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science - Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille

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6 LA SCIENCE AVANCE<br />

Les femmes ont une altération <strong>de</strong> la fonction respiratoire plus rapi<strong>de</strong> que les hommes<br />

Une campagne <strong>de</strong> sensibilisation<br />

faite par <strong>de</strong>s femmes pour <strong>de</strong>s femmes<br />

6 femmes pneumologues, avec le soutien <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong> Pneumologie <strong>de</strong> Langue Française et du laboratoire AstraZeneca,<br />

se mobilisent dans le cadre d’une campagne <strong>de</strong> sensibilisation nationale sur la Broncho-Pneumopathie<br />

Chronique Obstructive (BPCO). Contact a rencontré l’une d’elle, le Professeur Tillie-Leblond, Pneumologue dans le<br />

Pôle <strong>de</strong>s Maladies Respiratoires.<br />

Professeur Tillie-Leblond, Pneumologue<br />

La BPCO est une maladie<br />

respiratoire qui touche les<br />

poumons et les bronches.<br />

Sa lente évolution provoque à<br />

terme une insuffisance respiratoire<br />

chronique.<br />

La principale cause <strong>de</strong> cette maladie<br />

est le tabac. 20 % <strong>de</strong>s fumeurs<br />

vont faire une BPCO. En<br />

France, elle est chaque année la<br />

cause <strong>de</strong> 16 000 décès chez <strong>de</strong>s<br />

adultes âgés d’au moins 45 ans,<br />

chiffre supérieur à celui lié aux<br />

acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la route. En 2020<br />

elle pourrait atteindre la 3 ème<br />

place <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> mortalité<br />

par maladie.<br />

Contact : Pourquoi une<br />

campagne à <strong>de</strong>stination<br />

<strong>de</strong>s femmes <br />

Pr I. Tillie-Leblond : « pour<br />

le grand public, comme pour le<br />

corps médical, la BPCO est considérée<br />

comme une maladie réservée<br />

aux hommes. D’ailleurs, pour les<br />

mêmes symptômes, le diagnostic<br />

posé chez la femme est souvent<br />

celui <strong>de</strong> l’asthme. Les cas féminins<br />

dépassent les cas masculins dans<br />

certaines régions, comme l’Amérique<br />

du Nord. Plus sensibles aux<br />

méfaits du tabac, les femmes ont<br />

une altération <strong>de</strong> la fonction respiratoire<br />

plus rapi<strong>de</strong> que les hommes,<br />

pour une même consommation».<br />

Contact : Quels sont les<br />

grands messages délivrés <br />

Pr I. Tillie-Leblond : « que<br />

la BPCO chez la femme existe. Le<br />

tabagisme <strong>de</strong>s jeunes filles s’étant<br />

développé, elle sera encore plus fréquente<br />

chez la femme dans plusieurs<br />

années. A tabagisme égal, la femme<br />

perd plus <strong>de</strong> souffle, avec une qualité<br />

<strong>de</strong> vie qui s’altère davantage, elle est<br />

plus souvent dépressive et anxieuse.<br />

On ne mesure pas la fonction respiratoire<br />

chez la femme fumeuse <strong>de</strong><br />

plus <strong>de</strong> 40 ans, alors que, dépistée,<br />

avec l’arrêt du tabac et une réhabilitation<br />

respiratoire, on peut agir sur<br />

la maladie. Il faut savoir que quand<br />

on est essoufflée, la maladie a déjà<br />

évolué. La prévention est insuffisante<br />

et c’est en cela qu’il faut agir ».<br />

Contact : Quels sont les<br />

signes qui doivent alerter <br />

Pr I. Tillie-Leblond : « la<br />

toux, l’expectoration, quand on se<br />

sent essoufflée, quand on est fumeuse<br />

et que l’on a plus <strong>de</strong> 40<br />

ans. Il ne faut pas penser que c’est<br />

normal. Il faut consulter. On peut<br />

également avoir une BPCO sans<br />

signe apparent ou ressenti ».<br />

Contact : Quels conseils<br />

donner aux femmes <br />

Pr I. Tillie-Leblond : « éviter<br />

les lieux enfumés, éviter les autres<br />

irritants (sprays domestiques…).<br />

Arrêter <strong>de</strong> fumer : à chaque sta<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la BPCO, on gagne en souffle<br />

et en longévité. Il n’est jamais trop<br />

tard ! Bouger, pour entretenir nos<br />

muscles et notre souffle. Par ailleurs<br />

il faut dire aux jeunes, surtout aux<br />

jeunes filles, que le tabagisme<br />

freine définitivement la croissance<br />

pulmonaire».<br />

La femme et le tabac, était<br />

d’ailleurs le thème abordé par<br />

l’Unité <strong>de</strong> tabacologie lors <strong>de</strong> leur<br />

journée d’action à Hôpital Jeanne<br />

<strong>de</strong> Flandre, à l’occasion <strong>de</strong> la Journée<br />

Mondiale Sans tabac.<br />

S. Marchand<br />

Contact - Juillet/Août/Septembre 2010

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