L'Iran enrichit la discussion

12 emploi
MERCREDI 23 AOÛT 2006
emploi@20minutes.fr
Alain Foret, devenu chef d’entreprise
avec un BEP pour seul diplôme.
“« J’ai bousculé
les événements »
J’ai commencé à travailler à 17 ans
avec un CAP et un BEP comptabilité
en poche, raconte Alain Foret, 46 ans.
Six mois après avoir démarré comme aide
comptable dans une société de travail
temporaire, j’ai obtenu de mon patron qu’il
me confie le suivi complet de la comptabilité.
Ainsi, dès le début de ma carrière,
j’ai cherché à obtenir plus de responsabilités
en me faisant remarquer par ma hiérarchie
et je n’ai jamais compté mes heures
de travail. Cette stratégie a été payante,
car, à 21 ans, j’ai pris la direction d’une
agence de travail temporaire. J’ai ensuite
multiplié les expériences et changé
de métier plusieurs fois : je suis devenu
contrôleur de gestion d’une entreprise
de vidéo, adjoint de direction
chez un fabricant de chaussures,
puis directeur administratif et financier
d’une entreprise d’intérim. Enfin, en 2000,
j’ai monté ma propre entreprise, Netpaie,
fournisseur d’un logiciel de paie. Le fait
d’être autodidacte ne m’a jamais handicapé
car je me suis formé sur le tas, en sollicitant
l’aide des meilleurs experts de chaque
domaine. Je n’ai jamais attendu
que l’on vienne me chercher j’ai pris
des risques et j’ai bousculé les événements
dès que je commençais à tourner en rond
dans mon emploi. Autre secret
de ma réussite : je n’ai jamais douté
de mes capacités et j’ai su ainsi obtenir
la confiance de mes patrons.
S. ORTOLA/20 MINUTES
Comment réussir
sans diplôme?
Si les recruteurs
français ont le culte du diplôme,
les autodidactes peuvent malgré
tout faire carrière,à condition de
faire les bons choix, d’avoir le
goût de l’initiative et d’être capable
de jongler d’un métier à
un autre. Petit tour d’horizon
des stratégies payantes.
■ Miser sur les secteurs et les métiers
porteurs Le BTP, la distribution,
l’hôtellerie-restauration,la
banque,les transports,le
commerce sont réputés favoriser
la promotion interne et auront
de forts besoins de recrutement
d’ici à 2015.
■ Postuler dans une PME Les
grands groupes ont tendance à
privilégier les mêmes profils
,alors que les petites entreprises
accueillent plus facilement les
candidats atypiques. En outre,
les PME exigent davantage de
polyvalence de leurs salariés,
qui peuvent donc monter en
grade plus vite.
■ Créer son entreprise La majorité
des entrepreneurs est autodidacte,
ce qui prouve bien
que, pour monter sa propre affaire,
les compétences priment
sur la formation. Autre condition
pour accroître ses chances
de succès : se faire accompagner
dans ses démarches (par
une CCI, le réseau Entreprendre,
les boutiques de gestion,
une association…)
■ Tenter sa chance à l’étranger
Dans les pays anglo-saxons, la
personnalité et l’expérience
priment sur le diplôme. Il est
donc plus facile de s’y faire une
place au soleil. Le site de l’espace
emploi international
(www.emploi–international.
org) informe sur les pays offrant
le plus d’opportunités
aux Français.
Delphine Bancaud
7 créateurs d’entreprise sur 10
en France n’ont pas de diplôme supérieur
au bac, selon l’Insee.
Un concours pour mettre
les autodidactes à l’honneur
Créées en 1989 par
le Harvard Business School Club
de France, avec le soutien de
Mazars et d’Enjeux-Les Echos,
les Victoires des autodidactes
distinguent chaque année des
chefs d’entreprise ou des dirigeants
qui ont réussi leur carrière
avec un niveau d’études
égal ou supérieur au bac.« Les
candidats sont repérés dans
sept régions par le biais des
clubs d’entrepreneurs, du
Medef local, des chambres de
commerce et d’industrie, des
associations professionnelles
ou de la presse »,explique Olivier
Lenel, associé chez Mazars
et co-organisateur de la
manifestation.
Ce concours représente une véritable
tribune pour les selfmade-men
primés. Ceux-ci
peuvent aussi adhérer à l’association
des lauréats des Victoires
des autodidactes. L’occasion
d’agrandir leur réseau
et d’échanger entre pairs. D. B.
valoriser ses compétences
Les personnes justifiant de trois années d’activité dans
un domaine peuvent obtenir tout ou partie d’un diplôme
ou d’un titre dans le même secteur en validant leurs acquis
de l’expérience (VAE). Une manière de valoriser,
aux yeux des recruteurs, des compétences glanées
sur le terrain. Pour ce faire, il faut constituer un dossier
retraçant ses précédentes expériences, en les mettant
en correspondance avec le référentiel du diplôme visé.
en savoir
plus
Les Victoires
des autodidactes
Dossier de presse
de la dernière édition
disponible sur :
www.mazars.fr/presse/vic
toire_autodidactes_2005_
Nationale.php
L’Ecole de la vie, ou
la France autodidacte
Sylvie Marion, J.C. Lattès,
2006, 35 €.
Réussir sans le bac
Pascale Tréguer,
L’Etudiant, 2006, 11,50 €.
Trouver un emploi
sans diplôme
Sabine Duhamel,
Studyrama, 2004, 10,95 €.
L’autodidacte :
entre pratiques
et représentations
sociales
Hélène Bezille-Lesquoy,
L’Harmattan, 2003,
16,80 €.