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Des dangers de l'urétéroscopie à l'étage lombaire : à ... - Urofrance

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ARTICLE ORIGINAL<br />

Progrès en Urologie (1998), 8, 358-362<br />

<strong>Des</strong> <strong>dangers</strong> <strong>de</strong> l’urétéroscopie <strong>à</strong> l’étage <strong>lombaire</strong> :<br />

<strong>à</strong> propos <strong>de</strong> 4 cas d’avulsion <strong>de</strong> l’uretère<br />

Xavier MARTIN, Alain NDOYE, Paul Gérard KONAN, Luis Carlos FEITOSA TAJRA, Albert GELET,<br />

Marwan DAWAHRA, Jean-Michel DUBERNARD<br />

Service d’Urologie et <strong>de</strong> Chirurgie <strong>de</strong> la Transplantation, Hôpital Edouard Herriot, Lyon, France<br />

RESUME<br />

L'urétéroscopie est d'indication courante dans le<br />

traitement <strong>de</strong>s lithiases <strong>de</strong> l'uretère pelvien. L'accès<br />

<strong>à</strong> l'uretère <strong>lombaire</strong> entraîne plus <strong>de</strong> complications:<br />

plaies, ruptures uretérales, hémorragies, ou lésions<br />

plus graves comme les avulsions <strong>de</strong> l'uretère. Nous<br />

présentons ici 4 cas d’avulsions.<br />

Il s'agissait <strong>de</strong> 4 hommes porteurs <strong>de</strong> lithiases <strong>de</strong><br />

l ' u re t è re <strong>lombaire</strong> traités par urétéroscopie, 2<br />

d'entre eux après échec d'une lithotritie extracorporelle<br />

(LEC) in situ et d'une tentative <strong>de</strong> "flush"<br />

du calcul et les <strong>de</strong>ux autres parce que la LEC n'était<br />

pas disponible. La lésion urétérale était liée <strong>à</strong> une<br />

son<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dormia dans 2 cas et <strong>à</strong> l'urétéroscope dans<br />

2 cas. Le diagnostic et le traitement ont été immédiats<br />

chez 2 patients et tardifs chez les 2 autres. La<br />

réparation s'est faite par réimplantation urétérale<br />

sur lambeau <strong>de</strong> Boari (1 cas), par réimplantation<br />

sur vessie psoïque (1 cas), par urétéro-iléoplastie (1<br />

cas) et par autotransplantation (1 cas). Les lésions<br />

urétérales empêchaient une urétéro-urétérostomie.<br />

La réimplantation urétérale sur vessie psoïque et/ou<br />

sur lambeau <strong>de</strong> Boari paraît être la métho<strong>de</strong> la plus<br />

simple, mais sa réalisation n'est pas toujours possible.<br />

En cas d'avulsion <strong>de</strong> la jonction pyélo-urétérale<br />

avec perte <strong>de</strong> substance importante, l'autotransplantation<br />

est une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> choix chez le<br />

sujet jeune. L'urétéro-iléoplastie semble réservée<br />

aux sujets âgés.<br />

Mots clés : Urétéroscopie, avulsion, uretére.<br />

Progrès en Urologie (1998), 8, 358-362.<br />

L'urétéroscopie est <strong>de</strong>venue, le traitement <strong>de</strong> choix<br />

pour la plupart <strong>de</strong>s lithiases où le taux <strong>de</strong> succès avoisine<br />

95% [1]. Elle apparaît en ce sens plus satisfaisante<br />

que la lithotritie extracorporelle (L.E.C.) dont le<br />

résultat in fine est i<strong>de</strong>ntique mais qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> parfois<br />

<strong>de</strong>s séances multiples et avec laquelle l'élimination <strong>de</strong>s<br />

fragments est plus longue .<br />

En contre partie, <strong>l'urétéroscopie</strong> peut s'accompagner<br />

<strong>de</strong> complications dont la fréquence varie en fonction<br />

<strong>de</strong> la difficulté du geste, notamment la taille du calcul,<br />

sa localisation et son <strong>de</strong>gré d'enclavement, mais<br />

elles peuvent aussi exister dans les actes diagnostiques<br />

[7, 8]. Ces complications sont <strong>de</strong> type: plaies<br />

urétérales, hémorragie et souvent simple inci<strong>de</strong>nt<br />

sans conséquence. Mais il peut s'agir <strong>de</strong> lésions<br />

graves: désinsertion imposant une réimplantation,<br />

voire avulsion complète <strong>de</strong> l'uretère. Ce type d'atteinte<br />

pose un probléme difficile <strong>de</strong> reconstruction<br />

urinaire.<br />

Nous présentons les 4 observations d’avulsions <strong>de</strong><br />

l’uretère <strong>de</strong> notre service répertoriées après 13 ans <strong>de</strong><br />

pratique en urétéroscopie.<br />

OBSERVATION N° 1<br />

Mr Emmanuel G..., 36 ans, nous est adressé en octobre<br />

1993, dans un tableau <strong>de</strong> douleurs du flanc gauche et<br />

fièvre <strong>à</strong> 40°C. Il a, <strong>à</strong> la suite d'une crise <strong>de</strong> colique<br />

néphrétique, été traité 3 jours auparavant par urétéroscopie<br />

pour une lithiase urétérale <strong>lombaire</strong> gauche <strong>à</strong><br />

hauteur <strong>de</strong> L3.<br />

Devant ce tableau douloureux et fébrile du flanc<br />

gauche une urographie a révélé un rein gauche distendu<br />

avec un uretère invisible sur ses 8 premiers centimétres<br />

avec au <strong>de</strong>l<strong>à</strong> une extravasation du produit <strong>de</strong><br />

contraste dans le rétropéritoine et <strong>à</strong> l'urétéropyélographie<br />

rétrogra<strong>de</strong>, un blocage complet avec un moignon<br />

en accordéon (Figure 1). Il a été posé une son<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

néphrostomie. Le diagnostic d'avulsion urétérale a été<br />

fait d'emblée d'après ces images et l'indication opératoire<br />

est posée (Figure 2).<br />

L'exploration retrouvait : une perte <strong>de</strong> substance <strong>de</strong> l'uretère<br />

sur 15 <strong>à</strong> 20 cm et un moignon inferieur replié en<br />

accordéon dans le pelvis et entiérement nécrosé. Le<br />

geste thérapeutique a été une auto-transplantation avec<br />

réimplantation du moignon urétéral restant sur la vessie<br />

avec antireflux (Figure 3). Les suites ont été simples en<br />

<strong>de</strong>hors d'une infection urinaire immédiatement traitée.<br />

Le mala<strong>de</strong> est sorti au vingtième jour postopératoire. Il a<br />

Manuscrit reçu : décembre 1997, accepté : mars 1998.<br />

Adresse pour correspondance : Pr. X. Martin, Service d’Urologie et Chirurgie <strong>de</strong> la<br />

Transplantation, Hôpital Edouard Herriot, Place d’Arsonval, 69437 Lyon Ce<strong>de</strong>x 03.<br />

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X. Martin, Progrès en Urologie (1998), 8, 358-362<br />

Figure 1. UPR blocage complet avec moignon en accordéon<br />

correspondant <strong>à</strong> l’uretère (observation N° 1).<br />

été revu un an aprés l'intervention. Son échographie<br />

abdominale ne montrait pas d'anomalies <strong>de</strong>s cavités<br />

r é n a l e s .<br />

OBSERVATION N° 2<br />

Mr Joseph M... , 69 ans, a été reçu en novembre 1996<br />

pour colique néphrétique gauche évoluant <strong>de</strong>puis<br />

<strong>de</strong>ux jours, en rapport avec une lithiase <strong>lombaire</strong> <strong>à</strong><br />

hauteur <strong>de</strong> L3 avec dilatation pyélo-calicielle modérée<br />

en amont. Ce mala<strong>de</strong> était déj<strong>à</strong> connu <strong>de</strong>puis 10<br />

ans pour lithiase et a présenté <strong>de</strong>s antécé<strong>de</strong>nts d'infarctus<br />

du myocar<strong>de</strong> il y a 8 ans. Comme il était sous<br />

un traitement anticoagulant, une lithotritie extracorporelle<br />

in situ immédiate a été contre-indiquée. Après<br />

échec d'une tentative <strong>de</strong> "flush" du calcul, une urétéroscopie<br />

(ch 8-10) avec fragmentation in situ <strong>de</strong> la<br />

lithiase a été tentée. Dès le début, la lithiase a été<br />

cassée et refoulée vers le rein, assez facilement. En<br />

retirant l'urétéroscope on a constaté une avulsion<br />

d'une partie <strong>de</strong> l'uretère pelvien qui est resté accolé <strong>à</strong><br />

la gaine <strong>de</strong> l'endoscope L'intervention a été immédiate.<br />

Après avoir constaté une avulsion débutant au<br />

Figure 2. Extravasation du produit <strong>de</strong> contraste objectivé par<br />

infection <strong>de</strong> la néphrostomie (observation N° 1).<br />

niveau <strong>lombaire</strong>, 5 cm au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s vaisseaux<br />

iliaques, correspondant exactement <strong>à</strong> la limite entre<br />

la zone normale et la zone dilatée <strong>de</strong> l'uretère, la réparation<br />

a été faite par confection d'un lambeau <strong>de</strong><br />

Boari (Figure 3). La sortie du mala<strong>de</strong> est intervenue<br />

au quinzième jour, la son<strong>de</strong> urétrale a été enlevée au<br />

trentième jour après une UIV et une UCRM satisfaisantes.<br />

La son<strong>de</strong> double J a été retirée au <strong>de</strong>uxième<br />

mois post-opératoire. Une sténose anastomotique<br />

constatée a pu être dilatée avec succés par voie endoscopique<br />

12 mois aprés l'intervention.<br />

OBSERVATION N° 3<br />

Mr Guy C..., 50 ans a eu une urétéroscopie (ch 8-10) en<br />

1995, pour lithiase urétérale <strong>lombaire</strong> gauche.<br />

L'intervention a été très difficile et s'est soldée par une<br />

lésion considérée initialement comme une simple<br />

brèche urétérale et traitée par une montée <strong>de</strong> son<strong>de</strong><br />

double J sur le gui<strong>de</strong>.<br />

Trois semaines plus tard, <strong>à</strong> l'ablation <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> double<br />

J, le contrôle a montré un rein gauche muet avec une<br />

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X. Martin, Progrès en Urologie (1998), 8, 358-362<br />

Figure 3. Autotransplantation. Aspect angiographique postopératoire<br />

(observation N° 1).<br />

grosse collection au niveau <strong>de</strong> son pôle inférieur et une<br />

perte <strong>de</strong> substance urétérale étendue <strong>de</strong>puis l'uretère<br />

sous pyélique jusqu'<strong>à</strong> la vessie. Une son<strong>de</strong> <strong>de</strong> néphrostomie<br />

a été mise en place pour draîner la collection. Le<br />

mala<strong>de</strong> a été opéré un mois après l'acci<strong>de</strong>nt.<br />

L'exploration a retrouvé une fibrose très importante<br />

allant du pelvis <strong>à</strong> la région sous pyélique. Il existait une<br />

perte <strong>de</strong> substance urétérale et le segment inférieur restant<br />

était entièrement nécrosé. Dans ces conditions une<br />

urétéroiléoplastie a été réalisée. Le segment inférieur<br />

<strong>de</strong> l'iléoplastie a été réimplanté dans la vessie <strong>à</strong> l'ai<strong>de</strong><br />

d'une valve antireflux. Les suites ont été simples et la<br />

sortie est intervenue au 9e jour après un contrôle radiographique<br />

satisfaisant.<br />

OBSERVATION N° 4<br />

Figure 4. Confection d’un lambeau <strong>de</strong> Boari sur vessie<br />

psoïque (observation N° 2).<br />

Mr Emile F..., 64 ans a été reçu pour crises <strong>de</strong><br />

coliques néphrétiques gauches en Mai 1984. Dans ses<br />

antécé<strong>de</strong>nts on a noté, une chirurgie pour lithiase urétérale<br />

gauche il y a 7 ans , un diabète non insulino<br />

dépendant et un acci<strong>de</strong>nt vasculaire cérébral il y a 2<br />

ans. L'urographie intraveineuse a montré une volumineuse<br />

lithiase urétérale arrondie sur le bord gauche<br />

<strong>de</strong> la 5ème vertèbre <strong>lombaire</strong> avec une dilatation<br />

pyélo-calicielle et urétérale d'amont. Une urétéroscopie<br />

(ch 11,5) a été réalisée: après dilatation du méat<br />

urétéral et mise en place d'un gui<strong>de</strong>, l'urétéroscope a<br />

été introduit facilement jusqu'au calcul. Ce <strong>de</strong>rnier<br />

extrêmement dur, n'a pu être fragmenté par les ultrasons.<br />

La montée d'une son<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dormia a abouti <strong>à</strong><br />

son incarcération et <strong>à</strong> une blessure urétérale objectivée<br />

en radioscopie.<br />

L'intervention a été immédiate: Il existait une perte <strong>de</strong><br />

substance allant <strong>de</strong> la jonction urétérovésicale <strong>à</strong> la<br />

croisée <strong>de</strong>s vaisseaux (8 cm). L'uretère a été réimplanté<br />

sans antireflux sur une vessie psoïque. On a mis en<br />

place une son<strong>de</strong> urétérale et une son<strong>de</strong> vésicale.<br />

Les suites ont été simples. La son<strong>de</strong> vésicale a été retirée<br />

au douzième jour, la son<strong>de</strong> urétérale au quatorzième<br />

et a été remplacée par un drain tuteur (son<strong>de</strong> double<br />

J) au niveau <strong>de</strong> l'anastomose urétéro-vésicale, laissé en<br />

place10 jours. Le mala<strong>de</strong> est sorti au 15e jour post-opératoire.<br />

L'urographie <strong>de</strong> contrôle réalisée un mois après<br />

l'intervention n'a pas montré d'anomalies.<br />

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X. Martin, Progrès en Urologie (1998), 8, 358-362<br />

DISCUSSION<br />

Les complications <strong>de</strong>s urétéroscopies représentent<br />

selon les séries 0,5 <strong>à</strong> 20% <strong>de</strong>s cas [3, 4, 7, 8, 10, 11, 12].<br />

Elles sont essentiellement représentées par les sténoses,<br />

les perforations, les hémorragies et les infections. Les<br />

avulsions urétérales sont exeptionnelles et ne représenteraient<br />

que 0,35 % <strong>à</strong> 1,5% <strong>de</strong> ces complications [2, 4,<br />

8].<br />

Si le manque d'expérience a été discuté par WEINBERG<br />

[14], il est certain que le non respect <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong><br />

base <strong>de</strong> <strong>l'urétéroscopie</strong> peut être la cause <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong><br />

lésion. Le mauvais choix <strong>de</strong> l'appareillage , la non dilatation<br />

du méat urétéral, la mauvaise utilisation d'une<br />

son<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dormia, le défaut <strong>de</strong> visualisation <strong>de</strong> la lithiase,<br />

ont été relevés par les différents auteurs [4, 5]. Il<br />

semble admis actuellement que l'abord du segment<br />

<strong>lombaire</strong> donne plus <strong>de</strong> complications que celui <strong>de</strong><br />

l'uretère pelvien, en raison <strong>de</strong> la configuration anatomique<br />

rigi<strong>de</strong> et étroite <strong>de</strong> ce segment qui est responsable<br />

<strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l'urétéroscope<br />

[2, 3]. Nos observations confirment cette <strong>de</strong>rnière<br />

hypothèse puisque dans tous les cas il sagissait d'urétéroscopie<br />

<strong>lombaire</strong>. D'autres facteurs joueraient un rôle:<br />

une fibrose <strong>à</strong> la suite d'une plaie ancienne ou d'une<br />

infection antérieure [3], l'indication avec nettement<br />

moins <strong>de</strong> complications au cours <strong>de</strong>s uretéroscopies<br />

diagnostic [4, 7, 8] que dans le traitement <strong>de</strong>s lithiases<br />

où, la taille, la dureté et l'impaction du calcul seraient<br />

déterminants.<br />

Le diagnostic <strong>de</strong>s avulsions <strong>de</strong> l'uretère est en règle<br />

générale facile pendant l'intervention (observations 2 et<br />

4), mais peut poser <strong>de</strong>s problèmes si la lésion n'est pas<br />

immédiatement reconnue (observation 3). L'existence<br />

d'une fièvre, <strong>de</strong> douleurs <strong>lombaire</strong>s, d'un empâtement<br />

<strong>de</strong> la fosse <strong>lombaire</strong> fait discuter une extravasation<br />

d'urine et impose <strong>de</strong> réaliser une urographie ou une<br />

échographie qui permettront <strong>de</strong> reconnaître l'existence<br />

d'un extravasa. La réalisation d'une UPR ou l'opacification<br />

<strong>de</strong>s voies excrétrices supérieures précisera le<br />

niveau et l'étendue <strong>de</strong>s lésions. Elle doit être réalisée<br />

systématiquement en fin d'urétéroscopie pour éliminer<br />

toute lésion.<br />

Sur le plan thérapeutique, plusieurs facteurs sont <strong>à</strong><br />

considérer [5, 13] : l'âge du mala<strong>de</strong>, le délai <strong>de</strong> traitement,<br />

le siège et l'étendue <strong>de</strong>s lésions.<br />

La réimplantation urétérale et l'anastomose terminoterminale<br />

<strong>de</strong> l'uretère sont possibles dans les cas d'avulsions<br />

peu étendues et bas situées. En cas <strong>de</strong> perte <strong>de</strong><br />

substance plus importante une vessie psoïque (observation<br />

4) ou un lambeau <strong>de</strong> Boari peuvent être réalisés [6]<br />

(observation 2). Un abaissement <strong>de</strong> la veine rénale peut<br />

permettre <strong>de</strong> gagner quelques centimètres. Ces techniques<br />

quand elles sont réalisables doivent être préférées<br />

aux suivantes en raison <strong>de</strong> leur simplicité, et parce<br />

qu'elles ont l'avantage d'éviter l'interposition d'un<br />

matériel iléal et <strong>de</strong> n'entraîner que très peu <strong>de</strong> complications.<br />

Pour les lésions plus haut situées et intéressant toute la<br />

longueur <strong>de</strong> l'uretère, l'autotransplantation nous paraît<br />

être une technique possible. Elle s'inspire directement<br />

<strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> transplantation rénale. L'existence<br />

d'un uretère court impose parfois <strong>de</strong> faire une réimplantation<br />

avec un système antireflux imparfait. Le<br />

<strong>de</strong>venir <strong>à</strong> long terme est exellent en comparaison <strong>de</strong>s<br />

patients lithiasiques traités par urétéroiléoplastie. En<br />

effet, l'urétéroiléoplastie expose <strong>à</strong> <strong>de</strong>s troubles métaboliques<br />

<strong>à</strong> long terme, surtout chez les patients ayant déj<strong>à</strong><br />

une atteinte <strong>de</strong> la fonction rénale [6, 11 ] .<br />

L'urétéroiléoplastie doit être complète avec réimplantation<br />

intestino-vésicale avec ou sans valve antireflux. Il<br />

a été montré en effet que le péristaltisme sur un segment<br />

intestinal <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 30 cm permettait <strong>de</strong> mettre le<br />

rein <strong>à</strong> l'abri du reflux.<br />

La transurétéro-urétérostomie nécessite un segment<br />

urétéral suffisement long pour pouvoir croiser la ligne<br />

médiane. Ce qui est rarement le cas dans une avulsion<br />

haute. Elle pose surtout le problème d'une agression la<br />

voie excrétrice controlatérale qui est saine. Elle ne<br />

<strong>de</strong>vra être utilisée qu'en <strong>de</strong>rnier recours, <strong>de</strong>vant l'impossibilité<br />

d'utiliser les autre techniques <strong>de</strong> reconstruction<br />

<strong>de</strong> l'uretère.<br />

Enfin, nous n'avons pas l'expérience <strong>de</strong> l'interposition<br />

du caeco-appendice qui est surtout possible chez l'enfant,<br />

où elle donnerait <strong>de</strong> bons résultats [9].<br />

La néphrectomie reste une intervention <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnier<br />

recours, mais qui gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s indications chez le patient<br />

âgé, <strong>de</strong>vant une infection sévère et une atteinte très<br />

étendue <strong>de</strong> l'uretère empêchant toute reconstruction.<br />

CONCLUSION<br />

La place <strong>de</strong> <strong>l'urétéroscopie</strong> dans le traitement <strong>de</strong>s<br />

lithiases <strong>de</strong>vrait être limitée autant que possible aux<br />

lithiases pelviennes. Les risques <strong>de</strong> lésions urétérales<br />

graves sont accrus en cas d'urétéroscopie <strong>lombaire</strong> en<br />

raison <strong>de</strong> la configuration anatomique <strong>de</strong> cette portion<br />

<strong>de</strong> l'uretère.<br />

Le traitement <strong>de</strong>s avulsions <strong>de</strong> l'uretère dépend principalement<br />

du siège et <strong>de</strong> l'étendue <strong>de</strong>s lésions.<br />

La réimplantation urétérale sur lambeau <strong>de</strong> Boari, qui a<br />

été utilisée dans 2 cas, semble être la métho<strong>de</strong> la plus<br />

simple mais sa réalisation n'est pas toujours possible.<br />

En cas d'avulsion <strong>de</strong> la jonction pyélo-urétérale avec<br />

perte <strong>de</strong> substance, l'auto-transplantation est une<br />

métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> choix surtout chez le sujet jeune. L'urétéroiléoplastie<br />

nous semble <strong>à</strong> réserver aux sujets âgés sans<br />

insuffisance rénale, en raison <strong>de</strong>s désordres métaboliques<br />

qu'elle peut entraîner.<br />

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X. Martin, Progrès en Urologie (1998), 8, 358-362<br />

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Commentaire <strong>de</strong> P. Conort (Hôpital <strong>de</strong> la Pitié, Paris)<br />

Les complications graves <strong>de</strong> l’urétéroscopie sont trop souvent<br />

occultées. Les auteurs ont eu parfaitement raison <strong>de</strong> les publier<br />

et surtout d’expliquer comment résoudre au mieux <strong>de</strong>s situations<br />

difficiles.<br />

En fait, les urétéroscopes actuels, plus fins qu’en 1987 ou 1988<br />

(voir certaines références <strong>de</strong> l’article), sont sûrement moins<br />

iatrogènes. Cependant, il est démontré que l’urétéroscopie <strong>à</strong><br />

l’étage <strong>lombaire</strong> peut rapi<strong>de</strong>ment et insidieusement se compliquer.<br />

Le respect <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce est indispensable mais<br />

parfois insuffisant pour éviter une avulsion urétérale. Les indications<br />

<strong>de</strong> l’urétéroscopie ilio-<strong>lombaire</strong>s doivent donc être limitées.<br />

Le message <strong>de</strong>s auteurs est assez éloquent.<br />

Cependant, l’auto-transplantation est peut-être théoriquement<br />

séduisante, en pratique difficile <strong>à</strong> exécuter dans tous les services<br />

d’urologie car les règles chirurgicales sont voisines <strong>de</strong> celles <strong>de</strong><br />

la transplantation.<br />

De toutes façons, il faudrait sûrement éviter ce geste, comme il<br />

est rapporté dans le cas clinique n° 2, dans un contexte fébrile.<br />

Un drainage et une antibiothérapie adaptée sont un préalable <strong>à</strong> la<br />

chirurgie reconstructive urologique <strong>de</strong>vant un tableau d’avulsion<br />

urétérale infectée.<br />

____________________<br />

SUMMARY<br />

Dangers of lumbar ureteroscopy : report of 4 cases of avulsion<br />

of the ureter.<br />

Ureteroscopy is frequently indicated in the treatment of stones of<br />

the pelvic ureter. Access to the lumbar ureter is associated with<br />

a higher complication rate : wounds, ureteric rupture, haemor -<br />

rhage, or more serious lesions such as avulsions of the ureter.<br />

We present 4 cases of avulsion of the ureter seen in our <strong>de</strong>part -<br />

ment, corresponding to 4 men with stones of the lumbar ureter<br />

treated by ureteroscopy, 2 of them after failure of in situ extra -<br />

corporeal lithotripsy (ESWL) and an attempt to "flush" the stone<br />

and the other two because ESWL was not available. The urete -<br />

ric lesion was related to a Dormia catheter in 2 cases and the<br />

ureteroscope in 2 cases. The lesion was diagnosed and treated<br />

immediately in 2 patients and after a <strong>de</strong>lay in the other 2 cases.<br />

Repair consisted of ureteric reimplantation on a Boari flap (1<br />

case), implantation onto a psoas blad<strong>de</strong>r (1 case), ureteroileo -<br />

plasty (1 case) and autologous transplantation (1 case).<br />

Ureteric lesions prevented uretero-ureterostomy. Ureteric reim -<br />

plantation on psoas blad<strong>de</strong>r and/or Boari flap appears to be the<br />

simplest method, but it cannot always be performed. In the case<br />

of avulsion of the ureteropelvic junction with a large <strong>de</strong>fect,<br />

autologous transplantation is a method of choice in young sub -<br />

jects. Ureteroileoplasty appears to be reserved for el<strong>de</strong>rly<br />

patients.<br />

Key-Words : Ureteroscopy, avulsion, ureter.<br />

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