Télécharger en PDF - L'Observatoire Cetelem
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etraites, l’abs<strong>en</strong>ce de sécurité finan -<br />
cière des ménages… Mais l’évolution<br />
importante des prix ces dernières<br />
années (alors que les salaires, eux, ne<br />
boug<strong>en</strong>t pas) a empêché bon nombre<br />
de ménages d’accéder à la propriété.<br />
Il arrive un mom<strong>en</strong>t où désir d’acquérir<br />
un logem<strong>en</strong>t et possibilités financières<br />
ne correspond<strong>en</strong>t pas. Ce qui a été<br />
comp<strong>en</strong>sé par la prolongation<br />
des crédits, par des taux un peu plus<br />
accessibles, et le marché s’est <strong>en</strong>volé.<br />
On est passé de quinze à vingt ans, et<br />
de vingt à vingt-cinq ans… C’est assez<br />
indolore sur la m<strong>en</strong>sualité, mais si l’on<br />
va au bout de son crédit, c’est très<br />
douloureux. Et ce qui est déterminant<br />
pour le marché, c’est le niveau des taux.<br />
On l’a vu il y a un an et demi, lorsqu’ils<br />
étai<strong>en</strong>t 1,5 % plus élevés qu’aujourd’hui.<br />
Enfin, l’augm<strong>en</strong>tation des prix, constante<br />
depuis huit à dix ans, est une autre<br />
raison de blocage du marché. De plus,<br />
son impact psychologique est fort.<br />
Emprunter cher, c’est quelque chose<br />
de déraisonnable dans l’esprit des<br />
futurs acquéreurs.<br />
N’Y A-T-IL PAS CONTRADICTION<br />
ENTRE LA NÉCESSITÉ D’ALLONGER<br />
LA DURÉE DES CRÉDITS ET<br />
UNE ÉVOLUTION SOCIOLOGIQUE<br />
ET ÉCONOMIQUE VERS<br />
UNE MOINDRE STABILITÉ <br />
Ce n’est pas incompatible. Bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t,<br />
si l’emprunteur met <strong>en</strong> parallèle<br />
s’<strong>en</strong>gager pour tr<strong>en</strong>te ans et un emploi<br />
qui risque de changer, le risque de<br />
déménager par obligation ou devoir,<br />
il va choisir de ne pas dev<strong>en</strong>ir proprié-<br />
taire. Or, je crois qu’il faut déconnecter<br />
les deux choses. Le crédit – et sa durée<br />
adaptée aux ressources – doit permettre<br />
d’acheter. Le statut de locataire peut<br />
aussi se traduire par un « <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />
pour la vie ». Ri<strong>en</strong> n’empêche<br />
de pr<strong>en</strong>dre un crédit et de changer<br />
de banque ou de logem<strong>en</strong>t, de le<br />
rembourser ou de partir dans un an.<br />
Et c’est ce que les g<strong>en</strong>s ont du mal à<br />
concevoir. Il faudrait que les banques<br />
indiqu<strong>en</strong>t, pour une durée de prêt<br />
accordé, la durée réelle d’usage du<br />
crédit. Elles ont déjà fait beaucoup<br />
d’efforts <strong>en</strong> termes de pénalités de<br />
remboursem<strong>en</strong>t. Par ailleurs, les choses<br />
se négoci<strong>en</strong>t. V<strong>en</strong>dre au bout de sept<br />
ans restitue un capital bi<strong>en</strong> supérieur<br />
à ce qui peut être mis de côté tous<br />
les mois <strong>en</strong> étant locataire. Mais c’est<br />
difficile à faire admettre. Quand un<br />
locataire avec un certain niveau de<br />
rev<strong>en</strong>us n’achète pas, c’est qu’il craint<br />
de s’<strong>en</strong>gager. Les inquiétudes relatives<br />
au marché immobilier, qui s’est retourné<br />
<strong>en</strong> 2008, frein<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t. Ceux qui<br />
plac<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Bourse sav<strong>en</strong>t<br />
qu’ils jou<strong>en</strong>t à la roulette. L’immobilier<br />
<strong>en</strong> revanche a une image sérieuse<br />
et ce qui s’est passé <strong>en</strong> 2008 et 2009<br />
fait peur, même si ce n’a pas été<br />
catastrophique !<br />
NOUS ARRIVONS À LA FIN DE DISPO-<br />
SITIFS DE SOUTIEN À L’ACCESSION<br />
TELS QUE LE DOUBLEMENT DU PRÊT<br />
À TAUX ZÉRO… QUELLES EN SERONT<br />
LES INCIDENCES SELON VOUS<br />
Les mesures d’aide fiscale sont peu<br />
significatives dans l’anci<strong>en</strong> et ne sont<br />
pas incitatives. Peu de g<strong>en</strong>s achèt<strong>en</strong>t<br />
un bi<strong>en</strong> immobilier pour économiser<br />
1 500 euros d’impôts. C’est toujours<br />
bon à pr<strong>en</strong>dre, mais cela reste marginal.<br />
Il vaudrait mieux qu’il n’y ait aucun<br />
dispositif d’accompagnem<strong>en</strong>t dans<br />
l’anci<strong>en</strong> (à l’exception des mises aux<br />
normes pour économiser l’énergie) et<br />
une vraie incitation pour le neuf, parce<br />
que c’est ce qui alim<strong>en</strong>te et fait vivre<br />
le marché à long terme. L’anci<strong>en</strong>, lui,<br />
se suffit à lui-même. Qu’il n’y ait pas<br />
d’incitation fiscale pour l’acquisition<br />
de sa résid<strong>en</strong>ce principale dans<br />
l’anci<strong>en</strong> ne me pose aucun problème.<br />
QU’EST-CE QUI SERAIT SUSCEPTIBLE<br />
DE FAVORISER L’ACCESSION <br />
J’y revi<strong>en</strong>s toujours, c’est l’accès<br />
au crédit et à un crédit bon marché.<br />
Nous le voyons presque instanta -<br />
ném<strong>en</strong>t dans le nombre de transactions.<br />
C’est la hausse des taux de crédit qui<br />
freine la démarche de l’acquéreur et<br />
leur baisse qui fait repartir les volumes<br />
de transactions. Après, les mesures<br />
d’incitation fiscale sont neutres sur<br />
l’anci<strong>en</strong>. Par contre, il serait intéres -<br />
sant que l’on verdisse un peu les incitations<br />
fiscales, notamm<strong>en</strong>t pour les<br />
économies d’énergie dans un bâtim<strong>en</strong>t.<br />
30 ou 40 % des gaz à effet de serre<br />
sont liés à l’immobilier. Et là, on peut<br />
agir de manière très simple, sans<br />
dép<strong>en</strong>ser des dizaines de milliers<br />
d’euros dans un logem<strong>en</strong>t.<br />
L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 43