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Et si le simple particulier gagnait la bataille ... - Nature et progrès

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<strong>Et</strong> <strong>si</strong> <strong>le</strong> <strong>si</strong>mp<strong>le</strong> <strong>particulier</strong> <strong>gagnait</strong> <strong>la</strong> batail<strong>le</strong> contre <strong>le</strong>s pesticides ?Les pesticides sont-ils une fatalité ? Depuis longtemps (1), <strong>Nature</strong> & Progrès demande - sanssuccès - l'interdiction pure <strong>et</strong> <strong>si</strong>mp<strong>le</strong> de <strong>la</strong> vente de ces substances aux <strong>particulier</strong>s. Mais, aus<strong>si</strong>longtemps que nos responsab<strong>le</strong>s politiques feront <strong>la</strong> sourde oreil<strong>le</strong>, n'y a-t-il vraiment rien quenous ne puis<strong>si</strong>ons faire, à notre niveau de citoyens, pour endiguer <strong>le</strong>ur défer<strong>le</strong>ment fatal ?Deux militants écologistes liégeois nous montrent une démarche pos<strong>si</strong>b<strong>le</strong>…Par Dominique ParizelArtisans pas<strong>si</strong>onnés par <strong>le</strong> travail du bois <strong>et</strong> membres de <strong>Nature</strong> & Progrès depuis quelquesannées, C<strong>la</strong>ire Jongmans <strong>et</strong> Michel Giacomelli n'avaient pourtant aucune vocation de Croisésanti-pesticides…"Ces produits constituent évidemment un immense problème à nos yeux, dit C<strong>la</strong>ire, même <strong>si</strong>nous entreprenons seu<strong>le</strong>ment, depuis c<strong>et</strong>te année, <strong>la</strong> culture d'un véritab<strong>le</strong> jardin potager.Nous n'avions pas assez de p<strong>la</strong>ce pour en faire un dans notre précédente habitation…""Ega<strong>le</strong>ment membres de Amis de <strong>la</strong> Terre, nous avons as<strong>si</strong>sté à plu<strong>si</strong>eurs conférences sur <strong>la</strong>biodiver<strong>si</strong>té, poursuit Michel. Les documentaires sur <strong>la</strong> question des pesticides sont de plus enplus nombreux <strong>et</strong> Monsanto est l'obj<strong>et</strong> de critiques de plus en plus précises."La réouverture d'un maga<strong>si</strong>n de brico<strong>la</strong>ge, à Liège"Notre histoire est assez spécia<strong>le</strong>, confie C<strong>la</strong>ire. Nous étions familiers d'un maga<strong>si</strong>n debrico<strong>la</strong>ge du quartier Grétry, à Liège ; ce maga<strong>si</strong>n a déménagé de quelques centaines demètres <strong>et</strong> a rouvert ses portes, au mois de février dernier. Nous avons appris que <strong>le</strong> gérant dece maga<strong>si</strong>n avait été candidat sur <strong>le</strong>s listes é<strong>le</strong>ctora<strong>le</strong>s de notre vil<strong>le</strong> (2) <strong>et</strong> nous avons vouluvérifier <strong>si</strong> ses pratiques commercia<strong>le</strong>s correspondaient bien à son engagement politique chezEcolo. Simp<strong>le</strong> question de cohérence ! Nous ne savions rien de plus à son suj<strong>et</strong> ; nousvoulions <strong>si</strong>mp<strong>le</strong>ment profiter de l'inauguration de son nouveau maga<strong>si</strong>n pour agir. Nous avonsdonc recueilli une cinquantaine de <strong>si</strong>gnatures au bas d'une pétition que nous souhaitions luirem<strong>et</strong>tre <strong>le</strong> jour de <strong>la</strong> fête, sans faire <strong>le</strong> moindre esc<strong>la</strong>ndre, je tiens à <strong>le</strong> préciser…"Bien au contraire, point de scanda<strong>le</strong> mais un entr<strong>et</strong>ien très amical. C<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> Michel obtiennentmême un rendez-vous <strong>et</strong> vi<strong>si</strong>tent <strong>le</strong> maga<strong>si</strong>n dans ses moindres recoins..."Nous savons aujourd'hui pourquoi il est extrêmement diffici<strong>le</strong> d'échapper au Roundup,s'inquiète Michel ! A entendre notre gérant, <strong>la</strong> centra<strong>le</strong> d'achats de son enseigne lie, en eff<strong>et</strong>,systématiquement <strong>la</strong> fourniture de gammes entières de produits à <strong>la</strong> seu<strong>le</strong> commande de ectherbicide. Nous ne lui avons évidemment rien appris quant à ses eff<strong>et</strong>s néfastes mais nousavons cependant revendiqué - <strong>et</strong> obtenu ! - que <strong>la</strong> longueur de <strong>la</strong> gondo<strong>le</strong> qui <strong>le</strong> propose auxclients soit <strong>si</strong>gnificativement réduite. El<strong>le</strong> n'occupe plus que quatre-vingt centimètres, contre


deux mètres pour l'ensemb<strong>le</strong> des produits alternatifs. On nous a éga<strong>le</strong>ment promis d'orientersystématiquement toute demande d'herbicides vers ces produits écologiques (3)… Nousestimons que c'est une première réus<strong>si</strong>te. Nous avions éga<strong>le</strong>ment proposé d'apposer unbandeau noir sur tous <strong>le</strong>s rayons contenant des produits Monsanto mais notre gérant à jugé,après mûre réf<strong>le</strong>xion, ne pas pouvoir se perm<strong>et</strong>tre ce<strong>la</strong>. Nous lui avons aus<strong>si</strong> fournipersonnel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s fiches réalisées par Adalia (4) qu'il a soigneusement apposées, bien envue dans son rayon…"Sus au Roundup !"Nous ne sommes évidemment pas spécialistes des pesticides, dit Michel ; nous avons justeun peu approfondi <strong>la</strong> question, puis nous nous sommes <strong>la</strong>ncés sans savoir du tout ce que ce<strong>la</strong>al<strong>la</strong>it donner.""C'était, à nos yeux, un <strong>si</strong>mp<strong>le</strong> p<strong>et</strong>it geste citoyen dont nous ne voulions pas faire grand cas,précise C<strong>la</strong>ire. Mais il est évident que <strong>le</strong> consommateur aura un rô<strong>le</strong> d'autant plus important àjouer qu'il existe, à présent, des produits de substitution réel<strong>le</strong>ment performants. Notreattention s'est essentiel<strong>le</strong>ment portée sur <strong>le</strong> Roundup car il s'agit d'un produit emblématique ;c'est aus<strong>si</strong> <strong>le</strong> produit suspect qui est vendu <strong>le</strong> plus mas<strong>si</strong>vement, avec l'ensemb<strong>le</strong> des produitsproposés par Bayer, comprenant <strong>le</strong> trop célèbre Confidor dont <strong>le</strong> principe actif estl'imidaclopride, particulièrement problématique pour <strong>le</strong>s abeil<strong>le</strong>s. Mais cib<strong>le</strong>r ces produits estune démarche spécialisée qui n'est plus à <strong>la</strong> portée du citoyen <strong>la</strong>mbda, alors que Roundup,c'est générique au même titre que Nescafé. Il y en a partout, sous d'innombrab<strong>le</strong>s formes <strong>et</strong>variantes, même <strong>si</strong> <strong>la</strong> ver<strong>si</strong>on "gel" n'était même pas présente dans notre maga<strong>si</strong>n… LeRoundup, c'est devenu l'herbicide par excel<strong>le</strong>nce ; il est surtout extrêmement symboliqued'une philosophie que nous n'aimons pas du tout, cel<strong>le</strong> de tous <strong>le</strong>s produits de Monsanto,depuis l'agent orange jusqu'aux OGM…"A défaut de prohiber toute vente de pesticides aux <strong>particulier</strong>s, rappelons ici <strong>le</strong>s <strong>si</strong>xpropo<strong>si</strong>tions formulées par <strong>Nature</strong> & Progrès dans Valériane n°87 :1. séparer c<strong>la</strong>irement <strong>le</strong> bio du reste, ce devrait être une obligation impérative faite auxenseignes,2. former <strong>le</strong>s vendeurs à toutes <strong>le</strong>s solutions alternatives, même <strong>si</strong> l'alternative risqued'amener, dans <strong>le</strong>s faits, à ne plus rien vendre,3. renforcer <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> afin de s'assurer qu'aucun produit prohibé ne puisse plus être échangé,4. généraliser <strong>le</strong> prêt à l'emploi pour éviter <strong>le</strong>s problèmes de surdosage <strong>et</strong> de contact avec <strong>la</strong>peau des utilisateurs. <strong>Et</strong> tant pis <strong>si</strong> <strong>le</strong> prix de c<strong>et</strong>te formu<strong>le</strong> reste prohibitif, il offrira au moinsl'avantage d'être dissua<strong>si</strong>f,5. imposer une meil<strong>le</strong>ure rég<strong>le</strong>mentation des packaging <strong>et</strong> étiqu<strong>et</strong>ages, avec obligation de faireapparaître c<strong>la</strong>irement - à l'instar des cigar<strong>et</strong>tes - que ces produits sont dangereux <strong>et</strong> d'indiquerc<strong>la</strong>irement - en un endroit défini de <strong>la</strong> boîte <strong>et</strong> en gros caractères - <strong>la</strong> nature <strong>et</strong> <strong>la</strong> toxicitéexactes des principes actifs,6. obliger l'ach<strong>et</strong>eur à <strong>si</strong>gner un document où il dit bien connaître <strong>et</strong> assumer l'ensemb<strong>le</strong> desrisques liés au produit <strong>et</strong> à son usage. Le <strong>particulier</strong> qui continue à utiliser des substances


aus<strong>si</strong> problématiques doit, nous semb<strong>le</strong>-t-il, accepter <strong>la</strong> p<strong>le</strong>ine <strong>et</strong> entière responsabilité de sesactes.Autres cib<strong>le</strong>s, autres méthodes…Progres<strong>si</strong>vement, Michel <strong>et</strong> C<strong>la</strong>ire apprennent, sur <strong>le</strong> tas, <strong>la</strong> façon d'agir qui s'avère <strong>la</strong> plusefficace."L'idéal est toujours de rencontrer personnel<strong>le</strong>ment son interlocuteur, dit C<strong>la</strong>ire, afin del'assurer du bien-fondé de l'intention, avant d'entreprendre toute forme d'action publique. <strong>Et</strong>rereprésentatif d'un groupe de personnes, voire de clients potentiels, offre aus<strong>si</strong> un rapport deforces qui n'est pas à négliger. De c<strong>et</strong>te manière, l'interpel<strong>la</strong>tion ne peut pas être sous-estimée.Mais une tel<strong>le</strong> démarche impose, par conséquent, une communication adéquate, <strong>et</strong> très suivie,avec ce groupe de soutien, a fortiori s'il s'agit d'Internautes. Nous avons eu quelques surprisescar nos messages étaient transférés extrêmement vite, <strong>et</strong> à beaucoup plus de gens que prévu.Si <strong>la</strong> grande majorité d'entre eux se sont montrés très po<strong>si</strong>tifs à notre égard, certains nous ontaccusé de vouloir nuire à notre interlocuteur, vu sa fonction, ce qui n'était évidemmentnul<strong>le</strong>ment notre volonté. Nous avons donc dû m<strong>et</strong>tre <strong>le</strong>s choses au point en nous présentantbeaucoup mieux, en précisant c<strong>la</strong>irement nos objectifs <strong>et</strong> en nous efforçant de calmer <strong>le</strong> jeu.<strong>Et</strong>, rapidement, ce n'est plus <strong>le</strong> cas précis de ce maga<strong>si</strong>n qui nous a préoccupés mais plutôt <strong>la</strong>mise au point d'une méthode généra<strong>le</strong>, d'une façon de procéder utilisab<strong>le</strong> pour interpe<strong>le</strong>rn'importe quel revendeur de pesticides… Le premier texte, rédigé à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, étaithumoristique car nous nous étions inspirions du blog de notre gérant-conseil<strong>le</strong>r communal sur<strong>le</strong>quel il se lâche volontiers. Certains parmi ceux qui ne <strong>le</strong> connaissaient pas nous ont doncreproché d'y être allés un peu fort. D'une manière généra<strong>le</strong>, nous devons mieux réfléchir àl'utilisation que nous faisons d'Intern<strong>et</strong> qui est toujours un média très imprévi<strong>si</strong>b<strong>le</strong>...""De plus, in<strong>si</strong>ste Michel, il s'agissait seu<strong>le</strong>ment d'un maga<strong>si</strong>n de brico<strong>la</strong>ge qui consacre undépartement au jardin, pas d'une jardinerie spécialisée ! D'une manière plus généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong>sstatuts, très variés, des revendeurs, dans <strong>le</strong>s grandes chaînes ou <strong>le</strong>s p<strong>et</strong>its commerces, peuventsérieusement compliquer <strong>le</strong> dialogue en fonction du degré d'indépendance qui <strong>le</strong>ur est <strong>la</strong>issé.""Nous prenant au jeu, nous avons en eff<strong>et</strong> écrit à une chaîne de maga<strong>si</strong>ns spécialisés (5) quifait une publicité monstrueuse pour <strong>le</strong> Roundup, poursuit C<strong>la</strong>ire. Une gentil<strong>le</strong> attachée depresse a répondu <strong>le</strong> jour même, ce qui prouve combien <strong>la</strong> matière est sen<strong>si</strong>b<strong>le</strong>, disant que <strong>si</strong> <strong>le</strong>sclients étaient présents pour demander des produits naturels, ils en proposeraient. Quant auglyphosate, principe actif du Roundup, on nous précisa aimab<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong> produit est tout àfait sans danger, réponse c<strong>la</strong>s<strong>si</strong>que assortie d'une kyriel<strong>le</strong> de termes auxquels nous necomprenions rien ; on nous disait éga<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong>s produits "sont prédestinés aux jardiniersamateurs qui ne s'en servent qu'en p<strong>et</strong>ites quantités"... Perp<strong>le</strong>xes, nous avons sollicité un amichimiste, ancien professeur à l'univer<strong>si</strong>té de Liège ; nous lui avons demandé de ré-écrire enmentionnant sa qualité. La réponse fut soudain beaucoup plus franche : "ce problème duRoundup, d'une part touche <strong>le</strong>s aspects éthiques, d'autre part touche <strong>le</strong>s aspects pratiques : <strong>le</strong>groupe de consommateurs qui souhaitent ach<strong>et</strong>er <strong>le</strong> Roundup qui n'est pas prohibé par <strong>la</strong> loi<strong>et</strong> <strong>le</strong> groupe de fabricants qui souhaitent <strong>le</strong> vendre. Nous, comme distributeur, essayant derester neutre, préférons suivre dans ce cas litigieux <strong>la</strong> <strong>le</strong>ttre de <strong>la</strong> loi." Voilà qui est c<strong>la</strong>ir ! Si<strong>le</strong> marché change, eux aus<strong>si</strong> seront prêts à changer...""Mais <strong>le</strong> discours du mark<strong>et</strong>ing doit éga<strong>le</strong>ment évoluer, s'insurge Michel : <strong>si</strong> on ne précisejamais <strong>le</strong>s dangers des produits, <strong>le</strong> client n'aura aucune raison de ne plus <strong>le</strong>s ach<strong>et</strong>er. Le


mouvement doit donc venir de <strong>la</strong> masse des citoyens afin de rompre ce cerc<strong>le</strong> vicieux. Nousvoulons donc, par notre action citoyenne, former une véritab<strong>le</strong> masse critique concernantl'usage de ces produits. D'où l'importance de s'associer <strong>et</strong> de s'entourer des compétence<strong>si</strong>ndispensab<strong>le</strong>s…"Des produits de substitution crédib<strong>le</strong>s"Bien sûr, continue Michel, <strong>la</strong> première chose qu'il faut toujours se demander, c'est s'il estvraiment nécessaire d'utiliser un produit, quel qu'il soit. Jardiner bio n'en demande a prioriaucun ; désherber son trottoir à <strong>la</strong> bin<strong>et</strong>te est <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur moyen d'entr<strong>et</strong>enir <strong>le</strong>s contactssociaux avec <strong>le</strong> voi<strong>si</strong>nage. Il faut donc voir au-delà du propre, de l'uti<strong>le</strong> <strong>et</strong> du convenab<strong>le</strong>…Ceci dit, <strong>la</strong> gamme des produits <strong>et</strong> des pratiques de substitution écologiques est de plus enplus étoffée. Nombreux restent pourtant <strong>le</strong>s maga<strong>si</strong>ns de brico<strong>la</strong>ge, par exemp<strong>le</strong>, qui n'offenttoujours aucune solution de désherbage thermique…""Notre maga<strong>si</strong>n liégeois propose un herbicide de fabrication loca<strong>le</strong> (6), poursuit C<strong>la</strong>ire !Donc, pensons local <strong>et</strong>… adieu <strong>le</strong> Roundup ! Du coup, un de nos amis va éga<strong>le</strong>mentinterpel<strong>le</strong>r <strong>le</strong> gérant du maga<strong>si</strong>n de son quartier en tirant argument de l'existence de c<strong>et</strong>tealternative ; comme <strong>la</strong> centra<strong>le</strong> d'achats est <strong>la</strong> même, ajouter ce produit à <strong>la</strong> gamme ne devraitpas poser problème. Il n'y a donc aucune fatalité du Roundup ! Au contraire, promouvoirl'alternative peut même devenir carrément un argument commercial en faveur de ceux qui enprennent <strong>le</strong> risque : libre à eux de faire valoir <strong>le</strong> fait qu'ils prennent de l'avance. Peut-être estcemême <strong>le</strong> commencement d'un véritab<strong>le</strong> eff<strong>et</strong> bou<strong>le</strong> de neige ?"Mais en fin de compte, C<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> Michel, auriez-vous entrepris <strong>la</strong> même démarche auprès den'importe quel revendeur de pesticides ?"Franchement non, avoue <strong>si</strong>ncèrement C<strong>la</strong>ire ! Nous avons eu <strong>la</strong> chance de rencontrer d'abordquelqu'un de très ouvert ; il nous a permis d'entamer une action que nous n'aurions jamais osécommencer avec d'autres. Mais, grâce à c<strong>et</strong>te aventure, nous avons franchi un seuil <strong>et</strong> nous necraignons plus, maintenant, de nous adresser à n'importe qui. Nous avons éga<strong>le</strong>ment rencontréun des rares grain<strong>et</strong>iers indépendants (7) de <strong>la</strong> vil<strong>le</strong> de Liège ; il refuse tout n<strong>et</strong> <strong>le</strong> moindrepesticide dans son maga<strong>si</strong>n ! Son refus obstiné - c'est un choix délibéré qu'il fait ! - de vendredu Roundup <strong>et</strong> d'autres pesticides <strong>le</strong> prive évidemment d'une <strong>la</strong>rge part de clin<strong>et</strong>è<strong>le</strong>.""Tout ce<strong>la</strong> est p<strong>le</strong>in de <strong>le</strong>çons, conclut Michel. Face à des matières aus<strong>si</strong> comp<strong>le</strong>xes, il fautsavoir s'associer, se faire aider <strong>et</strong> s'entourer de compétences qu'on n'a pas forcément. Nousavons acquis une modeste expérience que nous pouvons partager ; des façons de procéderpeuvent être conseillées à tous ceux qui souhaitent entamer <strong>la</strong> même démarche afin de <strong>le</strong>urépargner du temps <strong>et</strong> de l'énergie…""S'informer demande éga<strong>le</strong>ment un temps énorme, que tout <strong>le</strong> monde n'a pas, dit C<strong>la</strong>ire. J'aiconstitué un p<strong>et</strong>it dos<strong>si</strong>er que j'ai fait parvenir à l'ensemb<strong>le</strong> de mes soutiens initiaux <strong>et</strong> je penseque tout ce<strong>la</strong> essaime un p<strong>et</strong>it peu. Je n'hé<strong>si</strong>te plus à sou<strong>le</strong>ver <strong>la</strong> question dès que pos<strong>si</strong>b<strong>le</strong>mais sans assommer <strong>le</strong>s gens avec ce<strong>la</strong> ; <strong>si</strong> nous fatiguons nos amis, ils ne viendront plus cheznous... Nous nous inquiétons, à présent, de l'incohérence de <strong>la</strong> Vil<strong>le</strong> de Liège, une vil<strong>le</strong>adhérent au p<strong>la</strong>n Maya (8), qui nous arrose encore systématiquement de Roundup <strong>et</strong> qui pass<strong>et</strong>oujours d'énormes commandes de pesticides en tous genres… Un autre défi à re<strong>le</strong>ver ! Toutce<strong>la</strong> est pas<strong>si</strong>onnant, mais tel<strong>le</strong>ment énergivore…"


C<strong>la</strong>ire Jongmans <strong>et</strong> Michel Giacomelli : c<strong>la</strong>ire.jongmans@skyn<strong>et</strong>.beNotes :(1) Lire notre dos<strong>si</strong>er consacré aux pesticides dans Valériane n°87, de janvier - février 2011.(2) Elu conseil<strong>le</strong>r communal sur <strong>la</strong> liste Ecolo, à Liège, Quentin <strong>le</strong> Bussy est aus<strong>si</strong> directeurgérantdu nouveau maga<strong>si</strong>n Mr. Brico<strong>la</strong>ge, <strong>si</strong>tué rue Bonne Femme, 64, à Liège. Un parcoursoriginal pour c<strong>et</strong> historien de formation…(3) Précisons que <strong>le</strong> Décr<strong>et</strong> européen de réduction des pesticides impose que "<strong>le</strong>s distributeurssont tenus de participer à une formation certifiée portant bien évidemment sur <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion <strong>et</strong><strong>le</strong>s dangers liés à l'usage, au stockage <strong>et</strong> à l'élimination de pesticides, sur l’impact surl’environnement <strong>et</strong> <strong>le</strong>s con<strong>si</strong>gnes de sécurité pour "gérer" ces risques. Mais en plus de ce<strong>la</strong> il ya obligation de se former dans <strong>le</strong>s alternatives - agriculture biologique <strong>et</strong> lutte intégrée <strong>et</strong>biologique - <strong>et</strong> de prendre connaissance des zones sen<strong>si</strong>b<strong>le</strong>s <strong>et</strong> des usages à risques é<strong>le</strong>vés. Lesmicro-distributeurs qui ne vendent qu’aux <strong>particulier</strong>s peuvent être exemptés de l’obligation àcondition de ne vendre aucun produit c<strong>la</strong>ssé toxique, très toxique, cancérogène, mutagène outoxique pour <strong>la</strong> reproduction."(4) L'association Adalia propose un <strong>la</strong>rge matériel pédagogique qui fait <strong>la</strong> promotion despratiques de jardinage sans pesticides - voir : www.adalia.be. L'association est éga<strong>le</strong>mentorganisatrice de <strong>la</strong> "Semaine sans pesticides", chaque année à <strong>la</strong> fin du mois de mars, ain<strong>si</strong>que du proj<strong>et</strong> "Quartiers en santé", porté éga<strong>le</strong>ment par Natagora.(5) Il s'agit de <strong>la</strong> chaîne de maga<strong>si</strong>ns de brico<strong>la</strong>ge Hubo.(6) Cito est un herbicide fabriqué à Engis, en région liégeoise. Prêt à l'emploi pour <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong>des herbes <strong>et</strong> des mousses sur <strong>le</strong>s trottoirs, <strong>le</strong>s terrasses, <strong>le</strong>s cours <strong>et</strong> <strong>le</strong>s sentiers, il est à based'acide acétique naturel<strong>le</strong>ment présent… dans <strong>le</strong> vinaigre.(7) Graines <strong>et</strong> semences Vail<strong>la</strong>nt - Wathe<strong>le</strong>t, rue du Pont, 21 à 4000 Liège.(8) http://www.liege.be/te<strong>le</strong>chargements/pdf/environnement/l-abc-de-l-environnement/p<strong>la</strong>nmaya.pdf

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