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3 ÈME CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ FRANCAISE DE TABACOLOGIE SYMPOSIUM PIERRE FABRE SANTÉ Introduction du Symposium Étienne André Ce symposium, organisé à l’initiative des Laboratoires Pierre Fabre Santé, se veut à la fois une actualisation des connaissances sur le bon usage des substituts nicotiniques et un cours pratique à l’usage des tabacologues présents. Étienne André. Santé publique Grenoble, France. Pour illustrer cet objectif, référons-nous au D r Jean Daver qui nous a quitté au mois de juin dernier. Venu il y a 15 ans à la tabacologie, son engagement continue à marquer le nôtre aujourd’hui. Deux exemples : ✓ la Fédération InterRégionale des Associations en Tabacologie (FIRAT) : il en a inspiré l’idée, soutenu la mise en place pour favoriser l’expression des pratiques et la valorisation des échanges entre les régions, ✓ le programme européen PESCE : il l’a dirigé et mené à son terme montrant aux décideurs politiques la place respective des différents acteurs de santé dans la lutte contre le tabagisme et leur proposant la mise en œuvre de mesures pratiques pour renforcer leur implication. Jean Daver était un de ces leaders, engagé totalement dans un projet de politique de santé à taille humaine et à ambition internationale. En se référant à ces deux exemples, ce symposium veut exprimer plusieurs idées fortes : ✓ le respect de nos cultures différentes, ✓ l’exercice de la tabacologie dans la pratique quotidienne individuelle, ✓ la complémentarité des connaissances à l’image de l’addition de celles du biologiste, du tabacologue et du cardiologue, ✓ la capacité d’allier d’une part une constante évolution des connaissances qui permet aux tabacologues de mettre en œuvre un traitement sur-mesure pour chaque fumeur… ✓ d’autre part une nécessaire simplification du discours qui permet une homogénéisation et une appropriation des messages-santé que portent l’ensemble des professionnels de santé. Ainsi ce symposium propose de conjuguer la connaissance des experts toujours plus grande à une mise en pratique simple et efficace à la portée de tous les fumeurs. À l’occasion de ce symposium, le défi est porté par nos 3 spécialistes : Le D r Laurence Galanti de Bruxelles qui nous ouvre les portes de l’adaptation posologique des traitements substitutifs à la nicotine par un dosage de plus en plus précis et ciblé de la cotinine ; le D r Jean Perriot de Clermont- Ferrand, l’un des grands tabacologues français par son expérience de clinicien, ses publications et son engagement, qui nous invite à une pratique clinique de l’aide au sevrage tabagique en utilisant au mieux les substituts nicotiniques pour plus d’efficacité ; le P r Daniel Thomas, président du comité d’organisation de la conférence de consensus sur l’aide à l’arrêt du tabac en 1998, professeur de cardiologie au CHU Pitié-Salpêtière à Paris et membre actif de la Société française de Cardiologie, qui nous convainc de la nécessité d’user des substituts nicotiniques à tous les stades du traitement de la pathologie cardiaque d’un patient et d’être les porteurs de cette conviction auprès de tous les cardiologues. Je tiens à remercier les Laboratoires Pierre Fabre Santé de m’avoir confié l’animation de ce symposium exceptionnel pour son contenu scientifique et la qualité des débats, les 3 orateurs pour la rigueur et l’efficacité de leurs propos, les organisateurs et en particulier le P r Jean-Dominique Dewitte pour l’organisation de ce congrès, tribune de haut niveau qui contribue à donner à la tabacologie ses lettres de noblesse. 2 Étienne André
SYMPOSIUM PIERRE FABRE SANTÉ 3 ÈME CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ FRANCAISE DE TABACOLOGIE Le dosage de la cotinine : un marqueur essentiel dans l’initiation et le suivi du sevrage Laurence Galanti Quantifier le degré d’exposition à la fumée de tabac permet de mieux évaluer les risques pour la santé, d’étudier les mécanismes de dépendance, d’optimiser la prise en charge du sevrage tabagique et de vérifier l’efficacité des actions thérapeutiques ou préventives. Laurence Galanti. Unité de tabacologie, Clinique universitaire UCL Mont-Godinne, Yvoir, Belgique. Les diapositives présentées par l’auteur sont disponibles en PDF sur simple demande à l’adresse suivante : contact.pf@pierre-fabre.com L ’évaluation classique de cette exposition par questionnaire reste imprécise et peu fiable (variabilité individuelle du métabolisme, déclarations parfois influencées par le déni, la peur ou la culpabilité, phénomène d’autotitration chez le fumeur, importance du tabagisme passif). Le développement et l’usage de marqueurs biologiques permettent une évaluation objective de l’imprégnation aux composants du tabac. CRITÈRES DE CHOIX D’UN MARQUEUR BIOLOGIQUE Constituant de la fumée de tabac, absorbé voire métabolisé par le fumeur actif ou passif, présent à des concentrations significatives dans les milieux biologiques ou dans l’air expiré, le marqueur biologique doit être spécifique du tabac, avoir une demi-vie suffisante pour estimer un tabagisme intermittent et être mesuré sur des prélèvements non invasifs par des méthodes spécifiques et sensibles, idéalement simples et peu coûteuses. COMPARAISON DES DIFFÉRENTS MARQUEURS [1-2] Facile et peu coûteux, le dosage du monoxyde de carbone, utilisé en consultation de tabacologie, est un bon indice du degré d’inhalation de la fumée de tabac mais n’est pas spécifique du tabac. La demi-vie du CO étant courte (2 à 4 heures), le résultat est influencé par le délai entre la mesure et la dernière cigarette fumée. Le dosage des thiocyanates salivaires permet l’évaluation de l’exposition chronique à la fumée de tabac, les thiocyanates ayant une demi-vie longue (14 jours). La nicotine et plus particulièrement la cotinine restent les marqueurs de choix de l’exposition au tabac [3-4]. Sensibles (96 à 97%) et spécifiques (proche de 100%), ils sont dosés dans divers milieux biologiques par des méthodes plus complexes et donc plus onéreuses. NICOTINE ET MÉTABOLITES MÉTABOLISME DE LA NICOTINE Le métabolisme de la nicotine est complexe (Figure 1) et concerne plus de 90% de la nicotine absorbée. L’oxydation est la voie métabolique principale (plus de 70%), la glucuronoconjugaison et la déméthylation, des voies secondaires. Le principal métabolite de la nicotine est la cotinine, elle-même métabolisée (60%) en trans-3’-OH cotinine (OHCoti, 30%). MILIEUX BIOLOGIQUES La nicotine et ses métabolites sont dosés dans divers milieux biologiques (sang, salive, urine, lait maternel, liquide amniotique, cheveux, ongles…) ; l’urine et la salive étant les plus couramment utilisés. Plus élevée (4 à 5 fois) que dans le sang ou la salive, la concentration en cotinine urinaire dépend de la filtration glomérulaire et du pH urinaire. La concentration en cotinine salivaire est un meilleur reflet de la concentration sanguine (90 à 95% de la concentration). Toutefois, le prélèvement salivaire doit être standardisé. La cotinine reste stable à Laurence Galanti 3
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