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Le Choix d'un Langage de Modélisation des Imperfections de l ...

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ASAC 2004<br />

Québec, 2004<br />

Sarah Ben Amor<br />

Jean-Marc Martel<br />

Faculté <strong>de</strong>s Sc. <strong>de</strong> l’administration<br />

Université Laval<br />

LE CHOIX D’UN LANGAGE DE MODÉLISATION DES IMPERFECTIONS DE<br />

L’INFORMATION EN AIDE À LA DÉCISION<br />

<strong>Le</strong>s incertitu<strong>de</strong>s prises au sens large d’imperfections <strong>de</strong> l’information sont inhérentes<br />

à tout processus d’ai<strong>de</strong> à la décision. <strong>Le</strong>ur présence rend inéluctable la question <strong>de</strong><br />

leur modélisation. À cet effet, la littérature offre plusieurs langages qui varient tant par<br />

leur formalisme que par leurs mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> traitement. Nous proposons d’orienter le<br />

choix entre ces langages à l’ai<strong>de</strong> d’un gui<strong>de</strong> conçu dans la perspective d’une<br />

modélisation, notamment dans le cadre d’une analyse multicritère.<br />

Introduction<br />

Tout processus d’ai<strong>de</strong> à la décision implique <strong>de</strong>s éléments d’incertitu<strong>de</strong> ou d’imperfections <strong>de</strong><br />

l’information (French, 1995; Bouchon-Meunier, 1995). On distingue plusieurs sources et plusieurs<br />

formes d’incertitu<strong>de</strong>. C’est pourquoi on parle <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s reliées au processus décisionnel ou,<br />

d’une façon plus générale, <strong>de</strong>s imperfections <strong>de</strong> l’information en présence dans un processus<br />

décisionnel. Parallèlement, on retrouve une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> langages permettant la modélisation <strong>de</strong>s<br />

différentes formes d’imperfection <strong>de</strong> l’information : ceux associés à la théorie <strong>de</strong>s probabilités, à la<br />

logique floue ou encore à la théorie <strong>de</strong> l’évi<strong>de</strong>nce. La question du choix du langage approprié dans une<br />

situation décisionnelle donnée s’impose alors <strong>de</strong> façon naturelle dès lors qu’on s’intéresse à sa<br />

modélisation. En effet, l’effort <strong>de</strong> modélisation implique la recherche d’un compromis entre une<br />

représentation riche et proche <strong>de</strong> la réalité, et une représentation intelligible (Bouyssou, 1989). Par<br />

conséquent, la modélisation <strong>de</strong> la situation décisionnelle constitue un processus où l’homme d’étu<strong>de</strong><br />

est confronté à <strong>de</strong>s choix arbitraires, également vali<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> simplification et d’agrégation. French<br />

(1995) souligne que, les choix théoriques <strong>de</strong> l’homme d’étu<strong>de</strong>, s’effectuent le plus souvent <strong>de</strong> manière<br />

implicite, ils sont largement influencés par sa formation, ses aptitu<strong>de</strong>s et par les outils qu’il a<br />

l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> manipuler.<br />

Dans cet article nous proposons un gui<strong>de</strong> permettant d’ai<strong>de</strong>r le choix d’un langage <strong>de</strong><br />

modélisation <strong>de</strong>s imperfections <strong>de</strong> l’information, notamment dans le cadre d’une modélisation<br />

multicritère. Nous commencerons par préciser notre langage par rapport aux imperfections <strong>de</strong><br />

l’information (section 2). Nous discuterons ensuite brièvement <strong>de</strong> certains langages <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong><br />

ces imperfections (section 3). <strong>Le</strong> gui<strong>de</strong> proposé est présenté à la section 4. Nous terminerons par<br />

quelques conclusions.<br />

<strong>Le</strong>s imperfections <strong>de</strong> l’information<br />

D’une façon générale, on peut dire que les connaissances sur un système réel sont souvent<br />

imparfaites. D’après Bouchon-Meunier (1995), les raisons donnant lieu à ces imperfections sont <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux types :<br />

• « L’obtention <strong>de</strong>s connaissances à partir du réel s’effectue en <strong>de</strong>ux étapes :<br />

l’observation et la représentation. La première se produit à travers <strong>de</strong>s<br />

intermédiaires instrumentaux ou humains qui sont généralement soumis à <strong>de</strong>s<br />

erreurs, <strong>de</strong>s imprécisions et <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s. La secon<strong>de</strong> étape, celle <strong>de</strong> la<br />

représentation, prend forme dans le langage naturel, les nombres fixés à une<br />

2


certaine précision ou encore une formulation mathématique. Autant l’observation<br />

que la représentation entraînent une perte d’information d’autant plus gran<strong>de</strong> que<br />

le système est complexe.<br />

• L’absence <strong>de</strong> rigueur ou la flexibilité inhérente au système lui-même et à son<br />

fonctionnement, c’est le cas pour toutes les caractéristiques <strong>de</strong> phénomènes<br />

naturels tels que la durée <strong>de</strong> maturation d’un fruit, la taille d’un animal adulte, le<br />

passage progressif et non strict du jour à la nuit ; c’est aussi le cas <strong>de</strong> certains<br />

systèmes artificiels, tels que la charge maximale d’un ascenseur, indiquée en<br />

kilogrammes dans un souci <strong>de</strong> simplicité mais à laquelle on peut ajouter quelques<br />

grammes sans problème majeur ou le nombre maximal <strong>de</strong> voyageurs que peut<br />

contenir un wagon <strong>de</strong> métro, dépendant du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> compression accepté par les<br />

passagers. »<br />

<strong>Le</strong>s natures <strong>de</strong> l’imperfection <strong>de</strong> l’information sont, par conséquent différentes. Bouchon-<br />

Meunier en distingue trois :<br />

• <strong>Le</strong>s incertitu<strong>de</strong>s concernant un doute sur la validité d’une connaissance. Celui-ci peut<br />

provenir d’une fiabilité relative <strong>de</strong> l’intermédiaire d’observation, peu sûr <strong>de</strong> lui ou susceptible<br />

<strong>de</strong> commettre <strong>de</strong>s erreurs (« je crois que la voiture était blanche ») ou <strong>de</strong> donner<br />

intentionnellement <strong>de</strong>s informations erronées, ou encore d’une difficulté dans l’obtention ou la<br />

vérification <strong>de</strong> la connaissance (incertitu<strong>de</strong> sur la situation ennemie dans un cadre militaire par<br />

exemple, affirmation d’une douleur forte par un patient). Des incertitu<strong>de</strong>s sont également<br />

présentes dans le cas <strong>de</strong> prévisions (en météorologie par exemple).<br />

• <strong>Le</strong>s imprécisions correspon<strong>de</strong>nt à une difficulté dans l’énoncé <strong>de</strong> la connaissance, soit parce<br />

que <strong>de</strong>s connaissances numériques sont mal connues, soit parce que <strong>de</strong>s termes du langage<br />

naturel sont utilisés pour qualifier une caractéristique du système <strong>de</strong> façon vague. <strong>Le</strong> premier<br />

cas est la conséquence d’une insuffisance <strong>de</strong>s instruments d’observation (2000 à 3000<br />

manifestants), d’erreurs <strong>de</strong> mesure (poids à 1% près) ou encore <strong>de</strong> connaissances flexibles (la<br />

taille d’un adulte est environ entre 1.50 et 2 mètres). <strong>Le</strong> second provient <strong>de</strong> l’expression<br />

spontanée <strong>de</strong> connaissances (température douce, grand appartement, proche <strong>de</strong> la plage) ou <strong>de</strong><br />

l’utilisation <strong>de</strong> catégories aux limites mal définies (enfant, adulte, vieillard).<br />

• <strong>Le</strong>s incomplétu<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong>s absences <strong>de</strong> connaissances ou <strong>de</strong>s connaissances partielles sur<br />

certaines caractéristiques du système. Elles peuvent être dues à l’impossibilité d’obtenir<br />

certains renseignements (fichiers <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s dans lesquels certaines rubriques ne sont parfois<br />

pas remplies) ou à un problème au moment <strong>de</strong> la captation <strong>de</strong> la connaissance (image avec une<br />

partie cachée). Elles peuvent aussi être associées à l’existence <strong>de</strong> connaissances générales sur<br />

l’état d’un système, habituellement vraies, soumises à <strong>de</strong>s exceptions que l’on ne peut pas<br />

énumérer ou prévoir, selon les cas, (« généralement, Pierre est à son bureau tous les jours »,<br />

sauf s’il est mala<strong>de</strong> ou si un événement grave survient dans sa famille). Elles sont<br />

généralement liées à l’existence <strong>de</strong> connaissances implicites, par exemple dans une recherche<br />

d’information auprès d’experts.<br />

Néanmoins, ces formes d’imperfection ne sont pas indépendantes. <strong>Le</strong>s incomplétu<strong>de</strong>s<br />

entraînent <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s (il est seulement presque – mais non absolument – certain que Pierre est à<br />

son bureau aujourd’hui). <strong>Le</strong>s imprécisions peuvent être associées à <strong>de</strong>s incomplétu<strong>de</strong>s et elles<br />

engendrent <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s au cours <strong>de</strong> leur manipulation (« si la température extérieure ne dépasse<br />

pas 0°C, il faut couvrir les tomates»; or, je ne dispose que d’une connaissance imprécise : « il fait<br />

froid », dois-je couvrir les tomates Ce n’est pas certain). Par ailleurs, plus on exige <strong>de</strong> précision dans<br />

un énoncé quelconque, moins il est certain. Ainsi, on peut affirmer avec certitu<strong>de</strong> que « Marie est une<br />

jeune employée » mais on se prononcerait avec moins d’assurance sur son âge : « Je crois que Marie a<br />

29 ans ».<br />

3


Quelles que soient la nature <strong>de</strong> l’imperfection et la raison qui lui donne lieu, dans une<br />

perspective <strong>de</strong> modélisation, on est confronté à <strong>de</strong>ux possibilités. Soit, ignorer les imperfections et<br />

utiliser une représentation qui les élimine, soit les conserver pour exploiter les informations qu’elles<br />

contiennent et tenter <strong>de</strong> les représenter d’une manière fonctionnelle. La modélisation qui suppose <strong>de</strong>s<br />

informations précises pour forcer une adéquation entre la situation réelle et le modèle <strong>de</strong> résolution,<br />

peut conduire à <strong>de</strong>s résultats satisfaisants sur un plan théorique sauf qu’ils ne résolvent plus le<br />

problème réel visé, mais un problème artificiel reconstitué.<br />

Bouchon-Meunier (1995) affirme que la solution la plus satisfaisante rési<strong>de</strong> dans une<br />

préservation <strong>de</strong>s imperfections jusqu’à un certain point, qui permet <strong>de</strong> ne pas perdre une information<br />

intéressante, mais <strong>de</strong> parvenir à une représentation facilement manipulable <strong>de</strong> façon automatique.<br />

C’est un tel équilibre entre préservation <strong>de</strong> l’imperfection et traitement simple <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> que l’on<br />

doit rechercher.<br />

<strong>Le</strong>s différents langages <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s imperfections <strong>de</strong> l’information<br />

La modélisation <strong>de</strong>s imperfections <strong>de</strong> l’information nous amène à considérer les langages<br />

disponibles à cet effet. On en retrouve un grand nombre…et parmi ces langages, la théorie <strong>de</strong>s<br />

probabilités est la plus ancienne et certainement encore la plus utilisée. Bien que l’interprétation <strong>de</strong> la<br />

notion <strong>de</strong> probabilité ne fasse pas l’unanimité (probabilité objective versus probabilité subjective, …),<br />

la théorie <strong>de</strong>s probabilités est la moins contestée <strong>de</strong>s langages <strong>de</strong> modélisation en raison <strong>de</strong> son<br />

axiomatisation. Elle s’adresse aux incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> nature aléatoire, ce qui renvoie aux concepts<br />

d’expérience aléatoire, d’ensemble fondamental, etc.<br />

Une situation où l’on envisage d’utiliser une modélisation par les probabilités implique<br />

concrètement l’i<strong>de</strong>ntification d’une distribution <strong>de</strong> probabilités. Or, on est souvent dans l’incapacité <strong>de</strong><br />

déterminer avec précision la distribution <strong>de</strong> probabilité appropriée. Ceci nous place dans une situation<br />

d’ambiguïté. En effet, l’ambiguïté peut être vue comme <strong>de</strong> l’imprécision sur les probabilités. C’est une<br />

situation intermédiaire entre celle du risque au sens strict (une seule distribution dont les paramètres<br />

sont connus) et celle <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> plus fondamentale où plusieurs distributions sont envisageables<br />

sans que l’on puisse préciser laquelle est la plus appropriée (Einhorn et Hogarth, 1985).<br />

<strong>Le</strong>s incertitu<strong>de</strong>s ne sont pas toujours <strong>de</strong> nature aléatoire. Elles sont souvent dues à <strong>de</strong>s<br />

imprécisions ou à <strong>de</strong>s incomplétu<strong>de</strong>s. La théorie <strong>de</strong>s sous-ensembles flous (Za<strong>de</strong>h, 1965) se présente<br />

comme un outil privilégié pour la modélisation <strong>de</strong>s situations présentant <strong>de</strong>s imprécisions. Elle inclut<br />

la théorie <strong>de</strong>s possibilités (Za<strong>de</strong>h, 1978) dans sa logique pour permettre la prise en compte simultanée<br />

d'imprécisions et d'incertitu<strong>de</strong>s. La logique floue repose sur le concept fondamental <strong>de</strong> sous-ensemble<br />

flou qui résulte <strong>d'un</strong> assouplissement <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> sous-ensemble <strong>d'un</strong> ensemble donné. C'est<br />

l'instrument qui nous permet <strong>de</strong> représenter la notion <strong>de</strong> classe dont les limites sont mal définies.<br />

L'appartenance ou la non appartenance n'obéit pas à la dichotomie classique <strong>d'un</strong> ensemble ordinaire<br />

mais elle est teintée <strong>d'un</strong>e certaine gradualité. Ce caractère graduel répond au besoin d'exprimer <strong>de</strong>s<br />

connaissances imprécises telles que <strong>de</strong>s informations recueillies en langage naturel, ou <strong>de</strong>s valeurs<br />

approximatives dues à <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> mesurage.<br />

Notons que dans le cas particulier <strong>de</strong> données numériques approximatives on peut avoir<br />

recours à la modélisation par <strong>de</strong>s intervalles (Moore, 1979).<br />

Bien que la théorie <strong>de</strong>s sous-ensembles flous offre un cadre conjoint permettant <strong>de</strong> traiter<br />

autant <strong>de</strong>s données numériques que <strong>de</strong>s données en langage naturel, elle ne traite pas l’imprécision et<br />

l’incertitu<strong>de</strong> qui peut les entacher dans le même formalisme. En revanche, la théorie <strong>de</strong>s possibilités<br />

permet la manipulation <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> sur <strong>de</strong>s connaissances imprécises ou vagues. Il est important <strong>de</strong><br />

signaler que l’incertitu<strong>de</strong> visée par cette théorie n’est pas <strong>de</strong> nature probabiliste car on y cherche à<br />

savoir dans quelle mesure la réalisation d’un événement est possible et dans quelle mesure on en est<br />

certain sans que l’on dispose <strong>de</strong> l’évaluation <strong>de</strong> la probabilité <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> cet événement.<br />

4


Par ailleurs, on a parfois recours à <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> croyance pour quantifier la crédibilité<br />

attribuée à <strong>de</strong>s faits (c’est-à-dire la confiance attribuée à ces faits), dont on ne connaît pas la<br />

probabilité d’occurrence. <strong>Le</strong>s fonctions <strong>de</strong> croyance, tout comme les fonctions <strong>de</strong> plausibilité, sont<br />

issues <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> l’évi<strong>de</strong>nce (Shafer, 1976) qui a été développée ensuite par Smets (1988) pour<br />

donner lieu au modèle <strong>de</strong>s croyances transférables ("Transferable Belief Mo<strong>de</strong>l"). Ces fonctions ne<br />

sont pas additives contrairement à la fonction <strong>de</strong> probabilité. Par ailleurs, pour un événement<br />

quelconque A, l’intervalle [Bel(A),Pl(A)] peut être considéré comme encadrant la probabilité mal<br />

connue Pr(A). La théorie <strong>de</strong> l'évi<strong>de</strong>nce se veut plus générale que celle <strong>de</strong>s probabilités ou celle <strong>de</strong>s<br />

possibilités. Rappelons que cette théorie procè<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong> l'attribution <strong>de</strong> masses <strong>de</strong> croyance à ce<br />

que l'on désigne par <strong>de</strong>s éléments focaux. Un élément focal est toute partie non vi<strong>de</strong> F du cadre du<br />

discernement Ω (espace sur lequel on établit les croyances qui est l'analogue <strong>de</strong> l'ensemble<br />

fondamental en théorie <strong>de</strong>s probabilités) pour laquelle la masse <strong>de</strong> croyance est différente <strong>de</strong> 0 (m(F) ≠<br />

0). La théorie <strong>de</strong> l'évi<strong>de</strong>nce accepte toutes les répartitions possibles <strong>de</strong> la masse initiale <strong>de</strong> croyance<br />

entre les divers événements. Cependant elles sont plus ou moins cohérentes et montrent plus ou moins<br />

d'indétermination dans les occurrences possibles <strong>de</strong>s événements. Deux situations particulières ont<br />

d'ailleurs été mises en évi<strong>de</strong>nce puisqu'elles conduisent aux théories <strong>de</strong>s possibilités et <strong>de</strong>s probabilités<br />

comme cas particuliers <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> l'évi<strong>de</strong>nce. Dans la première, les événements ne sont affectés<br />

<strong>de</strong> masses <strong>de</strong> croyance non nulles que s'ils sont concordants, les éléments focaux sont alors emboîtés.<br />

La fonction <strong>de</strong> plausibilité a les propriétés <strong>d'un</strong>e mesure <strong>de</strong> possibilité, et la fonction <strong>de</strong> croyance<br />

celles <strong>d'un</strong>e mesure <strong>de</strong> nécessité. Dans la <strong>de</strong>uxième, les croyances émises concernent <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong><br />

Ω pris individuellement, les éléments focaux sont donc <strong>de</strong>s singletons <strong>de</strong> Ω. La fonction <strong>de</strong> plausibilité<br />

et la fonction <strong>de</strong> croyance sont i<strong>de</strong>ntiques et ont les propriétés <strong>d'un</strong>e mesure <strong>de</strong> probabilité. La figure 1<br />

représente une tentative <strong>de</strong> classification <strong>de</strong>s langages <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s imperfections retenus, à<br />

savoir, les probabilités, les possibilités, l'évi<strong>de</strong>nce et l'ambiguïté.<br />

Face à la multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> langages <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s imperfections <strong>de</strong> l'information, c'est la<br />

question du choix <strong>d'un</strong> langage en particulier qui s'impose dans toute tentative <strong>de</strong> modélisation. <strong>Le</strong><br />

choix entre tous ces langages <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s imperfections <strong>de</strong> l'information n'est pas trivial. Il<br />

nécessite un effort <strong>de</strong> compréhension <strong>de</strong> toutes les théories en concurrence et un examen minutieux <strong>de</strong><br />

la situation décisionnelle à modéliser.<br />

5


<strong>Modélisation</strong> <strong>de</strong>s imperfections <strong>de</strong> l’information (1)<br />

Théorie générale <strong>de</strong> l’évi<strong>de</strong>nce (éléments focaux<br />

quelconques)<br />

Théorie <strong>de</strong>s probabilités<br />

(éléments focaux<br />

disjoints et élémentaires<br />

Théorie <strong>de</strong>s possibilités<br />

(éléments focaux<br />

emboîtés)<br />

L’ambiguïté<br />

(Aléatoire &<br />

Incomplétu<strong>de</strong>)<br />

(1) Fusion et adaptation <strong>de</strong> Bouchon-Meunier (1995) et Azondékon (1991)<br />

Figure 1 : Position relative <strong>de</strong>s théories sous-jacentes à la modélisation <strong>de</strong>s imperfections<br />

<strong>de</strong> l’information.<br />

Gui<strong>de</strong> pratique pour le choix <strong>d'un</strong> langage <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s imperfections <strong>de</strong> l'information<br />

dans une modélisation multicritère<br />

La construction <strong>de</strong> critères est au centre <strong>de</strong> toute modélisation multicritère. La définition d’un<br />

critère (pris au sens large <strong>de</strong> simple point <strong>de</strong> vue) revient à la détermination d’un point <strong>de</strong> vue selon<br />

lequel le (ou les) déci<strong>de</strong>ur(s) juge(nt) pertinente l’évaluation <strong>de</strong>s actions retenues pour fin <strong>de</strong><br />

comparaison. Par conséquent, un critère existe essentiellement en raison <strong>de</strong>s évaluations qu’il permet<br />

d’obtenir (Roy, 1985). Il est alors raisonnable <strong>de</strong> penser que la nature du critère est dictée par la nature<br />

<strong>de</strong>s évaluations <strong>de</strong>s actions qu’on peut obtenir selon ce critère. Ainsi, si l’information sur <strong>de</strong>s coûts<br />

éventuels est <strong>de</strong> nature aléatoire (dépend <strong>de</strong> conditions météorologiques par exemple), le critère<br />

« coût » sera un critère stochastique pour lequel les évaluations <strong>de</strong>s actions selon ce critère sont <strong>de</strong>s<br />

distributions <strong>de</strong> probabilité. Des évaluations sur un critère « esthétique » par ailleurs sont souvent<br />

recueillies dans <strong>de</strong>s termes plutôt vagues tels que « beau », « laid », « très laid », etc. Elles peuvent<br />

être représentées par <strong>de</strong>s fonctions d’appartenance floues relatives à <strong>de</strong>s variables linguistiques. <strong>Le</strong><br />

critère « esthétique » est alors un critère flou.<br />

Lors <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> critères, et afin <strong>de</strong> faciliter la tâche <strong>de</strong> l'homme d'étu<strong>de</strong> dans le<br />

choix approprié du langage <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s imperfections <strong>de</strong> l'information, nous avons tenté <strong>de</strong><br />

mettre en place un cadre conceptuel permettant une caractérisation opérationnelle <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s<br />

langages <strong>de</strong> modélisation retenus. Ce cadre pourrait constituer un gui<strong>de</strong> pratique pour le choix <strong>d'un</strong><br />

langage <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s imperfections <strong>de</strong> l'information concernant les évaluations <strong>de</strong>s actions<br />

6


selon divers critères. Nous croyons qu'il peut être utile <strong>de</strong> s'interroger sur la nature <strong>de</strong> ces<br />

imperfections même si nous faisons appel à <strong>de</strong>s seuils pour modéliser les préférences du "déci<strong>de</strong>ur".<br />

Selon Rogers et Bruen (1998), ces seuils tentent <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> l'imprécision/incertitu<strong>de</strong> associées<br />

aux évaluations <strong>de</strong>s actions selon chacun <strong>de</strong>s critères et <strong>de</strong> la sensibilité du "déci<strong>de</strong>ur" aux écarts<br />

d'évaluation sur les critères. Ainsi, connaître la nature <strong>de</strong>s imperfections peut permettre <strong>de</strong> fixer <strong>de</strong><br />

manière plus adéquate les valeurs <strong>de</strong> ces seuils.<br />

Ce gui<strong>de</strong> est résumé dans la figure 2. Il procè<strong>de</strong> selon les étapes suivantes:<br />

Étape 1: I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> la nature d'imperfection <strong>de</strong> l'information pour les évaluations <strong>de</strong>s<br />

actions selon le critère à construire.<br />

À cette étape il faut cocher l'une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux cases suivantes selon la nature prédominante <strong>de</strong><br />

l'imperfection <strong>de</strong> l'information présente:<br />

<br />

<br />

incertitu<strong>de</strong><br />

imprécision<br />

Il faut en effet préciser si les imperfections <strong>de</strong> l'information reliées à ce critère sont <strong>de</strong> l'ordre<br />

- <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s: au sens <strong>d'un</strong> doute sur la validité <strong>d'un</strong>e connaissance:<br />

• données recueillies par un intermédiaire peu fiable (pas sûr <strong>de</strong> lui, susceptible <strong>de</strong><br />

se tromper ou <strong>de</strong> donner intentionnellement <strong>de</strong>s informations erronnées) ;<br />

• données difficiles à obtenir ou à vérifier;<br />

• données prévisionnelles;<br />

• données <strong>de</strong> nature aléatoire;<br />

• incertitu<strong>de</strong>s dues à <strong>de</strong>s imprécisions ou à <strong>de</strong>s incomplétu<strong>de</strong>s.<br />

- <strong>de</strong>s imprécisions: au sens <strong>d'un</strong>e difficulté dans l'énoncé <strong>d'un</strong>e connaissance:<br />

• <strong>de</strong>s catégories aux limites mal définies ("jeune", "centre ville",…),<br />

• <strong>de</strong>s situations intermédiaires entre le tout et le rien ("presque noir"),<br />

• le passage progressif <strong>d'un</strong>e propriété à une autre (notion <strong>de</strong> distance: "proche",<br />

"éloigné",…),<br />

• <strong>de</strong>s valeurs approximatives ("environ 2 km").<br />

<strong>Le</strong>s incomplétu<strong>de</strong>s i<strong>de</strong>ntifiées comme étant <strong>de</strong>s absences <strong>de</strong> connaissance ou <strong>de</strong>s<br />

connaissances partielles ne sont pas prises en compte par un langage particulier. En effet, il n'existe<br />

pas <strong>de</strong> langage propre à la modélisation <strong>de</strong>s incomplétu<strong>de</strong>s. <strong>Le</strong>s incomplétu<strong>de</strong>s sont prises en compte<br />

dans la mesure où elles conduisent à <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s ou à <strong>de</strong>s imprécisions. Par conséquent, en<br />

présence d'incomplétu<strong>de</strong>s, il faut vérifier si ces absences <strong>de</strong> connaissance ou connaissances partielles<br />

sont plutôt reliées à <strong>de</strong>s imprécisions ou à <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s. On peut à cet égard souligner le cas<br />

particulier <strong>de</strong> l'ambiguité où l'imperfection <strong>de</strong> l'information est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s et plus<br />

précisément, <strong>de</strong> nature aléatoire, mais où <strong>de</strong>s<br />

7


Questions Test Question Questions<br />

<strong>Langage</strong><br />

O<br />

4<br />

O<br />

N<br />

Probabilités<br />

Ambiguïté<br />

Imperfection <strong>de</strong> l’information<br />

Incertitu<strong>de</strong><br />

Imprécision<br />

1<br />

2<br />

O<br />

N<br />

O<br />

N<br />

A<br />

O<br />

N<br />

3<br />

N<br />

5<br />

Q<br />

E<br />

Évi<strong>de</strong>nce<br />

Possibilités<br />

Intervalles<br />

Flou<br />

Étape 1 Étape 2<br />

Étape 3 Étape 4 Étape 5 Étape 6<br />

Figure 2 : <strong>Choix</strong> du langage <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s imperfections <strong>de</strong> l’information<br />

8


connaissances partielles quant aux valeurs <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> probababilité<br />

appropriée dénotent la présence d'incomplétu<strong>de</strong>s.<br />

Autrement, les incomplétu<strong>de</strong>s peuvent être vues au sens <strong>de</strong> données manquantes et alors<br />

il existe certains traitements réservés à ce type <strong>de</strong> données. En multicritère par exemple, la<br />

métho<strong>de</strong> PAMSSEM (Martel, Kiss et Rousseau, 1997) distingue <strong>de</strong>ux cas dans le traitement <strong>de</strong>s<br />

évaluations manquantes. <strong>Le</strong> cas où ces évaluations ne sont pas pertinentes et celui où elles sont<br />

pertinentes mais impossibles à obtenir. Dans le premier cas, on cherche à faire en sorte que les<br />

évaluations manquantes n'avantagent ni ne désavantagent les actions concernées. Chaque<br />

évaluation manquante est remplacée par l'évaluation <strong>de</strong> l'action avec laquelle elle est comparée.<br />

Dans le <strong>de</strong>uxième cas, on remplace l'évaluation manquante par l'évaluation distributionnelle<br />

résultante <strong>de</strong>s évaluations (non manquantes) <strong>de</strong>s autres actions. Dans pareils cas, en statistique,<br />

l'évaluation manquante est remplacée par la valeur moyenne <strong>de</strong>s évaluations <strong>de</strong>s autres actions.<br />

Étape 2:<br />

Cette étape commence à partir <strong>de</strong> l'une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux cases incertitu<strong>de</strong> ou imprécision.<br />

Si on a i<strong>de</strong>ntifié un contexte d'incertitu<strong>de</strong> pour le critère à construire, il faut répondre par<br />

oui (O) ou par non (N) à la question 1:<br />

1- Peut-on énumérer les différents états possibles influençant ou représentant les<br />

évaluations selon ce critère<br />

L'i<strong>de</strong>ntification <strong>d'un</strong> contexte d'imprécision par contre est suivie par la question 2 à<br />

laquelle il faut répondre également par oui (O) ou par non (N):<br />

2- <strong>Le</strong>s imprécisions portent-elles sur <strong>de</strong>s données numériques approximatives que l'on<br />

peut exprimer par <strong>de</strong>s intervalles<br />

Étape 3:<br />

L'étape 3 procè<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong>s réponses données aux questions 1 et 2.<br />

Si suite à la question 1 on constate qu'on est dans l'impossibilité d'énumérer les différents<br />

états possibles influençant ou représentant les évaluations selon le critère à construire (N), on<br />

<strong>de</strong>vrait avoir recours à la théorie <strong>de</strong>s possibilités pour modéliser l'incertitu<strong>de</strong> en présence. Dans le<br />

cas contraire (O), on continue l'investigation par le biais du test <strong>de</strong> l'aléatoire (A) :<br />

Test A:<br />

• <strong>Le</strong>s évaluations selon ce critère sont <strong>de</strong>s données numériques ou du moins<br />

mesurables sur <strong>de</strong>s échelles standard (ratio, intervalle, …);<br />

• Il existe peu d'intervenants humains non experts dans la situation d'incertitu<strong>de</strong> à<br />

modéliser, ces <strong>de</strong>rniers introduisent <strong>de</strong>s éléments d'imprécision par <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>scriptions subjectives ou <strong>de</strong>s connaissances formulées en langage naturel,<br />

• Il n'existe pas d'importantes connaissances graduelles ou <strong>de</strong> classes aux limites<br />

mal définies caractérisant la situation à modéliser.<br />

Si toutes les propositions énoncées dans le test A sont vérifiées on y répondra par oui<br />

(O), dans le cas contraire on y répondra par non (N).


Si la question 2 montre que les imprécisions sont dues à <strong>de</strong>s données numériques<br />

approximatives que l'on peut exprimer par <strong>de</strong>s intervalles (O) il sera naturel <strong>de</strong> recourir à une<br />

modélisation par les intervalles. Sinon (N), on utilisera le langage du flou.<br />

Étape 4:<br />

Si l'issue du test A est négative pour l'une ou l'autre <strong>de</strong>s propositions énoncées (N), la<br />

théorie <strong>de</strong>s possibilités est encore la plus en mesure <strong>de</strong> prendre en compte l'incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

situation. Si l'issue est positive (O) à toutes ces propositions, on continue avec la question 3 :<br />

3- Peut-on recueillir l'information sur le critère considéré (les évaluations <strong>de</strong>s actions)<br />

selon <strong>de</strong>s données stochastiques (modélisables par <strong>de</strong>s distributions <strong>de</strong> probabilités)<br />

On répondra à cette question par oui (O) ou par (N).<br />

Étape 5:<br />

Si la réponse à la question 3 est positive (O), on pose la question 4 à laquelle on répondra<br />

par oui (O) ou par non (N). Sinon, on pose la question 5.<br />

4- Connaît-on la distribution <strong>de</strong> probabilité avec précision<br />

5- <strong>Le</strong>s informations que l'on peut recueillir sur l'ensemble <strong>de</strong>s états possibles i<strong>de</strong>ntifié à<br />

l'étape 2 portent-elles sur <strong>de</strong>s sous-ensembles quelconques (Q) ou emboîtés (E) <strong>de</strong> cet ensemble.<br />

Étape 6:<br />

Si la réponse à la question 4 est positive (O), on est amené à une modélisation par le<br />

langage <strong>de</strong>s probabilités. Sinon (N), c'est le langage <strong>de</strong> l'ambiguité qui est le plus approprié.<br />

Si la réponse à la question 5 conduit à <strong>de</strong>s sous-ensembles quelconques (Q), on optera<br />

pour la théorie <strong>de</strong> l'évi<strong>de</strong>nce comme langage <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong> l'imperfection <strong>de</strong> l'information.<br />

Dans le cas d'ensembles emboîtés (E), on s'orientera vers la théorie <strong>de</strong>s possibilités.<br />

Conclusions<br />

À la lumière <strong>de</strong> la terminologie proposée par Bouchon-Meunier (1995) concernant les<br />

imperfections <strong>de</strong> l'information et à partir <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s principaux langages <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong><br />

ces imperfections, nous avons tenté <strong>de</strong> construire un gui<strong>de</strong> permettant d'orienter le choix du<br />

langage approprié dans une modélisation multicritère. Ce gui<strong>de</strong> vise à limiter la part d'arbitraire<br />

qui pourrait exister dans un tel processus. Néanmoins, la connaissance <strong>de</strong> ces différents langages<br />

et <strong>de</strong>s théories qui les sous-ten<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong> leurs conditions d’adéquation et <strong>de</strong>s outils permettant <strong>de</strong><br />

les rendre opérationnel <strong>d'un</strong>e part, et <strong>de</strong> la situation à modéliser d'autre part, <strong>de</strong>meure nécessaire<br />

afin <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> la pertinence d’un langage plutôt qu’un autre. Nous croyons que cette<br />

connaissance peut être utile même si l'on introduit <strong>de</strong>s seuils au niveau <strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong>s<br />

préférences du "déci<strong>de</strong>ur".<br />

À noter que selon nous, ce gui<strong>de</strong> peut être tout aussi pertinent dans le cadre <strong>d'un</strong>e analyse<br />

mono-critère. De plus, nous n'avons pas traité <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong>s ensembles approchés (Rough set<br />

theory- Pawlak, 1982) car cette théorie semble plus appropriée pour le traitement <strong>de</strong>s<br />

imperfections <strong>de</strong> l'information que pour leur modélisation.


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