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Le traitement chirurgical de la maladie de Lapeyronie - Urofrance

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TECHNIQUE CHIRURGICALE Progrès en Urologie (1996), 6, 963-973<br />

<strong>Le</strong> <strong>traitement</strong> <strong>chirurgical</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> <strong>Lapeyronie</strong><br />

Vincent GRISONI, Dominique ROSSI<br />

Service d’Urologie, Hôpital Salvator, Marseille, France<br />

RESUME<br />

La ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> <strong>Lapeyronie</strong> est à l’origine d’une<br />

courbure <strong>de</strong> <strong>la</strong> verge pouvant rendre douloureux<br />

voire empêcher les rapports sexuels. Un <strong>traitement</strong><br />

<strong>chirurgical</strong> peut être proposé lorsque <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que est<br />

stable <strong>de</strong>puis au moins 6 mois et après échec du <strong>traitement</strong><br />

médical. Il a pour but <strong>de</strong> restituer une érection<br />

autorisant <strong>la</strong> pénétration. L’examen après un<br />

test intra-caverneux permet d’apprécier <strong>la</strong> déformation<br />

et <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’érection. Ces <strong>de</strong>ux données<br />

objectives semblent déterminantes dans le choix <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> technique <strong>la</strong> plus adaptée. Deux groupes <strong>de</strong><br />

métho<strong>de</strong>s existent : d’une part les p<strong>la</strong>sties mo<strong>de</strong><strong>la</strong>ntes<br />

<strong>de</strong>s corps caverneux (résections et plicatures<br />

<strong>de</strong> l’albuginée, excision-greffe) et d’autre part les<br />

imp<strong>la</strong>ntations <strong>de</strong> prothèses (semi-rigi<strong>de</strong>s, gonf<strong>la</strong>bles<br />

et imp<strong>la</strong>nts souples). Ce travail fait une revue <strong>de</strong>s<br />

différentes techniques <strong>chirurgical</strong>es et propose un<br />

organigramme décisionnel basé sur le résultat du<br />

test intra-caverneux.<br />

Mots clés : Ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> <strong>Lapeyronie</strong>, <strong>traitement</strong> <strong>chirurgical</strong>.<br />

Progrès en Urologie (1996), 6, 963-973.<br />

La ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> <strong>Lapeyronie</strong> [27] ou induration p<strong>la</strong>stique<br />

<strong>de</strong>s corps caverneux est une fibrose segmentaire <strong>de</strong><br />

l’albuginée <strong>de</strong>s corps caverneux. La lésion <strong>de</strong> base ou<br />

p<strong>la</strong>que fibreuse se manifeste sous <strong>la</strong> forme d’un noyau<br />

ovoï<strong>de</strong> plus ou moins étendu siégeant le plus souvent<br />

sur <strong>la</strong> face dorsale <strong>de</strong> <strong>la</strong> verge. Elle correspond à une<br />

accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> fibres col<strong>la</strong>gènes très <strong>de</strong>nses pouvant<br />

évoluer vers l’apparition <strong>de</strong> carti<strong>la</strong>ge, voire d’ossification.<br />

Elle est responsable d’une modification localisée<br />

<strong>de</strong> l’é<strong>la</strong>sticité du corps caverneux engendrant à l’érection<br />

une courbure <strong>de</strong> <strong>la</strong> verge [15]. La courbure est centrée<br />

sur le noyau fibreux donc habituellement en arrière<br />

et en haut. Elle conduit à une difficulté ou une<br />

impossibilité <strong>de</strong> pénétration. Ces critères permettent<br />

d’éliminer les fibroses caverneuses, ma<strong>la</strong>die propre du<br />

tissu érectile et dont le <strong>traitement</strong> est différent <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> <strong>Lapeyronie</strong>.<br />

Cette ma<strong>la</strong>die atteint l’homme généralement entre 40 et<br />

70 ans, son apparition est rapi<strong>de</strong> et elle évolue selon<br />

<strong>de</strong>ux phases. La première, active ou inf<strong>la</strong>mmatoire,<br />

dure habituellement 6 à 18 mois et se traduit par le<br />

développement d’un nodule, <strong>de</strong>s douleurs et une courbure.<br />

Puis <strong>la</strong> phase chronique s’installe, les douleurs à<br />

l’érection diminuent ou disparaissent, les nodules restent<br />

stables et <strong>la</strong> déformation en érection persiste. Il<br />

existe quelques rares cas où <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que puis l’incurvation<br />

disparaissent après plusieurs années d’évolution<br />

[ 11, 41]. <strong>Le</strong> diagnostic est avant tout clinique.<br />

L’imagerie par échographie ou résonance magnétique<br />

nucléaire peut ai<strong>de</strong>r à préciser le siège exact <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>que quand celle-ci est difficilement palpable [40].<br />

L’étiologie et <strong>la</strong> physiopathologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong><br />

<strong>Lapeyronie</strong> <strong>de</strong>meurent inconnues et ont conduit à expérimenter<br />

d’innombrables <strong>traitement</strong>s médicaux : <strong>la</strong><br />

vitaminothérapie (A et/ou E), le para amino benzoate<br />

<strong>de</strong> potassium, <strong>de</strong>s cytostatiques (procarbazine), <strong>de</strong>s<br />

antihistaminiques (terfenadine), <strong>la</strong> colchicine, le<br />

tamoxifène, <strong>la</strong> testostérone, l’orgotéïne, l’injection<br />

locale d’enzymes, les corticoï<strong>de</strong>s locaux ou généraux,<br />

les ultrasons, l’irradiation par 15 Grays... Hormis un<br />

effet antalgique pour certains, aucun <strong>de</strong> ces <strong>traitement</strong>s<br />

n’a fait <strong>la</strong> preuve <strong>de</strong> son efficacité.<br />

Un <strong>traitement</strong> <strong>chirurgical</strong> peut être proposé <strong>de</strong>vant<br />

une courbure invalidante, sur <strong>de</strong>s lésions stables<br />

<strong>de</strong>puis au moins 6 mois et après échec du <strong>traitement</strong><br />

m é d i c a l . Il a pour objectif <strong>de</strong> restituer une érection<br />

autorisant <strong>la</strong> pénétration. Diverses métho<strong>de</strong>s ont été<br />

proposées que l’on peut séparer en <strong>de</strong>ux groupes : les<br />

techniques visant à restaurer au corps caverneux une<br />

é<strong>la</strong>sticité et une résistance homogène et les imp<strong>la</strong>ntations<br />

<strong>de</strong> prothèse d’érection. <strong>Le</strong> but <strong>de</strong> cet article est<br />

<strong>de</strong> décrire et <strong>de</strong> préciser les indications <strong>de</strong>s principales<br />

techniques du <strong>traitement</strong> <strong>chirurgical</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

<strong>de</strong> <strong>Lapeyronie</strong>.<br />

PLASTIES MODELANTES DES CORPS<br />

CAVERNEUX<br />

Considérations générales<br />

Ces interventions visent à redonner aux corps érectiles<br />

une symétrie permettant une érection droite. Pour ce<strong>la</strong>,<br />

il existe <strong>de</strong>ux possibilités : soit raccourcir le corps<br />

caverneux le plus long par une résection ou une plicature,<br />

soit allonger le corps caverneux le plus court en<br />

Manuscrit reçu : mars 1996, accepté : juin 1996.<br />

Adresse pour correspondance : Pr. D. Rossi, Service d’Urologie (Pr. G. Serment),<br />

Hôpital Salvator, 249, Bd. <strong>de</strong> Sainte-Marguerite, 13009 Marseille.<br />

963


excisant <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que et en <strong>la</strong> remp<strong>la</strong>çant par une greffe.<br />

Ces techniques s’appliquent aux courbures liées à <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> <strong>Lapeyronie</strong> mais aussi aux courbures<br />

congénitales ou post-traumatiques.<br />

<strong>Le</strong>s voies d’abord<br />

• Voie circonférentielle (Figure 1) : une incision <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

muqueuse 5 mm sous <strong>la</strong> couronne du g<strong>la</strong>nd, puis un<br />

décollement <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau et <strong>de</strong>s tissus sous-cutanés permettent<br />

d’exposer les corps caverneux jusqu’à <strong>la</strong> racine<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> verge. L’abord du corps caverneux se fait après<br />

ouverture du fascia <strong>de</strong> Bück en regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone à corriger.<br />

Celui-ci sera ensuite refermé par <strong>de</strong>s points séparés<br />

résorbables. Une résection du prépuce chez le<br />

patient non circoncis sera réalisée systématiquement<br />

car cet abord expose à un risque élevé <strong>de</strong> nécrose du<br />

prépuce et <strong>de</strong> phimosis acquis. Aucun drainage n’est<br />

nécessaire. Un pansement compressif évite l’hématome<br />

post-opératoire.<br />

Cette voie simple permet un abord <strong>la</strong>rge <strong>de</strong>s corps<br />

caverneux, donc une correction <strong>de</strong> presque tous les<br />

types d’angu<strong>la</strong>tion.En cas <strong>de</strong> déviation très proximale<br />

on réalisera une contre-incision péno-pubienne ou<br />

péno-scrotale (Figure 2) [29]. En extériorisant <strong>la</strong> verge<br />

par une <strong>de</strong> ces contre-incisions, on obtient un accès à <strong>la</strong><br />

zone <strong>la</strong> plus proximale <strong>de</strong>s corps caverneux mais aussi<br />

au ligament suspenseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> verge.<br />

• Voie médiane sur le raphé (Figure 3) : Tout aussi<br />

simple, elle permet un abord satisfaisant <strong>de</strong> <strong>la</strong> face ventrale<br />

et ne nécessite pas <strong>de</strong> circoncision [25, 33].<br />

• Voie en regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone à réséquer ou à plicaturer :<br />

Elle évite l’oedème et le risque <strong>de</strong> nécrose cutanée.<br />

Mais <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que palpable ne correspond pas toujours au<br />

seul point <strong>de</strong> courbure ce qui conduit souvent à <strong>de</strong>voir<br />

multiplier les incisions. Elles peuvent être axiale,<br />

oblique [14] ou en «z» [7].<br />

La création <strong>de</strong> l’érection se fait par ponction d’un<br />

corps caverneux avec un cathéter souple <strong>de</strong> 16 ou 19<br />

Gauge en injectant du sérum salé isotonique après mise<br />

en p<strong>la</strong>ce d’un garrot (drain souple) à <strong>la</strong> racine <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

v e rg e . L’utilisation d’un produit vasodi<strong>la</strong>tateur est<br />

aussi possible et n’expose pas à <strong>de</strong>s problèmes hémorragiques.<br />

La son<strong>de</strong> uréthrale : sa mise en p<strong>la</strong>ce n’est pas indispensable.<br />

<strong>Le</strong> fil : Pour suturer les corps caverneux on utilise un<br />

fil non résorbable soli<strong>de</strong> (polypropylène 3) [24]. <strong>Le</strong>s<br />

fils plus fins résorbables exposent au risque <strong>de</strong> récidive<br />

précoce par lâchage <strong>de</strong> suture.<br />

La présence <strong>de</strong>s fils peut produire un granulome, une<br />

surinfection ou occasionner une gêne pour le patient ou<br />

sa partenaire lors <strong>de</strong>s rapports. On prendra donc soin <strong>de</strong><br />

couper les fils courts, <strong>de</strong> les recouvrir en fermant le fascia<br />

<strong>de</strong> Buck par <strong>de</strong>ssus, d’enfouir les noeuds ou <strong>de</strong> réaliser<br />

<strong>de</strong>s points inversants [4, 25].<br />

Anesthésie : elle peut être générale, loco-régionale<br />

voire locale [3, 24]. <strong>Le</strong> bloc pénien à <strong>la</strong> xylocaïne est<br />

une alternative séduisante.<br />

La p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s <strong>traitement</strong>s évitant les érections post opé -<br />

ratoires (Imipramine, Estrogènes..) : Ces produits font<br />

difficilement disparaître toute érection et leur efficacité<br />

est retardée. Dans notre expérience, ces <strong>traitement</strong>s<br />

ne semblent pas indispensables.<br />

Intervention <strong>de</strong> Nesbit<br />

Initialement décrite en 1965 [31] pour traiter <strong>de</strong>s courbures<br />

congénitales sans hypospadias, elle fut adaptée à<br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> <strong>Lapeyronie</strong> en 1979 [36]. Son principe<br />

est <strong>de</strong> raccourcir l’albuginée au sommet <strong>de</strong> <strong>la</strong> convexité<br />

en excisant <strong>de</strong>s quartiers d’oranges sur <strong>la</strong> face opposée<br />

à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que, celle-ci étant respectée (Figure 4 a) . La<br />

voie d’abord sera circonférentielle. On prendra soins<br />

<strong>de</strong> repérer les éléments à respecter situés sur <strong>la</strong> face à<br />

exciser (convexité), c’est à dire l’urèthre pour les courbures<br />

dorsales et les pédicules vasculo nerveux pour les<br />

courbures ventrales. On crée une érection artificielle.<br />

La mise en p<strong>la</strong>ce d’un point d’essai prenant toute<br />

l’épaisseur <strong>de</strong> l’albuginée permettra d’estimer <strong>la</strong> longueur<br />

d’albuginée à exciser, c’est à dire <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur du<br />

ou <strong>de</strong>s quartiers d’orange. Il faut en moyenne réséquer<br />

1 mm pour corriger 10° [16] <strong>la</strong> fermeture <strong>de</strong> l’albuginée<br />

se fera à points séparés <strong>de</strong> fils non résorbables . La<br />

longueur <strong>de</strong>s ellipses doit être égale au tiers ou à <strong>la</strong><br />

moitié <strong>de</strong> <strong>la</strong> circonférence, ce qui impose pour <strong>la</strong> correction<br />

<strong>de</strong>s courbures dorsales <strong>de</strong> libérer totalement le<br />

corps spongieux du corps caverneux [3].<br />

Résultats : entre 82 et 100 %<strong>de</strong> bons résultats [14, 16,<br />

37].<br />

Inconvénients : <strong>Le</strong> raccourcissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> verge est<br />

constant. Il est d’autant plus important que <strong>la</strong> courbure<br />

est prononcée (en moyenne <strong>de</strong> 1 à 3 cm). Ce raccourcissement<br />

n’entraîne généralement pas <strong>de</strong> conséquences<br />

sur <strong>la</strong> possibilité d’avoir <strong>de</strong>s rapports sexuels.<br />

En cas d’hyper-correction, il <strong>de</strong>vient nécessaire <strong>de</strong> réaliser<br />

une excision du coté <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que ce qui raccourcit<br />

d’autant plus <strong>la</strong> verge. L’excision <strong>de</strong> fragment d’albuginée<br />

conduit à un traumatisme du tissu érectile sous<br />

jacent qui est généralement déjà <strong>de</strong> mauvaise qualité.<br />

D’autre part, elle est source d’hémorragie peropératoire<br />

et donne souvent (30%) <strong>de</strong>s zones d’hypoesthésie.<br />

Enfin, il existe un risque <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ie uréthrale, sans conséquence<br />

si elle est réparée.<br />

Techniques dérivées <strong>de</strong> l’intervention <strong>de</strong> Nesbit<br />

KELAMI [22] conseille <strong>de</strong> corriger <strong>la</strong> courbure en disposant<br />

<strong>de</strong>s pinces d'Allis sur <strong>la</strong> convexité du corps<br />

964


caverneux puis en réséquant les ellipses ainsi délimitées.<br />

La fermeture <strong>de</strong> l'albuginée se fait par un surjet en<br />

«U» <strong>de</strong> monofi<strong>la</strong>ment 3/0.<br />

Une variante consiste en une incision l'albuginée dans<br />

l'axe <strong>de</strong> <strong>la</strong> verge au sommet <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbure suivie d'une<br />

fermeture transversale (Figure 4b), une autre consiste<br />

en un <strong>la</strong>mbeau d'avancement.<br />

<strong>Le</strong>s plicatures <strong>de</strong> l’albuginée<br />

Décrites en 1985 par ESSED et SCHROEDER [16] et par<br />

METZ et EBBEHOJ [12], on réalise <strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon un<br />

abord <strong>de</strong> l'albuginée et une érection artificielle. <strong>Le</strong>s<br />

points assurant <strong>la</strong> plicature doivent être soli<strong>de</strong>s et charger<br />

<strong>la</strong>rgement l'albuginée. Ils sont p<strong>la</strong>cés à cheval sur le<br />

sommet <strong>de</strong> <strong>la</strong> convexité. <strong>Le</strong>s noeuds sont serrés après<br />

vidange <strong>de</strong>s corps caverneux et une nouvelle érection<br />

permet d'apprécier le résultat. En cas <strong>de</strong> correction<br />

insuffisante, une <strong>de</strong>uxième série <strong>de</strong> plicatures est effectuée.<br />

En cas d'hyper-correction, il est aisé <strong>de</strong> couper les<br />

fils et <strong>de</strong> les repositionner. La longueur <strong>de</strong> chaque plicature<br />

ne doit pas excé<strong>de</strong>r 10 mm pour éviter <strong>la</strong> réduction<br />

<strong>de</strong> circonférence <strong>de</strong>s corps caverneux à l'origine<br />

d'aspect en sablier. Une plicature <strong>de</strong> 10 mm permet <strong>de</strong><br />

corriger une angu<strong>la</strong>tion d'environ 30°.<br />

La correction d'une courbure dorsale peut se faire par<br />

une série <strong>de</strong> points séparés sur toute <strong>la</strong> face ventrale<br />

(Figure 5a) imposant alors une dissection du corps<br />

spongieux ou plus simplement par <strong>de</strong>s points mis <strong>de</strong><br />

part et d'autre <strong>de</strong> l'urèthre (Figure 5b). <strong>Le</strong>s points seront<br />

en «U» ou <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> Klevmark [24] (Figure 5c). La<br />

détermination <strong>de</strong> l'emp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s points peut être<br />

facilitée par l'utilisation <strong>de</strong> crochets <strong>de</strong> Gillies [16].<br />

Initialement réalisée après une radiothérapie systématique,<br />

cette <strong>de</strong>rnière semble inutile au vu <strong>de</strong>s résultats.<br />

Avantages par rapport à <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> Nesbit : La<br />

rapidité. On évite le traumatisme du tissu érectile source<br />

<strong>de</strong> dysérection post-opératoire. En cas d'hyper-correction,<br />

il est possible <strong>de</strong> recommencer puisqu'aucune<br />

résection n'a été réalisée. Il n'existe pas <strong>de</strong> zone d'hypoesthésie<br />

ni d'impuissance secondaire, les dysérections<br />

secondaires ont une autre étiologie dans 85% <strong>de</strong>s<br />

cas [22, 32].<br />

Inconvénients : Comme le Nesbit, <strong>la</strong> plicature entraîne<br />

un raccourcissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> verge. Pour <strong>la</strong> correction <strong>de</strong>s<br />

angu<strong>la</strong>tions très marquées (supérieure à 90°), afin d'éviter<br />

les sutures sous tensions, il est parfois indispensable<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong>isser 10 à 20° <strong>de</strong> courbure ce qui n'entrave habituellement<br />

pas les rapports.<br />

<strong>Le</strong>s techniques mixtes : résection-greffe d’albuginée<br />

[21]<br />

Décrite par GOLDSTEIN et BLUMBERG, elle consiste à<br />

redresser <strong>la</strong> verge par excision suture d' ellipses d'albuginée<br />

sur <strong>la</strong> face convexe. Puis <strong>la</strong> ou les p<strong>la</strong>ques sont<br />

réséquée (s), cette perte <strong>de</strong> substance sera couverte par<br />

les ellipses prélevées précé<strong>de</strong>mment.<br />

<strong>Le</strong>s résections-greffes <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que<br />

Ces techniques consistent à enlever <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que et à remp<strong>la</strong>cer<br />

<strong>la</strong> perte <strong>de</strong> substance par un greffon (Figure 6).<br />

De très nombreux matériaux ont été testés mais aucun<br />

n'a permis <strong>de</strong> retrouver les caractéristiques biomécaniques<br />

<strong>de</strong> l'albuginée. Ainsi, les premières autogreffes<br />

ont été réalisées en 1950 avec <strong>de</strong>s <strong>la</strong>mbeaux graisseux<br />

libres [29] puis en 1974 avec <strong>de</strong>s <strong>la</strong>mbeaux <strong>de</strong>rmiques<br />

[10, 45], mais aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> vaginale [38], du fascia temporalis<br />

[20], <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau du prépuce, <strong>de</strong>s patch veineux<br />

[5, 6], artériel...Tous ces matériaux sont flexibles mais<br />

ne sont pas é<strong>la</strong>stiques. D'autre part, ils ont tous tendance<br />

à se rétracter sous forme d'une zone fibrosée, ce qui<br />

recrée les conditions <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que. Certains ont proposé<br />

l'utilisation <strong>de</strong> dure-mère lyophilisée <strong>de</strong> cadavre<br />

[23], ce qui est inacceptable vu le risque <strong>de</strong> transmission<br />

<strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies telle <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> Creutzfelt Jacob<br />

[17] d'autant que les résultats ne sont pas supérieurs<br />

aux autres greffes [9]. Plus récemment, I'utilisation <strong>de</strong><br />

matériaux inertes tel le PETP (polyester téréphtalique)<br />

ou le PTFE (polytetra fluroethylène) [18] a été proposée<br />

mais ces produits ne sont pas é<strong>la</strong>stiques et génèrent<br />

une réaction inf<strong>la</strong>mmatoire qui peut être importante.<br />

<strong>Le</strong> <strong>de</strong>rme subit une rétraction <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 30% à 3<br />

mois, il est donc nécessaire <strong>de</strong> surtailler le greffon d'environ<br />

30% dans sa <strong>la</strong>rgeur. En revanche, son épaisseur<br />

doit être <strong>la</strong> même que celle <strong>de</strong> l'albuginée. <strong>Le</strong> prélèvement<br />

se fait habituellement au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuisse ou <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> paroi abdominale. La réapparition d'une courbure<br />

par fibrose <strong>de</strong>s sutures conduit certains à adjoindre un<br />

<strong>traitement</strong> corticoï<strong>de</strong> à faibles doses pendant 3 mois<br />

[1].<br />

La dissection <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que conduit à une altération du<br />

tissu aréo<strong>la</strong>ire source <strong>de</strong> dysérection dans les suites.<br />

Certains proposent, pour limiter le risque d'impuissance<br />

secondaire, <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s infiltrations per opératoires<br />

d'héparine diluée sur le site <strong>de</strong> <strong>la</strong> greffe (1).<br />

<strong>Le</strong>s incision-greffes [19] (Figure 7) : Il est possible <strong>de</strong><br />

réaliser <strong>de</strong>s incisions <strong>de</strong> décharges transversales pour<br />

redresser <strong>la</strong> verge puis <strong>de</strong> couvrir le défect par une greffe<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>rme . En général 3 incisions sur toute <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> face dorsale suffisent à corriger <strong>la</strong> déviation. La<br />

p<strong>la</strong>que est alors disséquée sous l’albuginée. La résection<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que peut se faire par voie transcaverneuse<br />

évitant <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> substance donc <strong>la</strong> greffe [31].<br />

Lorsqu'il existe un étranglement associé, I'extrémité<br />

<strong>de</strong>s incisions transversales est prolongée en «Y» inversé<br />

permettant un é<strong>la</strong>rgissement. Si ce<strong>la</strong> s'avère insuffisant,<br />

une p<strong>la</strong>stie par <strong>la</strong>mbeau d'avancement (type p<strong>la</strong>stie<br />

en «Z») peut être réalisée. Pour les courbures ven-<br />

965


Figure 1. La voie d’abord circonférentielle avec déshabil<strong>la</strong>ge<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> verge.<br />

Figure 3. La voie d’abord médiane sur le raphé.<br />

Figure 2. La voie d’abord circonférentielle avec extériorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> verge par une contre incision peno-scrotale.<br />

966


Figure 4A. La résection suture selon Nesbit.<br />

Figure 4B. L’incision suture transversale ou Nesbit dérivé<br />

(avec points inversants).<br />

Figure 5A. <strong>Le</strong>s plicatures <strong>de</strong> l’albuginée par points surfilés.<br />

Figure 5C. <strong>Le</strong>s plicatures <strong>de</strong> l’albuginée par le point <strong>de</strong><br />

Klevmark.<br />

Figure 5B. <strong>Le</strong>s plicatures <strong>de</strong> l’albuginée par points <strong>de</strong> part et<br />

d’autre <strong>de</strong> l’urèthre.<br />

967


Figure 6A. La résection <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que avec greffe <strong>de</strong> peau : l’in -<br />

cision.<br />

Figure 6B. La couverture.<br />

Figure 7A. La résection greffe<br />

Figure 7B. L’incision greffe avec refend.<br />

Figure 8A. La mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> prothèse par incision penoscrotale.<br />

8B. Cavernotomie transversale sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que.<br />

8C. Fermeture du défect par une greffe.<br />

968


Figure 9. La voie péno-pubienne en V inversé.<br />

Figure 10. La désinsertion péno-pubienne.<br />

Figure 11. Organigramme <strong>de</strong>s indications <strong>chirurgical</strong>es pour<br />

ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> <strong>Lapeyronie</strong> (T.I.C. : Test intra-caverneux).<br />

969


trales on réalise <strong>de</strong>ux séries symétriques d'incisions en<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l'urèthre. Pour les courbures <strong>la</strong>térales qui<br />

s'associent fréquemment à une diminution <strong>de</strong> diamètre<br />

du côté <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbure, il est nécessaire <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s<br />

incisions transversales pour augmenter <strong>la</strong> longueur et<br />

<strong>de</strong>s incisions longitudinales pour augmenter le diamètre<br />

conduisant à une greffe en «Scotty Dog». Ce<strong>la</strong><br />

s'avère en général insuffisant pour les courbures <strong>de</strong><br />

plus <strong>de</strong> 40 <strong>de</strong>grés où une plicature contro<strong>la</strong>térale doit<br />

être associée.<br />

Résultats : ils sont bons dans 0% [2] à 70% [10] <strong>de</strong>s<br />

cas.<br />

Inconvénients : <strong>la</strong> nécessité d'une <strong>de</strong>uxième incision,<br />

<strong>la</strong> fréquence élevée <strong>de</strong>s insensibilités du g<strong>la</strong>nd (habituellement<br />

régressive en 2 à 5 mois), le risque d'impuissance<br />

et d'anérection en aval du greffon. En cas<br />

d'impuissance secondaire, <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'une prothèse<br />

donne <strong>de</strong> mauvais résultats [2].<br />

La seule bonne indication <strong>de</strong> <strong>la</strong> résection-greffe pourrait<br />

être le sujet jeune ayant une p<strong>la</strong>que <strong>de</strong> petite taille<br />

(


Avantages : évite l'abord <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que donc simplifie le<br />

geste.Ce procédé selon ces promoteurs n'entraîne pas<br />

plus <strong>de</strong> complication et <strong>de</strong> dégradation du matériel que<br />

<strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce simple <strong>de</strong> prothèse.<br />

Inconvénient : oedème et douleur post opératoire sont<br />

nettement plus marqués qu'après mise en p<strong>la</strong>ce simple<br />

<strong>de</strong> prothèse.<br />

<strong>Le</strong>s imp<strong>la</strong>nts souples<br />

La voie d'abord peut être circonférentielle, péno-scrotale<br />

ou péno-pubienne comme le conseille Subrini.<br />

Incision arciforme en V inversé à <strong>la</strong> jonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau<br />

abdominale et <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau pénienne qui a comme avantage<br />

par rapport à l'incision verticale d'éviter <strong>la</strong> formation<br />

d'une bri<strong>de</strong> fibreuse réalisant un néo-ligament suspenseur<br />

( Figure 9).<br />

<strong>Le</strong>s imp<strong>la</strong>nts péniens souples composés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

cylindres homogènes <strong>de</strong> silicone souples <strong>de</strong> 25 cm <strong>de</strong><br />

longueur sont mis en p<strong>la</strong>ce dans les corps caverneux<br />

après cavernotomie et calibrage du corps caverneux<br />

par <strong>de</strong>s bougies d’Hegar ou avec le di<strong>la</strong>tateur atraumatique.<br />

<strong>Le</strong>s imp<strong>la</strong>nts seront coupés à <strong>la</strong> longueur<br />

adéquate, déterminée à l'ai<strong>de</strong> du gabarit. Un allongement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> verge est habituellement associé, réalisé<br />

par section du ligament suspenseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> verge et<br />

désinsertion caverno-pubienne. <strong>Le</strong>s fibres unissant<br />

les corps caverneux au pubis sont coupées aux<br />

ciseaux en restant au contact <strong>de</strong> l'os afin d'éviter <strong>de</strong><br />

blesser <strong>la</strong> veine profon<strong>de</strong> (Figure 10). <strong>Le</strong>s corps<br />

caverneux doivent être entièrement libérés jusqu'à<br />

une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 7 cm. Une interposition <strong>de</strong> tissu<br />

graisseux suturé dans l'espace ainsi crée prévient une<br />

réinsertion ultérieure. La peau est fermée selon une<br />

p<strong>la</strong>stie YV inversée pour couvrir le corps caverneux<br />

libéré. L'allongement <strong>de</strong> <strong>la</strong> face dorsale du corps<br />

caverneux (qui est raccourci par <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que fibreuse)<br />

permet <strong>de</strong> corriger les courbures dorsales. Il faut parfois<br />

réaliser une g<strong>la</strong>ndulop<strong>la</strong>stie pour repositionner le<br />

g<strong>la</strong>nd en regard <strong>de</strong> l'extrémité <strong>de</strong>s imp<strong>la</strong>nts.<br />

<strong>Le</strong>s imp<strong>la</strong>nts péniens souples modifieraient les conditions<br />

hémodynamiques locales et par le volume qu'ils<br />

occupent diminueraient d'autant le volume vascu<strong>la</strong>ire à<br />

remplir. Ils permettraient, par une faible augmentation<br />

<strong>de</strong> volume, d'atteindre le point critique et donc d'obtenir<br />

une rigidité.<br />

<strong>Le</strong>s avantages, selon le promoteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique:<br />

excellente fiabilité, simplicité, très faible taux <strong>de</strong> complications,<br />

arrêt <strong>de</strong> l'évolution et régression <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

par l'expansion du tissu érectile dans toutes les<br />

directions, conservation <strong>de</strong> l'érection existante et même<br />

amélioration y compris du g<strong>la</strong>nd, pas <strong>de</strong> retard à l'éjacu<strong>la</strong>tion,<br />

allongement <strong>de</strong> <strong>la</strong> verge [42, 43]. Ces résultats<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à être confirmés par d'autres étu<strong>de</strong>s.<br />

LES INDICATIONS (Figure 11)<br />

<strong>Le</strong> <strong>traitement</strong> <strong>chirurgical</strong> ne concerne qu'environ<br />

10%<strong>de</strong>s patients atteints <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> <strong>Lapeyronie</strong>. Il<br />

ne doit s'envisager que dans 3 situations : lorsque <strong>la</strong><br />

courbure <strong>de</strong> verge empêche <strong>la</strong> pénétration, <strong>la</strong> rend douloureuse<br />

pour l'un <strong>de</strong>s partenaires, ou en cas <strong>de</strong> dysérection.<br />

<strong>Le</strong>s rapports restent habituellement possibles<br />

pour les courbures dorsale inférieures à 45° et 30° pour<br />

les courbures <strong>la</strong>térales.<br />

L'intervention doit être réalisée à <strong>la</strong> phase chronique <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die c'est à dire après au moins 6 à 12 mois <strong>de</strong><br />

stabilité <strong>de</strong>s lésions. Dans cette attente, les <strong>traitement</strong>s<br />

médicaux ayant peu d'effets délétères et n'entravant pas<br />

une éventuelle chirurgie ultérieure trouvent leur p<strong>la</strong>ce.<br />

Une évaluation précise <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction érectile du sujet<br />

est indispensable. Il est en effet illusoire <strong>de</strong> compter<br />

restaurer une érection satisfaisante en mo<strong>de</strong><strong>la</strong>nt les<br />

corps caverneux d'un sujet ayant une dysérection liée<br />

ou associée à une courbure <strong>de</strong> verge. Une analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

courbure est nécessaire et suppose <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> 2<br />

photographies (face et profil) en érection ou mieux un<br />

examen après injection intra-caverneuse qui permet en<br />

outre d'apprécier <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’érection. Pour certains,<br />

une étu<strong>de</strong> par Rigiscan* ou par Doppler <strong>de</strong> <strong>la</strong> verge<br />

aurait une valeur prédictive sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l'érection<br />

post-opératoire et pourrait parfois modifier l'indication<br />

opératoire par rapport à une simple appréciation subjective<br />

<strong>de</strong> l'érection [5, 18].<br />

Lorsque <strong>la</strong> courbure <strong>de</strong> verge est associée à une érection<br />

<strong>de</strong> bonne qualité, un redressement <strong>chirurgical</strong> doit<br />

être réalisé, nous préconisons <strong>la</strong> plicature simple avec<br />

respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que.<br />

En cas d'impuissance ou d'anérection en aval <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>que, le test intra caverneux prend toute sa valeur. S'il<br />

est positif nous réalisons un redressement par plicature,<br />

et instaurons un programme d' injections intra caverneuses.<br />

La mise en p<strong>la</strong>ce d'imp<strong>la</strong>nts souples peut dans<br />

ce cas s' envisager mais nous n'en avons pas l'expérience.<br />

Si le test intra-caverneux est négatif, <strong>la</strong> mise en<br />

p<strong>la</strong>ce d'une prothèse s'impose. <strong>Le</strong> choix entre prothèse<br />

semi-rigi<strong>de</strong> et gonf<strong>la</strong>ble tiendra compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> préférence<br />

du couple et <strong>de</strong> son habileté manuelle.<br />

<strong>Le</strong>s indications <strong>de</strong> prothèse peuvent donc être limitées<br />

compte tenu <strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong>s injections intra caverneuses<br />

associées à une chirurgie conservatrice [44],<br />

même si <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'une prothèse lorsqu'elle est<br />

suivie <strong>de</strong> succès a l'avantage d'être une solution définitive<br />

au problème [35].<br />

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____________________<br />

SUMMARY<br />

Surgical treatment of <strong>Lapeyronie</strong> disease.<br />

<strong>Lapeyronie</strong> disease is responsible for curvature of the penis,<br />

making sexual intercourse painful or even impossible. Surgical<br />

treatment can be proposed when the p<strong>la</strong>que has remained stable<br />

for at least 6 months and after failure of medical treatment. It is<br />

<strong>de</strong>signed to restore erection allowing penetration. Examination<br />

after an intracavernous test allows assessment of the <strong>de</strong>formity<br />

and the quality of erection. These two objective parameters<br />

appear to be <strong>de</strong>cisive in the choice of the most appropriate tech -<br />

nique. Two types of methods are avai<strong>la</strong>ble : cavernop<strong>la</strong>sties<br />

(resection-plication of the tunica albuginea, excision-graft) and<br />

p rosthesis imp<strong>la</strong>ntations (semirigid, inf<strong>la</strong>table and flexible<br />

imp<strong>la</strong>nts). This paper reviews the various surgical techniques<br />

and proposes a <strong>de</strong>cisional flow-chart based on the results of the<br />

intracavernous test.<br />

Key words : <strong>Lapeyronie</strong> disease, surgical treatment.<br />

____________________<br />

973

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