A propos d'une localisation rare de l
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Figure 3 : Masse kystique au contact <strong>de</strong> la base<br />
<strong>de</strong> la langue, en <strong>de</strong>ssous du plancher buccal, adhérante<br />
aux structures adjacentes.<br />
Fi g u re 4 : L’ o u ve rt u re <strong>de</strong> la masse découvre la<br />
présence d’une vésicule hydatique.<br />
Une cervicotomie exploratrice a été réalisée, avec un<br />
ab o rd intéressant la région sous mentonnière et sous<br />
m a x i l l a i re dro i t e, découvrant un kyste hy d atique (KH)<br />
au contact <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> langue adhérant aux muscles<br />
adjacents (Fi g u res 3 et 4). L’ exérèse du kyste a été effe ctuée<br />
en monobloc emportant les tissus péri ky s t i q u e s .<br />
La « stérilisation » <strong>de</strong> la cavité résiduelle a été effectuée<br />
à l’eau oxygénée. L’examen histologique du kyste<br />
a confi rmé le diagnostic d’hy d at i d o s e. Aucune récidive<br />
n’a été observée avec un recul <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 4 ans.<br />
DISCUSSION<br />
L’ é chinococcose est une parasitose commune à<br />
l’Homme et certains mammifères, elle se re n c o n t re surtout<br />
dans les pays méditerranéens, l’Amérique du sud,<br />
l’Australie et l’Asie centrale [1- 2]. L’atteinte <strong>de</strong>s parties<br />
molles <strong>de</strong> la tête et du cou est <strong>rare</strong> (2% <strong>de</strong>s cas) [2],<br />
les sièges les plus fréquents <strong>de</strong>meurent la thyroï<strong>de</strong> et la<br />
paroti<strong>de</strong> [1].<br />
L’homme est infecté après contact direct avec <strong>de</strong>s ch i e n s<br />
infectés ou après ingestion d’aliments contaminés. A<br />
partir <strong>de</strong>s intestins, l’embryon hexacanthe passe dans<br />
la circulation porte [1-5] puis au foie ou aux poumons.<br />
L’embryon est ensuite véhiculé jusqu’aux muscles par<br />
la circulation sanguine.<br />
Le kyste hydatique cervical<br />
L'hydatidose est <strong>rare</strong>ment évoquée <strong>de</strong>vant une masse<br />
cervicale en l’absence d’autres <strong>localisation</strong>s associées,<br />
comme c’était le cas dans notre observation ce qui fait<br />
discuter un abcès fro i d, un kyste congénital ou une<br />
lésion tumorale bénigne. Le tableau peut être enri chi par<br />
<strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> compression laryngo-trachéale [6] voire<br />
une infection loco-régionale suite à la ponction ou la<br />
ru p t u re du ky s t e. Le re t rait <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> eau <strong>de</strong> ro ch e<br />
o riente fo rtement le diag n o s t i c, mais elle est contre -<br />
indiquée vu le risque <strong>de</strong> dissémination parasitaire et <strong>de</strong><br />
choc anaphylactique.<br />
Les aspects échographiques du KH cervical sont comp<br />
a rables à ceux <strong>de</strong>s autres <strong>localisation</strong>s viscérales, l’aspect<br />
mu l t iv é s i c u l a i re étant classique (4). Dans notre<br />
observation, la suspicion <strong>de</strong> KH sur l’aspect <strong>de</strong> membranes<br />
flottantes a été renforcée par la notion <strong>de</strong> retrait<br />
<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> eau <strong>de</strong> ro che à la ponction. La TDM peut<br />
être d’un grand apport diagnostic par la mise en évi<strong>de</strong>nce<br />
<strong>de</strong> calcifi c ations pariétales et par l’absence <strong>de</strong><br />
rehaussement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité après injection <strong>de</strong> produit<br />
<strong>de</strong> contraste dans les KH <strong>de</strong> structure hétérogène.<br />
L’hyperéosinophilie est souvent absente [6].<br />
Le séro d i agnostic permet un diagnostic biologique dans<br />
80 à 90% <strong>de</strong>s cas, mais, sa négativité n’élimine pas le<br />
d i ag n o s t i c. Il comporte au moins <strong>de</strong>ux techniques [7]:<br />
l’une quantitative (Immunofluorescence indirecte, HI,<br />
ELISA), l’autre qualitat ive (Immu n o é l e c t ro p h o r è s e ) ,<br />
L’élévation post-opératoire du taux sérique indique la<br />
récidive [3].<br />
Le traitement repose sur l’exérèse totale en monobloc,<br />
la périkystecomie ou la résection du dôme saillant en<br />
cas d’adhérences aux axes vasculo-nerveux ou à l’axe<br />
aéro-digestif avec stérilisation du champ opératoire au<br />
s é rum salé hy p e rtonique ou à l’eau oxygénée [1, 6]. Les<br />
d é rivés imidazolés sont indiqués dans les fo rmes inopérables<br />
[8], sans unanimité sur la durée du traitement.<br />
CONCLUSION<br />
La <strong>localisation</strong> cervicale <strong>de</strong> l'hydatidose est <strong>rare</strong> mais<br />
non exceptionnelle. Elle doit être évoquée <strong>de</strong>vant toute<br />
masse cervicale isolée dans un contexte <strong>de</strong> conservation<br />
<strong>de</strong> l’état général même en l’absence d’autre local<br />
i s ation associée. L’ é ch ographie facilite la démarch e<br />
d i agnostique et thérap e u t i q u e, en vue d’une ex é r è s e<br />
chirurgicale complète.<br />
Fr ORL - 2007 ; 92 : 316