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Méthodologie des recommandations - Urofrance

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Progrès en Urologie (2007), 17 1022-1023<strong>Méthodologie</strong> <strong>des</strong> <strong>recommandations</strong>Jacques IRANI, Jean-Louis DAVINDans un monde parfait, toute intervention médicale, qu’elle soitdiagnostique ou thérapeutique, devrait être justifiée par unensemble d’étu<strong>des</strong> randomisées ayant toutes abouti à la mêmeconclusion (niveau I dans la classification <strong>des</strong> fameux niveauxde preuve). Hélas, nous détenons rarement <strong>des</strong> preuves de ceniveau. Et pourtant, en pratique, quels que soient les niveaux depreuve correspondants, le praticien doit prendre <strong>des</strong> décisionsdiagnostiques et thérapeutiques devant un syndrome ou unepathologie: sur quoi se base-t-il lorsque les niveaux de preuvesont insuffisants et les données de la littérature contradictoires?Probablement sur les convictions de son ancien patron, ses propreslectures qui ont toutes les chances d’être parcellaires (biaisde sélection), ses convictions sociales, économiques et philosophiquesainsi que son expérience propre avec tous les aléas quele hasard et « la mémoire sélective » entraînent. Comment dèslors ne pas constater une variabilité <strong>des</strong> pratiques ?A tout ceci, il faut ajouter :- l’accroissement permanent de la quantité <strong>des</strong> données scientifiques(une recherche Medline en utilisant le terme « prostatecancer » en septembre 2007 dénombrait 61901 articles !).- l’augmentation <strong>des</strong> dépenses de santé probablement due danscertains cas à la méconnaissance <strong>des</strong> bonnes stratégies (ou<strong>des</strong> moins mauvaises).Le Comité de Cancérologie de l’Association Françaised’Urologie (CCAFU) ayant décidé d’utiliser une méthodologieutilisant le principe de la « médecine par la preuve » pour élaborerla mise à jour 2007 de ses <strong>recommandations</strong>, il fallait doncprendre en considération ces données en utilisant une méthodologiedéjà décrite et utilisée par d’autres organisations et sociétéssavantes.I. LES RECOMMANDATIONS POURLA PRATIQUE CLINIQUE :LA BONNE SOLUTION ?Les <strong>recommandations</strong> pour la pratique clinique, ou « clinicalguidelines » dans les textes européens, sont <strong>des</strong> propositionsdéveloppées selon une méthode préétablie pour aider à rechercherles soins les plus appropriés dans <strong>des</strong> circonstances cliniquesdonnées (1, 2). Il s’agit de leur seul but : leur utilisationdans le but d’une évaluation serait une perversion de l’idée princeps.L’hypothèse sous-jacente est que, grâce au respect <strong>des</strong><strong>recommandations</strong>, le bénéfice que procure les soins sera supérieuraux risques et aux coûts qui en découlent.L’idée de rationaliser les attitu<strong>des</strong> diagnostiques et thérapeutiquesen faisant faire par un groupe de travail l’énorme effort derédiger <strong>des</strong> <strong>recommandations</strong> en utilisant une méthodologie pertinenteest théoriquement excellente. Théoriquement pour plusieursraisons :- La qualité <strong>des</strong> <strong>recommandations</strong> dépend de la qualité du travailfourni par le groupe de développement de ces <strong>recommandations</strong>.- Il ne suffit pas d’écrire <strong>des</strong> <strong>recommandations</strong>, mêmes parfaites.Encore faut-il qu’elles soient adaptées à la réalité du terrain,mises à jour, largement diffusées et largement appliquées.Les détails de l’élaboration et la présentation de <strong>recommandations</strong>varient de façon substantielle. Les 2 piliers principaux sontinvariables :1 Eviter le biais de sélection de la littérature : il est toujourspossible de défendre une idée partialement en choisissantbien ses références. D’où la décision de fixer a priori laméthode de recherche bibliographique.2 Pondérer chaque recommandation en fonction <strong>des</strong> preuvesqui lui sont liées (voir le tableau de niveaux de preuves). Ilserait illogique de mettre sur le même plan toutes les <strong>recommandations</strong>,alors que quelques-unes reposent sur <strong>des</strong> preuvessoli<strong>des</strong> et beaucoup sur <strong>des</strong> présomptions.Nous aurions pu regretter au sein du CCAFU de ne pas avoir <strong>des</strong>moyens plus importants pour l’élaboration <strong>des</strong> <strong>recommandations</strong>.Cependant, en s’appuyant sur ce qui a déjà été fait auCCAFU mais également sur les <strong>recommandations</strong> <strong>des</strong> organismesnationaux et internationaux reconnus, nous espérons pouvoirmaintenir une mise à jour de qualité <strong>des</strong> <strong>recommandations</strong>tous les 3 ans, ce qui est rarement possible avec <strong>des</strong> structuresplus lour<strong>des</strong>. Etant une émanation <strong>des</strong> urologues français, nousespérons que ces <strong>recommandations</strong> auront une diffusion et uneapplication plus satisfaisantes que celles émanant de sphèresplus lointaines et pourront être utiles à tous les acteurs de lachaîne de soins de la prise en charge <strong>des</strong> tumeurs urologiques.1022


II. MÉTHODOLOGIEIl a été décidé de prendre comme base de travail les travaux suivants:- Les <strong>recommandations</strong> CCAFU 2004- Les rapports de congrès- Les <strong>recommandations</strong> européennes (EAU guidelines)- Les <strong>recommandations</strong> américaines (AUA guidelines)- Les ressources internet reconnues (sites Evidence BaseMedecine en particulier).Ces <strong>recommandations</strong> ont été mises à jour par une recherchebibliographique sur Internet de 2004 à 2007. Les référencesbibliographiques étaient liées à un niveau de preuve, cité enregard du (<strong>des</strong>) numéros de référence (voir tableau de niveauxde preuve).Chaque sous-comité était divisé en groupes de 3 personnes enmoyenne pour rédiger un chapitre <strong>des</strong> <strong>recommandations</strong>. Cesdernières devaient être ensuite validées par le sous-comité puispar le comité de pilotage. Cette segmentation de la rédactionexplique une certaine hétérogénéité dans la présentation, quinous l’espérons, ne devrait pas nuire à la qualité du contenu. Letravail de chaque sous-comité a été réalisé en collaboration avec<strong>des</strong> représentants <strong>des</strong> autres sociétés savantes impliquées danscette nouvelle version <strong>des</strong> <strong>recommandations</strong> (SFRO, Getug,Société Française de Pathologie). Les SOR nous ont aidé.Ils ont fait la synthèse méthodique <strong>des</strong> données scientifiques surle premier traitement dans les tumeurs germinales du testiculeau stade localisé. Ils ont réalisé la veille bibliographique pour lestraitement locaux du cancer de la prostate. Ils ont participé à larecherche bibliographique sur la laparoscopie dans la nephrectomieélargieet la résection de vessie itérative dans les T1G3.L’utilisation de cette méthodologie n’est pas familière à tous lesauteurs et cela peut expliquer quelques imperfections. Nousnous efforcerons au fur et à mesure d’y apporter les correctionset améliorations nécessaires.IIIGrille <strong>des</strong> niveaux de preuveRevue systématique d’étu<strong>des</strong> contrôlées randomiséesAu moins une étude contrôlée randomisée de bonnequalitéIII-1 Essais prospectifs contrôlés, de qualité, non randomisésIII-2 Etu<strong>des</strong> de cohortes ou de cas-témoins de méthodologiesatisfaisante provenant de plus d’un centreIII-3 Etu<strong>des</strong> de patients consécutifs avec ou sans intervention.Egalement <strong>des</strong> résultats spectaculaires d’étu<strong>des</strong>non contrôlées (type pénicilline en 1940)IV-1 Etu<strong>des</strong> <strong>des</strong>criptives rétrospectives comprenant cas cliniques,séries de cas et étu<strong>des</strong> transversalesIV-2 Recommandations publiées d’experts reconnus, organisationssavantesIV-3 Consensus de groupes de travail non reconnus formellementpar <strong>des</strong> institutions reconnuesN/A Non applicable — Il n’est pas possible d’attribuer unniveau de preuveREFERENCES1 GUYATT GH, SACKETT DL, SINCLAIR JC, HAYWARD R, COOK DJ,COOK RJ.: Users’ gui<strong>des</strong> to the medical literature. IX. A method for gradinghealth care recommendations. Evidence-Based Medicine Working Group.JAMA. 1995 13;274:1800-4.2 THE CANADIAN TASK FORCE ON THE PERIODIC HEALTH EXAMI-NATION. The periodic health examination. Can Med Assoc J. 19793;121:1193-254.1023

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