Le voyage en train a été long et fatiguant. Les yeux perdus dans le ...
Le voyage en train a été long et fatiguant. Les yeux perdus dans le ...
Le voyage en train a été long et fatiguant. Les yeux perdus dans le ...
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Mes par<strong>en</strong>ts ont alors eu l’idée de lui expliquer ma situation. A ce mom<strong>en</strong>t là, l’industrie<br />
Française était <strong>en</strong> p<strong>le</strong>in essor, c’était la période de reconstruction d’après guerre, <strong>et</strong> Olga<br />
nous indiqua que de nombreuses <strong>en</strong>treprises recherchai<strong>en</strong>t<br />
de la main d’oeuvre <strong>et</strong> el<strong>le</strong> me conseillait de v<strong>en</strong>ir t<strong>en</strong>ter ma chance.<br />
C’était une décision qui <strong>en</strong>gageait toute ma vie, mais j’ai tout de suite été séduit par l’idée<br />
de pouvoir vivre <strong>dans</strong> un pays démocratique <strong>et</strong> moderne alors que la Bulgarie était <strong>en</strong>core<br />
très pauvre <strong>et</strong> soumise à un régime politique autoritaire très dur.<br />
C’est ainsi qu’a été décidé mon départ.<br />
Pour moi, c’était un peu un rêve effrayant : rêve, parce que j’avais l’image d’un pays <strong>en</strong><br />
p<strong>le</strong>in développem<strong>en</strong>t économique, où l’on est libre <strong>et</strong> où l’on peut s’exprimer sans crainte.<br />
Et effrayant … parce que je ne savais que peu de choses de ce pays <strong>et</strong> surtout parce que je<br />
ne connaissais pas la langue. Je me s<strong>en</strong>tais un peu comme un nouveau-né qu’on abandonne<br />
<strong>et</strong> qu’on a poussé trop vite <strong>dans</strong> la vie, sans repères.<br />
Pourtant, au fond de moi, j’avais une motivation imm<strong>en</strong>se <strong>et</strong> l’<strong>en</strong>vie de me battre <strong>et</strong> de<br />
concrétiser tous mes espoirs.<br />
Grâce à mes par<strong>en</strong>ts mon arrivée avait été bi<strong>en</strong> organisée. Olga avait été chargée de me<br />
louer une p<strong>et</strong>ite chambre afin que je puisse m’instal<strong>le</strong>r plus faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>et</strong> c’était rassurant.<br />
Lorsque <strong>le</strong> <strong>train</strong> s’est arrêté à la gare, je suis resté quelques minutes sur <strong>le</strong> quai, avec<br />
mes valises. J’étais fatigué par ce <strong>long</strong> <strong>voyage</strong>, je tremblais un peu.<br />
Je sortis de la gare un peu perdu : je voyais des bus, des affiches, des commerces, une<br />
agitation qui m’était étrangère <strong>et</strong> j’allais devoir m’intégrer <strong>dans</strong> ce manège. J’ai tout de<br />
suite pris consci<strong>en</strong>ce de la barrière de la langue.<br />
Je cherchais ma direction, <strong>et</strong> quelqu’un s’approcha de moi : c’était Olga qui avait eu la<br />
g<strong>en</strong>til<strong>le</strong>sse de v<strong>en</strong>ir m’accueillir : quel soulagem<strong>en</strong>t ! El<strong>le</strong> m’expliqua qu’el<strong>le</strong> allait me<br />
conduire à mon logem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> qu’el<strong>le</strong> pourrait <strong>le</strong>s premiers temps m’aider <strong>dans</strong> mes démarches<br />
<strong>et</strong> aussi pour m’habituer à ma nouvel<strong>le</strong> vie.