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Le Management par - UNI.HA

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<strong>Le</strong> <strong>Management</strong> <strong>par</strong><br />

La VALEUR<br />

des produits, procédés et services<br />

Revue de l’Association Française pour l’Analyse de la Valeur - AFAV<br />

N°124 - 125 - 2010 / 2 - 3 - France 98 euros<br />

http://www.afav.eu


SOMMAIRE<br />

EDITO<br />

AUTEUR.........................................................................................................................1<br />

Conception de l’achat profitable, méthodes et outils<br />

Jean-Marc BARATTE...........................................................................................................2<br />

La mise en place d’un produit de Microleasing au sein d’une institution de la microfinance<br />

Anwar MOUFATIH...............................................................................................................9<br />

La conception d’un projet de fabrication et commercialisation d’engrais agricoles<br />

Driss AITABDELLAH...........................................................................................................24<br />

La conception d’un logiciel pour les activiés agricoles<br />

Jeanne-Luce SAKANGA et Pascaline PIERSON.............................................................................34<br />

La guerre des méthodes n’aura pas lieu<br />

Djemil C<strong>HA</strong>FAI.................................................................................................................41


Dblabla<br />

Bon vent et bonne aventure<br />

Jean-Pierre GRAND<strong>HA</strong>YE


Conception de l’achat profitable,<br />

méthodes et outils<br />

Jean-Marc BARATTE<br />

Uni<strong>HA</strong><br />

Uni.H.A., Union des Hôpitaux pour les Achats, est un<br />

Groupement de Coopération Sanitaire, GCS, crée en 2005<br />

et qui rassemble les 54 plus grands centres hospitaliers<br />

français. En décidant d’y adhérer, les directeurs généraux<br />

de chacun des ces centres hospitaliers ont fait le choix<br />

de mutualiser, d’ici à 2012, 70% des 7 milliards d’euros<br />

achats représentant la moitié des achats de l’hôpital<br />

public français. 1,3 milliards seront couverts en 2010.<br />

Uni<strong>HA</strong> n’est pas une centrale d’achat et les achats sont<br />

coordonnés <strong>par</strong> des hospitaliers, acheteurs et experts,<br />

dans 12 filières spécialisée solidement ancrées dans<br />

l’hôpital : les nouvelles technologies de l’information<br />

et de la communication, l’ingénierie biomédicale, la<br />

biologie, la restauration, les services, la fonction linge,<br />

les consommables et les équipements de services de soins,<br />

les fournitures de bureau et la bureautique, l’hygiène et la<br />

protection du corps, les Dasri, la pharmacie: médicaments<br />

et dispositifs médicaux. Cf figure 1, Cartographie des<br />

filières Uni<strong>HA</strong><br />

Uni<strong>HA</strong> Nancy<br />

Deux filières sont coordonnées <strong>par</strong> le CHU de Nancy<br />

avec M Duwoye, pour la coordination administrative<br />

et stratégique, et JM Baratte, pour la coordination<br />

opérationnelle des achats : la filière Hygiène et Protection<br />

du Corps (HPC), créée en 2005, et la filière Dasri lancée<br />

en 2010. Ces deux filières représentent une centaine de<br />

millions d’euros d’achats annuels.<br />

Uni.H.A Nancy a pour vocation, grâce au levier de la<br />

massification, de conduire un progrès qui se veut être<br />

médical, technique et économique. Pour y <strong>par</strong>venir, nous<br />

avons entrepris la transformation d’un marché hospitalier<br />

encore trop centré sur l’offre des fournisseurs en un<br />

marché centré avant tout sur les besoins véritables de<br />

l’hôpital. Une approche plus progressiste de l’achat,<br />

global et systémique, s’est donc naturellement imposée<br />

avec en ligne de mire la réduction du coût global tout<br />

à fait compatible avec le progrès médical et technique.<br />

Par contre la réduction du seul prix d’achat n’est plus<br />

d’actualité car elle conduit trop souvent l’hôpital à<br />

l’insatisfaction des prescripteurs et des utilisateurs,<br />

au gaspillage et au final à une augmentation du coût<br />

global.<br />

L’analyse fonctionnelle des besoins constitue l’outil<br />

méthodologique clef de la filière ouvrant ainsi les<br />

portes à ce progrès médical, technique et économique<br />

recherché.<br />

Avant de traiter de l’analyse fonctionnelle telle qu’elle est<br />

pratiquée à Uni<strong>HA</strong> Nancy, revenons dans un premier temps<br />

sur les raisons de l’engagement dans cette conception de<br />

l’achat profitable à Uni<strong>HA</strong> Nancy.<br />

Conception de l’achat profitable<br />

Au début de son <strong>par</strong>cours professionnel, le coordonnateur<br />

opérationnel des achats de la filière, ingénieur de<br />

formation, a travaillé dans le groupe Thales, ex Thomson<br />

CSF. Dans cette entreprise, de nouvelles pratiques de<br />

l’achat ont été mises en oeuvre au début des années<br />

90. Ces nouvelles pratiques sont <strong>par</strong>ties des constats<br />

suivants:<br />

• 80% du coût d’un produit se détermine au moment<br />

de sa définition.<br />

• L’implication en amont des acheteurs dans les<br />

équipes projet est essentielle pour permettre l’activation<br />

de tous les leviers d’optimisation des coûts.<br />

• La valeur ajoutée de l’acheteur ne se limite pas<br />

à la simple négociation du prix d’achat car, à ce stade,<br />

sa marge de manœuvre sur les coûts est trop faible car le<br />

produit est figé. C’est d’ailleurs lorsque cette marge de<br />

manœuvre est réduite que l’acheteur se trouve souvent<br />

contraint, pour obtenir une performance, à réduire,<br />

<strong>par</strong>fois unilatéralement, le niveau qualitatif du produit,<br />

avec une économie qui n’est malheureusement pas<br />

toujours au rendez vous.<br />

• La véritable valeur ajoutée de l’acheteur est<br />

dans sa capacité à être acteur dans la définition même<br />

du produit où les leviers de réduction des coûts sont<br />

les plus nombreux : prise en compte et intégration des<br />

opportunités technologiques offertes <strong>par</strong> le marché,<br />

benchmarking technique et économique, activation des<br />

leviers de réduction de coût chez les fournisseurs,...<br />

Tous ces leviers, guère activables lorsque le produit est<br />

figé, permettent au moment de la conception du produit<br />

une réponse optimale du besoin à satisfaire tout en en<br />

réduisant les coûts. La négociation des prix d’achats peut<br />

alors se poursuivre sur des bases saines sans avoir à rogner<br />

sur la définition fonctionnelle et qualitative du besoin.<br />

Ces concepts de l’achat profitable connus de longue date<br />

ont été clairement posés <strong>par</strong> Edwards Deming (1900-1993).<br />

Il a défini en effet les règles du management moderne et<br />

quatre d’entre elles se rapportent à l’achat :<br />

Abandonnez la règle des achats au plus bas<br />

prix. Cherchez plutôt à réduire le coût total. Réduisez<br />

au minimum le nombre de fournisseurs <strong>par</strong> article, en<br />

établissant avec eux des relations à long terme de loyauté<br />

Page 2 La Valeur n°124 - 125


et de confiance<br />

Instituez une forme moderne d’autorité (le<br />

leadership) ayant pour but de faciliter le travail des<br />

hommes et des machines<br />

Renversez les barrières entre les services.<br />

<strong>Le</strong> travail en équipe évitera les problèmes qui peuvent<br />

ap<strong>par</strong>aître au cours de l’élaboration et de l’utilisation<br />

des produits<br />

Mettez en oeuvre toutes les forces de<br />

l’entreprise pour accomplir la transformation<br />

Toutes les entreprises qu’elles produisent des produits<br />

ou des services sont différentes des unes des autres.<br />

L’hôpital ne fait pas exception même et surtout avec un<br />

patient placé au centre de toutes les préoccupations.<br />

L’approche globale de l’achat avec prioritairement le<br />

travail collaboratif dans la définition du besoin relève<br />

en toute circonstance d’une conception universelle<br />

de l’achat. Il est d’ailleurs utile de souligner que les<br />

professionnels de la santé y ont souscrits dès les débuts<br />

de la filière nancéenne et qu’à ce jour la quasi-totalité<br />

des adhérents Uniha nous ont accordé leur confiance.<br />

Preuve en est que les problématiques de l’achat privé et<br />

celle de l’achat public s’ap<strong>par</strong>entent.<br />

L’analyse fonctionnelle en 5 étapes<br />

Nous ne reviendrons pas sur l’exposé de la méthode que<br />

le lecteur de la revue connaît déjà et pratique. Nous<br />

limiterons l’exposé aux problématiques de mise en œuvre<br />

rencontrées dans l’hôpital. Nous illustrerons la démarche<br />

avec un cas concret : les changes bébé.<br />

Au moment de la rédaction de l’article, les changes<br />

bébé font l’objet d’un appel d’offres qui aura un impact<br />

sensible sur les habitudes de consommation des nouveaux<br />

<strong>par</strong>ents, donc des ventes, dès lors qu’ils quitteront l’une<br />

des 46 maternités publiques françaises concernées.<br />

Problématiques de la mise en œuvre de l’analyse<br />

fonctionnelle (AF) pour Uni<strong>HA</strong> Nancy<br />

Dans un groupement de coopération sanitaire où les<br />

utilisateurs et les experts sont disséminés sur le tout<br />

territoire national, constituer un groupe de travail<br />

pluridisciplinaire et représentatif est difficile et allonge<br />

toute AF. Avec en plus la contrainte du manque chronique<br />

de disponibilité des équipes soignantes, c’est un problème<br />

infranchissable qui se pose alors. Ces problématiques<br />

de disponibilité et de géographie peuvent pourtant se<br />

contourner en adaptant les outils et les méthodes de<br />

l’AF.<br />

D’emblée l’impossibilité de rassembler physiquement et<br />

régulièrement tous ceux et celles qui, <strong>par</strong> leur expertise,<br />

devaient <strong>par</strong>ticiper à l’analyse fonctionnelle du besoin<br />

s’est donc posée à Nancy. Au démarrage de la filière en<br />

2005, l’option choisie pour contourner la difficulté a<br />

été de faire le travail avec exclusivement des experts<br />

nancéens. La disponibilité des personnels soignants<br />

nous a quand même contraint à étaler l’AF sur de (trop)<br />

nombreux mois.<br />

Retour d’expérience et conséquences d’une<br />

approximation de la méthode 2005<br />

Pour le premier marché des masques chirurgicaux (2007-<br />

2009), se sont donc retrouvés autour de la table, entre<br />

2005 et 2006, les hygiénistes et les cadres de santé de<br />

diverses unités de soins représentatives de l’activité<br />

hospitalière française : chirurgie infantile, chirurgie pour<br />

adultes, chirurgie orthopédique et thoracique, maladies<br />

infectieuse et tropicale, chirurgie générale et urgences.<br />

La pluridisciplinarité du groupe expert était im<strong>par</strong>faite<br />

mais elle répondait à l’objectif principal de ce premier<br />

marché : une redéfinition complète du masque chirurgical<br />

<strong>par</strong> ceux et celles qui les portent au quotidien et <strong>par</strong><br />

ses prescripteurs. Il est à noter que pour le second<br />

marché (2010-2013), les dimensions logistiques et<br />

environnementales du besoin fonctionnel ont été mieux<br />

intégrées aboutissant à une expression de besoin plus<br />

complète.<br />

<strong>Le</strong> cahier des charges fonctionnelles (CdCF) des masques<br />

a donc été réalisé avec les experts nancéens puis la<br />

consultation, les essais encadrés <strong>par</strong> ces mêmes experts<br />

dans leurs services respectifs et, au final, le choix de<br />

la meilleure offre, cf figure 2, CdCF des masques<br />

chirurgicaux<br />

<strong>Le</strong> problématique de la diversité des usages hospitaliers<br />

s’est cependant posée au cours du choix des fournisseurs.<br />

Dans l’ensemble, l’analyse fonctionnelle et les choix qui<br />

en ont découlé étaient satisfaisants. Mais pour des besoins<br />

reflétant des pratiques et usages hospitaliers <strong>par</strong>ticuliers<br />

d’une région à l’autre, nous avons eu quelques difficultés<br />

pour faire le bon choix faute des critères d’évaluation<br />

pertinents pour l’ensemble de la communauté des<br />

utilisateurs. Pourtant, dans un hôpital employant 10 000<br />

personnes et rassemblant toutes les spécialités médicales<br />

possibles, la représentativité hospitalière ap<strong>par</strong>aissait<br />

évidente. Hors, il faut vient convenir qu’au-delà de cette<br />

représentativité des métiers, il se pose celle reflétant<br />

la diversité géographique des usages hospitaliers même<br />

pour des produits les plus standard.<br />

De cette expérience im<strong>par</strong>faite et instructive est sorti<br />

progressivement l’analyse fonctionnelle telle qu’elle a<br />

été pratiquée pour les changes bébé. A noter que pour<br />

le second marché des masques chirurgicaux, il ap<strong>par</strong>aît<br />

que nous ayons mieux répondu aux besoinx des milliers<br />

d’utilisateurs au quotidien de nos masques chirurgicaux<br />

ré<strong>par</strong>tis sur le territoire national. Nous avons même<br />

répondu aux besoins latents non satisfaits jusqu’à<br />

maintenant en introduisant un produit innovant, une<br />

première mondiale, dont Jean Pierre Grandhaye et les<br />

étudiants de l’ENSGSI sont les instigateurs: le masque<br />

chirurgical à fenêtre trans<strong>par</strong>ente, cf figure 3<br />

Analyse fonctionnelle des changes bébé.<br />

Nous illustrons notre démarche en décrivant les<br />

adaptations méthodologiques qui ont permis d’aboutir<br />

au cahier des charges fonctionnelles, élément central<br />

de l’appel d’offre en cours, et à la grille d’évaluation des<br />

offres. Par mesure de sécurité juridique, le dernier niveau<br />

de pondération des critères et les moyens d’évaluation<br />

ne sont pas communiqués.<br />

Vu le contexte économique dans les hôpitaux et la<br />

nécessité du retour au plus tôt à l’équilibre financier,<br />

il n’est plus envisageable de prendre le temps de<br />

Page 3 La Valeur n°124 - 125


assembler physiquement les experts tout au long du<br />

processus d’AF (plusieurs mois en 2006). Il faut certes<br />

avancer à pas comptés pour aboutir à une AF pertinente,<br />

mais à pas comptés rapidement pour arriver au plus vite<br />

au résultat.<br />

1° étape - Inventorier l’existant ou mettre,<br />

temporairement, la charrue avant la pieuvre<br />

Recensement des cahiers des charges disponibles<br />

dans la communauté des hôpitaux Uni<strong>HA</strong>. Nous avons<br />

recensé ce que nous appelons dans l’hôpital les grilles<br />

de test. Ces grilles sont le reflet le plus fidèle des<br />

attentes et du besoin de l’hôpital. Malheureusement, les<br />

candidats n’ont que très rarement connaissance de ces<br />

grilles lors de la consultation et ceal donne souvent un<br />

avantage au fournisseur en place qui a eu le temps de<br />

les connaître. A la lecture des grilles de test, nous avons<br />

relevé en moyenne une dizaine de critères avec quatre<br />

niveaux d’évaluation. Ces critères reflètent avant tout<br />

les attentes basiques et ne permettent pas d’évaluer<br />

plus finement le produit proposé ni de dé<strong>par</strong>tager les<br />

principaux fournisseurs du marché offrant en général<br />

des produits assez semblables. Nous avons pu cependant<br />

relever certaines fonctions dont une <strong>par</strong>ticulièrement<br />

intéressante sur le Chru de Lille relative au témoin<br />

d’humidité, sur laquelle nous reviendrons dans l’étape<br />

4. Sans cette étape de recensement, il est fort probable<br />

que nous serions passé à coté de cette fonction si nous<br />

avions fait l’AF sur Nancy et en supposant que tous les<br />

hôpitaux ont les mêmes besoins.<br />

Autre sources<br />

Comme dans l’hôpital, dans le domaine de la logistique<br />

<strong>par</strong> exemple, le besoin fonctionnel est à rapprocher de<br />

celui des produits liés au traitement de l’incontinence<br />

adulte, nous avons repris de ce cahier des charges,<br />

résultat égalment d’une AF, un certain nombre de<br />

fonctions supposées communes avec les changes bébé.<br />

2° étape – replacer les fonctions dans leur contexte – la<br />

pieuvre<br />

De l’inventaire des toutes ces fonctions, la pieuvre a été<br />

reconstituée: définir les milieux extérieurs et positionner<br />

les fonctions de service et de contrainte, cf figure 4, la<br />

Pieuvre. En faisant de la sorte, nous sommes en mesure<br />

de reprendre l’AF avec un cheminement classique.<br />

3° étape – reprendre la méthode classique<br />

Au cours de cette étape, nous avons :<br />

• Ré exprimer les fonctions correctement (verbe à<br />

l’infinitif + complément)<br />

• Vérifier l’existence réelle des fonctions<br />

• Ordonner<br />

• Caractériser les fonctions<br />

Il en ressort un projet de CdCF.<br />

Point d’étape<br />

Au terme de cette 3° étape sensée synthétiser les<br />

attentes d’un échantillon représentatif de centres<br />

hospitaliers, il ne s’est passé que quelques semaines au<br />

lieu des nombreux mois nécessaires au<strong>par</strong>avant pour un<br />

seul centre hospitalier impliqué. <strong>Le</strong> premier risque étant<br />

la déconnexion de la réalité du besoin à satisfaire <strong>par</strong><br />

rapport au travail de synthèse effectué, l’objectif a été<br />

d’engager à ce stade un retour en arrière quasi complet<br />

avec un groupe d’experts en chair et en os.<br />

4° étape – re-bouclage de l’AF<br />

Un groupe d’experts a donc été constitué dans un centre<br />

hospitalier de l’Est de la France (confidentiel) et le<br />

travail de re-bouclage de l’AF a été réalisé avec, comme<br />

support, la pieuvre et un projet de CdCF ouvert. Une<br />

demi journée seulement a été nécessaire pour :<br />

• S’assurer de l’exhaustivité des fonctions, de leur<br />

formulation et de leur arrangement<br />

• Rajouter/supprimer/modifier<br />

• Pondérer <strong>par</strong> com<strong>par</strong>aison entre eux les sous<br />

critères relevant d’un même critère, pondérer l’ensemble<br />

du CdCF.<br />

Il en résulte le CdCF tel qu’il ap<strong>par</strong>aît en figure 5 et qui<br />

constitue la pièce maîtresse de l’appel d’offres.<br />

Point d’étape<br />

Dans cette étape, le risque était de voir une absence<br />

de créativité et d’esprit critique de la <strong>par</strong>t des experts,<br />

cadres de santé, soignants et acheteurs, face à un projet<br />

de CdCF déjà bien avancé. En fait, ce risque est gérable<br />

et cette étape a permis de dégager de la valeur ajoutée<br />

en faisant émerger plusieurs fonctions latentes, ignorées<br />

des fabricants, et pourtant tellement évidentes. Tout<br />

comme au Chru de Lille, nous avons fait émerger et<br />

valider la nécessité d’identifier le niveau de saturation<br />

du change bébé afin de faciliter le travail des soignants.<br />

<strong>Le</strong> soignant, à la différence de la mère, ne recherche<br />

pas la multiplication des contacts avec l’enfant. Aussi,<br />

si le produit lui offre la possibilité de vérifier aisément,<br />

et sans déranger l’enfant, la capacité d’absorption<br />

résiduelle du produit, fonction F313 sur la figure 5, c’est<br />

du temps gagné.<br />

Evidemment, les fabricants cherchent avant tout à<br />

satisfaire la clientèle principale: les <strong>par</strong>ents avec leurs<br />

800 millions d’euros de chiffres d’affaires. Conditionner<br />

leurs habitudes avant de sortir de la maternité est donc<br />

sans doute plus important pour eux que la satisfaction<br />

des soignants, en dehors des fonctions élémentaires cf<br />

1° étape, avec leurs 2 millions seulement d’euros de<br />

chiffres d’affaires.<br />

Il est utile de rappeler à nouveau que l’objectif d’Uni<strong>HA</strong><br />

Nancy est la satisfaction de la demande hospitalière et<br />

certainement pas l’acceptation en l’état de l’offre des<br />

fournisseurs qui sous entendrait de s’y adapter. Dans cette<br />

optique, il ap<strong>par</strong>aîtrait pertinent que les fournisseurs<br />

s’impliquent dans nos AF, plutôt qu’à vouloir rester en<br />

position d’offreurs de produits imaginés trop en dehors<br />

de l’hôpital.<br />

5° étape – validation finale<br />

Cette ultime étape, avant le lancement de l’appel<br />

d’offres, a été de faire valider <strong>par</strong> l’ensemble de nos<br />

adhérents le CdCF réalisé en quatre étapes. <strong>Le</strong> CdCF a<br />

été approuvé quasiment en l’état démontrant ainsi la<br />

pertinence de l’approche méthodologique.<br />

Page 4 La Valeur n°124 - 125


Perspectives de progrès méthodologiques<br />

Malgré le succès de l’opération, fondé avant toute chose<br />

sur un travail collaboratif en équipe pluridisciplinaire et<br />

multicentrique, un processus d’amélioration sera engagé<br />

sur le CdCF pour les remises en causes annuelles de ce<br />

marché des changes bébé. Nous comptons notamment<br />

travailler la flexibilité des critères d’appréciation et les<br />

niveaux d’acceptation exigibles. Cela nous permettra<br />

peut être de nous retrouver à l’occasion d’un prochain<br />

article.<br />


<br />

Figure 1, Cartographie des filières Uni<strong>HA</strong><br />

Page 5 La Valeur n°124 - 125



<br />

Figure 2, CdCF des masques chirurgicaux<br />

Page 6 La Valeur n°124 - 125


Figure 4, la Pieuvre<br />

Page 7 La Valeur n°124 - 125



<br />

Figure 5, CdCF des changes bébé<br />

Page 8 La Valeur n°124 - 125


La mise en place d’un produit de<br />

microleasing au sein d’une<br />

Institution de la MicroFinance<br />

Anwar MOUFATIH<br />

Fondation Banque Populaire pour le MicroCrédit - Agence Kénitra 2<br />

Introduction<br />

Au Maroc, la microfinance connaît un développement<br />

spectaculaire, les principaux intervenants dans ce secteur<br />

sont les Institutions de la MicroFinance (IMF). L’IMF doit<br />

être obligatoirement une association à but non lucratif, à<br />

vocation économique et sociale dont la principale mission<br />

est l’octroi du crédit à une couche sociale défavorisé et<br />

non servie <strong>par</strong> le secteur bancaire classique. <strong>Le</strong> but est<br />

d’aider cette couche sociale (à travers un programme) à<br />

créer ou/et développer une activité économique<br />

commerciale ou artisanale génératrice d’un revenu et de<br />

la faire sortir d’un secteur informel à un autre formel et<br />

organisé. <strong>Le</strong>s crédits octroyés <strong>par</strong> l’IMF, font l’objet d’une<br />

modeste rémunération, vue la faiblesse des montants<br />

octroyés. La pérennité de toute IMF est strictement<br />

liée à une accumulation d’un capital nécessaire afin de<br />

toucher plus des bénéficiaires et donc réduire le taux de<br />

pauvreté.<br />

Mais la réalité est autre puisqu’une <strong>par</strong>tie importante des<br />

bénéficiaires n’arrivent pas à honorer leurs engagements<br />

en enregistrant des incidents dans le paiement ou bien<br />

en devenant insolvable. Une telle situation risque de<br />

compromettre l’action et le programme d’une IMF et<br />

donc mettre fin à la vie de l’institution.<br />

D’après mon expérience, j’ai constaté que la défaillance<br />

des clients est due principalement à la non affectation<br />

des prêts à leur objet initial. Normalement les prêts<br />

sont octroyés pour acheter un matériel, une machine,<br />

une marchandise, une matière première ou pour équiper<br />

un local. Malheureusement une grande <strong>par</strong>tie des<br />

bénéficiaires détourne le montant du prêt à des fins<br />

personnelles ou familiales. Un tel acte rend important<br />

le risque de la non restitution de prêt vue les faibles<br />

voire inexistantes garanties des micro-entrepreneurs.<br />

Chaque IMF peut tolérer, durant les premières années<br />

de son existence, un taux des impayés minime, mais<br />

avec le temps et vu la fragilité du secteur, ce taux va<br />

certainement dépasser le seuil critique défini <strong>par</strong> chaque<br />

institution, ce qui va rendre l’avenir de cette dernière<br />

incertain.<br />

<strong>Le</strong> projet s’intéresse à cette situation délicate de non<br />

paiement et d’insolvabilité des « clients ».<br />

La solution avancée concerne la en place d’un produit<br />

« micro leasing » à l’instar de leasing pratiqué <strong>par</strong> les<br />

banques commerciales. <strong>Le</strong> but est de permettre à l’IMF<br />

d’octroyer des crédits à ses clients pour s’équiper et<br />

acheter les machines et autres outils à travers un crédit<br />

bail, toute en s’assurant que les fonds octroyés vont être<br />

investis et sont donc affectés à l’objet du prêt. Un tel<br />

produit devrait réduire le risque de non paiement et<br />

résoudre le problème des garanties, puisque l’IMF reste<br />

toujours propriétaire du bien acquis « objet du crédit bail<br />

» jusqu’au paiement de la dernière échéance/traite de<br />

crédit. C’est ainsi que le client peut jouir de la propriété<br />

dudit bien.<br />

Glossaire<br />

AMC : Associations de Microcrédit<br />

FBPMC : Fondation Banque Populaire pour le MicroCrédit<br />

FG : Fond de garantie<br />

FNAM : Fédération Nationale des Associations de<br />

Microcrédit<br />

IMF : Institution de Microfinance<br />

SIG : Système d’Information et de Gestion<br />

La Microfinance ou l’émergence de la finance<br />

des pauvres<br />

Chapitre 1 : La microfinance dans le Monde<br />

et au Maroc<br />

1-La Microfinance dans le monde : Une réponse<br />

citoyenne en faveur des pauvres<br />

En s’imposant comme outil nécessaire pour lutter contre<br />

la pauvreté et l’exclusion sociale,le concept de la<br />

Microfinance est de plus en plus répandue dans le monde<br />

entier. Il trouve son origine proprement dite dans le passé<br />

lorsque les personnes, pour obtenir des crédits, devaient<br />

avoir recours à des usuriers ou à des tontines. Toutefois,<br />

la notion de microfinance n’a réellement vu le jour qu’au<br />

Bangladesh où le professeur Muhammad Yunus a décidé,<br />

après la famine de 1974, d’améliorer le sort des plus<br />

pauvres, non <strong>par</strong> charité mais en leur donnant accès à<br />

un minimum de moyens d’existence pour subvenir à leurs<br />

besoins. En 1976, il a constitué une institution financière,<br />

la Grameen Bank, qui allait se charger d’octroyer des<br />

crédits aux pauvres et qui allait devenir en octobre 1983<br />

une banque indépendante. Actuellement, la Grameen<br />

Bank prête toujours de petites sommes aux populations<br />

les plus pauvres, surtout aux femmes. En 2006, la<br />

Page 9 La Valeur n°124 - 125


Grameen Bank et Muhammad Yunus ont obtenu le Prix<br />

Nobel de la Paix.<br />

La microfinance ne comprend pas que le simple<br />

microcrédit, elle est un concept plus vaste et comprend<br />

d’autres services. <strong>Le</strong>s Nations Unies ont donné aux notions<br />

de « microfinance » et « microcrédit » la définition<br />

suivante :<br />

“La microfinance comprend les prêts, l’é<strong>par</strong>gne,<br />

l’assurance, les services de transfert et d’autres produits<br />

financiers, destinés aux clients à bas revenu.”<br />

“Un microcrédit est une petite somme d’argent qui<br />

est prêtée à un client <strong>par</strong> une banque ou un autre<br />

établissement. <strong>Le</strong> microcrédit peut être proposé, souvent<br />

sans garantie, à un individu ou <strong>par</strong> l’intermédiaire d’un<br />

prêt de groupe.”<br />

<strong>Le</strong> microcrédit, en tant que composante de la<br />

microfinance, est l’un des outils les plus performants<br />

pour résoudre le problème de la pauvreté dans le monde.<br />

Il s’y consacre de façon à développer l’estime de soi<br />

de l’individu et l’autosuffisance au sein de l’institution<br />

qui lui fournit les services financiers. Il agit en synergie<br />

avec d’autres interventions de développement dans les<br />

domaines de la santé, de l’alimentation, de la démocratie<br />

et de l’éducation. Il soutient, mais il ne maintient pas la<br />

personne dans la dépendance.<br />

Un premier Sommet du Microcrédit est organisé en<br />

1997. Ce Sommet visait à mobiliser la communauté<br />

internationale du développement dans le but de lui faire<br />

reconnaître qu’il était essentiel de multiplier les activités<br />

de microfinance si elle voulait atteindre les objectifs du<br />

millénaire pour le développement et créer un monde plus<br />

juste.<br />

Même si bien plus que 100 millions de clients ont reçu un<br />

microprêt en 2005, l’objectif de desservir 100 millions de<br />

personnes <strong>par</strong>mi les plus pauvres n’a pas été atteint.<br />

2-La microfinance au Maroc : État des lieux<br />

La finance informelle est une pratique courante au<br />

Maroc, qui a existé, depuis longtemps, sous différentes<br />

formes : l’autofinancement (une é<strong>par</strong>gne de nature<br />

thésaurisatrice), les « banques clandestines » (ou<br />

usuriers), les commerçants banquiers, tontines («Dart<br />

»ou « jamaaiat).<br />

<strong>Le</strong>s activités de microcrédit au Maroc ont débuté au<br />

milieu des années 1990, sous l’impulsion de l’AMSED,<br />

une ONG marocaine. Un premier crédit a été octroyé<br />

à un groupe de 8 femmes. Plusieurs autres associations<br />

de microcrédit sont ensuite ap<strong>par</strong>ues et ont fait évoluer<br />

le secteur vers plus de professionnalisme. A la fin des<br />

années 1990, la mise en place du programme Microstart<br />

du PNUD a aidé à l’émergence et au financement de<br />

nombreuses autres associations de microcrédit (AMC). Ce<br />

programme, qui a débuté en février 1998, a fourni une<br />

assistance financière et technique à six associations avec<br />

un budget opérationnel US$ 1,7 millions, dont US$ 150 000<br />

<strong>par</strong> association <strong>par</strong>ticipante. Cet appui au secteur a été<br />

suivi <strong>par</strong> celui de l’USAID pour plus de US$ 16 millions.<br />

Aujourd’hui, le microcrédit au Maroc constitue la «<br />

locomotive » de la microfinance, cette dernière connaît<br />

un essor spectaculaire et éloquent vue les remarquables<br />

résultats et chiffres réalisés <strong>par</strong> les différentes<br />

associations. Ce succès est sans aucun doute favorisé<br />

et encouragé <strong>par</strong> un contexte marocain favorable au<br />

développement de la microfinance :<br />

33 millions d’habitants<br />

44%de cette population est rurale<br />

18% de la population vit en dessous du seuil national de<br />

pauvreté<br />

35% de la population vit en dessous du seuil absolu de<br />

pauvreté tel que défini <strong>par</strong> la Banque Mondiale<br />

<strong>Le</strong> taux du chômage est de 9.11% (15.5% au zone<br />

urbaine)<br />

le nombre estimé des microentreprises formelles ou<br />

informelles au Maroc est Plus de 100 000.<br />

La Fondation Banque Populaire pour le Micro-Crédit<br />

(FBPMC) est une association à but non lucratif régie <strong>par</strong><br />

le dahir du 15 novembre 1958 et la loi 18/97 relative à<br />

l’exercice de l’activité du micro-crédit. Elle a été créée<br />

en 1999 <strong>par</strong> le Groupe Banques Populaires (GBP), avant<br />

d’ obtenir l’agrément du décret ministériel du 01 mars<br />

2000.Sa création <strong>par</strong> le GBP n’est pas une surprise pour<br />

un groupe dont le fondement de base était l’aspect<br />

coopératif entre l’institution faîtière centralisée et les<br />

16 banques coopératives régionales.<br />

Son objet social est essentiellement :<br />

• Distribuer des micro-crédits, afin de permettre à<br />

des personnes économiquement faibles de créer ou de<br />

développer leur propre activité de production ou de<br />

service en vue d’assurer leur insertion économique ;<br />

• Effectuer, au profit de ses clients, toutes opérations<br />

connexes liées à l’octroi de microcrédits, notamment la<br />

formation, le conseil et l’assistance technique.<br />

<strong>Le</strong> démarrage de la Fondation était assuré <strong>par</strong> une<br />

subvention initiale de $17.3 millions.<br />

Une subvention faite <strong>par</strong> la Banque Populaire, organisation<br />

qui continue à lui assurer un soutien solide en nature,<br />

sous forme d’expertise, et en capitaux de financement.<br />

Aujourd’hui, la Fondation jouit d’une grande autonomie<br />

financière et le ratio de dettes /fonds propres (0.2 /1),<br />

jusqu’à présent la croissance de cette institution a<br />

largement été assurée <strong>par</strong> les fonds propres (73%), le solde<br />

vient d’emprunts subsidiés contractés avec la Banque<br />

Populaire. Cette situation permet à l’institution de se<br />

doter d’une large possibilité de s’endetter d’avantage.<br />

Sources de financement de la FBPMC<br />

27%<br />

73%<br />

Fonds propres<br />

Emprunts<br />

subsidiés<br />

Page 10 La Valeur n°124 - 125


2ème <strong>par</strong>tie : <strong>Le</strong> microleasing, une réponse<br />

au besoin de la microfinance<br />

Mon travail consiste à trouver une solution au problème<br />

des impayés de la FBPMC au même temps qu’au problème<br />

de détournement de l’objet des crédits octroyés <strong>par</strong><br />

l’IMF. <strong>Le</strong> projet que je propose est la mise en place d’un<br />

nouveau produit, un produit innovant non encore introduit<br />

à la microfinance, il s’agit du microleasing (microcréditbail).Un<br />

tel produit peut également répondre à un besoin<br />

du marché non encore satisfait et se démarquer d’une<br />

concurrence de plus en plus ardue.<br />

La méthode de travaille que je propose, consiste d’abord<br />

à présenter une étude critique de l’existant.<br />

Ensuite, on va définir le microleasing, et présenter une<br />

conception d’un produit microleasing en se basant sur<br />

une analyse de la valeur.<br />

Enfin, on va établir un test pilote et prévoyer un lancement<br />

du produit.<br />

Chapitre 1 : Analyse critique de l’existant<br />

1-Des Impayés en progression inquiétante<br />

A fin avril 2008, le taux des impayés de la FBPMC est de<br />

1.05% avec un montant de 11 615 276 Dh, ce taux ne<br />

reflète pas la réalité puisqu’ il y a l’intervention du fond<br />

de garantie à travers une radiation qui s’effectue tout les<br />

6 mois et qui concerne les échéances impayées dont l’âge<br />

est plus de 6 mois .Ce taux va augmenter dans les années<br />

voir les mois à venir vu la remarquable expansion de la<br />

fondation qui est sans doute accompagnée des risques<br />

non négligeable liés au secteur. <strong>Le</strong> seuil critique tolérable<br />

fixé <strong>par</strong> la fondation est de 2 %. Si le taux de l’impayé a<br />

conservé son rythme enregistré durant septembre 2007<br />

et mars 2008, on va sûrement dépasser ce seuil critique<br />

avant la fin d’année 2008.<br />

D’une manière générale, un suivi chronologique de<br />

l’impayé de la fondation permet de constater que : Plus<br />

l’âge de la succursale avance plus le taux des impayés<br />

augmente.<br />

Au niveau de la ville de Kénitra où s’activent trois<br />

branches et qui comptent un portefeuille de 4000 clients,<br />

le taux des impayés se re<strong>par</strong>tie de la manière suivante :<br />

(Données arrêtées à fin janvier 2008)<br />

Kénitra 1 Kénitra 2 Kénitra 3 FBPMC<br />

Date de 01/01/2003 01/09/2004 01/08/2006 01/03/2000<br />

démarrage<br />

Clients actifs 1698 1267 1090 178565<br />

Taux d’impayés 1.72 0,24 0.18 0.82<br />

en %<br />

Échéances<br />

impayées<br />

520 19 44 18031<br />

Une analyse approfondie de ces trois entités permet de<br />

constater que les causes de non remboursement sont les<br />

suivantes :<br />

• Non respect de l’objet de crédit et détournement des<br />

sommes endettées à des fins personnels (consommation,<br />

achat des électroménagers,…..)<br />

• Surendettement des clients (crédit croisé): les clients<br />

recourent à d’autres IMF’s et n’arrivent pas à honorer leurs<br />

engagements. Un phénomène accéléré et encouragé <strong>par</strong><br />

l’absence d’une centrale de risque au niveau du secteur<br />

de la microfinance au Maroc.<br />

• Mauvaise étude et surévaluation des dossiers de la <strong>par</strong>t<br />

des agents de crédit.<br />

• Autres (décès du conjoint, maladie, conjoncture non<br />

favorable…..).<br />

On peut ré<strong>par</strong>tir ces impayés de la manière suivante :<br />

17%<br />

La ré<strong>par</strong>tition de l'impayé selon la<br />

cause<br />

Non respect de<br />

l'objet<br />

8% 5% Crédit croisé<br />

(surendettement)<br />

24%<br />

46%<br />

Non respect de<br />

l'objet et Crédit<br />

croisé<br />

Surévaluation de<br />

dossier<br />

Autres<br />

2-Lacunes dans la conception des produits<br />

C’est le Dé<strong>par</strong>tement Développement qui est chargé de<br />

concevoir et lancer les nouveaux produits. <strong>Le</strong> Dé<strong>par</strong>tement<br />

applique très largement un modèle de développement de<br />

produit « du haut vers le bas ». Il émet ce qui semble une<br />

bonne idée, puis ordonne et édicte à toutes les agences<br />

d’offrir le produit résultant à compter d’une date donnée.<br />

Ce modèle de conception se fait :<br />

sans aucune consultation avec le réseau,<br />

sans constitution d’une équipe pluridisciplinaire,<br />

sans lancement d’un test pilote,<br />

sans formation à l’amont du personnel concernant le<br />

nouveau produit,<br />

sans un accompagnement d’une politique de<br />

marketing,<br />

L’introduction du nouveau produit est tout simplement<br />

dictée d’en haut. Devant cette situation, il est normal que<br />

le constat soit presque négatif : Deux des cinq derniers<br />

produits lancés <strong>par</strong> la Fondation, connaissent un échec<br />

considérable. Un échec traduit <strong>par</strong> le taux des impayés<br />

important enregistré <strong>par</strong> les deux produits. Pire encore,<br />

un des deux produits dernièrement lancés connaît un<br />

essor beaucoup moins fulgurant. Un fait inquiétant, est<br />

que les deux produits connaissent des taux des impayés,<br />

Page 11 La Valeur n°124 - 125


certes avec une différence de degré d’importance, mais<br />

après seulement une année de lancement de ces deux<br />

produits. Un autre constat, c’est que cette approche de<br />

conception des produits, a des conséquences désastreuses<br />

telles que :<br />

• Cannibalisation des produits existants <strong>par</strong> le nouveau<br />

produit<br />

• Modification des motivations du personnel et, <strong>par</strong><br />

conséquent, de leurs activités sur le terrain.<br />

• Supervision médiocre du produit <strong>par</strong> les cadres<br />

moyens.<br />

3-Défaillances au niveau de la structure de la<br />

Fondation<br />

La structure actuelle de la FBPMC ne répond pas aux<br />

attentes fixées <strong>par</strong> les dirigeants, elle n’arrive pas à<br />

assimiler l’expansion rapide du réseau. Cette défaillance<br />

se manifeste <strong>par</strong> :<br />

Absence d’un dé<strong>par</strong>tement des ressources humaines,<br />

Absence d’une fonction chargée de la communication,<br />

Absence d’une fonction chargée du marketing et de<br />

l’étude de marché,<br />

La réduction des tâches de la supervision en une seule<br />

personne à savoir le superviseur,<br />

La déviation de la mission du Dé<strong>par</strong>tement Audit à une<br />

simple mission de contrôle,<br />

Une centralisation de certaines tâches stratégiques telle<br />

que la logistique (retard dans la livraison des fournitures<br />

et matières).<br />

L’expansion rapide de la fondation a obligé les responsables<br />

à revoir cette structure, chose qui va être finalisé avant<br />

la fin de la première moitie de l’année. <strong>Le</strong>s responsables<br />

ont décidé de revoir cette structure et mettre un nouvel<br />

organigramme qui répond au besoin de l’extension<br />

de l’activité de la Fondation.<br />

4-Limites au niveau du SIG<br />

Même si des travaux d’amélioration de l’application<br />

métier “Al-Miftah” ont été menés pour optimiser les<br />

programmes et ajouter d’autres fonctionnalités, la<br />

capacité d’extension de l’application est limitée et<br />

une révision du SIG est nécessaire afin d’assurer que la<br />

croissance de la FBPMC ne soit pas menacée. La direction<br />

consciente de cette limite, et dans le cadre de la refonte<br />

de son Système d’Information et de Gestion, a lancé une<br />

réflexion dans la perspective d’élaboration d’un cahier<br />

des charges pour le choix du prestataire qui sera chargé<br />

de l’élaboration d’un Schéma Directeur du Système<br />

d’Information de la Fondation et son accompagnement<br />

dans sa mise en oeuvre.<br />

Bien que le SIG assure un reporting adéquat, on enregistre<br />

les anomalies suivantes :<br />

Absence de rapidité et faible efficacité du traitement<br />

au niveau du serveur consacré à l’application, un<br />

dysfonctionnement dû principalement à la surcharge et<br />

à la multiplication des ouvertures des unités de ventes,<br />

chose qui répercute sur la capacitédu système,<br />

<strong>Le</strong>nteur dans la récupération des données <strong>par</strong> le<br />

personnel,<br />

La « non utilité » de certaines tâches au niveau du<br />

Page 12 La Valeur n°124 - 125<br />

système,<br />

les rapports spécifiques ne sont pas automatiquement<br />

générées et doivent être programmés individuellement<br />

(ex : la balance âgée de portefeuille).<br />

5- Taux de sortie des clients élevé<br />

<strong>Le</strong> taux de sortie ou le taux d’abandon des clients est<br />

le taux des clients qui n’ont pas renouvelé leur prêt<br />

pour différentes raisons : incidents dans le paiement,<br />

besoin non satisfait <strong>par</strong> les produits actuels, groupe non<br />

solidaire,…<br />

Ce taux a atteint 27 % fin juin 2007, ça veut dire qu’un client<br />

sur 4 ne reconduit pas sa demande de renouvellement du<br />

crédit, cela représente un nombre important de clients<br />

perdus pour la Fondation. Pour les trois agences qui<br />

s’activent dans la ville de Kénitra, ce taux était comme<br />

suit : (données arrêtées à fin avril 2008)<br />

Sur un échantillon de 110 des clients sortants de l’agence<br />

KENITRA 2, le motif de non<br />

renouvellement du prêt était le suivant :<br />

-16 (14%) : problème dans le groupe de solidarité<br />

-10 (9%) : non besoin du crédit pour le moment<br />

-10 (9%) : recours à la banque classique<br />

-12 (11%) : recours aux autres IMF’s<br />

-20 (18%) : incidents dans le paiement<br />

-11 (10%) : besoin non satisfait <strong>par</strong> le microcrédit et pas<br />

de possibilité de recourir à la banque classique<br />

-15 (16%) : non conforme à la religion « HRAM »<br />

- 7 (6%) : taux élevé<br />

- 9 (8%) : autre<br />

La Fondation se trouve donc face à un problème qui<br />

risque d’entacher sa stratégie à moyen et à long terme<br />

et elle doit supporter des coûts supplémentaires liés à ce<br />

phénomène.<br />

6-Besoin non encore satisfait<br />

Après dix ans, le bilan de la microfinance est certes<br />

positif, mais ça n’empêche de dire que la mission reste<br />

incomplète puisque le secteur touche à peine 1 500 000<br />

clients sur un marché potentiel de 8 000 000 clients. La<br />

Fondation sert plus de 180 000 bénéficiaires et elle occupe<br />

la troisième place au niveau de nombre des clients actifs<br />

avec une <strong>par</strong>t de marché de 13 %.Si on accepte que la<br />

FBPMC va conserver cette <strong>par</strong>t du marché, elle doit donc<br />

servir 960 000 clients sur les 8 000 000.<br />

La FBPMC possède des atouts importants pour maintenir sa<br />

position sur le marché voir même prendre les commandes<br />

et être leader en la matière :<br />

Une méthodologie de crédit performante et un délai<br />

de réponse aux demandes de crédit très court et loin de<br />

toute concurrence ;<br />

Une décentralisation de la prise de décision à travers<br />

des supervisions régionales implantées dans tout le


oyaume ;<br />

Un personnel compétent et d’un bon niveau culturel ;<br />

Un logistique de pointe.<br />

Elle doit <strong>par</strong> contre exploiter un feedback important des<br />

clients et revoir sa gamme des produits afin de gagner<br />

des <strong>par</strong>ts de marché et toucher plus de clients.<br />

7-Démotivation du personnel<br />

L’augmentation du taux des impayés avait des effets<br />

négatifs sur la motivation du personnel. <strong>Le</strong>s agents de<br />

crédit se sentaient les premiers victimes de la mauvaise<br />

conception des produits dont ils ne sont ni impliqués ni<br />

consultés <strong>par</strong> les responsables et pourtant se sont eux qui<br />

payent le prix de cet échec puisque leur rémunération<br />

de performance est étroitement liée <strong>par</strong> des indicateurs<br />

purement quantitatifs (taux des impayés, taille de<br />

portefeuille…)<br />

Cette démotivation se manifeste <strong>par</strong> un climat tendu<br />

qui règne entre le réseau et le siège dû sûrement à un<br />

sentiment d’infériorité et de non reconnaissance chez les<br />

agents, <strong>par</strong> une réaction « moins sérieuse » des agents<br />

face au problème des impayés et surtout <strong>par</strong> le dé<strong>par</strong>t<br />

d’un nombre considérable des agents. (80 agents)<br />

Dans un secteur de crédit qui se caractérise <strong>par</strong> la<br />

fragilité des activités des clients et <strong>par</strong> l’absence des<br />

garanties réelles, la plu<strong>par</strong>t des impayés sont causés non<br />

<strong>par</strong> de mauvais emprunteurs mais <strong>par</strong> l’institution de<br />

microcrédit. <strong>Le</strong>s produits qu’offre la FBPMC ne répondent<br />

pas réellement aux besoins spécifiques et adaptés des<br />

micro-entrepreneurs, d’où la nécessité d’innover.<br />

Chapitre 2 : Mise en place d’un produit «<br />

Microleasing »<br />

La solution que je propose est la mise en place d’un<br />

nouveau produit innovant non encore utilisé <strong>par</strong> la<br />

Microfinance au Maroc à savoir le Microleasing. Un tel<br />

produit est susceptible de permettre à la FBPMC de :<br />

lever la contrainte de la garantie,<br />

réduire le risque des impayés,<br />

affecter le montant de crédit à l’objet déclaré,<br />

et pouvoir mieux s’adapter aux besoins spécifiques de<br />

clientèles encore non servies.<br />

1-Définition du Microleasing<br />

1-1 Définition<br />

« <strong>Le</strong> leasing ou crédit-bail est un arrangement contractuel<br />

permettant à une <strong>par</strong>tie (le preneur) d’utiliser un actif<br />

ap<strong>par</strong>tenant à une société de crédit-bail (le bailleur),<br />

moyennant le paiement de loyers d’un montant convenu.<br />

La location est généralement assortie d’une option de<br />

rachat du matériel à sa valeur résiduelle <strong>par</strong> le preneur<br />

à la fin de la période de location. Au terme de cette<br />

période, le preneur a également le choix de restituer le<br />

matériel ou d’étendre la période de location.<br />

<strong>Le</strong> dispositif se caractérise principalement <strong>par</strong> le fait<br />

que le droit de propriété (détenu <strong>par</strong> le crédit-bailleur)<br />

est dissocié du droit d’usage économique (détenu <strong>par</strong> le<br />

preneur) du bien en location.<br />

<strong>Le</strong> crédit-bail tel qu’il est couramment pratiqué fait<br />

généralement intervenir une société de leasing, donc une<br />

organisation spécialisée. »<br />

C’est ainsi qu’on accepte cette définition pour l’appliquer<br />

à la Microfinance, mais toutefois le leasing doit s’adapter<br />

et s’adhérer aux principes de base de la Microfinance à<br />

savoir :<br />

• lutter contre la pauvreté<br />

• permettre l’intégration à une couche sociale<br />

économiquement isolée<br />

• financer et qualifier des activités informelles<br />

génératrices des revenus<br />

On peut donc définir le microleasing de la manière<br />

suivante :<br />

« <strong>Le</strong> microleasing est un arrangement contractuel<br />

permettant au microentrepreneur (le preneur) d’utiliser<br />

un actif ap<strong>par</strong>tenant à l’IMF (le bailleur), moyennant le<br />

paiement de loyers d’un montant convenu. Au terme de<br />

la période de location, le microentrepreneur bénéficie<br />

d’une option de rachat du matériel à une valeur résiduelle<br />

fixée à l’origine, il a également le choix de restituer le<br />

matériel ou d’étendre la période de location. »<br />

Il est à préciser que pour <strong>par</strong>ler du microleasing, le<br />

montant ne doit jamais dépasser 50 000 Dh.<br />

Ce contrat doit donc intervenir trois <strong>par</strong>ties :<br />

- <strong>Le</strong> Vendeur : c’est lui qui fournit le bien (il vend<br />

l’équipement à l’acheteur qui n’est autre que l’IMF).<br />

- L’IMF (le bailleur) : c’est le propriétaire du bien<br />

d’équipement et qui attribue au microentrepreneur (le<br />

preneur) le droit d’utilisation de ce en contre <strong>par</strong>tie d’un<br />

loyer, et ce pendant toute la durée du bail<br />

- <strong>Le</strong> preneur : c’est le microentrepreneur et l’utilisateur<br />

du bien d’équipement loué <strong>par</strong> l’IMF<br />

<strong>Le</strong> contrat du microleasing est triple :<br />

* <strong>Le</strong> mandat d’achat : c’est le contrat qui détermine<br />

l’acquisition <strong>par</strong> l’IMF (l’acheteur) du bien choisi <strong>par</strong><br />

le microentrepreneur locataire. Il est passé entre le<br />

fournisseur et l’acheteur.<br />

* <strong>Le</strong> contrat de location : il lie l’IMF et le preneur.<br />

* La promesse unilatérale de vente : le locataire a ainsi<br />

la possibilité et non l’obligation de prendre possession du<br />

bien une fois terminée la période de location. Pour cette<br />

acquisition, l’utilisateur du bien doit s’acquitter d’une<br />

certaine somme dont le montant est fixé à l’avance et<br />

correspond à la valeur résiduelle.<br />

<strong>Le</strong> microleasing peut compléter utilement les services<br />

de crédit offerts <strong>par</strong> une IMF. Il est généralement bien<br />

adapté aux entreprises faiblement fiscalisées comme les<br />

microentreprises, qui la plu<strong>par</strong>t du temps opèrent dans le<br />

secteur informel et ne sont pas en mesure de bénéficier<br />

des avantages de l’amortissement des équipements.<br />

Par ailleurs, pour octroyer un crédit-bail, l’IMF tient<br />

davantage compte de l’aptitude du preneur à générer<br />

des rentrées de fonds suffisantes pour acquitter le loyer<br />

que de son historique de crédit, ses actifs ou sa base de<br />

capital<br />

Page 13 La Valeur n°124 - 125


<strong>Le</strong>s modalités du contrat<br />

⇒ <strong>Le</strong>s obligations de l’IMF (le bailleur)<br />

- Il doit acheter le bien qui a été au préalable choisi <strong>par</strong><br />

le preneur.<br />

- Il a l’obligation ensuite de remplir toutes les formalités<br />

liées à la possession des biens,<br />

- Une fois que le preneur est en possession du bien, le<br />

bailleur doit lui en laisser complète jouissance<br />

⇒ <strong>Le</strong>s obligations microentrepreneur (le preneur)<br />

- <strong>Le</strong> locataire choisit en général le matériel et en définit<br />

les caractéristiques techniques. Il doit en contre<strong>par</strong>tie<br />

le maintenir en bon état et l’entretenir contre l’usure<br />

normale.<br />

- <strong>Le</strong>s loyers sont versés <strong>par</strong> le locataire à échéance fixe<br />

pendant toute la durée du contrat<br />

de location.<br />

⇒ <strong>Le</strong> bien<br />

- Ce contrat ne concerne que des biens meubles qui<br />

serviront dans le cadre d’une entreprise et de son<br />

exploitation.<br />

- <strong>Le</strong> bien d’équipement possède deux valeurs :<br />

La valeur initiale (prix d’achat) : elle représente le coût du<br />

bail. <strong>Le</strong> total des paiements majoré des frais d’intérêt.<br />

La valeur résiduelle : c’est la valeur de l’équipement lors<br />

de l’expiration du bail.<br />

1-2 Avantages et inconvénients<br />

• Avantages<br />

⇒ L’équipement loué suffit généralement à garantir<br />

l’opération de microleasing. La propriété de l’actif<br />

constitue pour le bailleur une sûreté solide.<br />

⇒ L’utilisateur final transfère généralement les risques<br />

d’obsolescence au bailleur propriétaire.<br />

⇒ L’opération de microleasing ne nécessite le versement<br />

d’aucun acompte et seule la valeur de l’équipement<br />

est financée. Celle-ci diminue normalement dans le<br />

temps. <strong>Le</strong> client a généralement la possibilité d’acheter<br />

l’équipement à sa valeur résiduelle au terme de la<br />

période de leasing.<br />

⇒ A travers le mécanisme de leasing, le client est libre<br />

de se procurer où il veut l’actif dont il a besoin pour son<br />

activité professionnelle.<br />

⇒ <strong>Le</strong> locataire peut obtenir un rabais contre paiement de<br />

la totalité en cash.<br />

⇒ Est “compatible” avec la Sharia (la loi islamique).<br />

⇒ Peut couvrir 100% du financement<br />

⇒ Ne nécessite généralement pas une garantie<br />

additionnelle<br />

⇒ <strong>Le</strong> microleasing offre également un certain avantage<br />

technologique au microentrepreneur dans la mesure où<br />

il peut moderniser ses biens d’équipement en étalant<br />

le coût sur une certaine période, et accéder à une<br />

technologie plus récente.<br />

⇒ Pour l’« institution-bailleur », ce mécanisme est sûr<br />

dans la mesure où, en cas de non paiement, l’institution<br />

peut récupérer l’actif dont elle est propriétaire et le<br />

relouer ou le vendre sur le marché.<br />

⇒ Une fois que le locataire a fait son choix, le bailleur<br />

achète le matériel directement chez le fournisseur, ce<br />

qui exclut toute possibilité pour le client d’utiliser son<br />

emprunt à d’autres fins. En d’autres termes, le bailleur<br />

sait exactement quel type d’investissement le client<br />

a fait, ce qui n’est pas toujours le cas avec les autres<br />

crédits.<br />

• Inconvénients<br />

⇒ <strong>Le</strong> contrat passé correspond à un engagement définitif.<br />

<strong>Le</strong> preneur est donc tenu de payer les loyers à date fixe.<br />

Dans le cas contraire, il sera forcé de restituer le bien<br />

loué mais également de verser toutes les échéances<br />

encore dues jusqu’à la cessation du contrat.<br />

⇒ De même, il est tenu notamment de supporter les<br />

charges liées au fonctionnement du bien.<br />

⇒ Contraintes liées à la possession du matériel : c’est sur<br />

l’IMF que se reportent les coûts associés à l’obsolescence<br />

ou à la dévaluation des actifs.<br />

⇒ Une défaillance du fournisseur de matériel en garantie<br />

et en maintenance.<br />

⇒ Un mauvais entretien ou utilisation du bien en location<br />

qui peut conduire à sa détérioration<br />

2- Conception du produit<br />

La FBPMC dispose des ressources nécessaires pour pouvoir<br />

mener un processus de développement d’un nouveau<br />

produit. Malheureusement, le lancement des trois derniers<br />

nouveaux produits n’a pas connu le succès souhaité, c’est<br />

ainsi que beaucoup de questions se posaient quand à la<br />

méthode de conception d’un nouveau produit suivie <strong>par</strong><br />

l’institution.<br />

Depuis sa création la FBPMC plutôt mis l’accent sur<br />

la méthodologie que sur les besoins du marché car<br />

jusque récemment, elle évoluait dans un secteur peu<br />

concurrentiels. Pendant toute cette période, elle<br />

offrait des prêts très standardisés, sans y apporter de<br />

modifications importantes et sans donner de marge de<br />

manoeuvre aux agents de terrain, de façon à toujours<br />

maîtriser les coûts et à assurer le contrôle interne au fur et<br />

à mesure que l’institution développait ses activités pour<br />

répondre à la croissance exponentielle de la demande.<br />

A l’heure actuelle, les choses ont changé le secteur de la<br />

Microfinance se développe et commence à prospérer, tout<br />

comme ses clients, créant ainsi une clientèle plus avertie<br />

et donc un marché plus intéressant pour de nouveaux<br />

concurrents.<br />

La Fondation doit suivre constamment les exigences de<br />

leur clientèle et adapter leurs services financiers dès que<br />

cela est nécessaire, au risque sinon de voir ses clients<br />

<strong>par</strong>tir vers des concurrents plus attentifs à leurs besoins<br />

et plus conscients des évolutions du marché.<br />

<strong>Le</strong> processus de développement des produits est une<br />

approche systématique, itérative et procède étape <strong>par</strong><br />

étape. Ce processus doit être dicté <strong>par</strong> le marché, et<br />

que la Fondation doit s’assurer continuellement que<br />

le produit répond aux besoins des clients en tenant<br />

compte des forces de l’institution et de ses avantages<br />

compétitifs.<br />

Page 14 La Valeur n°124 - 125


<strong>Le</strong> développement 
 d’un nouveau produit est un processus<br />

dynamique qui doit tenir compte des objectifs stratégiques<br />

de l’organisation, des forces externes dans le secteur,<br />

ainsi que de la position des concurrents sur le marché. Il<br />

doit comporter quatre phases distinctes :<br />

1. La phase d’évaluation et de pré<strong>par</strong>ation commence<br />

dès que l’institution décide officiellement d’étudier la<br />

possibilité de développer un nouveau produit. L’institution<br />

devra mobiliser son personnel ainsi que d’autres ressources<br />

pour lancer ses activités de développement et établir un<br />

plan de travail.<br />

2. La phase de conception et de développement d’un<br />

prototype, durant cette phase les caractéristiques<br />

initiales d’un nouveau produit sont esquissées. Pour<br />

concevoir un prototype, l’équipe de développement<br />

devra bien cerner les besoins des clients et le contexte<br />

concurrentiel pour déterminer si le marché (les clients)<br />

sera intéressé <strong>par</strong> le produit<br />

3. La phase pilote de tests du prototype permet de<br />

proposer le produit à un groupe restreint de clients<br />

(l’échantillon) pour pouvoir vérifier si ces clients ont<br />

besoin du produit et sont disposés à l’acheter. <strong>Le</strong>s résultats<br />

de la phase pilote aideront l’organisation à déterminer<br />

si la demande existe pour le nouveau produit, quelles<br />

modifications devront être apportées au produit pour le<br />

rendre plus attrayant et quels sont les processus ou les<br />

caractéristiques qui devront être rectifiés.<br />

4. La phase de lancement du produit, au cours de<br />

laquelle la totalité du marché cible de l’organisation a<br />

accès au nouveau produit. Ceci signifie que l’organisation<br />

est relativement confiante, qu’elle pense que les<br />

caractéristiques du produit correspondent aux besoins<br />

des clients, mais aussi qu’elle s’est pré<strong>par</strong>ée en interne à<br />

incorporer un nouveau secteur d’activité.<br />

2-1 Pré<strong>par</strong>ation<br />

2-1-3 Équipe du projet<br />

Afin de pallier les lacunes liées à la conception de ces<br />

produits, la Fondation doit mettre en place, chaque fois<br />

qu’il est nécessaire, une équipe multidisciplinaire de<br />

développement du produit.<br />

La composition d’une équipe de membres du personnel<br />

et de la direction afin de travailler à la conception et<br />

au développement d’un nouveau produit constitue une<br />

étape cruciale du processus. En faisant <strong>par</strong>ticiper le<br />

personnel et la direction au processus de développement,<br />

la Fondation encourage le soutien institutionnel dès le<br />

dé<strong>par</strong>t.<br />

Une équipe de développement d’un nouveau produit<br />

dispose de deux atouts majeurs :<br />

• Un <strong>par</strong>rain interne pour le produit : ce <strong>par</strong>rain est<br />

un des membres du personnel qui devra gérer et mener<br />

le processus de développement. Dans la mesure du<br />

possible, il devrait s’agir d’une personne qui témoigne<br />

d’un fort engagement voire d’une passion pour le nouveau<br />

produit.<br />

<strong>Le</strong> rôle principal du <strong>par</strong>rain interne du produit est de<br />

gérer, de coordonner et de superviser l’équipe de<br />

conception du nouveau produit. <strong>Le</strong> <strong>par</strong>rain du produit<br />

devrait faire preuve des qualités suivantes :<br />

* <strong>Le</strong>adership, afin de pouvoir superviser l’équipe<br />

multi-fonctionnelle et de gérer le processus ;<br />

* <strong>Management</strong> et organisation, pour établir le plan de<br />

travail de chacun et s’assurer que le processus de<br />

développement garde un rythme soutenu ;<br />

* Crédibilité et ténacité, pour susciter le soutien du<br />

produit <strong>par</strong> toute l’institution ;<br />

* Enthousiasme, pour vendre l’idée de dé<strong>par</strong>t aux<br />

décideurs et aux principales personnes et instances<br />

intéressées ; et<br />

* Esprit de collaboration et de coordination, pour<br />

capitaliser sur les compétences uniques représentées <strong>par</strong><br />

chaque membre de l’équipe.<br />

Page 15 La Valeur n°124 - 125


Il faudra <strong>par</strong>faitement planifier et justifier un processus<br />

de développement d’un nouveau produit pour s’assurer<br />

que toutes les personnes et instances intéressées suivent<br />

et soutiennent l’équipe. Pour faire accepter ces activités<br />

de développement d’un nouveau produit aux <strong>par</strong>ties<br />

prenantes, le <strong>par</strong>rain interne pour le produit devrait<br />

communiquer activement avec elles et solliciter leur<br />

point de vue.<br />

La FBPMC attache une grande importance à la hiérarchie,<br />

pour être crédible le <strong>par</strong>rain du produit devra sans doute<br />

être un des membres du personnel d’encadrement.<br />

Afin de se doter de compétences, de motivation et du<br />

soutien de la direction pour surmonter la résistance au<br />

changement qu’il rencontrera immanquablement durant<br />

les différentes étapes du processus, c’est le chef du<br />

dé<strong>par</strong>tement développement qui doit être le <strong>par</strong>rain du<br />

produit.<br />

• Une équipe multifonctionnelle : les membres sont issus<br />

de différents domaines fonctionnels de l’organisation<br />

et doivent gérer les tâches quotidiennes liées au<br />

développement du nouveau produit.<br />

Elle doit être formée <strong>par</strong> des agents représentant tous<br />

les aspects de l’organisation afin de s’assurer que le<br />

nouveau produit est adopté <strong>par</strong> toute l’institution. Elle<br />

doit contenir :<br />

- un représentant du dé<strong>par</strong>tement Comptabilité et<br />

Finance<br />

- un représentant du dé<strong>par</strong>tement Audit, Organisation et<br />

contrôle<br />

- un représentant du service Engagement et Juridique<br />

- un représentant du service Étude, Planification et<br />

Reporting<br />

- un représentant du service Logistique<br />

- un représentant du service Formation<br />

- un représentant du service Informatique<br />

- un agent de crédit<br />

- un porteur du projet et/ou animateur<br />

<strong>Le</strong>s membres de l’équipe ne devraient pas <strong>par</strong>ticiper<br />

au projet contre leur gré, leur <strong>par</strong>ticipation doit être<br />

enthousiaste et dévouée afin d’encourager un esprit<br />

critique au sein de l’équipe. <strong>Le</strong>s membres de l’équipe<br />

devraient être en mesure de travailler à proximité<br />

les uns des autres, étant donné que le processus de<br />

développement du nouveau produit nécessitera des<br />

interactions et des réunions constantes. Ils consacreront<br />

plus ou moins de temps aux efforts de développement du<br />

produit en fonction de leur rôle au sein de l’organisation<br />

et des contraintes en matière de ressources humaines.<br />

<strong>Le</strong>s réunions de l’équipe doivent toujours être organisées<br />

de manière à créer un espace de discussion et d’échange<br />

de réactions sur le projet de conception du produit.<br />

Il est également possible d’organiser des séances de<br />

remue-méninges (brainstorming) afin d’encourager<br />

les idées d’incorporation du nouveau produit dans les<br />

systèmes déjà établis au sein de l’institution. L’équipe<br />

doit pratiquer une politique de trans<strong>par</strong>ence face à la<br />

résistance que l’institution risque de rencontrer en raison<br />

des modifications qu’elle va subir si le nouveau produit<br />

est introduit.<br />

2-2 Prototype<br />

<strong>Le</strong> produit microleasing doit être ajouté aux différents<br />

produits proposés <strong>par</strong> la Fondation et il ne doit en aucun<br />

cas cannibaliser les autres produits existants c à d il<br />

doit être commercialisé en même temps que les autres<br />

produits destinés aux microentrepreneurs, sans qu’il soit<br />

le produit le plus demandé <strong>par</strong> les clients en négligeant<br />

les autres formules de crédits. Il est dans l’intérêt d’une<br />

AMC de diversifier son panier de produits en offrant des<br />

produits complémentaires permettant d’offrir un service<br />

financier complet et viable.<br />

<strong>Le</strong> microleasing s’avère être un produit utile,<br />

complémentaire du crédit et maîtrisable pour peu que sa<br />

mise en oeuvre respecte certaines conditions.<br />

2-2-1 Caractéristiques du produit<br />

<strong>Le</strong> crédit microleasing doit être un crédit individuel<br />

afin de répondre à un besoin important (plus de 70 %<br />

des clients des trois agences installées à Kénitra,<br />

demandent le crédit individuel faute des garanties ils<br />

recourent au crédit solidaire dans le cadre d’un groupe<br />

de 4 ,3 ou 2 personnes), ce crédit doit être destiné aux<br />

microentrepreneurs remplissant les conditions de base<br />

pour l’octroi du microcrédit à savoir :<br />

• Être majeur<br />

• Exercer une activité commerciale ou artisanale<br />

Page 16 La Valeur n°124 - 125


2-2-2 Processus du dossier de crédit<br />

La méthodologie de crédit menée <strong>par</strong> la Fondation est<br />

performante, il n’y a pas donc nécessité de la changer,<br />

de même que pour le processus de dossier de crédit, qui<br />

peut être gardé le même, avec quelques adaptations,<br />

pour un crédit microleasing.<br />

• Présence aux séances de formation aux profits des<br />

microentrepreneurs : C’est une condition que le client<br />

doit respecter avant l’octroi de chaque prêt.<br />

• Demande de crédit et évaluation du dossier : comme<br />

pour les autres crédits offert <strong>par</strong> la Fondation, la<br />

demande d’un prêt microleasing doit se concrétiser <strong>par</strong><br />

une évaluation du dossier du client. Cette évaluation<br />

consiste à remplir un canevas qui met en examen la<br />

situation patrimoniale et financière du client.<br />

• Visite sur le terrain : Après avoir évaluer le dossier du<br />

client, l’agent de crédit doit effectuer une visite dans<br />

le local où le client exerce son activité. <strong>Le</strong> but de cette<br />

visite est de s’assurer de la véracité des informations<br />

données <strong>par</strong> le client lors de l’entretien de l’évaluation<br />

du dossier.<br />

• Approbation du dossier : Si l’agent donne un accord<br />

favorable au dossier, doit recourir au chef de branche<br />

afin d’avoir son approbation. <strong>Le</strong> dossier ne peut être jugé<br />

favorablement que si la décision du chef de branche est<br />

positive, toutefois cette décision doit être dans la limite<br />

des compétences accordées au chef de branche. Sinon<br />

c’est le superviseur régional ou le comité régional du<br />

crédit qui donne la décision finale sur le dossier.<br />

• Établissement du contrat du crédit : l’opération du<br />

microleasing donne lieu à trois type de contrats :<br />

- <strong>Le</strong> mandat d’achat : c’est le contrat qui détermine<br />

l’acquisition <strong>par</strong> le crédit-bailleur (la Fondation) du bien<br />

choisi <strong>par</strong> le microentrepreneur locataire. Il est passé<br />

entre le fournisseur et la Fondation.<br />

- <strong>Le</strong> contrat de location : il lie la Fondation et le preneur.<br />

Sa durée ne doit pas dépasser 4 ans.<br />

- La promesse unilatérale de vente : le microentrepreneur<br />

a ainsi la possibilité et non l’obligation de prendre<br />

possession du bien une fois terminée la période de<br />

location. Pour cette acquisition, l’utilisateur du bien<br />

doit s’acquitter d’une certaine somme dont le montant<br />

(souvent symbolique) est fixé à l’avance et correspond à<br />

la valeur résiduelle.<br />

<strong>Le</strong> contrat de crédit est un document-clé de l’opération<br />

de microleasing, puisqu’il crée le lien juridique entre<br />

le client et la FBPMC. <strong>Le</strong>s 2 <strong>par</strong>ties y fixent les droits<br />

et obligations réciproques, ainsi que les conditions et<br />

procédures. Il précise la durée de location et l’échéancier<br />

des loyers. <strong>Le</strong> crédit-bailleur y réserve le droit au client,<br />

<strong>par</strong> une promesse unilatérale de vente, de se porter<br />

acquéreur du bien à l’issue de la période contractuelle<br />

à un prix convenu d’avance. <strong>Le</strong> contrat fixe, également,<br />

l’indemnité de résiliation à laquelle s’expose le client en<br />

cas de non paiement des redevances.<br />

2-2-3 Mécanisme d’une opération du microleasing<br />

*Après l’approbation du dossier du microleasing, le client<br />

doit aller chercher le matériel ou l’outil objet du crédit,<br />

il doit le choisir selon ses besoins professionnels et il<br />

est le seul responsable de son choix. Lorsqu’il trouve le<br />

matériel recherché, il doit être accompagné <strong>par</strong> l’agent<br />

du crédit responsable de son dossier afin de s’arrêter sue<br />

le prix et les modalités de vente.<br />

*L’agent de crédit doit ensuite établir un rapport de sa<br />

visite en mettent l’accent sur les caractéristiques du<br />

bien, prix, durée de vie, prix sur le marché, conditions de<br />

stockage et modalités de paiement. Ce rapport doit être<br />

remis au chef d’agence afin de rédiger le contrat.<br />

*Ensuite, le client est amené à apporter un devis ou une<br />

facture pro forma en nom de la Fondation et qui doit<br />

mentionner le nom du fournisseur et le prix du bien, c’est<br />

alors qu’il est possible d’établir un contrat de location<br />

(la promesse de vente peut figurer soit dans le même<br />

contrat de location soit indépendamment dans un autre<br />

contrat qui va être annexé au contrat principal) entre<br />

l’institution et le client.<br />

*L’étape suivante consiste à payer et régler le montant<br />

du bien acquit <strong>par</strong> la Fondation, le fournisseur une fois a<br />

reçu le montant de la transaction doit établir une facture<br />

de vente au profit de l’acheteur (la Fondation).<br />

*Après avoir reçu la facture de vente, la FBPMC livre le<br />

matériel au client preneur, cette livraison peut se fait<br />

directement entre le fournisseur du bien et le preneur<br />

mais sous la condition de la présence d’agent de crédit<br />

et elle doit faire l’objet d’un émargement signé <strong>par</strong> le<br />

client attestant la réception du bien objet de l’opération<br />

de microleasing.<br />

*L’étape finale commence <strong>par</strong> le versement de preneur<br />

les loyers en faveur de la Fondation mettant ainsi fin à la<br />

première phase de l’opération de microleasing.<br />

Il est claire le rôle important que doit jouer l’agent de<br />

crédit dans cette opération, ce dernier doit faire preuve<br />

de responsabilité, trans<strong>par</strong>ence et rigueur.<br />

Après que le client ait effectué le versement de la<br />

dernière échéance, il dispose de 30 jours pour exercer<br />

son option d’achat, c’est à dire, acquitter le montant<br />

d’une échéance supplémentaire et devenir propriétaire<br />

du bien. Dans ce cas, et en devenant propriétaire du bien<br />

loué, le preneur et la Fondation peuvent recourir à une<br />

autre formule de leasing à savoir leaseback (cession-bail).<br />

C’est un mécanisme qui permet à une microentreprise<br />

de transformer un actif immobilisé en actif liquide en<br />

vendant cet actif immobilisé à l’institution financière, qui<br />

le lui loue au travers d’un contrat de leasing avec option<br />

d’achat. Comme dans le cas du leasing, la microentreprise<br />

peut, une fois qu’elle a remboursé le prêt, racheter<br />

l’actif immobilisé et en redevenir propriétaire<br />

Si le client n’opte pas pour l’achat du bien loué, la<br />

Fondation peut récupérer l’actif dont elle est propriétaire<br />

Page 17 La Valeur n°124 - 125


et le relouer ou le vendre sur le marché.<br />

2-3 Analyse fonctionnelle<br />

F1 : Assurer un développement durable<br />

F2 : Financer les projets qui respectent et protégent<br />

l’environnement<br />

F3 : Réduire les impayés et s’assurer de l’objet des prêts<br />

octroyés<br />

F4 : Faire intégrer une couche sociale défavorisée<br />

F5 : Valoriser et vulgariser le respect de<br />

l’environnement<br />

F6 : Résoudre le problème des garanties<br />

F7 : Avoir un outil de pression sur le client<br />

F8 : Acheter et acquérir des technologies propres (énergie<br />

solaire…) et moins coûteuse<br />

F9 : Réduire la pauvreté et l’isolement social<br />

F10 : Avoir un financement aux investissements<br />

Étape 1 : Recenser les fonctions<br />

<strong>Le</strong> recensement des fonctions <strong>par</strong> la méthode des milieux<br />

extérieurs consiste d’abord à identifier le contexte du<br />

produit microleasing, nous retrouvons dans ce contexte<br />

les éléments suivants : la Fondation, le client, les pouvoirs<br />

publics, la société civile, l’environnement naturel.<br />

C’est ainsi qu’on peut identifier les milieux extérieurs<br />

pertinents suivants : l’environnement, le client, la<br />

FBPMC, l’agent de crédit, l’état et la société civile.<br />

Ces milieux extérieurs conduisent à recenser plusieurs<br />

fonctions, mais nous allons se limiter à identifier les<br />

fonctions pressenties comme prioritaires.<br />

Étape 2 : Caractériser les fonctions appliquées au<br />

microleasing<br />

Étape 3 : Ordonner les fonctions appliquées au<br />

microleasing<br />

Page 18 La Valeur n°124 - 125


Étape 4 : Hiérarchiser les fonctions<br />

payer n’importe quel prix pour arriver aux financement<br />

de ses investissements vue le manque ou la faiblesse des<br />

garantie qu’il présente, mais ce constat ne doit permettre<br />

à la Fondation d’exiger des taux d’intérêt très élevé de<br />

son nouveau produit, elle doit être capable d’offrir le<br />

nouveau produit avec un prix qui prend en considération<br />

la capacité de ses clients et qui est acceptable <strong>par</strong> la<br />

majorité de sa clientèle cible.<br />

* La stratégie vis-à-vis de la concurrence, y compris la<br />

position de l’institution sur le marché : la Fondation est<br />

celle des quatre grandes IMF’s marocaines qui applique le<br />

taux d’intérêt le plus faible sur le marché, un tel avantage<br />

est positivement capté <strong>par</strong> les clients, conscients de la<br />

différence des taux, qui quittent les autres associations<br />

pour rejoindre la FBPMC. Afin de garder et renforcer ses<br />

<strong>par</strong>ts de marché, cette dernière est appelée à maintenir<br />

son image de celle qui applique les taux les plus sur le<br />

marché de la microfinance. C’est ainsi que le prix du<br />

microleasing doit être décidé selon la même politique,<br />

le taux appliqué ne doit pas dépasser le seuil de 2% <strong>par</strong><br />

mois<br />

3éme Partie : Phase pilote et lancement du<br />

produit<br />

Chapitre 1 : Phase pilote<br />

Il est claire le poids important de la fonction F3, une<br />

fonction que l’équipe du projet doit y consacrer le temps,<br />

l’effort et les moyens nécessaires.<br />

2-2-4 Taux d’intérêt et coût de produit<br />

La Fondation devra arriver à trouver un prix pour son<br />

nouveau produit du microleasing, néanmoins avant<br />

d’arrêter la décision sur un prix définitif, elle doit garder<br />

à l’esprit les points suivants :<br />

* <strong>Le</strong> coût lié à l’offre de ce produit : La pérennité de la<br />

Fondation est étroitement liée <strong>par</strong> sa capacité à couvrir<br />

ses charges et l’augmentation de ses ressources. C’est<br />

ainsi le prix du microleasing (dans l’optique de couvrir<br />

les frais) doit prendre en compte toutes les dépenses<br />

associes à ce produit, l’équipe du projet doit s’assurer de<br />

la viabilité financière du produit avec le taux d’intérêt<br />

appliqué lors de la phase pilote, elle doit procéder à<br />

des évaluations du seuil de rentabilité et réaliser des<br />

modifications si nécessaire. En général, le taux d’intérêt<br />

que l’institution doit appliquer, doit être compris entre<br />

1.2% et 2%, tout fois elle doit maintenir les frais de dossier<br />

à son niveau actuel de 125 Dh le dossier au même titre<br />

que les autres produis.<br />

* La vocation sociale de sa mission : la Fondation est une<br />

association à but non lucratif et à vocation sociale, le<br />

taux d’intérêt appliqué doit prendre en considération<br />

l’aspect social que l’institution est appelée à favoriser.<br />

* La capacité et la volonté du client de payer ce prix<br />

pour le produit : Il est sûr que le microentrepreneur peut<br />

La phase pilote permettra de tester le prototype du<br />

produit sur un nombre limité de clients pour déterminer<br />

si les caractéristiques du produit répondent aux attentes<br />

du marché. Ces tests seront réalisés avant que le produit<br />

ne soit proposé à l’ensemble du marché cible.<br />

<strong>Le</strong>s tests de la phase pilote offrent à l’institution la<br />

possibilité de mettre le nouveau produit à l’épreuve<br />

pour vérifier que les modalités et les caractéristiques<br />

du prototype correspondent à celles d’un produit que<br />

les consommateurs souhaiteraient et seraient disposés à<br />

acheter. pour effectuer un test pilote, le processus de la<br />

phase pilote peut être ré<strong>par</strong>ti en 10 étapes qui, si elles<br />

sont suivies de près, peuvent minimiser la possibilité<br />

d’échec du test et offrir des informations pertinentes<br />

pour l’amélioration du produit. Si toutes les étapes sont<br />

suivies, la direction peut s’assurer d’une bonne décision<br />

concernant le lancement du produit dans sa forme<br />

finale:<br />

1. Constitution de l’équipe de test pilote<br />

2. Élaboration du protocole de test<br />

3. Définition des objectifs<br />

4. Modélisation des projections financières<br />

5. Pré<strong>par</strong>ation de tous les systèmes<br />

6. Documentation des définitions et des procédures<br />

7. Élaboration des documents marketing pour les clients<br />

8. Formation du personnel concerné<br />

9. Lancement du test pilote<br />

10. Évaluation du test<br />

Pour conduire un bon test pilote, il faut réunir une équipe<br />

formelle du test pilote qui comprend des individus de<br />

chaque dé<strong>par</strong>tement important de la Fondation. <strong>Le</strong>s<br />

membres de l’équipe doivent avoir des compétences<br />

dans le domaine qu’ils représentent.<br />

Page 19 La Valeur n°124 - 125


On peut garder totalement ou <strong>par</strong>tiellement l’équipe<br />

pluridisciplinaire chargée de la conception du produit.<br />

Cette dernière peut jouer un deuxième rôle et s’occuper<br />

du test pilote.<br />

<strong>Le</strong> but est d’assurer une continuité et de minimiser les<br />

charges.<br />

L’équipe de test pilote du produit microleasing doit jouer<br />

trois rôles principaux :<br />

• Surveillance du processus et du bon déroulement de<br />

l’offre du nouveau produit afin de s’assurer que les tests<br />

de la phase pilote sont réalisés en toute objectivité, que<br />

le processus d’offre du produit fonctionne correctement<br />

et que le personnel dispose des compétences requises<br />

pour prendre en charge ce produit;<br />

• Collecte et analyse des données quantitatives (dossiers<br />

débloqués, taux d’impayé,…) et qualitatives (la réaction<br />

des clients, comment les agents gèrent le processus) issues<br />

des tests de la phase pilote (voir une liste de vérification<br />

pour surveiller le déroulement des tests en annexe)<br />

• Modification des caractéristiques du produit et/ou<br />

amélioration du processus de test pour mieux s’aligner<br />

sur les besoins des clients et de l’institution.<br />

Afin de réussir sa tâche et éviter les surprises majeures,<br />

l’équipe de test pilote doit respecter et appliquer les<br />

mesures suivantes :<br />

Pour prendre des décisions, elle doit attendre l’arrivé<br />

d’un nombre significatif de clients au terme d’un cycle<br />

complet. Il est toujours déconseillé de prendre des<br />

décisions au vu de données incomplètes.<br />

De ne pas attendre la fin du cycle du nouveau produit<br />

pour collecter des données ou solliciter des opinions,<br />

il serait utile de savoir le plus rapidement possible la<br />

réaction des clients vis-à-vis de chacun des aspects du<br />

produit complet (le produit dans sa totalité), y compris<br />

en ce qui concerne les procédures de dépôt des demandes<br />

et les aspects financiers (taux d’intérêts, etc.).<br />

Elle devrait se concentrer sur « comment »les agents<br />

gèrent le processus pour pouvoir proposer le nouveau<br />

produit aux clients potentiels.<br />

L’équipe de la phase pilote devra se rendre sur le site<br />

pilote très régulièrement, notamment au début de la<br />

phase pilote.<br />

Elle doit s’intéresser à tous les aspects du processus<br />

d’offre du nouveau produit.<br />

Toutefois, l’équipe de la phase pilote serait obligée<br />

de mettre temporairement un terme à la phase pilote<br />

et modifier profondément les modalités du produit<br />

microleasing et redéfinir de nouveaux objectifs dans les<br />

cas suivants :<br />

* Si les concurrents lancent un nouveau produit<br />

semblable.<br />

* En cas de récession, ce qui réduirait la demande pour<br />

le produit<br />

* Lorsque la Fondation rencontre des problèmes inattendus<br />

sur un autre produit<br />

<strong>Le</strong> but du test et les <strong>par</strong>amètres du travail doivent être<br />

clairement énoncés pour que l’équipe puisse exécuter<br />

efficacement son travail. Un protocole du test doit être<br />

établi en se répondant à certaines questions clés.<br />

Protocole du test pilote du produit microleasing<br />

Page 20 La Valeur n°124 - 125


<strong>Le</strong>s objectifs du test pilote doivent être claires et bien<br />

définis. Pour le produit de microleasing,<br />

les objectifs du test peuvent être définis ainsi :<br />

Financer et débloquer 20 dossiers de crédit<br />

microleasing.<br />

Un taux de paiement en retard moins de 3 %<br />

Un taux des impayés inférieur à 0.25%<br />

La maîtrise du processus de l’octroi du prêt microleasing<br />

<strong>par</strong> l’agent de crédit<br />

Une prise en charge totale du nouveau produit <strong>par</strong> le<br />

SIG<br />

<strong>Le</strong>s principales fonctions opérationnelles de la Fondation<br />

doivent être en mesure de gérer les besoins associés<br />

au nouveau produit, l’institution doit procéder à un<br />

remaniement <strong>par</strong>tiel des processus, tout en rationalisant<br />

et en assouplissant les procédés de prise en charge des<br />

demandes pour répondre aux besoins de la clientèle. Elle<br />

doit renforcer suffisamment ses capacités pour réaliser<br />

des «bons» tests durant la phase pilote—à savoir des tests<br />

qui sont aussi proches que possible de la réalité—tout en<br />

tentant de limiter au maximum les coûts non récupérables<br />

au cas où la phase pilote ne serait pas concluante.<br />

La pré<strong>par</strong>ation du site pilote passe <strong>par</strong> l’évaluation des<br />

aspects opérationnels de la prise en charge du nouveau<br />

produit pour s’assurer que les procédures en place sont<br />

adaptées à la mise en place d’un offre du nouveau produit.<br />

Il faut donc s’assurer que le site est prêt à entamer la<br />

phase pilote, il faut:<br />

· Installer les systèmes d’information qui enregistreront<br />

les renseignements sur le produit microleasing et<br />

contrôleront les performances durant la phase pilote ;<br />

· Finaliser les formulaires tels que les supports de<br />

promotion, la papeterie opérationnelle,…<br />

· Enseigner les politiques et les procédures<br />

organisationnelles appropriées au personnel afin que tous<br />

les agents sachent comment gérer l’offre du nouveau<br />

produit conformément à sa conception.<br />

· Pré<strong>par</strong>er et former le personnel concerné.<br />

Chapitre 2 : <strong>Le</strong> lancement du produit<br />

L’arrivée à cette étape signifie que l’organisation a<br />

décidé d’offrir le microleasing à un marché plus vaste,<br />

cette décision est prise grâce aux informations et à<br />

l’analyse des résultats de la phase pilote. A l’instar de<br />

la phase pilote, la phase de lancement du produit sur la<br />

totalité du marché nécessite beaucoup de pré<strong>par</strong>atifs et<br />

adaptations.<br />

La phase de lancement du produit constitue un moment<br />

favorable de prendre une décision finale sur la manière<br />

dont le nouveau produit sera incorporé dans la gamme<br />

de produits proposés <strong>par</strong> la Fondation après avoir testé,<br />

<strong>par</strong> le biais de la phase pilote, la réaction de la clientèle<br />

ciblée vis-à-vis du prototype. Cette phase de lancement<br />

constitue également une occasion pour mettre en oeuvre<br />

et développer une stratégie marketing intégrée. Une<br />

stratégie qui peut utiliser la technique des “quatre P<br />

du marketing” pour apporter les dernières touches aux<br />

aspects constitutifs du produit: Produit, Prix, Placement<br />

et Promotion.<br />

1-Conception du produit<br />

L’équipe de développement du produit va certainement<br />

revoir les modalités et caractéristiques du produit afin de<br />

les adapter aux besoins et exigences des clients dont la<br />

phase pilote a permet de les détecter. Cette modification<br />

doit être effectuée, en réalité, tout au long de cycle de<br />

vie du produit, elle doit être en fonction des besoins des<br />

clients qui sont en mutation constante.<br />

Afin d’identifier les implications positives et négatives des<br />

différentes caractéristiques du microleasing en fonction<br />

des résultats de la phase pilote, le tableau suivant peut<br />

être de grande utilité :<br />

La fin de la phase pilote doit être concrétisée <strong>par</strong> une<br />

évaluation du test, cette évaluation doit faire l’objet<br />

d’un rapport exhaustif qui met en épreuve les résultats<br />

obtenus et répond à la question clé : le lancement<br />

du nouveau produit vaut-il l’investissement que lui a<br />

consacré l’institution <br />

La conclusion de ce rapport doit être claire et<br />

tranchante:<br />

-Soit procéder au déploiement et lacement complet du<br />

microleasing sur la totalité du marché cible <br />

-Soit annuler le lancement du nouveau produit en raison<br />

d’un test pilote non concluant <br />

Toute fois le rapport de l’évaluation ne doit être ni trop<br />

critique (afin de ne pas risquer d’abandonner le projet<br />

et de rater une opportunité) ni trop confiant (afin de<br />

ne pas risquer gaspiller des ressources utiles pour un<br />

investissement peu rentable)<br />

Page 21 La Valeur n°124 - 125


Éléments constitutifs du produit<br />

2-Prix<br />

La pérennité de la Fondation est étroitement liée <strong>par</strong><br />

sa capacité à couvrir ses charges et l’augmentation de<br />

ses ressources. C’est ainsi que dans l’optique de couvrir<br />

les frais, le prix du microleasing doit prendre en compte<br />

toutes les dépenses associes à ce produit. L’équipe du<br />

projet doit s’assurer de la viabilité financière du produit<br />

avec le taux d’intérêt appliqué lors de la phase pilote,<br />

elle doit procéder à des évaluations du seuil de rentabilité<br />

et réaliser des modifications si nécessaire. Elle doit<br />

également s’assurer que la vocation sociale de la mission<br />

de l’institution est respectée.<br />

En général, le taux d’intérêt que l’institution doit<br />

appliquer, doit être compris entre 1.2% et 2%, toutefois<br />

elle doit maintenir les frais de dossier à son niveau actuel<br />

de 125 Dh/ le dossier au même titre que les autres<br />

produis.<br />

Afin de garder et renforcer ses <strong>par</strong>ts de marché, la<br />

Fondation est appelée à maintenir son image de celle<br />

qui applique les taux les plus bas sur le marché de la<br />

microfinance. En appliquant un taux qui ne dépasse pas<br />

2% <strong>par</strong> mois, elle va faire preuve de son engagement et<br />

de sa prise en conscience la capacité et la volonté de ses<br />

clients.<br />

3- Placement<br />

<strong>Le</strong> microleasing est un produit innovant qui n’existe<br />

pas actuellement sur le marché, puisque la loi actuelle<br />

régissant la microfinance ne prévoit la mise en place<br />

d’un tel produit. Une mise en place qui va faire l’objet<br />

d’une autorisation de la banque centrale dans les très<br />

peu jours prochains. <strong>Le</strong>s autres concurrents ne vont pas<br />

rester bras croisés, sûrement ils vont mettre en place et<br />

offrir à la clientèle des produits similaires. Devant cette<br />

probable concurrence, le lancement du microleasing<br />

va aider la FBPMC à se positionner sur le marché en<br />

tant qu’institution offrant toute gamme de services<br />

d’intermédiation financière et qui offre tous les produit<br />

exigés <strong>par</strong> un groupe restreint de clients.<br />

Page 22 La Valeur n°124 - 125


4- Promotion<br />

<strong>Le</strong>s clients n’achèteront le nouveau produit que s’ils<br />

savent qu’il existe et qu’ils en connaissent les avantages.<br />

La meilleure manière de faire connaître le produit et de<br />

sensibiliser la clientèle est <strong>par</strong> le biais de la promotion.<br />

L’équipe de développement du nouveau produit devra<br />

concevoir un plan promotionnel qui présentera les<br />

caractéristiques et les avantages du produit aux clients<br />

potentiels.<br />

La meilleure occasion pour sensibiliser et avertir les<br />

clients de nouveau produit, est certainement les séances<br />

de formation menés <strong>par</strong> la Fondation au profit de ses<br />

clients au niveau de chaque agence. L’équipe de projet<br />

doit exploiter cette occasion en développant un plan<br />

promotionnel que les agents de crédits doivent l’adapter<br />

et le diffuser lors de ces séances.<br />

Toutefois la prospection des nouveaux clients reste<br />

l’opération idéale pour promouvoir le microleasing et<br />

toucher (à travers le nouveau produit) une population<br />

non encore servie.<br />

L’élaboration de brochures simples et qui donnent<br />

suffisamment de renseignements aux clients potentiels,<br />

peut avoir un effet positif dans la prospection des<br />

nouveaux clients. <strong>Le</strong> plan promotionnel doit également<br />

toucher les employés en les motivant à travers un<br />

système d’intéressement.<br />

Après l’introduction du nouveau produit, la mise en<br />

place d’un système d’intéressement qui encouragera les<br />

employés à promouvoir ce nouveau produit, doit prendre<br />

en considération :<br />

• Alignement du système d’intéressement sur les objectifs<br />

et sur les attentes associées au nouveau produit c-à-d<br />

une correspondance entre les objectifs de l’organisation<br />

et les comportements encouragés <strong>par</strong> les systèmes.<br />

• Description détaillée des plans d’intéressement, de<br />

leurs modalités et des avantages, l’objectif du plan<br />

d’intéressement, les activités requises pour en bénéficier<br />

et les avantages que les employés peuvent en tirer doivent<br />

être clairs et précis, et bien compris <strong>par</strong> l’ensemble du<br />

personnel.<br />

• Développement d’un système de contrôle simple : le<br />

suivi de l’évolution vers la réalisation des objectifs doit<br />

être simple aussi bien pour les employés qui bénéficieront<br />

des avantages du système d’intéressement que pour les<br />

dirigeants qui devront le gérer.<br />

Conclusion<br />

<strong>Le</strong> développement durable que l’IMF est appelée à<br />

favoriser, ne se limite pas à une simple lutte contre la<br />

pauvreté et l’insertion économique et sociale d’une couche<br />

défavorisée, il doit certainement prendre en considération<br />

le respect et la protection de l’environnement naturel.<br />

La FBPMC peut, assurer et garantir un espace écologique<br />

propre qui respecte les normes et lois internationales.<br />

C’est ainsi qu’à travers le produit de microleasing, elle<br />

peut financer les projets et l’acquisition des technologies<br />

propres qui respectent la condition environnementale.<br />

<strong>Le</strong> microleasing peut être un outil efficace pour aider les<br />

gens pauvres de s’alimenter de l’eau et de l’électricité à<br />

<strong>par</strong>tir de l’énergie solaire.<br />

<strong>Le</strong> financement de l’achat d’un « kit » permettant<br />

l’exploitation de l’énergie solaire <strong>par</strong> un crédit<br />

microleasing peut rendre la vie heureuse à plusieurs<br />

personnes qui n’ont pas encore accès à ces deux nécessités<br />

de la vie humaine.<br />

Bibliographie<br />

-“Crédit-bail, leasing : ce qu’il faut savoir” « les guides<br />

de l’APSF ».<br />

-A I D E M É M O I R E Développement de nouveaux produits,<br />

Groupe Consultatif<br />

d’Assistance aux Pauvres -CGAP<br />

-Rapport sur le diagnostic établi au sujet de<br />

l’environnement juridique et réglementaire<br />

de la Microfinance au Maroc -Xavier Reille et Timothy R.<br />

Lyman<br />

-« <strong>Le</strong>asing un outil de finance rural sous-utilisé ». 22<br />

septembre 2004 Marc ROESCH<br />

(http://lnweb18.worldbank.org/ESSD/ardext.<br />

nsf/11ByDocName/<strong>Le</strong>asing-<br />

AnUnderutilizedToolinRuralFinance/$FILE/<strong>Le</strong>asingDP7_<br />

Final.pdf)<br />

-Micro crédit-bail et l’expérience de la Grameen Bank ;<br />

BIM n°114 - 3 avril 2001<br />

Karin BARLET<br />

-Évaluation de l’impact de la microfinance au Maroc.<br />

Etude réalisée <strong>par</strong> IKM (Impact,<br />

Knowledge, Market)<br />

- Rapport annuel 2006 Planet Finance Maroc<br />

- Rapport annuel 2006 Fondation Banque Populaire pour<br />

le MicroCrédit<br />

- Un outil de planification, de réalisation et de suivi des<br />

tests pilotes :Produits de prêt<br />

MicroSave<br />

- www.cgap.org<br />

- www.planetfinance.org.ma<br />

- www.lamicrofinance.org<br />

- www.microfinanceaumaroc.com<br />

Page 23 La Valeur n°124 - 125


La Conception d’un Projet de fabrication<br />

et commercialisation d’engrais agricoles<br />

Résumé<br />

Société : IDICAM<br />

Driss AITABDELLAH<br />

La notion même de projet présente diverses sources d’imprévisibilité comme : les éléments qui caractérisent le<br />

contexte associé à la naissance du projet, les enjeux associés aux personnes <strong>par</strong>ticipantes ou liées au projet d’une<br />

manière ou d’une autre, les ressources limitées, les délais, le budget, les critères d’évaluation du résultat, leurs<br />

modes de mesure, etc. Tous ces éléments sont générateurs de la complexité d’un projet et nous poserons le principe<br />

que l’incapacité à gérer la complexité est source de risques pour l’entreprise.<br />

Il est donc pertinent de trouver les moyens qui nous permettent de maîtriser la complexité associée aux projets ; il est<br />

vital que ces moyens soient identifiés dès les phases initiales de conception d’un projet donné. Comme réponse à un<br />

premier défi de la gestion de projets, il est alors pertinent de proposer des outils théoriques ou méthodologiques qui<br />

permettent de mieux faire face aux problèmes existants en matière de conception des projets et de réduire ou gérer<br />

les sources d’imprévisibilité. L’étude d’un projet complexe conduit ainsi à structurer une information importante<br />

à laquelle il faut donner du sens pour ensuite s’assurer que les différentes actions et missions vont faire évoluer le<br />

projet dans le bon sens.<br />

<strong>Le</strong> travail abordé utilise la méthode de management <strong>par</strong> la valeur des projets complexes que je propose de mettre en<br />

oeuvre sur notre projets. <strong>Le</strong> travail se divise en deux <strong>par</strong>ties ; une première <strong>par</strong>tie théorique qui traite des méthodes<br />

et moyens utilisés pour relever les défis associés à la maîtrise de la complexité des situations rencontrées et une<br />

deuxième <strong>par</strong>tie consacrée à la mise en oeuvre la méthode de <strong>Management</strong> <strong>par</strong> la Valeur appliquée à mon projet qui<br />

traite le cas de l’établissement d’une unité de fabrication et commercialisation d’engrais Agricoles dans la société<br />

IDICAM. IDICAM a un capital de 200 000,00 DH, son activité principale est la fabrication et commercialisation des<br />

engrais liquide, son siège est à Casa Blanca et l’unité de fabrication est située dans la région de Kenitra.<br />

L’organisation <strong>par</strong> projets<br />

La gestion implique actuellement de planifier, organiser,<br />

diriger et contrôler [Stoner, 1996].<br />

<strong>Le</strong>s aspects caractéristiques de la gestion peuvent être<br />

décrits de façon résumée:<br />

Maîtriser l’environnement<br />

L’environnement des projets<br />

Virtuellement tous les projets sont planifiés et implémentés<br />

dans un contexte social, économique et environnemental<br />

qui implique un possible impact soit positif ou négatif<br />

sur le projet. L’équipe du projet a essayé de considérer<br />

le projet dans son contexte environnemental culturel,<br />

social, international, politique et physique. Un projet se<br />

formule, s'évalue, se lance et se réalise dans un contexte<br />

(environnement du projet) qui l'influence directement<br />

ou indirectement. <strong>Le</strong>s influences externes peuvent être,<br />

<strong>par</strong> exemple : géophysiques, écologiques, sociales,<br />

psychologiques, culturelles, politiques, économiques,<br />

financières, juridiques, contractuelles, organisationnelles,<br />

technologiques, esthétiques.<br />

La question qu’on peut se poser est comment savoir<br />

qu’on a une vraie « Compréhension de l’Environnement<br />

du projet » Et quels sont les pas à suivre pour savoir si au<br />

moins on est dans la bonne voie <br />

Parties prenantes du projet<br />

<strong>Le</strong>s Parties prenantes du projet sont des individus et<br />

des organismes qui sont activement impliqués dans le<br />

projet, ou dont les intérêts peuvent être affectés en<br />

raison de l’accomplissement ou l’exécution du projet. Ils<br />

peuvent également exercer l’influence sur les objectifs<br />

et résultats du projet. L’équipe de gestion de projet a<br />

essayé d’identifier les Parties prenantes, déterminer leurs<br />

conditions et attentes, et l’ampleur possible, contrôler<br />

leur influence pour assurer un projet réussi.<br />

Parfois, l’identification des Parties prenantes peut être<br />

difficile. Manque d’identifier un dépositaire principal<br />

peut poser des problèmes importants pour un projet.<br />

Comment s’assurer que nous avons fait le bon choix pour<br />

les inclure<br />

La figure suivante illustre le rapport entre Parties<br />

prenantes et l’équipe du projet.<br />

Figure 1.<br />

<strong>Le</strong> rapport entre les Parties prenantes et le projet [PMI, 2004]<br />

Page 24 La Valeur n°124 - 125


On a identifié les acteurs suivants :<br />

• Directeur de projet (Project manager). La personne<br />

chargée de contrôler le projet.<br />

• Client (user). La personne ou l’organisation qui exploitera<br />

le produit du projet. Sont divisé en trois niveaux : les<br />

distributeurs, les revendeurs et les domaines :<br />

1/ Distributeurs : se sont des sociétés qu’on leurs accorde<br />

l’exclusivité dans une zones à condition qu’elle s’engage<br />

à réaliser un certain chiffre d’affaire.<br />

2/ Revendeurs : se sont des boites phytosanitaires<br />

3/ <strong>Le</strong>s domaines : se sont des sociétés qui ont des grandes<br />

fermes étatique ou privé.<br />

• les employés de l’entreprise qui exécutent le projet et<br />

qui sont le plus directement impliqués pour effectuer le<br />

travail du projet il s’agit de IDICAM.<br />

• <strong>Le</strong>s membres de l’équipe du projet. <strong>Le</strong> groupe qui<br />

effectue le travail du projet :<br />

Mounir LAMIRI : Directeur de projet<br />

Driss AIT ABDELLAH : Direction des achats et Logistiques<br />

et Maintenance<br />

Youssef HNANOU : Direction commercial<br />

Yassine <strong>HA</strong>BAR : Direction de développement et<br />

recherche<br />

Fouad LAMIRI : Direction de finances et comptabilité.<br />

Trois technico-commerciales<br />

Un responsable de productions et son équipe.<br />

L’équipe de gestion du projet. <strong>Le</strong>s membres de l’équipe<br />

du projet qui sont directement<br />

impliqués dans des activités de gestion de projet.<br />

• Commanditaire (Sponsor). Personne ou groupe qui<br />

fournit les ressources financières<br />

pour le projet : cinq personnes physique<br />

• <strong>Le</strong>s groupes de pression (Influencers). <strong>Le</strong>s gens ou les<br />

groupes qui ne sont pas directement liés à l’acquisition<br />

ou à l’utilisation du produit du projet, mais en raison de<br />

la position d’un individu dans l’organisation de client ou<br />

l’organisation d’exécution, peut influencer, positivement<br />

ou négativement, le cours du projet : l’autorité locale<br />

la concurrence.<br />

Nous pouvons ajouter comme Parties prenantes cités, les<br />

propriétaires et investisseurs, vendeurs et entrepreneurs,<br />

membres d’équipe et leurs familles, organismes<br />

gouvernementaux et média, différents organismes<br />

d’incitation de citoyens, provisoires ou permanents, et<br />

sociétés en général. La dénomination ou groupement des<br />

Parties prenantes est primaire et aide à bien identification<br />

les individus et les organismes qui se considèrent euxmêmes<br />

comme Parties prenantes.<br />

<strong>Le</strong> Chef de projet (Project Managers) doit manager les<br />

attentes des Parties prenantes, de telles taches peuvent<br />

être difficiles <strong>par</strong>ce que les Parties prenantes, souvent,<br />

ont des objectifs très différents ou contradictoires.<br />

1.3.1 Phases et cycle de vie du projet<br />

Une phase de projet est une période de temps déterminée<br />

du projet qui est rationnellement isolée des autres.<br />

Chaque phase est limitée dans le temps et inclut un<br />

ensemble cohérent d’activités et de livrables, de façon à<br />

atteindre des objectifs définis.<br />

<strong>Le</strong>s jalons de référence sont des événements significatifs<br />

du projet, indiquant fréquemment un changement<br />

de phase, la décision de reprendre la ou des phases<br />

précédentes, la clôture du projet, etc. <strong>Le</strong> cycle de vie<br />

du projet est l’enchaînement des phases <strong>par</strong> lesquelles<br />

un projet passera pour atteindre ses objectifs, depuis<br />

l’émergence jusqu’à sa finalisation [IPMA, 2003].<br />

D’ailleurs, bien qu’avec similitudes en ce qu’une phase<br />

signifie, le cycle de vie d’un projet est composé toujours<br />

de l’enchaînement des phases suivantes : émergence<br />

du projet ; planification ; définition, conception et<br />

approvisionnement ; construction et conversion ou<br />

démarrage des opérations (voir figure 2). Ici les étapes<br />

sont fixes et c’est la nature du projet qui donnera à<br />

chaque étape ses caractéristiques, pendant que pour<br />

l’IPMA les étapes changent d’après les caractéristiques<br />

du projet.<br />

Figure 2. Cycle de vie du projet [PMI, 2000]<br />


<br />

Page 25 La Valeur n°124 - 125


<strong>Le</strong> cycle de vie du projet définit le début et l'arrêt d'un<br />

projet et divise le projet en phases qui permettent de<br />

mieux contrôler et associer de façon appropriée les<br />

opérations de l'organisation.<br />

Caractéristiques du cycle de vie du projet.<br />

<strong>Le</strong> cycle de vie du projet définit les phases qui relient le<br />

commencement d'un projet à sa finalisation. Dans notre<br />

cas on a identifie l’opportunité d’une unité de fabrication<br />

et commercialisation des engrais agricole à laquelle on<br />

veut répondre, après l’étude de faisabilité nous avons<br />

décidé si elle d’entreprendre le projet.<br />

La phase de planification : commence le 01/01/2008,<br />

contient comme travail technique la création de la<br />

société, la recherche d’un locale pour l’installation de<br />

notre unité et l’approvisionnement des équipements et<br />

le contact avec les fournisseurs.<br />

La phase de conception et approvisionnement :<br />

commence le 05/02/2008 durant cette phase on a<br />

complété l’approvisionnement des équipements et des<br />

matières premières, nous avons commencé les travaux de<br />

constructions, l’installation des équipements nécessaire<br />

à la production, et aussi les travaux d’électricité et la<br />

soudure.<br />

La phase de construction : durant cette phase nous avons<br />

effectué tous les travaux de construction Cette phase<br />

nous a prix deux mois.<br />

<strong>Le</strong> 30/03/2008 l’unité de production était prête à<br />

l’exploitation. <strong>Le</strong> commencement de la production était<br />

prévue le 01/07/2008 mais l’équipe de projet a constaté<br />

qu’un concurrent est se retiré de la zone de Marrakech<br />

Bene Mellal ce que on a considéré comme une opportunité<br />

à profiter ce qui nous a poussé à changer notre agenda.<br />

Ce changement a créé une perturbation au niveau de la<br />

phase de construction car on doit augmenter la vitesse<br />

de construction et aussi changer le plan de financement<br />

surtout convaincre les commanditaires de délibérer<br />

l’argent avant la date prévue (voir annexe … perturbation<br />

et opportunité)<br />

1.3.2 Groupes de processus de la Gestion du projet<br />

La gestion de projet est accomplie <strong>par</strong> des processus,<br />

en utilisant la connaissance de gestion de projet,<br />

qualifications, outils, et techniques qui reçoivent des<br />

entrées et produisent des sorties.<br />

Afin d’avoir un projet réussi, l’équipe de projet doit:<br />

• Choisir les processus appropriés qui sont nécessaires<br />

pour répondre aux objectifs de projet, <strong>par</strong>mi les groupes<br />

de gestion de projet.<br />

• Employer une approche définie pour adapter les<br />

caractéristiques et les plans du produit aux exigences du<br />

projet et produit.<br />

• Compléter les exigences pour satisfaire les besoins, les<br />

voeux et les espérances des Parties prenantes.<br />

• Équilibrer les demandes concurrencées de la portée, du<br />

temps, des coûts, de qualité, de ressources, et du risque<br />

pour produire un produit de qualité.<br />

Figure 3. Groupes de processus de la Gestion du projet [PMI, 2000]<br />


<br />

<strong>Le</strong>s groupes de processus de la gestion du Projet sont :<br />

• Groupe de processus d’initialisation. Définit et<br />

autorise le projet ou une phase du projet.<br />

• Groupe de processus de Planification. Définit et affine<br />

les objectifs, et planifie la ligne de conduite requise pour<br />

atteindre les objectifs et la portée pour laquelle le projet<br />

a été entrepris.<br />

• Groupe de processus d’Exécution. Intègre des<br />

personnes et d’autres ressources pour effectuer le plan<br />

de gestion de projet pour le projet.<br />

• Groupe de processus de Surveillance et contrôle.<br />

Régulièrement les mesures et la surveillance progressent<br />

pour identifier des désaccords avec le plan de la gestion<br />

de projet, de sorte que des actions correctives de reprise<br />

puissent être employées si nécessaire pour saisir les<br />

objectifs du projet.<br />

• Groupe De processus de clôture. Formalise les<br />

acceptations du produit, service ou le<br />

résultat et apporte le projet ou une phase de projet à un<br />

fin ordonné.<br />

Page 26 La Valeur n°124 - 125


Un premier défi de la gestion de projet : gérer<br />

l’inconnu<br />

Toute l’ambiguïté de la gestion des projets réside<br />

dans leur définition – assez judicieusement, l’AFITEP<br />

(Association Francophone de <strong>Management</strong> de Projet)<br />

[AFITEP-Dic., 2000] voit un projet comme l’art de<br />

pré<strong>par</strong>er et structurer une réalité à venir. Si l’on ajoute<br />

à cela le critère d’unicité des projets, qui veut que <strong>par</strong><br />

essence tout projet soit unique et constitué d’activités<br />

non récurrentes <strong>par</strong> définition, on comprend l’ampleur<br />

de la mission qui consiste à définir des critères de gestion<br />

pour un projet en phase d’initialisation.<br />

La notion de projet apporte alors une incertitude<br />

supplémentaire : s’il s’agit de gérer un projet, on ne<br />

s’intéresse plus à une <strong>par</strong>tie donnée et bien identifiée<br />

d’une organisation – le problème consiste d’abord à<br />

définir et mettre en place cette même organisation. De<br />

manière caricaturale, on peut dire que le <strong>par</strong>adoxe de la<br />

gestion de projets consiste à gérer de la manière la plus<br />

rigoureuse possible quelque chose qui, initialement, est<br />

complètement inconnu.<br />

Un <strong>par</strong>adoxe souvent inconnu<br />

Il s’avère que la réalité des activités industrielles<br />

démentes souvent ce <strong>par</strong>adoxe : peu d’entreprises, qui<br />

recourent fréquemment aux fonctionnements en mode<br />

« projet » se plaignent de difficultés rencontrées quant<br />

à la mise en oeuvre des projets, d’ailleurs, très peu<br />

sont conscientes de l’existence même de ce <strong>par</strong>adoxe,<br />

pourtant intrinsèquement lié au caractère original et<br />

non-répétitif de tout projet.<br />

En effet, dans la plu<strong>par</strong>t des cas, si, comme le veut le<br />

dogme, l’objet du projet, sa finalité, est <strong>par</strong> certains<br />

côtés innovants ou novateurs –implique forcément<br />

des activités originales, il n’en va pas de même de<br />

l’ensemble du processus destiné à concevoir, développer<br />

et industrialiser (ou réaliser) ces produits. Dans notre<br />

cas de projet le <strong>par</strong>adoxe est lié à la gérance de projet<br />

avec l’équipe qui <strong>par</strong>ticipe à la conception du projet dans<br />

un cadre organisationnel. Peut-on assurer la réussite de<br />

projet qui demande l’implication de tous on gardant les<br />

intérêts de chacun de <strong>par</strong>ties prenantes<br />

La gestion prévisionnelle de l’incertain<br />

La connaissance quasi-innée ou intuitive des structures<br />

destinées à assurer la gestion de projet suppose ainsi une<br />

bonne maîtrise préalable des processus permettant de<br />

développer ces activités. Dans notre cas vu la nouveauté<br />

de notre projet on s’est orienté vers le déroulement<br />

d’activités qu’on n’a pas bien maîtrisé dans la mesure<br />

où on a considéré que notre projet est en lui-même un<br />

processus d’apprentissage (nouveauté exige).<br />

<strong>Le</strong> risque associé au projet<br />

L’imprévisibilité est source de complexité. <strong>Le</strong>s événements<br />

imprévus et l’incertitude mènent au concept de « risque<br />

». Surtout en considérant la définition de l’AFITEP : «<br />

<strong>Le</strong>s risques du projet sont des événements incertains ou<br />

des situations possibles ayant un impact négatif sur le<br />

succès global du projet, des résultats spécifiques, ou des<br />

événements pouvant créer des dommages imprévisibles.<br />

Ils se caractérisent <strong>par</strong> leur probabilité d’occurrence et<br />

l’ampleur de l’impact potentiel » [IPMA, 2003]. <strong>Le</strong>s<br />

risques éloignent le résultat de son état planifié et désiré.<br />

Maîtriser les risques est une manière de gérer l’inconnu.<br />

Dans notre cas les sources principales de risque sont:<br />

La composition hétérogène des acteurs est une source<br />

d’incertitude et, <strong>par</strong> conséquent, de risques pour la mise<br />

en oeuvre de projets communs.<br />

- Ce projet est soumis aux aléas inhérents à tout projet.<br />

De plus, comme chaque nouveau projet doit être<br />

accompli dans un environnement technique, économique,<br />

politique et social de plus en plus délicat, le projet doit<br />

être conçus et gérés pour prendre en compte des sources<br />

d’incertitude très larges.<br />

- <strong>Le</strong>s délais inattendus de certains livrables, une grève,<br />

une crise économique, un désaccord, les différentes<br />

perceptions, etc. C’est l’environnement du projet la<br />

source de tels événements et le maîtriser est le défi de<br />

la gestion de projets pour gérer l’inconnu.<br />

1.4 Synthèse<br />

La notion même de projet présente diverses sources<br />

d’imprévisibilité : les éléments qui caractérisent le<br />

contexte associé à la naissance du projet, les enjeux<br />

associés aux personnes <strong>par</strong>ticipantes ou liées au projet<br />

d’une manière ou d’une autre, les ressources limitées,<br />

les délais, le budget, les critères d’évaluation du<br />

résultat, leurs modes de mesure, etc. Tous ces éléments<br />

sont générateurs de la complexité dans le projet, et<br />

l’incapacité à gérer la complexité est source de risques.<br />

Il est donc pertinent de trouver les moyens qui nous<br />

permettent de maîtriser la complexité associée aux<br />

projets ; et il est vital que ces moyens soient identifiés<br />

dès les phases initiales de conception d’un projet donné.<br />

Comme réponse à un premier défi de la gestion de<br />

projets, il est pertinent de proposer des outils théoriques<br />

ou méthodologiques qui permettent de mieux faire face<br />

aux problèmes encore existants en matière de conception<br />

des projets, et de réduire les sources d’imprévisibilité.<br />

Mise en oeuvre du projet<br />

De la Complexité à la Conception du Projet<br />

<strong>par</strong> l’application de la méthode <strong>Management</strong><br />

<strong>par</strong> la Valeur.<br />

<strong>Le</strong>s projets se caractérisent <strong>par</strong> le besoin de gérer diverses<br />

composantes – les <strong>par</strong>ties prenantes, leur exigences et<br />

leurs contraintes (fonctionnalités requises), trouver la<br />

capacité d’atteindre l’objectif fixé, planifier, organiser,<br />

diriger, contrôler,… Tous ces éléments et caractéristiques<br />

combinés doivent donner forme aux projets ; la<br />

problématique réside cependant dans la manière de les<br />

intégrer tout on profitant de l’outil de management <strong>par</strong><br />

la valeur approprié aux projets complexe.<br />

Dans le domaine des fertilisants ; <strong>Le</strong> marché marocain<br />

présente un potentiel importants (800 millions DH),<br />

re<strong>par</strong>tie sur quatre zones :<br />

- La zone de Sous Messa Deraa : la plus importante, vue<br />

Page 27 La Valeur n°124 - 125


la concentration de la culture sous serre.<br />

- La zone Haouz Tadla : zone moyennement développée.<br />

- La zone de Gharb en plain croissance.<br />

- La zone de l’est Berkane Oujda est très connue <strong>par</strong><br />

l’arbo-culture<br />

Ma mission au sein de l’équipe projet est ré<strong>par</strong>tie en trois<br />

service : le service Achat et Logistique dont je suis le<br />

responsable, le service maintenance, et la planification<br />

et la construction de l’unité de production en coopération<br />

avec le service production.<br />

1. <strong>Le</strong> projet d’établissement d’unité de fabrication et<br />

commercialisation d’engrais Agricoles:<br />

tous le groupe projet de pousser en<br />

avant ce projet.<br />

T0 : début d’étude de faisabilité le 10/10 /2007<br />

Cette étape nous a prie 3 mois et on a réussi à donner<br />

comme livrable associé au processus<br />

d’initialisation un bisness plan bien détaillés.<br />

_ TO: début de l’étude de faisabilité : 15/09/2004<br />

_ T0+ 2: être leader dans le domaine de fertilisation<br />

Objectifs:<br />

_ TO: connaître le marché & convaincre les <strong>par</strong>tenaires<br />

de la rentabilité du projet.<br />

_ TO+ 2 : s’imposer sur le marché.<br />

Définition et objectifs :<br />

<strong>Le</strong> projet vise la construction de l’unité de production, et<br />

à mettre en place les moyens logistiques et commerciaux,<br />

tout en mettant en valeur l’ensemble des ressources dans<br />

une perspective de développement à long terme.<br />

<strong>Le</strong> marché marocain présente un environnement très<br />

favorable vue l’orientation de la politique agricole<br />

préconisé <strong>par</strong> l’état pour les années prochaines (projet<br />

Maroc vert).<br />

<strong>Le</strong>s principes de la démarche:<br />

Cette étude nous a permis de proposer la démarche<br />

suivante :<br />

- Définir une stratégie (la cible),<br />

- Adopter l’Analyse Fonctionnelle pour une meilleure<br />

approche des orientations et actions futures au niveau<br />

de l’instauration d’une politique du développement et<br />

commerciale pour assurer la pérennité du projet.<br />

<strong>Le</strong>s contraintes et opportunités liées au projet :<br />

Ce projet va faire confiance aux compétences des jeunes.<br />

Ce groupe de travail a sollicité des ingénieurs, des<br />

techniciens agronomes, ayant une forte expérience dans<br />

ce domaine et une porte feuille clients considérable.<br />

Projet initial<br />

_ En octobre 2007, les porteurs du projet et l’équipe<br />

projet se réunissent pour réaliser une étude de faisabilité<br />

et d’opportunité ayant pour objet l’implantation d’une<br />

unité de fabrication et commercialisation des engrais<br />

agricoles.<br />

Caractéristiques :<br />

_ <strong>Le</strong> projet est originale car toutes les entreprises qui<br />

opèrent dans le secteur ne fassent pas la fabrication.<br />

_ <strong>Le</strong> marché marocain est en plein croissance.<br />

_ La concurrence est raide dans ce secteur surtout<br />

étrangère.<br />

2. <strong>Le</strong> <strong>Management</strong> <strong>par</strong> la Valeur :<br />

2-1. Construction de la cible :<br />

La construction de la cible constitue la première phase,<br />

elle définit le cadre de l’action envisagée, en se basant<br />

<strong>par</strong>ticulièrement sur:<br />

- <strong>Le</strong>s données initiales du projet: la valeur de projet<br />

- <strong>Le</strong>s contraintes et invariants : la volonté <strong>par</strong>tagés <strong>par</strong><br />

Nous avons recensé les milieux extérieurs pertinents<br />

suivants :<br />

_ Fournisseurs: ils nous vendent l’ensemble des matières<br />

liées à l’exploitation (les préformes, les étiquettes,<br />

l’énergie, logistique, emballages, matières premières…)<br />

_ Partenaires: ils nous aident, nous apportent un<br />

support financier et de l’information (commune, CCI,<br />

actionnaires, associations…)<br />

_ Législation & normes: ils nous fixent taxes & impôts<br />

et ils nous réglementent (droit du travail, TVA, normes<br />

sanitaire…)<br />

_ Formation et Recherche: elle structure des activités<br />

d’exploitation et recherche des nouveaux procédés,<br />

procédures de production…)<br />

_ <strong>Le</strong>s clients finaux: ils définissent les besoins à satisfaire<br />

(évolution, fidélisation, création de niche…)<br />

_ Concurrence: ils nous influencent (stratégie, veille<br />

concurrentielle, approche marketing…)<br />

Chaque association de l’objet d’étude, avec un ou deux<br />

milieux permet d’identifier une fonction.<br />

2-2. L’analyse fonctionnelle :<br />

Fournisseur<br />

Norme<br />

F1<br />

F3<br />

Partenaires<br />

Projet de fabrication<br />

Et commercialisation<br />

Des engrais agricole<br />

F2<br />

F4<br />

Client<br />

F7<br />

F6<br />

F5<br />

Formation et<br />

Recherche<br />

Concurrence<br />

Page 28 La Valeur n°124 - 125


2-3 Identification des fonctions à T0+2 :<br />

_ F1: Impliquer les fournisseurs en augmentant le niveau<br />

d’exigence.<br />

_ F2: Satisfaire & anticiper les besoins des clients.<br />

_ F3: Suivre, anticiper, respecter les normes et<br />

législations.<br />

_ F4 : mettre en évidence un retour<br />

_ F5: S’imposer sur la concurrence, gagner en notoriété.<br />

_ F6: créer une demande.<br />

_ F7: Valoriser la recherche et l’information<br />

scientifique.<br />

2-4 Arbre fonctionnel T0+2 :<br />

Il s’agit d’ordonner les fonctions recensées <strong>par</strong> le groupe<br />

de travail, sur un axe «Pourquoi / Comment». Cette<br />

construction d’arbres fonctionnels permet de définir<br />

et d’affirmer la représentation consensuelle du groupe<br />

sur le sens de l’objet d’étude. Elle permet également<br />

de s’assurer que le projet est toujours cohérent avec<br />

l’orientation de l’action.<br />

F1: Impliquer les<br />

fournisseurs en augmentant<br />

le niveau d’exigence<br />

F7: Valoriser la recherche et<br />

l’information scientifique<br />

F3:Suivre, anticiper et<br />

respecter les normes<br />

F4: Mettre en<br />

évidence un retour<br />

F6: créer une<br />

demande<br />

F5: S’imposer sur la<br />

concurrence et<br />

gagner en notoriété.<br />

F2: Satisfaire et<br />

anticiper les besoins<br />

des clients.<br />

Pourquoi<br />

Comment<br />

2-5 Hiérarchisation des fonctions T0+2 :<br />

Cette étape consiste à donner un poids à chaque fonction.<br />

L’objectif est de déterminer l’importance de ressources<br />

envisagées pour la réalisation de chaque fonction, on a<br />

procédé avec un vote pondéré en com<strong>par</strong>ant les fonctions<br />

deux à deux, en attribuant un poids relatif à la fonction<br />

considérée importante en termes de ressources affectées.<br />

A la fin de la séance de vote on réussi à hiérarchiser nos<br />

fonctions voire la figure suivante.<br />

2-6 Résultat hiérarchisation des fonctions à T0+2 :<br />

D’après l’analyse de ce résultat on trouve que la fonction<br />

F5 demande plus de ressource que les autres fonctions<br />

qui coïncide avec sa position stratégique, <strong>par</strong> contre la<br />

fonction F3<br />

30,00%<br />

25,00%<br />

20,00%<br />

15,00%<br />

Série1<br />

10,00%<br />

5,00%<br />

0,00%<br />

F5 F7 F6 F5 F2 F1 F3<br />

Page 29 La Valeur n°124 - 125


2-7 Identification des fonctions à T0 :<br />

_ F1: Prospecter et sélectionner les fournisseurs.<br />

_ F2: Etudier les attentes des clients.<br />

_ F3: Connaître et intégrer les normes et législations dans<br />

le projet.<br />

_ F4: Convaincre les <strong>par</strong>tenaires de la rentabilité du<br />

projet.<br />

_ F5 : Analyser l’environnement concurrentiel.<br />

_ F6 : Analyser stratégiquement la valeur ajoutée de la<br />

concurrence<br />

_ F7: Etablir une unité de recherche et développement.<br />

Arbre fonctionnel T0 :<br />

F1: Prospecter et sélectionner<br />

les fournisseurs<br />

F7: Etablir une unité de<br />

recherche et développement<br />

F3: Connaître et intégrer les<br />

normes et législations dans<br />

le projet<br />

F4: Convaincre les<br />

<strong>par</strong>tenaires de la<br />

rentabilité du projet<br />

F2: Etudier les<br />

attentes des clients<br />

F6 : Analyser stratégiquement<br />

la valeur ajoutée de la<br />

concurrence<br />

F5 : Analyser l’environnement<br />

concurrentiel<br />

Pourquoi<br />

Comment<br />

2-8 Hiérarchisation des fonctions à T0 : 2-9 Résultat hiérarchisation des fonctions à T0<br />

30,00%<br />

25,00%<br />

20,00%<br />

15,00%<br />

Série1<br />

10,00%<br />

5,00%<br />

0,00%<br />

F6 F4 F7 F2 F5 F3 F1<br />

Page 30 La Valeur n°124 - 125


2-10 Définition des Missions :<br />

_ M1: Prospecter et sélectionner les fournisseurs.<br />

_ M2: Développer un service actif marketing.<br />

_ M3: Établir des procédures de collaboration entre le<br />

service juridique et de réglementations de la société.<br />

_ M4 : Etablir un bisness plan décrit la rentabilité et<br />

l’opportunité de projet.<br />

_ M5: Assurer l’amélioration continue.<br />

_ M6: Piloter stratégiquement les activités de<br />

l’entreprise.<br />

_ M7: Développer un pôle de Recherche et<br />

Développement.<br />

2-11 Définition des poids des missions :<br />

<strong>Le</strong> tableau donne l’importance de l’effet des missions sur<br />

les fonctions :<br />

être rentable : service comptabilité<br />

_ Indicateurs de contexte : Taux de pénétration<br />

Objectif : Maîtriser notre marché<br />

Intitulé : Taux de pénétration (stratégie de production)<br />

Standard : 5% de <strong>par</strong>t de marché à T0+1 et 7% à TO+2<br />

Calcul : Chiffre d’affaire / la potentiel de marché :<br />

service marketing et développement<br />

_ Indicateurs de résultat : Taux d’évolution des<br />

bénéfices<br />

Objectif : Maîtriser la rentabilité de notre installation<br />

Intitulé : Taux d’évolution des bénéfices<br />

Standard : + 5% <strong>par</strong> trimestre la première année, +12%<br />

pour l’ensemble de la 2ème année<br />

Dérive : Non perception des opportunités d’élargissement<br />

de la gamme (cloisonnement dans un secteur d’activité)<br />

Calcul : Marge nette x ventes : service comptabilité<br />

Indicateur sur la Mission-M5 : Assurer l’amélioration<br />

continue.<br />

Cette mission permet à l’entreprise de rester à niveau<br />

afin de fournir des produits à forte<br />

valeur ajoutée Sur le plan technologique et le plan du<br />

personnel. On a identifié les indicateurs<br />

suivants :<br />

2-12 : <strong>Le</strong>s indicateurs :<br />

Ils permettent de suivre la réalisation des fonctions<br />

lorsque les missions avancent<br />

Indicateurs sur la Mission M6 : Piloter stratégiquement<br />

les activités de l’entreprise.<br />

_ M6 : Mission globale de pilotage de l’entreprise (de<br />

recueil d’informations, analyse et définition de stratégie<br />

appropriée) qui permet:<br />

_ D’assurer le fonctionnement et le développement<br />

optimum de celle-ci dans son environnement en vue de<br />

convaincre de la rentabilité du projet.<br />

_ De respecter les engagements pris et de communiquer<br />

auprès des <strong>par</strong>tenaires. Cette mission a pour finalité de<br />

répondre aux attentes des <strong>par</strong>tenaires tant du point de<br />

vue informatif (bilan générale de l’entreprise), qualitatif<br />

(maintenir, d’améliorer et de multiplier les relations et<br />

implications entre l’entreprise et ses <strong>par</strong>tenaires), que<br />

quantitatif (remboursement de crédit, dividendes).<br />

Cette mission est très sensible au déroulement des autres<br />

missions. On a identifié les indicateurs comme suie :<br />

_ Indicateurs de processus : Évolution des prix de revient<br />

unitaires<br />

Objectif : Fixer un prix de revient unitaire rentable<br />

Intitulé : Évolution du prix de revient<br />

Standard : Prix de revient maximum fixé pour réaliser<br />

une marge de 10%<br />

Dérive : Recherche de productivité maximum à tous les<br />

prix.<br />

Calcul : Prix de revient maximum fixé lors de l’étude pour<br />

Indicateurs de processus : Taux de non qualité.<br />

Objectif : Mettre en place un plan d’amélioration<br />

continu<br />

Intitulé : Taux de non qualité<br />

Standard : Inf. à 2% la 1ère année puis 1% l’année<br />

suivante<br />

Dérive : Risque d’agir sur les effets et non sur les<br />

causes.<br />

Calcul : Nombre de produit non conforme aux exigences<br />

/production<br />

Indicateurs de contexte : Volume d’aléas (évènements)<br />

Objectif : Réduire les temps d’arrêt et perturbations,<br />

fiabiliser le système d’exploitation<br />

Intitulé : Gestion des aléas<br />

Standard : -5% de temps d’arrêt.<br />

Dérive : Dérive qualité. Mauvaise condition de travail<br />

(stress).<br />

Calcul : Temps d’arrêt ligne de production/temps de<br />

travail.<br />

Indicateurs de résultat : Fréquence des innovations<br />

produits : nombre de produits nouveaux<br />

lancés sur le marché.<br />

Objectif : Faire <strong>par</strong>ticiper le personnel aux innovations<br />

produit<br />

Intitulé : Boîte à idées<br />

Standard : 1 idée <strong>par</strong> secteur d’activité et <strong>par</strong> semaine.<br />

Taux de formation = 2,5%.<br />

Dérive : Insatisfaction du personnel<br />

Calcul : jours de formations/jours travaillés<br />

Indicateur sur la Mission-M7 : Développer un pôle de<br />

Recherche et Développement.<br />

Ces résultats sont destinés aux services de R&D et de<br />

management stratégique. Elle à pour objectif principal<br />

de saisir les opportunités du marché à <strong>par</strong>tir des<br />

Page 31 La Valeur n°124 - 125


compétences de l’entreprise (élargissement de la gamme,<br />

innovation…).<br />

_ Indicateurs de processus : Part des investissements<br />

dans l’innovation et le développement<br />

Objectif : s‘informer et mettre en oeuvre les technologies<br />

actuelles<br />

Intitulé : Investissements en R&D<br />

Standard : 10% des investissements annuels. Taux de<br />

croissance.<br />

Dérive : qualité court terme et négligence des activités<br />

transverses.<br />

Calcul : Données entreprises. Responsabilité : service<br />

comptabilité.<br />

_ Indicateurs de contexte : Indicateur de veille<br />

technologique.<br />

Objectif : Rester compétitif face à une concurrence<br />

Intitulé : Indicateur de veille technologique<br />

Dérive : Risque de ne pas créer notre propre innovation<br />

Calcul : Nombre d’innovation concernant le produit et le<br />

processus ap<strong>par</strong>ues sur le marché:<br />

service marketing et R&D.<br />

_ Indicateurs de résultat : Taux de projets aboutissant.<br />

Objectif : Assurer l’évolution de l’entreprise<br />

Intitulé : Taux de projets aboutissant<br />

Standard : 2 <strong>par</strong> an.<br />

Dérive : Négligence de notre activité principale<br />

Calcul : Nombre de projets remplissant les objectifs fixés<br />

lors de l’émergence<br />

Indicateur sur la Mission-M3 : Établir des procédures<br />

de collaboration entre les services juridiques et de<br />

réglementations de la société.<br />

Il s’agit d’assurer une conformité aux normes et<br />

législations actuelles et une pré<strong>par</strong>ation (anticipation)<br />

aux normes et législations futures afin de :<br />

- Éviter des arrêts de chaîne de production pour non<br />

conformité aux réglementations<br />

- Éviter des accidents du travail<br />

- Éviter des contrôles longs et répétés<br />

- Augmenter la crédibilité et les garanties de l’entreprise<br />

face à ses <strong>par</strong>tenaires.<br />

Cette mission s’adresse aux services juridiques, et ses<br />

résultats concernent le service de pilotage (management<br />

stratégique) et les services intéressés <strong>par</strong> l’amélioration<br />

continue de l’entreprise.<br />

_Indicateurs de processus :<br />

- Accidents du travail<br />

- Arrêts de la production liés à des problèmes de nonconformité<br />

Objectif : Éviter les arrêts de production<br />

Intitulé : Taux d’arrêts de la production pour cause de<br />

non-conformité -Accidents du travail- qualité du produit<br />

Standard : - taux d’arrêt < 0,5%.<br />

- nombre d’accidents du travail nul.<br />

- qualité du produit dans les normes internationale et<br />

nationales.<br />

Dérive : Règles de sécurité contraignantes<br />

Calcul : - taux arrêts norme : nombre (heure) d’arrêts<br />

pour cause de non conformité/ total nombre d’arrêts<br />

- Nombre d’accidents du travail<br />

- Analyse chimique, qualitative des produits : 1 bouteille<br />

sur 100<br />

-Responsabilité : chef de production<br />

_ Indicateurs de contexte : Rapports sur les discussions<br />

portant sur les réformes et sur les créations de normes<br />

et de législations<br />

Objectif : Assurer une veille des normes<br />

Intitulé : Veille législation et norme<br />

Standard : Avoir une visibilité sur 2 ans.<br />

Dérive : Trop d’information mal classée<br />

Calcul : Nombre de lois et de normes ayant une incidence<br />

sur l’unité de production<br />

-Responsabilité : service juridique et de veille<br />

_ Indicateurs de résultats :<br />

_ Mise à jour <strong>par</strong> rapport aux normes en vigueur<br />

_ Plans (projets) de mise à jour de l’unité <strong>par</strong> rapport aux<br />

normes et législations futures<br />

Objectif : Pré<strong>par</strong>er l’unité à la conformité aux lois et<br />

normes<br />

Intitulé : Projet de mise en conformité<br />

Standard : Etre conforme à 98%.<br />

Calcul : - éléments à faire évolué / ensemble des éléments<br />

concernés <strong>par</strong> la norme ou la loi<br />

- Analyse préliminaire avec estimation des coûts, délais.<br />

- Responsabilité : Service juridique et de veille<br />

Indicateur sur la Mission-M2 : Développer un service<br />

marketing actif<br />

Il s’agit de suivre et anticiper la concurrence, analyser le<br />

marché afin de :<br />

_ Positionner l’entreprise face à la concurrence et à son<br />

marché pour améliorer sa réactivité et<br />

sa compétitivité, et gagner des <strong>par</strong>ts de marché.<br />

_ Drainer des informations, les classer et les archiver afin<br />

que l’entreprise puisse mieux se<br />

connaître et connaître son environnement (et son<br />

évolution : comment son environnement<br />

l’influence et comment elle influence son<br />

environnement).<br />

Cette mission s’adresse à l’équipe de management<br />

stratégique.<br />

_ Indicateurs de processus : Coûts ; Délais ; Qualité<br />

Objectif : Assurer la compétitivité et la rentabilité<br />

Intitulé : Courbe de vie produit et Triangle QCD<br />

Standard : - Produits dans la phase de maturité au<br />

maximum : courbe de vie produit<br />

- qualité : retour ou plainte < 1%<br />

- Coût : rebuts < 1%<br />

-Délais de réaction en cas de panne < 15min<br />

Dérive : Négligence des difficultés rencontrées <strong>par</strong> le<br />

personnel.<br />

Calcul : Qualité : retour, plainte annuel / production<br />

annuel<br />

Cout : rebuts / production<br />

Délais : temps d’immobilisation machine<br />

_ Indicateurs de contexte :<br />

Evolution des ventes : - Besoins clients<br />

- Evolution des prix<br />

Page 32 La Valeur n°124- 125


- Comportement clientèle face à notre innovation<br />

Agressivité de la concurrence : - Evolution des ventes<br />

concurrence<br />

- Evolution des prix concurrence<br />

- Innovation de la concurrence<br />

Objectif : Assurer un positionnement stratégique de<br />

l’entreprise<br />

Intitulé : Notre positionnement et l’agressivité de la<br />

concurrence<br />

Standard : Conserver un taux d’augmentation des volumes<br />

de ventes chaque année.<br />

Dérive : Tendance à suivre la concurrence et à s’embarquer<br />

dans un créneau<br />

Calcul : -Volumes de nos ventes et évolution de nos prix /<br />

volumes ventes et évolution prix à une date T<br />

-Nombre d’innovations de la concurrence et volumes de<br />

ventes <strong>par</strong> produits nouveaux.<br />

_ Indicateurs de résultats : Part de marché (évolution)<br />

Objectif : Avoir une vision de notre place sur le marché<br />

face à la concurrence<br />

Intitulé : Part de marché<br />

Standard : Minimum de 1,5% de <strong>par</strong>t de marché.<br />

Calcul : Nos ventes / consommation totale<br />

Indicateurs sur la mission M1: Prospecter et sélectionner<br />

les fournisseurs.<br />

Il s’agit d’établir une base de données qui rassemble tous<br />

nos fournisseurs et leurs<br />

classements suivant l’importance de service ou bien<br />

produit qu’ils fournissent. Et mettre en<br />

place un système de suivi et d’évaluation des<br />

Fournisseurs.<br />

2-13 Synthèse sur la démarche:<br />

L’étude d’un projet aussi complexe n’est pas chose<br />

simple, dans un premier temps il s’agit de structurer une<br />

information, importante. Puis il faut donner du sens au<br />

projet et s’assurer que les différentes missions, à définir,<br />

vont le faire évoluer dans le bon sens. La pertinence de<br />

la méthode proposée nous a facilité ce travail :<br />

D’abord en définissant la cible de notre projet et en<br />

analysant, de façon assez exhaustive, les interactions de<br />

notre cible avec son contexte.<br />

Dans un deuxième temps, le fait d’ordonner les fonctions<br />

reliant cible et le contexte nous a conduit à engager une<br />

réflexion sur les priorités.<br />

Ensuite le tableau de bord avec les missions, à accomplir,<br />

a permis de suivre l’évolution du projet.<br />

Et finalement les indicateurs sont les outils de base<br />

pour s’assurer que le projet avance dans le bon sens et<br />

avec une consommation cohérente des ressources.<br />

En conclusion nous pouvons dire que la méthode «<br />

management de projets complexes <strong>par</strong> la valeur » a<br />

permis, à notre groupe projet d’avoir une vision claire<br />

de la conception d’un projet où la masse d’informations<br />

était <strong>par</strong>ticulièrement importante et les décisions<br />

multicritères.<br />

_ Indicateurs de processus : niveau d’implication de nos<br />

fournisseurs à nos exigences<br />

Objectif : augmenter le niveau de nos exigences<br />

Intitulé : évaluation et suivi des fournisseurs<br />

Standard : - Délais de livraison<br />

- <strong>Le</strong>s caractéristiques du produit<br />

Calcul : - produit : respect des caractéristiques du<br />

produit<br />

- Délais inférieure à 3 jours<br />

_ Indicateurs de contexte : identification des<br />

fournisseurs<br />

Objectif : Sélection des meilleurs fournisseurs<br />

Intitulé : Classement des fournisseurs<br />

Standard : - La qualité ;<br />

- La quantité ;<br />

- <strong>Le</strong> prix ;<br />

- <strong>Le</strong>s délais.<br />

Calcul : taux de non conformités inférieur à 1%<br />

_ Indicateurs de résultats :<br />

Page 33 La Valeur n°124 - 125


LA CONCEPTION D’UN LOGICIEL POUR LES<br />

ACTIVITES AGRICOLES<br />

Jeanne-Luce SAKANGA Ingénieur recherche ERPI-ENSGSI INPL Nancy<br />

Pascaline PIERSON Animatrice projet ARVALIS institut du végétal<br />

I - Introduction<br />

Dans cet article, nous nous proposons d’aborder,<br />

l’introduction de la démarche de management <strong>par</strong> la<br />

valeur dans le secteur agricole. Plus <strong>par</strong>ticulièrement,<br />

dans un contexte de crise économique, nous aborderons<br />

l’apport de la démarche pour la conception d’un logiciel<br />

répondant aux demandes d’agriculteurs. Ce projet a<br />

été réalisé dans la <strong>par</strong>tie applicative d’un module de<br />

formation à distance proposé <strong>par</strong> en Formation Continue,<br />

à une personne qui travaille pour la société ARVALIS. Après<br />

un descriptif du contexte et des objectifs attendus, nous<br />

insisterons sur les différentes étapes de la méthode et les<br />

résultats obtenus.<br />

II - Contexte et objectif<br />

ARVALIS institut du végétal est un institut de recherche<br />

appliquée au service du domaine agricole. Son rôle<br />

est d’aider les agriculteurs à résoudre les différents<br />

problèmes techniques, économiques et environnementaux<br />

qui se posent en apportant : des informations techniques<br />

et économiques, des outils techniques et des services<br />

permettant de s’adapter à l’évolution des marchés<br />

nationaux et internationaux tout en respectant<br />

l’environnement.<br />

La volonté permanente d’ARVALIS est de veiller à<br />

produire des informations techniques et économiques,<br />

utiles, utilisables et utilisées <strong>par</strong> le plus grand nombre<br />

d’agriculteurs mais aussi <strong>par</strong> les organismes et entreprises<br />

des filières céréales.<br />

<strong>Le</strong>s Produits Résiduaires Organiques ( PRO) ou engrais de<br />

ferme regroupent les fumiers, lisiers et composts produits<br />

sur les exploitations agricoles possédant une activité<br />

d’élevage.<br />

Ces PRO contiennent des éléments minéraux pouvant<br />

contribuer à l’alimentation des cultures de l’exploitation<br />

et notamment de l’azote présent sous une forme organique<br />

qui doit se minéraliser pour devenir disponible. <strong>Le</strong><br />

processus de minéralisation est complètement dépendant<br />

des conditions liées : au sol (type de sol, teneur en argile<br />

etc…) au climat ( température et humidité du sol), il<br />

varie donc au cours de l’année.<br />

Pour déterminer les quantités d’azote minéralisées à un<br />

instant il faut avoir accès à la fois à des données climatiques<br />

qui permettent de calculer des jours normalisés pour la<br />

minéralisation ou Jnorm (à <strong>par</strong>tir de données réelles et<br />

fréquentielles ) et à des estimations de minéralisation<br />

nette (calcul d’une vitesse potentielle de minéralisation<br />

Vp). La mise en relation de ces deux données Vp et Jnorm<br />

est essentielle pour aboutir à une estimation réaliste de<br />

la minéralisation de l’azote organique du sol.<br />

ARVALIS a mit au point deux modèles mathématiques<br />

permettant de calculer les jours normalisés et les<br />

vitesses potentielles de minéralisation sur la base<br />

d’expérimentations <strong>par</strong>ticulièrement lourdes qu’elle est<br />

la seule à mener. La méthode actuelle basée sur<br />

l’estimation de Keq jugée peu satisfaisante.<br />

i) Origine du projet (Constat)<br />

Actuellement, ne disposant pas d’outil fiable pour prévoir<br />

cette contribution azotée issue de la minéralisation de<br />

l’azote organique des sols, les agriculteurs ne la prenne<br />

pas en compte et achète des engrais minéraux de<br />

complément. Cette démarche très sécuritaire entraîne<br />

une surfertilisation des cultures, ce qui peut conduire à<br />

des pertes en nitrates importantes et donc à une pollution<br />

des ressources en eaux.<br />

De plus cet azote sous forme organique est à mettre en<br />

concurrence avec l’azote des engrais achetés à l’extérieur<br />

(ammonitrate ou solution 39) qui eux contiennent de<br />

l’azote minéral directement disponible mais avec un<br />

prix des engrais minéraux élevés et <strong>par</strong>ticulièrement<br />

variables.<br />

ii) Objectifs<br />

L’objectif de l’étude est de créer un logiciel pour prévoir<br />

la quantité d’azote ayant réellement minéralisé une année<br />

donnée en faisant référence aux données acquises <strong>par</strong><br />

l’institut, au niveau du terrain et sur l’analyse annuelle<br />

du climat. L’objectif étant de répondre aux besoins<br />

de la profession agricole au niveau environnementale<br />

et économique mais aussi pour en déduire des achats<br />

d’engrais minéraux pertinents.<br />

III - Méthode : Analyse de la valeur<br />

Pour ce projet, nous avons utilisé l’analyse de la valeur.<br />

<strong>Le</strong> but de cette méthode est de concevoir un « produit<br />

» <strong>par</strong>faitement adapté aux besoins de son utilisateur et<br />

ce, au coût optimale. <strong>Le</strong>s entreprises cherchent en effet<br />

à améliorer la rentabilité en réduisant les coûts pour<br />

obtenir des produits performants, sans remettre en cause<br />

la conception.<br />

L’analyse de la Valeur propose de repenser le produit<br />

lors de la conception : la priorité est alors de répondre<br />

aux besoins réels du client ; ce que nous appellerons les<br />

FONCTIONS du produit.<br />

<strong>Le</strong>s acteurs du projet constituent un groupe<br />

pluridisciplinaire, de disciplines différentes concernés<br />

<strong>par</strong> le projet et d’un animateur projet. Ce groupe se fixe<br />

une date pour l’édition du Cahier Des Charge Fonctionnel<br />

(CDCF document normalisé), les dates des différentes<br />

réunions et de suivi du projet avec un planning sont<br />

envisagés.<br />

Page 34 La Valeur n°124 - 125


<strong>Le</strong> CDCF traduit le souhait de ARVALIS Institut du végétal,<br />

de développer un logiciel de prévision de la valeur<br />

fertilisante azotée des PRO présente sur les exploitations<br />

agricoles d’élevage. L’objet d’étude, ce logiciel doit<br />

répondre à un besoin bien réel aucune concurrence n’a<br />

été identifiée à ce jour.<br />

a) Analyse fonctionnelle<br />

Suivant la démarche, on commence <strong>par</strong> le recensement des<br />

milieux extérieurs puis pour chaque milieu, on identifie<br />

les fonctions qui représentent un lien fonctionnel (ou un<br />

objectif à réaliser) entre un milieu et le logiciel. Cette<br />

analyse nous a donné le diagramme de pieuvre suivant :<br />

Définitions des fonctions identifiées :<br />

b) Caractérisation des fonctions<br />


<br />

F1- permettre aux agriculteurs d’ajuster la fertilisation<br />

azotée de leurs cultures, sans prise de risque quant à leur<br />

potentiel de rendement.<br />

F2- permettre aux agriculteurs de valoriser les PRO<br />

présents sur leur exploitation.<br />

F3- permettre aux agriculteurs de réaliser des économies<br />

du poste engrais minéral et de les rendre plus autonomes<br />

<strong>par</strong> rapport au marché.<br />

F4- permettre aux agriculteurs de répondre à la<br />

demande sociétale de protection de l’environnement<br />

et de préservation des ressources mondiales d’engrais<br />

minéraux.<br />

F5- permettre à ARVALIS de valoriser les résultats de<br />

ses recherches et de répondre aux demandes de ses<br />

mandants.<br />

F6- permettre à ARVALIS de développer des relations<br />

privilégiées avec les techniciens relais et de vendre de la<br />

formation d’accompagnement.<br />

F7- permettre aux techniciens d’apporter un conseil<br />

fiable aux agriculteurs.<br />

F8 -permettre aux techniciens de travailler avec leur<br />

<strong>par</strong>c de matériel existant.<br />

<strong>Le</strong> tableau de caractérisation des fonctions a pour<br />

objectif de définir les performances des huit fonctions<br />

définies, on utilise des critères (une forme d’indicateur<br />

de performance) qui avec leurs niveaux que leur<br />

flexibilité donnent une idées des attentes relatives au<br />

fonctionnement.<br />

<strong>Le</strong>s flexibilités sont fixées entre 0 (aucune flexibilité,<br />

le niveau souhaité du critère est obligatoire et non<br />

négociable) à 3 (pour une plus grande flexibilité, le niveau<br />

serait le bienvenu mais ne constitue pas une exigence<br />

mais une opportunité, c’est un plus apprécié s’il est là).<br />

Page 35 La Valeur n°124 - 125


Page 36 La Valeur n°124 - 125


c) Arbre fonctionnel du point de vue d’ARVALIS<br />

<strong>Le</strong>s huit fonctions seront ensuite ordonnées sur un axe<br />

qui va du Pourquoi, objectif global ou central recherché,<br />

au Comment représentant une approche plus concrète).<br />

Ce classement est défini <strong>par</strong> les acteurs du projet,<br />

après des échanges sur une ou plusieurs propositions de<br />

base, avec un argumentaire à l’appui, ils modulent les<br />

positions plus ou moins stratégique des fonctions qu’ils<br />

connaissent bien. Ainsi, selon le sens qu’ils veulent<br />

donner au projet, ils classent les fonctions. La première<br />

fonction qui est en tête de l’arbre du côté « Pourquoi »<br />

généralement la plus stratégique est celle qui donne la<br />

ligne directrice du projet, celles du côté « Comment »<br />

les plus opérationnelles désignent les moyens à mettre<br />

en place pour aboutir.<br />


<br />

d) La hiérarchisation des fonctions<br />


<br />

Dans cette <strong>par</strong>tie, on attribue un poids à chaque fonction<br />

<strong>par</strong> rapport à un autre. <strong>Le</strong> calcul des poids permet de<br />

com<strong>par</strong>er les huit fonctions entre elles sur la base du poids<br />

qu’elles exercent sur le logiciel final, ce qui détermine<br />

leur importance au niveau des résultats attendus donc<br />

des ressources que l’on souhaite affecter au projet.<br />

Cette démarche permet de faciliter la prise de décision lors<br />

de l’affectation des ressources : une somme plus grande<br />

peut être réservée à la fonction la plus importante.<br />


<br />

<strong>Le</strong> tableau ci-dessus permet de faire un histogramme<br />

hiérarchiser des fonctions <strong>par</strong> leur fréquence. On obtient<br />

le graphe suivant :<br />

e) Tableau des relations critères / fonctions<br />

Sans concurrence identifiée, le tableau ci-dessous<br />

se propose de com<strong>par</strong>er la situation telle qu’elle est<br />

aujourd’hui à ce qu’elle deviendra quand le logiciel sera<br />

disponible à la vente.<br />

<strong>Le</strong> logiciel à venir se positionne ici en quelque sorte<br />

comme un produit nouveau et cette démarche permet de<br />

bien mettre en avant la marge de progrès qu’il permet<br />

<strong>par</strong> rapport à une situation actuelle globalement peu<br />

satisfaisante.<br />

On a choisi des couleurs pour décrire l’état du critère.<br />

Ainsi, la couleur verte montre que le niveau actuel ou<br />

Page 37 La Valeur n°124 - 125


prévu est bon, la couleur orange, le niveau actuel ou<br />

prévu est acceptable et finalement la couleur rouge,<br />

le niveau actuel ou prévu est mauvais. Pour ce tableau,<br />

nous avons aussi adopté une logique de pondération<br />

classique à quatre niveaux (0 aucune corrélation, 1<br />

corrélation faible, 3 corrélation moyenne, 9 corrélation<br />

forte). Cette évaluation nous a permis de déterminer :<br />

en verticale le poids des huit fonctions relativement aux<br />

critères génériques et en horizontal on obtient le poids<br />

de critères.<br />

f) Analyse de la flexibilité souhaitée des critères, leur<br />

statut de réalisation et leur poids sur les fonctions.<br />

Pas de flexibilité 0 en rouge avec le logiciel développé.<br />

Quelques niveaux de flexibilité 0 ou 1 en orange pouvant<br />

amener à proposer des missions d’amélioration :<br />

• Critère 3, niveau « station météo proche »<br />

La ré<strong>par</strong>tition géographique actuelle des stations<br />

météo en France ouvertes est limitée et en constante<br />

décroissance. L’impact de ce critère est fort sur les<br />

fonctions F1, F2, F3, F4, F5 et F7. En effet, les données<br />

météorologiques journalières réelles sont essentielles au<br />

bon fonctionnement et à la précision du conseil donné<br />

<strong>par</strong> le logiciel.<br />

Mission d’amélioration : installation de stations météo<br />

indépendantes mobiles, relevées <strong>par</strong> les agriculteurs ou<br />

les techniciens.<br />

• Critère 13, niveau « 1 contact avec l’ingénieur régional<br />

dans le mois qui suit la demande »<br />

On peut craindre un manque de disponibilité de l’ingénieur<br />

régional en lien avec ces autres missions. L’impact de ce<br />

niveau est fort sur F6, la réponse à la demande client.<br />

Mission d’amélioration : cette mission doit être clairement<br />

identifiée comme prioritaire lors des entretiens individuels<br />

d’activité, une mise à disposition d’un ingénieur du<br />

service communication et marketing peut être envisagée<br />

si besoin.<br />

• Critère 24, niveau « 1 CD/an »<br />

Ce rythme de mise à jour n’est pas obligatoire et<br />

pourra varier en fonction des améliorations possibles du<br />

logiciel. Ce niveau influence surtout F8 et F6 et ceci sans<br />

conséquences <strong>par</strong>ticulières identifiées .<br />

Mission d’amélioration : la mise à jour doit répondre à<br />

une injection de données complémentaires ou nouvelles<br />

sur le rythme et en fonction des connaissances acquises.<br />

Page 38 La Valeur n°124 - 125


g) Evaluation des idées de solution<br />

Investissement prévu dans le financement du projet :<br />

15000 €<br />

Résultat désiré : un logiciel de calcul<br />

Ré<strong>par</strong>tition des coûts des sous ensembles : conception et<br />

test 45 %, codage 10 %<br />

Analyse sur la cohérence entre les coûts investis et les poids respectifs des fonctions identifiées<br />


<br />


<br />

Globalement, on note une bonne cohérence entre les deux <strong>par</strong>amètres. <strong>Le</strong>s fonctions F2 et F3 découlent logiquement<br />

de F1 d’où des coûts moindres pour un poids important. Comme on pouvait s’y attendre F5 (valorisation des recherches<br />

ARVALIS) pèse lourd dans le sous ensemble conception du logiciel.<br />

Page 39 La Valeur n°124 - 125


IV - Conclusion<br />

On a pu constater que l’analyse de la valeur est intéressante<br />

comme outil de gestion de projet et d’autant plus qu’elle<br />

permet de concevoir un produit adapté aux besoins des<br />

utilisateurs, et ce, au juste coût.<br />

Cette analyse nous a permis de définir les fonctions<br />

que l’on attend de ce logiciel, mais aussi l’orientation<br />

que l’on veut donner au projet, la hiérarchisation des<br />

fonctions les unes <strong>par</strong> rapport aux autres, et la cohérence<br />

de la ré<strong>par</strong>tition du coût et le poids des fonctions.<br />

Après ces résultats obtenus, on dispose d’une base pour<br />

orienter le projet de conception du logiciel. Toutefois,<br />

quelques ajustements seront nécessaires avant la<br />

conception définitive.<br />

Page 40 La Valeur n°124 - 125


LA GUERRE DES MÉTHODES N’AURA PAS LIEU<br />

Djemil C<strong>HA</strong>FAÏ - Secrétaire général de l’AFAV<br />

LEAN versus ANALYSE DE LA VALEUR : opposition ou complémentarité <br />

Contrairement aux rêves des méthodologues, qu’ils soient<br />

théoriciens académiques ou consultants de terrain, les<br />

entreprises ne sont pas intéressées <strong>par</strong> les méthodes, et<br />

encore moins <strong>par</strong> la guerre que se livrent <strong>par</strong>fois entre<br />

eux les tenants de tel ou tel outil.<br />

Au-delà des effets de mode, qui existent mais sont<br />

fugaces <strong>par</strong> essence, les entreprises ne sont intéressées<br />

ni <strong>par</strong> les nouveaux joujoux, sortis flambant neufs d’un<br />

think tank américain, ni <strong>par</strong> les méthodes éprouvées,<br />

polies <strong>par</strong> l’usage.<br />

Elles ne poursuivent sans relâche qu’un seul et unique<br />

objectif :<br />

Réussir leurs projets, quels que soient les outils mis<br />

en oeuvre<br />

Bien sûr, si ces outils permettent de garantir la répétabilité<br />

des résultats, cela ne laissera pas les décisionnaires<br />

indifférents….<br />

Mais quels sont les résultats attendus de ces projets <br />

Améliorer les marges de l’entreprise !<br />

Dans la compétition exacerbée actuelle, l’amélioration<br />

des marges, ou leur simple maintien <strong>par</strong>fois, est la<br />

préoccupation clef de tout entrepreneur, quel que soit<br />

son secteur d’activité et sa zone de chalandise.<br />

C’est la motivation principale du lancement de tout<br />

projet, sachant qu’un projet restera toujours un saut<br />

dans l’inconnu que les plus timorés éviteront le plus<br />

longtemps possible.<br />

Comment y arriver <br />

<strong>Le</strong>s patrons des grandes entreprises, celles du CAC 40,<br />

dont on dit souvent qu’ils sont trop cher payés au vu de<br />

leurs résultats, ont pris l’habitude ces dernières années<br />

d’agir essentiellement, sur deux leviers : la réduction de<br />

la masse salariale, et l’achat low cost. Il s’agit donc pour<br />

eux de miser en priorité sur la réduction des dépenses.<br />

Réduire les dépenses !<br />

Si l’objectif est louable, les leviers choisis pour y <strong>par</strong>venir<br />

ont un effet assez limité et surtout présentent de grands<br />

dangers.<br />

Efficaces, un temps, sur l’évolution du cours des actions<br />

des entreprises cotées, et en cela séduisantes pour<br />

certains… le caractère court termiste des réductions<br />

drastiques de personnel se révèle progressivement.<br />

L’entreprise s’appauvrit rapidement sur le plan des<br />

ressources humaines (ce sont les plus anciens, donc<br />

les plus expérimentés dont on se sé<strong>par</strong>e d’abord) et,<br />

lorsque le critère « low-cost » prend le pas sur tous<br />

les autres en matière d’achats, l’impact négatif sur le<br />

niveau de qualité dévore très rapidement les bénéfices<br />

escomptés, avec il est vrai un temps de décalage, lié au<br />

cycle de conceptionproduction-suivi (le décisionnaire a<br />

le temps de changer de fonction, dans l’intervalle, et les<br />

actionnaires<br />

« financiers » de quitter le navire…).<br />

<strong>Le</strong>s limites concrètes de ces politiques de facilité ayant<br />

été perçues, douloureusement <strong>par</strong>fois, la réflexion a<br />

alors progressé d’un cran. Il s’agit toujours aujourd’hui<br />

de réduire les dépenses, mais de le faire intelligemment,<br />

c’est-à-dire de ne réduire que les dépenses qui ne<br />

contribuent pas à créer de la valeur ; les dépenses<br />

inutiles, donc.<br />

Ne réduire que les dépenses improductives !<br />

C’est la base de toute démarche LEAN., puisque « lean<br />

» signifie sans graisse superflue (notons que l’adjectif «<br />

lean » décrit un athlète musclé ou un fauve en bonne<br />

santé…). Il s’agit bien de mincir, puisque l’on <strong>par</strong>t<br />

généralement d’une organisation « obèse », mais de le<br />

faire intelligemment, c’est-à-dire de perdre sa graisse<br />

sans perdre ses muscles. Maigrir globalement de 10% n’a<br />

pas de sens pour une organisation ! Il s’agit d’identifier<br />

les points que l’on pourra faire fondre utilement, sans<br />

conséquences néfastes pour l’entreprise.<br />

Toute la démarche LEAN va donc consister à faire<br />

analyser un processus ou un segment de processus, de<br />

production généralement, <strong>par</strong> un groupe de personnes<br />

impliquées dans ce processus, à distinguer les opérations<br />

productives des autres, et à imaginer et mettre en oeuvre<br />

des solutions opérationnelles qui éliminent totalement<br />

ou <strong>par</strong>tiellement tout ce qui ne contribue pas à créer de<br />

la valeur pour le Client.<br />

Démarche « Valeur » pragmatique, de terrain, le LEAN est<br />

une méthode efficace qui représente un énorme progrès<br />

<strong>par</strong> rapport à la réduction aveugle des coûts. On se pose<br />

la question fondamentale de la contribution à la création<br />

de valeur, et on agit sur les processus !...<br />

La vogue actuelle de cette méthode (qui date tout de<br />

même des années 90) est donc <strong>par</strong>faitement justifiée.<br />

Toutefois, on peut encore <strong>par</strong>courir un bout de chemin<br />

en direction de l’efficience, car l’approche LEAN est<br />

victime, <strong>par</strong> constitution, de deux facteurs limitatifs :<br />

1. L’action LEAN s’attaque à un existant, qu’elle va<br />

s’efforcer d’améliorer (et elle va généralement y<br />

arriver). Ce faisant, elle est, comme toute démarche<br />

d’amélioration, enfermée dans les principes et la logique<br />

de la solution qu’elle analyse. Pourquoi améliorer une<br />

solution qui ne marche pas bien lorsqu’il existe peut-être<br />

une solution entièrement différente qui est bien plus<br />

efficiente N’est-on pas en train d’essayer de mettre un<br />

emplâtre sur une jambe de bois Ce sont les questions que<br />

se pose l’Analyste de la Valeur, qui plutôt que d’analyser<br />

en détail les dysfonctionnements d’une solution en place<br />

incapable de répondre aux exigences au juste niveau de<br />

performance va s’astreindre à revenir à une définition<br />

objective du Besoin...<br />

Page 41 La Valeur n°124 - 125


2. L’action LEAN peut <strong>par</strong>fois produire des résultats<br />

économiquement en trompe-l’oeil. La libération de<br />

temps machine, <strong>par</strong> exemple, suite à l’optimisation<br />

d’un processus, ne dégagera d’économies réelles que<br />

si, et seulement si, une production nouvelle peut être<br />

affectée à ce temps libéré. Sinon, le gain restera virtuel<br />

et les efforts engagés seront, à court terme, des surcoûts<br />

supplémentaires… Ceci est du au fait que la démarche<br />

LEAN attaque le problème <strong>par</strong> le bout des temps<br />

improductifs ; pas <strong>par</strong> celui du coût global.<br />

Autant il sera possible, en ciblant soigneusement les<br />

actions, d’éviter la déperdition des efforts signalée cidessus,<br />

autant le poids incontournable de la solution<br />

existante dans la réflexion est intrinsèquement lié à<br />

cette démarche.<br />

Si l’on veut aller plus loin, et on le veut ! il va falloir<br />

s’équiper d’une méthode <strong>par</strong>ticipative qui autorise une<br />

remise à plat totale et qui aille jusqu’à l’entreprise<br />

élargie, si nécessaire, en incluant le point de vue de<br />

toutes les <strong>par</strong>ties prenantes.<br />

Reposer le problème à la racine ; revenir au BESOIN !<br />

Cette méthode existe. Elle n’est pas nouvelle non plus,<br />

mais on la redécouvre à chaque fois que la réduction de<br />

coût d’un existant ou l’amélioration continue touchent à<br />

leurs limites. C’est l’ANALYSE DE LA VALEUR (AV).<br />

La démarche AV ne procède pas à <strong>par</strong>tir de l’étude d’une<br />

SOLUTION existante, mais de l’analyse d’un BESOIN<br />

GLOBAL, celui de l’ensemble des <strong>par</strong>ties prenantes sur<br />

l’ensemble du cycle de vie.<br />

C’est la formulation objective de ce besoin, avec des<br />

éléments quantitatifs mesurables, et de l’ensemble des<br />

contraintes opérationnelles qui vont permettre de se<br />

poser la question simple et radicale : pour répondre à ce<br />

besoin, la solution actuelle est-elle adaptée (mesure<br />

objective des insuffisances de performance) et quelle<br />

autre solution, innovante ou traditionnelle permettraitelle<br />

de satisfaire cet ensemble de besoins à meilleur<br />

compte <br />

NB : on oublie trop souvent que l’AV s’attaque avec<br />

autant d’efficacité aux processus et aux organisations,<br />

qu’aux produits. Toutefois, il est rare que l’on puisse<br />

mettre en oeuvre toute la puissance de rupture de l’outil<br />

en réorganisation de processus. Compte tenu de l’inertie<br />

des organisations et des risques engendrés <strong>par</strong> une<br />

reconception totale (que l’on réservera aux situations<br />

catastrophiques) on se contentera généralement<br />

d’améliorer un existant, après en avoir identifié les<br />

grandes fonctions et les points noirs. La démarche de<br />

caractérisation fine des performances à atteindre sera<br />

dans ces cas limitée aux points critiques et l’on procèdera<br />

plus facilement <strong>par</strong> représentation visuelle que <strong>par</strong> Cahier<br />

des Charges Fonctionel (CdCF) détaillé.<br />

C’est ici que LEAN et AV se rapprochent le plus et<br />

pourraient être mixées avec succès :<br />

- Commencer <strong>par</strong> une vision systémique des <strong>par</strong>ties<br />

prenantes et une analyse fonctionnelle à gros grain<br />

utilisant les outils de l’AV<br />

- Poursuivre <strong>par</strong> une identification des points noirs et des<br />

gaspillages avec les outils du LEAN<br />

- Incorporer une réflexion économique en coût global<br />

pour compléter la liste des points à améliorer<br />

- Terminer <strong>par</strong> un travail de groupe LEAN ou AV, pour<br />

Page 42 La Valeur n°124 - 125<br />

trouver, qualifier et tester des solutions opérationnelles<br />

satisfaisantes.<br />

Lier exigences et coûts dans l’analyse, et objectiver<br />

les choix<br />

En remontant au-delà de la solution à améliorer, en posant<br />

la question du besoin, l’Analyse de la Valeur permet à<br />

l’équipe de prendre le recul nécessaire et de disposer de<br />

la totalité des degrés de liberté possibles, dans le cadre<br />

des contraintes d’un projet.<br />

L’Analyse de la Valeur, pas plus que le LEAN, ne sont des<br />

méthodes dédiées à la « réduction de coûts », bien que<br />

toutes deux y conduisent.<br />

Paradoxalement, c’est en ne visant pas directement et<br />

uniquement la réduction des coûts que l’on va aboutir<br />

avec l’AV au maximum de l’efficience qui est, rappelonsle,<br />

un ratio entre la satisfaction d’un ensemble de besoins<br />

(au niveau du juste nécessaire) et la somme des coûts à<br />

engager pour le satisfaire, sur l’ensemble du cycle de<br />

vie du produit, du service, de l’organisation, du système<br />

d’information.<br />

NB : Partant du besoin, il sera possible d’imaginer aussi<br />

bien des « solutions » qui consistent en un produit<br />

physique que des solutions qui procèdent du service,<br />

ou plus généralement, le mix le plus avantageux. La<br />

servicialisation en vogue passe donc <strong>par</strong> l’Analyse de la<br />

Valeur…<br />

Conclusion<br />

Sans aller plus loin dans la débat ni décrire avec plus<br />

de détail les deux voies, celle du LEAN et celle de l’AV,<br />

on peut conclure simplement à propos de leur prétendue<br />

opposition :<br />

- Si vous voulez améliorer efficacement un processus,<br />

une organisation, un service, et que vous n’avez pas la<br />

possibilité ou le droit d’en remettre en cause radicalement<br />

les principes : faites du LEAN !<br />

Vous obtiendrez des résultants satisfaisants, et vous<br />

mobiliserez l’attention d’une équipe sur la nécessité de<br />

se référer en permanence à la contribution à la création<br />

de Valeur.<br />

- Si vous avez la possibilité de remettre en cause, au moins<br />

<strong>par</strong>tiellement ces principes, que vous souhaitez inclure<br />

l’ensemble des coûts et impacts dans votre analyse, que<br />

vous souhaitez étudier les interactions du couple produit<br />

/ processus ou service / processus et, a fortiori, si vous<br />

engagez la conception ou reconception d’un produit :<br />

faites de l’AV !<br />

Vous obtiendrez le résultat maximum en matière de<br />

réduction des coûts sans sacrifier la satisfaction des<br />

<strong>par</strong>ties prenantes et mettrez votre entreprise en position<br />

idéale pour innover efficacement.<br />

Et pendant que vous ferez du LEAN, ne vous privez surtout<br />

pas d’utiliser l’analyse fonctionnelle (outil de l’analyse<br />

de la valeur) pour distinguer sans coup férir l’utile de<br />

l’inutile, et détecter toutes les surqualités.<br />

Et pendant que vous ferez de l’AV, n’hésitez surtout pas<br />

à utiliser les outils du LEAN pour optimiser finement les<br />

solutions retenues…<br />

En un mot, maximisez vos degrés de liberté, en utilisant<br />

l’outil le mieux adapté à chaque situation, afin de réussir<br />

les projets de l’entreprise !


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Valeur <strong>Management</strong> - Gestion de projet<br />

Conduite d’étude en développement de produit intégrant l’Analyse Fonctionnelle et le<br />

positionnement Marketing, Analyse de la Valeur et Value <strong>Management</strong>.<br />

Mise en place du <strong>Management</strong> <strong>par</strong> projet et l’Ingénierie Simultanée.<br />

Monsieur Pierre MORICEAU - certifié professionnel en Value <strong>Management</strong><br />

Formateur de formateurs (certification européenne )<br />

23 rue des Grands Champs - 75020 Paris<br />

Tél. 01 43 73 13 35 - Fax 01 43 73 63 68 - Email : p.moriceau@wanadoo.fr<br />

Vous pouvez consulter sur notre site les tables de matières de cette revue pour les années 2002 à 2008<br />

Abonnement à la revue La Valeur tarifs 2009<br />

Tarif d'abonnement réservé aux membres (TVA : 5.5% incluse) : Individuels Actifs et Membres Collectifs :57 €<br />

Etudiants - Sans Emploi - Retraités : 52 €<br />

Non-membres : abonnement : 98 €, pour les établissements d’enseignement 62 €, Remise libraire : 5 %<br />

· Tous les membres de l'Association bénéficient d'un tarif privilégié sur l'abonnement à la revue " La Valeur ", sur les manifestations<br />

(soirées, congrès…) ainsi que d'une remise de 5 % sur le prix catalogue des formations.<br />

· La TVA ne s'applique pas au montant de la cotisation.<br />

· La TVA est de 5,5 % pour l'abonnement à la revue " La Valeur " et de 19.6% pour les autres prestations.<br />

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Bulletin à remplir et à retourner à : - MAISON DES ASSOCIATIONS du 2ème _ AFAV - Association Française pour l'Analyse de la<br />

Valeur _ BN 41_23, rue Greneta - 75 002 PARIS -Tél : +33 (0)6 27 74 75 65 ; mél: contact@afav.eu ; http://www.afav.eu<br />

Nom/Prénom (société)………………………………………………………………………………………………………… Membres Non Membre<br />

Adresse …………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………<br />

Code Postal :.......…………..Ville : ……...................….......……………………………………………<br />

Pays………………………………….<br />

Téléphone : .......……....….…Télécopie : ……………………Mél...................………………………………………<br />

FACTURATION (Si l'adresse de facturation est différente, préciser ci-dessous)<br />

Adresse de facturation ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………<br />

Société:…………………………………………..………………Code Postal……………………Ville : ………………………………………………………. Pays ………………………<br />

Téléphone : .......……....…...…………Télécopie : .........……..........….………Mel :………………………………………………………………… ………………….<br />

Destinataire (s)……………………………………………………..…………………………… ………………………………………………………… ……………………………………………<br />

Réglement : ……………………… ……………………………………………… ……………………………………………… ……………………………………………… ………………………<br />

Pour un règlement <strong>par</strong> virement bancaire : Banque CCP Paris- Établissement 30041 - Guichet 00001<br />

N° de compte 16 446 78 Z 020 Clé rip 50<br />

Page 43 La Valeur n°124 - 125

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