ERUSALEM - Patriarcat latin de Jérusalem
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Janvier – Février – Mars 2013 21<br />
partie <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong>s individus comme <strong>de</strong>s sociétés. Il faut bien tenir compte <strong>de</strong> cela si<br />
on veut comprendre ce qui se passe actuellement dans le mon<strong>de</strong> arabe.<br />
D’un autre côté, on se souvient que le fait religieux, musulman en l’occurrence,<br />
était totalement absent pendant les manifestations <strong>de</strong>s jeunes et <strong>de</strong>s moins jeunes<br />
dans les mouvements récents en Tunisie, en Égypte, en Lybie, au Yémen, au Bahrein<br />
et en Syrie. Ces mouvements étaient <strong>de</strong> couleur sociale, politique et humaine. C’est<br />
aussi dû au fait que le fait religieux dans ces pays n’était pas sujet à contestation ; le<br />
fait religieux arabe est tranquille, même si les <strong>de</strong>grés d’appartenance et <strong>de</strong> pratique<br />
religieuse varient d’un pays à l’autre (l’islam tunisien n’est pas l’islam égyptien par<br />
exemple).<br />
Les mouvements du printemps arabe étaient spontanés, sans structure<br />
politique préalable, sans idéologie, sans véritables lea<strong>de</strong>rs charismatiques, et avec<br />
cela ils ont pu renverser <strong>de</strong>s régimes politiques assez durs et qui duraient <strong>de</strong>puis 20,<br />
30 ou 40 ans.<br />
Les mouvements religieux islamiques (et la politique internationale, mais<br />
c’est un autre sujet), ont pris le train en marche, ils sont arrivés au pouvoir avec<br />
<strong>de</strong>s élections libres et démocratiques, et ils ont commencé à avoir un rôle <strong>de</strong><br />
premier plan dans l’évolution <strong>de</strong>s sociétés arabes. Nous en reparlerons. Je pense<br />
qu’il ne faut pas s’étonner <strong>de</strong> cette montée <strong>de</strong> l’Islam et <strong>de</strong> l’islamisme ni <strong>de</strong> leur<br />
« victoire » politique. Voici pourquoi :<br />
D’abord, et on le répète jamais assez - surtout pour <strong>de</strong>s occi<strong>de</strong>ntaux -, la<br />
religion est un élément constitutif dans la vie <strong>de</strong>s personnes et <strong>de</strong>s sociétés arabes.<br />
Dans les pays qui ont connu le « printemps arabe », les régimes politiques ne<br />
permettaient l’existence d’aucun parti sérieux d’opposition. La Tunisie par exemple<br />
avait quelques partis d’opposition, tout comme l’Égypte, mais c’était <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>.<br />
En revanche, les partis islamistes existaient bel et bien, sauf en Lybie (et c’est<br />
pourquoi - entre parenthèses - ils n’ont pas gagné les élections même si les Lybiens<br />
sont musulmans à 100 %). Ces partis étaient opprimés, persécutés, mis en prison,<br />
mais ils étaient là, bien organisés et bien structurés. La persécution n’a fait que leur<br />
donner plus <strong>de</strong> fermeté et plus <strong>de</strong> volonté pour résister et pour survivre.<br />
Une fois les « opprimants » disparus, ils se sont trouvés tout seuls à occuper la<br />
scène politique. Ils étaient organisés, bien structurés et ils avaient <strong>de</strong>s programmes<br />
sociaux et religieux assez bien définis, ce qui n’était pas le cas pour les programmes<br />
économiques et politiques. De cela aussi nous parlerons plus tard. Certes, <strong>de</strong>s<br />
dizaines <strong>de</strong> nouveaux partis politiques ont vu le jour avant les élections (plus <strong>de</strong><br />
120 en Tunisie), mais c’étaient <strong>de</strong>s nouveaux nés sans aucun programme et sans<br />
aucune expérience politique ; et ils ont éparpillé <strong>de</strong>s voix et permis indirectement