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La prévention de la douleur induite par la réfection des ... - CNRD

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<strong>La</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> <strong>induite</strong> <strong>par</strong> <strong>la</strong> réfection <strong>de</strong>s pansements :<br />

rôle propre <strong>de</strong> l’infirmière<br />

Anne LIRON, infirmière conseil en pansements<br />

Groupe Hospitalier Paris - Saint-Joseph<br />

<strong>La</strong> réfection <strong>de</strong>s pansements est un moment souvent associé à <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> et même redouté <strong>par</strong> certains patients.<br />

Il est donc <strong>par</strong>ticulièrement important <strong>de</strong> savoir évaluer cette <strong>douleur</strong>, <strong>la</strong> traiter et plus encore <strong>la</strong> prévenir[1]<br />

Aucours <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>s pansements, <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> n’est pas simplement médicamenteuse ;<br />

l’infirmier (IDE), intervient pour beaucoup dans <strong>la</strong> survenue ou non <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong>.<br />

En effet, l’attitu<strong>de</strong>, <strong>la</strong> précision <strong>de</strong>s gestes, l’utilisation correcte d’un matériel adéquat, dans un environnement<br />

adapté, mais surtout l’éviction <strong>de</strong> tous les actes inutiles et douloureux, font <strong>par</strong>tie du rôle propre <strong>de</strong> l’infirmier<br />

et ne nécessitent aucune prescription médicale. Ils représentent un savoir-faire précieux. que j’essaie en tant<br />

qu’infirmière conseil en pansement <strong>de</strong> transmettre à mes collègues du Groupe Hospitalier Paris-Saint-Joseph<br />

Infirmière conseil en pansement [1]<br />

Le but recherché dans ce poste est d’améliorer <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s soins <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ies grâce à une formation continue <strong>de</strong><br />

l’ensemble du personnel concerné. Ainsi le temps <strong>de</strong> cicatrisation doit être abrégé et <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie du patient<br />

s’en trouver meilleure.<br />

Cette formation se fait sous forme d’accompagnement individuel du personnel au lit <strong>de</strong>s patients, mais aussi<br />

sous forme <strong>de</strong> cours (ex : les dispositifs médicaux), d’ateliers collectifs (pose <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> compression<br />

veineuse…). Je me dép<strong>la</strong>ce dans tous les services du groupe hospitalier, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins, cadres ou<br />

personnels infirmiers pour évaluer une p<strong>la</strong>ie, apporter un avis d’experte sur les soins à réaliser, expliquer<br />

comment déterger une p<strong>la</strong>ie, gui<strong>de</strong>r les gestes infirmiers, conseiller tel ou tel type <strong>de</strong> pansement en fonction <strong>de</strong><br />

l’état <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie.<br />

Ce<strong>la</strong> permet à <strong>la</strong> fois un enseignement théorique et pratique qui rassure les infirmiers et met en confiance les<br />

patients. En effet, ceux-ci estiment que l’on prend à cœur LEUR problème et <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s soins s’en trouve<br />

facilitée, car mieux comprise et acceptée <strong>par</strong> le patient<br />

A chaque étape du soin, grâce à <strong>de</strong>s conseils adaptés le soignant améliore ses gestes techniques et adopte un<br />

comportement professionnel qui agissent <strong>de</strong> façon directe sur <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> et <strong>la</strong> qualité du soin.<br />

Mon rôle consiste aussi en <strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong> protocoles <strong>de</strong> soins, <strong>la</strong> réalisation d’outils (fiche <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong><br />

pansements), <strong>la</strong> rédaction et publication interne <strong>de</strong> documents (tableau sur les dispositifs médicaux présents sur<br />

le marché et ceux disponibles sur le Groupe hospitalier, lexique <strong>de</strong>s termes en rapport avec les p<strong>la</strong>ies) ; <strong>la</strong><br />

<strong>par</strong>ticipation à <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> travail, notamment sur <strong>la</strong> prévention et le traitement <strong>de</strong>s escarres ; cours en IFSI<br />

sur les ulcères, les p<strong>la</strong>ies rencontrées en chirurgie vascu<strong>la</strong>ire…<br />

<strong>La</strong> multiplicité <strong>de</strong>s tâches, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une disponibilité et une volonté d’adaptation aux situations. C’est un<br />

élément indispensable à <strong>la</strong> réussite <strong>de</strong> cette mission


L’approche re<strong>la</strong>tionnelle commence <strong>par</strong> <strong>la</strong> mise en confiance du patient :<br />

Afin <strong>de</strong> favoriser <strong>la</strong> mise en confiance du patient, le soignant doit faire preuve d’un comportement calme et<br />

serein. Il est également indispensable qu’il ait connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie qui va être traitée. Ceci lui permettra <strong>de</strong><br />

faire preuve <strong>de</strong> savoir faire et évitera les hésitations qui ne feraient qu’aggraver l’angoisse du patient.<br />

Être professionnel, c’est allier un travail technique tout en <strong>par</strong><strong>la</strong>nt avec <strong>la</strong> personne soignée afin <strong>de</strong> <strong>la</strong> détendre :<br />

<strong>de</strong>s explications c<strong>la</strong>ires données avant et pendant le soin (ce que l’on fait et pourquoi), ainsi que les conseils<br />

adaptés, sont autant <strong>de</strong> clés qui sortiront le patient anxieux du carcan dans lequel il s’enferme.<br />

L’instal<strong>la</strong>tion du patient…et du soignant :<br />

Elle doit être <strong>la</strong> plus confortable possible pour le patient. Ce<strong>la</strong> est important pour que le patient soit plus à l’aise<br />

pendant le soin et qu’il ne soit pas dérangé <strong>par</strong> une position inconfortable, voire douloureuse…<br />

L’instal<strong>la</strong>tion du soignant doit être ergonomique pour <strong>de</strong>s raisons évi<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> santé (les problèmes <strong>de</strong> dos sont<br />

suffisamment nombreux..) mais aussi pour éviter <strong>de</strong> bâcler le soin en raison d’une fatigue due à une mauvaise<br />

position.[10]<br />

Il faut réduire les manipu<strong>la</strong>tions au strict minimum et éviter tout contact inutile avec les zones douloureuses.<br />

Le retrait du pansement :<br />

C’est un moment très important car potentiellement douloureux.[2]<br />

Les bandages sont découpés plutôt que débobinés pour éviter les manipu<strong>la</strong>tions inutiles.<br />

Le pansement primaire (en contact avec <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie) sera retiré délicatement et non arraché ; pour ce<strong>la</strong>, s’il adhère,<br />

on peut s’ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong> sérum physiologique ou d’eau stérile. Dans ce cas, il sera peut-être nécessaire <strong>de</strong> revoir le<br />

choix du pansement au cours <strong>de</strong> sa réfection.(pansement n’adhérant pas à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie)<br />

Lorsque l’on découvre <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie, il faut éviter les réactions <strong>de</strong> stupeur, d’écœurement, les gestes dép<strong>la</strong>cés<br />

montrant l’incommodation causée <strong>par</strong> l’o<strong>de</strong>ur ou l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie… Ce<strong>la</strong> n’ai<strong>de</strong> pas le patient à<br />

accor<strong>de</strong>r sa confiance au soignant ; c’est aussi et surtout une question <strong>de</strong> respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne soignée. Là<br />

encore, le choix du pansement peut être modifié.(ex : un pansement au charbon absorbe les o<strong>de</strong>urs)[5]<br />

Le dépistage <strong>de</strong>s facteurs locaux pouvant aggraver <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> :[3]<br />

Un pansement mal toléré peut être source <strong>de</strong> <strong>douleur</strong>s extrêmes. L’IDE doit donc être capable <strong>de</strong> réagir <strong>de</strong>vant<br />

chaque signe d’alerte.<br />

Elle portera attention à <strong>la</strong> peau péri-lésionnelle, en vérifiant qu’il n’y ait pas <strong>de</strong> signes <strong>de</strong> mauvaise tolérance à<br />

un topique, <strong>de</strong> macération, d’eczéma…[4]<br />

Elle surveillera les signes :<br />

- d’infection, source <strong>de</strong> <strong>douleur</strong> mais aussi d’aggravation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie.<br />

- d’ischémie, également source <strong>de</strong> <strong>douleur</strong> mais qui peut aussi mettre en cause le pronostic <strong>de</strong> conservation<br />

d’un membre…<br />

- d’œdème non résorbé (absence <strong>de</strong> compression veineuse, ou insuffisante ou mal mise ou non adaptée…)<br />

source <strong>de</strong> <strong>douleur</strong>s importantes et d’échec du traitement, en <strong>par</strong>ticulier chez le patient insuffisant veineux.[8]


<strong>La</strong> « prévention locale » <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> :[7]<br />

<strong>La</strong> prévention locale <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> s’inscrit évi<strong>de</strong>mment dans le cadre d’une prise en charge globale <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>douleur</strong> notamment le traitement sur 24h. L’analgésie locale (réalisée sur prescription médicale) est un point<br />

très fréquent <strong>de</strong> controverses.<br />

On a malheureusement entendu trop souvent qu’il ne fal<strong>la</strong>it pas d’analgésie locale sous peine <strong>de</strong> retar<strong>de</strong>r <strong>la</strong><br />

cicatrisation. Aucune étu<strong>de</strong> ne le démontre.<br />

Par contre, lorsque <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> n’est pas sou<strong>la</strong>gée, certaines p<strong>la</strong>ies ne sont pas correctement détergées, <strong>par</strong>ce que<br />

trop douloureuses ; il en résulte une accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> fibrine, engendrant un risque accru d’infection, <strong>de</strong><br />

dégradation <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie et <strong>de</strong> <strong>douleur</strong>s supplémentaires.<br />

Il ne faut donc pas hésiter à réaliser une analgésie locale <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie.<br />

Il existe sur le marché un seul produit ayant l’AMM pour l’analgésie <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ies, c’est <strong>la</strong> crème Em<strong>la</strong>® ; mais<br />

son dé<strong>la</strong>i d’action est <strong>de</strong> 30 minutes. Le manque <strong>de</strong> temps <strong>de</strong>s infirmiers (tant en milieu hospitalier qu’en<br />

libéral) limite son utilisation. Et <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t du temps <strong>la</strong> xylocaïne® est utilisée sur prescription hors AMM pour<br />

l’analgésie locale en raison <strong>de</strong> dé<strong>la</strong>i d’action plus court (xylocaïne5%: 5 à 10 mn ; gel à 2%: 10 à 20 mn)<br />

Le dé<strong>la</strong>i d’attente pour que le produit soit efficace sera mis à profit pour nettoyer le membre du patient autour<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie. Cette action nécessaire et faisant <strong>par</strong>tie intégrante du soin est hé<strong>la</strong>s trop souvent négligée.<br />

L’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> :<br />

Elle doit être à <strong>la</strong> fois qualitative et quantitative et ne pas se limiter à un chiffre dans le dossier du patient ;<br />

pendant le soin, l’infirmier doit adapter ses gestes aux réactions du patient, car <strong>la</strong> sensation douloureuse peut<br />

varier d’un extrême à l’autre en quelques secon<strong>de</strong>s, selon que l’on touche un endroit plus ou moins sensible.<br />

Lorsque <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> augmente, il est nécessaire que le soignant ajuste ses actions à l’intensité <strong>de</strong> <strong>douleur</strong><br />

ressentie <strong>par</strong> le patient, mette en œuvre <strong>de</strong>s actions adaptées. Si le soin s’avère trop douloureux, un<br />

réajustement du traitement journalier ou <strong>la</strong> réfection du pansement sous MEOPA(mé<strong>la</strong>nge équimo<strong>la</strong>ire<br />

d’oxygène et protoxy<strong>de</strong> d’azote) doivent être discutés avec les mé<strong>de</strong>cins,[9]<br />

Le temps du soin :<br />

Idéalement, l’IDE doit pouvoir se consacrer uniquement à <strong>la</strong> réfection du pansement sans être dérangé. Ceci<br />

permet d‘éviter l’exposition prolongée et inutile <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie.<br />

Pendant tout le temps du soin, l’infirmier évite <strong>de</strong> réveiller <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> <strong>par</strong> <strong>la</strong> multiplication du passage <strong>de</strong><br />

compresses sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie.<br />

Le temps doit être réduit au minimum, grâce à <strong>de</strong>s gestes précis. Des gestes approximatifs sont peu efficaces<br />

voire dangereux.<br />

Tout au long du soin, le soignant explique chacune <strong>de</strong> ses actions. S’il est obligé d’attendre le passage du<br />

mé<strong>de</strong>cin, l’infirmier dépose une compresse imbibée <strong>de</strong> sérum physiologique sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie pour éviter <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>isser<br />

sécher à l’air libre, car ce<strong>la</strong> peut être douloureux.


L’utilisation d’un matériel approprié :[7]<br />

L’utilisation d’un matériel adapté est importante et contribue à éviter <strong>de</strong>s gestes douloureux.<br />

<strong>La</strong> compresse seule ne peut être considérée comme un outil suffisant pour le retrait <strong>de</strong> <strong>la</strong> fibrine ; elle est à <strong>la</strong><br />

fois inefficace et douloureuse sur une fibrine adhérente.<br />

Une pince sans griffe, une curette ou une <strong>la</strong>me <strong>de</strong> bistouri n°15 sont nécessaires :<br />

<strong>La</strong> pince sans griffe peut <strong>par</strong>fois suffire, si <strong>la</strong> fibrine n’est pas adhérente.<br />

<strong>La</strong> curette et <strong>la</strong> <strong>la</strong>me <strong>de</strong> bistouri seront plus efficaces en cas <strong>de</strong> fibrine très adhérente.<br />

<strong>La</strong> curette est plus douloureuse que <strong>la</strong> <strong>la</strong>me <strong>de</strong> bistouri n°15 ; en effet <strong>la</strong> précision est nettement<br />

meilleure avec <strong>la</strong> <strong>la</strong>me 15 ; celle-ci permet <strong>de</strong> retirer <strong>la</strong> fibrine à <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s tissus vivants sans endommager<br />

les bourgeons, alors que <strong>la</strong> curette est plus agressive pour les tissus sains.<br />

<strong>La</strong> <strong>la</strong>me 11 est à proscrire dans les ulcères et les « pieds diabétiques » car trop pointue et donc dangereuse.<br />

Les <strong>la</strong>mes 10, 23, 26 sont plus <strong>la</strong>rges et nettement moins précises que <strong>la</strong> 15, avec un risque accru <strong>de</strong> couper ce<br />

qui ne doit pas l’être.<br />

<strong>La</strong> détersion :[7]<br />

Une p<strong>la</strong>ie bien détergée évolue favorablement et <strong>de</strong>vient rapi<strong>de</strong>ment moins douloureuse<br />

Une p<strong>la</strong>ie mal détergée se couvre <strong>de</strong> fibrine et risque <strong>de</strong> s’infecter ; ce qui est source <strong>de</strong> <strong>douleur</strong><br />

<strong>La</strong> détersion doit donc être efficace et commencer <strong>par</strong> les zones les plus propres pour se terminer <strong>par</strong> les zones<br />

les plus sales, en évitant <strong>la</strong> répétition <strong>de</strong>s gestes qui sont <strong>de</strong>s stimuli inutiles <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> : frottements avec les<br />

compresses, passages <strong>de</strong> curette, du bistouri. ; un geste efficace unique est moins douloureux que 10 gestes<br />

inefficaces et successifs. Lorsqu’un endroit provoque une <strong>douleur</strong> plus forte, il faut savoir faire une pose,<br />

renouveler l’anesthésie locale , attendre le dé<strong>la</strong>i d’efficacité, nettoyer les zones moins douloureuses pour y<br />

revenir ensuite.<br />

L’utilisation d’antiseptique :<br />

Les antiseptiques n’ont pas fait <strong>la</strong> preuve <strong>de</strong> leur utilité dans le traitement <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ies chroniques et ne sont pas<br />

recommandés <strong>par</strong> les experts.<br />

Le sérum physiologique ou l’eau stérile suffisent pour le nettoyage <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ies chroniques que sont les ulcères,<br />

les escarres, les maux perforants p<strong>la</strong>ntaires…<br />

Le choix du pansement primaire (en contact avec <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie) :[5, 6]<br />

Il se fait en accord avec le mé<strong>de</strong>cin et en fonction <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie.<br />

Les pansements contenant <strong>de</strong>s antibiotiques ne sont pas indiqués pour les p<strong>la</strong>ies chroniques telles que ulcères,<br />

escarres, p<strong>la</strong>ies du pied diabétique ; ils doivent être réservés aux brûlures.<br />

Le pansement doit être confortable, le plus neutre possible pour éviter les risques d’intolérance.<br />

Il doit répondre aux conditions <strong>de</strong> cicatrisation en milieu humi<strong>de</strong> recommandées tout en évitant <strong>la</strong> macération ;<br />

il doit donc absorber suffisamment les exsudats mais sans sécher au contact <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie, ce qui rend son retrait<br />

douloureux.


Le pansement secondaire (couvre et maintient en p<strong>la</strong>ce le pansement primaire) :[5, 6]<br />

Il est important qu’il ne soit pas source <strong>de</strong> <strong>douleur</strong>s, voire <strong>de</strong> nouvelles p<strong>la</strong>ies (eh oui, ce<strong>la</strong> se voit plus souvent<br />

qu’on ne le croit !) :<br />

- Les compresses doivent être correctement disposées afin qu’elles ne fassent pas <strong>de</strong> plis qui rentrent<br />

dans <strong>la</strong> peau.<br />

- Il faut éviter <strong>de</strong> poser un tas épais <strong>de</strong> compresses :<strong>la</strong> différence <strong>de</strong> volume entre les compresses et <strong>la</strong><br />

peau, sous le bandage qui va les recouvrir, provoque un pincement <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau au pourtour du tas <strong>de</strong> compresses,<br />

cause <strong>de</strong> <strong>douleur</strong>s et <strong>par</strong>fois à l’origine d’une phlyctène qui se transformera en une nouvelle p<strong>la</strong>ie.<br />

- Il ne faut jamais appliquer d’adhésif sur <strong>la</strong> peau <strong>de</strong> <strong>la</strong> jambe et du pied d’un patient artéritique ou<br />

insuffisant veineux, sous peine d’arracher <strong>la</strong> peau en décol<strong>la</strong>nt l’adhésif. Le maintien du pansement <strong>par</strong><br />

bandage est systématique pour les ulcères <strong>de</strong> jambes quelle que soit leur origine.<br />

Mais un bandage mal posé et trop serré est source <strong>de</strong> <strong>douleur</strong>. Il ne doit pas faire garrot ; pour ce<strong>la</strong> il<br />

doit être étalé au <strong>de</strong>ssus et au <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie sans être serré. Une ban<strong>de</strong> trop étirée a tendance à plisser et<br />

rentrer dans <strong>la</strong> peau créant un risque d’érosion et/ou un œdème sur le membre autour du bandage.<br />

Il faut savoir que 10 tours <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> superposés font garrot, alors que, s’ils sont étalés sur le membre, <strong>la</strong> pression<br />

réalisée sera nettement moins importante.<br />

En cas d’ulcère veineux :[8]<br />

<strong>La</strong> mise en p<strong>la</strong>ce correcte d’une compression veineuse adaptée est indispensable.<br />

Si <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce n’est pas correcte, <strong>la</strong> compression sera mal supportée car douloureuse ; <strong>de</strong> plus elle sera<br />

inefficace, voire dangereuse et donc source d’échec du traitement.<br />

En cas d’ulcère artériel :<br />

Il est encore plus important <strong>de</strong> ne pas serrer le bandage <strong>de</strong> maintien du pansement car ce<strong>la</strong> peut entraîner une<br />

aggravation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> mais aussi une aggravation <strong>de</strong> l’ischémie et mettre en jeu <strong>la</strong> survie du membre.<br />

En conclusion :<br />

Le respect <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ces gestes peut rendre un pansement potentiellement douloureux beaucoup plus<br />

« supportable », alors que leur non respect peut induire ou majorer <strong>de</strong>s <strong>douleur</strong>s jusqu’à les rendre<br />

insoutenables.<br />

Ce ne sont pas <strong>de</strong>s détails, car ils contribuent <strong>de</strong> façon essentielle à une prise en charge globale <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong>.<br />

Si, malgré ce savoir faire, <strong>la</strong> réfection du pansement reste trop douloureuse, il est nécessaire <strong>de</strong> revoir le<br />

traitement antalgique local et/ou d’utiliser le MEOPA ou <strong>de</strong>s antalgiques <strong>par</strong> voie générale, voire envisager <strong>la</strong><br />

réfection du pansement sous anesthésie générale au bloc opératoire<br />

L’infirmière conseil en pansement, <strong>de</strong> <strong>par</strong> son expertise, permet <strong>de</strong> faciliter les échanges entre les différents<br />

acteurs <strong>de</strong> soins, propose <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> protocoles, suggère <strong>la</strong> nécessité d’avis médical spécialisé,<br />

contribue à <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong>s soins aux p<strong>la</strong>ies lors du transfert d’un patient d’un service à l’autre…Par ces


différentes actions, elle intervient dans <strong>la</strong> prévention et <strong>de</strong>s <strong>douleur</strong>s <strong>de</strong> fond et <strong>de</strong>s <strong>douleur</strong>s liées à <strong>la</strong> réfection<br />

<strong>de</strong>s pansements.<br />

Bibliographie :<br />

1 : A.LIRON » conseils pratiques d’une infirmière en pansements » Revue <strong>de</strong> l’infirmière mai 2007 n°130<br />

2 :S.MEAUME, O.GUIBON « <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> au quotiduien chez les patients souffrant <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ies chroniques »<br />

Journal <strong>de</strong>s P<strong>la</strong>ies et Cicatrisations décembre2006, n°56 tome XI<br />

3 : L.THEOT, S.MEAUME « les signes cliniques d’infection locale <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie » Journal <strong>de</strong>s P<strong>la</strong>ies et<br />

Cicatrisations juin 2005, n°49, tomeX<br />

4 :C.LE COZ « acci<strong>de</strong>nts allergiques chez les porteurs d’ulcères <strong>de</strong> jambe » Journal <strong>de</strong>s P<strong>la</strong>ies et Cicatrisations<br />

décembre 1998 n°15<br />

5 : « Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s soins <strong>de</strong>s stomies et <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ies » Journal <strong>de</strong>s P<strong>la</strong>ies et Cicatrisations, septembre 2005 n°50, tome<br />

X<br />

6 : I.FROMANTIN : « p<strong>la</strong>ies cancéreuses, prise en charge infirmière » Journal <strong>de</strong>s P<strong>la</strong>ies et Cicatrisations,<br />

décembre 2000, n°25<br />

7 : I.FROMANTIN, H. CHARITANSKY « <strong>la</strong> détersion en pratique » SOINSmars 2007, n°713<br />

8 : C.DEBURE « <strong>la</strong> compression <strong>de</strong>s membres inférieurs dans l’insuffisance veineuse : <strong>de</strong>s erreurs à éviter »<br />

Journal <strong>de</strong>s P<strong>la</strong>ies et Cicatrisations, décembre 2005, n°51, tome X<br />

[9] E.GUILLEMIN « réfection <strong>de</strong>s pansements vascu<strong>la</strong>ires et gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> » Revue <strong>de</strong> l’infirmière mai<br />

2007 n°130<br />

[10] A.PIAT « soins aux patients et prévention du mal <strong>de</strong> dos » revue <strong>de</strong> l’infirmière août-septembre 2006<br />

n°123

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