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Éditorial<br />

Pour sa première édition <strong>en</strong> 2009, L’Observatoire<br />

<strong>Cetelem</strong> de l’Immobilier avait mis <strong>en</strong> lumière le pot<strong>en</strong>tiel<br />

significatif du marché français <strong>en</strong> dépit de la crise.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> révélait que l’une des clés<br />

de ce pot<strong>en</strong>tiel se trouvait <strong>en</strong>tre les mains des femmes,<br />

plus pragmatiques, plus exigeantes et donc plus<br />

difficiles à convaincre. Cette année, toujours pour<br />

exploiter le pot<strong>en</strong>tiel de notre marché hexagonal,<br />

nous ajoutons une deuxième clé à notre trousseau :<br />

les primo-accédants. Sur le papier, ils cumul<strong>en</strong>t les<br />

handicaps. Handicaps économiques avec, pour les<br />

jeunes, des rev<strong>en</strong>us plus faibles et des perspectives<br />

professionnelles moins stables qu’il y a vingt ou<br />

tr<strong>en</strong>te ans. Par définition, ils ne dispos<strong>en</strong>t pas de<br />

patrimoine permettant de constituer un apport<br />

personnel. Handicap sociologique égalem<strong>en</strong>t, avec<br />

une société française qui devi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus<br />

monoménage, alors que notre étude montre que<br />

primo-accession semble rimer avec « duo-accession ».<br />

Avoir deux salaires devi<strong>en</strong>t pratiquem<strong>en</strong>t une condition<br />

sine qua non pour acheter. Dernier handicap, et non<br />

des moindres, l’inexpéri<strong>en</strong>ce. L’acte d’achat immobilier<br />

est particuliè rem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gageant financièrem<strong>en</strong>t et,<br />

lorsqu’on achète pour la première fois, la peur<br />

de se tromper ou de faire une mauvaise affaire est<br />

un frein très important. Le rôle des par<strong>en</strong>ts est<br />

ess<strong>en</strong>tiel pour aider dans la prise de décision,<br />

mais aussi pour donner un coup de pouce financier<br />

souv<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>u nécessaire.<br />

Ainsi, L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> de l’Immobilier révèle<br />

que 88 % des primo-accédants réc<strong>en</strong>ts (de moins<br />

de cinq ans) ont des par<strong>en</strong>ts propriétaires, quand<br />

propriété rime avec hérédité.<br />

Avec tous ces handicaps, l’accession à la propriété<br />

devi<strong>en</strong>t-elle un parcours du combattant pour<br />

les primo-accédants Quelles sont les difficultés<br />

r<strong>en</strong>contrées lors de l’achat Quels sont les sacrifices<br />

que les primo-accédants sont prêts à faire pour<br />

réaliser leur rêve Quels sont les points sur lesquels<br />

ils ne veul<strong>en</strong>t pas transiger Autant de questions posées,<br />

autant de réponses apportées par cette nouvelle édition<br />

de L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> de l’Immobilier.<br />

Vous trouverez égalem<strong>en</strong>t dans cette étude un état<br />

des lieux complet du marché français ainsi qu’un tour<br />

d’horizon de quatre grands pays d’Europe : Italie,<br />

Espagne, Allemagne et Royaume-Uni.<br />

Bonne lecture.<br />

Flavi<strong>en</strong> Neuvy<br />

Responsable de L’Observatoire <strong>Cetelem</strong><br />

Une investigation quantitative a été m<strong>en</strong>ée par TNS Sofres, fin avril 2010, sur<br />

la base d’un questionnaire de 15 minutes auprès d’un échantillon de 1 201 personnes<br />

représ<strong>en</strong>tatif de la population française, <strong>en</strong> termes de sexe, d’âge, de CSP et<br />

de région (interviews on line CAWI via l’access panel EAP-LightSpeed Research).<br />

Cette étude quantitative a été complétée par une <strong>en</strong>quête qualitative reposant sur<br />

21 <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s approfondis, réalisés fin avril 2010 par la société Anacom au domicile<br />

des personnes interrogées face à face, dont dix primo-accédants depuis moins de trois ans<br />

(quatre <strong>en</strong> Île-de-France, six <strong>en</strong> province) et onze locataires (quatre <strong>en</strong> Île-de-France, sept<br />

<strong>en</strong> province), dont trois <strong>en</strong> logem<strong>en</strong>t social. Une large diversité de profils, <strong>en</strong> termes d’âge,<br />

CSP, structure familiale, est représ<strong>en</strong>tée dans ces <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s. Enfin, cette phase qualitative<br />

comporte égalem<strong>en</strong>t des interviews de professionnels, dans la rubrique « Avis d’experts ».<br />

Toutes les données chiffrées publiées dans cette étude qui ne sont pas issues<br />

des <strong>en</strong>quêtes quantitative ou qualitative ont été id<strong>en</strong>tifiées et travaillées <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec la société d’études et de conseil BIPE.<br />

www.observatoirecetelem.com<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 1


1. Le contexte: l’Europe<br />

immobilière, terre de contrastes<br />

Alors que la crise immobilière semble derrière nous, sans pour autant que l’économie dans son <strong>en</strong>semble<br />

ait retrouvé toutes ses couleurs, L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> de l’Immobilier a souhaité, pour sa deuxième<br />

édition, situer le marché français par rapport à ses principaux voisins.<br />

Des d<strong>en</strong>sités immobilières bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>tes<br />

Pour notre étude, nous définissons un groupe de cinq<br />

pays europé<strong>en</strong>s : l’Italie, l’Espagne, la France, le Royaume-<br />

Uni et l’Allemagne, ou « G5 ». Pays les plus peuplés,<br />

ils sont naturellem<strong>en</strong>t aussi ceux qui conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t les<br />

parcs de logem<strong>en</strong>ts les plus importants. Avec 40 millions<br />

d’unités, l’Allemagne continue d’occuper la tête du palmarès,<br />

contre seulem<strong>en</strong>t 25 millions <strong>en</strong> Espagne. Entre ces<br />

Parc de logem<strong>en</strong>ts<br />

(<strong>en</strong> milliers)<br />

39 918<br />

40000<br />

35000<br />

30000<br />

25000<br />

20000<br />

15000<br />

32 515<br />

29 771<br />

Pays du G5<br />

Autres pays de l’Union europé<strong>en</strong>ne<br />

26 652<br />

25 380<br />

12 987<br />

deux extrêmes, la France, l’Italie et le Royaume-Uni suiv<strong>en</strong>t<br />

dans un ordre décroissant (respectivem<strong>en</strong>t 32,5, 30<br />

et 27 millions). Si l’on cherche à calculer la « d<strong>en</strong>sité<br />

immobilière » de chaque nation, soit le nombre<br />

de logem<strong>en</strong>ts par ménage, les différ<strong>en</strong>ces sont fortes<br />

pour l’Espagne qui compte 1,5 logem<strong>en</strong>t par ménage,<br />

l’Allemagne et le Royaume-Uni <strong>en</strong> compt<strong>en</strong>t 1.<br />

Nombre de logem<strong>en</strong>ts par ménage<br />

1,5<br />

1,2<br />

0,9<br />

0,6<br />

0,3<br />

0<br />

1,5<br />

1,2 1,2<br />

1,0 1,0<br />

ES IT FR DE UK<br />

Source: estimations BIPE d’après les instituts de statistiques nationaux.<br />

10000<br />

7 030<br />

5 520<br />

4470 4244<br />

2670<br />

1 882<br />

1013 645<br />

5000<br />

0<br />

DE FR IT UK ES PL NL PT SE HU DK IE LV EE<br />

Source : estimations BIPE d’après les instituts de statistiques nationaux.<br />

2 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


Des pays inégaux devant la propriété…<br />

Avec 82 % de propriétaires, l’Espagne est seulem<strong>en</strong>t<br />

devancée <strong>en</strong> Europe par la Hongrie, qui prés<strong>en</strong>te une part<br />

de propriétaires de 89 %. Taux débiteurs subv<strong>en</strong>tionnés<br />

pour l’achat de certains logem<strong>en</strong>ts, dégrèvem<strong>en</strong>t fiscal<br />

sur les intérêts d’emprunt, exonération des plus-values,<br />

les aides accordées dans le cadre d’une politique très<br />

incitative ont su séduire des millions d’Espagnols, jusqu’à<br />

une certaine date, nous y revi<strong>en</strong>drons plus loin.<br />

L’Italie et le Royaume-Uni ont égalem<strong>en</strong>t une population<br />

fortem<strong>en</strong>t propriétaire (73 et 69 %). Les Britanniques<br />

ont notamm<strong>en</strong>t une capacité à s’<strong>en</strong>detter et à recourir<br />

au crédit nettem<strong>en</strong>t supérieure à la moy<strong>en</strong>ne,<br />

dans la droite ligne de leurs cousins américains.<br />

Les taux de propriétaires sont équival<strong>en</strong>ts aux États-Unis<br />

et au Royaume-Uni.<br />

Relativem<strong>en</strong>t épargnées par ce tropisme, France et<br />

Allemagne obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des pourc<strong>en</strong>tages de propriétaires<br />

qui se répartiss<strong>en</strong>t autour de la moy<strong>en</strong>ne.<br />

Supérieurs pour la première, avec <strong>en</strong>viron 57 %.<br />

Inférieurs pour la seconde, avec seulem<strong>en</strong>t 45 %.<br />

Part des ménages propriétaires dans la population<br />

100<br />

80<br />

89 %<br />

82 %<br />

Pays du G5<br />

Autres pays<br />

73 % 69 % 69 %<br />

57 % 57 %<br />

60<br />

40<br />

49 % 45 %<br />

38 %<br />

20<br />

0<br />

HU ES IT UK US PL FR DK DE SE<br />

Source : statistiques sur le logem<strong>en</strong>t dans l’Union europé<strong>en</strong>ne, DGHUC, Compte du Logem<strong>en</strong>t provisoire.<br />

… frappés de plein fouet par une crise générale<br />

Évolution du nombre de mises <strong>en</strong> chantier de logem<strong>en</strong>ts<br />

(base 100 au 1 er trimestre 2000)<br />

700 000<br />

Évolution des transactions immobilières <strong>en</strong> Europe<br />

(sur les dix dernières années)<br />

2 000 000<br />

600000<br />

500000<br />

400000<br />

300000<br />

200000<br />

100000<br />

Espagne<br />

France<br />

Royaume-Uni<br />

Italie<br />

1 500 000<br />

1 000 000<br />

500 000<br />

Royaume-Uni<br />

France<br />

Italie<br />

Allemagne<br />

Espagne<br />

0<br />

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008<br />

Source : BIPE d’après l’étude Hypostat 2008, EMF.<br />

Les mises <strong>en</strong> chantier de logem<strong>en</strong>ts se sont effondrées<br />

<strong>en</strong> Espagne et au Royaume-Uni. De même, le nombre<br />

0<br />

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009<br />

Source : BIPE d’après Datastream.<br />

de transactions immobilières a fortem<strong>en</strong>t chuté dans<br />

l’<strong>en</strong>semble des pays du G5.


Le rebond du marché français…<br />

Après plusieurs trimestres d’inquiétude, les professionnels<br />

de l’immobilier retrouv<strong>en</strong>t le sourire. Plusieurs voyants<br />

pass<strong>en</strong>t au vert et, notamm<strong>en</strong>t, le nombre de transactions<br />

dans l’anci<strong>en</strong> repart à la hausse. La baisse des coûts<br />

de financem<strong>en</strong>t a permis aux ménages d’augm<strong>en</strong>ter leur<br />

capacité d’emprunt. Dans certaines grandes villes,<br />

les prix de v<strong>en</strong>te sembl<strong>en</strong>t progresser et la crise ne serait<br />

plus qu’un mauvais souv<strong>en</strong>ir. Les fondam<strong>en</strong>taux<br />

du marché français sont solides : croissance démographique<br />

élevée et offre de logem<strong>en</strong>ts neufs structurellem<strong>en</strong>t<br />

insuffisante devrai<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>ir les prix au cours<br />

des prochaines années.<br />

V<strong>en</strong>tes de logem<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s<br />

900<br />

850<br />

800<br />

750<br />

700<br />

650<br />

600<br />

550<br />

Jan.<br />

2003<br />

Mai<br />

2003<br />

Sep.<br />

2003<br />

Jan.<br />

2004<br />

Mai<br />

2004<br />

Source : MEEDDM (SOeS-ECLN).<br />

Sep.<br />

2004<br />

Jan.<br />

2005<br />

Mai<br />

2005<br />

Sep.<br />

2005<br />

Jan.<br />

2006<br />

… malgré un Pouvoir d’Achat Immobilier<br />

toujours sous t<strong>en</strong>sion<br />

Pouvoir d’Achat Immobilier moy<strong>en</strong> des ménages français<br />

(<strong>en</strong> m 2 )<br />

150<br />

120<br />

137,8<br />

126,3<br />

113,5<br />

108,6<br />

Mai<br />

2006<br />

Sep.<br />

2006<br />

Jan.<br />

2007<br />

Mai<br />

2007<br />

Sep.<br />

2007<br />

Jan.<br />

2008<br />

Mai<br />

2008<br />

97,8 98,6 117,5 117,0<br />

80<br />

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 1 er<br />

trimestre<br />

2010<br />

Source : calculs, estimations et prévisions BIPE.<br />

Sep.<br />

2008<br />

Jan.<br />

2009<br />

Mai<br />

2009<br />

Sep.<br />

2009<br />

Jan.<br />

2010<br />

LE BAROMÈTRE DU POUVOIR<br />

D’ACHAT IMMOBILIER<br />

Quelle surface peut acquérir un<br />

ménage sans que sa m<strong>en</strong>sualité ne<br />

franchisse le seuil de 33 % de son<br />

rev<strong>en</strong>u En pr<strong>en</strong>ant les caractéristiques<br />

moy<strong>en</strong>nes de période<br />

d’<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t, de taux d’intérêt,<br />

et de prix moy<strong>en</strong>s par période,<br />

nous déduisons le nombre de<br />

mètres carrés que peut acquérir<br />

un ménage ayant des rev<strong>en</strong>us<br />

moy<strong>en</strong>s <strong>en</strong> France. Entre 2003<br />

et 2010, le PAI a baissé de<br />

15 % pour passer d’une surface<br />

moy<strong>en</strong>ne de 138 à 117 m 2<br />

<strong>en</strong> 2010.<br />

4 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


2. L’étude : les primo-accédants,<br />

le parcours du combattant<br />

Les obstacles du premier achat<br />

Le premier Observatoire <strong>Cetelem</strong> de l’Immobilier<br />

attirait déjà l’att<strong>en</strong>tion sur la place importante occupée<br />

par les primo-accédants. Aujourd’hui, ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

près de 30 % des Français qui sont propriétaires.<br />

Un chiffre <strong>en</strong> constante augm<strong>en</strong>tation puisque, sur<br />

la seule période 2000-2007, il s’est accru d’un tiers.<br />

Les primo-accédants français ont <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 35 ans.<br />

de duo-accédants. Plus de neuf fois sur dix, la taille<br />

du foyer est ainsi supérieure ou égale à deux personnes.<br />

Face à cette réalité, le nombre de monoménages<br />

n’a jamais été aussi élevé et représ<strong>en</strong>te plus de 44 %<br />

des ménages.<br />

Structure des ménages <strong>en</strong> France<br />

UNE MULTITUDE DE DIFFICULTÉS<br />

Les primo-accédants d’aujourd’hui évolu<strong>en</strong>t dans<br />

un contexte différ<strong>en</strong>t. Fini le temps où l’on <strong>en</strong>trait dans<br />

une <strong>en</strong>treprise pour y terminer sa carrière. Fini le temps<br />

où le mariage constituait le socle d’une vie à deux ad<br />

vitam aeternam. Le travail pour toujours, le mariage pour<br />

toujours apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> au passé. En face, l’achat<br />

immobilier constitue un acte de confiance dans l’av<strong>en</strong>ir.<br />

Or, l’av<strong>en</strong>ir professionnel et l’av<strong>en</strong>ir s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tal n’ont<br />

jamais été aussi incertains.<br />

DES PRIMO-ACCÉDANTS PRESQUE TOUJOURS<br />

DUO-ACCÉDANTS<br />

Dev<strong>en</strong>ir propriétaire pour la première fois oblige à<br />

« voir double », au point qu’il convi<strong>en</strong>drait de parler plutôt<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

53,3 %<br />

Couples avec<br />

ou sans <strong>en</strong>fants<br />

Source : BIPE.<br />

35,9 %<br />

Solos<br />

8,2 %<br />

Familles<br />

monopar<strong>en</strong>tales<br />

2,5 %<br />

Autres<br />

Une décision qui sème le doute…<br />

Être propriétaire est un idéal clairem<strong>en</strong>t plébiscité par 94 %<br />

des personnes interrogées, toutes catégories confondues.<br />

85 % des locataires ont songé le dev<strong>en</strong>ir, mais, si 22 % d’<strong>en</strong>tre<br />

eux ont <strong>en</strong>trepris des démarches sans y donner suite, c’est<br />

bi<strong>en</strong> parce que franchir le pas ne va pas de soi.<br />

Ceci se trouve confirmé par le fait que 41 % des primoaccédants<br />

depuis moins de cinq ans jug<strong>en</strong>t avoir été<br />

anxieux, voire très anxieux vis-à-vis de ce premier achat.<br />

Un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’inquiétude qui n’est pas aussi élevé chez<br />

les propriétaires « classiques » (30 % pour les non primoaccédants),<br />

qu’ils soi<strong>en</strong>t jeunes ou moins jeunes (34 %<br />

d’anxieux chez les 18-34 ans, 28 % chez les 50-70 ans),<br />

habitant <strong>en</strong> ville ou à la campagne (27 % et 36 %).<br />

L’excitation est là, et bi<strong>en</strong> là, mais tempérée par une<br />

projection dans l’av<strong>en</strong>ir, alors que celui-ci, par les temps<br />

qui cour<strong>en</strong>t, reste incertain.<br />

« Quel était votre état d’esprit lors de votre dernier achat »<br />

30 %<br />

Anxieux<br />

41 %<br />

Anxieux<br />

70 %<br />

Confiant<br />

59 %<br />

Confiant<br />

Non primo-accédants<br />

Primo-accédants de moins de 5 ans<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.


… face à des démarches jugées complexes…<br />

DIFFICILE UNE FOIS SUR DEUX<br />

Est-ce le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’anxiété qui refait surface ou, plus<br />

sûrem<strong>en</strong>t, la prise <strong>en</strong> compte globale d’un processus à<br />

étapes de longue durée, avec ces mom<strong>en</strong>ts d’incertitude,<br />

ces instants de doute où tout semble devoir être remis<br />

<strong>en</strong> cause Toujours est-il qu’un primo-accédant depuis<br />

moins de cinq ans sur deux juge que les démarches<br />

<strong>en</strong>treprises pour dev<strong>en</strong>ir propriétaire étai<strong>en</strong>t compliquées.<br />

Là <strong>en</strong>core, la distance que l’on accorde au processus<br />

lui-même fait évoluer les points de vue. Les primoaccédants<br />

depuis plus de cinq ans sont seulem<strong>en</strong>t<br />

37 % à estimer cela compliqué, après coup. Et si l’on<br />

interroge la population des propriétaires dans son<br />

<strong>en</strong>semble, les femmes, et plus <strong>en</strong>core les 18-34 ans,<br />

sont ceux qui ont le plus ress<strong>en</strong>ti la complexité<br />

du processus.<br />

« Les démarches pour dev<strong>en</strong>ir propriétaire vous ont-elles paru simples ou compliquées »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Total Hommes Femmes<br />

18-34<br />

ans<br />

35-49<br />

ans<br />

50-70<br />

ans<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Assez simples,<br />

très simples 62 66 56 54 58 70 50 63<br />

Assez compliquées,<br />

très compliquées 38 34 44 46 42 30 50 37<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

… avec un outil Internet perfectible…<br />

75 % DES PRIMO-ACCÉDANTS RÉCENTS ONT UTILISÉ<br />

INTERNET COMME SOURCE D’INFORMATION<br />

Si leurs jugem<strong>en</strong>ts s’avèr<strong>en</strong>t globalem<strong>en</strong>t satisfaisants, ils n’<strong>en</strong><br />

demeur<strong>en</strong>t pas moins <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te d’autres informations qui<br />

vi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t faciliter leur recherche. Et ces informations, Internet<br />

oblige, ils les souhait<strong>en</strong>t visuelles, pour disposer de photos<br />

du bi<strong>en</strong> (38 %) ou pouvoir <strong>en</strong> faire une visite virtuelle (36 %).<br />

En conséqu<strong>en</strong>ce, ils sont aussi demandeurs d’informations<br />

plus nombreuses et plus précises. 36 % des primoaccédants<br />

souhait<strong>en</strong>t disposer de l’adresse exacte<br />

du bi<strong>en</strong> afin de pouvoir, par exemple, découvrir les al<strong>en</strong>tours.<br />

Si Internet semble donc s’être imposé comme<br />

média, des efforts supplém<strong>en</strong>taires doiv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>trepris<br />

pour que le secteur immobilier investisse définitivem<strong>en</strong>t<br />

le domaine du commerce <strong>en</strong> ligne pour <strong>en</strong> faire un outil<br />

prescripteur incontournable.<br />

« Quelles informations vous ont manqué lors de votre recherche »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Hommes Femmes<br />

18-34<br />

ans<br />

35-49<br />

ans<br />

50-70<br />

ans<br />

Propriétaires<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Des photos du bi<strong>en</strong> 30 37 42 35 26 33 38 28<br />

Des informations sur le<br />

quartier, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

(voisinage, écoles<br />

et commerces, etc.)<br />

L’adresse précise du bi<strong>en</strong><br />

(par exemple pour pouvoir<br />

découvrir les al<strong>en</strong>tours…)<br />

La possibilité d’une visite<br />

virtuelle du bi<strong>en</strong><br />

(sur Internet)<br />

32 33 35 32 30 32 33 30<br />

30 33 34 39 23 31 36 25<br />

24 31 35 31 18 27 36 23<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

6 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


… et un financem<strong>en</strong>t pas toujours facile à obt<strong>en</strong>ir…<br />

11 % DES PRIMO-ACCÉDANTS RÉCENTS ONT ESSUYÉ<br />

AU MOINS UN REFUS DE CRÉDIT<br />

Pas de patrimoine immobilier par définition, des ressources<br />

financières moins élevées, le passage obligé par<br />

la case financem<strong>en</strong>t est plus compliqué pour les primoaccédants.<br />

Ainsi, 11 % d’<strong>en</strong>tre eux ont essuyé au moins<br />

un refus de crédit – contre 2 % seulem<strong>en</strong>t des non<br />

primo-accédants. Par ailleurs, 13 % de ces mêmes<br />

primo-accédants se sont vu proposer une offre financière<br />

d’un montant insuffisant.<br />

« Quelles difficultés avez-vous r<strong>en</strong>contrées lorsque vous avez monté votre dossier<br />

de financem<strong>en</strong>t »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Primo-accédants<br />

Non primo-accédants<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Mon interlocuteur à la banque me l’a déconseillé. 1 1 1 1<br />

Les banques ont refusé de m’accorder un prêt. 7 2 11 4<br />

Les banques m’ont proposé des prêts d’un montant insuffisant. 10 6 13 8<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

… plus que jamais, propriété rime avec hérédité<br />

L’héritage ou la donation sont des façons de dev<strong>en</strong>ir<br />

propriétaire loin d’être négligeables puisqu’elles<br />

concern<strong>en</strong>t chaque année des dizaines de milliers<br />

de logem<strong>en</strong>ts. Elles mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’importance<br />

du facteur par<strong>en</strong>tal, que souligne égalem<strong>en</strong>t cette étude.<br />

Car, si 77 % des personnes interrogées déclar<strong>en</strong>t que<br />

leurs par<strong>en</strong>ts sont propriétaires, 88 % des primo-accédants<br />

depuis moins de cinq ans témoign<strong>en</strong>t de cet état de fait.<br />

Il <strong>en</strong> ressort comme une valeur d’exemplarité qui semble<br />

jouer un rôle non négligeable. Une reconduction d’un<br />

statut social allant de soi. Une nécessité de s’appuyer sur<br />

le vécu des référ<strong>en</strong>ts les plus naturels. Un appui financier<br />

se traduisant <strong>en</strong> caution ou <strong>en</strong> apport indisp<strong>en</strong>sables<br />

à la concrétisation du projet. Le souti<strong>en</strong> de par<strong>en</strong>ts étant<br />

déjà allés au bout de ce parcours du combattant qu’est<br />

l’accession à la propriété.<br />

« Vos par<strong>en</strong>ts sont-ils propriétaires »<br />

80 %<br />

Oui<br />

20 %<br />

Non<br />

88 %<br />

Oui<br />

12 %<br />

Non<br />

Non primo-accédants<br />

Primo-accédants de moins de 5 ans<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.


L’Europe immobilière,<br />

terre de contrastes<br />

Plus que jamais, l’Europe est placée sous les feux de l’actualité, son id<strong>en</strong>tité et son dev<strong>en</strong>ir faisant<br />

l’objet de maintes spéculations. La crise immobilière, dont elle peine à sortir, est passée par là.<br />

Pour sa seconde édition, L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> de l’Immobilier a voulu savoir comm<strong>en</strong>t se situait<br />

la France par rapport à ses plus puissants part<strong>en</strong>aires. Il <strong>en</strong> ressort une étude du G5 qui laisse<br />

apparaître autant de similitudes que de contrastes.<br />

Un G5 passé à la loupe<br />

Appelons-le G5. Le groupe<br />

des cinq Europé<strong>en</strong>s formé par<br />

l’Allemagne, l’Espagne, la France,<br />

l’Italie et le Royaume-Uni. Un groupe<br />

qui rivalise <strong>en</strong> nombre d’habitants<br />

avec les États-Unis. La population<br />

cumulée des cinq plus grands<br />

pays de l’Union europé<strong>en</strong>ne s’établit<br />

<strong>en</strong> effet à un peu plus de<br />

310 millions, contre 304 millions<br />

pour les États-Unis.<br />

DES POPULATIONS AUX CHEVEUX<br />

TOUJOURS PLUS GRIS<br />

Avec ses 80 millions d’habitants,<br />

soit 26 % du total, l’Allemagne est<br />

leader démographique de ce G5<br />

europé<strong>en</strong>. La France, l’Italie et<br />

le Royaume-Uni conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t à parts<br />

presque égales 20 % de cet <strong>en</strong>semble,<br />

pour une population comprise<br />

<strong>en</strong>tre 60 et 63 millions. L’Espagne<br />

ferme la marche avec seulem<strong>en</strong>t<br />

46 millions d’habitants.<br />

Répartition de la population du G5<br />

15 %<br />

Espagne<br />

19 %<br />

Italie<br />

26 %<br />

Allemagne<br />

20 %<br />

Royaume-Uni<br />

20 %<br />

France<br />

Source : BIPE d’après Eurostat.<br />

Les taux de natalité font apparaître<br />

des différ<strong>en</strong>ces plus s<strong>en</strong>sibles<br />

avec, d’une part, la France et<br />

le Royaume-Uni qui connaiss<strong>en</strong>t<br />

une croissance démographique<br />

sout<strong>en</strong>ue et, d’autre part, les<br />

trois membres du groupe qui,<br />

au contraire, ont une natalité<br />

<strong>en</strong> berne. En revanche, tous<br />

sont concernés par un vieillissem<strong>en</strong>t<br />

accru de leur population. Le pourc<strong>en</strong>tage<br />

des s<strong>en</strong>iors devrait s’élever<br />

à 20 % de la population totale<br />

du G5 à l’horizon 2020. Le phénomène<br />

est particulièrem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sible<br />

<strong>en</strong> France, où le poids des 65 ans<br />

et plus progressera de 4 points<br />

d’ici à la même année. Le cas<br />

de l’Espagne est cep<strong>en</strong>dant<br />

singulier dans la mesure où le pays<br />

a su comp<strong>en</strong>ser la baisse de<br />

sa natalité par une immigration<br />

massive, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> direct avec le boom<br />

économique pré-bulle immobilière.<br />

Malgré le retournem<strong>en</strong>t de la<br />

conjoncture, cette croissance démographique<br />

devrait se poursuivre.<br />

8 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


Croissance démographique <strong>en</strong>tre 2009 et 2020<br />

11,5 %<br />

Espagne ➤<br />

6,6 %<br />

Royaume-Uni ➤<br />

5,1 %<br />

France ➤<br />

4,3 %<br />

Moy<strong>en</strong>ne ➤<br />

2,3 %<br />

Italie ➤<br />

- 0,6 %<br />

Allemagne ➤<br />

Source : estimations BIPE d’après Eurostat.<br />

DES DENSITÉS IMMOBILIÈRES<br />

BIEN DIFFÉRENTES<br />

Pays les plus peuplés, les membres<br />

du G5 sont naturellem<strong>en</strong>t aussi ceux<br />

qui conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t les parcs de logem<strong>en</strong>ts<br />

les plus importants. Avec 40 millions<br />

d’unités, l’Allemagne continue<br />

d’occuper la tête du palmarès, contre<br />

seulem<strong>en</strong>t 25 millions <strong>en</strong> Espagne.<br />

Entre ces deux extrêmes, la France,<br />

l’Italie et le Royaume-Uni suiv<strong>en</strong>t<br />

dans un ordre décroissant (respectivem<strong>en</strong>t<br />

32,5, 30 et 27 millions).<br />

Si l’on cherche à calculer la « d<strong>en</strong>sité<br />

immobilière » de chaque nation,<br />

soit le nombre de logem<strong>en</strong>ts<br />

par ménage, les différ<strong>en</strong>ces sont<br />

fortes : pour l’Espagne qui compte<br />

1,5 logem<strong>en</strong>t par ménage,<br />

l’Allemagne et le Royaume-Uni<br />

<strong>en</strong> compt<strong>en</strong>t 1.<br />

Parc de logem<strong>en</strong>ts<br />

(<strong>en</strong> milliers)<br />

40000<br />

35000<br />

30000<br />

25000<br />

20000<br />

15000<br />

39 918<br />

32 515<br />

29 771<br />

Pays du G5<br />

Autres pays de l’Union europé<strong>en</strong>ne<br />

26 652<br />

25 380<br />

12 987<br />

Nombre de logem<strong>en</strong>ts par ménage<br />

1,5<br />

1,5<br />

1,2<br />

0,9<br />

0,6<br />

0,3<br />

0<br />

1,2 1,2<br />

1,0 1,0<br />

ES IT FR DE UK<br />

Source: estimations BIPE d’après les instituts de statistiques nationaux.<br />

10000<br />

7 030<br />

5 520<br />

4470 4244<br />

2670<br />

1 882<br />

1013 645<br />

5000<br />

0<br />

DE FR IT UK ES PL NL PT SE HU DK IE LV EE<br />

Source : estimations BIPE d’après les instituts de statistiques nationaux.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 9


UN PHÉNOMÈNE TANGUY<br />

CONTAGIEUX<br />

Certaines spécificités socioculturelles<br />

apport<strong>en</strong>t aussi un éclairage singulier<br />

sur la prise <strong>en</strong> compte du vecteur<br />

immobilier par les Europé<strong>en</strong>s.<br />

En Italie et <strong>en</strong> Espagne, le foyer<br />

familial est quitté tardivem<strong>en</strong>t.<br />

Près de la moitié des hommes<br />

de 25 à 34 ans viv<strong>en</strong>t ainsi <strong>en</strong>core<br />

chez leurs par<strong>en</strong>ts. Recul de l’âge<br />

du mariage et de l’insertion professionnelle<br />

oblige, ce « phénomène<br />

Tanguy » t<strong>en</strong>d à se généraliser <strong>en</strong><br />

Europe. L’âge aidant, les par<strong>en</strong>ts<br />

demand<strong>en</strong>t à leur tour à v<strong>en</strong>ir habiter<br />

chez leurs <strong>en</strong>fants. Passé 85 ans,<br />

20 % des hommes et 40 % des<br />

femmes viv<strong>en</strong>t chez l’un de leurs<br />

desc<strong>en</strong>dants. Plus globalem<strong>en</strong>t,<br />

l’abs<strong>en</strong>ce d’aides sociales et le niveau<br />

élevé du chômage dans ces deux<br />

pays expliqu<strong>en</strong>t aussi la solidarité<br />

générationnelle.<br />

Dans une autre logique, les Anglais<br />

font égalem<strong>en</strong>t preuve de solidarité.<br />

La colocation est aussi typiquem<strong>en</strong>t<br />

britannique que le five o’clock tea.<br />

Mieux <strong>en</strong>core, pour un quart<br />

des 20-24 ans, ce système marque<br />

le passage à l’indép<strong>en</strong>dance.<br />

Un passage que l’augm<strong>en</strong>tation<br />

des loyers, notamm<strong>en</strong>t à Londres,<br />

ou que le recul de l’âge du mariage<br />

justifi<strong>en</strong>t tout autant. En l’espace<br />

de vingt ans, le taux de colocation<br />

aurait ainsi doublé.<br />

LA DIMENSION FRANCO-<br />

BRITANNIQUE DU LOGEMENT<br />

SOCIAL<br />

Cette relative homogénéité immobilière<br />

masque cep<strong>en</strong>dant une grande<br />

disparité lorsqu’on examine la nature<br />

des logem<strong>en</strong>ts. Avec 4 millions<br />

d’unités, soit près de 15 % du parc<br />

total, la France et Royaume-Uni<br />

font figure de champions du<br />

logem<strong>en</strong>t social. Si l’on sort des<br />

Parc de logem<strong>en</strong>ts sociaux<br />

(<strong>en</strong> milliers)<br />

35<br />

frontières du G5, ils sont devancés<br />

par les Pays-Bas. Champions toutes<br />

catégories, avec 35 % de logem<strong>en</strong>ts<br />

sociaux, l’Autriche, le Danemark<br />

et la Suède. À l’opposé, l’Espagne<br />

affiche un très faible 2 %, l’Allemagne<br />

et l’Italie ne faisant guère mieux<br />

avec 5 % seulem<strong>en</strong>t.<br />

Les politiques nationales volontaristes<br />

française et britannique expliqu<strong>en</strong>t<br />

pour beaucoup les chiffres <strong>en</strong>registrés<br />

dans ces deux pays. Pour autant,<br />

elles n’impact<strong>en</strong>t pas de la même<br />

façon l’accès à la propriété. Car <strong>en</strong><br />

la matière, les chiffres démontr<strong>en</strong>t<br />

que l’Union europé<strong>en</strong>ne est loin<br />

d’être établie.<br />

35<br />

Pays du G5<br />

30<br />

Autres pays<br />

25 24<br />

20<br />

20<br />

18<br />

15<br />

15<br />

13<br />

10<br />

7 6 5<br />

5<br />

4<br />

2<br />

0<br />

NL AU DK SE UK FR IR IT DE HU ES<br />

Source: Social Housing in Europe, Christiane Whitehead and Kathle<strong>en</strong> Scanlon Eds, LSE, July 2007, estimations BIPE.<br />

DES PAYS INÉGAUX<br />

DEVANT LA PROPRIÉTÉ<br />

Avec 82 % de propriétaires, l’Espagne<br />

est seulem<strong>en</strong>t devancée <strong>en</strong> Europe<br />

par la Hongrie, qui prés<strong>en</strong>te une part<br />

de propriétaires de 89 %. Taux<br />

débiteurs subv<strong>en</strong>tionnés pour l’achat<br />

de certains logem<strong>en</strong>ts, dégrèvem<strong>en</strong>t<br />

fiscal sur les intérêts d’emprunt,<br />

exonération des plus-values, les aides<br />

accordées dans le cadre d’une politique<br />

très incitative ont su séduire<br />

des millions d’Espagnols, jusqu’à<br />

une certaine date (nous y revi<strong>en</strong>drons<br />

plus loin).<br />

L’Italie et le Royaume-Uni ont<br />

égalem<strong>en</strong>t une population fortem<strong>en</strong>t<br />

propriétaire (73 et 69 %).<br />

Les Britanniques ont notamm<strong>en</strong>t<br />

une capacité à s’<strong>en</strong>detter et à recourir<br />

au crédit nettem<strong>en</strong>t supérieure<br />

à la moy<strong>en</strong>ne, dans la droite ligne<br />

de leurs cousins américains. Les taux<br />

de propriétaires sont équival<strong>en</strong>ts<br />

aux États-Unis et au Royaume-Uni.<br />

Relativem<strong>en</strong>t épargnées par ce<br />

tropisme, France et Allemagne<br />

obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des pourc<strong>en</strong>tages de<br />

propriétaires qui se répartiss<strong>en</strong>t<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

89 %<br />

82 %<br />

73 % 69 % 69 %<br />

57 % 57 %<br />

autour de la moy<strong>en</strong>ne : taux<br />

supérieur pour la première, avec<br />

<strong>en</strong>viron 57 %, inférieur pour<br />

la seconde, avec seulem<strong>en</strong>t 45 %.<br />

Part des ménages propriétaires dans la population<br />

Pays du G5<br />

Autres pays<br />

49 % 45 %<br />

38 %<br />

HU ES IT UK US PL FR DK DE SE<br />

Source : statistiques sur le logem<strong>en</strong>t dans l’Union europé<strong>en</strong>ne, DGHUC, Compte du logem<strong>en</strong>t provisoire.<br />

10 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


FINANCEMENTS À GÉOMÉTRIE<br />

VARIABLE<br />

Le recours au crédit fait ainsi apparaître<br />

deux groupes distincts. D’un côté,<br />

l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et le<br />

Royaume-Uni, qui rechign<strong>en</strong>t à l’apport<br />

personnel, celui-ci représ<strong>en</strong>tant <strong>en</strong>tre<br />

25 % et 30 % du financem<strong>en</strong>t total. De<br />

l’autre, la France, qui forme à elle seule<br />

le groupe des accros à l’apport personnel.<br />

Bi<strong>en</strong> que le recours au crédit<br />

augm<strong>en</strong>te s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t, il atteint <strong>en</strong>viron<br />

46 % du financem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2009,<br />

contre 52 % <strong>en</strong> 2000. Dans le premier<br />

groupe, comme on pouvait le supposer,<br />

le Royaume-Uni et l’Espagne font<br />

preuve d’un fort tempéram<strong>en</strong>t procrédit.<br />

Nous l’avons dit: les Britanniques<br />

sont des risk takers et ne craign<strong>en</strong>t<br />

pas de s’<strong>en</strong>detter. Cela se traduit par<br />

des bi<strong>en</strong>s achetés à 63 % à crédit,<br />

ce taux grimpant même à 78 % chez<br />

les primo-accédants. Au Royaume-Uni,<br />

le crédit hypothécaire fait depuis longtemps<br />

partie du paysage immobilier,<br />

les prêts étant souv<strong>en</strong>t plus basés<br />

sur le patrimoine que sur les rev<strong>en</strong>us.<br />

La crise aidant, l’apport personnel t<strong>en</strong>d<br />

à se généraliser.<br />

La situation espagnole est grandem<strong>en</strong>t<br />

comparable à la situation britannique.<br />

MOINS DE TEMPS POUR ACHETER<br />

Fini le temps où l’allongem<strong>en</strong>t<br />

de la durée des emprunts permettait<br />

de comp<strong>en</strong>ser la hausse vertigineuse<br />

des prix, r<strong>en</strong>dant solvable une part<br />

élargie de la demande. Il y a tout lieu<br />

de croire que la durée moy<strong>en</strong>ne de<br />

sept ans, qui séparait prêts français<br />

et espagnols (17 années contre 24),<br />

apparti<strong>en</strong>t désormais au passé.<br />

Une différ<strong>en</strong>ce qui s’expliquait aussi<br />

par la part importante des jeunes<br />

emprunteurs <strong>en</strong>clins à s’<strong>en</strong>detter<br />

sur une longue durée.<br />

Les taux d’effort maximal conv<strong>en</strong>tionnellem<strong>en</strong>t<br />

ret<strong>en</strong>us pour le remboursem<strong>en</strong>t<br />

d’un crédit ont égalem<strong>en</strong>t<br />

leur importance dans les différ<strong>en</strong>ces<br />

<strong>en</strong>registrées d’un pays à l’autre.<br />

Au Royaume-Uni, il est seulem<strong>en</strong>t<br />

de 20 % depuis 1992, contre 27 %<br />

<strong>en</strong> Allemagne et un tiers <strong>en</strong> France.<br />

L’allongem<strong>en</strong>t de la durée du prêt<br />

était donc tout naturellem<strong>en</strong>t choisi.<br />

DES À-COUPS DANS LES COÛTS<br />

Dernier facteur qui distingue<br />

nos membres du G5 immobilier<br />

europé<strong>en</strong> et qui influe directem<strong>en</strong>t<br />

sur l’accession à la propriété: le coût<br />

des transactions immobilières (frais<br />

de notaire et d’ag<strong>en</strong>ce, fiscalité…).<br />

En ce domaine, conformém<strong>en</strong>t<br />

aux climats des pays membres<br />

du G5, la « température » est élevée<br />

au sud, alors qu’elle est nettem<strong>en</strong>t plus<br />

basse au nord, la France occupant<br />

une position médiane. Ainsi, le coût<br />

d’une transaction s’établit <strong>en</strong> France,<br />

<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, à 7,8 % du total du prix<br />

d’un bi<strong>en</strong>, contre 11,8 % <strong>en</strong> Italie,<br />

4,4 % <strong>en</strong> Allemagne et seulem<strong>en</strong>t<br />

1,8 % au Royaume-Uni.<br />

Coût des transactions<br />

(<strong>en</strong> % du coût de l’acquisition)<br />

2,8<br />

Belgique 17,4 % ➤<br />

Grèce 13,0 % ➤<br />

Italie 11,8 % ➤<br />

Espagne 8,7 % ➤<br />

14,6<br />

11,6<br />

9,0<br />

1,8<br />

6,9<br />

2,8<br />

1,4<br />

France 7,8 % ➤<br />

1,2<br />

6,6<br />

Hongrie 7,0 % ➤<br />

0,9<br />

6,1<br />

Allemagne 4,4 % ➤<br />

4 0,4<br />

Pologne 3,8 % ➤<br />

2,3 1,5<br />

Danemark 3,5 % ➤<br />

1 2,5<br />

Suède 2,3 % ➤<br />

Royaume-Uni 1,8 % ➤<br />

1,4 0,9<br />

1,4 0,4<br />

Coûts liés à l’achat (frais de notaire, taxes…)<br />

Coûts liés au crédit immobilier (Agios, frais<br />

de dossier, garanties…)<br />

Source : European Mortgage Federation.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 11


FACE À LA CRISE GÉNÉRALE,<br />

À CHACUN SON ISSUE<br />

Ce n’est un secret pour personne:<br />

la crise immobilière a été particulièrem<strong>en</strong>t<br />

viol<strong>en</strong>te aux États-Unis,<br />

au Royaume-Uni et <strong>en</strong> Espagne.<br />

Subprimes d’un côté, bulle immobilière<br />

de l’autre, plus dure a été la chute<br />

d’un marché florissant, fer de lance<br />

d’une croissance triomphante, avec<br />

les conséqu<strong>en</strong>ces que l’on sait.<br />

DEUX POIDS, DEUX MESURES<br />

Ces pays avai<strong>en</strong>t connu un excès<br />

d’offre de construction p<strong>en</strong>dant<br />

plusieurs années. Parallèlem<strong>en</strong>t,<br />

on observait une forte croissance<br />

des taux d’<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t des ménages,<br />

qui atteignai<strong>en</strong>t des niveaux particulièrem<strong>en</strong>t<br />

élevés. Quand le château<br />

de cartes s’est effondré, il a laissé<br />

apparaître des fondations significativem<strong>en</strong>t<br />

fragiles.<br />

À l’opposé, <strong>en</strong> France et <strong>en</strong> Alle -<br />

magne, l’ajustem<strong>en</strong>t des marchés<br />

immobiliers a été moins brutal.<br />

La situation de ce dernier pays est<br />

ainsi assez particulière. La réunification<br />

a tiré le marché immobilier sur<br />

la première moitié des années 1990.<br />

Mais il reste déprimé depuis lors,<br />

malgré un léger sursaut <strong>en</strong> 2006<br />

et 2008. Aujourd’hui <strong>en</strong>core,<br />

des disparités demeur<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre<br />

ex-RFA et ex-RDA, <strong>en</strong> témoigne un<br />

prix moy<strong>en</strong> de v<strong>en</strong>te des logem<strong>en</strong>ts<br />

<strong>en</strong>core largem<strong>en</strong>t inférieur à l’Est<br />

(193000 euros vs 273000 euros<br />

<strong>en</strong> 2009).<br />

Évolution du nombre de mises <strong>en</strong> chantier de logem<strong>en</strong>ts<br />

(base 100 au 1 er trimestre 2000)<br />

700 000<br />

600 000<br />

500 000<br />

400 000<br />

Espagne<br />

300 000<br />

200 000<br />

100 000<br />

France<br />

Royaume-Uni<br />

Italie<br />

0<br />

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008<br />

Source : BIPE d’après l’étude Hypostat 2008, EMF.<br />

Ces dix dernières années, le secteur<br />

de l’immobilier a tiré l’économie<br />

espagnole vers le haut. En 2006,<br />

l’Espagne a construit plus<br />

de logem<strong>en</strong>ts que la France,<br />

le Royaume-Uni et l’Italie réunis.<br />

Plus dure fut la chute. Le nombre<br />

de mises <strong>en</strong> chantier de logem<strong>en</strong>ts<br />

a été divisé par 3 <strong>en</strong> trois ans.<br />

Les autres pays ont égalem<strong>en</strong>t été<br />

touchés, mais dans une moindre<br />

mesure.<br />

12 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


Évolution des transactions immobilières <strong>en</strong> Europe sur les dix dernières années<br />

2 000 000<br />

1 500 000<br />

Royaume-Uni<br />

1 000 000<br />

500 000<br />

France<br />

Italie<br />

Allemagne<br />

Espagne<br />

0<br />

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009<br />

Source : BIPE d’après Datastream.<br />

La crise s’est égalem<strong>en</strong>t traduite par<br />

une chute des transactions immobilières<br />

dans l’<strong>en</strong>semble des pays du<br />

G5. Sur cet indicateur, le Royaume-<br />

Uni a été le plus touché.<br />

UNE CONSTRUCTION<br />

ENCORE FRAGILE<br />

Ainsi, à des degrés divers selon<br />

l’ampleur des excès observés par<br />

le passé, le recul de la construction<br />

se poursuit dans la plupart des<br />

marchés. La vue d’<strong>en</strong>semble<br />

des pays europé<strong>en</strong>s ne laisse pas<br />

<strong>en</strong>trevoir d’amélioration significative<br />

à court terme. Les mises <strong>en</strong> chantier<br />

et les permis de construire s’inscriv<strong>en</strong>t<br />

partout à la baisse. Seule faible lueur<br />

d’espoir, ce rythme de baisse<br />

est moins sout<strong>en</strong>u qu’auparavant.<br />

En parallèle, la chute de la demande<br />

a accompagné le déclin de l’offre.<br />

L’investissem<strong>en</strong>t résid<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong> Union<br />

europé<strong>en</strong>ne est passé <strong>en</strong> 2009 sous<br />

son niveau de 2000! Le nombre<br />

de transactions réalisées a lui aussi<br />

fortem<strong>en</strong>t baissé. En termes d’int<strong>en</strong>sité<br />

et de durée de crise, le Royaume-<br />

Uni est le plus touché (et de loin) des<br />

membres du G5 par l’effondrem<strong>en</strong>t<br />

de la demande. Le recul des transactions<br />

y est <strong>en</strong> effet constaté<br />

depuis 2005.<br />

DES PRIX QUI REPARTENT<br />

À LA HAUSSE<br />

Conséqu<strong>en</strong>ce de l’ajustem<strong>en</strong>t de<br />

l’offre à la demande, après plusieurs<br />

années de forte augm<strong>en</strong>tation,<br />

les prix immobiliers ont comm<strong>en</strong>cé<br />

à ral<strong>en</strong>tir dans la majorité des pays<br />

dès 2007, puis ont brusquem<strong>en</strong>t<br />

chuté p<strong>en</strong>dant la crise économique et<br />

financière. L’ampleur de cette baisse<br />

a été plus importante dans les pays<br />

où les prix avai<strong>en</strong>t le plus augm<strong>en</strong>té<br />

auparavant (Espagne, Irlande,<br />

Royaume-Uni…). Pour autant, les prix<br />

sont repartis à la hausse <strong>en</strong> 2009<br />

dans certains pays, particulièrem<strong>en</strong>t<br />

au Royaume-Uni, alors qu’ils continuai<strong>en</strong>t<br />

de baisser dans d’autres.<br />

Hormis l’Espagne, qui vi<strong>en</strong>t à peine<br />

de sortir de la profonde récession<br />

où elle était plongée, et où le taux<br />

de chômage atteint des niveaux<br />

record, il semble que l’ess<strong>en</strong>tiel<br />

de l’ajustem<strong>en</strong>t soit derrière nous.<br />

Avec l’amélioration de la conjoncture<br />

et les bas niveaux des taux<br />

d’intérêt, l’activité de la construction<br />

et l’évolution des prix immobiliers<br />

sembl<strong>en</strong>t se diriger vers une stabilisation<br />

graduelle au Royaume-Uni<br />

et <strong>en</strong> France.<br />

UNE RELANCE EN PLANS<br />

Le retour à une situation plus<br />

« normale » ne s’explique pas par<br />

les seuls mécanismes du marché.<br />

Des plans de relance vigoureux,<br />

intégrant des mesures incitatives<br />

de souti<strong>en</strong> aux marchés immobiliers,<br />

ont aussi grandem<strong>en</strong>t contribué<br />

à sortir l’Europe du marasme immobilier<br />

dans lequel elle se trouvait<br />

plongée. Même si de nombreuses<br />

incertitudes sectorielles demeur<strong>en</strong>t,<br />

les marchés immobiliers devrai<strong>en</strong>t<br />

se redresser grâce à la stimulation<br />

de la demande de logem<strong>en</strong>ts particulièrem<strong>en</strong>t<br />

déprimée jusqu’alors.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 13


Les plans de relance<br />

Allemagne<br />

> LES OBJECTIFS<br />

• Stimuler la construction résid<strong>en</strong>tielle.<br />

• Développer des produits « abordables » pour permettre l’accès<br />

à la propriété aux personnes dont les rev<strong>en</strong>us relativem<strong>en</strong>t faibles<br />

au début du financem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>teront suffisamm<strong>en</strong>t pour<br />

rembourser le capital.<br />

> LES MESURES<br />

• Mise <strong>en</strong> place du Stimulus Package : montant maximal<br />

déductible des impôts, porté à 1200 euros pour la construction<br />

résid<strong>en</strong>tielle privée ; prêts hypothécaires à des taux d’intérêt aussi<br />

bas que possible ; prêts avec LTV (Loan To Value ou rapport<br />

<strong>en</strong>tre l’emprunt et la valeur du bi<strong>en</strong>) pouvant aller jusqu’à 125 %<br />

de la valeur hypothécaire de la propriété ; prêts exemptés<br />

de remboursem<strong>en</strong>t du capital p<strong>en</strong>dant les premières années<br />

ou à taux de remboursem<strong>en</strong>t flexibles.<br />

• Octroi de prêts bonifiés.<br />

Espagne<br />

> LES OBJECTIFS<br />

• Faciliter l’accès à la propriété <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant la proportion<br />

de logem<strong>en</strong>ts subv<strong>en</strong>tionnés, <strong>en</strong> aidant les primo-accédants<br />

pot<strong>en</strong>tiels de moins de 35 ans et <strong>en</strong> accordant des financem<strong>en</strong>ts<br />

préfér<strong>en</strong>tiels à certains groupes cibles.<br />

• Promouvoir l’investissem<strong>en</strong>t locatif afin d’<strong>en</strong>courager<br />

les propriétaires à louer leurs bi<strong>en</strong>s.<br />

> LES MESURES<br />

• Redéfinition de la déduction pour l’acquisition d’un logem<strong>en</strong>t.<br />

• Pour les rev<strong>en</strong>us imposables supérieurs à 17 707 euros,<br />

suppression des déductions fiscales dès le 1 er janvier 2011,<br />

afin d’accélérer les décisions d’achat.<br />

• Révision des incitations fiscales à l’investissem<strong>en</strong>t pour<br />

promouvoir les achats immobiliers et la rénovation.<br />

• Doublem<strong>en</strong>t de la taille du secteur de la location pour améliorer<br />

l’offre de logem<strong>en</strong>ts « abordables » (ou logem<strong>en</strong>ts intermédiaires).<br />

Royaume-Uni<br />

> LES OBJECTIFS<br />

• Augm<strong>en</strong>ter la production de logem<strong>en</strong>ts sociaux <strong>en</strong> 2010 et 2011.<br />

• Permettre l’accès à la propriété à faible coût.<br />

> LES MESURES<br />

• Mise <strong>en</strong> place de l’Affordable Housing Programme (AHP), offre<br />

de logem<strong>en</strong>ts abordables pour les familles à très faibles rev<strong>en</strong>us.<br />

• Allocations de fonds supplém<strong>en</strong>taires au titre du programme<br />

Kickstart (souti<strong>en</strong> aux constructions vertes).<br />

• Mise <strong>en</strong> place du Low Cost Home Ownership (LCHO)<br />

pour l’accès à la propriété à faible coût. L’un des régimes<br />

du LCHO correspond à la propriété partagée. L’acquéreur<br />

partage la possession de la propriété avec une autorité locale<br />

(bailleur social ou autre fournisseur) et paie un loyer sur<br />

la partie restante.<br />

• Élargissem<strong>en</strong>t des produits disponibles pour l’accès<br />

à la propriété à faible coût.<br />

• Mise <strong>en</strong> place du Mortgage Rescue Scheme<br />

et du Homeowners Mortgage Support schemes,<br />

destinés aux propriétaires qui r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t des difficultés<br />

à honorer leurs paiem<strong>en</strong>ts hypothécaires.<br />

France<br />

> LES OBJECTIFS<br />

• Stimuler la construction de nouveaux logem<strong>en</strong>ts.<br />

• Promouvoir les projets sur les logem<strong>en</strong>ts existants.<br />

• Stimuler l’investissem<strong>en</strong>t locatif.<br />

> LES MESURES<br />

• Ext<strong>en</strong>sion du régime Pass Foncier.<br />

• Mise <strong>en</strong> place d’avantages fiscaux et de prêts bonifiés.<br />

Italie<br />

> LES OBJECTIFS<br />

• Promouvoir la propriété chez les jeunes couples,<br />

les personnes âgées et la classe moy<strong>en</strong>ne.<br />

> LES MESURES<br />

• Octroi d’aides pour l’achat de l’habitation principale.<br />

• Déduction des intérêts sur les prêts immobiliers et des<br />

charges à hauteur de 19 %.<br />

• Suppression de l’impôt foncier municipal relatif au premier bi<strong>en</strong>.<br />

14 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


Le rebond français<br />

Après plusieurs trimestres d’inquiétude,<br />

les professionnels de l’immobilier<br />

retrouv<strong>en</strong>t le sourire. Plusieurs<br />

voyants pass<strong>en</strong>t au vert et, notamm<strong>en</strong>t,<br />

le nombre de transactions dans<br />

l’anci<strong>en</strong> repart à la hausse. La baisse<br />

des coûts de financem<strong>en</strong>t a permis<br />

aux ménages d’augm<strong>en</strong>ter leur<br />

capacité d’emprunt. Dans certaines<br />

grandes villes, les prix de v<strong>en</strong>te<br />

sembl<strong>en</strong>t progresser et la crise<br />

ne serait plus qu’un mauvais souv<strong>en</strong>ir.<br />

Les fondam<strong>en</strong>taux du marché<br />

français sont solides: croissance<br />

démographique élevée et offre<br />

de logem<strong>en</strong>ts neufs structurellem<strong>en</strong>t<br />

insuffisante devrai<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>ir les prix<br />

au cours des prochaines années.<br />

V<strong>en</strong>tes et transactions sur le marché de l’anci<strong>en</strong><br />

900<br />

850<br />

800<br />

750<br />

700<br />

650<br />

600<br />

550<br />

Jan.<br />

2003<br />

Mai<br />

2003<br />

Sep.<br />

2003<br />

Jan.<br />

2004<br />

Mai<br />

2004<br />

Sep.<br />

2004<br />

Jan.<br />

2005<br />

Mai<br />

2005<br />

Sep.<br />

2005<br />

Jan.<br />

2006<br />

Mai<br />

2006<br />

Sep.<br />

2006<br />

Jan.<br />

2007<br />

Mai<br />

2007<br />

Sep.<br />

2007<br />

Jan.<br />

2008<br />

Mai<br />

2008<br />

Sep.<br />

2008<br />

Jan.<br />

2009<br />

Mai<br />

2009<br />

Sep.<br />

2009<br />

Jan.<br />

2010<br />

Source : MEEDDM (SOeS-ECLN).<br />

Le marché français est clairem<strong>en</strong>t<br />

sout<strong>en</strong>u par l’amélioration des<br />

conditions de financem<strong>en</strong>t.<br />

La diminution des taux d’intérêt<br />

directeurs des banques c<strong>en</strong>trales<br />

a influé positivem<strong>en</strong>t sur les<br />

conditions d’octroi de crédit aux<br />

ménages. Les banques sont dev<strong>en</strong>ues<br />

de moins <strong>en</strong> moins<br />

restrictives et les taux d’intérêt<br />

sur les crédits immobiliers<br />

ont largem<strong>en</strong>t baissé.<br />

Évolution des conditions d’octroi bancaire<br />

3,0<br />

2,5<br />

2,0<br />

1,5<br />

1,0<br />

0,5<br />

0,0<br />

Entreprise<br />

Consommation<br />

Resserem<strong>en</strong>t<br />

- 0,5<br />

- 1,0<br />

- 1,5<br />

Séries c<strong>en</strong>trées et réduites<br />

Habitat<br />

Dét<strong>en</strong>te<br />

1 er<br />

trimestre<br />

2005<br />

3 e<br />

trimestre<br />

2005<br />

1 er<br />

trimestre<br />

2006<br />

3 e<br />

trimestre<br />

2006<br />

1 er<br />

trimestre<br />

2007<br />

3 e<br />

trimestre<br />

2007<br />

1 er<br />

trimestre<br />

2008<br />

3 e<br />

trimestre<br />

2008<br />

1 er<br />

trimestre<br />

2009<br />

3 e<br />

trimestre<br />

2009<br />

1 er<br />

trimestre<br />

2010<br />

Source : BCE.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 15


Évolution des prix des logem<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s <strong>en</strong> France<br />

(variation annuelle des prix <strong>en</strong> euros/m 2 )<br />

20<br />

15<br />

10<br />

7,8 7,8<br />

10,0<br />

8,3<br />

13,5<br />

11,8<br />

15,115,2<br />

10,8<br />

15,1<br />

7,2<br />

12,2<br />

6,6<br />

Insee-Notaires<br />

FNAIM<br />

5<br />

3,7<br />

1,2<br />

0<br />

- 5<br />

- 3,1<br />

- 4,9<br />

- 7,1<br />

- 10<br />

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009<br />

Source : BIPE d’après Insee-Notaires, FNAIM.<br />

Le débat qui s’est installé depuis<br />

plusieurs mois autour de l’évolution<br />

des prix des logem<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s<br />

suscite de nombreuses interrogations.<br />

Pour autant, dès que l’on pr<strong>en</strong>d<br />

un peu de recul sur les chiffres<br />

publiés, on constate que la t<strong>en</strong>dance<br />

est la même (à la hausse ou à la baisse)<br />

quelle que soit la source utilisée.<br />

Les 5 phases du cycle du marché immobilier<br />

> PHASE 1<br />

Décollage des transactions tirées<br />

par la hausse du Pouvoir d’Achat<br />

Immobilier (PAI) des ménages, résultante<br />

directe de la sortie du cycle précéd<strong>en</strong>t,<br />

à laquelle est associée une baisse<br />

souv<strong>en</strong>t significative des prix.<br />

> PHASE 2<br />

Hausse des prix dégradant<br />

progressivem<strong>en</strong>t le PAI<br />

des ménages.<br />

Cycle précéd<strong>en</strong>t<br />

Cycle actuel<br />

Pouvoir d’achat<br />

logem<strong>en</strong>t<br />

Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4 Phase 5<br />

Décollage<br />

> 1986<br />

1996-1998<br />

Baisse du PA<br />

logem<strong>en</strong>t<br />

des ménages<br />

1987-1989<br />

1999-2002<br />

Plafonnem<strong>en</strong>t<br />

des transactions<br />

1990-1991<br />

2003-2007<br />

Baisse<br />

des prix<br />

1992-1993<br />

2008-2010<br />

Prix<br />

Atterrissage<br />

1994-1995<br />

2011 ><br />

Transaction<br />

> PHASE 3<br />

Transition p<strong>en</strong>dant laquelle l’éviction<br />

progressive d’une part croissante<br />

des candidats à l’achat provoque un<br />

plafonnem<strong>en</strong>t, puis un début de repli<br />

des transactions ; ce plafonnem<strong>en</strong>t<br />

a été particulièrem<strong>en</strong>t long lors<br />

du cycle qui vi<strong>en</strong>t de pr<strong>en</strong>dre fin.<br />

> PHASE 4<br />

Érosion du nombre de transactions qui<br />

<strong>en</strong>traîne la baisse des prix: seuls, les<br />

offreurs pressés de v<strong>en</strong>dre cons<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

des rabais importants que, seuls,<br />

les demandeurs pressés d’acheter<br />

accept<strong>en</strong>t, ce qui réduit considérablem<strong>en</strong>t<br />

le nombre de transactions.<br />

> PHASE 5<br />

Atterrissage du marché durant lequel<br />

les transactions atteign<strong>en</strong>t un point bas.<br />

La baisse des prix permet une hausse<br />

du PAI, signe d’<strong>en</strong>trée progressive<br />

dans un nouveau cycle.<br />

16 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


LE POUVOIR D’ACHAT IMMOBILIER,<br />

REFLET DU MARCHÉ<br />

Au cœur du cycle du marché<br />

de l’immobilier, un indicateur reflète<br />

les possibilités offertes à la demande<br />

de répondre à l’offre. Rarem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>té,<br />

sans aucune mesure avec<br />

les grandeurs de prix ou les volumes,<br />

il détermine <strong>en</strong> grande partie<br />

la manière dont le cycle se déroule.<br />

Qui plus est, le Pouvoir d’Achat<br />

Immobilier (PAI), puisque c’est de lui<br />

qu’il s’agit, concerne directem<strong>en</strong>t<br />

les ménages. Estimer le PAI revi<strong>en</strong>t<br />

à chercher combi<strong>en</strong> un ménage<br />

disposant de rev<strong>en</strong>us moy<strong>en</strong>s peut<br />

acheter de m 2 , sans que la m<strong>en</strong>sualité<br />

dépasse le seuil de 33 % du rev<strong>en</strong>u,<br />

ce calcul pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte les<br />

caractéristiques moy<strong>en</strong>nes de période<br />

Calcul du PAI moy<strong>en</strong><br />

d’<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t, de taux et de prix<br />

par période. Dans la période réc<strong>en</strong>te,<br />

la hausse des prix – sout<strong>en</strong>ue, continue<br />

et ininterrompue durant plus de<br />

dix ans– a fortem<strong>en</strong>t détérioré le PAI.<br />

Contrairem<strong>en</strong>t aux prix, les rev<strong>en</strong>us<br />

n’ont pas eu une croissance à deux<br />

chiffres chaque année. Seules les<br />

modifications des conditions de financem<strong>en</strong>t<br />

ont permis aux ménages<br />

de conserver un minimum de PAI, et<br />

donc au marché de rester demandeur.<br />

L’allongem<strong>en</strong>t de la durée d’emprunt<br />

et l’assouplissem<strong>en</strong>t des critères<br />

d’octroi de prêts ont partiellem<strong>en</strong>t<br />

joué un rôle de comp<strong>en</strong>sation.<br />

Ainsi, lors du dernier cycle immobilier,<br />

le PAI a atteint son point haut <strong>en</strong> 2003.<br />

Un ménage moy<strong>en</strong> pouvait alors s’offrir<br />

138 m 2 . Il s’est <strong>en</strong>suite l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t<br />

dégradé, conformém<strong>en</strong>t à l’évolution<br />

du cycle, pour se retrouver à<br />

son point bas <strong>en</strong> 2007. Le PAI s’élevait<br />

alors seulem<strong>en</strong>t à 98 m 2 par<br />

ménage. Les nombreuses mesures<br />

concernant le logem<strong>en</strong>t neuf, intégrées<br />

au plan de relance économique<br />

du gouvernem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong><br />

place <strong>en</strong> octobre 2008, ont <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré<br />

une remontée du PAI qui atteignait<br />

117 m 2 <strong>en</strong> 2009. Avec un<br />

PAI imparfaitem<strong>en</strong>t reconstitué<br />

et des conditions de financem<strong>en</strong>t<br />

un peu plus normalisées, tout<br />

laisse p<strong>en</strong>ser que le nouveau<br />

cycle sera différ<strong>en</strong>t du précéd<strong>en</strong>t.<br />

L’amorce se fera progressivem<strong>en</strong>t,<br />

avec une croissance des prix un<br />

peu moins déconnectée de la réalité<br />

des rev<strong>en</strong>us des ménages.<br />

Capital maximal emprunté<br />

(euros)<br />

Taux de financem<strong>en</strong>t<br />

par <strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong><br />

Montant maximal de l’achat<br />

(euros)<br />

Pouvoir d’Achat Immobilier<br />

moy<strong>en</strong><br />

2003 153 010 46 % 234 889 138 m²<br />

2004 172 050 55 % 249 717 126 m²<br />

2005 184 151 60 % 257 478 113 m²<br />

2006 190 790 58 % 270 992 109 m²<br />

2007 180 601 57 % 257 890 98 m²<br />

2008 176 844 57 % 252 325 99 m²<br />

2009 196 768 54 % 287 281 117 m²<br />

Source : calculs, estimations et prévisions BIPE.<br />

Pouvoir d’Achat Immobilier moy<strong>en</strong> des ménages français<br />

(<strong>en</strong> m 2 )<br />

150<br />

120<br />

137,8<br />

126,3<br />

113,5<br />

108,6<br />

97,8 98,6 117,5 117,0<br />

LE BAROMÈTRE DU PAI<br />

Quelle surface peut acquérir un<br />

ménage sans que sa m<strong>en</strong>sualité<br />

ne franchisse le seuil de 33 %<br />

de son rev<strong>en</strong>u En pr<strong>en</strong>ant<br />

les caractéristiques moy<strong>en</strong>nes<br />

de période d’<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t, de<br />

taux d’intérêts, et de prix moy<strong>en</strong>s<br />

par période, nous déduisons<br />

le nombre de mètres carrés<br />

que peut acquérir un ménage<br />

ayant des rev<strong>en</strong>us moy<strong>en</strong>s<br />

<strong>en</strong> France.<br />

80 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 1<br />

er<br />

trimestre<br />

Source : calculs, estimations et prévisions BIPE.<br />

2010<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 17


Les primo-accédants,<br />

le parcours du combattant<br />

Dans sa première édition, L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> de l’Immobilier mettait <strong>en</strong> avant le pot<strong>en</strong>tiel<br />

de notre marché hexagonal <strong>en</strong> soulignant le rôle important des femmes, plus pragmatiques<br />

et plus exigeantes dans leur choix, donc plus difficiles à convaincre. Un an plus tard, alors<br />

que la crise immobilière semble <strong>en</strong>fin sur le point de n’être qu’un douloureux souv<strong>en</strong>ir, les<br />

primo-accédants représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une vraie chance pour l’immobilier <strong>en</strong> France. Pour autant,<br />

les nombreuses difficultés r<strong>en</strong>contrées tout au long du processus d’achat font qu’il ressemble<br />

à un véritable parcours du combattant. Mieux accompagner cette population est une nécessité<br />

absolue pour pouvoir rapprocher la France des autres pays europé<strong>en</strong>s <strong>en</strong> ce qui concerne<br />

le taux de propriétaires.<br />

Les clés du marché<br />

immobilier français<br />

Des Français toujours bi<strong>en</strong> dans leur logem<strong>en</strong>t<br />

Le premier Observatoire <strong>Cetelem</strong><br />

consacré au marché de l’immobilier<br />

mettait <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce la grande<br />

satisfaction des Français vis-à-vis<br />

de leur logem<strong>en</strong>t. 84 % d’<strong>en</strong>tre eux,<br />

plutôt masculins, plutôt âgés,<br />

plutôt propriétaires et habitants du<br />

monde rural, s’estimai<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>ts,<br />

voire très cont<strong>en</strong>ts.<br />

LA SATISFACTION D’ÊTRE LOGÉ<br />

Une année plus tard, soit douze<br />

mois p<strong>en</strong>dant lesquels la sinistrose<br />

n’a guère déserté le champ de leurs<br />

préoccupations, ces mêmes Français<br />

affich<strong>en</strong>t une satisfaction <strong>en</strong><br />

hausse, avec 87 % d’opinions favorables<br />

à propos de leur habi tation.<br />

Cette hausse est à mettre au crédit<br />

de deux catégories de population.<br />

Les personnes âgées de 18-34 ans<br />

sont désormais 84 % (vs 76 % <strong>en</strong><br />

2009) à afficher leur satisfaction,<br />

alors que la proportion d’habitants<br />

des grandes villes qui clam<strong>en</strong>t leur<br />

« affection » pour leur logem<strong>en</strong>t<br />

passe de 79 à 85 %.<br />

Ce plébiscite met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce<br />

un attachem<strong>en</strong>t plus ou moins<br />

inconsci<strong>en</strong>t à ce sur quoi on peut<br />

compter. Dans un contexte de crise<br />

et d’incertitude, la première<br />

des satisfactions devi<strong>en</strong>t de fait<br />

celle d’être logé.<br />

18 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


Les mots de l’immo<br />

« C’était l’idéal pour nous… Une maison qui a tout le confort. L’espace des quatre pièces,<br />

le jardin, une salle d’eau et une salle de bain. Je suis très, très satisfaite. »<br />

« On est bi<strong>en</strong> dans cette maison. Elle nous ressemble et tout le monde nous dit que c’est très réussi. »<br />

« Dans quelle mesure êtes-vous satisfait de votre résid<strong>en</strong>ce principale »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

18-34 ans 35-49 ans 50-70 ans Grande ville Urbain Rural Total 2009 Total 2010<br />

Pas du tout satisfait,<br />

plutôt pas satisfait 16 15 6 15 13 10 16 13<br />

Plutôt satisfait,<br />

tout à fait satisfait 84 85 94 85 87 90 84 87<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

RESTER CHEZ SOI À L’ABRI<br />

En toute logique, les int<strong>en</strong>tions de<br />

déménager s’inscriv<strong>en</strong>t à la baisse,<br />

et ce, de manière significative,<br />

confirmant le « repli » des Français<br />

sur leur logem<strong>en</strong>t. Ils étai<strong>en</strong>t 55 % à<br />

ne pas <strong>en</strong>visager de déménagem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> 2009 ; ils sont 65 % à exprimer<br />

<strong>en</strong> 2010 la même volonté de rester<br />

chez soi.<br />

Un exam<strong>en</strong> sociodémographique<br />

de ce résultat global laisse apparaître<br />

des oppositions saillantes. Pour 72 %<br />

des hommes souhaitant rester<br />

chez eux, seulem<strong>en</strong>t 59 % des<br />

femmes partag<strong>en</strong>t ce point de vue.<br />

Si une personne sur deux, âgée<br />

de 18 à 34 ans, <strong>en</strong>visage un déménagem<strong>en</strong>t,<br />

huit sur dix, âgées<br />

de 50 à 70 ans, écart<strong>en</strong>t cette idée.<br />

Dans le premier cas, ils sont 57 %<br />

à ne pas vouloir déménager, dans<br />

le second, ce chiffre s’élève à 71 %.<br />

Enfin, si 79 % des propriétaires<br />

n’<strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t pas de déménager,<br />

seulem<strong>en</strong>t 46 % des locataires<br />

sont de cet avis.<br />

« Avez-vous l’int<strong>en</strong>tion de déménager »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Hommes Femmes 18-34 ans 35-49 ans 50-70 ans Propriétaires Locataires/<br />

Logés<br />

Pas du tout,<br />

pas dans l’immédiat 72 59 50 67 81 79 46 55 65<br />

Peut-être,<br />

sûrem<strong>en</strong>t 28 41 50 33 19 21 54 45 35<br />

Total<br />

2009<br />

Total<br />

2010<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

Les mots de l’immo<br />

« Je connais des g<strong>en</strong>s pour lesquels c’était vraim<strong>en</strong>t un arrache-cœur de quitter l’appartem<strong>en</strong>t<br />

qu’ils habitai<strong>en</strong>t depuis plus de vingt ans. »<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 19


DES OPPORTUNITÉS DE MARCHÉ<br />

La plupart de ces résultats sont<br />

somme toute logiques. Être jeune,<br />

locataire et vivre <strong>en</strong> ville occasionne<br />

naturellem<strong>en</strong>t des changem<strong>en</strong>ts<br />

d’adresse plus fréqu<strong>en</strong>ts.<br />

Parce que la famille s’agrandit.<br />

Parce qu’avec les évolutions de<br />

carrière, les rev<strong>en</strong>us s’accroiss<strong>en</strong>t<br />

et permett<strong>en</strong>t de voir plus grand.<br />

Parce que l’attachem<strong>en</strong>t à un lieu<br />

est moindre <strong>en</strong> ville qu’<strong>en</strong> province.<br />

La différ<strong>en</strong>ce significative <strong>en</strong>tre<br />

les femmes et les hommes est quant<br />

à elle moins limpide. Elle semble<br />

aller dans le s<strong>en</strong>s d’une t<strong>en</strong>dance<br />

observée l’an dernier par<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> : les femmes<br />

sont plus audacieuses et les<br />

hommes plus casaniers.<br />

Si l’on synthétisait schématiquem<strong>en</strong>t<br />

cette analyse, on <strong>en</strong> arriverait<br />

à la conclusion que les futurs<br />

propriétaires sont de préfér<strong>en</strong>ce<br />

des femmes jeunes, habitant dans<br />

des grandes villes et actuellem<strong>en</strong>t<br />

locataires. Et surtout que cette<br />

frange de la population française<br />

est prête à passer à l’acte, à 37 %,<br />

dans moins d’un an. De quoi<br />

dynamiser le marché de l’immobilier<br />

dans un av<strong>en</strong>ir proche.<br />

Les mots de l’immo<br />

« On <strong>en</strong> est partis parce que, vu le prix qu’on payait, on pouvait dev<strong>en</strong>ir propriétaires et c’était<br />

un peu dommage de dép<strong>en</strong>ser autant pour un loyer. »<br />

L’ENVIRONNEMENT TOUJOURS<br />

DANS L’AIR DU TEMPS<br />

La première édition de L’Observatoire<br />

<strong>Cetelem</strong> de l’Immobilier avait<br />

égalem<strong>en</strong>t interrogé les Français<br />

sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Une thématique<br />

alors dans l’air du temps, comme<br />

le démontrait l’intérêt pour le Gr<strong>en</strong>elle<br />

de l’Environnem<strong>en</strong>t. À 94 %,<br />

ils estimai<strong>en</strong>t qu’il était important<br />

d’avoir un logem<strong>en</strong>t respectueux<br />

de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. L’<strong>en</strong>quête<br />

2010 souligne que ce résultat<br />

ne témoignait <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> d’un effet<br />

de mode. Ils sont à nouveau 93 %<br />

à partager ce point de vue.<br />

Mieux <strong>en</strong>core, une proportion<br />

presque inchangée de Français<br />

est prête à <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre des travaux<br />

<strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s (74 % vs 79 % <strong>en</strong> 2009),<br />

quels que soi<strong>en</strong>t le sexe, l’âge, le lieu<br />

d’origine et d’habitation, et la nature<br />

du logem<strong>en</strong>t.<br />

« Diriez-vous qu’il est important d’avoir un logem<strong>en</strong>t respectueux de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Total Hommes Femmes 18-34 ans 35-49 ans 50-70 ans Grande ville Urbain Rural Propriétaires<br />

Locataires/<br />

Logés<br />

Important 93 92 94 95 90 94 92 93 94 93 93<br />

Très important 29 30 29 27 27 34 27 31 29 29 29<br />

Plutôt important 64 62 65 68 63 60 65 62 65 64 64<br />

Pas important 7 8 6 5 10 6 8 7 6 7 7<br />

Pas très important 6 7 6 5 9 6 7 6 6 6 7<br />

Pas du tout<br />

important 1 1 0 0 1 0 1 1 0 1 0<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

20 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


« Seriez-vous prêt à <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre des travaux afin d’avoir un logem<strong>en</strong>t respectueux<br />

de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Total Hommes Femmes 18-34 ans 35-49 ans 50-70 ans Grande ville Urbain Rural Propriétaires<br />

Locataires/<br />

Logés<br />

Oui 74 73 74 78 74 68 75 73 74 75 71<br />

Oui, tout à fait 20 23 17 19 22 20 23 18 20 21 20<br />

Oui, mais<br />

à condition<br />

que ces travaux<br />

me permett<strong>en</strong>t<br />

de bénéficier<br />

d’aides de l’État<br />

53 50 57 59 52 48 52 55 54 55 51<br />

Non 26 27 26 22 26 32 25 27 26 25 29<br />

Non, pas dans<br />

l’immédiat 23 22 22 19 21 26 21 22 21 21 23<br />

Non, pas du tout 5 5 4 3 5 6 4 5 5 4 6<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

UN ENGAGEMENT CITOYEN<br />

QUI SE MONNAIE<br />

S’il faut <strong>en</strong> croire les résultats<br />

de l’étude, cette volonté n’a ri<strong>en</strong><br />

de symbolique. Le montant que les<br />

Français consacrerai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne<br />

à ces travaux s’élèverait à près de<br />

5000 euros. Les hommes se montr<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> la matière plus volontaristes que les<br />

femmes (5800 euros vs 3800 euros).<br />

Même distinction <strong>en</strong>tre s<strong>en</strong>iors et<br />

jeunes (5500 euros vs 3900 euros),<br />

propriétaires et locataires (5400 euros<br />

vs 3 900 euros). Pour autant, cette<br />

volonté de dép<strong>en</strong>ser pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

n’a ri<strong>en</strong> de gratuit. Le fait<br />

de pouvoir bénéficier d’aides de<br />

l’État les motive dans 53 % des cas.<br />

Pour 74 % des Français – soit<br />

exactem<strong>en</strong>t le nombre de ceux qui<br />

<strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t de faire des travaux –<br />

il s’agit de dép<strong>en</strong>ser moins<br />

sur le long terme. En matière<br />

immobilière, la protection de la<br />

planète et l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t citoy<strong>en</strong><br />

sembl<strong>en</strong>t avoir un prix et rimer<br />

avec économies.<br />

Int<strong>en</strong>tions d’achat ou int<strong>en</strong>tion d’att<strong>en</strong>dre <br />

Une <strong>en</strong>quête de l’Insee parue<br />

<strong>en</strong> mai 2010 a démontré que<br />

les v<strong>en</strong>tes de logem<strong>en</strong>t avai<strong>en</strong>t<br />

régulièrem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té sur<br />

la période 2000-2006, soit une<br />

période correspondant globalem<strong>en</strong>t<br />

au pic du dernier cycle du marché<br />

immobilier.<br />

EFFETS DE CYCLE<br />

SUR LE MARCHÉ IMMOBILIER<br />

Ce secteur n’échappe pas, <strong>en</strong> effet,<br />

aux analyses économiques<br />

communém<strong>en</strong>t admises. Sa cyclicité<br />

est due aux drivers lourds que sont<br />

la démographie et l’évolution de<br />

la composition des ménages, mais<br />

égalem<strong>en</strong>t au caractère spéculatif<br />

du marché et aux délais de livraison<br />

des logem<strong>en</strong>ts. D’un côté, les investisseurs,<br />

minoritaires sur le marché,<br />

suiv<strong>en</strong>t les cycles : achat au point<br />

bas des prix, v<strong>en</strong>te au point haut.<br />

Ils n’ont pas les mêmes contraintes<br />

temporelles que les propriétaires<br />

occupants pour effectuer leurs<br />

arbitrages. De l’autre, le délai <strong>en</strong>tre<br />

le dépôt du permis de construire<br />

et l’arrivée des occupants crée<br />

des désajustem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre l’offre<br />

et la demande qui se transmett<strong>en</strong>t<br />

à l’<strong>en</strong>semble du marché.<br />

Ces facteurs de cyclicité sont assez<br />

indép<strong>en</strong>dants du contexte macro -<br />

économique même si ce dernier,<br />

lorsqu’il est défavorable, décl<strong>en</strong>che<br />

le retournem<strong>en</strong>t du marché – cela<br />

a été le cas <strong>en</strong> 2008 avec la crise<br />

économique et financière – et<br />

impose ainsi une durée spécifique<br />

à chaque cycle.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 21


DES OPPORTUNITÉS IMMÉDIATES<br />

CONSÉQUENTES<br />

Mais tout n’est pas noir dans ce<br />

panorama. D’une année sur l’autre,<br />

certains résultats de L’Observatoire<br />

<strong>Cetelem</strong> de l’Immobilier incit<strong>en</strong>t<br />

à un certain optimiste. Ainsi, 7 % des<br />

Français <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t d’acheter d’ici à<br />

moins d’un an. En 2009, ils étai<strong>en</strong>t<br />

un peu plus de 5 % dans ce cas.<br />

Les femmes mett<strong>en</strong>t alors la<br />

prud<strong>en</strong>ce de côté et se montr<strong>en</strong>t<br />

plus volontaristes que les hommes.<br />

Ces int<strong>en</strong>tions d’achat à moins<br />

d’un an – soit <strong>en</strong>viron le temps moy<strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>tre la prise de décision et la remise<br />

des clés, nous y revi<strong>en</strong>drons –<br />

confirm<strong>en</strong>t que 7,2 % de la population<br />

<strong>en</strong>visagerait de dev<strong>en</strong>ir propriétaire<br />

dans l’année. Un chiffre loin d’être<br />

négligeable, représ<strong>en</strong>tant des dizaines<br />

de milliers de logem<strong>en</strong>ts. Une cible<br />

conséqu<strong>en</strong>te si l’on ajoute que, dans<br />

78 % des cas, c’est pour dev<strong>en</strong>ir<br />

propriétaire de sa résid<strong>en</strong>ce<br />

principale. Ce résultat grimpe<br />

à 91 % <strong>en</strong> ce qui concerne<br />

les 18-34 ans, segm<strong>en</strong>t qui<br />

conc<strong>en</strong>tre une grande partie des<br />

primo-accédants.<br />

Une autre donnée incite à un certain<br />

optimisme. 85 % des locataires<br />

interrogés dans le cadre de l’étude<br />

déclar<strong>en</strong>t avoir <strong>en</strong>visagé de dev<strong>en</strong>ir<br />

propriétaires. Plus d’une personne<br />

sur cinq a même <strong>en</strong>trepris<br />

des démarches, la proportion<br />

des 18-34 ans étant naturellem<strong>en</strong>t<br />

plus importante que celle des autres<br />

groupes d’âge (26 %).<br />

Avez-vous l’int<strong>en</strong>tion d’acheter<br />

un logem<strong>en</strong>t Un autre logem<strong>en</strong>t <br />

64 %<br />

Non<br />

Quand prévoyez-vous/<br />

pourriez-vous <strong>en</strong>visager d’acheter <br />

36 %<br />

Oui 19 %<br />

De 1 à 3 ans 10 %<br />

Plus de 3 ans<br />

7%<br />

Moins d’1 an<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

Les mots de l’immo<br />

« Aujourd’hui, au niveau économique, je p<strong>en</strong>se que c’est rassurant d’avoir un bi<strong>en</strong> à soi, dans 20, 25,<br />

30 ans, de se dire qu’on est propriétaires de quelque chose… C’est une satisfaction personnelle. »<br />

« Tant qu’on n’a pas trouvé la maison ou le terrain idéal, on reste locataires. »<br />

22 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


FAUTE D’ARGENT, FAUTE D’ENVIE<br />

Les deux causes principales de<br />

ce refus confirm<strong>en</strong>t cette expectative<br />

inquiète. Dans un cas sur deux,<br />

ce sont pour des raisons financières<br />

que les Français ne se voi<strong>en</strong>t pas<br />

dev<strong>en</strong>ir propriétaires. Les moins<br />

de 50 ans sont les plus s<strong>en</strong>sibles<br />

à ce facteur, contrairem<strong>en</strong>t aux<br />

s<strong>en</strong>iors qui dispos<strong>en</strong>t d’un pouvoir<br />

d’achat et d’un patrimoine supérieurs.<br />

Les femmes se montr<strong>en</strong>t aussi,<br />

financièrem<strong>en</strong>t, nettem<strong>en</strong>t plus<br />

sceptiques que les hommes<br />

(57 % vs 43 %).<br />

La seconde cause qui incite<br />

les Français à la prud<strong>en</strong>ce traduit<br />

le climat d’anémie économique.<br />

34 % des Français n’ont tout<br />

simplem<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>vie d’acheter.<br />

Ce n’est pas le marché, la situation<br />

professionnelle, la foi dans<br />

la pierre ou une autre raison<br />

qui les bloque, c’est plus prosaïquem<strong>en</strong>t<br />

le désir qui s’<strong>en</strong> est<br />

allé pour le mom<strong>en</strong>t. Les mots<br />

de « dépression économique »<br />

sembl<strong>en</strong>t <strong>en</strong> la circonstance<br />

n’avoir jamais été aussi<br />

appropriés.<br />

Les mots de l’immo<br />

« Quand on veut s’investir dans une construction ou un achat immobilier, il faut vraim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> avoir <strong>en</strong>vie,<br />

s’y consacrer et être prêts à s’<strong>en</strong> occuper. »<br />

« Pour quelle raison principale n’<strong>en</strong>visagez-vous pas d’acheter un (autre) logem<strong>en</strong>t »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Total Hommes Femmes 18-34 ans 35-49 ans 50-70 ans<br />

Pour des raisons financières 50 43 57 59 63 31<br />

Parce que je n’<strong>en</strong> ai pas <strong>en</strong>vie 34 41 28 25 22 52<br />

Parce que les conditions actuelles<br />

du marché ne sont pas favorables 5 5 5 6 5 4<br />

Pour des raisons professionnelles 3 3 3 2 4 1<br />

Parce que je ne p<strong>en</strong>se pas que<br />

la pierre soit un bon investissem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> France<br />

1 1 0 0 1 1<br />

Autre raison 7 7 7 8 5 11<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 23


PROPRIÉTAIRES POUR AUJOURD’HUI<br />

ET SURTOUT POUR DEMAIN<br />

En 2009, les motivations d’achat<br />

des Français <strong>en</strong> matière d’immobilier<br />

alternai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre émotion et rationalité.<br />

Près de douze mois plus tard, le classem<strong>en</strong>t<br />

de ces motivations connaît<br />

quelques subtils changem<strong>en</strong>ts<br />

significatifs de l’air du temps.<br />

« Se s<strong>en</strong>tir chez soi » et « constituer<br />

un patrimoine » rest<strong>en</strong>t les deux<br />

motivations les plus rev<strong>en</strong>diquées –<br />

la première étant nettem<strong>en</strong>t la plus<br />

largem<strong>en</strong>t citée. Le désir de liberté<br />

se conjugue donc toujours avec<br />

la préparation du futur. Signe<br />

des temps et de l’inquiétude qu’ils<br />

génèr<strong>en</strong>t, ce s<strong>en</strong>s de l’anticipation<br />

se trouve conforté par la volonté<br />

« d’assurer l’av<strong>en</strong>ir de sa famille »,<br />

qui arrive <strong>en</strong> troisième position, et<br />

« d’assurer sa retraite ». Deux int<strong>en</strong>tions<br />

qui motiv<strong>en</strong>t davantage que le simple<br />

fait de « profiter de prix ou de taux<br />

d’intérêt intéressants ». Les locataires<br />

sont naturellem<strong>en</strong>t à l’affût des bonnes<br />

opportunités <strong>en</strong> faisant remonter<br />

ces critères, particulièrem<strong>en</strong>t celui<br />

des taux d’intérêt, plus haut dans<br />

leur classem<strong>en</strong>t personnel.<br />

« Pour quelle(s) raison(s) êtes-vous/pourriez-vous <strong>en</strong>visager de dev<strong>en</strong>ir propriétaire »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Total Hommes Femmes 18-34 ans 35-49 ans 50-70 ans Grande ville Urbain Rural Propriétaires<br />

Pour me s<strong>en</strong>tir chez moi 70 67 73 74 67 69 67 71 71 73 66<br />

Afin de me constituer<br />

un patrimoine 51 49 52 55 49 47 47 52 51 57 41<br />

Afin d’assurer<br />

l’av<strong>en</strong>ir de ma famille 39 36 42 47 37 33 34 40 43 41 36<br />

Parce que c’est<br />

un investissem<strong>en</strong>t sûr 39 35 43 46 33 37 41 43 34 43 34<br />

Afin d’assurer<br />

ma retraite 33 37 29 26 36 36 33 32 34 32 34<br />

Parce que les prix de<br />

l’immobilier étai<strong>en</strong>t/<br />

Si les prix de l’immobilier<br />

sont intéressants<br />

Parce que les taux<br />

d’intérêt étai<strong>en</strong>t/<br />

Si les taux d’intérêt<br />

sont favorables<br />

Parce que j’ai bénéficié/<br />

Si je bénéficie<br />

d’un apport important<br />

(don, héritage…)<br />

Locataires/<br />

Logés<br />

27 22 32 36 28 18 34 24 25 20 38<br />

24 22 26 30 26 15 26 23 24 20 29<br />

20 21 19 20 22 18 24 20 17 9 35<br />

Parce que j’ai connu/<br />

Si je connais un changem<strong>en</strong>t<br />

de situation<br />

professionnelle (mutation,<br />

promotion, etc.)<br />

Parce que/Si je me<br />

marie/Je vais avoir<br />

un <strong>en</strong>fant<br />

Pour payer moins<br />

d’impôts (loi Robi<strong>en</strong>,<br />

Borloo…)<br />

Parce que tout mon<br />

<strong>en</strong>tourage (famille,<br />

amis…) a acheté/<br />

achète un logem<strong>en</strong>t<br />

10 10 10 14 10 6 11 11 9 6 16<br />

9 4 14 19 5 2 10 10 7 7 12<br />

6 6 6 6 7 4 7 7 4 5 8<br />

3 3 3 2 3 3 4 2 2 3 3<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

24 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


Les mots de l’immo<br />

« C’est un espoir que l’on avait depuis toujours… On a <strong>en</strong>vie d’être chez soi. »<br />

« C’est pour avoir quelque chose à nous, laisser un bi<strong>en</strong> à nos <strong>en</strong>fants, ne plus jeter l’arg<strong>en</strong>t<br />

par les f<strong>en</strong>êtres, faire un investissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> espérant réaliser une plus-value par rapport<br />

aux travaux que l’on a réalisés nous-mêmes. »<br />

« Être chez nous… Pouvoir faire un trou dans le mur, si on <strong>en</strong> a <strong>en</strong>vie. »<br />

« Ce n’est pas le fait de dev<strong>en</strong>ir propriétaire qui est important, c’est quand on se r<strong>en</strong>d compte qu’on<br />

paie un loyer assez cher et que, pour le même prix <strong>en</strong> remboursem<strong>en</strong>t d’un crédit, on pourrait avoir<br />

un logem<strong>en</strong>t nous appart<strong>en</strong>ant. »<br />

UN VRAI ATTACHEMENT<br />

AU LOGEMENT<br />

Une fois dev<strong>en</strong>us propriétaires,<br />

les Français <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une relation<br />

durable avec leur logem<strong>en</strong>t.<br />

En moy<strong>en</strong>ne, ils y resteront 10,9 ans,<br />

qu’ils soi<strong>en</strong>t ou non primo-accédants.<br />

Les différ<strong>en</strong>ces immobilières<br />

<strong>en</strong>tre hommes et femmes, id<strong>en</strong>tifiées<br />

<strong>en</strong> 2009 par L’Observatoire <strong>Cetelem</strong>,<br />

atteign<strong>en</strong>t leur paroxysme. Alors<br />

que les premiers gard<strong>en</strong>t leur bi<strong>en</strong><br />

p<strong>en</strong>dant près de quatorze ans,<br />

les secondes s’<strong>en</strong> sépar<strong>en</strong>t avant<br />

à peine huit ans. C’est sans doute<br />

la mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce des disparités<br />

de rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong>tre les sexes et,<br />

conséquemm<strong>en</strong>t, la possibilité plus<br />

grande pour les hommes<br />

de conserver leur bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> cas<br />

de séparation.<br />

« Depuis quand êtes-vous propriétaire de votre résid<strong>en</strong>ce principale »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Total Hommes Femmes Grande ville Urbain Rural<br />

Il y a moins de 1 an 5 2 9 10 4 3<br />

Entre 1 et 2 ans 7 4 11 6 8 7<br />

Entre 2 et 3 ans 10 7 15 13 10 9<br />

Entre 3 et 5 ans 16 13 19 20 14 15<br />

Entre 5 et 10 ans 21 22 19 19 23 21<br />

Entre 10 et 15 ans 11 12 9 9 9 13<br />

Entre 15 et 20 ans 8 11 6 9 10 7<br />

Il y a plus de 20 ans 22 29 12 14 22 25<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 25


Primo-accédants:<br />

une chance pour l’immobilier<br />

La crise de l’immobilier a fait augm<strong>en</strong>ter mécaniquem<strong>en</strong>t le nombre des primo-accédants sur le marché.<br />

Jeunes par nature, ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une vraie chance pour faire émerger cette France des propriétaires<br />

depuis longtemps att<strong>en</strong>due. Encore faut-il faciliter au mieux ce qui parfois s’appar<strong>en</strong>te à un parcours semé<br />

d’angoisse, de difficultés et d’incertitudes.<br />

Les obstacles du premier choix<br />

Le premier Observatoire <strong>Cetelem</strong><br />

de l’Immobilier attirait déjà l’att<strong>en</strong>tion<br />

sur la place importante occupée<br />

par les primo-accédants. Aujourd’hui,<br />

ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t près de 30 %<br />

des Français qui sont propriétaires.<br />

Un chiffre <strong>en</strong> constante augm<strong>en</strong>tation<br />

puisque, sur la seule période<br />

2000-2007, il s’est accru d’un tiers.<br />

Les primo-accédants europé<strong>en</strong>s<br />

sont tous relativem<strong>en</strong>t jeunes, la<br />

palme rev<strong>en</strong>ant aux Anglais âgés<br />

<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne de 32 ans. En France,<br />

35 ans constitue <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne<br />

le plus bel âge pour accéder <strong>en</strong>fin<br />

à la propriété.<br />

UNE MULTITUDE DE DIFFICULTÉS<br />

Les primo-accédants d’aujourd’hui<br />

évolu<strong>en</strong>t dans un contexte différ<strong>en</strong>t.<br />

Fini le temps ou l’on <strong>en</strong>trait dans<br />

une <strong>en</strong>treprise pour y terminer sa<br />

carrière. Fini le temps ou le mariage<br />

constituait le socle d’une vie à deux<br />

ad vitam aeternam. Le travail pour<br />

toujours, le mariage pour toujours<br />

apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> au passé. En<br />

face, l’achat immobilier constitue un<br />

acte de confiance dans l’av<strong>en</strong>ir. Or<br />

l’av<strong>en</strong>ir professionnel et l’av<strong>en</strong>ir s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tal<br />

n’ont jamais été aussi incertains.<br />

Ajoutons comme difficulté<br />

supplém<strong>en</strong>taire, l’inexpéri<strong>en</strong>ce des<br />

primo-accédants qui, face à leur premier<br />

investissem<strong>en</strong>t, doiv<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong><br />

souv<strong>en</strong>t compter sur l’appui par<strong>en</strong>tal<br />

à la fois sur le plan financier mais<br />

aussi pour éclairer leur choix.<br />

Les mots de l’immo<br />

« On avait <strong>en</strong>vie d’être propriétaires, c’est tout. C’est un peu pour faire comme tout le monde.<br />

Avoir une maison, c’est un besoin et une <strong>en</strong>vie. »<br />

« C’était un premier achat, pour nous permettre de rebondir beaucoup plus facilem<strong>en</strong>t<br />

si nous voulions concrétiser un autre projet par la suite. Ça nous a aussi permis d’appr<strong>en</strong>dre pas mal<br />

de choses, de compr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>t tout ça marchait. »<br />

UN IDÉAL DE JEUNESSE<br />

Idéalem<strong>en</strong>t ou réellem<strong>en</strong>t, la primoaccession<br />

est affaire de jeunesse.<br />

Pour plus de la moitié des personnes<br />

interrogées par L’Observatoire<br />

<strong>Cetelem</strong>, il convi<strong>en</strong>t dans l’idéal<br />

d’avoir moins de tr<strong>en</strong>te ans pour<br />

accéder pour la première fois à la<br />

propriété. 66 % des femmes <strong>en</strong> sont<br />

convaincues, 72 % des 18-34 ans le<br />

p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t, 73 % des primo-accédants<br />

depuis moins de cinq ans souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

ce point de vue. Si on élargit<br />

quelque peu le champ de vision,<br />

on constate que les trois quarts<br />

des Français estim<strong>en</strong>t qu’il convi<strong>en</strong>t<br />

de dev<strong>en</strong>ir propriétaire <strong>en</strong>tre<br />

26 et 35 ans.<br />

26 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


« Selon vous, quel est l’âge idéal pour dev<strong>en</strong>ir propriétaire »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Total<br />

Hommes Femmes<br />

18-34<br />

ans<br />

35-49<br />

ans<br />

50-70<br />

ans<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Moins de 30 ans 54 43 66 72 49 41 73 51<br />

31-40 ans 41 50 32 27 45 52 25 45<br />

41-50 ans 4 6 2 1 6 6 2 4<br />

Plus de 50 ans 1 1 0 0 0 1 0 0<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

Les mots de l’immo<br />

« On est jeunes, on a la possibilité de pr<strong>en</strong>dre des crédits sur du long terme, on a des professions<br />

qui sont finalem<strong>en</strong>t assez intéressantes, il vaut mieux acheter plutôt que d’att<strong>en</strong>dre, même si on n’a pas<br />

le moindre apport devant nous. »<br />

UNE DÉCISION<br />

QUI SÈME LE DOUTE<br />

Être propriétaire est un idéal clairem<strong>en</strong>t<br />

plébiscité par 94 % des personnes<br />

interrogées, toutes catégories confondues.<br />

85 % des locataires ont songé<br />

le dev<strong>en</strong>ir, mais, si 22 % d’<strong>en</strong>tre eux ont<br />

<strong>en</strong>trepris des démarches sans y donner<br />

suite, c’est bi<strong>en</strong> parce que franchir<br />

le pas ne va pas de soi.<br />

Ceci se trouve confirmé par le fait<br />

que 41 % des primo-accédants<br />

depuis moins de cinq ans jug<strong>en</strong>t<br />

avoir été anxieux, voire très anxieux<br />

vis-à-vis de ce premier achat.<br />

Un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’inquiétude qui n’est<br />

pas aussi élevé chez les propriétaires<br />

« classiques » (30 % pour les non<br />

primo-accédants), qu’ils soi<strong>en</strong>t jeunes<br />

ou moins jeunes (34 % d’anxieux<br />

chez les 18-34 ans, 28 % chez<br />

les 50-70 ans), habitant <strong>en</strong> ville<br />

ou à la campagne (27 et 36 %).<br />

L’excitation est là, et bi<strong>en</strong> là, mais<br />

tempérée par une projection dans<br />

l’av<strong>en</strong>ir, qui, par les temps qui cour<strong>en</strong>t,<br />

reste incertain.<br />

« Quel était votre état d’esprit lors de votre dernier achat »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Total 18-34 ans 35-49 ans 50-70 ans<br />

Grande<br />

ville<br />

Urbain<br />

Rural<br />

Primoaccédants<br />

Non primoaccédants<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Confiant 67 63 62 72 73 66 64 65 70 59 69<br />

Anxieux 33 37 38 28 27 34 36 35 30 41 31<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

30 %<br />

Anxieux<br />

41 %<br />

Anxieux<br />

70 %<br />

Confiant<br />

59 %<br />

Confiant<br />

Non primo-accédants<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

Primo-accédants depuis moins de 5 ans<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 27


DES PRIMO-ACCÉDANTS PRESQUE<br />

TOUJOURS DUO-ACCÉDANTS<br />

Pour l’une des toutes premières fois<br />

de leur vie, ces personnes se trouv<strong>en</strong>t<br />

confrontées à une prise de décision<br />

importante, pour une durée qui<br />

excède de beaucoup celle d’autres<br />

décisions, et qui impose de s’<strong>en</strong>gager<br />

presque toujours à deux. Le nombre<br />

des divorces a beau n’avoir jamais été<br />

aussi élevé, le concept de vie<br />

<strong>en</strong> couple jamais autant contesté,<br />

dev<strong>en</strong>ir propriétaire pour la première<br />

fois oblige à « voir double », au point<br />

qu’il convi<strong>en</strong>drait de parler plutôt de<br />

duo-accédants. Plus de neuf fois sur<br />

dix, la taille du foyer est ainsi supérieure<br />

ou égale à deux personnes.<br />

Face à cette réalité, le nombre<br />

de monoménages n’a jamais été<br />

aussi élevé et représ<strong>en</strong>te plus<br />

de 44 % des ménages.<br />

Cette obligation d’être deux résulte<br />

d’une vision « idéaliste » de la primoaccession,<br />

qui traduit l’<strong>en</strong>vie<br />

de réaliser un projet commun mais,<br />

d’abord et surtout, d’une problématique<br />

purem<strong>en</strong>t financière.<br />

À moins de disposer d’un apport<br />

plus que conséqu<strong>en</strong>t ou d’afficher<br />

des rev<strong>en</strong>us plus que confortables,<br />

difficile d’imaginer pouvoir<br />

acheter au prix actuel du marché,<br />

particulièrem<strong>en</strong>t dans les grandes<br />

villes, ou d’obt<strong>en</strong>ir un financem<strong>en</strong>t.<br />

Qui plus est, alors qu’il est presque<br />

socialem<strong>en</strong>t établi que la vie<br />

de couple est pour chacun plurielle,<br />

la séparation matérielle semble<br />

Structure des ménages <strong>en</strong> France<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

53,3 %<br />

0<br />

Couples avec<br />

ou sans <strong>en</strong>fants<br />

Source : BIPE.<br />

35,9 %<br />

Solos<br />

être aussi <strong>en</strong>trée dans les mœurs<br />

et ne plus devoir constituer<br />

un obstacle insurmontable.<br />

Avec le temps, le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’anxiété<br />

semble cep<strong>en</strong>dant devoir s’estomper<br />

pour faire place à la seule satisfaction<br />

d’être propriétaire. Seulem<strong>en</strong>t 31 %<br />

des primo-accédants depuis plus<br />

de cinq ans font ainsi part de ce qui<br />

était leur inquiétude du mom<strong>en</strong>t.<br />

8,2 %<br />

Familles<br />

monopar<strong>en</strong>tales<br />

2,5 %<br />

Autres<br />

Les mots de l’immo<br />

C’est l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t qui m’effraie… sur une durée de 20-30 ans, c’est ça qui fait peur. »<br />

« Les recherches de plomb, les termites, le métrage, je ne savais pas qu’il fallait faire autant<br />

de choses lorsqu’on achetait. »<br />

« La peur que j’ai actuellem<strong>en</strong>t, c’est de partir sur de gros remboursem<strong>en</strong>ts, avec la crainte<br />

d’une perte d’emploi, par exemple. »<br />

Entre évid<strong>en</strong>ce et complexité<br />

UNE IDÉE QUI VA DE SOI<br />

Pour autant, au mom<strong>en</strong>t de dev<strong>en</strong>ir<br />

propriétaire, l’idée n’est pas<br />

synonyme de difficulté. Seuls 30 %<br />

des primo-accédants depuis moins<br />

de cinq ans déclar<strong>en</strong>t avoir éprouvé<br />

des difficultés lorsqu’ils l’ont <strong>en</strong>visagé.<br />

À ce mom<strong>en</strong>t, les futurs propriétaires<br />

sont <strong>en</strong>core dans le rêve. Leur projet<br />

se prés<strong>en</strong>te sous ses plus beaux<br />

atours. Ils ont terminé le parcours<br />

qui conduit à la propriété avant<br />

de l’avoir effectué.<br />

Ce qui les fait cep<strong>en</strong>dant réfléchir,<br />

et donc partiellem<strong>en</strong>t hésiter <br />

Le fait de pr<strong>en</strong>dre un crédit sur<br />

une très longue durée (plus de vingt<br />

ans) : ils s’estim<strong>en</strong>t n’être pas prêts<br />

pour un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t financier aussi<br />

long. L’idée de perdre des avantages<br />

auxquels ils avai<strong>en</strong>t droit <strong>en</strong> tant<br />

que locataires.<br />

Tant que les primo-accédants<br />

sont dans l’év<strong>en</strong>tualité, le possible,<br />

tout semble donc aller à peu près<br />

de soi. Mais quand ils <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t<br />

de plain-pied dans la réalité, quand<br />

ils doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tamer ce parcours qui<br />

les conduira à dev<strong>en</strong>ir propriétaires,<br />

tout devi<strong>en</strong>t plus complexe.<br />

28 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


Les mots de l’immo<br />

« Pour nous, c’est dans l’ordre des choses. On a toujours p<strong>en</strong>sé à acheter. Après la naissance<br />

de notre fille, ça nous a semblé la suite logique. »<br />

« Aucune hésitation. À partir du mom<strong>en</strong>t où on s’est dit “on peut acheter, on a les capacités financières<br />

pour le faire”, on n’a eu aucune difficulté ni remise <strong>en</strong> question. »<br />

« C’est une fierté d’être propriétaires. Accéder à quelque chose, c’est important aussi. »<br />

DIFFICILE UNE FOIS SUR DEUX<br />

Est-ce le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’anxiété qui<br />

refait surface ou, plus sûrem<strong>en</strong>t,<br />

la prise <strong>en</strong> compte globale d’un<br />

processus à étapes de longue durée,<br />

avec ces mom<strong>en</strong>ts d’incertitude,<br />

ces instants de doute où tout semble<br />

devoir être remis <strong>en</strong> cause <br />

Toujours est-il qu’un primo-accédant<br />

depuis moins de cinq ans sur deux<br />

juge que les démarches <strong>en</strong>treprises<br />

pour dev<strong>en</strong>ir propriétaire étai<strong>en</strong>t<br />

compliquées. Là <strong>en</strong>core, la distance<br />

que l’on accorde au processus luimême<br />

fait évoluer les points de vue.<br />

Les primo-accédants depuis plus<br />

de cinq ans sont seulem<strong>en</strong>t 37 %<br />

à estimer cela compliqué, après<br />

coup. Et si l’on interroge la population<br />

des propriétaires dans son <strong>en</strong>semble,<br />

les femmes, et plus <strong>en</strong>core<br />

les 18-34 ans, sont ceux qui ont<br />

le plus ress<strong>en</strong>ti la complexité<br />

du processus.<br />

« Les démarches pour dev<strong>en</strong>ir propriétaire vous ont-elles paru simples ou compliquées »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Total Hommes Femmes 18-34 ans 35-49 ans 50-70 ans<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Assez simples,<br />

très simples 62 66 56 54 58 70 50 63<br />

Assez compliquées,<br />

très compliquées 38 34 44 46 42 30 50 37<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

Les mots de l’immo<br />

« On était inconsci<strong>en</strong>ts. La seule chose, c’est se voir rembourser <strong>en</strong>core à 60 ans… »<br />

« C’est un achat important, ce n’est pas quelque chose qu’on fait à la va-vite, car c’est un gros<br />

investissem<strong>en</strong>t. Déjà, il faut s’<strong>en</strong>gager à deux, parce que, pour acheter maint<strong>en</strong>ant, il vaut mieux<br />

être deux et être sûrs de rester <strong>en</strong>semble. »<br />

« Quand on choisit un domicile à acheter, on n’a pas le droit de se tromper. »<br />

UN ACCÈS RAPIDE<br />

À LA PROPRIÉTÉ<br />

Un autre paramètre semble confirmer<br />

que cette angoisse est surtout<br />

celle d’un mom<strong>en</strong>t, une phase<br />

relativem<strong>en</strong>t courte qui précéderait<br />

l’achat d’un premier bi<strong>en</strong> immobilier,<br />

tant le temps écoulé <strong>en</strong>tre la prise<br />

de décision et la remise des clés<br />

est courte.<br />

Pour 41 % des primo-accédants<br />

depuis moins de cinq ans, la période<br />

d’accession a duré moins de six mois,<br />

pour 38 %, moins d’un an. Huit néoacheteurs<br />

sur dix sont donc dev<strong>en</strong>us<br />

propriétaires <strong>en</strong> moins d’un an.<br />

Le premier achat d’un bi<strong>en</strong> immobilier<br />

fait donc l’objet d’un processus<br />

de maturation int<strong>en</strong>se précédant<br />

la prise de décision elle-même,<br />

comme le confirm<strong>en</strong>t les témoignages<br />

recueillis dans le cadre de cette étude.<br />

Mais une fois la décision prise,<br />

tout semble devoir aller très vite.<br />

Et, comme nous allons le voir,<br />

plus le projet se rapproche de sa<br />

concrétisation, plus l’issue positive<br />

semble simple et inéluctable.<br />

À ce stade, on peut <strong>en</strong> déduire<br />

que l’effort des professionnels<br />

du secteur immobilier doit autant<br />

porter sur la prés<strong>en</strong>tation d’une offre,<br />

conforme aux att<strong>en</strong>tes de leurs cli<strong>en</strong>ts,<br />

que sur une levée des inquiétudes<br />

et une mise <strong>en</strong> condition favorable.<br />

Relevons <strong>en</strong>fin que la durée de<br />

la démarche est à peu près égale<br />

pour tous types de propriétaires.<br />

Pour 73 % des primo-accédants<br />

depuis plus de cinq ans et pour 78 %<br />

de l’<strong>en</strong>semble des propriétaires,<br />

la durée est inférieure à un an.<br />

Des chiffres id<strong>en</strong>tiques quelles<br />

que soi<strong>en</strong>t les tranches d’âge et les<br />

origines géographiques ou sociales.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 29


« Combi<strong>en</strong> de temps s’est écoulé <strong>en</strong>tre le début de vos démarches<br />

et le mom<strong>en</strong>t où vous avez reçu les clés »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Total<br />

Primoaccédants<br />

Non primoaccédants<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Moins de 6 mois 41 39 45 41 38<br />

De 6 mois à 1 an 37 36 39 37 35<br />

De 1 à 5 ans 21 24 16 22 25<br />

Plus de 5 ans 1 1 0 0 2<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

Les mots de l’immo<br />

« En l’espace de deux mois, on a trouvé et on a signé la promesse de v<strong>en</strong>te. Mais on ne s’était pas fixé<br />

de limite de temps, ça aurait pu être plus long. »<br />

« Le hasard a bi<strong>en</strong> fait les choses puisqu’on a trouvé ce qu’on recherchait dans un temps assez rapide. »<br />

Des difficultés à géométrie variable<br />

P<strong>en</strong>dant le Tour de France, il est<br />

des étapes plus ou moins faciles,<br />

plus ou moins exigeantes, qui<br />

laiss<strong>en</strong>t plus ou moins de traces.<br />

À la manière de la plus célèbre<br />

des courses cyclistes, l’accès<br />

à la primo-propriété n’échappe<br />

pas à cette règle.<br />

Les mots de l’immo<br />

« On sait comm<strong>en</strong>t ça se passe, maint<strong>en</strong>ant ! Si c’était à refaire, on accorderait plus d’att<strong>en</strong>tion<br />

au choix des artisans et à la construction elle-même. Maint<strong>en</strong>ant, on connaît les pièges à éviter. »<br />

« J’ai fait la bonne démarche au départ, ça n’a donc pas été compliqué. »<br />

« On voulait vraim<strong>en</strong>t être libres pour faire quelque chose à notre idée… Il n’y a pas vraim<strong>en</strong>t<br />

de difficulté, il faut pr<strong>en</strong>dre le temps… »<br />

DES RENCONTRES<br />

SUJETTES À CAUTION<br />

Dans 52 % des cas, la r<strong>en</strong>contre<br />

des professionnels de l’immobilier<br />

et des primo-accédants n’a pas été<br />

jugée satisfaisante. Ce qu’ils leur<br />

reproch<strong>en</strong>t Principalem<strong>en</strong>t de leur<br />

faire perdre du temps <strong>en</strong> leur faisant<br />

visiter des bi<strong>en</strong>s qui ne correspond<strong>en</strong>t<br />

pas à leurs att<strong>en</strong>tes et, dans<br />

une moindre mesure, de ne pas<br />

les pr<strong>en</strong>dre au sérieux, voire d’être<br />

des interlocuteurs pas toujours<br />

dignes de confiance. La jeunesse<br />

des primo-accédants y serait-elle<br />

pour quelque chose L’insuffisance<br />

d’un dialogue constructif préalable<br />

à l’achat d’un premier bi<strong>en</strong> serait-elle<br />

fréqu<strong>en</strong>te Toujours est-il qu’il semble<br />

exister <strong>en</strong> ce domaine de nombreuses<br />

pistes de progrès, même si, avec<br />

le temps, les propriétaires sembl<strong>en</strong>t<br />

oublier ces difficultés relationnelles.<br />

Seulem<strong>en</strong>t 33 % des primo-accédants<br />

depuis plus de cinq ans <strong>en</strong> font<br />

ainsi état.<br />

30 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


« Quelles ont été vos relations avec les différ<strong>en</strong>ts interlocuteurs r<strong>en</strong>contrés »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Primo-accédants<br />

Non primo-accédants<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Certains v<strong>en</strong>deurs particuliers que j’ai r<strong>en</strong>contrés<br />

ne m’ont pas inspiré confiance. 7 8 7 7<br />

Certaines ag<strong>en</strong>ces immobilières que j’ai r<strong>en</strong>contrées<br />

ne m’ont pas inspiré confiance. 14 19 17 12<br />

Certaines ag<strong>en</strong>ces ne m’ont pas pris au sérieux. 10 10 17 5<br />

Je n’ai pas apprécié certaines pratiques<br />

des ag<strong>en</strong>ces (comme les visites groupées, etc.). 7 11 8 7<br />

Les ag<strong>en</strong>ces ne m’ont pas prés<strong>en</strong>té beaucoup de<br />

bi<strong>en</strong>s qui correspondai<strong>en</strong>t à ce que je recherchais. 13 18 17 10<br />

J’ai perdu du temps à visiter des bi<strong>en</strong>s<br />

qui ne correspondai<strong>en</strong>t pas à ce que je recherchais. 19 22 26 14<br />

Les horaires de visite proposés par les ag<strong>en</strong>ces<br />

sont peu compatibles avec mon emploi du temps. 3 5 4 1<br />

J’ai voulu faire construire une maison, j’ai eu du mal<br />

à trouver un terrain qui me convi<strong>en</strong>ne. 9 7 10 8<br />

J’ai voulu faire construire une maison, j’ai eu du mal<br />

à trouver un constructeur qui me convi<strong>en</strong>ne. 8 6 6 8<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

Les mots de l’immo<br />

« J’ai eu un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de précipitation… Il fallait donner une réponse rapidem<strong>en</strong>t parce qu’on nous<br />

disait qu’il y avait d’autres personnes sur le coup. »<br />

« On a été très déçus par ce qu’on visitait. On avait quand même un budget conséqu<strong>en</strong>t et on nous<br />

proposait des trucs vieux ou glauques. »<br />

« On avait déterminé des critères et on nous proposait des produits qui ne leur correspondai<strong>en</strong>t<br />

pas du tout. »<br />

« Le problème, c’est qu’on n’a été <strong>en</strong> contact qu’avec des sous-traitants. On n’a pas su quelles équipes<br />

travaillai<strong>en</strong>t pour le constructeur, ce qu’ils faisai<strong>en</strong>t, comm<strong>en</strong>t ils gérai<strong>en</strong>t. »<br />

UN ENJEU FINANCIER<br />

MAL APPRÉCIÉ<br />

Comme on pouvait s’y att<strong>en</strong>dre,<br />

l’estimation des capacités de<br />

financem<strong>en</strong>t est égalem<strong>en</strong>t source<br />

de difficultés : un primo-accédant<br />

sur deux <strong>en</strong> a r<strong>en</strong>contré. Au-delà<br />

de cette donnée brute, c’est l’objet<br />

qui apporte un éclairage singulier,<br />

et pour le moins surpr<strong>en</strong>ant, sur ce<br />

qui est <strong>en</strong> jeu, à savoir l’occultation de<br />

certains paramètres fondam<strong>en</strong>taux<br />

dans l’accession à la propriété.<br />

Comme si les primo-accédants<br />

n’avai<strong>en</strong>t connaissance que de<br />

la partie émergée de l’iceberg.<br />

Car <strong>en</strong> s’interrogeant sur leur<br />

capacité de financem<strong>en</strong>t, ils<br />

découvr<strong>en</strong>t avec (mauvaise)<br />

surprise que les frais de diagnostic<br />

d’un bi<strong>en</strong> et les assurances<br />

sont élevés ; qu’ils ne vont<br />

pas pouvoir obt<strong>en</strong>ir les aides<br />

d’État sur lesquelles ils<br />

comptai<strong>en</strong>t ; que les charges<br />

foncières ou de copropriété<br />

sont maint<strong>en</strong>ant à leur nom.<br />

Ce qui était <strong>en</strong> grande partie un<br />

rêve devi<strong>en</strong>t soudain une réalité<br />

financièrem<strong>en</strong>t moins reluisante.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 31


« Quels obstacles vous ont freinés lors du financem<strong>en</strong>t de votre projet »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Primo-accédants<br />

Non primo-accédants<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Je n’avais pas suffisamm<strong>en</strong>t d’apport personnel. 11 9 12 11<br />

En empruntant au maximum de mes capacités, le type<br />

de logem<strong>en</strong>t que je pouvais acquérir ne correspondait<br />

pas à ce que je voulais (surface, localisation, etc.).<br />

7 5 9 6<br />

Je n’imaginais pas que les frais divers étai<strong>en</strong>t aussi élevés. 10 11 16 7<br />

Je n’imaginais pas que les impôts fonciers et/ou<br />

les charges de copropriété étai<strong>en</strong>t aussi élevés. 13 9 14 12<br />

Je p<strong>en</strong>sais pouvoir compter sur des aides de<br />

mon <strong>en</strong>tourage, que je n’ai finalem<strong>en</strong>t pas obt<strong>en</strong>ues. 1 1 2 1<br />

Je p<strong>en</strong>sais pouvoir compter sur des aides<br />

de l’État (prêt à taux 0 %, prêt bonifié, etc.),<br />

que je n’ai finalem<strong>en</strong>t pas obt<strong>en</strong>ues.<br />

Je p<strong>en</strong>sais pouvoir compter sur des aides<br />

de mon <strong>en</strong>treprise (1 % logem<strong>en</strong>t, prime, etc.),<br />

que je n’ai finalem<strong>en</strong>t pas obt<strong>en</strong>ues.<br />

11 4 15 8<br />

7 5 9 5<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

Les mots de l’immo<br />

« J’étais allé voir ma banque, pour savoir combi<strong>en</strong> on pourrait me prêter, et on m’a annoncé la moitié<br />

du prix d’un logem<strong>en</strong>t qui pouvait m’intéresser. »<br />

« Dans un premier temps, ma banque m’a plutôt fait compr<strong>en</strong>dre que je ne pourrais pas obt<strong>en</strong>ir<br />

le financem<strong>en</strong>t nécessaire. J’ai été <strong>en</strong> voir une autre, ça s’est bi<strong>en</strong> passé. J’ai obt<strong>en</strong>u des r<strong>en</strong>dezvous<br />

assez rapides et tout a été très clairem<strong>en</strong>t expliqué. Je n’ai pas eu trop de problèmes. »<br />

« Quand notre banque a su qu’on partait, ils nous ont proposé un taux id<strong>en</strong>tique, mais c’était trop tard.<br />

Ils ne croyai<strong>en</strong>t pas que c’était sérieux au départ. »<br />

CÔTÉ FINANCES…<br />

Dans une certaine mesure,<br />

la r<strong>en</strong>contre avec les banques apparaît<br />

plus facile, seuls 41 % des primoaccédants<br />

de moins de cinq ans<br />

la jug<strong>en</strong>t problématique. Une fois<br />

<strong>en</strong>core, avec le temps, ces difficultés<br />

ress<strong>en</strong>ties s’érod<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t.<br />

Seuls 28 % des primo-accédants<br />

<strong>en</strong> font part.<br />

« Quelles difficultés avez-vous r<strong>en</strong>contrées lorsque vous avez monté votre dossier<br />

de financem<strong>en</strong>t »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Primo-accédants<br />

Non primo-accédants<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Mon interlocuteur à la banque me l’a déconseillé. 1 1 1 1<br />

Les banques ont refusé de m’accorder un prêt. 7 2 11 4<br />

Les banques m’ont proposé des prêts d’un montant insuffisant. 10 6 13 8<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

32 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


DES ÉVALUATIONS PARTIELLEMENT<br />

TROMPEUSES<br />

Le processus se poursuit et les<br />

problèmes s’estomp<strong>en</strong>t. Au mom<strong>en</strong>t<br />

d’évaluer les offres immobilières,<br />

les primo-accédants ne sont plus<br />

que 36 % à r<strong>en</strong>contrer des difficultés.<br />

Et là, clairem<strong>en</strong>t, ils sont comme<br />

assaillis par un ultime doute qui<br />

pourrait remettre <strong>en</strong> cause leur choix.<br />

Et si je faisais une mauvaise affaire <br />

Et si je me trompais sur l’état réel<br />

du bi<strong>en</strong> que je vais acheter <br />

Et si les travaux que je devais <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre<br />

étai<strong>en</strong>t trop importants <br />

Autant d’interrogations qui soulign<strong>en</strong>t<br />

une fois <strong>en</strong>core l’importance du choix,<br />

ses conséqu<strong>en</strong>ces à long terme.<br />

« Quels points vous ont fait hésiter lors de votre évaluation des offres »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Primo-accédants<br />

Non primo-accédants<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

J’ai eu peur de me tromper sur l’état des bi<strong>en</strong>s :<br />

y aurait-il des travaux importants nécessaires 8 9 12 6<br />

J’ai eu peur de me tromper sur la valeur des bi<strong>en</strong>s :<br />

allais-je faire une bonne affaire ou non 9 11 15 5<br />

Les travaux nécessaires à la remise <strong>en</strong> état étai<strong>en</strong>t<br />

trop importants. 8 6 10 6<br />

D’autres acheteurs ont fait des offres supérieures/<br />

ont été plus rapides que moi. 4 5 4 4<br />

J’ai découvert un vice important dans le bi<strong>en</strong><br />

que je comptais acheter. 3 2 4 2<br />

J’ai eu des surprises <strong>en</strong> lisant le procès-verbal<br />

de la dernière assemblée générale. 2 1 2 2<br />

La collectivité avait prévu des travaux<br />

que je n’étais pas prêt à financer. 1 2 0 2<br />

Après vérification, le voisinage n’était pas<br />

à la hauteur de mes att<strong>en</strong>tes. 4 5 6 2<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

Les mots de l’immo<br />

« Au départ, on a fait des simulations sur Internet, et là, ç’a été une surprise désagréable, parce<br />

que ça ne passait pas. Après, on est allés directem<strong>en</strong>t voir les banques avec la promesse de v<strong>en</strong>te.<br />

Seconde déception, de toutes les banques qu’on a vues, aucune ne nous accordait de crédit. »<br />

« On se r<strong>en</strong>d compte qu’il y a plein de choses à payer, comme la taxe d’assainissem<strong>en</strong>t. On a dû aussi<br />

dép<strong>en</strong>ser 1 000 euros pour le branchem<strong>en</strong>t au tout-à-l’égout, ce n’était pas prévu par le constructeur.<br />

Le permis de construire, c’était pareil, il n’était pas pris <strong>en</strong> compte au départ. »<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 33


UN DOSSIER FACILEMENT BOUCLÉ<br />

Il ne reste plus alors qu’à se « jeter<br />

définitivem<strong>en</strong>t à l’eau ». C’est l’heure<br />

de monter le dossier de financem<strong>en</strong>t.<br />

Un mom<strong>en</strong>t apparemm<strong>en</strong>t plus facile,<br />

seuls 29 % des primo-accédants<br />

ayant r<strong>en</strong>contré des difficultés<br />

<strong>en</strong> cette circonstance.<br />

« Quelles démarches vous ont semblé compliquées »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Primo-accédants<br />

Non primo-accédants<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

J’ai eu du mal à faire accepter mon dossier<br />

par les assurances. 4 4 7 3<br />

Les démarches à effectuer pour constituer le dossier de<br />

financem<strong>en</strong>t étai<strong>en</strong>t très nombreuses et compliquées. 16 12 20 13<br />

Les démarches administratives pour bénéficier<br />

des aides étai<strong>en</strong>t très nombreuses et compliquées. 9 8 14 6<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

Les mots de l’immo<br />

« On referait construire avec le même constructeur : c’est eux qui ont <strong>en</strong>trepris toutes les démarches<br />

administratives et ça s’est très bi<strong>en</strong> passé. »<br />

Un choix sans (trop de) concessions<br />

UN TOUR RAPIDE DU PROPRIÉTAIRE<br />

Pour atteindre le « Graal immobilier »,<br />

nous avons vu que les primo-accédants<br />

ne perdai<strong>en</strong>t guère de temps. Il <strong>en</strong><br />

va de même lorsqu’il s’agit de visiter<br />

des logem<strong>en</strong>ts, de choisir « l’élu ».<br />

En moy<strong>en</strong>ne, ils font le tour de<br />

7,2 appartem<strong>en</strong>ts contre 6 appartem<strong>en</strong>ts<br />

visités par l’<strong>en</strong>semble des<br />

propriétaires. Plus intéressant est de<br />

constater que 28 % d’<strong>en</strong>tre eux ont<br />

visité seulem<strong>en</strong>t un ou deux logem<strong>en</strong>ts.<br />

Avec les 21 % ayant poussé<br />

la porte de cinq logem<strong>en</strong>ts au plus,<br />

on obti<strong>en</strong>t une moitié de nouveaux<br />

primo-accédants ayant réalisé<br />

un achat que l’on pourrait presque<br />

qualifier de coup de cœur.<br />

Ce chiffre t<strong>en</strong>d à démontrer que<br />

les futurs propriétaires ont des idées<br />

bi<strong>en</strong> arrêtées. Et à condition qu’on<br />

leur propose un bi<strong>en</strong> correspondant<br />

à leurs att<strong>en</strong>tes, à leurs besoins<br />

et… à leur budget, ils sav<strong>en</strong>t faire<br />

rapidem<strong>en</strong>t leur choix. L’étude<br />

démontre aussi, s’il était nécessaire,<br />

que l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> immobilier<br />

n’est pas un vain mot. Une fois<br />

passé ce baptême du feu, il devi<strong>en</strong>t<br />

toujours plus facile de faire son choix,<br />

les 50-70 ans et les habitants<br />

du monde rural étant les plus<br />

rapides à se décider.<br />

« Combi<strong>en</strong> de logem<strong>en</strong>ts avez-vous visités avant de vous décider »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Total<br />

18-34<br />

ans<br />

35-49<br />

ans<br />

50-70<br />

ans<br />

Grande<br />

ville<br />

Urbain<br />

Rural<br />

Primoaccédants<br />

Non primoaccédants<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Moins de 10 logem<strong>en</strong>ts 84 82 79 90 82 82 87 85 83 77 90<br />

Plus de 10 logem<strong>en</strong>ts 16 18 21 10 18 18 13 15 17 23 10<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

34 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


Les mots de l’immo<br />

« J’ai vu le bâtim<strong>en</strong>t se construire et je me suis r<strong>en</strong>seignée. Au mom<strong>en</strong>t de livrer cet immeuble,<br />

il y avait un commercial qui faisait visiter et j’y suis allée… »<br />

« On a été surpris que ça aille aussi vite, mais je p<strong>en</strong>se qu’on est tombés aussi sur la bonne<br />

ag<strong>en</strong>ce immobilière. »<br />

ÇA SE DISCUTE<br />

Pour un achat complexe comme<br />

celui d’un logem<strong>en</strong>t, reposant sur<br />

la prise <strong>en</strong> compte et l’estimation<br />

d’un grand nombre de critères, il était<br />

légitime de se poser la question<br />

de l’arbitrage. De savoir sur quoi les<br />

Français avai<strong>en</strong>t transigé et sur quoi<br />

ils refusai<strong>en</strong>t de céder au mom<strong>en</strong>t<br />

d’acheter leur premier bi<strong>en</strong>.<br />

En premier, ils ont dû se résoudre<br />

à abdiquer sur le prix. Un quart<br />

des primo-accédants de moins<br />

de cinq ans ont ainsi acheté<br />

leur habitation plus cher que prévu.<br />

Lorsque l’on sait que le critère<br />

de surface est celui qui arrive <strong>en</strong><br />

première position de ce classem<strong>en</strong>t,<br />

on <strong>en</strong> déduit que l’ess<strong>en</strong>tiel des<br />

débats s’est réduit à un rapport prixsurface<br />

pour accéder à la propriété<br />

au plus près de ses rêves. Un résultat<br />

qui met <strong>en</strong> relief l’importance du PAI<br />

et sa baisse évoquée précédemm<strong>en</strong>t.<br />

Ce classem<strong>en</strong>t des compromis fait<br />

apparaître <strong>en</strong> quatrième position la<br />

question du garage et des facilités<br />

de parking, élém<strong>en</strong>t non impliquant,<br />

plus facile à « négocier » que le nombre<br />

de pièces, la prés<strong>en</strong>ce d’un jardin<br />

ou l’emplacem<strong>en</strong>t et le quartier qui<br />

complèt<strong>en</strong>t cette liste. En revanche,<br />

17 % d’<strong>en</strong>tre eux ont refusé tout compromis.<br />

Il n’était alors surtout pas question<br />

de discuter le nombre de pièces, le<br />

calme, l’exist<strong>en</strong>ce d’un jardin ou le prix.<br />

« Quel(s) compromis avez-vous accepté(s) lors de votre achat »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Primo-accédants<br />

Non primo-accédants<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

La surface 22 26 21 22<br />

Le prix (finalem<strong>en</strong>t plus cher<br />

que ce que vous p<strong>en</strong>siez mettre au départ) 19 18 25 16<br />

Le nombre de pièces 17 20 15 18<br />

Le garage, les facilités de parking 16 16 19 14<br />

Le jardin 15 18 14 16<br />

L’emplacem<strong>en</strong>t, le quartier 13 21 13 14<br />

La proximité des commerces 13 14 11 15<br />

Le calme 11 16 9 12<br />

La proximité des transports <strong>en</strong> commun 11 14 9 12<br />

Le voisinage 9 16 7 10<br />

L’exposition, la luminosité 10 14 11 9<br />

La vue dégagée 8 13 5 10<br />

Le prix (finalem<strong>en</strong>t moins élevé que ce que vous<br />

auriez voulu, pour cause de financem<strong>en</strong>t) 7 10 7 8<br />

La terrasse 8 9 11 5<br />

L’étage 6 8 6 5<br />

L’asc<strong>en</strong>seur pour monter à votre étage 4 6 5 3<br />

La prés<strong>en</strong>ce d’un gardi<strong>en</strong>, d’une concierge 2 3 2 2<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 35


« Quel(s) compromis avez-vous refusé(s) lors de votre achat »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Primo-accédants<br />

Non primo-accédants<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Le calme 49 46 46 51<br />

Le prix 48 45 41 52<br />

Le nombre de pièces 48 43 47 48<br />

Le jardin 45 39 43 47<br />

L’exposition, la luminosité 43 42 39 46<br />

L’emplacem<strong>en</strong>t, le quartier 43 38 39 45<br />

La surface 43 35 37 46<br />

Le garage, les facilités de parking 37 33 32 41<br />

La proximité des transports <strong>en</strong> commun 37 31 31 41<br />

La vue dégagée 35 33 28 39<br />

La proximité des commerces 36 30 30 41<br />

La terrasse 34 27 28 38<br />

Le voisinage 31 28 21 38<br />

L’étage 30 24 24 34<br />

L’asc<strong>en</strong>seur pour monter à votre étage 29 23 23 33<br />

La prés<strong>en</strong>ce d’un gardi<strong>en</strong>, d’une concierge 27 21 18 32<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

Les mots de l’immo<br />

« On n’a pas été am<strong>en</strong>és à modifier notre projet initial, parce qu’on savait pertinemm<strong>en</strong>t que, par rapport<br />

à notre budget, ça serait forcém<strong>en</strong>t dans de l’anci<strong>en</strong>, surtout dans le quartier qu’on recherchait. »<br />

« Quand on est locataire, on accepte de faire le trajet pour se r<strong>en</strong>dre à son travail. Mais quand on achète,<br />

on se dit que c’est pour longtemps et on est plus exigeant sur le lieu. C’est donc plus difficile de trouver<br />

l’<strong>en</strong>droit idéal. »<br />

S’informer, du virtuel à la réalité<br />

L’érosion du marché immobilier a mis<br />

<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce le rajeunissem<strong>en</strong>t<br />

des propriétaires, un phénomène<br />

<strong>en</strong>core plus prégnant si l’on s’<strong>en</strong> ti<strong>en</strong>t<br />

à la population des primo-accédants.<br />

Ce rajeunissem<strong>en</strong>t va se trouver<br />

confirmé de manière éclatante par<br />

la nature des sources d’information<br />

utilisées pour dev<strong>en</strong>ir propriétaires.<br />

INTERNET, LA VOIE ROYALE<br />

À L’ACCESSION<br />

70 % des propriétaires âgés<br />

de 18-34 ans font part de leur préfér<strong>en</strong>ce<br />

pour Internet (vs 53 % pour les<br />

annonces papier), quand seulem<strong>en</strong>t<br />

15 % des 50-70 ans pratiqu<strong>en</strong>t<br />

le « surf » immobilier. Et quel que soit<br />

leur âge, les trois quarts des primoaccédants<br />

depuis moins de cinq ans<br />

déclar<strong>en</strong>t avoir consulté les annonces<br />

Internet, principalem<strong>en</strong>t celles<br />

des ag<strong>en</strong>ces immobilières.<br />

Ce chiffre est déjà <strong>en</strong> soi spectaculaire,<br />

comparé aux 53 % des<br />

annonces presse classiques ou<br />

aux 28 % d’offres recueillies auprès<br />

de l’<strong>en</strong>tourage. Mais il devi<strong>en</strong>t<br />

36 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


définitivem<strong>en</strong>t symptomatique d’un<br />

changem<strong>en</strong>t des comportem<strong>en</strong>ts<br />

et des usages, quand on le compare<br />

aux sources d’information des primoaccédants<br />

de plus de cinq ans.<br />

Ces derniers privilégiai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core<br />

les annonces des journaux papier<br />

à Internet (45 % vs 21 %).<br />

Un autre <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t concernant<br />

l’usage d’Internet mérite aussi<br />

d’être souligné. Les femmes ont plus<br />

largem<strong>en</strong>t adopté l’usage de la Toile.<br />

« Quelles sont toutes les sources d’information que vous avez utilisées »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Hommes<br />

Femmes<br />

18-34<br />

ans<br />

35-49<br />

ans<br />

50-70<br />

ans<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Les annonces papier 49 54 53 55 47 53 45<br />

Les annonces papier dans les journaux gratuits 39 46 47 49 33 48 39<br />

Les annonces papier dans les journaux payants<br />

(magazines spécialisés) 23 19 19 17 26 16 18<br />

Les annonces Internet 29 48 70 40 15 75 21<br />

Les annonces d’ag<strong>en</strong>ces immobilières sur Internet 26 41 63 34 12 65 17<br />

Les annonces de particuliers sur Internet 18 30 45 26 8 51 12<br />

Des offres relayées par votre <strong>en</strong>tourage<br />

(famille, amis, voisins, collègues, etc.) 30 26 25 26 32 28 31<br />

D’autres moy<strong>en</strong>s 42 37 30 39 46 27 49<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

Les mots de l’immo<br />

« On a d’abord fait une recherche sur Internet et, à partir de là, on a contacté des ag<strong>en</strong>ts immobiliers. »<br />

« On a regardé sur Internet… Vraim<strong>en</strong>t trois mois à partir du mom<strong>en</strong>t où l’on a été <strong>en</strong> ag<strong>en</strong>ce. »<br />

UTILES MAIS PEUVENT MIEUX FAIRE<br />

Le fossé <strong>en</strong>tre annonces Internet et<br />

annonces des supports classiques<br />

se creuse un peu plus, quant à<br />

la pertin<strong>en</strong>ce estimée des sources.<br />

58 % d’avis favorables pour les<br />

premières contre 14 % pour<br />

les secondes : le match devi<strong>en</strong>t<br />

inégal. Aux yeux des internautes<br />

primo-accédants depuis moins de<br />

cinq ans, les annonces numériques<br />

des ag<strong>en</strong>ces immobilières tir<strong>en</strong>t leur<br />

épingle du jeu avec un beau 43 %.<br />

Si leurs jugem<strong>en</strong>ts s’avèr<strong>en</strong>t globalem<strong>en</strong>t<br />

satisfaisants, ils n’<strong>en</strong> demeur<strong>en</strong>t<br />

pas moins <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te d’autres informations<br />

qui vi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t faciliter leur<br />

recherche. Et ces informations, Internet<br />

oblige, ils les souhait<strong>en</strong>t visuelles,<br />

pour disposer de photos du bi<strong>en</strong><br />

(38 %) ou pouvoir <strong>en</strong> faire une visite<br />

virtuelle (36 %).<br />

Parallèlem<strong>en</strong>t, ils sont aussi<br />

demandeurs d’informations plus<br />

nombreuses et plus précises.<br />

36 % des primo-accédants souhait<strong>en</strong>t<br />

disposer de l’adresse précise du bi<strong>en</strong><br />

afin de pouvoir, par exemple, découvrir<br />

les al<strong>en</strong>tours.<br />

Si Internet semble donc s’être<br />

imposé comme média, des efforts<br />

supplém<strong>en</strong>taires doiv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>trepris<br />

pour que le secteur immobilier<br />

investisse définitivem<strong>en</strong>t le domaine<br />

du commerce <strong>en</strong> ligne pour <strong>en</strong> faire<br />

un outil prescripteur incontournable.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 37


« Quelles informations vous ont manqué lors de votre recherche »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Hommes Femmes<br />

18-34<br />

ans<br />

35-49<br />

ans<br />

50-70<br />

ans<br />

Propriétaires<br />

Primoaccédants<br />

Non primoaccédants<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Des photos du bi<strong>en</strong> 30 37 42 35 26 33 32 35 38 28<br />

Des informations sur le<br />

quartier, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

(voisinage, écoles<br />

et commerces, etc.)<br />

L’adresse précise du bi<strong>en</strong><br />

(par exemple pour pouvoir<br />

découvrir les al<strong>en</strong>tours…)<br />

La possibilité d’une visite<br />

virtuelle du bi<strong>en</strong><br />

(sur Internet)<br />

32 33 35 32 30 32 31 34 33 30<br />

30 33 34 39 23 31 29 35 36 25<br />

24 31 35 31 18 27 28 25 36 23<br />

Des photos du quartier,<br />

de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t 23 24 26 29 18 23 23 24 28 20<br />

Autres types d’information 32 25 21 23 38 29 32 24 19 40<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

Une influ<strong>en</strong>ce de proximité<br />

PROPRIÉTÉ RIME AVEC HÉRÉDITÉ<br />

L’héritage ou la donation sont des<br />

façons de dev<strong>en</strong>ir propriétaire loin<br />

d’être négligeables, puisqu’elles<br />

concern<strong>en</strong>t chaque année des<br />

dizaines de milliers de logem<strong>en</strong>ts.<br />

Elles mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’importance<br />

du facteur par<strong>en</strong>tal que<br />

souligne égalem<strong>en</strong>t cette étude.<br />

Car si 77 % des personnes interrogées<br />

déclar<strong>en</strong>t que leurs par<strong>en</strong>ts sont<br />

propriétaires, 88 % des primoaccédants<br />

depuis moins de cinq ans<br />

témoign<strong>en</strong>t de cet état de fait.<br />

Il <strong>en</strong> ressort comme une valeur<br />

d’exemplarité qui semble jouer un rôle<br />

non négligeable : une reconduction<br />

d’un statut social allant de soi ;<br />

une nécessité de s’appuyer sur le<br />

vécu des référ<strong>en</strong>ts les plus naturels ;<br />

un appui financier se traduisant <strong>en</strong><br />

caution ou <strong>en</strong> apport indisp<strong>en</strong>sable à<br />

la concrétisation du projet ; le souti<strong>en</strong><br />

de par<strong>en</strong>ts étant déjà allés au bout<br />

de ce parcours du combattant<br />

qu’est l’accession à la propriété.<br />

Les mots de l’immo<br />

« Ma mère nous a donné un petit capital. Elle a v<strong>en</strong>du une maison <strong>en</strong> province et on a placé cet arg<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant de trouver quelque chose. »<br />

« Dans mon <strong>en</strong>tourage, on me disait : “Achète, achète.” Et mes par<strong>en</strong>ts m’ont <strong>en</strong>couragée à dev<strong>en</strong>ir<br />

propriétaire. »<br />

« Dans ma famille, on n’a jamais acheté. Ce n’est pas dans les traditions familiales, donc ça ne me<br />

choquait pas de rester <strong>en</strong> location. »<br />

« Je p<strong>en</strong>se que mes par<strong>en</strong>ts ont toujours accordé beaucoup d’importance au fait d’être propriétaire.<br />

Ils nous expliquai<strong>en</strong>t ça quand on était petits. C’est dans ma culture. »<br />

« Vos par<strong>en</strong>ts sont-ils propriétaires »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Total Propriétaires Locataires/Logés<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Oui 77 80 73 88 77<br />

Non 23 20 27 12 23<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

38 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


CONSEILS DE FAMILLE<br />

Cette influ<strong>en</strong>ce par<strong>en</strong>tale devi<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>core plus concrète lorsque l’on<br />

sonde les Français pour savoir qui<br />

les a influ<strong>en</strong>cés dans leur parcours<br />

immobilier. En premier lieu et sans<br />

ambiguïté, ils ont demandé conseil<br />

à ceux qui leur sont les plus proches.<br />

45 % déclar<strong>en</strong>t que ri<strong>en</strong> ne vaut l’avis<br />

de par<strong>en</strong>ts qui, parce qu’ils ont vécu<br />

les mêmes situations, peuv<strong>en</strong>t dire ce<br />

qu’il faut ou ne faut pas faire. Bi<strong>en</strong> plus<br />

que des professionnels, ag<strong>en</strong>ts immobiliers,<br />

promoteurs ou constructeurs<br />

(16 %) ou banquiers (12 %). L’<strong>en</strong>jeu<br />

financier d’un tel projet n’effacera<br />

donc jamais la dim<strong>en</strong>sion humaine<br />

qu’il porte.<br />

« Par qui avez-vous été conseillé lors de vos recherches »<br />

(<strong>en</strong> %)<br />

Propriétaires<br />

Primo-accédants<br />

de moins de 5 ans<br />

Primo-accédants<br />

de plus de 5 ans<br />

Vos par<strong>en</strong>ts 32 45 28<br />

Votre ag<strong>en</strong>t immobilier/promoteur/constructeur 23 16 21<br />

Votre banque 15 12 16<br />

Vos amis 6 6 6<br />

Votre notaire 5 5 4<br />

Vos <strong>en</strong>fants 5 3 6<br />

Votre établissem<strong>en</strong>t financier spécialisé 2 1 3<br />

Votre courtier 1 3 1<br />

Autres 11 9 15<br />

Source : Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010.<br />

MIEUX ACCOMPAGNER<br />

LES PRIMO-ACCÉDANTS<br />

De fait, les personnes interrogées<br />

par L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> ont<br />

un point de vue contrasté sur<br />

les professionnels r<strong>en</strong>contrés durant<br />

leur parcours immobilier. Les témoignages<br />

s’accord<strong>en</strong>t à demander plus<br />

de conseils, un accompagnem<strong>en</strong>t<br />

sout<strong>en</strong>u p<strong>en</strong>dant toute la durée<br />

de leurs démarches. Clairem<strong>en</strong>t, les<br />

professionnels qui abond<strong>en</strong>t dans<br />

ce s<strong>en</strong>s et <strong>en</strong>richiss<strong>en</strong>t leur offre d’une<br />

dim<strong>en</strong>sion services importante tir<strong>en</strong>t<br />

leur épingle du jeu. Et personne ne<br />

vi<strong>en</strong>t leur reprocher d’év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<br />

« sortir » de leur fonction. À titre<br />

d’exemple, un ag<strong>en</strong>t immobilier<br />

mettant <strong>en</strong> relation un acheteur<br />

avec un banquier est jugé crédible.<br />

Pour l’<strong>en</strong>semble des professionnels<br />

de l’immobilier, particulièrem<strong>en</strong>t<br />

les ag<strong>en</strong>ts, les promoteurs et les<br />

constructeurs, l’accompagnem<strong>en</strong>t<br />

doit dev<strong>en</strong>ir une réelle valeur ajoutée<br />

proposée à leurs cli<strong>en</strong>ts.<br />

Cette att<strong>en</strong>te se reflète dans les notes<br />

données par les primo-accédants<br />

depuis moins de cinq ans à leurs<br />

différ<strong>en</strong>ts interlocuteurs. Dans la plupart<br />

des cas, elles se situ<strong>en</strong>t autour de<br />

la moy<strong>en</strong>ne. Avec respectivem<strong>en</strong>t<br />

6,5 et 6,2, les notaires et les banquiers<br />

recueill<strong>en</strong>t les meilleures notes.<br />

Les constructeurs et les ag<strong>en</strong>ts immobiliers<br />

suiv<strong>en</strong>t dans ce classem<strong>en</strong>t<br />

avec 5,7 et 5,6. Les établissem<strong>en</strong>ts<br />

financiers spécialisés obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un<br />

niveau d’appréciation comparable<br />

avec 5,3. On retrouve là, peu ou prou,<br />

les résultats obt<strong>en</strong>us lors de la première<br />

étude 2009 consacrée à l’immobilier.<br />

Signe qu’il reste à tous une large<br />

marge de progression afin de faciliter<br />

le parcours des primo-accédants.<br />

Les mots de l’immo<br />

« Une ag<strong>en</strong>ce a été beaucoup plus dynamique que ses concurr<strong>en</strong>tes, elle nous a fait plusieurs<br />

propositions correspondant à ce qu’on recherchait et elle n’a pas cherché à nous prés<strong>en</strong>ter<br />

des appartem<strong>en</strong>ts dépassant notre budget. »<br />

« On n’était pas chez eux au départ, mais c’est avec eux que l’on a acheté. Ils nous ont vraim<strong>en</strong>t<br />

accompagnés dans nos démarches de recherche de prêt. Ils étai<strong>en</strong>t disponibles. »<br />

« Le plus difficile, c’était de trouver un terrain. Mais le constructeur l’a trouvé avant de v<strong>en</strong>ir nous<br />

voir pour nous prés<strong>en</strong>ter les trois maisons qui <strong>en</strong>trai<strong>en</strong>t dans notre budget. »<br />

« On est tombés sur un ag<strong>en</strong>t immobilier sérieux, qui nous a conseillés et qui nous a ori<strong>en</strong>tés<br />

quand on lui a dit qu’au niveau de notre banque, ça bloquait pour l’octroi du crédit. »<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 39


40 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


Entreti<strong>en</strong> avec Hervé Manet<br />

Membre du comité exécutif d’Icade <strong>en</strong> charge du pôle promotion<br />

Présid<strong>en</strong>t des filiales d’Icade Promotion<br />

Administrateur du Club de l’immobilier d’Île-de-France<br />

Présid<strong>en</strong>t de la Fédération des promoteurs-constructeurs d’Île-de-France<br />

SELON VOUS, COMMENT S’EXPLIQUE<br />

LE FAIBLE TAUX DE PROPRIÉTAIRES<br />

EN FRANCE<br />

Je p<strong>en</strong>se que la raison principale<br />

réside dans la faible capacité d’achat<br />

des ménages par rapport aux<br />

produits proposés. Quand on sait<br />

que 80 % de la population française<br />

est éligible au plafond du prêt locatif<br />

social (PLS), on se r<strong>en</strong>d compte que<br />

la production de logem<strong>en</strong>ts neufs<br />

n’est pas adaptée. Or, les ménages qui<br />

doiv<strong>en</strong>t aujourd’hui être accompagnés<br />

vers la propriété, et qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

le plus grand nombre, sont ceux qui<br />

résid<strong>en</strong>t dans le parc locatif social.<br />

Des mesures doiv<strong>en</strong>t donc être prises<br />

pour développer la capacité de cette<br />

catégorie à accéder à la propriété.<br />

Un gros effort a été <strong>en</strong>trepris depuis<br />

trois ans <strong>en</strong> faveur de la primoaccession.<br />

Des mesures ont été<br />

adoptées <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s, ainsi a-t-on<br />

assisté à la mise <strong>en</strong> place des zones<br />

ANRU (Ag<strong>en</strong>ce nationale pour la<br />

rénovation urbaine) et des périmètres<br />

associés, où le candidat qui est éligible<br />

peut bénéficier de la TVA à 5,5 %.<br />

C’est un premier booster pour<br />

permettre à cette population d’acquérir<br />

un bi<strong>en</strong>. La deuxième a été le PASS-<br />

FONCIER ® *, qui arrive à échéance.<br />

L’objectif de 30 000 PASS-FONCIER ®<br />

<strong>en</strong> France pour les opérateurs privés<br />

a été quasim<strong>en</strong>t atteint. La difficulté<br />

étant l’accompagnem<strong>en</strong>t avec le 1 %<br />

Logem<strong>en</strong>t. Le troisième booster,<br />

c’est le prêt à taux zéro (PTZ),<br />

qui a été égalem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>u par<br />

son doublem<strong>en</strong>t jusqu’au 30 juin<br />

de cette année. Et le quatrième,<br />

c’est la possibilité qu’ont les villes –<br />

vis-à-vis des promoteurs et<br />

des opérateurs – de demander<br />

des prix maîtrisés qui sont c<strong>en</strong>sés<br />

offrir à la population résid<strong>en</strong>te<br />

la possibilité d’acquérir.<br />

VOUS PENSEZ DONC QUE<br />

CES MESURES SONT EFFICACES <br />

Tout à fait. Ce sont des mesures tests<br />

qui ont porté leurs fruits, et il faut<br />

poursuivre <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s. Ce qui peut<br />

permettre d’am<strong>en</strong>er du logem<strong>en</strong>t<br />

social à la promotion privée, c’est la<br />

faculté de bénéficier de financem<strong>en</strong>ts<br />

fournis par l’État. Il s’agit donc d’une<br />

réori<strong>en</strong>tation de l’aide publique, qui<br />

est mise à disposition différemm<strong>en</strong>t<br />

pour permettre l’accession à<br />

la propriété au plus grand nombre.<br />

Pour répondre aux besoins résultant<br />

des évolutions démographiques,<br />

il faut toutes sortes de produits :<br />

du logem<strong>en</strong>t locatif, du logem<strong>en</strong>t<br />

social intermédiaire, et il faut égalem<strong>en</strong>t<br />

permettre au plus grand nombre<br />

de dev<strong>en</strong>ir propriétaire, de s’installer<br />

dans la vie, d’éviter l’incid<strong>en</strong>t de vie,<br />

etc. Cela signifie faciliter le parcours<br />

résid<strong>en</strong>tiel qui mène du locatif à<br />

la propriété. Actuellem<strong>en</strong>t, le problème<br />

de fond au niveau national ti<strong>en</strong>t<br />

à la difficulté, pour les personnes<br />

locataires, et notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> logem<strong>en</strong>t<br />

social, de suivre ce parcours résid<strong>en</strong>tiel.<br />

Ils doiv<strong>en</strong>t être accompagnés vers<br />

l’achat. Je p<strong>en</strong>se qu’on a fait un premier<br />

pas certes, mais qu’il faut poursuivre<br />

cet effort, l’amplifier, et à partir de là,<br />

le taux de propriétaires va aller<br />

croissant. En revanche, je déplore<br />

que des mesures qui ont des effets<br />

positifs certains vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à échéance:<br />

le doublem<strong>en</strong>t du prêt à taux zéro<br />

(PTZ) et le PASS-FONCIER ® , qui<br />

s’achève le 30 juin.<br />

PENSEZ-VOUS QUE L’OFFRE<br />

DE LOGEMENTS EST EN ADÉQUATION<br />

AVEC LES BESOINS <br />

Nous développons, dans la promotion<br />

immobilière privée, 100000 logem<strong>en</strong>ts<br />

par an. Aujourd’hui, nous n’avons pas<br />

de stock libre <strong>en</strong> post-achèvem<strong>en</strong>t,<br />

donc nos bi<strong>en</strong>s ont effectivem<strong>en</strong>t été<br />

acquis. L’offre commerciale disponible<br />

représ<strong>en</strong>te aujourd’hui <strong>en</strong>tre quatre<br />

et six mois d’activité. Donc je peux<br />

sans hésiter affirmer que l’offre que<br />

nous produisons est totalem<strong>en</strong>t<br />

adaptée aux besoins. Bi<strong>en</strong> sûr,<br />

nous pouvons faire plus, mais cela<br />

nécessite des libérations foncières,<br />

des établissem<strong>en</strong>ts ou des SEM<br />

(sociétés d’économie mixte) qui s’organis<strong>en</strong>t<br />

pour acquérir des terrains,<br />

créer des zones urbaines futures,<br />

v<strong>en</strong>dre des droits à construire et donc<br />

préparer finalem<strong>en</strong>t la modernisation<br />

et la d<strong>en</strong>sité dans la ville. Cet outil qui<br />

existait n’a pas été suffisamm<strong>en</strong>t<br />

puissant ces dernières années pour<br />

créer les conditions nécessaires à<br />

l’avènem<strong>en</strong>t d’une offre suffisante.<br />

POUR CONCLURE, QUELS SONT<br />

LES PRINCIPAUX FACTEURS<br />

CONDITIONNANT L’ACCESSION<br />

À LA PROPRIÉTÉ EN FRANCE <br />

Je p<strong>en</strong>se que nous <strong>en</strong> avons déjà<br />

évoqué deux aspects. Premièrem<strong>en</strong>t,<br />

la solvabilité de la cli<strong>en</strong>tèle primoaccédante<br />

et l’aide publique correspondante.<br />

Deuxièmem<strong>en</strong>t, l’augm<strong>en</strong>tation<br />

de l’offre disponible, grâce à des outils<br />

aménageurs notamm<strong>en</strong>t. Cela permettrait<br />

d’apporter davantage de produits<br />

sur le marché que ce que l’on peut<br />

proposer aujourd’hui. Un aménageur<br />

est <strong>en</strong> mesure de régler les situations,<br />

de gérer les questions de conflits de<br />

voisinage et l’obligation de construire<br />

<strong>en</strong> milieu urbain. Et il faut qu’un esprit<br />

<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurial pr<strong>en</strong>ne les devants,<br />

c’est-à-dire que les élus et les collectivités<br />

ai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vie d’aller dans ce s<strong>en</strong>s.<br />

* Le PASS-FONCIER ® est un dispositif d’accession populaire<br />

à la propriété mis <strong>en</strong> place par l’État et les part<strong>en</strong>aires sociaux<br />

du 1 % Logem<strong>en</strong>t. Il permet aux ménages à rev<strong>en</strong>us<br />

modestes qui souhait<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir propriétaires de payer leur<br />

résid<strong>en</strong>ce principale <strong>en</strong> deux temps : la construction puis<br />

le terrain. Il peut aussi être employé pour financer<br />

un appartem<strong>en</strong>t.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 41


Entreti<strong>en</strong> avec Didier André<br />

Directeur général adjoint<br />

C<strong>en</strong>tury 21 France<br />

SELON VOUS, COMMENT S’EXPLIQUE<br />

LE FAIBLE TAUX DE PROPRIÉTAIRES<br />

EN FRANCE <br />

Dans l’imm<strong>en</strong>se majorité des cas,<br />

l’aspect financier freine le locataire<br />

qui désire dev<strong>en</strong>ir propriétaire.<br />

Ensuite, ce choix impose des sacrifices.<br />

Or on peut préférer être locataire<br />

dans le 16 e arrondissem<strong>en</strong>t que<br />

propriétaire dans un quartier moins<br />

coté, même avec plus d’espace et<br />

de confort. Le niveau d’exig<strong>en</strong>ce<br />

est parfois incompatible avec<br />

les moy<strong>en</strong>s et le mode de vie.<br />

La France manque de logem<strong>en</strong>ts<br />

compatibles avec les souhaits<br />

des Français !<br />

Il existe un parc locatif extrêmem<strong>en</strong>t<br />

important, privé et social, même<br />

s’il reste insuffisant au regard<br />

des sollici tations et des besoins.<br />

Les efforts de construction et les incitations<br />

fiscales pour les investisseurs<br />

ont conduit à la mise <strong>en</strong> location<br />

d’un grand nombre de bi<strong>en</strong>s<br />

ces dernières années. Il y a ainsi<br />

une forte concurr<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong> dehors<br />

des grandes villes comme Paris,<br />

Marseille, etc. À Troyes par exemple,<br />

une abondante offre locative<br />

de qualité amène certains candidats<br />

pot<strong>en</strong>tiels à rester locataires.<br />

Et tout <strong>en</strong> le restant, ceux-ci peuv<strong>en</strong>t<br />

même dev<strong>en</strong>ir propriétaires bailleurs.<br />

C’EST VRAI DANS LES TRÈS GRANDES<br />

VILLES. EST-CE LE CAS PARTOUT<br />

Non. Nous réalisons tous les ans<br />

une étude, avec cinq budgets types<br />

(500, 800 ou 1 000 euros par mois)<br />

dans 150 ou 200 villes de France pour<br />

évaluer les capacités d’achat ou de<br />

location. Nous supposons qu’un futur<br />

propriétaire dispose d’un apport<br />

personnel de 20 % et de quoi régler<br />

les frais de notaire. On s’aperçoit<br />

qu’effectivem<strong>en</strong>t, dans bon nombre<br />

de villes de province, on a plus intérêt<br />

à acheter : pour un budget id<strong>en</strong>tique<br />

on obti<strong>en</strong>t plus de superficie à l’achat<br />

qu’<strong>en</strong> location !<br />

QUELLES ÉVOLUTIONS<br />

CONSTATEZ-VOUS CONCERNANT<br />

LA PRIMO-ACCESSION <br />

Après une période difficile, le marché<br />

est maint<strong>en</strong>ant plus équilibré. Nous<br />

observons une augm<strong>en</strong>tation des<br />

primo-accédants, des acquéreurs de<br />

moins de 30-35 ans. Ce qui favorise<br />

ou pourrait favoriser l’accession<br />

à la propriété, c’est le discours sur les<br />

42 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010


etraites, l’abs<strong>en</strong>ce de sécurité finan -<br />

cière des ménages… Mais l’évolution<br />

importante des prix ces dernières<br />

années (alors que les salaires, eux, ne<br />

boug<strong>en</strong>t pas) a empêché bon nombre<br />

de ménages d’accéder à la propriété.<br />

Il arrive un mom<strong>en</strong>t où désir d’acquérir<br />

un logem<strong>en</strong>t et possibilités financières<br />

ne correspond<strong>en</strong>t pas. Ce qui a été<br />

comp<strong>en</strong>sé par la prolongation<br />

des crédits, par des taux un peu plus<br />

accessibles, et le marché s’est <strong>en</strong>volé.<br />

On est passé de quinze à vingt ans, et<br />

de vingt à vingt-cinq ans… C’est assez<br />

indolore sur la m<strong>en</strong>sualité, mais si l’on<br />

va au bout de son crédit, c’est très<br />

douloureux. Et ce qui est déterminant<br />

pour le marché, c’est le niveau des taux.<br />

On l’a vu il y a un an et demi, lorsqu’ils<br />

étai<strong>en</strong>t 1,5 % plus élevés qu’aujourd’hui.<br />

Enfin, l’augm<strong>en</strong>tation des prix, constante<br />

depuis huit à dix ans, est une autre<br />

raison de blocage du marché. De plus,<br />

son impact psychologique est fort.<br />

Emprunter cher, c’est quelque chose<br />

de déraisonnable dans l’esprit des<br />

futurs acquéreurs.<br />

N’Y A-T-IL PAS CONTRADICTION<br />

ENTRE LA NÉCESSITÉ D’ALLONGER<br />

LA DURÉE DES CRÉDITS ET<br />

UNE ÉVOLUTION SOCIOLOGIQUE<br />

ET ÉCONOMIQUE VERS<br />

UNE MOINDRE STABILITÉ <br />

Ce n’est pas incompatible. Bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t,<br />

si l’emprunteur met <strong>en</strong> parallèle<br />

s’<strong>en</strong>gager pour tr<strong>en</strong>te ans et un emploi<br />

qui risque de changer, le risque de<br />

déménager par obligation ou devoir,<br />

il va choisir de ne pas dev<strong>en</strong>ir proprié-<br />

taire. Or, je crois qu’il faut déconnecter<br />

les deux choses. Le crédit – et sa durée<br />

adaptée aux ressources – doit permettre<br />

d’acheter. Le statut de locataire peut<br />

aussi se traduire par un « <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />

pour la vie ». Ri<strong>en</strong> n’empêche<br />

de pr<strong>en</strong>dre un crédit et de changer<br />

de banque ou de logem<strong>en</strong>t, de le<br />

rembourser ou de partir dans un an.<br />

Et c’est ce que les g<strong>en</strong>s ont du mal à<br />

concevoir. Il faudrait que les banques<br />

indiqu<strong>en</strong>t, pour une durée de prêt<br />

accordé, la durée réelle d’usage du<br />

crédit. Elles ont déjà fait beaucoup<br />

d’efforts <strong>en</strong> termes de pénalités de<br />

remboursem<strong>en</strong>t. Par ailleurs, les choses<br />

se négoci<strong>en</strong>t. V<strong>en</strong>dre au bout de sept<br />

ans restitue un capital bi<strong>en</strong> supérieur<br />

à ce qui peut être mis de côté tous<br />

les mois <strong>en</strong> étant locataire. Mais c’est<br />

difficile à faire admettre. Quand un<br />

locataire avec un certain niveau de<br />

rev<strong>en</strong>us n’achète pas, c’est qu’il craint<br />

de s’<strong>en</strong>gager. Les inquiétudes relatives<br />

au marché immobilier, qui s’est retourné<br />

<strong>en</strong> 2008, frein<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t. Ceux qui<br />

plac<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Bourse sav<strong>en</strong>t<br />

qu’ils jou<strong>en</strong>t à la roulette. L’immobilier<br />

<strong>en</strong> revanche a une image sérieuse<br />

et ce qui s’est passé <strong>en</strong> 2008 et 2009<br />

fait peur, même si ce n’a pas été<br />

catastrophique !<br />

NOUS ARRIVONS À LA FIN DE DISPO-<br />

SITIFS DE SOUTIEN À L’ACCESSION<br />

TELS QUE LE DOUBLEMENT DU PRÊT<br />

À TAUX ZÉRO… QUELLES EN SERONT<br />

LES INCIDENCES SELON VOUS<br />

Les mesures d’aide fiscale sont peu<br />

significatives dans l’anci<strong>en</strong> et ne sont<br />

pas incitatives. Peu de g<strong>en</strong>s achèt<strong>en</strong>t<br />

un bi<strong>en</strong> immobilier pour économiser<br />

1 500 euros d’impôts. C’est toujours<br />

bon à pr<strong>en</strong>dre, mais cela reste marginal.<br />

Il vaudrait mieux qu’il n’y ait aucun<br />

dispositif d’accompagnem<strong>en</strong>t dans<br />

l’anci<strong>en</strong> (à l’exception des mises aux<br />

normes pour économiser l’énergie) et<br />

une vraie incitation pour le neuf, parce<br />

que c’est ce qui alim<strong>en</strong>te et fait vivre<br />

le marché à long terme. L’anci<strong>en</strong>, lui,<br />

se suffit à lui-même. Qu’il n’y ait pas<br />

d’incitation fiscale pour l’acquisition<br />

de sa résid<strong>en</strong>ce principale dans<br />

l’anci<strong>en</strong> ne me pose aucun problème.<br />

QU’EST-CE QUI SERAIT SUSCEPTIBLE<br />

DE FAVORISER L’ACCESSION <br />

J’y revi<strong>en</strong>s toujours, c’est l’accès<br />

au crédit et à un crédit bon marché.<br />

Nous le voyons presque instanta -<br />

ném<strong>en</strong>t dans le nombre de transactions.<br />

C’est la hausse des taux de crédit qui<br />

freine la démarche de l’acquéreur et<br />

leur baisse qui fait repartir les volumes<br />

de transactions. Après, les mesures<br />

d’incitation fiscale sont neutres sur<br />

l’anci<strong>en</strong>. Par contre, il serait intéres -<br />

sant que l’on verdisse un peu les incitations<br />

fiscales, notamm<strong>en</strong>t pour les<br />

économies d’énergie dans un bâtim<strong>en</strong>t.<br />

30 ou 40 % des gaz à effet de serre<br />

sont liés à l’immobilier. Et là, on peut<br />

agir de manière très simple, sans<br />

dép<strong>en</strong>ser des dizaines de milliers<br />

d’euros dans un logem<strong>en</strong>t.<br />

L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010 – 43


Entreti<strong>en</strong> avec Anne-Sophie Grave<br />

Présid<strong>en</strong>te du Directoire<br />

Efidis – Groupe SNI<br />

SELON VOUS, COMMENT S’EXPLIQUE<br />

LE FAIBLE TAUX DE PROPRIÉTAIRES<br />

EN FRANCE COMPARATIVEMENT<br />

À LA MOYENNE EUROPÉENNE<br />

Ma position est celle d’un bailleur<br />

social, gérant 46 000 logem<strong>en</strong>ts<br />

sociaux <strong>en</strong> Ile-de-France et interv<strong>en</strong>ant<br />

principalem<strong>en</strong>t sur le locatif.<br />

Efidis est une filiale du groupe SNI<br />

(Société Nationale Immobilière), qui<br />

lui-même gère sur le territoire national<br />

260000 lo gem<strong>en</strong>ts, dont 180000 logem<strong>en</strong>ts<br />

sociaux. SNI est le pôle immo -<br />

bilier d’intérêt général de la Caisse<br />

des Dépôts et Consignations.<br />

Il y a 57 % de ménages propriétaires<br />

<strong>en</strong> France, alors que la moy<strong>en</strong>ne<br />

europé<strong>en</strong>ne est de 63 %. On peut<br />

comm<strong>en</strong>ter ce chiffre <strong>en</strong> regardant<br />

l’évolution de ces dernières années*.<br />

Nous observons une diminution<br />

de la proportion des accédants<br />

(par rapport aux propriétaires n’ayant<br />

pas d’emprunt <strong>en</strong> cours) depuis la fin<br />

des années 1980, puisqu’ils sont<br />

passés de 25 % à un peu moins de<br />

20 % <strong>en</strong> 2005. En pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte<br />

leurs ressources, et notamm<strong>en</strong>t à<br />

travers la population que nous logeons,<br />

on constate que cette évolution a<br />

surtout touché les ménages les plus<br />

modestes. Si je repr<strong>en</strong>ds quelques<br />

chiffres, parmi les 20 % des ménages<br />

les plus modestes, 47 % étai<strong>en</strong>t<br />

propriétaires <strong>en</strong> 1988, mais ils ne sont<br />

plus que 37 % aujourd’hui.<br />

En cinquante ans, les prix de l’immobilier<br />

ont été multipliés par 55,<br />

les prix à la consommation par 10<br />

et les montants des loyers par 18.<br />

L’écart est considérable.<br />

En 2002-2003, il y a eu décorrélation<br />

<strong>en</strong>tre l’évolution des prix des logem<strong>en</strong>ts<br />

et celle du pouvoir d’achat, alors<br />

qu’avant, les deux progressai<strong>en</strong>t<br />

parallèlem<strong>en</strong>t, dans un tunnel de<br />

plus ou moins 10 %. À partir de 2003,<br />

les prix des logem<strong>en</strong>ts ont augm<strong>en</strong>té<br />

fortem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> rupture avec la croissance<br />

du pouvoir d’achat, ce qui a restreint<br />

la capacité d’apport personnel des<br />

accédants. En vingt ans, l’autofinan -<br />

cem<strong>en</strong>t des accédants est passé<br />

de 49 % à 27 %. De la même façon,<br />

l’impact mesuré des aides publiques<br />

à l’accession sociale est passé<br />

de 10 % du montant des transactions<br />

<strong>en</strong> 1996 à 4 % <strong>en</strong> 2008.<br />

Outre ces données économiques,<br />

il faut compter avec les att<strong>en</strong>tes des<br />

locataires de notre parc. Aujourd’hui,<br />

<strong>en</strong>viron 30 % d’<strong>en</strong>tre eux serai<strong>en</strong>t<br />

intéressés par l’achat de leur logem<strong>en</strong>t.<br />

Avec une proportion plus importante<br />

<strong>en</strong> individuel : 42 %, et tout de même<br />

25 % dans le collectif. Une autre<br />

<strong>en</strong>quête intéressante, effectuée par<br />

l’Union sociale pour l’habitat (USH)<br />

<strong>en</strong> 2007, a porté sur les locataires qui<br />

avai<strong>en</strong>t quitté le parc, notamm<strong>en</strong>t<br />

pour acheter. À l’époque, à peu près<br />

100 000 locataires partai<strong>en</strong>t vers<br />

l’accession, dont 72 % dans l’anci<strong>en</strong>.<br />

À la question: « Si vous aviez pu acheter<br />

votre logem<strong>en</strong>t. Est-ce que vous auriez<br />

été intéressé », 40 % répondai<strong>en</strong>t oui.<br />

Ce qui donne 30 000 locataires<br />

pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t intéressés par<br />

l’acquisition de leur logem<strong>en</strong>t.<br />

L’USH a donc signé avec le ministère<br />

du Logem<strong>en</strong>t un accord visant<br />

à <strong>en</strong>courager la v<strong>en</strong>te aux<br />

locataires, pour aboutir à<br />

40000 logem<strong>en</strong>ts mis <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te<br />

par an. Mais aujourd’hui, la moy<strong>en</strong>ne<br />

est seulem<strong>en</strong>t de 5000 lo gem<strong>en</strong>ts<br />

v<strong>en</strong>dus aux locataires chaque année.<br />

COMMENT SERAIT-IL POSSIBLE<br />

DE FAVORISER L’ACCESSION <br />

Une partie des locataires souhaite<br />

acheter et le pot<strong>en</strong>tiel existe.<br />

Cep<strong>en</strong>dant il faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> consi -<br />

dération la position du maire. Nous<br />

ne pouvons v<strong>en</strong>dre sans son accord,<br />

et les élus souhait<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ir une<br />

offre locative sociale qui permette<br />

de loger la population qui <strong>en</strong> a besoin<br />

et qui aura davantage de difficultés<br />

à y accéder. Dans ces cas-là, il faut<br />

s’<strong>en</strong>gager, si on v<strong>en</strong>d, à reconstituer<br />

l’offre et à construire, parce qu’il y a<br />

de moins <strong>en</strong> moins de fluidité dans<br />

le parc social. Quand les taux<br />

de rotation n’atteign<strong>en</strong>t pas 10 % <strong>en</strong><br />

Ile-de-France, quand le parc social<br />

n’est plus remis sur le marché, il perd<br />

de sa vocation. Il serait préférable<br />

44 – L’Observatoire <strong>Cetelem</strong> 2010

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