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La Gaumette : construire les villes à la ... - Nature et progrès

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<strong>La</strong> <strong>Gaum<strong>et</strong>te</strong> : <strong>construire</strong> <strong>les</strong> vil<strong>les</strong> à <strong>la</strong> campagne<br />

Vous rêvez de stages créatifs - du patchwork aux danses traditionnel<strong>les</strong>, en passant par <strong>la</strong><br />

calligraphie ou <strong>la</strong> broderie - ou plus pratiques - tricot, garnissage, pâtisserie… - pour adultes<br />

ou grands ados motivés, quels que soient vos âges, sexes, origines, contraintes horaires, <strong>et</strong>c. <br />

Tout ce<strong>la</strong>, <strong>La</strong> <strong>Gaum<strong>et</strong>te</strong> vous le propose à prix modique ! A <strong>la</strong> ville ou à <strong>la</strong> campagne, encore<br />

bien… Et ce<strong>la</strong> dure depuis des décennies, à l'initiative de Brigitte <strong>La</strong>urent <strong>et</strong> de Jean-Luc<br />

Nossin. Sans aides publiques ou presque… Quand même, ce<strong>la</strong> vous en bouche un coin, non <br />

Par Dominique Parizel, avec l'aide de Nathalie Rose <strong>et</strong> Vincenza Berardi<br />

Pour y aller, c'est pas bien compliqué : vous embarquez dans le tram 51, gare du Midi, <strong>et</strong> vous<br />

vous <strong>la</strong>issez glisser sans souci jusqu'au terminus. A Van Haelen, quand on vous prie de bien<br />

vouloir descendre, vous prenez <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite rue à gauche, aux confins de Linkebeek. <strong>La</strong> <strong>Gaum<strong>et</strong>te</strong><br />

est juste là, cent mètres plus loin, à peine. A droite, <strong>la</strong> maison <strong>et</strong> le jardin de Brigitte <strong>et</strong> Jean-<br />

Luc ; à gauche, <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite maison, acquise par l'association, où sont dispensées <strong>les</strong> nombreuses<br />

formations…<br />

Et en point de mire, <strong>la</strong> Gaume lointaine <strong>et</strong> chaleureuse, tellement méritée une fois passée <strong>la</strong><br />

rude Ardenne, c<strong>et</strong>te terre d'accueil si facile à vivre où l'on s'en va pour faire <strong>la</strong> fête... Une<br />

région, vous l'aurez compris, tout-à-fait propice à l'organisation de stages d'été qui p<strong>la</strong>isent<br />

tant au public citadin. Mais, à ce stade, quelques explications s'imposent…<br />

Bruxel<strong>les</strong> - Martué, aller <strong>et</strong> r<strong>et</strong>our<br />

" Pour nous, <strong>La</strong> <strong>Gaum<strong>et</strong>te</strong> est devenue carrément un proj<strong>et</strong> de vie ! Impossible, affirme<br />

Brigitte <strong>La</strong>urent, de dissocier notre vie de celle de l'association. C'est devenu un métier qui est<br />

complètement partie prenante de ce nous sommes. L'association a été créée par mes parents, il<br />

y a quarante-<strong>et</strong>-un ans de ce<strong>la</strong>, dans le p<strong>et</strong>it vil<strong>la</strong>ge de Martué, près de Florenville. En Gaume<br />

! Mes parents étaient originaires de là-bas mais ils habitaient Bruxel<strong>les</strong> pour leur travail. Mon<br />

père travail<strong>la</strong>it à l'ULB… Dès qu'il y avait un congé, nous r<strong>et</strong>ournions à Martué, même si<br />

nous n'avions que vingt-quatre heures à y passer. Pour mes parents, il était absolument<br />

impossible de rester en ville. Paradoxe : il y avait très peu de choses à faire au vil<strong>la</strong>ge mais,<br />

pour mes parents, il était insupportable de voir des jeunes s'ennuyer. Comme il y avait encore<br />

beaucoup d'artisans, à l'époque - <strong>les</strong> maroquineries de <strong>la</strong> rue des Bouchers, par exemple -,<br />

l'idée d'organiser des stages à Martué a rapidement germé. Martué est même devenu une école<br />

assez connue pour le tissage : pendant une quinzaine d'années, nous y avons proposé des<br />

formations pour <strong>les</strong> professionnels, avec le concours de tisserands français. Nous travaillions<br />

déjà également au niveau de <strong>la</strong> musique <strong>et</strong> des danses folkloriques. Il y avait déjà beaucoup de<br />

passage <strong>et</strong>, de fil en aiguille, ceux qui venaient chez nous ont souhaité l'organisation d'autres<br />

ateliers."<br />

Aujourd'hui, <strong>La</strong> <strong>Gaum<strong>et</strong>te</strong> est une association qui veut promouvoir le partage <strong>et</strong> <strong>la</strong> rencontre<br />

au travers d'activités qui concernent principalement le domaine manuel <strong>et</strong> artistique.<br />

"L'association a d'abord existé à Martué exclusivement, explique Brigitte. Nous organisions<br />

nos stages d'été, puis des week-ends avec des p<strong>et</strong>ites animations dans le vil<strong>la</strong>ge, <strong>et</strong>c. Ensuite,


j'ai fait des études artistiques dont le but était c<strong>la</strong>irement de reprendre ces stages. <strong>La</strong> vie a fait<br />

que je me suis r<strong>et</strong>rouvée à Uccle où j'ai développé des cours simi<strong>la</strong>ires pendant l'année. Et il y<br />

a trente-<strong>et</strong>-un ans que ce<strong>la</strong> dure !"<br />

Le souci permanent de s'ouvrir à tous !<br />

Au départ, le champ d'activités de l'association couvrait surtout l'artisanat.<br />

"Il s'est ensuite étendu, dit Brigitte, à des gens très riches humainement <strong>et</strong> qui ont, entre <strong>les</strong><br />

mains, des techniques qui nous parlent. C<strong>et</strong>te année, ce<strong>la</strong> va de <strong>la</strong> pose de l'ardoise à des<br />

stages de chant ; ce<strong>la</strong> va de <strong>la</strong> simple initiation, de <strong>la</strong> simple découverte jusqu'à des stages qui<br />

offrent une véritable ouverture professionnelle comme <strong>la</strong> forge, <strong>la</strong> reliure, l'illustration ou <strong>la</strong><br />

calligraphie... Nous avons aussi <strong>les</strong> traditionnels stages de guitare ou de chanson française qui<br />

marie le travail de <strong>la</strong> voix proprement dit au fait d'aller chanter dans des endroits - <strong>la</strong> <strong>la</strong>voir, le<br />

café… - qui sont intégrés à <strong>la</strong> région… En ce qui concerne <strong>les</strong> formateurs, nous recherchons<br />

évidemment de très bons techniciens, mais nous tenons surtout à ce qu'ils aient un contact<br />

humain de qualité afin de chaque personne qui vient à <strong>La</strong> <strong>Gaum<strong>et</strong>te</strong> soit reconnue à part<br />

entière. C'est vraiment une chose sur <strong>la</strong>quelle j'insiste beaucoup. Nous tenons aussi à<br />

mé<strong>la</strong>nger un maximum de sty<strong>les</strong> de gens : origines, handicap ou exclusion sociale éventuels,<br />

<strong>et</strong>c. Et il faut évidemment que <strong>les</strong> professeurs soient sensib<strong>les</strong> à <strong>la</strong> richesse de toutes ces<br />

différences, notre rôle à Jean Luc <strong>et</strong> moi étant d'accompagner <strong>les</strong> gens qui éprouveraient, le<br />

cas échéant, des difficultés…"<br />

Brigitte <strong>et</strong> Jean-Luc ont évidemment continué l'animation des stages de Martué qui ont lieu,<br />

chaque année, en juill<strong>et</strong> <strong>et</strong> en août.<br />

"C'était vraiment très important pour mes parents, glisse Brigitte. Nous proposons donc une<br />

grosse vingtaine de stages en été, en Gaume, <strong>et</strong> également une grosse vingtaine de cours<br />

pendant l'année, à Uccle, qui sont étalés à des rythmes différents : journée, soir, week-ends,<br />

<strong>et</strong>c. Pareille organisation doit perm<strong>et</strong>tre de varier le public. Nous voulions évidemment ouvrir<br />

<strong>les</strong> activités à des gens qui ont un travail, des enfants, ou des horaires décalés…"<br />

L'été, <strong>la</strong> Gaume…<br />

"A Martué, l'été, nous accueillons <strong>les</strong> gens dans l'ancienne école, ainsi que dans un hangar<br />

proche, explique Jean-Luc. Plus loin, dans <strong>la</strong> prairie, nous installons des chapiteaux en<br />

fonction des différentes activités. <strong>La</strong> vannerie, par exemple, peut avoir lieu en plein air, le<br />

long de l'eau dans <strong>la</strong>quelle on fait tremper le jonc, ou alors sous le chapiteau si le temps est<br />

moins clément..."<br />

"Nous accueillons, en général, quatre stages par semaine, poursuit Brigitte, soit quatre<br />

groupes d'une dizaine de personnes en permanence. C'est un nombre intéressant qui crée une<br />

belle dynamique ; nous proposons un logement démocratique dans l'ancienne école ou alors<br />

chez des habitants, ce qui est vraiment très gai car il y a ainsi une réelle intégration dans <strong>la</strong> vie<br />

du vil<strong>la</strong>ge. Martué compte une trentaine d'habitants ! Il est donc important qu'ils puissent voir<br />

ce que nous faisons <strong>et</strong> qu'il y ait un échange… Nous accueillons aussi un tiers de gens de <strong>la</strong><br />

région qui r<strong>et</strong>ournent évidemment chez eux. Si l'on vient de Bruxel<strong>les</strong>, par exemple, on peut<br />

être hébergé mais on n'y est aucunement tenu : chacun dispose de <strong>la</strong> <strong>la</strong>titude nécessaire pour<br />

organiser <strong>les</strong> choses comme il le sent. Les stagiaires participent toutefois à l'organisation des<br />

repas ; ce<strong>la</strong> apporte un supplément de convivialité car c'est l'occasion de rencontrer <strong>les</strong> gens<br />

des autres ateliers. Nous avons, par exemple, des ateliers à connotation très masculine -<br />

comme <strong>la</strong> forge ou <strong>la</strong> pose de l'ardoise - qu'il est intéressant de mé<strong>la</strong>nger avec d'autres…<br />

L'année passée, un stage qui a eu beaucoup de succès concernait <strong>les</strong> meub<strong>les</strong> ou <strong>les</strong> obj<strong>et</strong>s en<br />

carton : il s'agissait de recyc<strong>la</strong>ge au départ de simp<strong>les</strong> cartons d'embal<strong>la</strong>ge…"


Porte ouvertes à Uccle, le 11 septembre 2011<br />

"Tout ce que nous organisons, à <strong>La</strong> <strong>Gaum<strong>et</strong>te</strong>, sont des choses auxquel<strong>les</strong> nous croyons<br />

profondément - nous <strong>les</strong> sentons ! - <strong>et</strong>, fatalement, el<strong>les</strong> se r<strong>et</strong>rouvent partout dans notre vie,<br />

affirme Brigitte. Si, par exemple, nous proposons des ateliers de cuisine des p<strong>la</strong>ntes sauvages,<br />

ce<strong>la</strong> signifie nécessairement que notre jardin est très orienté vers une forme d'autosuffisance<br />

alimentaire. <strong>La</strong> vannerie, une autre activité que nous aimons beaucoup proposer, est<br />

inévitablement évoquée, au jardin, par <strong>les</strong> matériaux végétaux que nous travaillons : le<br />

nois<strong>et</strong>ier, l'osier… Ouvrir notre jardin au public, c'est donc aussi y montrer toutes <strong>les</strong><br />

conséquences qu'il a sur nos vies, ou que nos vies ont sur lui. Le jardin, c'est aussi déshydrater<br />

<strong>les</strong> fruits <strong>et</strong> <strong>les</strong> légumes, c'est fabriquer <strong>la</strong> choucroute, c'est faire le lien avec notre façon de<br />

vivre dans son ensemble…"<br />

"Nous n'avons jamais eu l'occasion de participer à c<strong>et</strong>te forme de jardins ouverts, poursuit<br />

Jean-Luc, <strong>et</strong> nous croyons que ce<strong>la</strong> peut déboucher sur des échanges riches dont nous aussi<br />

pourrons r<strong>et</strong>irer des choses importantes. Nous comptons, nous aussi, apprendre de nos<br />

visiteurs. Il est très enrichissant <strong>et</strong> très enthousiasmant de rencontrer des énergies, tant chez<br />

des particuliers que dans des associations, qui font vivre des quartiers entiers. "<br />

"Un mode de vie plus sain, une cuisine plus saine, ce sont des choses qui parlent d'el<strong>les</strong>mêmes,<br />

dit Brigitte. Il n'est même pas nécessaire d'en convaincre <strong>les</strong> personnes que ce<strong>la</strong><br />

intéresse, qu'el<strong>les</strong> soient de <strong>la</strong> ville ou de <strong>la</strong> campagne. Les gens qui viennent ici voient<br />

d'emblée dans quel équilibre <strong>et</strong> dans quel bien-être nous vivons. Ce qui est important, c'est de<br />

comprendre que <strong>la</strong> vie est un tout où une série de choses sont primordia<strong>les</strong> : bien se nourrir,<br />

s'affranchir de <strong>la</strong> télévision <strong>et</strong> de ses informations négatives, conserver un contact fort avec <strong>la</strong><br />

nature même si on habite en pleine ville… <strong>La</strong> conscience que nous avons du monde qui nous<br />

entoure change alors rapidement, <strong>et</strong> nos envies aussi. C'est un engrenage salutaire dans lequel<br />

le simple fait d'ouvrir un jardin peut également entraîner bon nombre de nos concitoyens. Des<br />

choses toutes simp<strong>les</strong> peuvent transformer notre conscience des choses ; cultiver quelques<br />

p<strong>la</strong>ntes peut nous faire passer l'envie d'aller au fast-food…"<br />

Ouvrir, toujours ouvrir…<br />

"Pour en revenir à <strong>La</strong> <strong>Gaum<strong>et</strong>te</strong>, insiste Brigitte, nous avons toujours tenu à ce que notre<br />

imp<strong>la</strong>ntation dans le quartier ait plus de sens que le simple fait de prodiguer quelques<br />

formations, aussi enrichissantes soient-el<strong>les</strong>. Nous avons, par exemple, mis sur pied, avec<br />

plusieurs habitants de <strong>la</strong> rue, un groupe d'échange de savoirs <strong>et</strong> de services : une dame<br />

échange, par exemple, des massages avec une autre qui cultive des légumes, une autre qui fait<br />

du pain l'échange contre des cours de yoga. Tout est envisageable dans ce cadre, <strong>et</strong> ce type de<br />

choses peut se développer n'importe où ; nous avons simplement mis au pont un p<strong>et</strong>it système<br />

informatique qui perm<strong>et</strong> une meilleure circu<strong>la</strong>tion des offres <strong>et</strong> des demandes. Pour rendre <strong>les</strong><br />

choses un peu plus concrètes, nous organisons, une fois par mois, une auberge espagnole qui<br />

rassemble tous <strong>les</strong> participants. Mais d'autres choses sont imaginab<strong>les</strong> : j'ai, par exemple,<br />

proposé qu'un exposé ait lieu à c<strong>et</strong>te occasion, de sorte que <strong>la</strong> rencontre reste ouverte <strong>et</strong> ne<br />

courre pas le risque de s'appauvrir. Pourquoi pas ne pas inviter <strong>Nature</strong> & Progrès, par<br />

exemple…<br />

Je pense que l'ouverture est une chose absolument primordiale <strong>et</strong> qu'il ne faut donc pas limiter<br />

<strong>la</strong> démarche juste à <strong>la</strong> rue. Pourquoi ne pas faire venir des gens de Linkebeek ou de Rhode-St-<br />

Genèse, <strong>et</strong> qui amèneraient leurs amis M<strong>et</strong>tre ensemble des gens différents est une<br />

constante, quasiment obsessionnelle, dans <strong>les</strong> activités que nous m<strong>et</strong>tons sur pied…"<br />

<strong>La</strong> <strong>Gaum<strong>et</strong>te</strong> asbl<br />

Brigitte <strong>La</strong>urent <strong>et</strong> Jean-Luc Nossin


31, rue de Linkebeek - 1180 Uccle<br />

02/332.10.58 - <strong>la</strong>gaum<strong>et</strong>te@skyn<strong>et</strong>.be<br />

www.<strong>la</strong>gaum<strong>et</strong>te.be<br />

Journée Portes ouvertes :<br />

le dimanche 11 septembre 2011, de 10 à 12 heures <strong>et</strong> de 14 à 17 heures

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