strong>in</strong>si que deux activités sout<strong>en</strong>ant les efforts plus vastes<br />

de l’ONU : l’<strong>in</strong>spection de bâtim<strong>en</strong>ts et l’évaluation des<br />

risques sismiques d’une part, et la conduite d’une Evaluation<br />

Environnem<strong>en</strong>tale Rapide d’autre part. Chacune<br />

de ces activités est décrite séparém<strong>en</strong>t dans les études<br />

de cas cont<strong>en</strong>ues dans ce rapport.<br />

L’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eau, <strong>en</strong> nourriture et <strong>en</strong> abris<br />

conv<strong>en</strong>ables p<strong>en</strong>dant les premières sema<strong>in</strong>es a été<br />

réellem<strong>en</strong>t problématique pour tous, y compris pour le<br />

personnel de l’ONU et l’équipe du <strong>PNUE</strong>. Il faut remercier<br />

le personnel de la MINUSTAH pour son aide <strong>in</strong>estimable,<br />

notamm<strong>en</strong>t pour avoir accueilli de nombreuses personnes<br />

dans leur base logistique.<br />

La remobilisation totale de l’équipe du <strong>PNUE</strong> a mis<br />

<strong>en</strong>viron trois sema<strong>in</strong>es, bi<strong>en</strong> que l’équipe ait déjà été<br />

<strong>en</strong> partie opérationnelle dès le 15 janvier.<br />

12 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


Cal<strong>en</strong>drier des événem<strong>en</strong>ts<br />

<strong>en</strong> 2010<br />

<strong>Haïti</strong> se souvi<strong>en</strong>dra à jamais de l’année 2010<br />

comme l’année du séisme. Cep<strong>en</strong>dant, d’autres<br />

événem<strong>en</strong>ts majeurs ont égalem<strong>en</strong>t marqués cette<br />

année. En octobre, les premiers cas de choléra ont<br />

été diagnostiqués dans les hauteurs de la rivière<br />

Artibonite. <strong>Le</strong>s sources d’eau non protégées et les<br />

mauvaises conditions sanitaires ont contribué à la<br />

propagation rapide de l’épidémie, qui aavait fait<br />

plus de 4 000 morts et 150 000 malades à la f<strong>in</strong><br />

de l’année.<br />

Ensuite, le 5 novembre, l’ouragan Tomas s’est abattu<br />

sur la partie ouest d’<strong>Haïti</strong>, provoquant des pluies<br />

torr<strong>en</strong>tielles et des v<strong>en</strong>ts atteignant les 130km/h.<br />

L’ouragan a dévasté une partie de la région ouest,<br />

et des milliers de personnes ont été évacuées. Plus<br />

de 12 200 personnes ont dû trouver refuge dans des<br />

abris temporaires. <strong>Le</strong>s efforts de planification et de<br />

secours du Gouvernem<strong>en</strong>t <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec l’ONU et la communauté humanitaire <strong>in</strong>ternationale,<br />

a permis de limiter l’impact de l’ouragan.<br />

Un événem<strong>en</strong>t d’ordre différ<strong>en</strong>t, mais lui aussi prés<strong>en</strong>tant<br />

de gros défis, a été l’élection présid<strong>en</strong>tielle t<strong>en</strong>ue<br />

cette année. Ces événem<strong>en</strong>ts sont résumés dans le<br />

tableau ci-dessous.<br />

Table 2. Récapitulatif des événem<strong>en</strong>ts surv<strong>en</strong>us <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> <strong>en</strong> 2010<br />

12 janvier – 16h53– Séisme : magnitude de 7,0 sur l’échelle de Richter, durée de 53 secondes, épic<strong>en</strong>tre situé près de Léogâne. Plus de<br />

100 000 personnes sont tuées et plus de 200 000 blessées. La plupart des m<strong>in</strong>istères et des bureaux de l’ONU sont détruits ou sévèrem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>dommagés. <strong>Le</strong>s efforts improvisés de recherche et de sauvetage dur<strong>en</strong>t toute la nuit.<br />

15 janvier – <strong>Le</strong> premier appel à l’aide <strong>in</strong>ternational (flash appeal) est émis (revu <strong>en</strong> février, juillet et décembre).<br />

13 janvier – Pratiquem<strong>en</strong>t toutes les ag<strong>en</strong>ces de l’ONU évacu<strong>en</strong>t leurs bureaux et sont relocalisées à la base logistique de MINUSTAH<br />

à l’aéroport de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce. Cette base devi<strong>en</strong>t le nouveau quartier général et le c<strong>en</strong>tre névralgique des efforts de secours. <strong>Le</strong>s<br />

premières équipes de secours arriv<strong>en</strong>t par avion. L’<strong>in</strong>spection des bâtim<strong>en</strong>ts comm<strong>en</strong>ce af<strong>in</strong> de permettre à certa<strong>in</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts d’être<br />

réhabilités dans la mesure du possible.<br />

14-30 janvier – <strong>Le</strong>s efforts sont conc<strong>en</strong>trés sur les opérations de secours, les traitem<strong>en</strong>ts médicaux d’urg<strong>en</strong>ce, et l’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

eau. Beaucoup meur<strong>en</strong>t de blessures subies le 12 janvier. De nombreuses répliques secou<strong>en</strong>t le pays, et la population <strong>en</strong>tière dort dehors.<br />

Evacuation d’une grande partie du personnel <strong>in</strong>ternational et arrivée massive et chaotique de c<strong>en</strong>ta<strong>in</strong>es d’organisations d’aide <strong>in</strong>ternationale.<br />

<strong>Le</strong> port est hors d’état de fonctionnem<strong>en</strong>t et l’aéroport est paralysé. <strong>Le</strong>s Etats-Unis fourniss<strong>en</strong>t une assistance militaire de taille. D’importants<br />

mouvem<strong>en</strong>ts de population hors de la région de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce ont lieu.<br />

février – <strong>Le</strong>s efforts se conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t sur les secours humanitaires: abris, eau et nourriture. Plus de deux millions de personnes sont déplacées.<br />

Une évaluation détaillée des impacts du séisme est <strong>en</strong> cours. L’évaluation et la planification pour les beso<strong>in</strong>s <strong>in</strong>itiaux <strong>en</strong> matière<br />

de redressem<strong>en</strong>t et de reconstruction comm<strong>en</strong>ce.<br />

3 mars – Premières fortes précipitations marquant le début de la saison des pluies.<br />

15-16 mars – Lancem<strong>en</strong>t du Plan d’Action pour le Recouvrem<strong>en</strong>t et le Développem<strong>en</strong>t National (PARD) à Sa<strong>in</strong>t Dom<strong>in</strong>gue, <strong>en</strong> République<br />

Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e.<br />

31 mars – Grande confér<strong>en</strong>ce de donateurs à New York. Publication du PARD.<br />

1-2 ju<strong>in</strong> – Deuxième confér<strong>en</strong>ce de donateurs à Punta Cana, <strong>en</strong> République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e. <strong>Le</strong>s promesses de dons dépass<strong>en</strong>t les 7 milliards<br />

de dollars.<br />

29 ju<strong>in</strong> – Des élections présid<strong>en</strong>tielles <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> sont annoncées.<br />

17 octobre – Epidémie majeure de diarrhée <strong>en</strong> Artibonite.<br />

21 octobre – L’épidémie de diarrhée <strong>en</strong> Artibonite se révèle être une épidémie de choléra.<br />

22 octobre – <strong>Le</strong> choléra fait 194 victimes, 2 364 personnes sont hospitalisées. L’épidémie s’ét<strong>en</strong>d petit à petit aux autres départem<strong>en</strong>ts.<br />

24 septembre – Une tempête brève mais <strong>in</strong>t<strong>en</strong>se s’abat sur Port-au-Pr<strong>in</strong>ce, causant d’importantes <strong>in</strong>ondations et des dommages aux<br />

camps de personnes déplacées.<br />

27 octobre – Début des campagnes électorales pour les élections présid<strong>en</strong>tielles.<br />

1 novembre – Un ouragan est détecté au large de la côte sud-ouest d’<strong>Haïti</strong>.<br />

5 & 6 novembre – L’Ouragan Tomas (v<strong>en</strong>ts allant jusqu’à 130 km/h) touche l’extrémité ouest de la Pén<strong>in</strong>sule Sud, causant des <strong>in</strong>ondations<br />

localisées et <strong>en</strong>dommageant les récoltes.<br />

28 novembre – Elections présid<strong>en</strong>tielles, sénatoriales et parlem<strong>en</strong>taires. La situation reste calme dans l’<strong>en</strong>semble, malgré des éclats de<br />

viol<strong>en</strong>ce localisés.<br />

29 novembre-6 décembre – <strong>Le</strong>s manifestations cont<strong>in</strong>u<strong>en</strong>t alors que l’on att<strong>en</strong>d la f<strong>in</strong> du décompte des votes.<br />

7 décembre – <strong>Le</strong>s résultats prélim<strong>in</strong>aires des élections sont annoncés, plongeant le pays dans l’<strong>in</strong>stabilité et m<strong>en</strong>ant à la mise <strong>en</strong> place<br />

de restrictions sur la liberté de mouvem<strong>en</strong>t de la population.<br />

18 décembre – L’épidémie de choléra est responsable de 2 535 morts et de 58 190 hospitalisations.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

13


<strong>Le</strong> quartier des affaires de<br />

Port-au-Pr<strong>in</strong>ce dévasté par le séisme<br />

Etude de cas 1. Inspection d’urg<strong>en</strong>ce des bâtim<strong>en</strong>ts et évaluations sismique<br />

Par Andrew Morton, Coord<strong>in</strong>ateur du Programme du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />

<strong>Le</strong> séisme a détruit ou <strong>en</strong>dommagé plus de 300 000 bâtim<strong>en</strong>ts. Aussi important que ce chiffre puisse paraître, cela<br />

signifie néanmo<strong>in</strong>s qu’<strong>en</strong>viron 60 pourc<strong>en</strong>t des bâtim<strong>en</strong>ts dans la zone touchée par le séisme sont restés debout.<br />

<strong>Le</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts dont tout le monde avait si grand beso<strong>in</strong> n’étai<strong>en</strong>t pas sûrs à cause de leur mauvais état et des<br />

nombreuses répliques qui allai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core toucher le pays. En effet, celles-ci ont cont<strong>in</strong>ué à semer la destruction<br />

jusqu’<strong>en</strong> avril. D’autre part, <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce d’<strong>in</strong>spections par des experts, personne ne savait quels bâtim<strong>en</strong>ts étai<strong>en</strong>t<br />

sûrs, c’est pourquoi la population <strong>en</strong>tière est restée <strong>en</strong> dehors des bâtim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>dommagés. Enf<strong>in</strong>, la communauté<br />

sismologique <strong>in</strong>ternationale était divisée sur la question du risque que des séismes majeurs liés à celui du 12 janvier<br />

ai<strong>en</strong>t lieu dans les deux années à v<strong>en</strong>ir.<br />

Cette peur et cette <strong>in</strong>certitude ont eu des conséqu<strong>en</strong>ces sérieuses, parfois même mortelles : certa<strong>in</strong>s hôpitaux n’ont<br />

pas pu rouvrir, alors même que des blessés mourrai<strong>en</strong>t à leur porte, et des <strong>en</strong>trepôts remplis de nourriture n’ont pu<br />

être ouverts, limitant a<strong>in</strong>si sévèrem<strong>en</strong>t la capacité de l’ONU à répondre au désastre de manière efficace.<br />

En temps qu’<strong>in</strong>génieur <strong>en</strong> géologie ayant de l’expéri<strong>en</strong>ce dans la construction et la démolition de bâtim<strong>en</strong>ts, je me<br />

suis trouvé par hasard être l’un des deux seuls employés de l’ONU prés<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> au mom<strong>en</strong>t du séisme pouvant<br />

fournir des conseils sur les risques sismiques. Du 13 au 20 janvier, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec MINUSTAH et d’autres<br />

ag<strong>en</strong>ces de l’ONU, j’ai <strong>in</strong>specté plus de 50 bâtim<strong>en</strong>ts: hôpitaux, <strong>en</strong>trepôts de nourriture, bâtim<strong>en</strong>ts du gouvernem<strong>en</strong>t<br />

et de l’ONU, et habitations. Deux sema<strong>in</strong>es après le séisme, des <strong>in</strong>génieurs bénévoles et des consultants ont<br />

comm<strong>en</strong>cé à arriver <strong>en</strong> grand nombre, et ont pris la relève, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le M<strong>in</strong>istère des Travaux Publics.<br />

Ceci s’est développé <strong>en</strong> un programme d’<strong>in</strong>spection majeur, et la tâche de classification des bâtim<strong>en</strong>ts a f<strong>in</strong>alem<strong>en</strong>t<br />

été achevée au cours du deuxième trimestre 2010 ; les bâtim<strong>en</strong>ts ont été classés <strong>en</strong> trois catégories : OK (Vert), à<br />

réparer (Jaune), ou à démolir (Rouge).<br />

14 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


Supermarché effondré à Port-au-Pr<strong>in</strong>ce<br />

Etude de cas 1, suite<br />

La seconde partie du rôle <strong>in</strong>térimaire du <strong>PNUE</strong> a été plus technique, et mo<strong>in</strong>s un travail de terra<strong>in</strong>. Un grand nombre<br />

de sci<strong>en</strong>tifiques <strong>in</strong>ternationaux ont comm<strong>en</strong>cé à analyser le séisme immédiatem<strong>en</strong>t après le 12 janvier, et leurs<br />

résultats et conseils ont été d’une aide <strong>in</strong>estimable pour guider les actions de l’ONU et du gouvernem<strong>en</strong>t <strong>Haïti</strong><strong>en</strong><br />

dans les jours et sema<strong>in</strong>es qui ont suivi le séisme. Des décisions c<strong>en</strong>trales à propos de la stratégie future de l’ONU<br />

et du gouvernem<strong>en</strong>t devai<strong>en</strong>t êtres prises et la population avait beso<strong>in</strong> d’être t<strong>en</strong>ue au courant et rassurée, af<strong>in</strong> de<br />

permettre aux travaux de secours de poursuivre le plus efficacem<strong>en</strong>t possible.<br />

Etant donné que le travail d’évaluation des risques ne r<strong>en</strong>trait pas dans le mandat pr<strong>in</strong>cipal du <strong>PNUE</strong>, au cours du<br />

second trimestre 2010, la responsabilité de l’évaluation des bâtim<strong>en</strong>ts a été transférée au Bureau des <strong>Nations</strong> Unies<br />

pour les Services aux Projets (UNOPS), et celle de l’évaluation des risques sismiques a été transférée au Programme<br />

des <strong>Nations</strong> Unies pour le Développem<strong>en</strong>t (PNUD).<br />

Je ti<strong>en</strong>s à remercier tous les <strong>in</strong>génieurs et sci<strong>en</strong>tifiques bénévoles, <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> et à l’étranger, qui ont participé aux<br />

<strong>in</strong>spections de bâtim<strong>en</strong>ts et à l’évaluation des risques sismiques <strong>en</strong> 2010.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

15


L’Environnem<strong>en</strong>t dans les efforts de secours,<br />

relèvem<strong>en</strong>t et reconstruction<br />

<strong>Le</strong> coût estimé des dégâts du séisme s’élève à 7,8<br />

milliards de dollars, soit 121 pourc<strong>en</strong>t du PNB <strong>Haïti</strong><strong>en</strong><br />

<strong>en</strong> 2009. <strong>Le</strong> coût estimé des efforts de secours est de<br />

l’ordre de 2 milliards de dollars. A<strong>in</strong>si, les activités de<br />

secours, redressem<strong>en</strong>t et reconstruction représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>semble une part importante de l’économie <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>ne<br />

<strong>en</strong> 2010 et dans les mois et années à v<strong>en</strong>ir.<br />

Des activités de cette <strong>en</strong>vergure ont de sérieux<br />

impacts <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux, qui peuv<strong>en</strong>t à leur tour<br />

avoir un impact significatif sur le bi<strong>en</strong>-être prés<strong>en</strong>t<br />

et à v<strong>en</strong>ir de la population haïti<strong>en</strong>ne. Malheureusem<strong>en</strong>t,<br />

les questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales sont souv<strong>en</strong>t<br />

négligées dans les contextes post-catastrophe: les<br />

organisations ont d’autres priorités et les contra<strong>in</strong>tes<br />

qui préval<strong>en</strong>t lors de telles situations empêch<strong>en</strong>t<br />

l’adoption de solutions plus durables.<br />

<strong>Le</strong>s problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux liés au processus<br />

de secours, redressem<strong>en</strong>t et reconstruction du séisme<br />

avai<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>t été prés<strong>en</strong>tés dans l’Evaluation<br />

Environnem<strong>en</strong>tale Rapide m<strong>en</strong>ée par le <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong><br />

janvier. Malheureusem<strong>en</strong>t, la plupart des prévisions se<br />

sont avérées justes, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne<br />

les impacts néfastes observés dans les doma<strong>in</strong>es de<br />

la santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale et l’exploitation des ressources<br />

naturelles.<br />

<strong>Le</strong>s pr<strong>in</strong>cipaux problèmes de santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale<br />

sont:<br />

• Des difficultés à collecter et disposer des corps ;<br />

• Des difficultés à élim<strong>in</strong>er les déchets biomédicaux ;<br />

• L’élim<strong>in</strong>ation non-contrôlée et illégale de déchets<br />

solides ;<br />

• Des problèmes d’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t majeurs dans les<br />

camps de personnes déplacées, qui ont f<strong>in</strong>alem<strong>en</strong>t<br />

m<strong>en</strong>é à une épidémie de choléra p<strong>en</strong>dant<br />

les trois derniers mois de 2010 ;<br />

• <strong>Le</strong> manque de solutions adéquates pour l’élim<strong>in</strong>ation<br />

ou le traitem<strong>en</strong>t des déchets huma<strong>in</strong>s dans les camps<br />

de refugiés et les zones urba<strong>in</strong>es, qui ont <strong>en</strong>traîné<br />

l’amoncellem<strong>en</strong>t de déchets huma<strong>in</strong>s <strong>en</strong> ple<strong>in</strong> air à<br />

proximité de zones surpeuplées.<br />

<strong>Le</strong>s pr<strong>in</strong>cipaux problèmes lies à l’exploitation des ressources<br />

naturelles sont :<br />

• L’<strong>in</strong>t<strong>en</strong>sification de la déforestation pour le bois de<br />

construction et la production de charbon.<br />

• La destruction massive de la végétation dans les<br />

zones urba<strong>in</strong>es par la construction non-contrôlée de<br />

logem<strong>en</strong>ts par les personnes déplacées.<br />

• L’approbation et le f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t de nombreux<br />

projets de reconstruction <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce de réelles<br />

évaluations d’impacts <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux.<br />

L’Evaluation Environnem<strong>en</strong>tale Rapide m<strong>en</strong>ée par le <strong>PNUE</strong> a mis <strong>en</strong> avant les problèmes de gestion des<br />

déchets et d’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t, visibles ici dans un canal de Cité Soleil, à Port-au-Pr<strong>in</strong>ce<br />

16 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


Un site de déchets biomédicaux à Truitier, Port-au-Pr<strong>in</strong>ce<br />

Etude de cas 2. La gestion de déchets biomédicaux<br />

ParJean Elie Thys, Assistant pour le Mécanisme d’Assistance Technique (MAT)<br />

L’augm<strong>en</strong>tation rapide des déchets biomédicaux suite au séisme a été l’un des premiers impacts <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

de la catastrophe. Après quelques sema<strong>in</strong>es, le nombre d’<strong>in</strong>fections avai<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té et <strong>en</strong>traîné un volume important<br />

de bandages souillés et de matériel médical usagé, y compris des déchets piquants, coupants et tranchants (lames,<br />

aiguilles et ser<strong>in</strong>gues). L’<strong>in</strong>c<strong>in</strong>ération à ciel ouvert des différ<strong>en</strong>ts types de déchets a été la méthode la plus utilisée<br />

p<strong>en</strong>dant les premières sema<strong>in</strong>es. Ensuite, la majeure partie des déchets a été déversée dans des décharges sauvages<br />

sans tri préalable, ou dans la décharge de Truitier, le site officiel de la zone métropolita<strong>in</strong>e de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce.<br />

L’<strong>in</strong>c<strong>in</strong>ération des déchets dans les décharges a créé de sérieux problèmes de pollution <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale. En effet,<br />

les fumées émanant des décharges sont considérées comme hautem<strong>en</strong>t polluante et nocives pour la santé de la<br />

population.<br />

Af<strong>in</strong> de m<strong>in</strong>imiser les risques de pollution chimique et de contam<strong>in</strong>ation bactériologique, le <strong>PNUE</strong> et l’OMS se sont<br />

associés au SMCRS (Service Métropolita<strong>in</strong> de Collecte des Résidus Solides) dans la gestion des déchets hospitaliers<br />

suite au séisme. L’aide à la gestion des déchets médicaux a a<strong>in</strong>si été fournie <strong>en</strong> collaboration avec l’Ag<strong>en</strong>ce de<br />

Cont<strong>in</strong>g<strong>en</strong>ce Civile Suédoise (MSB).<br />

P<strong>en</strong>dant la phase d’urg<strong>en</strong>ce, un comité a été créé pour coordonner les travaux d’urg<strong>en</strong>ce et de gestion de la<br />

décharge de Truitier a<strong>in</strong>si que pour fournir des conseils et des recommandations sur le développem<strong>en</strong>t et l’optimisation<br />

dans le secteur de la gestion des déchets. Plus concrètem<strong>en</strong>t, deux nouvelles fosses ont été creusées à Truitier<br />

pour l’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t des déchets biomédicaux et des excrém<strong>en</strong>ts. Deux camions du SMCRS ont été assignés<br />

exclusivem<strong>en</strong>t à la collecte des déchets biomédicaux dans 25 hôpitaux et c<strong>en</strong>tres médicaux situés dans la zone<br />

métropolita<strong>in</strong>e de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce. Dans le cadre de cette coopération, le <strong>PNUE</strong> a fourni des matériels de sécurité<br />

au SMCRS, <strong>en</strong> vue de m<strong>in</strong>imiser les impacts sur la santé et la sécurité des travailleurs (bottes, salopettes, gants,<br />

casques, boites à déchets, sachets <strong>en</strong> plastique, lunettes de protection et masques).<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

17


L’approvisionn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eau potable a été id<strong>en</strong>tifié comme un autre défi <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal majeur <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>,<br />

comme l’illustre cet <strong>en</strong>fant récoltant de l’eau d’une source contam<strong>in</strong>ée<br />

L’approche et l’impact<br />

du <strong>PNUE</strong><br />

Etant donné que le <strong>PNUE</strong> était déjà prés<strong>en</strong>t sur le terra<strong>in</strong><br />

<strong>en</strong> janvier, il était bi<strong>en</strong> placé pour coordonner et<br />

supporter les aspects <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux des efforts<br />

de secours, de redressem<strong>en</strong>t et de reconstruction.<br />

Quatre approches générales ont été simultaném<strong>en</strong>t<br />

appliquées, avec un succès mitigé : la s<strong>en</strong>sibilisation et<br />

l’éducation, la coord<strong>in</strong>ation, l’assistance technique, et<br />

les actions pratiques.<br />

La campagne de s<strong>en</strong>sibilisation a été une tâche<br />

majeure. <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a publié et distribué une Evaluation<br />

Environnem<strong>en</strong>tale Rapide <strong>en</strong> janvier, suivie de Rapports<br />

de Progrès <strong>en</strong> avril et ju<strong>in</strong>. <strong>Le</strong> pr<strong>in</strong>cipal public visé était la<br />

communauté humanitaire, qui à l’époque compr<strong>en</strong>ait<br />

plus de 800 organisations actives. Ces rapports étai<strong>en</strong>t<br />

particulièrem<strong>en</strong>t novateurs <strong>en</strong> ce qu’ils évaluai<strong>en</strong>t et<br />

classai<strong>en</strong>t de manière claire la performance <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale<br />

des efforts de secours et de reconstruction.<br />

Etant donné que la performance a été d’une manière<br />

générale très mauvaise, les rapports étai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t<br />

très critiques.<br />

La coord<strong>in</strong>ation des activités dans le secteur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal<br />

est l’une des responsabilités pr<strong>in</strong>cipales du<br />

<strong>PNUE</strong>. <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> est l’acteur mondial c<strong>en</strong>tral pour la question<br />

transversale de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t au se<strong>in</strong> du Système<br />

des clusters Humanitaires du Comité Inter-Ag<strong>en</strong>ces des<br />

<strong>Nations</strong> Unies (UN-IASC), dont la mission est de r<strong>en</strong>forcer<br />

la capacité de réponse de l’<strong>en</strong>semble du système<br />

onusi<strong>en</strong> aux urg<strong>en</strong>ces humanitaires. C’est pourquoi le<br />

<strong>PNUE</strong> a mis <strong>en</strong> place <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> un certa<strong>in</strong> nombre de<br />

groupes de travail af<strong>in</strong> de coordonner les efforts à court<br />

et moy<strong>en</strong> termes. Ce travail a eu un succès mitigé.<br />

Certa<strong>in</strong>s groupes de travail très soudés, tels que ceux<br />

travaillant sur le biogaz et les fours améliorés, ont réussi à<br />

développer une approche cohér<strong>en</strong>te et, <strong>en</strong> décembre<br />

2010, cont<strong>in</strong>uai<strong>en</strong>t à bi<strong>en</strong> progresser (voir l’étude de cas<br />

page 23, « Biogaz : Vers le traitem<strong>en</strong>t sûr et durable des<br />

déchets huma<strong>in</strong>s » ; et page 27 « Fours améliorés à bois<br />

et à charbon »). D’autres, tels que le groupe travaillant<br />

sur la santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, ont souffert d’un manque<br />

de cont<strong>in</strong>uité, n’ayant pas réussi à attirer et ret<strong>en</strong>ir l’<strong>in</strong>térêt<br />

des organisations membres. Un problème général qui a<br />

été noté est l’ampleur même du défi de coord<strong>in</strong>ation, <strong>en</strong><br />

regard des ressources disponibles limitées, étant donné<br />

que le séisme a attiré des milliers de travailleurs <strong>in</strong>ternationaux<br />

et des c<strong>en</strong>ta<strong>in</strong>es de nouvelles organisations, qui<br />

ne se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t jamais toutes <strong>en</strong>sembles.<br />

18 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


L’assistance technique a été une des composantes<br />

c<strong>en</strong>trale du travail du <strong>PNUE</strong>. De janvier à décembre, le<br />

bureau du <strong>PNUE</strong> a accueilli des experts et a apporté<br />

son expertise technique à de nombreuses organisations<br />

humanitaires, dans les doma<strong>in</strong>es suivants: les risques<br />

à la santé huma<strong>in</strong>e liés à la pollution <strong>in</strong>dustrielle,<br />

la sélection de sites, l’évaluation des risques d’érosion<br />

et d’<strong>in</strong>ondation, la gestion des déchets solides,<br />

l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t, le dra<strong>in</strong>age, et le reboisem<strong>en</strong>t de<br />

certa<strong>in</strong>s sites. Ces travaux ont r<strong>en</strong>contré un succès très<br />

variable : dans les cas les plus difficiles, les organisations<br />

ont tout simplem<strong>en</strong>t ignoré les conseils du <strong>PNUE</strong>,<br />

tandis que dans les cas plus favorables les organisations<br />

ont d’elles-mêmes id<strong>en</strong>tifié les problèmes et ont<br />

développé leurs propres solutions (voir l’étude de cas<br />

page 20, « Projets Cash for work»)<br />

En février et <strong>en</strong> mars, le <strong>PNUE</strong> a m<strong>en</strong>é des actions<br />

pratiques dans un doma<strong>in</strong>e très spécialisé mais<br />

d’une grande importance : la gestion des déchets<br />

biomédicaux. Ces actions ont remporté un grand succès,<br />

du mo<strong>in</strong>s à court terme : les déchets médicaux<br />

issus de l’augm<strong>en</strong>tation souda<strong>in</strong>e des so<strong>in</strong>s médicaux<br />

ont été retirés de nombreux hôpitaux (voir l’étude de<br />

cas page 17 « Gestion des déchets biomédicaux »).<br />

Cep<strong>en</strong>dant, sur le long terme, le problème demeure,<br />

puisqu’<strong>Haïti</strong> ne dispose toujours pas de sites adéquats<br />

pour l’évacuation des déchets, et que les hôpitaux<br />

perman<strong>en</strong>ts qui ont résisté au séisme sont <strong>en</strong> très<br />

mauvais état.<br />

En septembre 2010, le <strong>PNUE</strong> a fait le bilan de ses efforts<br />

et son impact dans la composante <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale<br />

des opérations de secours, de relèvem<strong>en</strong>t et de<br />

reconstruction. Nous avons conclu que le <strong>PNUE</strong> aurait<br />

pu employer ses ressources de manière plus efficace<br />

et avoir un plus gros impact s’il n’avait pas été fre<strong>in</strong>é<br />

par plusieurs facteurs :<br />

• <strong>Le</strong> manque d’<strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts: les mesures<br />

générales visant à limiter les répercussions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />

du séisme, et les efforts du <strong>PNUE</strong><br />

<strong>en</strong> particulier, ont souffert d’un sérieux manque<br />

d’<strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts. Deux exceptions notables ont<br />

été le gouvernem<strong>en</strong>t irlandais, qui a f<strong>in</strong>ancé<br />

le <strong>PNUE</strong>, et le gouvernem<strong>en</strong>t américa<strong>in</strong>, qui a<br />

<strong>in</strong>vesti dans sa propre Evaluation Environnem<strong>en</strong>tale<br />

Rapide et a fait pression sur ses part<strong>en</strong>aires<br />

d’implém<strong>en</strong>tation pour qu’ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte<br />

des considérations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales dans leurs<br />

projets.<br />

• Un manque de préparation <strong>in</strong>stitutionnelle : <strong>Le</strong><br />

personnel de nombreuses organisations impliquées<br />

dans les efforts humanitaires se souciai<strong>en</strong>t<br />

réellem<strong>en</strong>t des questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales,<br />

et ont demandé conseil au <strong>PNUE</strong>. Cep<strong>en</strong>dant,<br />

ces personnes ont souv<strong>en</strong>t été <strong>in</strong>capables de<br />

catalyser des changem<strong>en</strong>ts dans leurs organisations<br />

respectives, du fait du manque de lignes de<br />

conduites claires et de compét<strong>en</strong>ces techniques<br />

à ce sujet, et de plans et budgets mal-déf<strong>in</strong>is. Une<br />

fois les opérations humanitaires comm<strong>en</strong>cées,<br />

ces organisations ont vite été débordées et les<br />

considérations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales ont soit été<br />

complètem<strong>en</strong>t ignorées, soit reléguées au second<br />

plan.<br />

• Un réel beso<strong>in</strong> de changem<strong>en</strong>t de modèle pour<br />

les programmes post-désastres. La relation concrète<br />

sur le terra<strong>in</strong> <strong>en</strong>tre l’assistance humanitaire<br />

et le redressem<strong>en</strong>t à court terme d’une part, et le<br />

développem<strong>en</strong>t à long terme de l’autre, doit être<br />

mieux déf<strong>in</strong>i dès le départ. Un des piliers d’une telle<br />

approche <strong>in</strong>tégrée doit être la focalisation sur les<br />

questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales. Cette focalisation<br />

existe déjà <strong>en</strong> théorie, étant <strong>in</strong>scrite dans la politique<br />

générale de l’ONU dans le cadre du Système<br />

Humanitaire Groupé du Comité Inter-Ag<strong>en</strong>ces<br />

des <strong>Nations</strong> Unies (UN-IASC). Cep<strong>en</strong>dant, ceci ne<br />

s’est pas traduit <strong>en</strong> effet sur le terra<strong>in</strong> dans le cas<br />

d’<strong>Haïti</strong>. <strong>Le</strong>s rares organisations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />

qui étai<strong>en</strong>t sur le terra<strong>in</strong> ont été contra<strong>in</strong>tes d’<strong>in</strong>vestir<br />

une part importante de leur temps <strong>en</strong> lobby<strong>in</strong>g af<strong>in</strong><br />

de faire des questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales une priorité,<br />

alors qu’elles aurai<strong>en</strong>t pu mieux employer ce<br />

temps à <strong>in</strong>terv<strong>en</strong>ir concrètem<strong>en</strong>t sur le terra<strong>in</strong>.<br />

Des employés du gouvernem<strong>en</strong>t participant à une<br />

formation du <strong>PNUE</strong> sur la gestion des déchets<br />

biomédicaux<br />

<strong>Le</strong>s expéri<strong>en</strong>ces du programme national du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong><br />

<strong>Haïti</strong> <strong>en</strong> 2010 ont été <strong>in</strong>corporées dans le plan de travail<br />

et la stratégie établis pour 2011. Cep<strong>en</strong>dant, ces leçons<br />

doiv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t êtres prises <strong>en</strong> compte à l’échelle<br />

globale, à la fois au se<strong>in</strong> du <strong>PNUE</strong> et dans l’<strong>en</strong>semble<br />

de la communauté humanitaire.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

19


Des membres de l’Associations de Femmes de Carrefour<br />

Labranle/ Gonaïves – Projets Arg<strong>en</strong>t contre Travail, juillet 2010<br />

© PAM<br />

Etude de cas 3. Projets Cash for Work (« Arg<strong>en</strong>t contre Travail»)<br />

Par Patrick Nicolas, Assistant pour le Mécanisme d’Assistance Technique (MAT)<br />

<strong>Le</strong> Programme Alim<strong>en</strong>taire Mondial (PAM) f<strong>in</strong>ance un certa<strong>in</strong> nombre de projets visant à créer des emplois à court terme<br />

af<strong>in</strong> de permettre aux familles touchées par le séisme de gagner suffisamm<strong>en</strong>t d’arg<strong>en</strong>t pour se nourrir. Ces projets<br />

vis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> particulier les familles monopar<strong>en</strong>tales, les familles déplacées, les femmes, et les personnes âgées.<br />

Une de ces <strong>in</strong>itiatives, m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec les services techniques du gouvernem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong>, cherche à restaurer<br />

la fertilité des sols tout <strong>en</strong> fournissant des sources de rev<strong>en</strong>u à la population locale. <strong>Le</strong>s activités sont c<strong>en</strong>trées<br />

sur la protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t grâce à la protection des sols situés <strong>en</strong> amont de cours d’eau importants, et la<br />

reforestation et la réhabilitation des routes et des rav<strong>in</strong>es.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a sout<strong>en</strong>u le projet à travers son Mécanisme d’Assistance Technique (MAT). <strong>Le</strong> MAT est un réseau d’experts<br />

locaux et <strong>in</strong>ternationaux fournissant des conseils experts à des part<strong>en</strong>aires, dans le doma<strong>in</strong>e de la conception et<br />

l’implém<strong>en</strong>tation de projets de restauration <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale. <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a aidé à id<strong>en</strong>tifier et à fournir des conseils sur les<br />

problèmes r<strong>en</strong>contrés par le PAM dans le cadre de son programme de réhabilitation de bass<strong>in</strong>s-versants <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />

<strong>Le</strong>s recommandations du <strong>PNUE</strong> visai<strong>en</strong>t à améliorer la qualité technique et la gestion des structures biomédicales<br />

dans les bass<strong>in</strong>s-versants et les rav<strong>in</strong>es. Par exemple, les espaces non-utilisés <strong>en</strong>tres les structures ont été convertis<br />

<strong>en</strong> cultures de banane, mais etc., ce qui a permis d’augm<strong>en</strong>ter les récoltes de ces zones tout <strong>en</strong> réduisant leur vulnérabilité<br />

espaces aux <strong>in</strong>ondations.<br />

20 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


Seuils <strong>en</strong> pierre sèche dans une rav<strong>in</strong>e<br />

à Rivière Mancelle, septembre 2010<br />

Etude de cas 1, suite<br />

Une des recommandations clés du MAT était c<strong>en</strong>trée sur le développem<strong>en</strong>t de structures <strong>in</strong>stitutionnelles participatives,<br />

af<strong>in</strong> d’aider à id<strong>en</strong>tifier les activités prioritaires pour la gestion durable des bas<strong>in</strong>s-versants. Il est impératif que les<br />

communautés locales soi<strong>en</strong>t consultées et particip<strong>en</strong>t à toutes les étapes du processus de prise de décisions, quel<br />

que soit le projet. Cela permet de garantir la durabilité du projet a<strong>in</strong>si que son appropriation par la communauté.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

21


Infrastructures portuaires détruites<br />

à Port-au-Pr<strong>in</strong>ce suite au séisme<br />

Etude de cas 4. L’<strong>in</strong>corporation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans les réponses humanitaires<br />

Par Silvana Mastropaolo, Coord<strong>in</strong>atrice pour les Affaires Humanitaires<br />

Suite au séisme, le <strong>PNUE</strong> a <strong>en</strong>voyé des spécialistes pour conseiller le M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t, les ag<strong>en</strong>ces de l’ONU et ses<br />

part<strong>en</strong>aires sur comm<strong>en</strong>t <strong>in</strong>tégrer l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans la réponse humanitaire. Une série d’évaluations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales rapides ont<br />

été m<strong>en</strong>ées <strong>en</strong> janvier, af<strong>in</strong> d’id<strong>en</strong>tifier les zones d’<strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tions prioritaires. La gestion des déchets (municipaux, huma<strong>in</strong>s, biomédicaux,<br />

gravats), l’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> énergie et <strong>en</strong> eau potable, l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t, la coupe illégale de bois, et l’accès aux terra<strong>in</strong>s ont été<br />

id<strong>en</strong>tifiés comme étant les priorités d’<strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tions. Tous ces élém<strong>en</strong>ts affectai<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t la population déplacée, augm<strong>en</strong>tant les<br />

risques de santé et la vulnérabilité aux risques naturels (<strong>in</strong>ondations, éboulem<strong>en</strong>ts, etc.).<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a rédigé une partie de l’Evaluation des Beso<strong>in</strong>s Post-Désastre, dans laquelle il id<strong>en</strong>tifie des solutions à grande échelle pour<br />

certa<strong>in</strong>s problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux et évalue la performance <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale de la réponse humanitaire. Des rapports de progrès<br />

couvrant la période de février à mai ont souligné et expliqué les problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux transversaux dans chaque doma<strong>in</strong>e.<br />

Au cours du second semestre 2010, alors que la période de réponse d’urg<strong>en</strong>ce post-séisme était <strong>en</strong> phase de transition vers la<br />

période de redressem<strong>en</strong>t, les efforts de reconstruction ont été ral<strong>en</strong>tis par l’épidémie de choléra et les dégâts causés par l’Ouragan<br />

Tomas, qui ont submergé les efforts de secours. <strong>Le</strong> fait que l’épidémie de choléra soit apparue dans des régions qui n’avai<strong>en</strong>t pas été<br />

directem<strong>en</strong>t touchées par le séisme a souligné la grande vulnérabilité de la population <strong>en</strong>tière du pays. <strong>Le</strong>s so<strong>in</strong>s médicaux d’urg<strong>en</strong>ce<br />

et les mesures de promotion de pratiques basiques d’hygiène ont coûté 210 millions de dollars pour l’<strong>en</strong>semble du pays. Seulem<strong>en</strong>t<br />

25 pourc<strong>en</strong>t de cette somme ont été f<strong>in</strong>ancé.<br />

Dans un contexte de catastrophes multiples, les efforts pour sauver les vies et les moy<strong>en</strong>s de subsistance des g<strong>en</strong>s rest<strong>en</strong>t d’une<br />

importance capitale, mais l’importance de la restauration <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale dans ce type de situation apparaît de plus <strong>en</strong> plus évid<strong>en</strong>te.<br />

Celle-ci apparaît <strong>en</strong> effet comme une étape prioritaire af<strong>in</strong> de réduire la vulnérabilité de la population aux risques prés<strong>en</strong>ts et de<br />

m<strong>in</strong>imiser les risques futurs. <strong>Le</strong> M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong>, sout<strong>en</strong>u par le <strong>PNUE</strong>, plaide <strong>en</strong> faveur de l’<strong>in</strong>clusion obligatoire<br />

de considérations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales dans la préparation et la réponse aux catastrophes naturelles. <strong>Le</strong> part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>tre le M<strong>in</strong>istère<br />

de l’Environnem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong> et le <strong>PNUE</strong> a notamm<strong>en</strong>t permis :<br />

• D’<strong>in</strong>clure les composantes liées à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et au développem<strong>en</strong>t durable dans les cadres stratégiques, dans le<br />

doma<strong>in</strong>e de l’eau, l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t et l’hygiène, l’agriculture, la gestion des camps de personnes déplacées, les processus<br />

de redressem<strong>en</strong>t et de reconstruction, et la gestion des décombres.<br />

• L’établissem<strong>en</strong>t d’un mécanisme pour contrôler la gestion des déchets dans la déchetterie de Truitier, site critique de collecte<br />

des déchets solides prov<strong>en</strong>ant des camps de personnes déplacées, de c<strong>en</strong>tres de traitem<strong>en</strong>t pour le choléra et<br />

d’autres c<strong>en</strong>tres de so<strong>in</strong>s médicaux.<br />

• D’aider la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t (DINEPA) à établir un projet pour la mise <strong>en</strong> place d’un<br />

biodigesteur communautaire permettant de transformer les déchets huma<strong>in</strong>s <strong>en</strong> énergie.<br />

• La mise <strong>en</strong> place d’une stratégie pour mettre <strong>en</strong> œuvre un programme national pour des fours à bois et à charbon plus<br />

efficaces, ayant pour but de réduire les accid<strong>en</strong>ts ménagers et de réduire la production illégale de charbon de bois.<br />

• D’aider la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’<strong>Haïti</strong> (CIRH) à évaluer l’efficacité et l’impact des projets <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux.<br />

• De fournir une assistance technique aux ag<strong>en</strong>ces de l’ONU et au gouvernem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong> af<strong>in</strong> d’<strong>in</strong>tégrer des solutions<br />

écologiques durables dans leurs divers projets et programmes.<br />

• D’<strong>in</strong>troduire les considérations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales dans le processus de reconstruction, <strong>en</strong>tre autres dans le doma<strong>in</strong>e de la<br />

restauration de bass<strong>in</strong>s hydrologiques urba<strong>in</strong>s, l’aménagem<strong>en</strong>t du territoire, la protection <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, la réduction<br />

des risques liés aux catastrophes naturelles, l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t écologique, et la gestion des décombres et débris.<br />

22 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


Fosse à déchets creusée suite au séisme,<br />

à la décharge de Truitier, Port-au-Pr<strong>in</strong>ce<br />

Etude de cas 5. Biogaz: Vers une gestion sûre et durable des déchets huma<strong>in</strong>s<br />

Par Maximili<strong>en</strong> Pardo, Officier de Programme Adjo<strong>in</strong>t<br />

Avant le séisme, <strong>Haïti</strong> ne possédait aucun réseau d’égouts moderne ou de système de traitem<strong>en</strong>t de déchets huma<strong>in</strong>s. <strong>Le</strong>s solutions<br />

<strong>en</strong> place allai<strong>en</strong>t des toilettes à fosse ouverte, aux toilettes reliées à des égouts/canaux servants à l’écoulem<strong>en</strong>t des eaux<br />

de pluie, aux fosses septiques (<strong>en</strong> général des <strong>in</strong>stallations <strong>in</strong>dividuelles non connectées à un système de traitem<strong>en</strong>t). D’autre part,<br />

seul 24 pourc<strong>en</strong>t de la population haïti<strong>en</strong>ne urba<strong>in</strong>e avait accès à des <strong>in</strong>stallations sanitaires améliorées.<br />

<strong>Le</strong>s deux fosses creusées dans la décharge de Truitier près de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce et les c<strong>en</strong>ta<strong>in</strong>es de milliers de toilettes <strong>in</strong>stallées après<br />

le séisme ne sont que des solutions temporaires. <strong>Le</strong> problème des déchets, exacerbé par la catastrophe, ne peut pas être résolu<br />

à travers une approche purem<strong>en</strong>t humanitaire. <strong>Le</strong>s causes fondam<strong>en</strong>tales de ce problème sont liées au niveau de développem<strong>en</strong>t<br />

d’<strong>Haïti</strong> et à l’<strong>in</strong>quiétant manque d’<strong>in</strong>stallations d’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t de base. L’épidémie de choléra qui a touché <strong>Haïti</strong> depuis octobre<br />

2010 a montré que des solutions à long terme pour le traitem<strong>en</strong>t durable des déchets huma<strong>in</strong>s sont plus que jamais nécessaires,<br />

af<strong>in</strong> d’empêcher la prolifération de maladies transmises par l’eau et les <strong>in</strong>sectes, mais égalem<strong>en</strong>t pour protéger l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />

L’abs<strong>en</strong>ce de progrès <strong>en</strong> matière d’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> est <strong>en</strong> partie due au manque de toute vision ou action à long terme<br />

dans les <strong>in</strong>stitutions. Cep<strong>en</strong>dant, l’obstacle pratique le plus important est le coût, à la fois <strong>en</strong> ce qui concerne l’énorme <strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>t<br />

de capital nécessaire pour d’<strong>in</strong>staller un réseau d’égouts moderne et le réseau d’eau associé (nécessaire pour des toilettes<br />

modernes à chasse d’eau), et les vastes coûts d’opération et d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>. <strong>Le</strong>s coûts de réseaux modernes d’égouts et d’eau<br />

dans les pays du Nord vari<strong>en</strong>t grandem<strong>en</strong>t d’un pays à l’autre, allant de 36 à 360$ par personne par an. On estime que le coût<br />

pour <strong>Haïti</strong> pour la mise <strong>en</strong> place d’un système <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t neuf, <strong>en</strong> partant de zéro, serait plutôt proche de l’estimation haute.<br />

Une telle somme est <strong>en</strong> dehors de la portée du pays, étant donné que le PNB par habitant annuel avant le séisme était d’<strong>en</strong>viron<br />

650$ par personne.<br />

En matière de gestion des déchets huma<strong>in</strong>s, le <strong>PNUE</strong> prône depuis longtemps le développem<strong>en</strong>t de solutions qui soi<strong>en</strong>t adaptées<br />

au contexte local, c<strong>en</strong>trées sur des priorités et ayant des buts précis et facilem<strong>en</strong>t évalués. Une option pour <strong>Haïti</strong> dans le cadre<br />

d’une telle approche est d’utiliser le pot<strong>en</strong>tiel de la technologie de biodigestion aérobique (biogaz) af<strong>in</strong> d’améliorer l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t<br />

tout <strong>en</strong> fournissant une source d’énergie propre a <strong>Haïti</strong>, <strong>en</strong> particulier pour la région de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce qui a été la plus touchée<br />

par le séisme. <strong>Le</strong> biogaz peut apporter une solution partielle, <strong>en</strong> particulier dans les régions urba<strong>in</strong>es fortem<strong>en</strong>t peuplées. La<br />

comb<strong>in</strong>aison de gaz méthane et d’<strong>en</strong>grais permettrait de réduire significativem<strong>en</strong>t les coûts d’opération totaux, permettant même<br />

de générer un profit marg<strong>in</strong>al sur certa<strong>in</strong>es opérations.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

23


Du biogaz brûlant dans un petit biodigesteur relié à des toilettes propres et fournissant<br />

du gaz pour la cuis<strong>in</strong>e à la communauté <strong>en</strong>vironnante, à Bel Air, Port-au-Pr<strong>in</strong>ce<br />

Etude de cas 5, suite<br />

Si les systèmes de biogaz march<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> et sont mis <strong>en</strong> œuvre dans l’<strong>en</strong>semble du pays, ils pourrai<strong>en</strong>t bénéficier<br />

durablem<strong>en</strong>t à plusieurs millions de personnes, apportant notamm<strong>en</strong>t la gestion et le traitem<strong>en</strong>t des égouts et<br />

autres déchets organiques, des progrès importants <strong>en</strong> matière d’hygiène (comparé aux toilettes à fosse ouverte), la<br />

production d’énergie, et la production de boue traitée pouvant être employée comme <strong>en</strong>grais. Au second semestre<br />

2010, <strong>en</strong> collaboration étroite avec le gouvernem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong> et des part<strong>en</strong>aires clés (l’Organisation Internationale<br />

pour la Migration, UNICEF et USAID), le <strong>PNUE</strong> a mis <strong>en</strong> place le Groupe de Travail sur le Biogaz. <strong>Le</strong> but était de<br />

faire de la technologie biogaz une des solutions pr<strong>in</strong>cipales au problème d’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>. A travers le<br />

Groupe de Travail, le <strong>PNUE</strong> a réussit a :<br />

• Eng<strong>en</strong>drer un <strong>in</strong>térêt considérable autour de cette technologie et former des part<strong>en</strong>ariats solides dans ce<br />

doma<strong>in</strong>e.<br />

• Développer une stratégie dirigée par le gouvernem<strong>en</strong>t, permettant de guider les <strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts dans ce secteur.<br />

• Fournir au gouvernem<strong>en</strong>t les moy<strong>en</strong>s de progressivem<strong>en</strong>t superviser et évaluer les quelques rares projets actuels<br />

de biogaz.<br />

A la f<strong>in</strong> de l’année, la stratégie pour le biogaz a <strong>en</strong>core progressé. Des fonds conséqu<strong>en</strong>ts ont été <strong>in</strong>vestis dans les<br />

efforts de lobby<strong>in</strong>g et de recherche pour les systèmes de traitem<strong>en</strong>t à petite échelle a<strong>in</strong>si qu’à échelle <strong>in</strong>dustrielle.<br />

Ces efforts se poursuivront <strong>en</strong> 2011 et à l’av<strong>en</strong>ir, l’objectif étant de construire une us<strong>in</strong>e de production d’énergie par<br />

combustion de biogaz utilisant les boues et les déchets animaux et végétaux de la zone de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce.<br />

24 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


<strong>Le</strong> Lac Enriquillo, à la frontière partagée par <strong>Haïti</strong> et la République<br />

Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e, est un exemple de partage de ressources à<br />

l’exam<strong>en</strong> pour l’Initiative du Corridor Biologique des Caraïbes<br />

Etude de cas 6. Mise <strong>en</strong> place du Corridor Biologique des Caraïbes<br />

Un projet tri-national géré par le Bureau Régional pour l’Amérique Lat<strong>in</strong>e et les Caraïbes du <strong>PNUE</strong><br />

et unité spéciale tri-nationale<br />

Depuis 2007, les gouvernem<strong>en</strong>ts haïti<strong>en</strong>, dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong> et cuba<strong>in</strong>, à travers leurs M<strong>in</strong>istères de l’Environnem<strong>en</strong>t respectifs,<br />

développ<strong>en</strong>t une coopération pour aborder les problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux communs que connaiss<strong>en</strong>t les trois<br />

pays. Cette coopération s’est traduite notamm<strong>en</strong>t par la création du premier Corridor Biologique des Caraïbes (CBC),<br />

<strong>in</strong>scrit dans la Déclaration de Sa<strong>in</strong>t Dom<strong>in</strong>gue. <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a aidé les trois gouvernem<strong>en</strong>ts tout au long du processus<br />

de développem<strong>en</strong>t, et est aujourd’hui l’ag<strong>en</strong>t d’exécution de ce projet f<strong>in</strong>ancé par l’Union Europé<strong>en</strong>ne.<br />

De plus, les gouvernem<strong>en</strong>ts Jamaïca<strong>in</strong> et Portorica<strong>in</strong>s, a<strong>in</strong>si que les départem<strong>en</strong>ts Français de la Mart<strong>in</strong>ique et de<br />

la Guadeloupe ont été désignés Observateurs Perman<strong>en</strong>ts du Corridor Biologique des Caraïbes.<br />

Un plan d’action qui fournit à l’<strong>in</strong>itiative une feuille de route sur le long terme a été adopté par les gouvernem<strong>en</strong>ts<br />

d’<strong>Haïti</strong>, de la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e, de Cuba et de la Jamaïque.<br />

En 2010, les activités du <strong>PNUE</strong> ont été c<strong>en</strong>trées sur l’apport de souti<strong>en</strong> aux pays membres, notamm<strong>en</strong>t le Gouvernem<strong>en</strong>t<br />

<strong>Haïti</strong><strong>en</strong>, af<strong>in</strong> d’implém<strong>en</strong>ter les activités prévues dans la cadre du CBC.<br />

En juillet 2010, au cours d’une réunion m<strong>in</strong>istérielle, une politique de haut niveau pour le Comité Tri-National du<br />

CBC a été mise <strong>en</strong> place. Cette réunion a coïncidé avec le lancem<strong>en</strong>t officiel du projet jo<strong>in</strong>t <strong>PNUE</strong>/Commission<br />

Europé<strong>en</strong>ne du CBC, a<strong>in</strong>si que le lancem<strong>en</strong>t du bureau du Projet Tri-National. Des représ<strong>en</strong>tants du <strong>PNUE</strong> et des<br />

gouvernem<strong>en</strong>ts d’<strong>Haïti</strong>, de la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e et de Cuba se sont réunis pour l’occasion.<br />

<strong>Le</strong>s résultats clés obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> 2010 ont été le lancem<strong>en</strong>t officiel du CBC, le développem<strong>en</strong>t du programme et de ses<br />

sous-programmes, et l’apport de souti<strong>en</strong> technique par le Groupe de Consultation Technique du CBC.<br />

<strong>Le</strong>s procha<strong>in</strong>es étapes, f<strong>in</strong>ancées par l’Union Europé<strong>en</strong>ne, compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t d’un réseau d’aires protégées<br />

dans la zone de l’île d’Hispaniola et l’établissem<strong>en</strong>t d’un c<strong>en</strong>tre de formation à <strong>Haïti</strong> pour r<strong>en</strong>forcer les capacités de<br />

la communauté à adopter les pr<strong>in</strong>cipes des gestion durable des écosystèmes.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

25


“L’année 2010 a été une année extraord<strong>in</strong>airem<strong>en</strong>t<br />

difficile pour le peuple <strong>Haïti</strong><strong>en</strong> et,<br />

à un niveau différ<strong>en</strong>t, pour le personnel de<br />

l’ONU chargé d’aider le pays à atte<strong>in</strong>dre les<br />

Objectifs du Millénaire pour le Développem<strong>en</strong>t<br />

(OMD) et de répondre à la catastrophe.<br />

<strong>Le</strong> séisme, d’une ampleur sans précéd<strong>en</strong>t,<br />

a ravagé la population, l’<strong>in</strong>frastructure et les<br />

ressources du pays. L’ét<strong>en</strong>due des dégâts<br />

a été grandem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>tée par l’énorme<br />

dégradation <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale dont soufrait<br />

déjà <strong>Haïti</strong> avant le séisme.<br />

Dans ces circonstances très difficiles, nous<br />

avons appris à quel po<strong>in</strong>t il était important<br />

que toutes les ag<strong>en</strong>ces de l’ONU, les <strong>in</strong>stitutions<br />

gouvernem<strong>en</strong>tales et les autres parties pr<strong>en</strong>antes collabor<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble de manière efficace. De nombreuses<br />

réussites ont été accomplies cette année, et le <strong>PNUE</strong> est très fier d’avoir eu l’occasion de se jo<strong>in</strong>dre<br />

à ces efforts.”<br />

Margarita Astralaga<br />

Directrice Régionale<br />

Bureau Régional du <strong>PNUE</strong> pour l’Amérique Lat<strong>in</strong>e et les Caraïbes<br />

“Suite aux événem<strong>en</strong>ts surv<strong>en</strong>us <strong>en</strong> 2010, le beso<strong>in</strong> pour des ’<strong>in</strong>frastructures d’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t adéquates<br />

est plus qu’urg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>. Mais, du po<strong>in</strong>t de vue du gouvernem<strong>en</strong>t, la réponse à la crise dans le doma<strong>in</strong>e de<br />

l’assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t doit t<strong>en</strong>ir compte des solutions à moy<strong>en</strong> et long terme.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a aidé le M<strong>in</strong>istère à établir une stratégie nationale relative au biogaz, et la mise <strong>en</strong> place de cette<br />

stratégie à partir de 2011aura un effet positif majeur pour le peuple <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>.”<br />

Gérald Jean Baptiste<br />

Directeur Générale de la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t (DINEPA)<br />

M<strong>in</strong>istère des Travaux Publics, Transports et Communications<br />

Port-au-Pr<strong>in</strong>ce, <strong>Haïti</strong><br />

“<strong>Haïti</strong> est extrêmem<strong>en</strong>t pauvre <strong>en</strong> ressources énergétiques. Des sources d’énergie modernes et fiables ne sont<br />

accessibles qu’à une m<strong>in</strong>orité de la population, et le coût unitaire est extrêmem<strong>en</strong>t élevé. La vaste majorité de la<br />

population n’a pas accès à l’électricité, et utilise du charbon et du bois pour cuis<strong>in</strong>er, et des lampes à kérosène<br />

pour s’éclairer. La dép<strong>en</strong>dance au charbon de bois est l’une des causes pr<strong>in</strong>cipales de la déforestation et des<br />

problèmes qui lui sont liés : l’érosion et les <strong>in</strong>ondations. ”<br />

Dans ce contexte, grâce au souti<strong>en</strong> du <strong>PNUE</strong>, le M<strong>in</strong>istère des Travaux Publiques, Transports et Communication<br />

(MTPTC) est <strong>en</strong> tra<strong>in</strong> de mettre <strong>en</strong> place les fondem<strong>en</strong>ts d’un secteur de l’énergie propre <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>. Ceci permettra<br />

de faciliter l’accès aux technologies d’énergie propre, tout <strong>en</strong> r<strong>en</strong>forçant le rôle et l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t <strong>in</strong>stitutionnel<br />

du gouvernem<strong>en</strong>t dans ce doma<strong>in</strong>e. <strong>Le</strong> souti<strong>en</strong> du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong>vers les efforts d’<strong>Haïti</strong> pour mettre <strong>en</strong> place des<br />

fondations solides pour l’énergie propre sera d’importance capitale dans les années à v<strong>en</strong>ir.”<br />

R<strong>en</strong>é Jean-Jumeau<br />

Coord<strong>in</strong>ateur, Unité de Gestion du Secteur de l’Energie (UGSE)<br />

M<strong>in</strong>istère des Travaux Publics, Transports et Communications<br />

26 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


L’un des problèmes majeurs<br />

id<strong>en</strong>tifiés par le <strong>PNUE</strong> est le beso<strong>in</strong><br />

d’améliorer l’efficacité énergétique<br />

des fours à bois et à charbon<br />

Etude de cas 7. Fours améliorés à bois et à charbon<br />

Par Megan Rapp, Consultante<br />

Dans le cadre de son Programme d’Energie Propre, le <strong>PNUE</strong> est <strong>en</strong> tra<strong>in</strong> d’explorer des applications pratiques telles que l’<strong>in</strong>troduction<br />

de fours améliorés (domestiques et à usage publique/commercial) dans l’<strong>en</strong>semble d’<strong>Haïti</strong>. Des fours pour la cuis<strong>in</strong>e plus efficaces,<br />

alim<strong>en</strong>tés par divers types de biomasse, peuv<strong>en</strong>t réduire les dép<strong>en</strong>ses <strong>en</strong> combustibles (bois et charbon) des ménages, réduire<br />

la déforestation, et réduire les risques de santé publique, tout <strong>en</strong> <strong>en</strong>courageant la croissance du secteur privé.<br />

Au cours de l’été 2010, une évaluation des capacités des acteurs pr<strong>in</strong>cipaux travaillant sur les fours améliorés <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> a été<br />

conduite. En part<strong>en</strong>ariat avec une organisation non-gouvernem<strong>en</strong>tale (ONG) locale, des sondages ont été faits dans la région<br />

de Port-au-Pr<strong>in</strong>ce et de Léogâne, af<strong>in</strong> d’évaluer l’utilisation de combustibles et des fours par les particuliers dans les camps de<br />

personnes déplacées, et par les restaurants, les boulangeries, les écoles et les v<strong>en</strong>deurs de rue. <strong>Le</strong>s résultats ont montré que<br />

beaucoup d’habitants des camps dép<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t une part importante de leur rev<strong>en</strong>u pour acheter du charbon de bois, ce qui confirme<br />

le beso<strong>in</strong> d’améliorer le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t des fours.<br />

L’étape suivante pour le <strong>PNUE</strong> a consisté à créer un Groupe de Travail sur les fours améliorés, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec d’autres ag<strong>en</strong>ces<br />

de l’ONU, le gouvernem<strong>en</strong>t, des ONG et le secteur privé. <strong>Le</strong> travail de nombreuses organisations actives dans le doma<strong>in</strong>e des<br />

fourneaux améliorés <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> se chevauche et se recoupe, et c’est pourquoi les membres du Groupe de Travail ont décidé qu’il<br />

était nécessaire de coordonner toutes ces activités, af<strong>in</strong> d’augm<strong>en</strong>ter au maximum la quantité et la qualité de fours améliores<br />

disponibles à la population haïti<strong>en</strong>ne.<br />

Af<strong>in</strong> d’établir un plan d’action unifié pour tous les acteurs impliqués, une série de six rapports de discussion ont été rédigés. Ils<br />

prôn<strong>en</strong>t :<br />

• La mise <strong>en</strong> place d’un C<strong>en</strong>tre d’Information et de Ressources pour les Fourneaux Améliorés ;<br />

• La collaboration étroite avec le M<strong>in</strong>istère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC) et le Bureau des<br />

M<strong>in</strong>es et de l’Energie (BME) ;<br />

• La mise <strong>en</strong> place de contrôles de qualité et de tests adéquats ;<br />

• Des recommandations pour faciliter la récolte d’<strong>in</strong>formations de référ<strong>en</strong>ce ;<br />

• L’élaboration de stratégies pour la production et le market<strong>in</strong>g ;<br />

• La mise <strong>en</strong> place de mécanismes f<strong>in</strong>anciers ;<br />

• Enf<strong>in</strong>, une approche globale coordonnée.<br />

Chaque rapport a été rédigé <strong>en</strong> collaboration par tous les acteurs clés, <strong>en</strong>tre autres divers M<strong>in</strong>istères <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>s, le Earth Institute de<br />

l’Université Columbia, le Programme Alim<strong>en</strong>taire Mondial (PAM), le Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour le Développem<strong>en</strong>t (PNUD),<br />

et les organisations suivantes : International Lifel<strong>in</strong>e Fund, The Paradigm Project, et Trees, Water & People. Ces rapports serviront<br />

à développer une stratégie nationale pour les fours améliorés, m<strong>en</strong>ée par le gouvernem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong>.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

27


Problèmes chroniques et développem<strong>en</strong>t durable<br />

<strong>Le</strong> beso<strong>in</strong> d’adopter une<br />

vision à long terme<br />

P<strong>en</strong>dant la période de janvier à mai 2010, le gouvernem<strong>en</strong>t<br />

haïti<strong>en</strong> et l’ONU, dont le <strong>PNUE</strong>, se sont<br />

naturellem<strong>en</strong>t conc<strong>en</strong>trés sur les beso<strong>in</strong>s à court et<br />

moy<strong>en</strong> terme. Début 2011, la communauté humanitaire<br />

cont<strong>in</strong>uait à conc<strong>en</strong>trer ses efforts sur ces beso<strong>in</strong>s<br />

et devra probablem<strong>en</strong>t poursuivre sur cette voie<br />

p<strong>en</strong>dant quelques années <strong>en</strong>core.<br />

De nouveaux défis sont apparus p<strong>en</strong>dant au second<br />

semestre 2010, notamm<strong>en</strong>t l’épidémie de choléra et<br />

l’ouragan Tomas.<br />

Depuis le séisme de janvier, le gouvernem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong><br />

peut être félicité d’avoir t<strong>en</strong>té d’ équilibrer les<br />

impératifs à court et moy<strong>en</strong> terme avec les beso<strong>in</strong>s<br />

à long terme. Il a notamm<strong>en</strong>t plaidé vigoureusem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> faveur d’<strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts pour le redressem<strong>en</strong>t et<br />

le développem<strong>en</strong>t à long terme du pays.<br />

Dans ce contexte, le <strong>PNUE</strong> a redémarré son programme<br />

de développem<strong>en</strong>t à long terme, qui associe<br />

le redressem<strong>en</strong>t et le développem<strong>en</strong>t durable.<br />

Une des priorité du <strong>PNUE</strong> p<strong>en</strong>dant la première moitié<br />

de 2010 a été de compléter deux projets d’évaluation<br />

technique déjà <strong>en</strong> cours : un bilan des expéri<strong>en</strong>ces et<br />

leçons <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, publié début 2010<br />

(voir l’étude de cas ci-dessous, « <strong>Le</strong>çons tirées de la<br />

gestion de projets <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> ») ; et le<br />

rapport Global Environm<strong>en</strong>tal Perspectives <strong>Haiti</strong> (GEO<br />

<strong>Haïti</strong>, ou « Perspectives Environnem<strong>en</strong>tales Globales<br />

<strong>Haïti</strong> ») évaluant l’état des ressources naturelles du<br />

pays et les problèmes liés à leur gestions durables,<br />

publié le 5 ju<strong>in</strong>.<br />

GEO <strong>Haiti</strong> 2010 est la première evaluation de l’état<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal du pays et des problèmes r<strong>en</strong>contrés<br />

dans les activités de protection des ressources<br />

naturelles. <strong>Le</strong> rapport, réalisé par l’Université de<br />

Quisqueya, le M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t d’<strong>Haïti</strong><br />

et le <strong>PNUE</strong>, recommande <strong>en</strong>tre autres choses que<br />

les mesures soi<strong>en</strong>t mises <strong>en</strong> œuvre le plus vite possible<br />

pour permettre une meilleure surveillance des<br />

risques de catastrophes naturelles et a<strong>in</strong>si assurer<br />

de meilleures capacités de réponse lorsqu’elles<br />

survi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.<br />

Des équipes mêlant des chercheurs du <strong>PNUE</strong>, du<br />

Earth Institute de l’Université Columbia et de l’Université<br />

América<strong>in</strong>e des Cayes ont comm<strong>en</strong>cé des <strong>en</strong>quêtes<br />

préalables pour l’Initiative Régénération <strong>Haïti</strong> (IRH),<br />

collectant des données sur l’écologie du paysage,<br />

les <strong>in</strong>stituions sociales locales, et les conditions climatiques.<br />

Une autre tâche du <strong>PNUE</strong> cette année a été le<br />

recrutem<strong>en</strong>t d’un employé haïti<strong>en</strong> <strong>en</strong> septembre,<br />

pour un programme déjà <strong>en</strong> cours sur l’élim<strong>in</strong>ation<br />

de substances nocives pour la couche d’ozone,<br />

dans le cadre du Protocole de Montréal. Enf<strong>in</strong>, les<br />

ressources de <strong>PNUE</strong> restantes ont été employées<br />

pour le développem<strong>en</strong>t de programmes et de<br />

notes conceptuelles, a<strong>in</strong>si que sur la mobilisation<br />

de ressources.<br />

Etude de cas 8. <strong>Le</strong>çons tirées de la<br />

gestion de projets <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

<strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />

Par Lucile G<strong>in</strong>gembre, Officier de Projet Adjo<strong>in</strong>te<br />

De ju<strong>in</strong> à décembre 2009, af<strong>in</strong> de guider la phase<br />

de conception de son programme d’<strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tion à<br />

long terme <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, le <strong>PNUE</strong> a m<strong>en</strong>é une étude sur<br />

43 projets liés à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et aux ressources<br />

naturelles <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> depuis 1990. De ces projets, 16<br />

étai<strong>en</strong>t achevés et 27 <strong>en</strong> cours. L’étude a été publiée<br />

début 2010.<br />

L’étude a montré que la qualité et l’impact à long terme<br />

variai<strong>en</strong>t beaucoup d’un projet à l’autre. <strong>Le</strong>s projets<br />

allai<strong>en</strong>t d’<strong>in</strong>itiatives qui n’ont eu aucun impact à long<br />

terme, parfois ne possédant même pas de docum<strong>en</strong>tation archivée, à des programmes fructueux et bi<strong>en</strong> <strong>in</strong>tégrés<br />

localem<strong>en</strong>t, toujours <strong>en</strong> cours à l’heure actuelle. <strong>Le</strong>s conclusions et leçons suivantes sont regroupées selon les thèmes<br />

clés qui doiv<strong>en</strong>t êtres pris <strong>en</strong> compte af<strong>in</strong> d’améliorer la gestion et l’impact des projets <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />

28 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


Etude de cas 8, suite<br />

Meilleure coord<strong>in</strong>ation, projets mieux ciblés géographiquem<strong>en</strong>t<br />

• P<strong>en</strong>dant de nombreuses années, il y a eu une faible coord<strong>in</strong>ation <strong>en</strong>tre les acteurs <strong>in</strong>ternationaux et le gouvernem<strong>en</strong>t<br />

haïti<strong>en</strong> d’une part, et d’autre part <strong>en</strong>tre les acteurs <strong>in</strong>ternationaux. Récemm<strong>en</strong>t, les projets sont dev<strong>en</strong>us plus<br />

localisés géographiquem<strong>en</strong>t, et la distribution des activités <strong>en</strong>tre les acteurs sur le terra<strong>in</strong> est mieux coordonnée<br />

que par le passé.<br />

• <strong>Le</strong>s bailleurs de fonds accord<strong>en</strong>t ma<strong>in</strong>t<strong>en</strong>ant une att<strong>en</strong>tion particulière à la gestion et la réhabilitation des bass<strong>in</strong>s<br />

versants dans leur <strong>in</strong>tégralité, <strong>en</strong> visant souv<strong>en</strong>t les zones les plus vulnérables et <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant une approche plus<br />

<strong>in</strong>tégrée que par le passé.<br />

Appropriation nationale des projets et r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t des capacités locales<br />

• <strong>Le</strong>s <strong>in</strong>stitutions gouvernem<strong>en</strong>tales haïti<strong>en</strong>nes sont trop souv<strong>en</strong>t peu consultées ou impliquées dans les<br />

projets d’aide <strong>in</strong>ternationaux, notamm<strong>en</strong>t dans les projets <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux.<br />

• <strong>Le</strong> gouvernem<strong>en</strong>t haïti<strong>en</strong> a peu d’<strong>in</strong>flu<strong>en</strong>ce sur l’ori<strong>en</strong>tation, le suivi et le f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t des projets. Ceci<br />

est <strong>en</strong> partie dû au manque de ressources huma<strong>in</strong>es et f<strong>in</strong>ancières au niveau national, et mène à une<br />

forte dép<strong>en</strong>dance par rapport aux personnels et consultants <strong>in</strong>ternationaux, a<strong>in</strong>si qu’à un manque de<br />

transfert des connaissances et des compét<strong>en</strong>ces vers les <strong>in</strong>stitutions nationales.<br />

• <strong>Le</strong> chevauchem<strong>en</strong>t des mandats et des juridictions <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes <strong>in</strong>stitutions gouvernem<strong>en</strong>tales constitue<br />

un obstacle majeur à la participation du gouvernem<strong>en</strong>t. De plus, le caractère improvisé de nombreux<br />

projets a souligné le manque chronique de coord<strong>in</strong>ation <strong>en</strong>tre les <strong>in</strong>stitutions gouvernem<strong>en</strong>tales.<br />

• <strong>Le</strong>s programmes nationaux ont un rôle important à jouer <strong>en</strong> matière de développem<strong>en</strong>t de politiques et<br />

de cadres juridiques, puisqu’ils permett<strong>en</strong>t de r<strong>en</strong>forcer les capacités du gouvernem<strong>en</strong>t et de sout<strong>en</strong>ir<br />

les mécanismes de coord<strong>in</strong>ation <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes <strong>in</strong>stitutions gouvernem<strong>en</strong>tales.<br />

Taille et durée des projets<br />

• Malgré l’<strong>en</strong>vergure des <strong>en</strong>jeux et des défis liés à la réhabilitation <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, la majorité des projets<br />

étudiés étai<strong>en</strong>t de courte durée (<strong>en</strong>viron 80 pourc<strong>en</strong>t des opérations ont duré 5 ans ou mo<strong>in</strong>s), et avai<strong>en</strong>t<br />

des budgets relativem<strong>en</strong>t modestes (40 pourc<strong>en</strong>t des projets avai<strong>en</strong>t un budget de mo<strong>in</strong>s de 3 millions<br />

de dollars, tandis que seulem<strong>en</strong>t 10 projets avai<strong>en</strong>t un budget supérieur à 10 millions de dollars).<br />

• De nombreux projets souffrai<strong>en</strong>t d’un f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t <strong>in</strong>stable et variable. C’est pourquoi de nombreux projets<br />

à court terme, malgré leurs résultats positifs, n’ont pas été prolongés. Dans certa<strong>in</strong>s cas, des projets <strong>en</strong><br />

cours ont même dû être <strong>in</strong>terrompus ou ont dû réduire leurs champs d’<strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tion. Il est évid<strong>en</strong>t qu’il est<br />

difficile d’avoir un impact significatif à l’échelle nationale <strong>en</strong> suivant une telle approche.<br />

• L’acc<strong>en</strong>t devrait être mis sur des projets à plus long terme (d’une durée supérieure à 5 ans), l’expéri<strong>en</strong>ce<br />

montre qu’ils r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t plus de réussite.<br />

Intégration de questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales dans les approches de développem<strong>en</strong>t rural participatif<br />

• <strong>Le</strong>s <strong>in</strong>itiatives de protection <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale réussiss<strong>en</strong>t mieux lorsqu’elles sont <strong>in</strong>tégrées dans une stratégie<br />

plus vaste, multisectorielle, de développem<strong>en</strong>t local et d’aménagem<strong>en</strong>t du territoire.<br />

• De manière concrète, cela signifie qu’il faut associer la protection des ressources naturelles à des activités<br />

permettant aux populations locales de générer des rev<strong>en</strong>us. Par exemple, le développem<strong>en</strong>t de<br />

cha<strong>in</strong>es commerciales durables d’agroforesterie, le développem<strong>en</strong>t de structures de conservation des<br />

sols génératrices de rev<strong>en</strong>u, ou de projets Cash for work (« Arg<strong>en</strong>t contre travail ») efficaces.<br />

• La participation de la communauté locale dans toutes les étapes du projet est ess<strong>en</strong>tielle pour <strong>en</strong> assurer<br />

l’appropriation locale, r<strong>en</strong>forçant <strong>en</strong> retour l’impact des activités.<br />

• Une autre étape nécessaire avant de pouvoir mettre <strong>en</strong> œuvre des projets de gestion des ressources<br />

naturelles est la mise au clair des droits de propriété des terres, par le biais d’un diagnostic participatif.<br />

Gestion des connaissances<br />

• A cause d l’abs<strong>en</strong>ce d’une gestion systématique à l’échelle nationale des données et des connaissances,<br />

la plupart des leçons et expéri<strong>en</strong>ces tirées de projets antérieurs sont très difficiles à obt<strong>en</strong>ir ou perdues.<br />

Un <strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>t important a été nécessaire af<strong>in</strong> de localiser et de récupérer les données nécessaires<br />

pour la prés<strong>en</strong>te étude.<br />

• L’établissem<strong>en</strong>t d’une structure efficace permettant de mieux partager et analyser les <strong>in</strong>formations sur<br />

les projets passés et <strong>en</strong> cours permettrait d’améliorer la durée de vie et la qualité des <strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tions, tout<br />

<strong>en</strong> réduisant les coûts <strong>in</strong>utiles.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

29


La stratégie du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> 2011<br />

En 2011, le <strong>PNUE</strong> va r<strong>en</strong>forcer son support au gouvernem<strong>en</strong>t<br />

et au peuple haïti<strong>en</strong>, <strong>en</strong> <strong>in</strong>t<strong>en</strong>sifiant ses<br />

efforts pour sout<strong>en</strong>ir le relèvem<strong>en</strong>t et le développem<strong>en</strong>t<br />

durable de la nation.<br />

<strong>Haïti</strong> fait face à une longue liste de défis chroniques<br />

à l’échelle nationale dans les doma<strong>in</strong>es<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal, social et économique. La mission<br />

spécifique du <strong>PNUE</strong> est de catalyser des changem<strong>en</strong>ts<br />

majeurs af<strong>in</strong> de faire face à ces défis, tout<br />

<strong>en</strong> assurant que le développem<strong>en</strong>t soit durable.<br />

C’est l’ampleur de cette mission qui justifie la<br />

prés<strong>en</strong>ce d’un bureau perman<strong>en</strong>t du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />

En même temps, le <strong>PNUE</strong> doit sout<strong>en</strong>ir les efforts<br />

de redressem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core <strong>en</strong> cours, poursuivre ses<br />

propres programmes régionaux et mondiaux pert<strong>in</strong><strong>en</strong>ts<br />

<strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, et <strong>en</strong>f<strong>in</strong> remplir ses obligations <strong>en</strong><br />

temps que membre du programme national de<br />

l’ONU <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />

Dans ce contexte, le <strong>PNUE</strong> a beaucoup <strong>in</strong>vesti dans<br />

le développem<strong>en</strong>t de programmes p<strong>en</strong>dant le deuxième<br />

semestre 2010, et a f<strong>in</strong>alisé son plan de travail<br />

et sa stratégie 2011 pour <strong>Haïti</strong> <strong>en</strong> décembre.<br />

La stratégie du bureau national du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> est de<br />

conc<strong>en</strong>trer ses ressources sur une zone géographique<br />

spécifique, af<strong>in</strong> d’avoir un réel impact. D’une manière<br />

concrète, cela se traduira par :<br />

• Des activités à l’échelle nationale c<strong>en</strong>trées sur la<br />

gouvernance, les politiques gouvernem<strong>en</strong>tales, la<br />

planification et le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t des capacités.<br />

• Des actions pratiques c<strong>en</strong>trées sur deux régions dist<strong>in</strong>ctes<br />

: la partie ouest de la Pén<strong>in</strong>sule Sud, située dans les<br />

départem<strong>en</strong>ts du Sud et de Grande Anse ; et la région<br />

frontalière <strong>en</strong>tre <strong>Haïti</strong> et la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e.<br />

Ensemble, ces deux régions couvr<strong>en</strong>t une superficie<br />

de 5 000 km 2 (soit 25 pourc<strong>en</strong>t du territoire d’<strong>Haïti</strong>) et<br />

ces deux programmes bénéficieront pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

à <strong>en</strong>viron un million de personnes (soit 10 pourc<strong>en</strong>t<br />

de la population haïti<strong>en</strong>ne). Des activités vont d’autre<br />

part viser des zones et des sites spécifiques à l’<strong>in</strong>térieur<br />

de ces deux régions majeures.<br />

<strong>Le</strong> plan de travail est composé de sept thèmes, tous<br />

spécifiquem<strong>en</strong>t adaptés aux priorités et opportunités<br />

<strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> <strong>en</strong> 2011 :<br />

• Des <strong>in</strong>itiatives <strong>in</strong>tégrées de développem<strong>en</strong>t rural<br />

durable ;<br />

• La gestion des <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts côtiers et mar<strong>in</strong>s ;<br />

• L’énergie propre (énergies r<strong>en</strong>ouvelables et à faibles<br />

émissions de gaz à effet de serre, efficacité énergétique)<br />

;<br />

• Coopération et réduction des conflits <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

transfrontaliers ;<br />

• Santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, y compris le traitem<strong>en</strong>t<br />

durable des déchets huma<strong>in</strong>s ;<br />

• Gouvernance <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, y compris un<br />

souti<strong>en</strong> pour l’implém<strong>en</strong>tation du Protocole de<br />

Montréal ;<br />

• Intégration des problématiques <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />

dans les stratégies de développem<strong>en</strong>t.<br />

Ces thèmes sont dans de nombreux cas étroitem<strong>en</strong>t<br />

liés <strong>en</strong>tre eux. <strong>Le</strong> montant des <strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts variera<br />

d’un thème à l’autre, et tous les thèmes ne seront pas<br />

abordés dans toutes les zones géographiques.<br />

Au cours du dernier trimestre 2010, le <strong>PNUE</strong> et ses<br />

part<strong>en</strong>aires ont obt<strong>en</strong>u un f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t confirmé de<br />

9,5 millions de dollars pour le développem<strong>en</strong>t du programme<br />

de l’Initiative Régénération <strong>Haïti</strong>, pour deux<br />

projets majeurs portant sur plusieurs années, et pour<br />

un projet de secours d’urg<strong>en</strong>ce à court terme. <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong><br />

comm<strong>en</strong>ce a<strong>in</strong>si l’année 2011 avec un portefeuille<br />

de six projets :<br />

• <strong>Le</strong> Programme de Support de la <strong>Haïti</strong> Régénération<br />

Initiative (550 000$). Donateur : Gouvernem<strong>en</strong>t<br />

de Norvège. Période : octobre 2010- décembre<br />

2011.<br />

• Intégration de considérations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />

dans les efforts de secours et de reconstruction<br />

(470 000$). Prov<strong>en</strong>ance des fonds : Fonds de<br />

réponse humanitaire aux situations d’urg<strong>en</strong>ce<br />

(ERRF) pour <strong>Haïti</strong>. Période : décembre 2010- ju<strong>in</strong><br />

2011.<br />

• Projet de Développem<strong>en</strong>t Durable du Sud-Ouest<br />

d’<strong>Haïti</strong> (8 millions de dollars), faisant partie de la<br />

Côte Sud Initiative. Donateur: Gouvernem<strong>en</strong>t de<br />

Norvège/ Fond de Recouvrem<strong>en</strong>t <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>. Période<br />

: Janvier 2011- mars 2012.<br />

• Frontera Verde – Elém<strong>en</strong>ts 2 & 4 (800 000$). Donateur:<br />

Gouvernem<strong>en</strong>t de Norvège. Période : Janvier<br />

2011- mars 2012.<br />

• Protocole de Montréal (200 000$). Sources de<br />

f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t : <strong>PNUE</strong>, M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t<br />

d’<strong>Haïti</strong>, Bureau National pour l’Ozone. Période :<br />

janvier- décembre 2011. 1<br />

• Corridor Biologique des caraïbes: bureau tr<strong>in</strong>ational<br />

ouvert <strong>en</strong> juillet 2010 (4 millions de dollars).<br />

Source de f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t : Commission Europé<strong>en</strong>ne.<br />

Période : janvier 2011- mars 2013.<br />

1 <strong>Le</strong> Protocole de Montréal pour les substances nocives <strong>en</strong>vers<br />

la couche d’ozone est un traité <strong>in</strong>ternational visant à protéger la<br />

couche d’ozone <strong>en</strong> élim<strong>in</strong>ant progressivem<strong>en</strong>t la production de<br />

substances t<strong>en</strong>ues responsables pour la dim<strong>in</strong>ution de la couche<br />

d’ozone (le groupe des hydrocarbures halogènes). <strong>Le</strong> traité est<br />

<strong>en</strong>tré <strong>en</strong> vigueur le 1er Janvier 1989. (cf. p.34, étude de cas 11)<br />

30 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


La Côte Sud Initiative (CSI), qui fait partie de<br />

l’Initiative Régénération <strong>Haïti</strong>, dont le <strong>PNUE</strong> est un<br />

des acteurs pr<strong>in</strong>cipal, est un nouveau programme<br />

à long terme de redressem<strong>en</strong>t et de développem<strong>en</strong>t<br />

durable. La CSI bénéficiera à 10 communes<br />

dans la partie ouest du départem<strong>en</strong>t Sud d’<strong>Haïti</strong>.<br />

La vision de la CSI sur 20 ans est celle d’une région<br />

prospère et résili<strong>en</strong>te, dans laquelle la pauvreté<br />

extrême et la dégradation <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale auront<br />

été élim<strong>in</strong>ées. La CSI couvrira une région d’une<br />

superficie de 780km 2 , un espace mar<strong>in</strong> de 500km 2 ,<br />

et une population d’<strong>en</strong>viron 205 000 habitants. <strong>Le</strong>s<br />

données de base existantes étant <strong>in</strong>suffisantes pour<br />

effectuer une planification fiable à long terme,<br />

l’année 2011 marquera l’année zéro, p<strong>en</strong>dant<br />

laquelle une étude de référ<strong>en</strong>ce sera m<strong>en</strong>ée et<br />

un plan de travail de 5 ans sera développé pour la<br />

période 2012-2016.<br />

<strong>Le</strong>s travaux de la CSI port<strong>en</strong>t sur six thèmes :<br />

• <strong>Le</strong> programme de souti<strong>en</strong>: coord<strong>in</strong>ation ; souti<strong>en</strong> ;<br />

<strong>in</strong>itiatives nationales et départem<strong>en</strong>tales ;<br />

• Gestion des ressources naturelles: agriculture et<br />

sylviculture ; gestion des ressources mar<strong>in</strong>es et<br />

côtières ; gestion des ressources <strong>en</strong> eau ;<br />

• Développem<strong>en</strong>t économique et <strong>in</strong>frastructure:<br />

tourisme ; routes ; énergie ; télécommunications ;<br />

• Services sociaux: éducation ; santé ; eau potable ;<br />

assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t ;<br />

• Gouvernance et gestion des risques liés aux<br />

catastrophes naturelles : gouvernance locale ;<br />

préparation aux désastres ;<br />

• Programmes de développem<strong>en</strong>t locaux <strong>in</strong>tégrés:<br />

Village du Millénaire de Port-à-Pim<strong>en</strong>t.<br />

<strong>Le</strong> problème de la sédim<strong>en</strong>tation est particulièrem<strong>en</strong>t visible à l’embouchure<br />

de la rivière à Port-a-Pim<strong>en</strong>t, dans le Départem<strong>en</strong>t du Sud<br />

Etude de cas 9. La protection du patrimo<strong>in</strong>e mar<strong>in</strong> et côtier d’<strong>Haïti</strong><br />

Par Antonio Perera, Directeur du Programme National du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />

Une des premières conclusions du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> est que la gestion des ressources côtières et mar<strong>in</strong>es a largem<strong>en</strong>t<br />

été ignorée dans le contexte des efforts nationaux et <strong>in</strong>ternationaux liés à la pauvreté, à la réduction des risques liés<br />

aux catastrophes naturelles, aux stratégies d’aide post-catastrophe, et à la préservation des ressources naturelles<br />

du pays. C’est pourquoi l’une des premières actions du <strong>PNUE</strong> a été de mettre <strong>en</strong> place un programme pour les<br />

ressources mar<strong>in</strong>es, permettant de sout<strong>en</strong>ir une part considérable de la population haïti<strong>en</strong>ne dont les moy<strong>en</strong>s de<br />

subsistance dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t des écosystèmes mar<strong>in</strong>s.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

31


Des communautés de pêcheurs vulnérables<br />

sur une ile du Départem<strong>en</strong>t de Grande Anse<br />

Etude de cas 9, suite<br />

<strong>Le</strong>s écosystèmes mar<strong>in</strong>s et côtiers d’<strong>Haïti</strong> sont sévèrem<strong>en</strong>t dégradés. De nombreux facteurs sont <strong>en</strong> cause: manque réglem<strong>en</strong>tations<br />

adéquates, exploitation excessive des ressources, destruction d’habitats naturels et perte de la biodiversité à<br />

cause de l’empiètem<strong>en</strong>t de structures huma<strong>in</strong>es, pollution terrestre (déchets solides, pétrole et égouts), et sédim<strong>en</strong>tation<br />

due à l’érosion des bass<strong>in</strong>s hydrologiques.<br />

L’approche choisie par le <strong>PNUE</strong> a été de proposer des <strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tions concrètes constructives, de r<strong>en</strong>forcer les capacités<br />

des acteurs nationaux et locaux, et d’apporter une assistance technique pour la protection, la gestion et l’utilisation de<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t côtier et mar<strong>in</strong> et de ses ressources.<br />

Cette approche a guidé la conception du programme MERHAITI (Régénération de l’Environnem<strong>en</strong>t Mar<strong>in</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>), dont<br />

l’objectif pr<strong>in</strong>cipal est de trouver une solution durable aux mécanismes qui m<strong>en</strong>ac<strong>en</strong>t l’<strong>in</strong>tégrité des systèmes mar<strong>in</strong>s, tout <strong>en</strong><br />

r<strong>en</strong>forçant la résili<strong>en</strong>ce des communautés haïti<strong>en</strong>nes côtières. <strong>Le</strong>s composantes clés sont la régénération <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale,<br />

la protection de la biodiversité, et le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t des moy<strong>en</strong>s de subsistances des communautés. <strong>Le</strong> programme a d’abord<br />

porté sur des activités à court terme, telles que le contrôle des débris flottants mar<strong>in</strong>s et l’amélioration des matériaux de<br />

pêche, af<strong>in</strong> de répondre aux beso<strong>in</strong>s les plus pressants.<br />

<strong>Le</strong>s part<strong>en</strong>aires impliqués dans le développem<strong>en</strong>t du programme sont issus de doma<strong>in</strong>es d’expertise très différ<strong>en</strong>ts, et<br />

compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t: les M<strong>in</strong>istères haïti<strong>en</strong>s de l’Environnem<strong>en</strong>t, de l’Agriculture, de la Planification, et de la Coopération Externe;<br />

le PNUD, la FAO, le PAM, UNOPS, l’Inter-American Developm<strong>en</strong>t Bank, USAID, et l’Ag<strong>en</strong>ce Espagnole de Coopération<br />

pour le Développem<strong>en</strong>t International (AECID). Des ONG locales telles que la Fondation pour la Protection de la Biodiversité<br />

Mar<strong>in</strong>e (FoProBiM) et Rezo Ekolo, et des groupes <strong>in</strong>ternationaux tels que Nature Conservancy et Reef Check, jou<strong>en</strong>t aussi<br />

un rôle important.<br />

MERHAITI est fondé sur les résultats d’études de référ<strong>en</strong>ce et d’activités pratiques m<strong>en</strong>ées par le <strong>PNUE</strong> au cours des deux<br />

dernières années. Parmi ces études et ces activités figur<strong>en</strong>t : une analyse de la législation, des politiques et des accords<br />

<strong>in</strong>stitutionnels liés aux écosystèmes mar<strong>in</strong>s et côtiers <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> ; une évaluation rapide des ressources mar<strong>in</strong>es et côtières dans<br />

la Pén<strong>in</strong>sule Sud et dans les zones côtières atour de Cayes à Aqu<strong>in</strong> et Baradères-Cayémites; et des <strong>en</strong>quêtes <strong>in</strong>formelles<br />

et <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s avec des habitants côtiers, des organisations communautaires locales, et des pêcheurs.<br />

<strong>Le</strong>s premières actions de MERHAITI seront m<strong>en</strong>ées dans le Départem<strong>en</strong>t Sud, dans le cadre de la Côte Sud Initiative (voir<br />

page 31). <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> participe aussi à un projet du Global Environm<strong>en</strong>t Facility (GEF), m<strong>en</strong>é à l’échelle nationale <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec le PNUD et le M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t.<br />

S<strong>en</strong>sibiliser sur l’importance des écosystèmes mar<strong>in</strong>s et côtiers est une des autres priorités du <strong>PNUE</strong>. En octobre 2010,<br />

<strong>en</strong> collaboration avec la MINUSTAH et le M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t, le <strong>PNUE</strong> a aidé à promouvoir la Journée Internationale<br />

pour le Nettoyage des Plages, lors de laquelle des collectes massives de débris ont été organisées sur les plages<br />

dans trois sites côtiers <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>.<br />

En décembre 2010, MERHAITI était <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te de f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t.<br />

32 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


Un projet de reboisem<strong>en</strong>t dans la zone<br />

frontalière près de la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e<br />

Etude de cas 10. Frontera Verde<br />

Par Paul Judex Edouarz<strong>in</strong>, Expert Ecologique<br />

<strong>Le</strong>s t<strong>en</strong>sions pot<strong>en</strong>tielles <strong>en</strong>tre <strong>Haïti</strong> et la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e au sujet des ressources naturelles limitées dans la<br />

région frontalière est un problème auquel trop peu d’att<strong>en</strong>tion est accordée. Des efforts communs dans les doma<strong>in</strong>es de<br />

la restauration des bass<strong>in</strong>s-versants communs et du commerce illégal de charbon de bois, de produits à base de bois<br />

et d’animaux sauvages, ont <strong>in</strong>spiré l’Initiative Frontera Verde (« Frontière Verte »), promue à l’orig<strong>in</strong>e par le M<strong>in</strong>istère de<br />

l’Environnem<strong>en</strong>t de la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e.<br />

<strong>Le</strong>s rac<strong>in</strong>es de l’<strong>in</strong>itiative se trouv<strong>en</strong>t dans le souti<strong>en</strong> du gouvernem<strong>en</strong>t de la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e pour les activités de<br />

reforestations de part et d’autre de la frontière. Malheureusem<strong>en</strong>t, les ressources allouées à ces efforts étant limitées, les<br />

activités ont été trop limitées et trop dispersées pour avoir un impact significatif à l’échelle régionale. Récemm<strong>en</strong>t, l’Ag<strong>en</strong>ce<br />

Norvégi<strong>en</strong>ne pour la Coopération au Développem<strong>en</strong>t (NORAD) a annoncé son souti<strong>en</strong> pour Frontera Verde. Etant donné la<br />

dégradation massive des ressources sur le côté haïti<strong>en</strong>, les Gouvernem<strong>en</strong>ts <strong>Haïti</strong><strong>en</strong>s et Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>s se sont mis d’accord<br />

pour que deux tiers des fonds norvégi<strong>en</strong>s soi<strong>en</strong>t alloués à des activités <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>. <strong>Le</strong>s M<strong>in</strong>istères de l’Environnem<strong>en</strong>t d’<strong>Haïti</strong><br />

et de la République Dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>e, le <strong>PNUE</strong> et le PNUD partag<strong>en</strong>t la responsabilité pour la mise <strong>en</strong> œuvre du projet.<br />

Frontera Verde est composée de trois étapes. La première est c<strong>en</strong>trée sur les bass<strong>in</strong>s-versants transfrontaliers de Masacre<br />

et Pedernales. L’objectif est de restaurer la couverture forestière <strong>en</strong> plantant des espèces d’arbres <strong>in</strong>digènes, arbres fruitiers<br />

ou à usage multiples ; de réduire la vulnérabilité au changem<strong>en</strong>t climatique ; d’améliorer les conditions de vie et de réduire<br />

le chômage des habitants haïti<strong>en</strong>s et dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>s des zones frontalières dans ces deux bass<strong>in</strong>s-versants.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> a une expéri<strong>en</strong>ce considérable dans la résolution des problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux transfrontaliers, acquise<br />

dans différ<strong>en</strong>tes parties du monde. Bi<strong>en</strong> que le <strong>PNUE</strong> et le PNUD soi<strong>en</strong>t tous les deux responsables de la mise <strong>en</strong> œuvre<br />

de Frontera Verde, le <strong>PNUE</strong> est spécifiquem<strong>en</strong>t chargé des activités transfrontalières et de la coord<strong>in</strong>ation technique du<br />

projet, <strong>en</strong> collaboration étroite avec les autorités haïti<strong>en</strong>nes et dom<strong>in</strong>ica<strong>in</strong>es.<br />

L’<strong>in</strong>itiative a été soumise à la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’<strong>Haïti</strong> (CIRH) <strong>en</strong> novembre 2010, et les<br />

activités de la phase 1 devrai<strong>en</strong>t débuter au cours du premier trimestre 2011.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

33


<strong>Le</strong>s efforts de reconstruction ont<br />

augm<strong>en</strong>té la demande pour les<br />

équipem<strong>en</strong>ts de climatisation et<br />

de réfrigération<br />

© h<strong>in</strong>d sadik<br />

Etude de cas 11. <strong>Le</strong> Protocole de Montréal<br />

Par Artie Dubrie, Chargée de la Politique et de la Mise <strong>en</strong> Vigueur, Programme de Souti<strong>en</strong> à la Conformité<br />

du Protocole de Montréal, Bureau Régional du <strong>PNUE</strong> pour l’Amérique Lat<strong>in</strong>e et les Caraïbes<br />

<strong>Haiti</strong>’s M<strong>in</strong>istry of Environm<strong>en</strong>t, through the National Ozone Office, oversees the country’s obligations under the<br />

Montreal Protocol on Substances that Deplete the Ozone Layer.<br />

S<strong>in</strong>ce 1999, UNEP has collaborated with the <strong>United</strong> <strong>Nations</strong> Developm<strong>en</strong>t Programme (UNDP) to provide ongo<strong>in</strong>g<br />

support to phase-out the importation and use of Chlorofluorocarbons (CFCs), Hydro-chlorofluorocarbons (HCFCs)<br />

and other ozone deplet<strong>in</strong>g substances.<br />

UNEP recognized that the reconstruction activities <strong>in</strong> <strong>Haiti</strong> would <strong>in</strong>crease the demand for air-condition<strong>in</strong>g and refrigeration<br />

equipm<strong>en</strong>t and services, and therefore id<strong>en</strong>tified a need for Montreal Protocol considerations to be <strong>in</strong>tegrated<br />

<strong>in</strong>to the national post-disaster recovery effort. The <strong>Haiti</strong>an Governm<strong>en</strong>t requested the application of measures under<br />

the protocol which prev<strong>en</strong>t technologies requir<strong>in</strong>g the use of ozone deplet<strong>in</strong>g substances from be<strong>in</strong>g imported <strong>in</strong>to<br />

the country dur<strong>in</strong>g its recovery period and beyond.<br />

UNEP began advis<strong>in</strong>g the governm<strong>en</strong>t on its negotiations with the Montreal Protocol Multilateral Fund to allow for<br />

flexibility <strong>in</strong> the implem<strong>en</strong>tation of projects, to meet the country’s new needs follow<strong>in</strong>g the earthquake.<br />

In addition, the Montreal Protocol Multilateral Fund provided extra fund<strong>in</strong>g to <strong>en</strong>able the repair of earthquake damage<br />

to the premises of the National Ozone Office.<br />

The chall<strong>en</strong>ges ahead <strong>in</strong>clude <strong>in</strong>tegrat<strong>in</strong>g Montreal Protocol considerations <strong>in</strong>to wider national rebuild<strong>in</strong>g activities to <strong>en</strong>sure<br />

the technologies <strong>in</strong>troduced are <strong>en</strong>ergy effici<strong>en</strong>t and ozone fri<strong>en</strong>dly and will assist <strong>Haiti</strong> on a Gre<strong>en</strong> Economy path.<br />

UNEP and UNDP will also assist with tra<strong>in</strong><strong>in</strong>g and capacity build<strong>in</strong>g <strong>in</strong> the <strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t and control of trade <strong>in</strong> ozone<br />

deplet<strong>in</strong>g substances and related technologies. Tra<strong>in</strong><strong>in</strong>g cover<strong>in</strong>g <strong>en</strong>ergy effici<strong>en</strong>t technologies and good repair<br />

practices for exist<strong>in</strong>g <strong>in</strong>v<strong>en</strong>tories will focus on the air-condition<strong>in</strong>g and refrigeration sectors, cover<strong>in</strong>g importers,<br />

distributors, servic<strong>in</strong>g companies and servic<strong>in</strong>g technicians.<br />

UNEP will cont<strong>in</strong>ue to support the governm<strong>en</strong>t <strong>in</strong> prepar<strong>in</strong>g a phase-out plan for HCFCs l<strong>in</strong>ked to national policies<br />

for <strong>en</strong>ergy effici<strong>en</strong>cy and climate impacts and to advocate for improved methods of disposal of air-conditioners and<br />

fridges and the harmful substances they conta<strong>in</strong>.<br />

34 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


Un processus d’appr<strong>en</strong>tissage<br />

“Everyone agrees that achiev<strong>in</strong>g susta<strong>in</strong>able developm<strong>en</strong>t <strong>in</strong> <strong>Haiti</strong> will require<br />

a broad-based approach aimed at ambitious, <strong>in</strong>tegrated objectives with consist<strong>en</strong>t<br />

support over the long term. One of the most frustrat<strong>in</strong>g chall<strong>en</strong>ges has<br />

be<strong>en</strong> the abs<strong>en</strong>ce of tangible mechanisms to pursue such a strategy.<br />

“Work<strong>in</strong>g with UNEP and local partners to support the <strong>Haiti</strong> Reg<strong>en</strong>eration<br />

Initiative has be<strong>en</strong> gratify<strong>in</strong>g precisely because of the <strong>en</strong>ormous <strong>en</strong>thusiasm<br />

beh<strong>in</strong>d its commitm<strong>en</strong>t to susta<strong>in</strong>ed progress built on sound natural resource<br />

managem<strong>en</strong>t and broad-based economic developm<strong>en</strong>t.”<br />

Marc <strong>Le</strong>vy<br />

Directeur Adjo<strong>in</strong>t<br />

C<strong>en</strong>tre for International Earth Sci<strong>en</strong>ce Information Network,<br />

Earth Institute, Columbia University, États-Unis<br />

L’année 2010 a été tragique pour <strong>Haïti</strong> et très difficile<br />

pour l’équipe du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>. Toutes les ag<strong>en</strong>ces<br />

de l’ONU <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> a<strong>in</strong>si que leurs part<strong>en</strong>aires nationaux<br />

et <strong>in</strong>ternationaux ont beaucoup appris au cours de<br />

cette année. Si elles sont bi<strong>en</strong> <strong>in</strong>tégrées, ces leçons<br />

devrai<strong>en</strong>t aider à mieux gérer les efforts de secours<br />

et de reconstruction dans le futur. <strong>Le</strong>s leçons clés<br />

ret<strong>en</strong>ues par le <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> <strong>en</strong> 2010 sont les suivantes<br />

:<br />

• La préparation aux urg<strong>en</strong>ces doit être <strong>in</strong>tégrée<br />

dans la culture et le fonctionnem<strong>en</strong>t de tous les<br />

bureaux nationaux du <strong>PNUE</strong>, où qu’ils se trouv<strong>en</strong>t.<br />

• Lorsqu’une catastrophe majeure survi<strong>en</strong>t, il est trop<br />

tard pour comm<strong>en</strong>cer les efforts de lobby<strong>in</strong>g et<br />

de reforme <strong>in</strong>stitutionnelle <strong>en</strong> faveur de la prise<br />

<strong>en</strong> compte de considérations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />

par les organisations humanitaires. De tels <strong>in</strong>vestissem<strong>en</strong>ts<br />

doiv<strong>en</strong>t êtres faits auparavant, à une<br />

échelle mondiale au se<strong>in</strong> de ces organisations,<br />

et non par le <strong>PNUE</strong>.<br />

• Malgré les efforts à court et moy<strong>en</strong> terme conc<strong>en</strong>trés<br />

sur les questions humanitaires, les problèmes<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux sous-jac<strong>en</strong>ts aggrav<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

général les problèmes humanitaires et socioéconomiques,<br />

et sont eux mêmes exacerbés<br />

par les catastrophes naturelles. C’est pourquoi les<br />

problèmes chroniques à long terme s’acc<strong>en</strong>tu<strong>en</strong>t<br />

<strong>in</strong>évitablem<strong>en</strong>t tandis que d’autres problèmes<br />

critiques urg<strong>en</strong>ts apparaiss<strong>en</strong>t.<br />

• En cas de catastrophe, ce g<strong>en</strong>re de situation<br />

peut <strong>en</strong>traver la cont<strong>in</strong>uité du f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t et la<br />

mobilisation de ressources pour des programmes<br />

de développem<strong>en</strong>t à long terme. D’un autre<br />

côté, les catastrophes ouvr<strong>en</strong>t une « f<strong>en</strong>être<br />

d’opportunité » <strong>en</strong> matière de f<strong>in</strong>ancem<strong>en</strong>t pour<br />

les <strong>in</strong>itiatives <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales à long terme: <strong>en</strong><br />

effet, après avoir pris connaissance de la situation<br />

de manière plus approfondie, les bailleurs de fonds<br />

s’aperçoiv<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t que la mauvaise gestion<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale augm<strong>en</strong>te significativem<strong>en</strong>t<br />

l’impact humanitaire du désastre.<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

35


Remerciem<strong>en</strong>ts<br />

Equipe du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong>, 2010<br />

Andrew Morton, Coord<strong>in</strong>ateur du Programme du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> et de l’Initiative Régénération <strong>Haïti</strong> (IRH)<br />

Antonio Perera, Directeur du Programme National du <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong><br />

Maximili<strong>en</strong> Pardo, Officier de Programme Adjo<strong>in</strong>t<br />

Lucile G<strong>in</strong>gembre, Officier de Programme Adjo<strong>in</strong>te<br />

Paul Judex Edouarz<strong>in</strong>, Expert <strong>en</strong> Ecologie<br />

Jean Elie Thys, Assistant pour le Mécanisme d’Assistance Technique (MAT)<br />

Patrick Nicolas, Assistant pour le Mécanisme d’Assistance Technique (MAT)<br />

Silvana Mastropaolo, Coord<strong>in</strong>atrice pour les Affaires Humanitaires<br />

Megan Rapp, Consultante<br />

<strong>Le</strong>jeune <strong>Le</strong>sperance, Chauffeur<br />

Rosval Poteau, Chauffeur<br />

<strong>Le</strong>s études de cas rédigées par les membres de cette équipe illustr<strong>en</strong>t la diversité des rôles et des activités<br />

des membres de l’équipe du <strong>PNUE</strong> dans les situations d’urg<strong>en</strong>ce.<br />

Bureau Régional du <strong>PNUE</strong> pour l’Amérique Lat<strong>in</strong>e et les Caraïbes<br />

Margarita Astralaga, Directrice Régionale, Bureau Régional du <strong>PNUE</strong> pour l’Amérique Lat<strong>in</strong>e et les Caraïbes<br />

Ricardo Sanchez, Bureau du Représ<strong>en</strong>tant Spécial du <strong>PNUE</strong> à <strong>Haïti</strong><br />

Artie Dubrie, Stratégies et Conseil juridique<br />

Bailleurs de fonds et autres part<strong>en</strong>aires<br />

Bureau des <strong>Nations</strong> Unies pour les Services aux Projets (UNOPS)<br />

Bureau des M<strong>in</strong>es and et de l’Energie (BME)<br />

Catholic Relief Service (Secours Catholique)<br />

Comité Interm<strong>in</strong>istérielle pour l’Aménagem<strong>en</strong>t du Territoire<br />

Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’<strong>Haïti</strong><br />

Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assa<strong>in</strong>issem<strong>en</strong>t<br />

Earth Institute de Columbia University<br />

Fondation Macaya pour le Développem<strong>en</strong>t<br />

Fondation pour la Protection de la Biodiversité Mar<strong>in</strong>e<br />

Fonds des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Enfance (UNICEF)<br />

Gouvernem<strong>en</strong>t Irlandais<br />

Gouvernem<strong>en</strong>t Norvégi<strong>en</strong><br />

Groupe d’Initiative pour un Port-à-Pim<strong>en</strong>t Nouveau<br />

International Lifel<strong>in</strong>e Fund<br />

International Organization for Migration<br />

M<strong>in</strong>istère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développem<strong>en</strong>t Rural<br />

M<strong>in</strong>istère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle<br />

M<strong>in</strong>istère de l’Environnem<strong>en</strong>t<br />

M<strong>in</strong>istère de la Planification et de la Coopération Externe<br />

M<strong>in</strong>istère de la Santé Publique et de la Population<br />

M<strong>in</strong>istère des Travaux Publiques, Transports et Communications<br />

M<strong>in</strong>istère du Tourisme<br />

Mission des <strong>Nations</strong> Unies pour la Stabilisation <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> (MINUSTAH)<br />

Organisation des <strong>Nations</strong> Unies pour l’Alim<strong>en</strong>tation et l’Agriculture (FAO)<br />

36 <strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010


Organisation Mondiale de la Santé (OMS)<br />

Organisation pour la Réhabilitation de l’Environnem<strong>en</strong>t<br />

Programme Alim<strong>en</strong>taire Mondial (PAM)<br />

Programme des <strong>Nations</strong> Unies pour le Développem<strong>en</strong>t (PNUD)<br />

Reef Check<br />

Service Métropolita<strong>in</strong> de Collecte des Résidus Solides<br />

Société Audubon <strong>Haïti</strong><br />

Sun Mounta<strong>in</strong> International<br />

The Nature Conservancy<br />

Université América<strong>in</strong>e des Caraïbes<br />

Université Notre Dame d’<strong>Haïti</strong><br />

Université Quisqueya<br />

Editeurs<br />

Tim Davis et Tim Jones, DJEnvironm<strong>en</strong>tal (Royaume-Uni)<br />

Traduction française<br />

Juli<strong>en</strong> Aguzzoli<br />

Anna Law<br />

Pour <strong>en</strong> savoir plus :<br />

www.unep.org/conflictsanddisasters<br />

www.haitireg<strong>en</strong>eration.org<br />

Voir aussi GEO <strong>Haiti</strong> 2010 : Etat et Perspectives de l’Environnem<strong>en</strong>t<br />

<strong>Le</strong> <strong>PNUE</strong> <strong>en</strong> <strong>Haïti</strong> – Revue de l’Année 2010<br />

37


A propos du Programme du <strong>PNUE</strong><br />

pour les Désastres et Conflits<br />

Du le Kosovo à l’Afghanistan, <strong>en</strong> passant par le Liban, le Soudan<br />

ou la Ch<strong>in</strong>e, le <strong>PNUE</strong> a été prés<strong>en</strong>t dans des situations de crise<br />

dans plus de 40 pays depuis 1999. Alors que la communauté<br />

<strong>in</strong>ternationale se focalise de mo<strong>in</strong>s <strong>en</strong> mo<strong>in</strong>s sur l’<strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tion<br />

post-crise <strong>en</strong> faveur d’efforts de prév<strong>en</strong>tion, le <strong>PNUE</strong> a élargi<br />

son doma<strong>in</strong>e d’opération. En plus de ses activités c<strong>en</strong>trales<br />

d’évaluation et de restauration <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, le <strong>PNUE</strong> agit<br />

ma<strong>in</strong>t<strong>en</strong>ant égalem<strong>en</strong>t dans le doma<strong>in</strong>e de la réduction des<br />

risques liés aux catastrophes naturelles et autres désastres, et<br />

dans celui de la coopération <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale.<br />

Dans le cadre de la stratégie à moy<strong>en</strong> terme du <strong>PNUE</strong> pour<br />

la période 2010 à 2013, le pilier “Catastrophes naturelles et<br />

conflits” est l’un des six doma<strong>in</strong>es d’<strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tion prioritaires<br />

pour l’organisation. <strong>Le</strong> sous-programme pour les Catastrophes<br />

naturelles et les Conflits est fondé sur quatre piliers opérationnels<br />

: l’évaluation <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale post-désastre, le recouvrem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal post-désastre, la réduction des risques liés aux<br />

catastrophes naturelles, et la coopération <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale<br />

dans le contexte d’efforts de construction de la paix. <strong>Le</strong> Service<br />

Post-Conflit et Gestion des Catastrophes (PCDMB) est chargé<br />

de coordonner ces thèmes au se<strong>in</strong> du <strong>PNUE</strong>.<br />

Des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts techniques supplém<strong>en</strong>taires peuv<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>us sur le site <strong>in</strong>ternet du Service<br />

Post-Conflit et de Gestion des Catastrophes du <strong>PNUE</strong> : http://www.unep.org/conflictsanddisasters<br />

ou par courriel : postconflict@unep.org


www.unep.org<br />

<strong>United</strong> <strong>Nations</strong> Environm<strong>en</strong>t Programme<br />

P.O. Box 30552 Nairobi, K<strong>en</strong>ya<br />

Tel: +254 (0)20 762 1234<br />

Fax: +254 (0)20 762 3927<br />

Email: uneppub@unep.org

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