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Les Chartreux sont passés par Corenc

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L E S C O R E N Ç A I S<br />

Paule<br />

Gaudfrin:<br />

les mots<br />

pour le dire!<br />

La pie jacasse, le merle siffle, le<br />

faisan criaille mais le rossignol<br />

chante, la cigogne craquette<br />

ou claquette, le hibou hue, hulule<br />

et même ulule, le corbeau croasse<br />

mais la grenouille coasse… Paule<br />

Gaudfrin a le goût de rechercher le<br />

mot juste et celui de démasquer<br />

les chausse-trapes de l’orthographe<br />

française (chausse-trapes, sans s à<br />

chausse bien sûr et avec un seul p,<br />

même si aujourd’hui on en admet<br />

deux !).<br />

Elle respecte la grammaire qui structure<br />

et soutient l’expression de la pensée<br />

logique, mais aussi la ponctuation<br />

qui permet de comprendre les digressions,<br />

et de donner à l’écrit un rythme et<br />

des pauses, comme le permet l’intonation<br />

dans le langage <strong>par</strong>lé… En un mot,<br />

Paule Gaudfrin aime écrire.<br />

Championne Rhône-Alpes<br />

de la dictée de Pivot<br />

Enseignante, elle a su faire <strong>par</strong>tager à<br />

beaucoup, dont la signataire de cet<br />

article, son amour pour les phrases bien<br />

écrites, en étant attentifs aux homonymes,<br />

en différenciant le sens des<br />

synonymes, en rejetant les litotes et en<br />

traquant toutes les bizarreries de la<br />

langue française…<br />

Retraitée, elle a continué à vivre sa passion<br />

des mots en s’inscrivant aux compétitions<br />

de la dictée de Bernard Pivot<br />

« <strong>Les</strong> dicos d’or ». En 2000, elle est<br />

championne régionale Rhône-Alpes et à<br />

ce titre <strong>par</strong>ticipe à la finale à Paris.<br />

Après l’arrêt de cette manifestation en<br />

2001, elle <strong>par</strong>ticipe tous les ans au<br />

championnat créé <strong>par</strong> Guillaume Terrien,<br />

lui-même champion des « dicos<br />

d’or », passionné d’orthographe et informaticien.<br />

En 2008 elle est championne<br />

senior amateur et concourt désormais<br />

dans la catégorie senior confirmé. En<br />

avril 2012 elle est première ex-æquo<br />

avec deux concurrents lors d’un autre<br />

concours local mais doit accepter la rude<br />

épreuve de la « mort subite » qui rétrograde<br />

d’office, celui qui a fait la première<br />

faute dans le texte. « Mon souhait<br />

serait, explique-t-elle, de faire <strong>par</strong>tager<br />

ce goût, peut-être en créant un club d’orthographe*<br />

à <strong>Corenc</strong>, en permettant à<br />

chacun d’y <strong>par</strong>ticiper selon son niveau, y<br />

compris les enfants. Que ceux que cela<br />

pourrait intéresser prennent contact<br />

avec moi. »<br />

Ecrivain public<br />

Ce goût des mots et de l’écriture, elle l’a<br />

toujours mis au service des autres, dans<br />

sa vie professionnelle mais aussi dans<br />

sa vie personnelle de bénévole.<br />

Née à Lille, elle rencontre son mari pour<br />

la première fois dans son landau d’enfant,<br />

car leurs familles <strong>sont</strong> voisines.<br />

Après des études, elle, de lettres classiques,<br />

français, latin, grec, lui, d’ingénieur,<br />

ils se marient et décident de vivre<br />

à Grenoble pour profiter de la montagne.<br />

La naissance de six enfants ne<br />

l’empêchera pas de continuer à enseigner<br />

à temps <strong>par</strong>tiel.<br />

A <strong>Corenc</strong> depuis 1971, ses enfants élevés,<br />

elle prend contact en 1995 avec la<br />

mairie et devient écrivain public pour<br />

mettre son talent au service de ceux qui<br />

ont du mal à s’exprimer <strong>par</strong> écrit car<br />

« entre écrire et rédiger il y a une<br />

énorme différence »: lettres pour faire<br />

valoir des droits à la retraite, lettres de<br />

condoléances ou de remerciements,<br />

lettres pour solliciter un emploi, aide à<br />

la rédaction d’un mémoire, « pendant<br />

des années j’ai aidé une personne mal<br />

voyante pour pointer ses relevés bancaires,<br />

lui lire son courrier et y<br />

répondre. » Une centaine d’interventions…<br />

au bas mot!<br />

Et son bénévolat ne s’arrête pas là. Elle<br />

corrige régulièrement les épreuves du<br />

journal dé<strong>par</strong>temental « Que Choisir »<br />

et collabore aux « Nouvelles de <strong>Corenc</strong> »,<br />

<strong>par</strong>fois en rédigeant des articles et,<br />

lorsque les délais d’impression le permettent,<br />

en en corrigeant les épreuves<br />

qu’elle lit mot à mot, l’œil sur les erreurs<br />

de frappe comme sur les fautes d’orthographe,<br />

vigilante sur la ponctuation et<br />

en expliquant ses corrections, comme<br />

autrefois à ses élèves, « pour rappeler la<br />

règle » dit-elle avec le sourire.<br />

Ah! le sourire lumineux de Paule, son<br />

œil rieur, sa vivacité d’esprit, sa gaîté,<br />

cette manière d’être un rien juvénile!<br />

Elle n’a pas changé depuis l’époque où<br />

j’étais son élève. Je brûle de vous dire<br />

son âge, vous seriez surpris, mais je n’en<br />

ferai rien car sur ce point, elle m’a<br />

donné un mot d’ordre: « mot us »!<br />

Paule, j’arrête les jeux de mots, ce bel<br />

effort m’a donné des maux de tête!<br />

Monique Sacchi-Meunier<br />

* Club d’orthographe, tél. : 04 76 90 08<br />

33.<br />

16 <strong>Les</strong> Nouvelles de <strong>Corenc</strong>/juin 2012

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