Le voyage en train a été long et fatiguant. Les yeux perdus dans le ...

Je la remerciais vivement et lui expliquais que je comptais rapidement me mettre à la
recherche d’un emploi si possible dans l’industrie du textile qui m‘attirait particulièrement.
Dès le lendemain matin, je la mis à contribution (avec l’annuaire des postes et des téléphones)
pour dresser la liste des entreprises du secteur.
Les jours qui suivirent, je me présentais à plusieurs employeurs, mais sans qualification
et étranger de surcroît, c’était difficile.
Je ne parlais pas le Français, et ne pouvais expliquer mon parcours et mes motivations.
Heureusement, Olga et ses enfants m’aidèrent dans mon apprentissage du français. Pour
les enfants c’était un jeu et pour elle c’était naturel puisqu’elle était passée aussi par là à
son arrivée de Bulgarie. En quelques jours, j’avais appris des petites phrases simples et
je commençais à connaître un peu de vocabulaire.
Son mari me présenta dans un atelier de passementerie qu’il connaissait un peu, ce qui
me permit de décrocher mon premier travail. C’était un poste de manutentionnaire qui
consistait à transporter des cartons de marchandises pour approvisionner les postes de travail
et cela me convenait car c’était un moyen de gagner ma vie et de me sentir reconnu et
utile. C’était la première étape de mon insertion professionnelle et sociale.
A partir de là, je fis des progrès en Français et je liais connaissance avec d’autres jeunes
de l’entreprise. Petit à petit, mon réseau de connaissances s’agrandit. Il y avait dans
la ville de nombreux jeunes immigrés comme moi avec qui on pouvait s’entraider. Mais, je
faisais en sorte de côtoyer aussi des Français car j’avais envie d’être accepté par eux, de
m’intégrer le plus vite possible.
Je me rendis compte rapidement que mon travail était fatiguant et pas intéressant.
Mais je le faisais du mieux possible et j’essayais de découvrir la profession et d’apprendre
auprès de mes collègues tout ce que je pouvais. Je travaillais beaucoup et j’étais apprécié.
Bien sûr j’écrivais à mes parents de longues lettres dans lesquelles je leur expliquais ce
que je vivais. J’avais envie qu’ils viennent pour leur montrer mon nouvel univers. La vie
ici était tellement différente de celle que nous avions en Bulgarie, mais j’avais encore
plein de choses à réaliser et je sentais que j’étais sur la bonne voie.