09.11.2014 Views

Des dangers de l'urétéroscopie à l'étage lombaire : à ... - Urofrance

Des dangers de l'urétéroscopie à l'étage lombaire : à ... - Urofrance

Des dangers de l'urétéroscopie à l'étage lombaire : à ... - Urofrance

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

X. Martin, Progrès en Urologie (1998), 8, 358-362<br />

DISCUSSION<br />

Les complications <strong>de</strong>s urétéroscopies représentent<br />

selon les séries 0,5 <strong>à</strong> 20% <strong>de</strong>s cas [3, 4, 7, 8, 10, 11, 12].<br />

Elles sont essentiellement représentées par les sténoses,<br />

les perforations, les hémorragies et les infections. Les<br />

avulsions urétérales sont exeptionnelles et ne représenteraient<br />

que 0,35 % <strong>à</strong> 1,5% <strong>de</strong> ces complications [2, 4,<br />

8].<br />

Si le manque d'expérience a été discuté par WEINBERG<br />

[14], il est certain que le non respect <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong><br />

base <strong>de</strong> <strong>l'urétéroscopie</strong> peut être la cause <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong><br />

lésion. Le mauvais choix <strong>de</strong> l'appareillage , la non dilatation<br />

du méat urétéral, la mauvaise utilisation d'une<br />

son<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dormia, le défaut <strong>de</strong> visualisation <strong>de</strong> la lithiase,<br />

ont été relevés par les différents auteurs [4, 5]. Il<br />

semble admis actuellement que l'abord du segment<br />

<strong>lombaire</strong> donne plus <strong>de</strong> complications que celui <strong>de</strong><br />

l'uretère pelvien, en raison <strong>de</strong> la configuration anatomique<br />

rigi<strong>de</strong> et étroite <strong>de</strong> ce segment qui est responsable<br />

<strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l'urétéroscope<br />

[2, 3]. Nos observations confirment cette <strong>de</strong>rnière<br />

hypothèse puisque dans tous les cas il sagissait d'urétéroscopie<br />

<strong>lombaire</strong>. D'autres facteurs joueraient un rôle:<br />

une fibrose <strong>à</strong> la suite d'une plaie ancienne ou d'une<br />

infection antérieure [3], l'indication avec nettement<br />

moins <strong>de</strong> complications au cours <strong>de</strong>s uretéroscopies<br />

diagnostic [4, 7, 8] que dans le traitement <strong>de</strong>s lithiases<br />

où, la taille, la dureté et l'impaction du calcul seraient<br />

déterminants.<br />

Le diagnostic <strong>de</strong>s avulsions <strong>de</strong> l'uretère est en règle<br />

générale facile pendant l'intervention (observations 2 et<br />

4), mais peut poser <strong>de</strong>s problèmes si la lésion n'est pas<br />

immédiatement reconnue (observation 3). L'existence<br />

d'une fièvre, <strong>de</strong> douleurs <strong>lombaire</strong>s, d'un empâtement<br />

<strong>de</strong> la fosse <strong>lombaire</strong> fait discuter une extravasation<br />

d'urine et impose <strong>de</strong> réaliser une urographie ou une<br />

échographie qui permettront <strong>de</strong> reconnaître l'existence<br />

d'un extravasa. La réalisation d'une UPR ou l'opacification<br />

<strong>de</strong>s voies excrétrices supérieures précisera le<br />

niveau et l'étendue <strong>de</strong>s lésions. Elle doit être réalisée<br />

systématiquement en fin d'urétéroscopie pour éliminer<br />

toute lésion.<br />

Sur le plan thérapeutique, plusieurs facteurs sont <strong>à</strong><br />

considérer [5, 13] : l'âge du mala<strong>de</strong>, le délai <strong>de</strong> traitement,<br />

le siège et l'étendue <strong>de</strong>s lésions.<br />

La réimplantation urétérale et l'anastomose terminoterminale<br />

<strong>de</strong> l'uretère sont possibles dans les cas d'avulsions<br />

peu étendues et bas situées. En cas <strong>de</strong> perte <strong>de</strong><br />

substance plus importante une vessie psoïque (observation<br />

4) ou un lambeau <strong>de</strong> Boari peuvent être réalisés [6]<br />

(observation 2). Un abaissement <strong>de</strong> la veine rénale peut<br />

permettre <strong>de</strong> gagner quelques centimètres. Ces techniques<br />

quand elles sont réalisables doivent être préférées<br />

aux suivantes en raison <strong>de</strong> leur simplicité, et parce<br />

qu'elles ont l'avantage d'éviter l'interposition d'un<br />

matériel iléal et <strong>de</strong> n'entraîner que très peu <strong>de</strong> complications.<br />

Pour les lésions plus haut situées et intéressant toute la<br />

longueur <strong>de</strong> l'uretère, l'autotransplantation nous paraît<br />

être une technique possible. Elle s'inspire directement<br />

<strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> transplantation rénale. L'existence<br />

d'un uretère court impose parfois <strong>de</strong> faire une réimplantation<br />

avec un système antireflux imparfait. Le<br />

<strong>de</strong>venir <strong>à</strong> long terme est exellent en comparaison <strong>de</strong>s<br />

patients lithiasiques traités par urétéroiléoplastie. En<br />

effet, l'urétéroiléoplastie expose <strong>à</strong> <strong>de</strong>s troubles métaboliques<br />

<strong>à</strong> long terme, surtout chez les patients ayant déj<strong>à</strong><br />

une atteinte <strong>de</strong> la fonction rénale [6, 11 ] .<br />

L'urétéroiléoplastie doit être complète avec réimplantation<br />

intestino-vésicale avec ou sans valve antireflux. Il<br />

a été montré en effet que le péristaltisme sur un segment<br />

intestinal <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 30 cm permettait <strong>de</strong> mettre le<br />

rein <strong>à</strong> l'abri du reflux.<br />

La transurétéro-urétérostomie nécessite un segment<br />

urétéral suffisement long pour pouvoir croiser la ligne<br />

médiane. Ce qui est rarement le cas dans une avulsion<br />

haute. Elle pose surtout le problème d'une agression la<br />

voie excrétrice controlatérale qui est saine. Elle ne<br />

<strong>de</strong>vra être utilisée qu'en <strong>de</strong>rnier recours, <strong>de</strong>vant l'impossibilité<br />

d'utiliser les autre techniques <strong>de</strong> reconstruction<br />

<strong>de</strong> l'uretère.<br />

Enfin, nous n'avons pas l'expérience <strong>de</strong> l'interposition<br />

du caeco-appendice qui est surtout possible chez l'enfant,<br />

où elle donnerait <strong>de</strong> bons résultats [9].<br />

La néphrectomie reste une intervention <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnier<br />

recours, mais qui gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s indications chez le patient<br />

âgé, <strong>de</strong>vant une infection sévère et une atteinte très<br />

étendue <strong>de</strong> l'uretère empêchant toute reconstruction.<br />

CONCLUSION<br />

La place <strong>de</strong> <strong>l'urétéroscopie</strong> dans le traitement <strong>de</strong>s<br />

lithiases <strong>de</strong>vrait être limitée autant que possible aux<br />

lithiases pelviennes. Les risques <strong>de</strong> lésions urétérales<br />

graves sont accrus en cas d'urétéroscopie <strong>lombaire</strong> en<br />

raison <strong>de</strong> la configuration anatomique <strong>de</strong> cette portion<br />

<strong>de</strong> l'uretère.<br />

Le traitement <strong>de</strong>s avulsions <strong>de</strong> l'uretère dépend principalement<br />

du siège et <strong>de</strong> l'étendue <strong>de</strong>s lésions.<br />

La réimplantation urétérale sur lambeau <strong>de</strong> Boari, qui a<br />

été utilisée dans 2 cas, semble être la métho<strong>de</strong> la plus<br />

simple mais sa réalisation n'est pas toujours possible.<br />

En cas d'avulsion <strong>de</strong> la jonction pyélo-urétérale avec<br />

perte <strong>de</strong> substance, l'auto-transplantation est une<br />

métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> choix surtout chez le sujet jeune. L'urétéroiléoplastie<br />

nous semble <strong>à</strong> réserver aux sujets âgés sans<br />

insuffisance rénale, en raison <strong>de</strong>s désordres métaboliques<br />

qu'elle peut entraîner.<br />

361

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!