Le m<strong>an</strong>dat du Gr<strong>an</strong>d Conseil des Cris (Eeyou Istchee) Le Gr<strong>an</strong>d Conseil des Cris (GCCEI) est la voix politique du peuple cri qui habite la province de Québec, au C<strong>an</strong>ada. Notre Conseil, établi en 1974, représente les neuf communautés cries dont les terres et le mode de vie traditionnel ont été menacés par le développement hydroélectrique de la Baie-James, au nord-ouest de la province. Aujourd’hui, le Gr<strong>an</strong>d Conseil voit toujours à promouvoir et à protéger les droits de la Nation crie. Message du rédacteur en chef, Bill Namagoose Pour communiquer avec nous : Bill Namagoose, rédacteur en chef Nation Eeyou Eenou Ambassade de la Nation crie 81, rue Metcalfe, bureau 900 Ottawa (Ontario) K1P 6K7 Courriel : billnama@gcc.ca On peut consulter la nouvelle Entente à l'adresse : http://www.gcc.ca Faire parvenir vos commentaires à : cree@gcc.ca Administration régionale crie 2, chemin Lakeshore Nemiscau (Québec) J0Y 3B0 Photos de Fred Cattroll © Le contenu du magazine ne peut être reproduit s<strong>an</strong>s autorisation écrite du rédacteur en chef. Table des matières 5 Conseil d’administration 2003 6-13 Entrevue avec Ted Moses 14 Principes et priorités d’investissement 15-16 Allocation 2003-2004 découl<strong>an</strong>t de l’Entente Cris-Québec 17 Jeter les fondements fin<strong>an</strong>ciers pour l’avenir 18-19 L’Auberge Mistissini se prépare à recevoir des visiteurs 20-30 Programme Nadoshtin pour le patrimoine archéologique et culturel 31-36 Eeyou Istchee et la foresterie : un <strong>an</strong> <strong>plus</strong> <strong>tard</strong> 37 La visite des K<strong>an</strong>ak 38 Nouvelles aires protégées sur le territoire de Waskag<strong>an</strong>ish 39-41 Boumhoun<strong>an</strong> – <strong>Un</strong> <strong>an</strong> <strong>plus</strong> <strong>tard</strong> 42-43 Société Weh-Sees Indohoun et comité spécial 44-45 Nouveau centre de formation pr<strong>of</strong>essionnelle à Wasw<strong>an</strong>ipi 46 L’Entente Troilus 47 Faire de l’exercice et bien m<strong>an</strong>ger : deux solutions à l’obésité chez les enf<strong>an</strong>ts Il était intéress<strong>an</strong>t de voir notre Gr<strong>an</strong>d Chef participer à la Commission Crie-Naskapi en février dernier. L’objet principal concernait les commentaires du ministère des Affaires indiennes et du Nord c<strong>an</strong>adien (MAINC) émis l’<strong>an</strong> dernier dev<strong>an</strong>t la Commission lors de la présentation sur l’état fin<strong>an</strong>cier des communautés cries et du Gr<strong>an</strong>d Conseil-ARC. Non seulement le MAINC a-t-il fait de fausses allégations, mais, comble d’insulte, il ne semblait même pas avoir lu <strong>plus</strong>ieurs rapports fin<strong>an</strong>ciers que nous lui avions fait parvenir! Le MAINC propose de nouvelles mesures législatives vis<strong>an</strong>t à accroître les normes de responsabilisation des Premières Nations partout au C<strong>an</strong>ada, et ce, s<strong>an</strong>s être au cour<strong>an</strong>t des dix rapports de vérification que les Cris lui ont tr<strong>an</strong>smis. Les amendements proposés à la Loi sur les Indiens ne s’appliquent pas aux Cris parce que nous avons déjà négocié avec le C<strong>an</strong>ada une import<strong>an</strong>te partie touch<strong>an</strong>t la responsabilisation d<strong>an</strong>s la Loi sur les Cris et les Naskapis de 1984. Notre expérience nous démontre toutefois que, comme le Gr<strong>an</strong>d Chef Moses l’a noté, ni le MAINC ni le gouvernement du C<strong>an</strong>ada ne sont prêts à faire face à l’autonomie gouvernementale des Premières Nations. Et pourt<strong>an</strong>t, leurs doreurs d’image ont réussi à convaincre le public c<strong>an</strong>adien que ce sont les Nations autochtones qui ne sont pas prêtes. La Loi sur les Cris et les Naskapis a ses défauts. Le C<strong>an</strong>ada a insisté que cette loi stipule, adven<strong>an</strong>t qu’une b<strong>an</strong>de éprouve des difficultés fin<strong>an</strong>cières, que le ministre du MAINC puisse en prendre le contrôle et nommer une tierce partie proven<strong>an</strong>t d’un cabinet d’expertise comptable pour gérer la communauté entière. Oui, des délais sont prévus pour permettre à la b<strong>an</strong>de d’essayer d’assainir ses fin<strong>an</strong>ces et il y a des préavis que le MAINC doit donner av<strong>an</strong>t de passer à l’action, mais c’est essentiellement une approche à saveur de « Tasse-toi l’Indien, l’agent des Indiens est de retour » qui est utilisée pour « appuyer » nos gouvernements locaux cris. Je ne l’accepte pas. La Nation crie a évolué. Il est temps de pousser le gouvernement du C<strong>an</strong>ada à amender la Loi sur les Cris et les Naskapis afin d’éliminer certaines dispositions. Depuis des <strong>an</strong>nées, le gouvernement du C<strong>an</strong>ada se sert de la Loi sur les Indiens pour contrôler les Premières Nations, dont le nombre excède 600, tr<strong>an</strong>sige<strong>an</strong>t avec chacune individuellement et adopt<strong>an</strong>t une conduite autoritaire. Le MAINC distribue un peu d’argent aux bons petits Indiens et punit ce qu’il considère être les mauvais Indiens en leur coup<strong>an</strong>t les fonds et en pren<strong>an</strong>t le contrôle de leurs opérations. Rien ne motive les Premières Nations à travailler ensemble, car elles sont toutes redevables au MAINC. En fait, c’est <strong>plus</strong> que ça : les Premières Nations protègent jalousement leurs « contacts » avec le ministre pour quém<strong>an</strong>der une <strong>plus</strong> gr<strong>an</strong>de somme d’argent que son voisin concern<strong>an</strong>t un programme quelconque. Elles cherchent toutes à avoir un av<strong>an</strong>tage sur les autres. C’est souvent ainsi qu’elles sont contrôlées : le ministre distribue un peu d’argent ici et là pour 3