Cyril MOINE Préparateur Physique STADE RENNAIS ... - Haut et Fort
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DES préparation physique – LE CESA<br />
<strong>Cyril</strong> <strong>MOINE</strong><br />
Préparateur <strong>Physique</strong> <strong>STADE</strong> <strong>RENNAIS</strong> FC.<br />
La préparation physique des équipes jeunes (-15ans N, -I7ans N <strong>et</strong> CFA).<br />
PREPARATION PHYSIQUE DES EQUIPES JEUNES<br />
Pour chaque équipe de jeunes, je prépare chaque semaine trois séances de travail physique :<br />
• Une séance de musculation (méthode COMETTI)<br />
• Une séance de travail Intermittent<br />
• Une séance de vitesse.<br />
Chaque séance respecte les possibilités <strong>et</strong> les caractéristiques physiologiques des joueurs. Après<br />
une phase de préparation de 6 semaines que je programme pour chaque équipe, je réalise auprès de<br />
chaque équipe des tests d'évaluation du potentiel physique de chaque sportif. Ces tests se composent de<br />
tests de détente, de vitesse <strong>et</strong> de VMA (mesure de la Vitesse Maximale Aérobie). Ils me perm<strong>et</strong>tent<br />
ensuite d'individualiser <strong>et</strong> d'ajuster les séances de travail physique. Chaque éducateur reçoit un cahier<br />
comprenant le bilan de l'ensemble des tests de l'équipe. Chaque joueur reçoit un cahier comprenant le<br />
bilan de ses tests.<br />
Tous les Lundi, je donne aux éducateurs leurs séances pour la semaine à venir qui me donnent des<br />
feed-back sur la réalisation des différentes séances afin de minimiser les erreurs <strong>et</strong> donc d'optimiser ce<br />
travail physique. Chaque éducateur reçoit une fiche de musculation, une fiche de travail intermittent <strong>et</strong><br />
une fiche de travail de vitesse (voir en annexe les exemples de fiches). Une seconde batterie de tests aura<br />
vers la fin de la saison ce qui nous perm<strong>et</strong>tra de déterminer les progrès de chaque joueur.<br />
La séance «force spécifique » destinée à développer la force spécifique des différents gestes techniques<br />
où le sportif alterne des exercices avec charge lourde, des bondissements <strong>et</strong> des situations spécifiques<br />
(gestes techniques). L'objectif de ces séances est de transférer la force dans les situations de compétition<br />
du sportif entraîné.<br />
Les joueurs travaillent essentiellement les membres inférieurs. La répartition du travail de<br />
musculation est la suivante : 50% pour les quadriceps, 25% pour les ischios-jambiers <strong>et</strong> psoas-illiaque,<br />
25% pour les moll<strong>et</strong>s. De plus les joueurs effectuent des exercices leur perm<strong>et</strong>tant de renforcer la ceinture<br />
abdominale, les muscles lombaires <strong>et</strong> un peu le haut du corps.
AMELIORER LA QUALITE DES EFFORTS AVEC LA MUSCULATION<br />
Pour améliorer la qualité de chaque action, nous proposons deux types de séances de musculation<br />
respectant les concepts de Gilles COMETTI.<br />
La séance «force maximale » : ce type de séance est destiné à améliorer les indices de force du<br />
sportif. Dans ce cas, le sportif enchaîne des exercices sur machine analytique avec charge lourde associé à<br />
des exercices de type « pliométrie » afin de conserver la coordination du geste de ce sportif.<br />
LES SEANCES DE FORCE-VITESSE<br />
Il faut différencier temps de réaction, vitesse gestuelle <strong>et</strong> fréquence gestuelle dans la qualité de<br />
vitesse.<br />
Le facteur physique de la performance qu'est la vitesse passe, selon la conception générale, pour<br />
être un don de la nature qui ne peut que faiblement s'améliorer avec l'entraînement par rapport à la force<br />
ou à l'endurance. Un adulte non entraîné peut espérer améliorer son meilleur temps sur 100m de 15 -<br />
20% tout au plus, par un entraînement approprié. Les autres cas sont exceptions (Hoolmann <strong>et</strong> H<strong>et</strong>tinger<br />
1980). Cela tient au fait qu'il existe des différences génétiques dans la répartition des fibres musculaires<br />
<strong>et</strong> par conséquent, au fait que le modèle d'innervation est fixé génétiquement. L'entraînement peut à la<br />
rigueur modifier le volume des fibres ou leur capacité de coordination mais pas le pourcentage de leur<br />
répartition. La vitesse est le facteur de la performance qui régresse le plus rapidement <strong>et</strong> le plus tôt avec<br />
l'âge.<br />
Une amélioration de la force entraîne automatiquement une augmentation de la vitesse (Bührle <strong>et</strong><br />
Schmidtbleicher 1977). Karl explique que cela est du à une augmentation de la section transversale du<br />
muscle qui perm<strong>et</strong> une prolifération du nombre des ponts d'accrochage par unité de temps, entre l'actine<br />
<strong>et</strong> la myosine qui composent les fibres musculaires <strong>et</strong> de ce fait, augmente la vitesse d'interpénétration<br />
des filaments d'actine <strong>et</strong> myosine donc augmente la vitesse de contraction du muscle. La grandeur de la<br />
force propulsive influence beaucoup la longueur <strong>et</strong> la fréquence des foulées dans la course. Si la force<br />
d'impulsion est plus grande dans la phase d'appui au sol, la longueur de la foulée augmente alors que le<br />
temps d'appui diminue ce qui a pour conséquence une élévation de la fréquence des foulées. La force<br />
d'impulsion dynamique, liée aux qualité de coordination est déterminante dans la performance de<br />
vitesse en course.<br />
Grâce à Zaciorskij, on connaît les règles de construction de la séance type vitesse.<br />
Dans une définition énergétique, la vitesse est centrée sur l'utilisation de l'énergie anaérobie alac tique<br />
donc d'une durée maximale d'environ dix secondes.<br />
Durée de l'effort de vitesse : grâce à la courbe d'Howald, on constate que la durée de fonctionnement<br />
idéale du processus se situe entre 3 <strong>et</strong> 8 secondes soit environ 20 à 70 mètres. En football, nou s<br />
choisirons des distances de 10 à 50 mètres.<br />
Récupération entre les efforts : la récupération entre les sprints doit être comprise entre 17 secondes <strong>et</strong><br />
3 minutes. 17 secondes parce que ce temps constitue selon Di Prampero le temps nécessaire à la<br />
récupération de la moitié des réserves anaérobies alactiques qui est ainsi la partie la plus efficace de la<br />
récupération. 3 minutes car la récupération ne doit pas excéder 3 minutes sinon les capillaires se<br />
referment ce qui ferait perdre au sportif le bénéfice de l'échauffement.<br />
Nombre d'efforts par série <strong>et</strong> récupération entre les séries : Zacoirskij propose pour répondre à ce suj<strong>et</strong><br />
la courbe de Volkov. On constate qu'au bout de quatre répétitions, le taux d'acide lactique augmente de<br />
manière significative. I1 faut donc interrompre les efforts <strong>et</strong> marquer un repos plus long de sept à dix<br />
minutes pour perm<strong>et</strong>tre au taux d'acide lactique de diminuer <strong>et</strong> ainsi reprendre les efforts dans des<br />
conditions alactiques. De plus, la récupération nerveuse va inciter un meilleur travail dans la série<br />
suivante.<br />
Nombre de séries : le nombre maximal de série est donné par l'épuisement des réserves musculaires soient<br />
quatre séries pour une distance de 30 mètres <strong>et</strong> six à huit séries pour une distance de 10 à 20 mètres.
Mais le seul travail de la vitesse pure ne suffit pas. En eff<strong>et</strong>, il apparaîtra rapidement le problème de la<br />
barrière de vitesse qui est en fait une stabilisation de la vitesse gestuelle. Ce phénomène fut expliqué par<br />
Osolin par le fait que dans le processus d'entraînement, aucune exigence nouvelle plus grandes que les<br />
précédentes n'a été imposée à l'organisme du sprinter au niveau de ses qualités physiques provoqué un<br />
stéréotype gestuel qui rend plus difficile voir de la vitesse. Tschiene explique ce phénomène par un<br />
volume de travail général de mise en condition physique <strong>et</strong> des méthodes qui perm<strong>et</strong>tent au sportif non<br />
seulement de dépasser sa vitesse maximale mais aussi de maintenir ce nouveau niveau même dans le cas où<br />
les répétitions seraient nombreuses. Les exercices faits dans des conditions d'allégement comme la course<br />
sur plan incliné (de 2 à 3%) sont donc importants pour l'amélioration de la vitesse.<br />
Il faut créer un stéréotype dynamique par des contenus d'entraînement polyvalents <strong>et</strong> spécifiques, par<br />
la variation de leur combinaison, par des exercices d'allégement <strong>et</strong> par la déstabilisation des stéréotypes<br />
acquis. Pour le travail de la vitesse, il est alors conseillé de suivre la séquence suivante :<br />
Renforcement initial des groupes musculaires concernés,<br />
Exercices en situation d'allégement,<br />
Stabilisation des mouvements accélérés à chaque unité d'entraînement (3 à 4 mois).<br />
C'est ainsi que nous proposons des séances de force-vitesse combinant des bondissements <strong>et</strong> des<br />
sprints sur terrain plat ou en descente. Ces séances de vitesse respectent les principes évoqués ci dessus.<br />
LE POLE ENERGETIQUE ou LE TRAVAIL INTERMITTENT<br />
Afin d'augmenter la quantité d'efforts explosifs au cours d'une compétition (notion de force endurance),<br />
je propose des séances de «force intermittent » : le sportif travaille à la fois l'endurance <strong>et</strong> le<br />
développement de la force. Pour cela, nous nous référons aux travaux de Georges GACON <strong>et</strong> du<br />
Docteur Jean-Claude CHATARD.<br />
Techniquement, il s'agit de concilier deux impératifs : d'une part, améliorer la force propulsive de<br />
l'appui <strong>et</strong> d'autre part, solliciter le système aérobie au niveau optimal ou à PMA (Puissance Maximale<br />
Aérobie).<br />
L'intermittent est fondé sur des bases physiologiques précises. En eff<strong>et</strong>, l'intermittent n'est pas une<br />
simple alternance travail-repos. La myoglobine, protéine musculaire, est la clé de voûte fonctionnelle de<br />
l'entraînement intermittent. Lors du travail intermittent de type ASTRANG (30/30, 15/15, 10/20, 5/25,<br />
5/25/10/20...), la fréquence cardiaque se stabilise en plateau <strong>et</strong> la couverture énergétique est assurée par<br />
le mécanisme intramusculaire de transfert d'oxygène lié à la myoglobine. C<strong>et</strong>te protéine joue le rôle<br />
d'une pompe capable de céder rapidement son contenu en oxygène <strong>et</strong> de se recharger très vite. Toutefois,<br />
sa capacité énergétique étant relativement réduite, il est impératif que les phases de travail puissent être<br />
couvertes exclusivement par les stocks intramusculaires d'oxygène <strong>et</strong> que les phases de repos soient<br />
également compatibles avec leurs reconstitutions.<br />
Par ailleurs, comme il s'agit du métabolisme aérobie, la durée totale des créneaux doit durer au<br />
minimum six minutes <strong>et</strong> plus. Il faut veiller à ce que l'intensité des créneaux ne soit pas trop intense,<br />
même sur des créneaux de courte durée, afin de ne pas dépasser les possibilités énergétiques de la<br />
myoglobine. Au-delà de 110% de la VMA, il semble difficile de parler d'intermittent. Des exercices très<br />
intenses, d'environ 120-130% de la VMA, sont des efforts que l'on peut demander pour des raisons<br />
techniques en fonction d'un sport donné mais qui ne sollicitent pas la filière aérobie.<br />
Les études de Georges GACON, sur l'intermittent de type ASTRANG, montrent donc que la<br />
fréquence cardiaque monte pendant l'effort <strong>et</strong> qu'elle n'a pas le temps de redescendre suffisamment<br />
pendant le repos. La fréquence cardiaque se stabilise en plateau ce qui implique un travail d'endurance.<br />
De plus, localement, les muscles «se reposent » pendant le trotting ce qui perm<strong>et</strong> une meilleure<br />
sollicitation des fibres rapides lors de l'effort suivant donc une meilleure qualité de travail. Ce travail peut<br />
être répété trois à cinq fois. On peut remarquer que seul l'intermittent de type ASTRANG arrive à<br />
solliciter un haut degré de la puissance maximale aérobie, la fréquence cardiaque restant dans une<br />
fourch<strong>et</strong>te très étroite <strong>et</strong> proche du maximum : ce n'est pas le cas dans l'intervall-training où la fréquence<br />
cardiaque chute considérablement durant les phases de récupération .
Interval-training<br />
« L'intermittent force » perm<strong>et</strong> donc de travailler en même temps l'endurance <strong>et</strong> la qualité<br />
musculaire. On distingue ainsi quatre niveaux d'intermittent :<br />
On commence avec l'intermittent classique : c'est un intermittent où l'on alterne des courses à<br />
allure 100% ou 110% de la VMA pendant les phases de travail <strong>et</strong> des courses lentes de récupération<br />
ou de la marche pendant les phases de repos.<br />
On durcit avec l'intermittent bondissements horizontaux: les phases de travail<br />
deviennent plus intenses musculairement avec le travail de bondissements horizontaux<br />
type foulées bondissantes libres, sur plots, haies basses, cerceaux, avec corde...<br />
On augmente encore la difficulté avec l'intermittent bondissements verticaux : les phases de travail<br />
s'intensifient encore avec les bondissements verticaux sur haies hautes, bancs, élastiques, cerceaux...<br />
> Le niveau le plus difficile étant l'intermittent force avec charge lourde : le somm<strong>et</strong> de la difficulté est<br />
atteint avec les phases de travail avec charge lourde. On alternera cependant dans les phases de<br />
travail charges lourdes <strong>et</strong> bondissements.<br />
«fréquence cible » préconisée pour l'usage des fréquencemètres. Un sportif, dont la fréquence cardiaque<br />
maximale est de 200 bpm <strong>et</strong> la fréquence cardiaque de repos de 60 bpm, qui voudrait dépasser 80% de<br />
fréquence cardiaque de réserve doit donc s'entraîner à une fréquence cible supérieure à 170 bpm d'après la<br />
relation suivante :<br />
(FC pendant l'exercice - FC de repos) / (FC max. - FC de repos) = % de FC max.<br />
A l'entraînement, le niveau de fréquence cardiaque peut simplement être mesuré en tant que tel <strong>et</strong><br />
exprimé soit en valeur absolue soit en valeur relative pour quantifier l'aptitude à l'endurance d'un suj<strong>et</strong>. La<br />
mesure de la fréquence cardiaque perm<strong>et</strong> de quantifier l'endurance ou aptitude à maintenir un pourcen tage<br />
élevé de fréquence cardiaque de réserve (FC max. - FC repos). Ainsi, un sportif entraîné soutient 90% de<br />
fréquence cardiaque de réserve au cours d'un exercice d'une heure contre 75% chez un sportif non<br />
entraîné.<br />
La simple mesure de la fréquence cardiaque relative perm<strong>et</strong> donc d'avoir des indications sur le<br />
niveau d'aptitude du sportif. Comparée à elle-même, c<strong>et</strong>te information perm<strong>et</strong> de suivre les eff<strong>et</strong>s de<br />
l'entraînement. Dans un premier temps, la valeur de la fréquence cardiaque moyenne soutenue pour une<br />
durée constante d'exercice augmente en même temps que la performance. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est lié à l'aptitude à<br />
réaliser un exercice de plus en plus intense. Puis au fil des semaines, l'adaptation cadio-circulatoire du<br />
suj<strong>et</strong> se traduit soit par une stabilisation de la fréquence cardiaque moyenne associée à une augmentation<br />
des performances, soit par une diminution relative de la fréquence cardiaque pour une même vitesse<br />
d'entraînement d'où une amélioration du rendement. Or ces affirmations ne sont pas toujours vraies : des<br />
mesures quotidiennes de fréquence cardiaque perm<strong>et</strong>tent d'observer de grandes variations de la fréquence<br />
cardiaque moyenne pour une performance donnée.<br />
Ces variations peuvent correspondre à des variations de rendement musculaire (fatigue passagère des<br />
muscles) ou à des variations du volume plasmatique circulant. Elles peuvent atteindre 10 à 15% d'un jour à<br />
l'autre.
FREQUENCE CARDIAQUE ET ETUDES SUR LA RECUPERATION<br />
Peut-on dire qu'un r<strong>et</strong>our rapide de fréquence cardiaque à un niveau basal est un bon critère de<br />
récupération Dans des conditions standards de mesure, la réponse pourrait être oui. Cependant, ces<br />
conditions sont rarement réunies. En eff<strong>et</strong>, comment comparer des fréquences cardiaques d'exercices<br />
différents les uns des autres : durée, intensité, conditions environnementales d'humidité, de stress, de<br />
température...<br />
En pratique, si les conditions d'exercice sont comparables, seule la comparaison d'un suj<strong>et</strong> à lui même<br />
à une signification. La variabilité des fréquences cardiaques est telle qu'il est difficile de comparer la<br />
récupération d'un suj<strong>et</strong> sportif à celle d'un autre. D'autre part, paradoxalement, un individu ayant un tonus<br />
vagal important pouvant aller jusqu'à des malaises par chute majeure de fréquence cardiaque pourrait être<br />
déclaré comme ayant une bonne récupération alors qu'il est malade.