CompÃ©tence interculturelle dans la coopÃ©ration internationale

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Si les trois premiers éléments de cette définition sont classiques, le quatrième point est le plus important – et le plus exigeant. Il permet non seulement l'interaction, mais ouvre la porte à une possible compréhension mutuelle, en dépit des nombreuses inconnues culturelles. 4 visibles (nourriture, architecture, langue, fonctionnement non-verbal, art, systèmes politiques ou religieux, (etc) et des aspects invisibles (valeurs, croyances, normes) bien plus importants si l'on veut essayer de comprendre la culture. L'ensemble des aspects visibles et invisibles et leurs interactions constituent la culture d'une communauté donnée. Définition de Janet et Milton Bennett J. et M. Bennett définissent la culture comme « L'ensemble des croyances, valeurs et comportements appris, partagés et pratiqués par des groupes de personnes en interaction » Cette définition met elle aussi en relief le côté visible (comportement) et le côté invisible de l'iceberg (valeurs et croyances). 1.2 Le concept de communication interculturelle Les définitions de culture proposées ci-dessus influencent bien sûr les définitions de communication interculturelle. La métaphore nous rappelle qu'une interaction interculturelle réussie doit tenir compte des aspects visibles et invisibles des deux partenaires en présence. Elle illustre également que les chocs entre icebergs, donc entre cultures, ne se situent pas au-dessus de l'eau, mais bien au niveau invisible. Les grands malentendus et enjeux interculturels se situent effectivement au niveau des valeurs et des croyances. Stella Ting-Toomey Pour Stella Ting Toomey toute expérience réussie de communication interculturelle doit comprendre quatre composantes essentielles : ▪ Deux acteurs ou plus (des personnes, familles, institutions, pays, etc…) ▪ De cultures différentes (une notion très large de culture) ▪ En interaction ▪ Négociant un signifié commun Janet et Milton Bennett Janet et Milton Bennett définissent la compétence interculturelle comme : « la capacité de communiquer de manière effective dans des situations multiculturelles, et d'interagir de manière appropriée dans une variété de cultures différentes. » Et Janet Bennett d'ajouter : « Un consensus clair est en train d'émerger au sujet de ce qui constitue la compétence interculturelle : un ensemble de capacités et de caractéristiques cognitives, affectives et comportementales dont la mise en application permet une interaction effective et appropriée dans une variété de contextes culturels. » (Janet Bennett, 2008, p.97) Mark A. Ashwill et Du'o'ng Thi Hoâng Oanh Pour Mark A. Ashwill et Du'o'ng Thi Hoâng Oanh la compétence interculturelle est généralement vue comme un ensemble de capacités permettant à une personne de fonctionner de manière effective dans un contexte multiculturel ou (…) la capacité de bien travailler dans divers contextes culturels et avec des personnes d’origines Le double iceberg cinfo
5 bmi-bild.ch différentes. La compétence interculturelle, c'est une manière d'être aux facettes multiples, qui implique la conscience de l'existence de différences culturelles, de la nature de ces différences, et de la capacité de mettre en œuvre ce savoir. En d'autres termes, c'est la capacité de s'adapter à des contextes culturels différents, l'essence d'un fonctionnement biculturel. (Ashwill et Thi Hoâng Oanh, dans Deardorff, 2009, p. 143) 1.3 La compétence interculturelle : des concepts différents d'une culture à l'autre Si les définitions sont nombreuses et souvent complémentaires, la plupart d'entre elles sont l'œuvre de spécialistes occidentaux. Or, le concept même de compétence interculturelle, loin d'être universel, est culturel. L'ouvrage « The Sage Handbook of Intercultural Competence », édité par Darla Deardorff nous rappelle que le concept de compétence interculturelle, développé en Occident, est vécu très différemment en Afrique, Asie, Amérique Latine, dans les pays Arabes, en Chine, en Inde ou en Allema gne par exemple. Ce qui rend une personne compétente au niveau interculturel n'est pas la même chose d'une culture à l'autre. Les exemples suivants, tirés de l'ouvrage de Deardorff, illustrent ses propos : ▪ Dans le monde Arabe, la compétence interculturelle va de paire avec le développement de relations. « Ce sont les relations entre les parties qui donnent sens, relevance et direction à toute communication (Zahama). ▪ Nwosu souligne combien, pour les Africains, l'identité n'est conçue qu'en interaction avec autrui. Communiquer avec une personne implique donc la prise en compte de sa communauté et de son contexte. ▪ Le concept Andin de « alli kawsay » (bien vivre) est basé sur des relations réciproques, complémentaires et coopératives. (Medina Lopez-Portillo et Sinnigen) ▪ Chen et An notent quant à eux qu'en Chine, la compétence d'un-e leader se mesure à sa capacité d'établir des relations harmonieuses. ▪ Au Vietnam, la compétence interculturelle est importante pour « mettre à disposition les compétences nécessaires à l'établissement de relations réelles et interpersonnelles, essentielles au développement de liens profonds, mutuellement bénéfiques et durables d'une culture à l'autre. (Ashwill et Du'o'ng)
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