La Gaumette : construire les villes à la ... - Nature et progrès

j'ai fait des études artistiques dont le but était clairement de reprendre ces stages. La vie a fait
que je me suis retrouvée à Uccle où j'ai développé des cours similaires pendant l'année. Et il y
a trente-et-un ans que cela dure !"
Le souci permanent de s'ouvrir à tous !
Au départ, le champ d'activités de l'association couvrait surtout l'artisanat.
"Il s'est ensuite étendu, dit Brigitte, à des gens très riches humainement et qui ont, entre les
mains, des techniques qui nous parlent. Cette année, cela va de la pose de l'ardoise à des
stages de chant ; cela va de la simple initiation, de la simple découverte jusqu'à des stages qui
offrent une véritable ouverture professionnelle comme la forge, la reliure, l'illustration ou la
calligraphie... Nous avons aussi les traditionnels stages de guitare ou de chanson française qui
marie le travail de la voix proprement dit au fait d'aller chanter dans des endroits - la lavoir, le
café… - qui sont intégrés à la région… En ce qui concerne les formateurs, nous recherchons
évidemment de très bons techniciens, mais nous tenons surtout à ce qu'ils aient un contact
humain de qualité afin de chaque personne qui vient à La Gaumette soit reconnue à part
entière. C'est vraiment une chose sur laquelle j'insiste beaucoup. Nous tenons aussi à
mélanger un maximum de styles de gens : origines, handicap ou exclusion sociale éventuels,
etc. Et il faut évidemment que les professeurs soient sensibles à la richesse de toutes ces
différences, notre rôle à Jean Luc et moi étant d'accompagner les gens qui éprouveraient, le
cas échéant, des difficultés…"
Brigitte et Jean-Luc ont évidemment continué l'animation des stages de Martué qui ont lieu,
chaque année, en juillet et en août.
"C'était vraiment très important pour mes parents, glisse Brigitte. Nous proposons donc une
grosse vingtaine de stages en été, en Gaume, et également une grosse vingtaine de cours
pendant l'année, à Uccle, qui sont étalés à des rythmes différents : journée, soir, week-ends,
etc. Pareille organisation doit permettre de varier le public. Nous voulions évidemment ouvrir
les activités à des gens qui ont un travail, des enfants, ou des horaires décalés…"
L'été, la Gaume…
"A Martué, l'été, nous accueillons les gens dans l'ancienne école, ainsi que dans un hangar
proche, explique Jean-Luc. Plus loin, dans la prairie, nous installons des chapiteaux en
fonction des différentes activités. La vannerie, par exemple, peut avoir lieu en plein air, le
long de l'eau dans laquelle on fait tremper le jonc, ou alors sous le chapiteau si le temps est
moins clément..."
"Nous accueillons, en général, quatre stages par semaine, poursuit Brigitte, soit quatre
groupes d'une dizaine de personnes en permanence. C'est un nombre intéressant qui crée une
belle dynamique ; nous proposons un logement démocratique dans l'ancienne école ou alors
chez des habitants, ce qui est vraiment très gai car il y a ainsi une réelle intégration dans la vie
du village. Martué compte une trentaine d'habitants ! Il est donc important qu'ils puissent voir
ce que nous faisons et qu'il y ait un échange… Nous accueillons aussi un tiers de gens de la
région qui retournent évidemment chez eux. Si l'on vient de Bruxelles, par exemple, on peut
être hébergé mais on n'y est aucunement tenu : chacun dispose de la latitude nécessaire pour
organiser les choses comme il le sent. Les stagiaires participent toutefois à l'organisation des
repas ; cela apporte un supplément de convivialité car c'est l'occasion de rencontrer les gens
des autres ateliers. Nous avons, par exemple, des ateliers à connotation très masculine -
comme la forge ou la pose de l'ardoise - qu'il est intéressant de mélanger avec d'autres…
L'année passée, un stage qui a eu beaucoup de succès concernait les meubles ou les objets en
carton : il s'agissait de recyclage au départ de simples cartons d'emballage…"