Le Management par - UNI.HA
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<strong>Le</strong> <strong>Management</strong> <strong>par</strong><br />
La VALEUR<br />
des produits, procédés et services<br />
Revue de l’Association Française pour l’Analyse de la Valeur - AFAV<br />
N°124 - 125 - 2010 / 2 - 3 - France 98 euros<br />
http://www.afav.eu
SOMMAIRE<br />
EDITO<br />
AUTEUR.........................................................................................................................1<br />
Conception de l’achat profitable, méthodes et outils<br />
Jean-Marc BARATTE...........................................................................................................2<br />
La mise en place d’un produit de Microleasing au sein d’une institution de la microfinance<br />
Anwar MOUFATIH...............................................................................................................9<br />
La conception d’un projet de fabrication et commercialisation d’engrais agricoles<br />
Driss AITABDELLAH...........................................................................................................24<br />
La conception d’un logiciel pour les activiés agricoles<br />
Jeanne-Luce SAKANGA et Pascaline PIERSON.............................................................................34<br />
La guerre des méthodes n’aura pas lieu<br />
Djemil C<strong>HA</strong>FAI.................................................................................................................41
Dblabla<br />
Bon vent et bonne aventure<br />
Jean-Pierre GRAND<strong>HA</strong>YE
Conception de l’achat profitable,<br />
méthodes et outils<br />
Jean-Marc BARATTE<br />
Uni<strong>HA</strong><br />
Uni.H.A., Union des Hôpitaux pour les Achats, est un<br />
Groupement de Coopération Sanitaire, GCS, crée en 2005<br />
et qui rassemble les 54 plus grands centres hospitaliers<br />
français. En décidant d’y adhérer, les directeurs généraux<br />
de chacun des ces centres hospitaliers ont fait le choix<br />
de mutualiser, d’ici à 2012, 70% des 7 milliards d’euros<br />
achats représentant la moitié des achats de l’hôpital<br />
public français. 1,3 milliards seront couverts en 2010.<br />
Uni<strong>HA</strong> n’est pas une centrale d’achat et les achats sont<br />
coordonnés <strong>par</strong> des hospitaliers, acheteurs et experts,<br />
dans 12 filières spécialisée solidement ancrées dans<br />
l’hôpital : les nouvelles technologies de l’information<br />
et de la communication, l’ingénierie biomédicale, la<br />
biologie, la restauration, les services, la fonction linge,<br />
les consommables et les équipements de services de soins,<br />
les fournitures de bureau et la bureautique, l’hygiène et la<br />
protection du corps, les Dasri, la pharmacie: médicaments<br />
et dispositifs médicaux. Cf figure 1, Cartographie des<br />
filières Uni<strong>HA</strong><br />
Uni<strong>HA</strong> Nancy<br />
Deux filières sont coordonnées <strong>par</strong> le CHU de Nancy<br />
avec M Duwoye, pour la coordination administrative<br />
et stratégique, et JM Baratte, pour la coordination<br />
opérationnelle des achats : la filière Hygiène et Protection<br />
du Corps (HPC), créée en 2005, et la filière Dasri lancée<br />
en 2010. Ces deux filières représentent une centaine de<br />
millions d’euros d’achats annuels.<br />
Uni.H.A Nancy a pour vocation, grâce au levier de la<br />
massification, de conduire un progrès qui se veut être<br />
médical, technique et économique. Pour y <strong>par</strong>venir, nous<br />
avons entrepris la transformation d’un marché hospitalier<br />
encore trop centré sur l’offre des fournisseurs en un<br />
marché centré avant tout sur les besoins véritables de<br />
l’hôpital. Une approche plus progressiste de l’achat,<br />
global et systémique, s’est donc naturellement imposée<br />
avec en ligne de mire la réduction du coût global tout<br />
à fait compatible avec le progrès médical et technique.<br />
Par contre la réduction du seul prix d’achat n’est plus<br />
d’actualité car elle conduit trop souvent l’hôpital à<br />
l’insatisfaction des prescripteurs et des utilisateurs,<br />
au gaspillage et au final à une augmentation du coût<br />
global.<br />
L’analyse fonctionnelle des besoins constitue l’outil<br />
méthodologique clef de la filière ouvrant ainsi les<br />
portes à ce progrès médical, technique et économique<br />
recherché.<br />
Avant de traiter de l’analyse fonctionnelle telle qu’elle est<br />
pratiquée à Uni<strong>HA</strong> Nancy, revenons dans un premier temps<br />
sur les raisons de l’engagement dans cette conception de<br />
l’achat profitable à Uni<strong>HA</strong> Nancy.<br />
Conception de l’achat profitable<br />
Au début de son <strong>par</strong>cours professionnel, le coordonnateur<br />
opérationnel des achats de la filière, ingénieur de<br />
formation, a travaillé dans le groupe Thales, ex Thomson<br />
CSF. Dans cette entreprise, de nouvelles pratiques de<br />
l’achat ont été mises en oeuvre au début des années<br />
90. Ces nouvelles pratiques sont <strong>par</strong>ties des constats<br />
suivants:<br />
• 80% du coût d’un produit se détermine au moment<br />
de sa définition.<br />
• L’implication en amont des acheteurs dans les<br />
équipes projet est essentielle pour permettre l’activation<br />
de tous les leviers d’optimisation des coûts.<br />
• La valeur ajoutée de l’acheteur ne se limite pas<br />
à la simple négociation du prix d’achat car, à ce stade,<br />
sa marge de manœuvre sur les coûts est trop faible car le<br />
produit est figé. C’est d’ailleurs lorsque cette marge de<br />
manœuvre est réduite que l’acheteur se trouve souvent<br />
contraint, pour obtenir une performance, à réduire,<br />
<strong>par</strong>fois unilatéralement, le niveau qualitatif du produit,<br />
avec une économie qui n’est malheureusement pas<br />
toujours au rendez vous.<br />
• La véritable valeur ajoutée de l’acheteur est<br />
dans sa capacité à être acteur dans la définition même<br />
du produit où les leviers de réduction des coûts sont<br />
les plus nombreux : prise en compte et intégration des<br />
opportunités technologiques offertes <strong>par</strong> le marché,<br />
benchmarking technique et économique, activation des<br />
leviers de réduction de coût chez les fournisseurs,...<br />
Tous ces leviers, guère activables lorsque le produit est<br />
figé, permettent au moment de la conception du produit<br />
une réponse optimale du besoin à satisfaire tout en en<br />
réduisant les coûts. La négociation des prix d’achats peut<br />
alors se poursuivre sur des bases saines sans avoir à rogner<br />
sur la définition fonctionnelle et qualitative du besoin.<br />
Ces concepts de l’achat profitable connus de longue date<br />
ont été clairement posés <strong>par</strong> Edwards Deming (1900-1993).<br />
Il a défini en effet les règles du management moderne et<br />
quatre d’entre elles se rapportent à l’achat :<br />
Abandonnez la règle des achats au plus bas<br />
prix. Cherchez plutôt à réduire le coût total. Réduisez<br />
au minimum le nombre de fournisseurs <strong>par</strong> article, en<br />
établissant avec eux des relations à long terme de loyauté<br />
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et de confiance<br />
Instituez une forme moderne d’autorité (le<br />
leadership) ayant pour but de faciliter le travail des<br />
hommes et des machines<br />
Renversez les barrières entre les services.<br />
<strong>Le</strong> travail en équipe évitera les problèmes qui peuvent<br />
ap<strong>par</strong>aître au cours de l’élaboration et de l’utilisation<br />
des produits<br />
Mettez en oeuvre toutes les forces de<br />
l’entreprise pour accomplir la transformation<br />
Toutes les entreprises qu’elles produisent des produits<br />
ou des services sont différentes des unes des autres.<br />
L’hôpital ne fait pas exception même et surtout avec un<br />
patient placé au centre de toutes les préoccupations.<br />
L’approche globale de l’achat avec prioritairement le<br />
travail collaboratif dans la définition du besoin relève<br />
en toute circonstance d’une conception universelle<br />
de l’achat. Il est d’ailleurs utile de souligner que les<br />
professionnels de la santé y ont souscrits dès les débuts<br />
de la filière nancéenne et qu’à ce jour la quasi-totalité<br />
des adhérents Uniha nous ont accordé leur confiance.<br />
Preuve en est que les problématiques de l’achat privé et<br />
celle de l’achat public s’ap<strong>par</strong>entent.<br />
L’analyse fonctionnelle en 5 étapes<br />
Nous ne reviendrons pas sur l’exposé de la méthode que<br />
le lecteur de la revue connaît déjà et pratique. Nous<br />
limiterons l’exposé aux problématiques de mise en œuvre<br />
rencontrées dans l’hôpital. Nous illustrerons la démarche<br />
avec un cas concret : les changes bébé.<br />
Au moment de la rédaction de l’article, les changes<br />
bébé font l’objet d’un appel d’offres qui aura un impact<br />
sensible sur les habitudes de consommation des nouveaux<br />
<strong>par</strong>ents, donc des ventes, dès lors qu’ils quitteront l’une<br />
des 46 maternités publiques françaises concernées.<br />
Problématiques de la mise en œuvre de l’analyse<br />
fonctionnelle (AF) pour Uni<strong>HA</strong> Nancy<br />
Dans un groupement de coopération sanitaire où les<br />
utilisateurs et les experts sont disséminés sur le tout<br />
territoire national, constituer un groupe de travail<br />
pluridisciplinaire et représentatif est difficile et allonge<br />
toute AF. Avec en plus la contrainte du manque chronique<br />
de disponibilité des équipes soignantes, c’est un problème<br />
infranchissable qui se pose alors. Ces problématiques<br />
de disponibilité et de géographie peuvent pourtant se<br />
contourner en adaptant les outils et les méthodes de<br />
l’AF.<br />
D’emblée l’impossibilité de rassembler physiquement et<br />
régulièrement tous ceux et celles qui, <strong>par</strong> leur expertise,<br />
devaient <strong>par</strong>ticiper à l’analyse fonctionnelle du besoin<br />
s’est donc posée à Nancy. Au démarrage de la filière en<br />
2005, l’option choisie pour contourner la difficulté a<br />
été de faire le travail avec exclusivement des experts<br />
nancéens. La disponibilité des personnels soignants<br />
nous a quand même contraint à étaler l’AF sur de (trop)<br />
nombreux mois.<br />
Retour d’expérience et conséquences d’une<br />
approximation de la méthode 2005<br />
Pour le premier marché des masques chirurgicaux (2007-<br />
2009), se sont donc retrouvés autour de la table, entre<br />
2005 et 2006, les hygiénistes et les cadres de santé de<br />
diverses unités de soins représentatives de l’activité<br />
hospitalière française : chirurgie infantile, chirurgie pour<br />
adultes, chirurgie orthopédique et thoracique, maladies<br />
infectieuse et tropicale, chirurgie générale et urgences.<br />
La pluridisciplinarité du groupe expert était im<strong>par</strong>faite<br />
mais elle répondait à l’objectif principal de ce premier<br />
marché : une redéfinition complète du masque chirurgical<br />
<strong>par</strong> ceux et celles qui les portent au quotidien et <strong>par</strong><br />
ses prescripteurs. Il est à noter que pour le second<br />
marché (2010-2013), les dimensions logistiques et<br />
environnementales du besoin fonctionnel ont été mieux<br />
intégrées aboutissant à une expression de besoin plus<br />
complète.<br />
<strong>Le</strong> cahier des charges fonctionnelles (CdCF) des masques<br />
a donc été réalisé avec les experts nancéens puis la<br />
consultation, les essais encadrés <strong>par</strong> ces mêmes experts<br />
dans leurs services respectifs et, au final, le choix de<br />
la meilleure offre, cf figure 2, CdCF des masques<br />
chirurgicaux<br />
<strong>Le</strong> problématique de la diversité des usages hospitaliers<br />
s’est cependant posée au cours du choix des fournisseurs.<br />
Dans l’ensemble, l’analyse fonctionnelle et les choix qui<br />
en ont découlé étaient satisfaisants. Mais pour des besoins<br />
reflétant des pratiques et usages hospitaliers <strong>par</strong>ticuliers<br />
d’une région à l’autre, nous avons eu quelques difficultés<br />
pour faire le bon choix faute des critères d’évaluation<br />
pertinents pour l’ensemble de la communauté des<br />
utilisateurs. Pourtant, dans un hôpital employant 10 000<br />
personnes et rassemblant toutes les spécialités médicales<br />
possibles, la représentativité hospitalière ap<strong>par</strong>aissait<br />
évidente. Hors, il faut vient convenir qu’au-delà de cette<br />
représentativité des métiers, il se pose celle reflétant<br />
la diversité géographique des usages hospitaliers même<br />
pour des produits les plus standard.<br />
De cette expérience im<strong>par</strong>faite et instructive est sorti<br />
progressivement l’analyse fonctionnelle telle qu’elle a<br />
été pratiquée pour les changes bébé. A noter que pour<br />
le second marché des masques chirurgicaux, il ap<strong>par</strong>aît<br />
que nous ayons mieux répondu aux besoinx des milliers<br />
d’utilisateurs au quotidien de nos masques chirurgicaux<br />
ré<strong>par</strong>tis sur le territoire national. Nous avons même<br />
répondu aux besoins latents non satisfaits jusqu’à<br />
maintenant en introduisant un produit innovant, une<br />
première mondiale, dont Jean Pierre Grandhaye et les<br />
étudiants de l’ENSGSI sont les instigateurs: le masque<br />
chirurgical à fenêtre trans<strong>par</strong>ente, cf figure 3<br />
Analyse fonctionnelle des changes bébé.<br />
Nous illustrons notre démarche en décrivant les<br />
adaptations méthodologiques qui ont permis d’aboutir<br />
au cahier des charges fonctionnelles, élément central<br />
de l’appel d’offre en cours, et à la grille d’évaluation des<br />
offres. Par mesure de sécurité juridique, le dernier niveau<br />
de pondération des critères et les moyens d’évaluation<br />
ne sont pas communiqués.<br />
Vu le contexte économique dans les hôpitaux et la<br />
nécessité du retour au plus tôt à l’équilibre financier,<br />
il n’est plus envisageable de prendre le temps de<br />
Page 3 La Valeur n°124 - 125
assembler physiquement les experts tout au long du<br />
processus d’AF (plusieurs mois en 2006). Il faut certes<br />
avancer à pas comptés pour aboutir à une AF pertinente,<br />
mais à pas comptés rapidement pour arriver au plus vite<br />
au résultat.<br />
1° étape - Inventorier l’existant ou mettre,<br />
temporairement, la charrue avant la pieuvre<br />
Recensement des cahiers des charges disponibles<br />
dans la communauté des hôpitaux Uni<strong>HA</strong>. Nous avons<br />
recensé ce que nous appelons dans l’hôpital les grilles<br />
de test. Ces grilles sont le reflet le plus fidèle des<br />
attentes et du besoin de l’hôpital. Malheureusement, les<br />
candidats n’ont que très rarement connaissance de ces<br />
grilles lors de la consultation et ceal donne souvent un<br />
avantage au fournisseur en place qui a eu le temps de<br />
les connaître. A la lecture des grilles de test, nous avons<br />
relevé en moyenne une dizaine de critères avec quatre<br />
niveaux d’évaluation. Ces critères reflètent avant tout<br />
les attentes basiques et ne permettent pas d’évaluer<br />
plus finement le produit proposé ni de dé<strong>par</strong>tager les<br />
principaux fournisseurs du marché offrant en général<br />
des produits assez semblables. Nous avons pu cependant<br />
relever certaines fonctions dont une <strong>par</strong>ticulièrement<br />
intéressante sur le Chru de Lille relative au témoin<br />
d’humidité, sur laquelle nous reviendrons dans l’étape<br />
4. Sans cette étape de recensement, il est fort probable<br />
que nous serions passé à coté de cette fonction si nous<br />
avions fait l’AF sur Nancy et en supposant que tous les<br />
hôpitaux ont les mêmes besoins.<br />
Autre sources<br />
Comme dans l’hôpital, dans le domaine de la logistique<br />
<strong>par</strong> exemple, le besoin fonctionnel est à rapprocher de<br />
celui des produits liés au traitement de l’incontinence<br />
adulte, nous avons repris de ce cahier des charges,<br />
résultat égalment d’une AF, un certain nombre de<br />
fonctions supposées communes avec les changes bébé.<br />
2° étape – replacer les fonctions dans leur contexte – la<br />
pieuvre<br />
De l’inventaire des toutes ces fonctions, la pieuvre a été<br />
reconstituée: définir les milieux extérieurs et positionner<br />
les fonctions de service et de contrainte, cf figure 4, la<br />
Pieuvre. En faisant de la sorte, nous sommes en mesure<br />
de reprendre l’AF avec un cheminement classique.<br />
3° étape – reprendre la méthode classique<br />
Au cours de cette étape, nous avons :<br />
• Ré exprimer les fonctions correctement (verbe à<br />
l’infinitif + complément)<br />
• Vérifier l’existence réelle des fonctions<br />
• Ordonner<br />
• Caractériser les fonctions<br />
Il en ressort un projet de CdCF.<br />
Point d’étape<br />
Au terme de cette 3° étape sensée synthétiser les<br />
attentes d’un échantillon représentatif de centres<br />
hospitaliers, il ne s’est passé que quelques semaines au<br />
lieu des nombreux mois nécessaires au<strong>par</strong>avant pour un<br />
seul centre hospitalier impliqué. <strong>Le</strong> premier risque étant<br />
la déconnexion de la réalité du besoin à satisfaire <strong>par</strong><br />
rapport au travail de synthèse effectué, l’objectif a été<br />
d’engager à ce stade un retour en arrière quasi complet<br />
avec un groupe d’experts en chair et en os.<br />
4° étape – re-bouclage de l’AF<br />
Un groupe d’experts a donc été constitué dans un centre<br />
hospitalier de l’Est de la France (confidentiel) et le<br />
travail de re-bouclage de l’AF a été réalisé avec, comme<br />
support, la pieuvre et un projet de CdCF ouvert. Une<br />
demi journée seulement a été nécessaire pour :<br />
• S’assurer de l’exhaustivité des fonctions, de leur<br />
formulation et de leur arrangement<br />
• Rajouter/supprimer/modifier<br />
• Pondérer <strong>par</strong> com<strong>par</strong>aison entre eux les sous<br />
critères relevant d’un même critère, pondérer l’ensemble<br />
du CdCF.<br />
Il en résulte le CdCF tel qu’il ap<strong>par</strong>aît en figure 5 et qui<br />
constitue la pièce maîtresse de l’appel d’offres.<br />
Point d’étape<br />
Dans cette étape, le risque était de voir une absence<br />
de créativité et d’esprit critique de la <strong>par</strong>t des experts,<br />
cadres de santé, soignants et acheteurs, face à un projet<br />
de CdCF déjà bien avancé. En fait, ce risque est gérable<br />
et cette étape a permis de dégager de la valeur ajoutée<br />
en faisant émerger plusieurs fonctions latentes, ignorées<br />
des fabricants, et pourtant tellement évidentes. Tout<br />
comme au Chru de Lille, nous avons fait émerger et<br />
valider la nécessité d’identifier le niveau de saturation<br />
du change bébé afin de faciliter le travail des soignants.<br />
<strong>Le</strong> soignant, à la différence de la mère, ne recherche<br />
pas la multiplication des contacts avec l’enfant. Aussi,<br />
si le produit lui offre la possibilité de vérifier aisément,<br />
et sans déranger l’enfant, la capacité d’absorption<br />
résiduelle du produit, fonction F313 sur la figure 5, c’est<br />
du temps gagné.<br />
Evidemment, les fabricants cherchent avant tout à<br />
satisfaire la clientèle principale: les <strong>par</strong>ents avec leurs<br />
800 millions d’euros de chiffres d’affaires. Conditionner<br />
leurs habitudes avant de sortir de la maternité est donc<br />
sans doute plus important pour eux que la satisfaction<br />
des soignants, en dehors des fonctions élémentaires cf<br />
1° étape, avec leurs 2 millions seulement d’euros de<br />
chiffres d’affaires.<br />
Il est utile de rappeler à nouveau que l’objectif d’Uni<strong>HA</strong><br />
Nancy est la satisfaction de la demande hospitalière et<br />
certainement pas l’acceptation en l’état de l’offre des<br />
fournisseurs qui sous entendrait de s’y adapter. Dans cette<br />
optique, il ap<strong>par</strong>aîtrait pertinent que les fournisseurs<br />
s’impliquent dans nos AF, plutôt qu’à vouloir rester en<br />
position d’offreurs de produits imaginés trop en dehors<br />
de l’hôpital.<br />
5° étape – validation finale<br />
Cette ultime étape, avant le lancement de l’appel<br />
d’offres, a été de faire valider <strong>par</strong> l’ensemble de nos<br />
adhérents le CdCF réalisé en quatre étapes. <strong>Le</strong> CdCF a<br />
été approuvé quasiment en l’état démontrant ainsi la<br />
pertinence de l’approche méthodologique.<br />
Page 4 La Valeur n°124 - 125
Perspectives de progrès méthodologiques<br />
Malgré le succès de l’opération, fondé avant toute chose<br />
sur un travail collaboratif en équipe pluridisciplinaire et<br />
multicentrique, un processus d’amélioration sera engagé<br />
sur le CdCF pour les remises en causes annuelles de ce<br />
marché des changes bébé. Nous comptons notamment<br />
travailler la flexibilité des critères d’appréciation et les<br />
niveaux d’acceptation exigibles. Cela nous permettra<br />
peut être de nous retrouver à l’occasion d’un prochain<br />
article.<br />
<br />
Figure 1, Cartographie des filières Uni<strong>HA</strong><br />
Page 5 La Valeur n°124 - 125
<br />
Figure 2, CdCF des masques chirurgicaux<br />
Page 6 La Valeur n°124 - 125
Figure 4, la Pieuvre<br />
Page 7 La Valeur n°124 - 125
<br />
Figure 5, CdCF des changes bébé<br />
Page 8 La Valeur n°124 - 125
La mise en place d’un produit de<br />
microleasing au sein d’une<br />
Institution de la MicroFinance<br />
Anwar MOUFATIH<br />
Fondation Banque Populaire pour le MicroCrédit - Agence Kénitra 2<br />
Introduction<br />
Au Maroc, la microfinance connaît un développement<br />
spectaculaire, les principaux intervenants dans ce secteur<br />
sont les Institutions de la MicroFinance (IMF). L’IMF doit<br />
être obligatoirement une association à but non lucratif, à<br />
vocation économique et sociale dont la principale mission<br />
est l’octroi du crédit à une couche sociale défavorisé et<br />
non servie <strong>par</strong> le secteur bancaire classique. <strong>Le</strong> but est<br />
d’aider cette couche sociale (à travers un programme) à<br />
créer ou/et développer une activité économique<br />
commerciale ou artisanale génératrice d’un revenu et de<br />
la faire sortir d’un secteur informel à un autre formel et<br />
organisé. <strong>Le</strong>s crédits octroyés <strong>par</strong> l’IMF, font l’objet d’une<br />
modeste rémunération, vue la faiblesse des montants<br />
octroyés. La pérennité de toute IMF est strictement<br />
liée à une accumulation d’un capital nécessaire afin de<br />
toucher plus des bénéficiaires et donc réduire le taux de<br />
pauvreté.<br />
Mais la réalité est autre puisqu’une <strong>par</strong>tie importante des<br />
bénéficiaires n’arrivent pas à honorer leurs engagements<br />
en enregistrant des incidents dans le paiement ou bien<br />
en devenant insolvable. Une telle situation risque de<br />
compromettre l’action et le programme d’une IMF et<br />
donc mettre fin à la vie de l’institution.<br />
D’après mon expérience, j’ai constaté que la défaillance<br />
des clients est due principalement à la non affectation<br />
des prêts à leur objet initial. Normalement les prêts<br />
sont octroyés pour acheter un matériel, une machine,<br />
une marchandise, une matière première ou pour équiper<br />
un local. Malheureusement une grande <strong>par</strong>tie des<br />
bénéficiaires détourne le montant du prêt à des fins<br />
personnelles ou familiales. Un tel acte rend important<br />
le risque de la non restitution de prêt vue les faibles<br />
voire inexistantes garanties des micro-entrepreneurs.<br />
Chaque IMF peut tolérer, durant les premières années<br />
de son existence, un taux des impayés minime, mais<br />
avec le temps et vu la fragilité du secteur, ce taux va<br />
certainement dépasser le seuil critique défini <strong>par</strong> chaque<br />
institution, ce qui va rendre l’avenir de cette dernière<br />
incertain.<br />
<strong>Le</strong> projet s’intéresse à cette situation délicate de non<br />
paiement et d’insolvabilité des « clients ».<br />
La solution avancée concerne la en place d’un produit<br />
« micro leasing » à l’instar de leasing pratiqué <strong>par</strong> les<br />
banques commerciales. <strong>Le</strong> but est de permettre à l’IMF<br />
d’octroyer des crédits à ses clients pour s’équiper et<br />
acheter les machines et autres outils à travers un crédit<br />
bail, toute en s’assurant que les fonds octroyés vont être<br />
investis et sont donc affectés à l’objet du prêt. Un tel<br />
produit devrait réduire le risque de non paiement et<br />
résoudre le problème des garanties, puisque l’IMF reste<br />
toujours propriétaire du bien acquis « objet du crédit bail<br />
» jusqu’au paiement de la dernière échéance/traite de<br />
crédit. C’est ainsi que le client peut jouir de la propriété<br />
dudit bien.<br />
Glossaire<br />
AMC : Associations de Microcrédit<br />
FBPMC : Fondation Banque Populaire pour le MicroCrédit<br />
FG : Fond de garantie<br />
FNAM : Fédération Nationale des Associations de<br />
Microcrédit<br />
IMF : Institution de Microfinance<br />
SIG : Système d’Information et de Gestion<br />
La Microfinance ou l’émergence de la finance<br />
des pauvres<br />
Chapitre 1 : La microfinance dans le Monde<br />
et au Maroc<br />
1-La Microfinance dans le monde : Une réponse<br />
citoyenne en faveur des pauvres<br />
En s’imposant comme outil nécessaire pour lutter contre<br />
la pauvreté et l’exclusion sociale,le concept de la<br />
Microfinance est de plus en plus répandue dans le monde<br />
entier. Il trouve son origine proprement dite dans le passé<br />
lorsque les personnes, pour obtenir des crédits, devaient<br />
avoir recours à des usuriers ou à des tontines. Toutefois,<br />
la notion de microfinance n’a réellement vu le jour qu’au<br />
Bangladesh où le professeur Muhammad Yunus a décidé,<br />
après la famine de 1974, d’améliorer le sort des plus<br />
pauvres, non <strong>par</strong> charité mais en leur donnant accès à<br />
un minimum de moyens d’existence pour subvenir à leurs<br />
besoins. En 1976, il a constitué une institution financière,<br />
la Grameen Bank, qui allait se charger d’octroyer des<br />
crédits aux pauvres et qui allait devenir en octobre 1983<br />
une banque indépendante. Actuellement, la Grameen<br />
Bank prête toujours de petites sommes aux populations<br />
les plus pauvres, surtout aux femmes. En 2006, la<br />
Page 9 La Valeur n°124 - 125
Grameen Bank et Muhammad Yunus ont obtenu le Prix<br />
Nobel de la Paix.<br />
La microfinance ne comprend pas que le simple<br />
microcrédit, elle est un concept plus vaste et comprend<br />
d’autres services. <strong>Le</strong>s Nations Unies ont donné aux notions<br />
de « microfinance » et « microcrédit » la définition<br />
suivante :<br />
“La microfinance comprend les prêts, l’é<strong>par</strong>gne,<br />
l’assurance, les services de transfert et d’autres produits<br />
financiers, destinés aux clients à bas revenu.”<br />
“Un microcrédit est une petite somme d’argent qui<br />
est prêtée à un client <strong>par</strong> une banque ou un autre<br />
établissement. <strong>Le</strong> microcrédit peut être proposé, souvent<br />
sans garantie, à un individu ou <strong>par</strong> l’intermédiaire d’un<br />
prêt de groupe.”<br />
<strong>Le</strong> microcrédit, en tant que composante de la<br />
microfinance, est l’un des outils les plus performants<br />
pour résoudre le problème de la pauvreté dans le monde.<br />
Il s’y consacre de façon à développer l’estime de soi<br />
de l’individu et l’autosuffisance au sein de l’institution<br />
qui lui fournit les services financiers. Il agit en synergie<br />
avec d’autres interventions de développement dans les<br />
domaines de la santé, de l’alimentation, de la démocratie<br />
et de l’éducation. Il soutient, mais il ne maintient pas la<br />
personne dans la dépendance.<br />
Un premier Sommet du Microcrédit est organisé en<br />
1997. Ce Sommet visait à mobiliser la communauté<br />
internationale du développement dans le but de lui faire<br />
reconnaître qu’il était essentiel de multiplier les activités<br />
de microfinance si elle voulait atteindre les objectifs du<br />
millénaire pour le développement et créer un monde plus<br />
juste.<br />
Même si bien plus que 100 millions de clients ont reçu un<br />
microprêt en 2005, l’objectif de desservir 100 millions de<br />
personnes <strong>par</strong>mi les plus pauvres n’a pas été atteint.<br />
2-La microfinance au Maroc : État des lieux<br />
La finance informelle est une pratique courante au<br />
Maroc, qui a existé, depuis longtemps, sous différentes<br />
formes : l’autofinancement (une é<strong>par</strong>gne de nature<br />
thésaurisatrice), les « banques clandestines » (ou<br />
usuriers), les commerçants banquiers, tontines («Dart<br />
»ou « jamaaiat).<br />
<strong>Le</strong>s activités de microcrédit au Maroc ont débuté au<br />
milieu des années 1990, sous l’impulsion de l’AMSED,<br />
une ONG marocaine. Un premier crédit a été octroyé<br />
à un groupe de 8 femmes. Plusieurs autres associations<br />
de microcrédit sont ensuite ap<strong>par</strong>ues et ont fait évoluer<br />
le secteur vers plus de professionnalisme. A la fin des<br />
années 1990, la mise en place du programme Microstart<br />
du PNUD a aidé à l’émergence et au financement de<br />
nombreuses autres associations de microcrédit (AMC). Ce<br />
programme, qui a débuté en février 1998, a fourni une<br />
assistance financière et technique à six associations avec<br />
un budget opérationnel US$ 1,7 millions, dont US$ 150 000<br />
<strong>par</strong> association <strong>par</strong>ticipante. Cet appui au secteur a été<br />
suivi <strong>par</strong> celui de l’USAID pour plus de US$ 16 millions.<br />
Aujourd’hui, le microcrédit au Maroc constitue la «<br />
locomotive » de la microfinance, cette dernière connaît<br />
un essor spectaculaire et éloquent vue les remarquables<br />
résultats et chiffres réalisés <strong>par</strong> les différentes<br />
associations. Ce succès est sans aucun doute favorisé<br />
et encouragé <strong>par</strong> un contexte marocain favorable au<br />
développement de la microfinance :<br />
33 millions d’habitants<br />
44%de cette population est rurale<br />
18% de la population vit en dessous du seuil national de<br />
pauvreté<br />
35% de la population vit en dessous du seuil absolu de<br />
pauvreté tel que défini <strong>par</strong> la Banque Mondiale<br />
<strong>Le</strong> taux du chômage est de 9.11% (15.5% au zone<br />
urbaine)<br />
le nombre estimé des microentreprises formelles ou<br />
informelles au Maroc est Plus de 100 000.<br />
La Fondation Banque Populaire pour le Micro-Crédit<br />
(FBPMC) est une association à but non lucratif régie <strong>par</strong><br />
le dahir du 15 novembre 1958 et la loi 18/97 relative à<br />
l’exercice de l’activité du micro-crédit. Elle a été créée<br />
en 1999 <strong>par</strong> le Groupe Banques Populaires (GBP), avant<br />
d’ obtenir l’agrément du décret ministériel du 01 mars<br />
2000.Sa création <strong>par</strong> le GBP n’est pas une surprise pour<br />
un groupe dont le fondement de base était l’aspect<br />
coopératif entre l’institution faîtière centralisée et les<br />
16 banques coopératives régionales.<br />
Son objet social est essentiellement :<br />
• Distribuer des micro-crédits, afin de permettre à<br />
des personnes économiquement faibles de créer ou de<br />
développer leur propre activité de production ou de<br />
service en vue d’assurer leur insertion économique ;<br />
• Effectuer, au profit de ses clients, toutes opérations<br />
connexes liées à l’octroi de microcrédits, notamment la<br />
formation, le conseil et l’assistance technique.<br />
<strong>Le</strong> démarrage de la Fondation était assuré <strong>par</strong> une<br />
subvention initiale de $17.3 millions.<br />
Une subvention faite <strong>par</strong> la Banque Populaire, organisation<br />
qui continue à lui assurer un soutien solide en nature,<br />
sous forme d’expertise, et en capitaux de financement.<br />
Aujourd’hui, la Fondation jouit d’une grande autonomie<br />
financière et le ratio de dettes /fonds propres (0.2 /1),<br />
jusqu’à présent la croissance de cette institution a<br />
largement été assurée <strong>par</strong> les fonds propres (73%), le solde<br />
vient d’emprunts subsidiés contractés avec la Banque<br />
Populaire. Cette situation permet à l’institution de se<br />
doter d’une large possibilité de s’endetter d’avantage.<br />
Sources de financement de la FBPMC<br />
27%<br />
73%<br />
Fonds propres<br />
Emprunts<br />
subsidiés<br />
Page 10 La Valeur n°124 - 125
2ème <strong>par</strong>tie : <strong>Le</strong> microleasing, une réponse<br />
au besoin de la microfinance<br />
Mon travail consiste à trouver une solution au problème<br />
des impayés de la FBPMC au même temps qu’au problème<br />
de détournement de l’objet des crédits octroyés <strong>par</strong><br />
l’IMF. <strong>Le</strong> projet que je propose est la mise en place d’un<br />
nouveau produit, un produit innovant non encore introduit<br />
à la microfinance, il s’agit du microleasing (microcréditbail).Un<br />
tel produit peut également répondre à un besoin<br />
du marché non encore satisfait et se démarquer d’une<br />
concurrence de plus en plus ardue.<br />
La méthode de travaille que je propose, consiste d’abord<br />
à présenter une étude critique de l’existant.<br />
Ensuite, on va définir le microleasing, et présenter une<br />
conception d’un produit microleasing en se basant sur<br />
une analyse de la valeur.<br />
Enfin, on va établir un test pilote et prévoyer un lancement<br />
du produit.<br />
Chapitre 1 : Analyse critique de l’existant<br />
1-Des Impayés en progression inquiétante<br />
A fin avril 2008, le taux des impayés de la FBPMC est de<br />
1.05% avec un montant de 11 615 276 Dh, ce taux ne<br />
reflète pas la réalité puisqu’ il y a l’intervention du fond<br />
de garantie à travers une radiation qui s’effectue tout les<br />
6 mois et qui concerne les échéances impayées dont l’âge<br />
est plus de 6 mois .Ce taux va augmenter dans les années<br />
voir les mois à venir vu la remarquable expansion de la<br />
fondation qui est sans doute accompagnée des risques<br />
non négligeable liés au secteur. <strong>Le</strong> seuil critique tolérable<br />
fixé <strong>par</strong> la fondation est de 2 %. Si le taux de l’impayé a<br />
conservé son rythme enregistré durant septembre 2007<br />
et mars 2008, on va sûrement dépasser ce seuil critique<br />
avant la fin d’année 2008.<br />
D’une manière générale, un suivi chronologique de<br />
l’impayé de la fondation permet de constater que : Plus<br />
l’âge de la succursale avance plus le taux des impayés<br />
augmente.<br />
Au niveau de la ville de Kénitra où s’activent trois<br />
branches et qui comptent un portefeuille de 4000 clients,<br />
le taux des impayés se re<strong>par</strong>tie de la manière suivante :<br />
(Données arrêtées à fin janvier 2008)<br />
Kénitra 1 Kénitra 2 Kénitra 3 FBPMC<br />
Date de 01/01/2003 01/09/2004 01/08/2006 01/03/2000<br />
démarrage<br />
Clients actifs 1698 1267 1090 178565<br />
Taux d’impayés 1.72 0,24 0.18 0.82<br />
en %<br />
Échéances<br />
impayées<br />
520 19 44 18031<br />
Une analyse approfondie de ces trois entités permet de<br />
constater que les causes de non remboursement sont les<br />
suivantes :<br />
• Non respect de l’objet de crédit et détournement des<br />
sommes endettées à des fins personnels (consommation,<br />
achat des électroménagers,…..)<br />
• Surendettement des clients (crédit croisé): les clients<br />
recourent à d’autres IMF’s et n’arrivent pas à honorer leurs<br />
engagements. Un phénomène accéléré et encouragé <strong>par</strong><br />
l’absence d’une centrale de risque au niveau du secteur<br />
de la microfinance au Maroc.<br />
• Mauvaise étude et surévaluation des dossiers de la <strong>par</strong>t<br />
des agents de crédit.<br />
• Autres (décès du conjoint, maladie, conjoncture non<br />
favorable…..).<br />
On peut ré<strong>par</strong>tir ces impayés de la manière suivante :<br />
17%<br />
La ré<strong>par</strong>tition de l'impayé selon la<br />
cause<br />
Non respect de<br />
l'objet<br />
8% 5% Crédit croisé<br />
(surendettement)<br />
24%<br />
46%<br />
Non respect de<br />
l'objet et Crédit<br />
croisé<br />
Surévaluation de<br />
dossier<br />
Autres<br />
2-Lacunes dans la conception des produits<br />
C’est le Dé<strong>par</strong>tement Développement qui est chargé de<br />
concevoir et lancer les nouveaux produits. <strong>Le</strong> Dé<strong>par</strong>tement<br />
applique très largement un modèle de développement de<br />
produit « du haut vers le bas ». Il émet ce qui semble une<br />
bonne idée, puis ordonne et édicte à toutes les agences<br />
d’offrir le produit résultant à compter d’une date donnée.<br />
Ce modèle de conception se fait :<br />
sans aucune consultation avec le réseau,<br />
sans constitution d’une équipe pluridisciplinaire,<br />
sans lancement d’un test pilote,<br />
sans formation à l’amont du personnel concernant le<br />
nouveau produit,<br />
sans un accompagnement d’une politique de<br />
marketing,<br />
L’introduction du nouveau produit est tout simplement<br />
dictée d’en haut. Devant cette situation, il est normal que<br />
le constat soit presque négatif : Deux des cinq derniers<br />
produits lancés <strong>par</strong> la Fondation, connaissent un échec<br />
considérable. Un échec traduit <strong>par</strong> le taux des impayés<br />
important enregistré <strong>par</strong> les deux produits. Pire encore,<br />
un des deux produits dernièrement lancés connaît un<br />
essor beaucoup moins fulgurant. Un fait inquiétant, est<br />
que les deux produits connaissent des taux des impayés,<br />
Page 11 La Valeur n°124 - 125
certes avec une différence de degré d’importance, mais<br />
après seulement une année de lancement de ces deux<br />
produits. Un autre constat, c’est que cette approche de<br />
conception des produits, a des conséquences désastreuses<br />
telles que :<br />
• Cannibalisation des produits existants <strong>par</strong> le nouveau<br />
produit<br />
• Modification des motivations du personnel et, <strong>par</strong><br />
conséquent, de leurs activités sur le terrain.<br />
• Supervision médiocre du produit <strong>par</strong> les cadres<br />
moyens.<br />
3-Défaillances au niveau de la structure de la<br />
Fondation<br />
La structure actuelle de la FBPMC ne répond pas aux<br />
attentes fixées <strong>par</strong> les dirigeants, elle n’arrive pas à<br />
assimiler l’expansion rapide du réseau. Cette défaillance<br />
se manifeste <strong>par</strong> :<br />
Absence d’un dé<strong>par</strong>tement des ressources humaines,<br />
Absence d’une fonction chargée de la communication,<br />
Absence d’une fonction chargée du marketing et de<br />
l’étude de marché,<br />
La réduction des tâches de la supervision en une seule<br />
personne à savoir le superviseur,<br />
La déviation de la mission du Dé<strong>par</strong>tement Audit à une<br />
simple mission de contrôle,<br />
Une centralisation de certaines tâches stratégiques telle<br />
que la logistique (retard dans la livraison des fournitures<br />
et matières).<br />
L’expansion rapide de la fondation a obligé les responsables<br />
à revoir cette structure, chose qui va être finalisé avant<br />
la fin de la première moitie de l’année. <strong>Le</strong>s responsables<br />
ont décidé de revoir cette structure et mettre un nouvel<br />
organigramme qui répond au besoin de l’extension<br />
de l’activité de la Fondation.<br />
4-Limites au niveau du SIG<br />
Même si des travaux d’amélioration de l’application<br />
métier “Al-Miftah” ont été menés pour optimiser les<br />
programmes et ajouter d’autres fonctionnalités, la<br />
capacité d’extension de l’application est limitée et<br />
une révision du SIG est nécessaire afin d’assurer que la<br />
croissance de la FBPMC ne soit pas menacée. La direction<br />
consciente de cette limite, et dans le cadre de la refonte<br />
de son Système d’Information et de Gestion, a lancé une<br />
réflexion dans la perspective d’élaboration d’un cahier<br />
des charges pour le choix du prestataire qui sera chargé<br />
de l’élaboration d’un Schéma Directeur du Système<br />
d’Information de la Fondation et son accompagnement<br />
dans sa mise en oeuvre.<br />
Bien que le SIG assure un reporting adéquat, on enregistre<br />
les anomalies suivantes :<br />
Absence de rapidité et faible efficacité du traitement<br />
au niveau du serveur consacré à l’application, un<br />
dysfonctionnement dû principalement à la surcharge et<br />
à la multiplication des ouvertures des unités de ventes,<br />
chose qui répercute sur la capacitédu système,<br />
<strong>Le</strong>nteur dans la récupération des données <strong>par</strong> le<br />
personnel,<br />
La « non utilité » de certaines tâches au niveau du<br />
Page 12 La Valeur n°124 - 125<br />
système,<br />
les rapports spécifiques ne sont pas automatiquement<br />
générées et doivent être programmés individuellement<br />
(ex : la balance âgée de portefeuille).<br />
5- Taux de sortie des clients élevé<br />
<strong>Le</strong> taux de sortie ou le taux d’abandon des clients est<br />
le taux des clients qui n’ont pas renouvelé leur prêt<br />
pour différentes raisons : incidents dans le paiement,<br />
besoin non satisfait <strong>par</strong> les produits actuels, groupe non<br />
solidaire,…<br />
Ce taux a atteint 27 % fin juin 2007, ça veut dire qu’un client<br />
sur 4 ne reconduit pas sa demande de renouvellement du<br />
crédit, cela représente un nombre important de clients<br />
perdus pour la Fondation. Pour les trois agences qui<br />
s’activent dans la ville de Kénitra, ce taux était comme<br />
suit : (données arrêtées à fin avril 2008)<br />
Sur un échantillon de 110 des clients sortants de l’agence<br />
KENITRA 2, le motif de non<br />
renouvellement du prêt était le suivant :<br />
-16 (14%) : problème dans le groupe de solidarité<br />
-10 (9%) : non besoin du crédit pour le moment<br />
-10 (9%) : recours à la banque classique<br />
-12 (11%) : recours aux autres IMF’s<br />
-20 (18%) : incidents dans le paiement<br />
-11 (10%) : besoin non satisfait <strong>par</strong> le microcrédit et pas<br />
de possibilité de recourir à la banque classique<br />
-15 (16%) : non conforme à la religion « HRAM »<br />
- 7 (6%) : taux élevé<br />
- 9 (8%) : autre<br />
La Fondation se trouve donc face à un problème qui<br />
risque d’entacher sa stratégie à moyen et à long terme<br />
et elle doit supporter des coûts supplémentaires liés à ce<br />
phénomène.<br />
6-Besoin non encore satisfait<br />
Après dix ans, le bilan de la microfinance est certes<br />
positif, mais ça n’empêche de dire que la mission reste<br />
incomplète puisque le secteur touche à peine 1 500 000<br />
clients sur un marché potentiel de 8 000 000 clients. La<br />
Fondation sert plus de 180 000 bénéficiaires et elle occupe<br />
la troisième place au niveau de nombre des clients actifs<br />
avec une <strong>par</strong>t de marché de 13 %.Si on accepte que la<br />
FBPMC va conserver cette <strong>par</strong>t du marché, elle doit donc<br />
servir 960 000 clients sur les 8 000 000.<br />
La FBPMC possède des atouts importants pour maintenir sa<br />
position sur le marché voir même prendre les commandes<br />
et être leader en la matière :<br />
Une méthodologie de crédit performante et un délai<br />
de réponse aux demandes de crédit très court et loin de<br />
toute concurrence ;<br />
Une décentralisation de la prise de décision à travers<br />
des supervisions régionales implantées dans tout le
oyaume ;<br />
Un personnel compétent et d’un bon niveau culturel ;<br />
Un logistique de pointe.<br />
Elle doit <strong>par</strong> contre exploiter un feedback important des<br />
clients et revoir sa gamme des produits afin de gagner<br />
des <strong>par</strong>ts de marché et toucher plus de clients.<br />
7-Démotivation du personnel<br />
L’augmentation du taux des impayés avait des effets<br />
négatifs sur la motivation du personnel. <strong>Le</strong>s agents de<br />
crédit se sentaient les premiers victimes de la mauvaise<br />
conception des produits dont ils ne sont ni impliqués ni<br />
consultés <strong>par</strong> les responsables et pourtant se sont eux qui<br />
payent le prix de cet échec puisque leur rémunération<br />
de performance est étroitement liée <strong>par</strong> des indicateurs<br />
purement quantitatifs (taux des impayés, taille de<br />
portefeuille…)<br />
Cette démotivation se manifeste <strong>par</strong> un climat tendu<br />
qui règne entre le réseau et le siège dû sûrement à un<br />
sentiment d’infériorité et de non reconnaissance chez les<br />
agents, <strong>par</strong> une réaction « moins sérieuse » des agents<br />
face au problème des impayés et surtout <strong>par</strong> le dé<strong>par</strong>t<br />
d’un nombre considérable des agents. (80 agents)<br />
Dans un secteur de crédit qui se caractérise <strong>par</strong> la<br />
fragilité des activités des clients et <strong>par</strong> l’absence des<br />
garanties réelles, la plu<strong>par</strong>t des impayés sont causés non<br />
<strong>par</strong> de mauvais emprunteurs mais <strong>par</strong> l’institution de<br />
microcrédit. <strong>Le</strong>s produits qu’offre la FBPMC ne répondent<br />
pas réellement aux besoins spécifiques et adaptés des<br />
micro-entrepreneurs, d’où la nécessité d’innover.<br />
Chapitre 2 : Mise en place d’un produit «<br />
Microleasing »<br />
La solution que je propose est la mise en place d’un<br />
nouveau produit innovant non encore utilisé <strong>par</strong> la<br />
Microfinance au Maroc à savoir le Microleasing. Un tel<br />
produit est susceptible de permettre à la FBPMC de :<br />
lever la contrainte de la garantie,<br />
réduire le risque des impayés,<br />
affecter le montant de crédit à l’objet déclaré,<br />
et pouvoir mieux s’adapter aux besoins spécifiques de<br />
clientèles encore non servies.<br />
1-Définition du Microleasing<br />
1-1 Définition<br />
« <strong>Le</strong> leasing ou crédit-bail est un arrangement contractuel<br />
permettant à une <strong>par</strong>tie (le preneur) d’utiliser un actif<br />
ap<strong>par</strong>tenant à une société de crédit-bail (le bailleur),<br />
moyennant le paiement de loyers d’un montant convenu.<br />
La location est généralement assortie d’une option de<br />
rachat du matériel à sa valeur résiduelle <strong>par</strong> le preneur<br />
à la fin de la période de location. Au terme de cette<br />
période, le preneur a également le choix de restituer le<br />
matériel ou d’étendre la période de location.<br />
<strong>Le</strong> dispositif se caractérise principalement <strong>par</strong> le fait<br />
que le droit de propriété (détenu <strong>par</strong> le crédit-bailleur)<br />
est dissocié du droit d’usage économique (détenu <strong>par</strong> le<br />
preneur) du bien en location.<br />
<strong>Le</strong> crédit-bail tel qu’il est couramment pratiqué fait<br />
généralement intervenir une société de leasing, donc une<br />
organisation spécialisée. »<br />
C’est ainsi qu’on accepte cette définition pour l’appliquer<br />
à la Microfinance, mais toutefois le leasing doit s’adapter<br />
et s’adhérer aux principes de base de la Microfinance à<br />
savoir :<br />
• lutter contre la pauvreté<br />
• permettre l’intégration à une couche sociale<br />
économiquement isolée<br />
• financer et qualifier des activités informelles<br />
génératrices des revenus<br />
On peut donc définir le microleasing de la manière<br />
suivante :<br />
« <strong>Le</strong> microleasing est un arrangement contractuel<br />
permettant au microentrepreneur (le preneur) d’utiliser<br />
un actif ap<strong>par</strong>tenant à l’IMF (le bailleur), moyennant le<br />
paiement de loyers d’un montant convenu. Au terme de<br />
la période de location, le microentrepreneur bénéficie<br />
d’une option de rachat du matériel à une valeur résiduelle<br />
fixée à l’origine, il a également le choix de restituer le<br />
matériel ou d’étendre la période de location. »<br />
Il est à préciser que pour <strong>par</strong>ler du microleasing, le<br />
montant ne doit jamais dépasser 50 000 Dh.<br />
Ce contrat doit donc intervenir trois <strong>par</strong>ties :<br />
- <strong>Le</strong> Vendeur : c’est lui qui fournit le bien (il vend<br />
l’équipement à l’acheteur qui n’est autre que l’IMF).<br />
- L’IMF (le bailleur) : c’est le propriétaire du bien<br />
d’équipement et qui attribue au microentrepreneur (le<br />
preneur) le droit d’utilisation de ce en contre <strong>par</strong>tie d’un<br />
loyer, et ce pendant toute la durée du bail<br />
- <strong>Le</strong> preneur : c’est le microentrepreneur et l’utilisateur<br />
du bien d’équipement loué <strong>par</strong> l’IMF<br />
<strong>Le</strong> contrat du microleasing est triple :<br />
* <strong>Le</strong> mandat d’achat : c’est le contrat qui détermine<br />
l’acquisition <strong>par</strong> l’IMF (l’acheteur) du bien choisi <strong>par</strong><br />
le microentrepreneur locataire. Il est passé entre le<br />
fournisseur et l’acheteur.<br />
* <strong>Le</strong> contrat de location : il lie l’IMF et le preneur.<br />
* La promesse unilatérale de vente : le locataire a ainsi<br />
la possibilité et non l’obligation de prendre possession du<br />
bien une fois terminée la période de location. Pour cette<br />
acquisition, l’utilisateur du bien doit s’acquitter d’une<br />
certaine somme dont le montant est fixé à l’avance et<br />
correspond à la valeur résiduelle.<br />
<strong>Le</strong> microleasing peut compléter utilement les services<br />
de crédit offerts <strong>par</strong> une IMF. Il est généralement bien<br />
adapté aux entreprises faiblement fiscalisées comme les<br />
microentreprises, qui la plu<strong>par</strong>t du temps opèrent dans le<br />
secteur informel et ne sont pas en mesure de bénéficier<br />
des avantages de l’amortissement des équipements.<br />
Par ailleurs, pour octroyer un crédit-bail, l’IMF tient<br />
davantage compte de l’aptitude du preneur à générer<br />
des rentrées de fonds suffisantes pour acquitter le loyer<br />
que de son historique de crédit, ses actifs ou sa base de<br />
capital<br />
Page 13 La Valeur n°124 - 125
<strong>Le</strong>s modalités du contrat<br />
⇒ <strong>Le</strong>s obligations de l’IMF (le bailleur)<br />
- Il doit acheter le bien qui a été au préalable choisi <strong>par</strong><br />
le preneur.<br />
- Il a l’obligation ensuite de remplir toutes les formalités<br />
liées à la possession des biens,<br />
- Une fois que le preneur est en possession du bien, le<br />
bailleur doit lui en laisser complète jouissance<br />
⇒ <strong>Le</strong>s obligations microentrepreneur (le preneur)<br />
- <strong>Le</strong> locataire choisit en général le matériel et en définit<br />
les caractéristiques techniques. Il doit en contre<strong>par</strong>tie<br />
le maintenir en bon état et l’entretenir contre l’usure<br />
normale.<br />
- <strong>Le</strong>s loyers sont versés <strong>par</strong> le locataire à échéance fixe<br />
pendant toute la durée du contrat<br />
de location.<br />
⇒ <strong>Le</strong> bien<br />
- Ce contrat ne concerne que des biens meubles qui<br />
serviront dans le cadre d’une entreprise et de son<br />
exploitation.<br />
- <strong>Le</strong> bien d’équipement possède deux valeurs :<br />
La valeur initiale (prix d’achat) : elle représente le coût du<br />
bail. <strong>Le</strong> total des paiements majoré des frais d’intérêt.<br />
La valeur résiduelle : c’est la valeur de l’équipement lors<br />
de l’expiration du bail.<br />
1-2 Avantages et inconvénients<br />
• Avantages<br />
⇒ L’équipement loué suffit généralement à garantir<br />
l’opération de microleasing. La propriété de l’actif<br />
constitue pour le bailleur une sûreté solide.<br />
⇒ L’utilisateur final transfère généralement les risques<br />
d’obsolescence au bailleur propriétaire.<br />
⇒ L’opération de microleasing ne nécessite le versement<br />
d’aucun acompte et seule la valeur de l’équipement<br />
est financée. Celle-ci diminue normalement dans le<br />
temps. <strong>Le</strong> client a généralement la possibilité d’acheter<br />
l’équipement à sa valeur résiduelle au terme de la<br />
période de leasing.<br />
⇒ A travers le mécanisme de leasing, le client est libre<br />
de se procurer où il veut l’actif dont il a besoin pour son<br />
activité professionnelle.<br />
⇒ <strong>Le</strong> locataire peut obtenir un rabais contre paiement de<br />
la totalité en cash.<br />
⇒ Est “compatible” avec la Sharia (la loi islamique).<br />
⇒ Peut couvrir 100% du financement<br />
⇒ Ne nécessite généralement pas une garantie<br />
additionnelle<br />
⇒ <strong>Le</strong> microleasing offre également un certain avantage<br />
technologique au microentrepreneur dans la mesure où<br />
il peut moderniser ses biens d’équipement en étalant<br />
le coût sur une certaine période, et accéder à une<br />
technologie plus récente.<br />
⇒ Pour l’« institution-bailleur », ce mécanisme est sûr<br />
dans la mesure où, en cas de non paiement, l’institution<br />
peut récupérer l’actif dont elle est propriétaire et le<br />
relouer ou le vendre sur le marché.<br />
⇒ Une fois que le locataire a fait son choix, le bailleur<br />
achète le matériel directement chez le fournisseur, ce<br />
qui exclut toute possibilité pour le client d’utiliser son<br />
emprunt à d’autres fins. En d’autres termes, le bailleur<br />
sait exactement quel type d’investissement le client<br />
a fait, ce qui n’est pas toujours le cas avec les autres<br />
crédits.<br />
• Inconvénients<br />
⇒ <strong>Le</strong> contrat passé correspond à un engagement définitif.<br />
<strong>Le</strong> preneur est donc tenu de payer les loyers à date fixe.<br />
Dans le cas contraire, il sera forcé de restituer le bien<br />
loué mais également de verser toutes les échéances<br />
encore dues jusqu’à la cessation du contrat.<br />
⇒ De même, il est tenu notamment de supporter les<br />
charges liées au fonctionnement du bien.<br />
⇒ Contraintes liées à la possession du matériel : c’est sur<br />
l’IMF que se reportent les coûts associés à l’obsolescence<br />
ou à la dévaluation des actifs.<br />
⇒ Une défaillance du fournisseur de matériel en garantie<br />
et en maintenance.<br />
⇒ Un mauvais entretien ou utilisation du bien en location<br />
qui peut conduire à sa détérioration<br />
2- Conception du produit<br />
La FBPMC dispose des ressources nécessaires pour pouvoir<br />
mener un processus de développement d’un nouveau<br />
produit. Malheureusement, le lancement des trois derniers<br />
nouveaux produits n’a pas connu le succès souhaité, c’est<br />
ainsi que beaucoup de questions se posaient quand à la<br />
méthode de conception d’un nouveau produit suivie <strong>par</strong><br />
l’institution.<br />
Depuis sa création la FBPMC plutôt mis l’accent sur<br />
la méthodologie que sur les besoins du marché car<br />
jusque récemment, elle évoluait dans un secteur peu<br />
concurrentiels. Pendant toute cette période, elle<br />
offrait des prêts très standardisés, sans y apporter de<br />
modifications importantes et sans donner de marge de<br />
manoeuvre aux agents de terrain, de façon à toujours<br />
maîtriser les coûts et à assurer le contrôle interne au fur et<br />
à mesure que l’institution développait ses activités pour<br />
répondre à la croissance exponentielle de la demande.<br />
A l’heure actuelle, les choses ont changé le secteur de la<br />
Microfinance se développe et commence à prospérer, tout<br />
comme ses clients, créant ainsi une clientèle plus avertie<br />
et donc un marché plus intéressant pour de nouveaux<br />
concurrents.<br />
La Fondation doit suivre constamment les exigences de<br />
leur clientèle et adapter leurs services financiers dès que<br />
cela est nécessaire, au risque sinon de voir ses clients<br />
<strong>par</strong>tir vers des concurrents plus attentifs à leurs besoins<br />
et plus conscients des évolutions du marché.<br />
<strong>Le</strong> processus de développement des produits est une<br />
approche systématique, itérative et procède étape <strong>par</strong><br />
étape. Ce processus doit être dicté <strong>par</strong> le marché, et<br />
que la Fondation doit s’assurer continuellement que<br />
le produit répond aux besoins des clients en tenant<br />
compte des forces de l’institution et de ses avantages<br />
compétitifs.<br />
Page 14 La Valeur n°124 - 125
<strong>Le</strong> développement d’un nouveau produit est un processus<br />
dynamique qui doit tenir compte des objectifs stratégiques<br />
de l’organisation, des forces externes dans le secteur,<br />
ainsi que de la position des concurrents sur le marché. Il<br />
doit comporter quatre phases distinctes :<br />
1. La phase d’évaluation et de pré<strong>par</strong>ation commence<br />
dès que l’institution décide officiellement d’étudier la<br />
possibilité de développer un nouveau produit. L’institution<br />
devra mobiliser son personnel ainsi que d’autres ressources<br />
pour lancer ses activités de développement et établir un<br />
plan de travail.<br />
2. La phase de conception et de développement d’un<br />
prototype, durant cette phase les caractéristiques<br />
initiales d’un nouveau produit sont esquissées. Pour<br />
concevoir un prototype, l’équipe de développement<br />
devra bien cerner les besoins des clients et le contexte<br />
concurrentiel pour déterminer si le marché (les clients)<br />
sera intéressé <strong>par</strong> le produit<br />
3. La phase pilote de tests du prototype permet de<br />
proposer le produit à un groupe restreint de clients<br />
(l’échantillon) pour pouvoir vérifier si ces clients ont<br />
besoin du produit et sont disposés à l’acheter. <strong>Le</strong>s résultats<br />
de la phase pilote aideront l’organisation à déterminer<br />
si la demande existe pour le nouveau produit, quelles<br />
modifications devront être apportées au produit pour le<br />
rendre plus attrayant et quels sont les processus ou les<br />
caractéristiques qui devront être rectifiés.<br />
4. La phase de lancement du produit, au cours de<br />
laquelle la totalité du marché cible de l’organisation a<br />
accès au nouveau produit. Ceci signifie que l’organisation<br />
est relativement confiante, qu’elle pense que les<br />
caractéristiques du produit correspondent aux besoins<br />
des clients, mais aussi qu’elle s’est pré<strong>par</strong>ée en interne à<br />
incorporer un nouveau secteur d’activité.<br />
2-1 Pré<strong>par</strong>ation<br />
2-1-3 Équipe du projet<br />
Afin de pallier les lacunes liées à la conception de ces<br />
produits, la Fondation doit mettre en place, chaque fois<br />
qu’il est nécessaire, une équipe multidisciplinaire de<br />
développement du produit.<br />
La composition d’une équipe de membres du personnel<br />
et de la direction afin de travailler à la conception et<br />
au développement d’un nouveau produit constitue une<br />
étape cruciale du processus. En faisant <strong>par</strong>ticiper le<br />
personnel et la direction au processus de développement,<br />
la Fondation encourage le soutien institutionnel dès le<br />
dé<strong>par</strong>t.<br />
Une équipe de développement d’un nouveau produit<br />
dispose de deux atouts majeurs :<br />
• Un <strong>par</strong>rain interne pour le produit : ce <strong>par</strong>rain est<br />
un des membres du personnel qui devra gérer et mener<br />
le processus de développement. Dans la mesure du<br />
possible, il devrait s’agir d’une personne qui témoigne<br />
d’un fort engagement voire d’une passion pour le nouveau<br />
produit.<br />
<strong>Le</strong> rôle principal du <strong>par</strong>rain interne du produit est de<br />
gérer, de coordonner et de superviser l’équipe de<br />
conception du nouveau produit. <strong>Le</strong> <strong>par</strong>rain du produit<br />
devrait faire preuve des qualités suivantes :<br />
* <strong>Le</strong>adership, afin de pouvoir superviser l’équipe<br />
multi-fonctionnelle et de gérer le processus ;<br />
* <strong>Management</strong> et organisation, pour établir le plan de<br />
travail de chacun et s’assurer que le processus de<br />
développement garde un rythme soutenu ;<br />
* Crédibilité et ténacité, pour susciter le soutien du<br />
produit <strong>par</strong> toute l’institution ;<br />
* Enthousiasme, pour vendre l’idée de dé<strong>par</strong>t aux<br />
décideurs et aux principales personnes et instances<br />
intéressées ; et<br />
* Esprit de collaboration et de coordination, pour<br />
capitaliser sur les compétences uniques représentées <strong>par</strong><br />
chaque membre de l’équipe.<br />
Page 15 La Valeur n°124 - 125
Il faudra <strong>par</strong>faitement planifier et justifier un processus<br />
de développement d’un nouveau produit pour s’assurer<br />
que toutes les personnes et instances intéressées suivent<br />
et soutiennent l’équipe. Pour faire accepter ces activités<br />
de développement d’un nouveau produit aux <strong>par</strong>ties<br />
prenantes, le <strong>par</strong>rain interne pour le produit devrait<br />
communiquer activement avec elles et solliciter leur<br />
point de vue.<br />
La FBPMC attache une grande importance à la hiérarchie,<br />
pour être crédible le <strong>par</strong>rain du produit devra sans doute<br />
être un des membres du personnel d’encadrement.<br />
Afin de se doter de compétences, de motivation et du<br />
soutien de la direction pour surmonter la résistance au<br />
changement qu’il rencontrera immanquablement durant<br />
les différentes étapes du processus, c’est le chef du<br />
dé<strong>par</strong>tement développement qui doit être le <strong>par</strong>rain du<br />
produit.<br />
• Une équipe multifonctionnelle : les membres sont issus<br />
de différents domaines fonctionnels de l’organisation<br />
et doivent gérer les tâches quotidiennes liées au<br />
développement du nouveau produit.<br />
Elle doit être formée <strong>par</strong> des agents représentant tous<br />
les aspects de l’organisation afin de s’assurer que le<br />
nouveau produit est adopté <strong>par</strong> toute l’institution. Elle<br />
doit contenir :<br />
- un représentant du dé<strong>par</strong>tement Comptabilité et<br />
Finance<br />
- un représentant du dé<strong>par</strong>tement Audit, Organisation et<br />
contrôle<br />
- un représentant du service Engagement et Juridique<br />
- un représentant du service Étude, Planification et<br />
Reporting<br />
- un représentant du service Logistique<br />
- un représentant du service Formation<br />
- un représentant du service Informatique<br />
- un agent de crédit<br />
- un porteur du projet et/ou animateur<br />
<strong>Le</strong>s membres de l’équipe ne devraient pas <strong>par</strong>ticiper<br />
au projet contre leur gré, leur <strong>par</strong>ticipation doit être<br />
enthousiaste et dévouée afin d’encourager un esprit<br />
critique au sein de l’équipe. <strong>Le</strong>s membres de l’équipe<br />
devraient être en mesure de travailler à proximité<br />
les uns des autres, étant donné que le processus de<br />
développement du nouveau produit nécessitera des<br />
interactions et des réunions constantes. Ils consacreront<br />
plus ou moins de temps aux efforts de développement du<br />
produit en fonction de leur rôle au sein de l’organisation<br />
et des contraintes en matière de ressources humaines.<br />
<strong>Le</strong>s réunions de l’équipe doivent toujours être organisées<br />
de manière à créer un espace de discussion et d’échange<br />
de réactions sur le projet de conception du produit.<br />
Il est également possible d’organiser des séances de<br />
remue-méninges (brainstorming) afin d’encourager<br />
les idées d’incorporation du nouveau produit dans les<br />
systèmes déjà établis au sein de l’institution. L’équipe<br />
doit pratiquer une politique de trans<strong>par</strong>ence face à la<br />
résistance que l’institution risque de rencontrer en raison<br />
des modifications qu’elle va subir si le nouveau produit<br />
est introduit.<br />
2-2 Prototype<br />
<strong>Le</strong> produit microleasing doit être ajouté aux différents<br />
produits proposés <strong>par</strong> la Fondation et il ne doit en aucun<br />
cas cannibaliser les autres produits existants c à d il<br />
doit être commercialisé en même temps que les autres<br />
produits destinés aux microentrepreneurs, sans qu’il soit<br />
le produit le plus demandé <strong>par</strong> les clients en négligeant<br />
les autres formules de crédits. Il est dans l’intérêt d’une<br />
AMC de diversifier son panier de produits en offrant des<br />
produits complémentaires permettant d’offrir un service<br />
financier complet et viable.<br />
<strong>Le</strong> microleasing s’avère être un produit utile,<br />
complémentaire du crédit et maîtrisable pour peu que sa<br />
mise en oeuvre respecte certaines conditions.<br />
2-2-1 Caractéristiques du produit<br />
<strong>Le</strong> crédit microleasing doit être un crédit individuel<br />
afin de répondre à un besoin important (plus de 70 %<br />
des clients des trois agences installées à Kénitra,<br />
demandent le crédit individuel faute des garanties ils<br />
recourent au crédit solidaire dans le cadre d’un groupe<br />
de 4 ,3 ou 2 personnes), ce crédit doit être destiné aux<br />
microentrepreneurs remplissant les conditions de base<br />
pour l’octroi du microcrédit à savoir :<br />
• Être majeur<br />
• Exercer une activité commerciale ou artisanale<br />
Page 16 La Valeur n°124 - 125
2-2-2 Processus du dossier de crédit<br />
La méthodologie de crédit menée <strong>par</strong> la Fondation est<br />
performante, il n’y a pas donc nécessité de la changer,<br />
de même que pour le processus de dossier de crédit, qui<br />
peut être gardé le même, avec quelques adaptations,<br />
pour un crédit microleasing.<br />
• Présence aux séances de formation aux profits des<br />
microentrepreneurs : C’est une condition que le client<br />
doit respecter avant l’octroi de chaque prêt.<br />
• Demande de crédit et évaluation du dossier : comme<br />
pour les autres crédits offert <strong>par</strong> la Fondation, la<br />
demande d’un prêt microleasing doit se concrétiser <strong>par</strong><br />
une évaluation du dossier du client. Cette évaluation<br />
consiste à remplir un canevas qui met en examen la<br />
situation patrimoniale et financière du client.<br />
• Visite sur le terrain : Après avoir évaluer le dossier du<br />
client, l’agent de crédit doit effectuer une visite dans<br />
le local où le client exerce son activité. <strong>Le</strong> but de cette<br />
visite est de s’assurer de la véracité des informations<br />
données <strong>par</strong> le client lors de l’entretien de l’évaluation<br />
du dossier.<br />
• Approbation du dossier : Si l’agent donne un accord<br />
favorable au dossier, doit recourir au chef de branche<br />
afin d’avoir son approbation. <strong>Le</strong> dossier ne peut être jugé<br />
favorablement que si la décision du chef de branche est<br />
positive, toutefois cette décision doit être dans la limite<br />
des compétences accordées au chef de branche. Sinon<br />
c’est le superviseur régional ou le comité régional du<br />
crédit qui donne la décision finale sur le dossier.<br />
• Établissement du contrat du crédit : l’opération du<br />
microleasing donne lieu à trois type de contrats :<br />
- <strong>Le</strong> mandat d’achat : c’est le contrat qui détermine<br />
l’acquisition <strong>par</strong> le crédit-bailleur (la Fondation) du bien<br />
choisi <strong>par</strong> le microentrepreneur locataire. Il est passé<br />
entre le fournisseur et la Fondation.<br />
- <strong>Le</strong> contrat de location : il lie la Fondation et le preneur.<br />
Sa durée ne doit pas dépasser 4 ans.<br />
- La promesse unilatérale de vente : le microentrepreneur<br />
a ainsi la possibilité et non l’obligation de prendre<br />
possession du bien une fois terminée la période de<br />
location. Pour cette acquisition, l’utilisateur du bien<br />
doit s’acquitter d’une certaine somme dont le montant<br />
(souvent symbolique) est fixé à l’avance et correspond à<br />
la valeur résiduelle.<br />
<strong>Le</strong> contrat de crédit est un document-clé de l’opération<br />
de microleasing, puisqu’il crée le lien juridique entre<br />
le client et la FBPMC. <strong>Le</strong>s 2 <strong>par</strong>ties y fixent les droits<br />
et obligations réciproques, ainsi que les conditions et<br />
procédures. Il précise la durée de location et l’échéancier<br />
des loyers. <strong>Le</strong> crédit-bailleur y réserve le droit au client,<br />
<strong>par</strong> une promesse unilatérale de vente, de se porter<br />
acquéreur du bien à l’issue de la période contractuelle<br />
à un prix convenu d’avance. <strong>Le</strong> contrat fixe, également,<br />
l’indemnité de résiliation à laquelle s’expose le client en<br />
cas de non paiement des redevances.<br />
2-2-3 Mécanisme d’une opération du microleasing<br />
*Après l’approbation du dossier du microleasing, le client<br />
doit aller chercher le matériel ou l’outil objet du crédit,<br />
il doit le choisir selon ses besoins professionnels et il<br />
est le seul responsable de son choix. Lorsqu’il trouve le<br />
matériel recherché, il doit être accompagné <strong>par</strong> l’agent<br />
du crédit responsable de son dossier afin de s’arrêter sue<br />
le prix et les modalités de vente.<br />
*L’agent de crédit doit ensuite établir un rapport de sa<br />
visite en mettent l’accent sur les caractéristiques du<br />
bien, prix, durée de vie, prix sur le marché, conditions de<br />
stockage et modalités de paiement. Ce rapport doit être<br />
remis au chef d’agence afin de rédiger le contrat.<br />
*Ensuite, le client est amené à apporter un devis ou une<br />
facture pro forma en nom de la Fondation et qui doit<br />
mentionner le nom du fournisseur et le prix du bien, c’est<br />
alors qu’il est possible d’établir un contrat de location<br />
(la promesse de vente peut figurer soit dans le même<br />
contrat de location soit indépendamment dans un autre<br />
contrat qui va être annexé au contrat principal) entre<br />
l’institution et le client.<br />
*L’étape suivante consiste à payer et régler le montant<br />
du bien acquit <strong>par</strong> la Fondation, le fournisseur une fois a<br />
reçu le montant de la transaction doit établir une facture<br />
de vente au profit de l’acheteur (la Fondation).<br />
*Après avoir reçu la facture de vente, la FBPMC livre le<br />
matériel au client preneur, cette livraison peut se fait<br />
directement entre le fournisseur du bien et le preneur<br />
mais sous la condition de la présence d’agent de crédit<br />
et elle doit faire l’objet d’un émargement signé <strong>par</strong> le<br />
client attestant la réception du bien objet de l’opération<br />
de microleasing.<br />
*L’étape finale commence <strong>par</strong> le versement de preneur<br />
les loyers en faveur de la Fondation mettant ainsi fin à la<br />
première phase de l’opération de microleasing.<br />
Il est claire le rôle important que doit jouer l’agent de<br />
crédit dans cette opération, ce dernier doit faire preuve<br />
de responsabilité, trans<strong>par</strong>ence et rigueur.<br />
Après que le client ait effectué le versement de la<br />
dernière échéance, il dispose de 30 jours pour exercer<br />
son option d’achat, c’est à dire, acquitter le montant<br />
d’une échéance supplémentaire et devenir propriétaire<br />
du bien. Dans ce cas, et en devenant propriétaire du bien<br />
loué, le preneur et la Fondation peuvent recourir à une<br />
autre formule de leasing à savoir leaseback (cession-bail).<br />
C’est un mécanisme qui permet à une microentreprise<br />
de transformer un actif immobilisé en actif liquide en<br />
vendant cet actif immobilisé à l’institution financière, qui<br />
le lui loue au travers d’un contrat de leasing avec option<br />
d’achat. Comme dans le cas du leasing, la microentreprise<br />
peut, une fois qu’elle a remboursé le prêt, racheter<br />
l’actif immobilisé et en redevenir propriétaire<br />
Si le client n’opte pas pour l’achat du bien loué, la<br />
Fondation peut récupérer l’actif dont elle est propriétaire<br />
Page 17 La Valeur n°124 - 125
et le relouer ou le vendre sur le marché.<br />
2-3 Analyse fonctionnelle<br />
F1 : Assurer un développement durable<br />
F2 : Financer les projets qui respectent et protégent<br />
l’environnement<br />
F3 : Réduire les impayés et s’assurer de l’objet des prêts<br />
octroyés<br />
F4 : Faire intégrer une couche sociale défavorisée<br />
F5 : Valoriser et vulgariser le respect de<br />
l’environnement<br />
F6 : Résoudre le problème des garanties<br />
F7 : Avoir un outil de pression sur le client<br />
F8 : Acheter et acquérir des technologies propres (énergie<br />
solaire…) et moins coûteuse<br />
F9 : Réduire la pauvreté et l’isolement social<br />
F10 : Avoir un financement aux investissements<br />
Étape 1 : Recenser les fonctions<br />
<strong>Le</strong> recensement des fonctions <strong>par</strong> la méthode des milieux<br />
extérieurs consiste d’abord à identifier le contexte du<br />
produit microleasing, nous retrouvons dans ce contexte<br />
les éléments suivants : la Fondation, le client, les pouvoirs<br />
publics, la société civile, l’environnement naturel.<br />
C’est ainsi qu’on peut identifier les milieux extérieurs<br />
pertinents suivants : l’environnement, le client, la<br />
FBPMC, l’agent de crédit, l’état et la société civile.<br />
Ces milieux extérieurs conduisent à recenser plusieurs<br />
fonctions, mais nous allons se limiter à identifier les<br />
fonctions pressenties comme prioritaires.<br />
Étape 2 : Caractériser les fonctions appliquées au<br />
microleasing<br />
Étape 3 : Ordonner les fonctions appliquées au<br />
microleasing<br />
Page 18 La Valeur n°124 - 125
Étape 4 : Hiérarchiser les fonctions<br />
payer n’importe quel prix pour arriver aux financement<br />
de ses investissements vue le manque ou la faiblesse des<br />
garantie qu’il présente, mais ce constat ne doit permettre<br />
à la Fondation d’exiger des taux d’intérêt très élevé de<br />
son nouveau produit, elle doit être capable d’offrir le<br />
nouveau produit avec un prix qui prend en considération<br />
la capacité de ses clients et qui est acceptable <strong>par</strong> la<br />
majorité de sa clientèle cible.<br />
* La stratégie vis-à-vis de la concurrence, y compris la<br />
position de l’institution sur le marché : la Fondation est<br />
celle des quatre grandes IMF’s marocaines qui applique le<br />
taux d’intérêt le plus faible sur le marché, un tel avantage<br />
est positivement capté <strong>par</strong> les clients, conscients de la<br />
différence des taux, qui quittent les autres associations<br />
pour rejoindre la FBPMC. Afin de garder et renforcer ses<br />
<strong>par</strong>ts de marché, cette dernière est appelée à maintenir<br />
son image de celle qui applique les taux les plus sur le<br />
marché de la microfinance. C’est ainsi que le prix du<br />
microleasing doit être décidé selon la même politique,<br />
le taux appliqué ne doit pas dépasser le seuil de 2% <strong>par</strong><br />
mois<br />
3éme Partie : Phase pilote et lancement du<br />
produit<br />
Chapitre 1 : Phase pilote<br />
Il est claire le poids important de la fonction F3, une<br />
fonction que l’équipe du projet doit y consacrer le temps,<br />
l’effort et les moyens nécessaires.<br />
2-2-4 Taux d’intérêt et coût de produit<br />
La Fondation devra arriver à trouver un prix pour son<br />
nouveau produit du microleasing, néanmoins avant<br />
d’arrêter la décision sur un prix définitif, elle doit garder<br />
à l’esprit les points suivants :<br />
* <strong>Le</strong> coût lié à l’offre de ce produit : La pérennité de la<br />
Fondation est étroitement liée <strong>par</strong> sa capacité à couvrir<br />
ses charges et l’augmentation de ses ressources. C’est<br />
ainsi le prix du microleasing (dans l’optique de couvrir<br />
les frais) doit prendre en compte toutes les dépenses<br />
associes à ce produit, l’équipe du projet doit s’assurer de<br />
la viabilité financière du produit avec le taux d’intérêt<br />
appliqué lors de la phase pilote, elle doit procéder à<br />
des évaluations du seuil de rentabilité et réaliser des<br />
modifications si nécessaire. En général, le taux d’intérêt<br />
que l’institution doit appliquer, doit être compris entre<br />
1.2% et 2%, tout fois elle doit maintenir les frais de dossier<br />
à son niveau actuel de 125 Dh le dossier au même titre<br />
que les autres produis.<br />
* La vocation sociale de sa mission : la Fondation est une<br />
association à but non lucratif et à vocation sociale, le<br />
taux d’intérêt appliqué doit prendre en considération<br />
l’aspect social que l’institution est appelée à favoriser.<br />
* La capacité et la volonté du client de payer ce prix<br />
pour le produit : Il est sûr que le microentrepreneur peut<br />
La phase pilote permettra de tester le prototype du<br />
produit sur un nombre limité de clients pour déterminer<br />
si les caractéristiques du produit répondent aux attentes<br />
du marché. Ces tests seront réalisés avant que le produit<br />
ne soit proposé à l’ensemble du marché cible.<br />
<strong>Le</strong>s tests de la phase pilote offrent à l’institution la<br />
possibilité de mettre le nouveau produit à l’épreuve<br />
pour vérifier que les modalités et les caractéristiques<br />
du prototype correspondent à celles d’un produit que<br />
les consommateurs souhaiteraient et seraient disposés à<br />
acheter. pour effectuer un test pilote, le processus de la<br />
phase pilote peut être ré<strong>par</strong>ti en 10 étapes qui, si elles<br />
sont suivies de près, peuvent minimiser la possibilité<br />
d’échec du test et offrir des informations pertinentes<br />
pour l’amélioration du produit. Si toutes les étapes sont<br />
suivies, la direction peut s’assurer d’une bonne décision<br />
concernant le lancement du produit dans sa forme<br />
finale:<br />
1. Constitution de l’équipe de test pilote<br />
2. Élaboration du protocole de test<br />
3. Définition des objectifs<br />
4. Modélisation des projections financières<br />
5. Pré<strong>par</strong>ation de tous les systèmes<br />
6. Documentation des définitions et des procédures<br />
7. Élaboration des documents marketing pour les clients<br />
8. Formation du personnel concerné<br />
9. Lancement du test pilote<br />
10. Évaluation du test<br />
Pour conduire un bon test pilote, il faut réunir une équipe<br />
formelle du test pilote qui comprend des individus de<br />
chaque dé<strong>par</strong>tement important de la Fondation. <strong>Le</strong>s<br />
membres de l’équipe doivent avoir des compétences<br />
dans le domaine qu’ils représentent.<br />
Page 19 La Valeur n°124 - 125
On peut garder totalement ou <strong>par</strong>tiellement l’équipe<br />
pluridisciplinaire chargée de la conception du produit.<br />
Cette dernière peut jouer un deuxième rôle et s’occuper<br />
du test pilote.<br />
<strong>Le</strong> but est d’assurer une continuité et de minimiser les<br />
charges.<br />
L’équipe de test pilote du produit microleasing doit jouer<br />
trois rôles principaux :<br />
• Surveillance du processus et du bon déroulement de<br />
l’offre du nouveau produit afin de s’assurer que les tests<br />
de la phase pilote sont réalisés en toute objectivité, que<br />
le processus d’offre du produit fonctionne correctement<br />
et que le personnel dispose des compétences requises<br />
pour prendre en charge ce produit;<br />
• Collecte et analyse des données quantitatives (dossiers<br />
débloqués, taux d’impayé,…) et qualitatives (la réaction<br />
des clients, comment les agents gèrent le processus) issues<br />
des tests de la phase pilote (voir une liste de vérification<br />
pour surveiller le déroulement des tests en annexe)<br />
• Modification des caractéristiques du produit et/ou<br />
amélioration du processus de test pour mieux s’aligner<br />
sur les besoins des clients et de l’institution.<br />
Afin de réussir sa tâche et éviter les surprises majeures,<br />
l’équipe de test pilote doit respecter et appliquer les<br />
mesures suivantes :<br />
Pour prendre des décisions, elle doit attendre l’arrivé<br />
d’un nombre significatif de clients au terme d’un cycle<br />
complet. Il est toujours déconseillé de prendre des<br />
décisions au vu de données incomplètes.<br />
De ne pas attendre la fin du cycle du nouveau produit<br />
pour collecter des données ou solliciter des opinions,<br />
il serait utile de savoir le plus rapidement possible la<br />
réaction des clients vis-à-vis de chacun des aspects du<br />
produit complet (le produit dans sa totalité), y compris<br />
en ce qui concerne les procédures de dépôt des demandes<br />
et les aspects financiers (taux d’intérêts, etc.).<br />
Elle devrait se concentrer sur « comment »les agents<br />
gèrent le processus pour pouvoir proposer le nouveau<br />
produit aux clients potentiels.<br />
L’équipe de la phase pilote devra se rendre sur le site<br />
pilote très régulièrement, notamment au début de la<br />
phase pilote.<br />
Elle doit s’intéresser à tous les aspects du processus<br />
d’offre du nouveau produit.<br />
Toutefois, l’équipe de la phase pilote serait obligée<br />
de mettre temporairement un terme à la phase pilote<br />
et modifier profondément les modalités du produit<br />
microleasing et redéfinir de nouveaux objectifs dans les<br />
cas suivants :<br />
* Si les concurrents lancent un nouveau produit<br />
semblable.<br />
* En cas de récession, ce qui réduirait la demande pour<br />
le produit<br />
* Lorsque la Fondation rencontre des problèmes inattendus<br />
sur un autre produit<br />
<strong>Le</strong> but du test et les <strong>par</strong>amètres du travail doivent être<br />
clairement énoncés pour que l’équipe puisse exécuter<br />
efficacement son travail. Un protocole du test doit être<br />
établi en se répondant à certaines questions clés.<br />
Protocole du test pilote du produit microleasing<br />
Page 20 La Valeur n°124 - 125
<strong>Le</strong>s objectifs du test pilote doivent être claires et bien<br />
définis. Pour le produit de microleasing,<br />
les objectifs du test peuvent être définis ainsi :<br />
Financer et débloquer 20 dossiers de crédit<br />
microleasing.<br />
Un taux de paiement en retard moins de 3 %<br />
Un taux des impayés inférieur à 0.25%<br />
La maîtrise du processus de l’octroi du prêt microleasing<br />
<strong>par</strong> l’agent de crédit<br />
Une prise en charge totale du nouveau produit <strong>par</strong> le<br />
SIG<br />
<strong>Le</strong>s principales fonctions opérationnelles de la Fondation<br />
doivent être en mesure de gérer les besoins associés<br />
au nouveau produit, l’institution doit procéder à un<br />
remaniement <strong>par</strong>tiel des processus, tout en rationalisant<br />
et en assouplissant les procédés de prise en charge des<br />
demandes pour répondre aux besoins de la clientèle. Elle<br />
doit renforcer suffisamment ses capacités pour réaliser<br />
des «bons» tests durant la phase pilote—à savoir des tests<br />
qui sont aussi proches que possible de la réalité—tout en<br />
tentant de limiter au maximum les coûts non récupérables<br />
au cas où la phase pilote ne serait pas concluante.<br />
La pré<strong>par</strong>ation du site pilote passe <strong>par</strong> l’évaluation des<br />
aspects opérationnels de la prise en charge du nouveau<br />
produit pour s’assurer que les procédures en place sont<br />
adaptées à la mise en place d’un offre du nouveau produit.<br />
Il faut donc s’assurer que le site est prêt à entamer la<br />
phase pilote, il faut:<br />
· Installer les systèmes d’information qui enregistreront<br />
les renseignements sur le produit microleasing et<br />
contrôleront les performances durant la phase pilote ;<br />
· Finaliser les formulaires tels que les supports de<br />
promotion, la papeterie opérationnelle,…<br />
· Enseigner les politiques et les procédures<br />
organisationnelles appropriées au personnel afin que tous<br />
les agents sachent comment gérer l’offre du nouveau<br />
produit conformément à sa conception.<br />
· Pré<strong>par</strong>er et former le personnel concerné.<br />
Chapitre 2 : <strong>Le</strong> lancement du produit<br />
L’arrivée à cette étape signifie que l’organisation a<br />
décidé d’offrir le microleasing à un marché plus vaste,<br />
cette décision est prise grâce aux informations et à<br />
l’analyse des résultats de la phase pilote. A l’instar de<br />
la phase pilote, la phase de lancement du produit sur la<br />
totalité du marché nécessite beaucoup de pré<strong>par</strong>atifs et<br />
adaptations.<br />
La phase de lancement du produit constitue un moment<br />
favorable de prendre une décision finale sur la manière<br />
dont le nouveau produit sera incorporé dans la gamme<br />
de produits proposés <strong>par</strong> la Fondation après avoir testé,<br />
<strong>par</strong> le biais de la phase pilote, la réaction de la clientèle<br />
ciblée vis-à-vis du prototype. Cette phase de lancement<br />
constitue également une occasion pour mettre en oeuvre<br />
et développer une stratégie marketing intégrée. Une<br />
stratégie qui peut utiliser la technique des “quatre P<br />
du marketing” pour apporter les dernières touches aux<br />
aspects constitutifs du produit: Produit, Prix, Placement<br />
et Promotion.<br />
1-Conception du produit<br />
L’équipe de développement du produit va certainement<br />
revoir les modalités et caractéristiques du produit afin de<br />
les adapter aux besoins et exigences des clients dont la<br />
phase pilote a permet de les détecter. Cette modification<br />
doit être effectuée, en réalité, tout au long de cycle de<br />
vie du produit, elle doit être en fonction des besoins des<br />
clients qui sont en mutation constante.<br />
Afin d’identifier les implications positives et négatives des<br />
différentes caractéristiques du microleasing en fonction<br />
des résultats de la phase pilote, le tableau suivant peut<br />
être de grande utilité :<br />
La fin de la phase pilote doit être concrétisée <strong>par</strong> une<br />
évaluation du test, cette évaluation doit faire l’objet<br />
d’un rapport exhaustif qui met en épreuve les résultats<br />
obtenus et répond à la question clé : le lancement<br />
du nouveau produit vaut-il l’investissement que lui a<br />
consacré l’institution <br />
La conclusion de ce rapport doit être claire et<br />
tranchante:<br />
-Soit procéder au déploiement et lacement complet du<br />
microleasing sur la totalité du marché cible <br />
-Soit annuler le lancement du nouveau produit en raison<br />
d’un test pilote non concluant <br />
Toute fois le rapport de l’évaluation ne doit être ni trop<br />
critique (afin de ne pas risquer d’abandonner le projet<br />
et de rater une opportunité) ni trop confiant (afin de<br />
ne pas risquer gaspiller des ressources utiles pour un<br />
investissement peu rentable)<br />
Page 21 La Valeur n°124 - 125
Éléments constitutifs du produit<br />
2-Prix<br />
La pérennité de la Fondation est étroitement liée <strong>par</strong><br />
sa capacité à couvrir ses charges et l’augmentation de<br />
ses ressources. C’est ainsi que dans l’optique de couvrir<br />
les frais, le prix du microleasing doit prendre en compte<br />
toutes les dépenses associes à ce produit. L’équipe du<br />
projet doit s’assurer de la viabilité financière du produit<br />
avec le taux d’intérêt appliqué lors de la phase pilote,<br />
elle doit procéder à des évaluations du seuil de rentabilité<br />
et réaliser des modifications si nécessaire. Elle doit<br />
également s’assurer que la vocation sociale de la mission<br />
de l’institution est respectée.<br />
En général, le taux d’intérêt que l’institution doit<br />
appliquer, doit être compris entre 1.2% et 2%, toutefois<br />
elle doit maintenir les frais de dossier à son niveau actuel<br />
de 125 Dh/ le dossier au même titre que les autres<br />
produis.<br />
Afin de garder et renforcer ses <strong>par</strong>ts de marché, la<br />
Fondation est appelée à maintenir son image de celle<br />
qui applique les taux les plus bas sur le marché de la<br />
microfinance. En appliquant un taux qui ne dépasse pas<br />
2% <strong>par</strong> mois, elle va faire preuve de son engagement et<br />
de sa prise en conscience la capacité et la volonté de ses<br />
clients.<br />
3- Placement<br />
<strong>Le</strong> microleasing est un produit innovant qui n’existe<br />
pas actuellement sur le marché, puisque la loi actuelle<br />
régissant la microfinance ne prévoit la mise en place<br />
d’un tel produit. Une mise en place qui va faire l’objet<br />
d’une autorisation de la banque centrale dans les très<br />
peu jours prochains. <strong>Le</strong>s autres concurrents ne vont pas<br />
rester bras croisés, sûrement ils vont mettre en place et<br />
offrir à la clientèle des produits similaires. Devant cette<br />
probable concurrence, le lancement du microleasing<br />
va aider la FBPMC à se positionner sur le marché en<br />
tant qu’institution offrant toute gamme de services<br />
d’intermédiation financière et qui offre tous les produit<br />
exigés <strong>par</strong> un groupe restreint de clients.<br />
Page 22 La Valeur n°124 - 125
4- Promotion<br />
<strong>Le</strong>s clients n’achèteront le nouveau produit que s’ils<br />
savent qu’il existe et qu’ils en connaissent les avantages.<br />
La meilleure manière de faire connaître le produit et de<br />
sensibiliser la clientèle est <strong>par</strong> le biais de la promotion.<br />
L’équipe de développement du nouveau produit devra<br />
concevoir un plan promotionnel qui présentera les<br />
caractéristiques et les avantages du produit aux clients<br />
potentiels.<br />
La meilleure occasion pour sensibiliser et avertir les<br />
clients de nouveau produit, est certainement les séances<br />
de formation menés <strong>par</strong> la Fondation au profit de ses<br />
clients au niveau de chaque agence. L’équipe de projet<br />
doit exploiter cette occasion en développant un plan<br />
promotionnel que les agents de crédits doivent l’adapter<br />
et le diffuser lors de ces séances.<br />
Toutefois la prospection des nouveaux clients reste<br />
l’opération idéale pour promouvoir le microleasing et<br />
toucher (à travers le nouveau produit) une population<br />
non encore servie.<br />
L’élaboration de brochures simples et qui donnent<br />
suffisamment de renseignements aux clients potentiels,<br />
peut avoir un effet positif dans la prospection des<br />
nouveaux clients. <strong>Le</strong> plan promotionnel doit également<br />
toucher les employés en les motivant à travers un<br />
système d’intéressement.<br />
Après l’introduction du nouveau produit, la mise en<br />
place d’un système d’intéressement qui encouragera les<br />
employés à promouvoir ce nouveau produit, doit prendre<br />
en considération :<br />
• Alignement du système d’intéressement sur les objectifs<br />
et sur les attentes associées au nouveau produit c-à-d<br />
une correspondance entre les objectifs de l’organisation<br />
et les comportements encouragés <strong>par</strong> les systèmes.<br />
• Description détaillée des plans d’intéressement, de<br />
leurs modalités et des avantages, l’objectif du plan<br />
d’intéressement, les activités requises pour en bénéficier<br />
et les avantages que les employés peuvent en tirer doivent<br />
être clairs et précis, et bien compris <strong>par</strong> l’ensemble du<br />
personnel.<br />
• Développement d’un système de contrôle simple : le<br />
suivi de l’évolution vers la réalisation des objectifs doit<br />
être simple aussi bien pour les employés qui bénéficieront<br />
des avantages du système d’intéressement que pour les<br />
dirigeants qui devront le gérer.<br />
Conclusion<br />
<strong>Le</strong> développement durable que l’IMF est appelée à<br />
favoriser, ne se limite pas à une simple lutte contre la<br />
pauvreté et l’insertion économique et sociale d’une couche<br />
défavorisée, il doit certainement prendre en considération<br />
le respect et la protection de l’environnement naturel.<br />
La FBPMC peut, assurer et garantir un espace écologique<br />
propre qui respecte les normes et lois internationales.<br />
C’est ainsi qu’à travers le produit de microleasing, elle<br />
peut financer les projets et l’acquisition des technologies<br />
propres qui respectent la condition environnementale.<br />
<strong>Le</strong> microleasing peut être un outil efficace pour aider les<br />
gens pauvres de s’alimenter de l’eau et de l’électricité à<br />
<strong>par</strong>tir de l’énergie solaire.<br />
<strong>Le</strong> financement de l’achat d’un « kit » permettant<br />
l’exploitation de l’énergie solaire <strong>par</strong> un crédit<br />
microleasing peut rendre la vie heureuse à plusieurs<br />
personnes qui n’ont pas encore accès à ces deux nécessités<br />
de la vie humaine.<br />
Bibliographie<br />
-“Crédit-bail, leasing : ce qu’il faut savoir” « les guides<br />
de l’APSF ».<br />
-A I D E M É M O I R E Développement de nouveaux produits,<br />
Groupe Consultatif<br />
d’Assistance aux Pauvres -CGAP<br />
-Rapport sur le diagnostic établi au sujet de<br />
l’environnement juridique et réglementaire<br />
de la Microfinance au Maroc -Xavier Reille et Timothy R.<br />
Lyman<br />
-« <strong>Le</strong>asing un outil de finance rural sous-utilisé ». 22<br />
septembre 2004 Marc ROESCH<br />
(http://lnweb18.worldbank.org/ESSD/ardext.<br />
nsf/11ByDocName/<strong>Le</strong>asing-<br />
AnUnderutilizedToolinRuralFinance/$FILE/<strong>Le</strong>asingDP7_<br />
Final.pdf)<br />
-Micro crédit-bail et l’expérience de la Grameen Bank ;<br />
BIM n°114 - 3 avril 2001<br />
Karin BARLET<br />
-Évaluation de l’impact de la microfinance au Maroc.<br />
Etude réalisée <strong>par</strong> IKM (Impact,<br />
Knowledge, Market)<br />
- Rapport annuel 2006 Planet Finance Maroc<br />
- Rapport annuel 2006 Fondation Banque Populaire pour<br />
le MicroCrédit<br />
- Un outil de planification, de réalisation et de suivi des<br />
tests pilotes :Produits de prêt<br />
MicroSave<br />
- www.cgap.org<br />
- www.planetfinance.org.ma<br />
- www.lamicrofinance.org<br />
- www.microfinanceaumaroc.com<br />
Page 23 La Valeur n°124 - 125
La Conception d’un Projet de fabrication<br />
et commercialisation d’engrais agricoles<br />
Résumé<br />
Société : IDICAM<br />
Driss AITABDELLAH<br />
La notion même de projet présente diverses sources d’imprévisibilité comme : les éléments qui caractérisent le<br />
contexte associé à la naissance du projet, les enjeux associés aux personnes <strong>par</strong>ticipantes ou liées au projet d’une<br />
manière ou d’une autre, les ressources limitées, les délais, le budget, les critères d’évaluation du résultat, leurs<br />
modes de mesure, etc. Tous ces éléments sont générateurs de la complexité d’un projet et nous poserons le principe<br />
que l’incapacité à gérer la complexité est source de risques pour l’entreprise.<br />
Il est donc pertinent de trouver les moyens qui nous permettent de maîtriser la complexité associée aux projets ; il est<br />
vital que ces moyens soient identifiés dès les phases initiales de conception d’un projet donné. Comme réponse à un<br />
premier défi de la gestion de projets, il est alors pertinent de proposer des outils théoriques ou méthodologiques qui<br />
permettent de mieux faire face aux problèmes existants en matière de conception des projets et de réduire ou gérer<br />
les sources d’imprévisibilité. L’étude d’un projet complexe conduit ainsi à structurer une information importante<br />
à laquelle il faut donner du sens pour ensuite s’assurer que les différentes actions et missions vont faire évoluer le<br />
projet dans le bon sens.<br />
<strong>Le</strong> travail abordé utilise la méthode de management <strong>par</strong> la valeur des projets complexes que je propose de mettre en<br />
oeuvre sur notre projets. <strong>Le</strong> travail se divise en deux <strong>par</strong>ties ; une première <strong>par</strong>tie théorique qui traite des méthodes<br />
et moyens utilisés pour relever les défis associés à la maîtrise de la complexité des situations rencontrées et une<br />
deuxième <strong>par</strong>tie consacrée à la mise en oeuvre la méthode de <strong>Management</strong> <strong>par</strong> la Valeur appliquée à mon projet qui<br />
traite le cas de l’établissement d’une unité de fabrication et commercialisation d’engrais Agricoles dans la société<br />
IDICAM. IDICAM a un capital de 200 000,00 DH, son activité principale est la fabrication et commercialisation des<br />
engrais liquide, son siège est à Casa Blanca et l’unité de fabrication est située dans la région de Kenitra.<br />
L’organisation <strong>par</strong> projets<br />
La gestion implique actuellement de planifier, organiser,<br />
diriger et contrôler [Stoner, 1996].<br />
<strong>Le</strong>s aspects caractéristiques de la gestion peuvent être<br />
décrits de façon résumée:<br />
Maîtriser l’environnement<br />
L’environnement des projets<br />
Virtuellement tous les projets sont planifiés et implémentés<br />
dans un contexte social, économique et environnemental<br />
qui implique un possible impact soit positif ou négatif<br />
sur le projet. L’équipe du projet a essayé de considérer<br />
le projet dans son contexte environnemental culturel,<br />
social, international, politique et physique. Un projet se<br />
formule, s'évalue, se lance et se réalise dans un contexte<br />
(environnement du projet) qui l'influence directement<br />
ou indirectement. <strong>Le</strong>s influences externes peuvent être,<br />
<strong>par</strong> exemple : géophysiques, écologiques, sociales,<br />
psychologiques, culturelles, politiques, économiques,<br />
financières, juridiques, contractuelles, organisationnelles,<br />
technologiques, esthétiques.<br />
La question qu’on peut se poser est comment savoir<br />
qu’on a une vraie « Compréhension de l’Environnement<br />
du projet » Et quels sont les pas à suivre pour savoir si au<br />
moins on est dans la bonne voie <br />
Parties prenantes du projet<br />
<strong>Le</strong>s Parties prenantes du projet sont des individus et<br />
des organismes qui sont activement impliqués dans le<br />
projet, ou dont les intérêts peuvent être affectés en<br />
raison de l’accomplissement ou l’exécution du projet. Ils<br />
peuvent également exercer l’influence sur les objectifs<br />
et résultats du projet. L’équipe de gestion de projet a<br />
essayé d’identifier les Parties prenantes, déterminer leurs<br />
conditions et attentes, et l’ampleur possible, contrôler<br />
leur influence pour assurer un projet réussi.<br />
Parfois, l’identification des Parties prenantes peut être<br />
difficile. Manque d’identifier un dépositaire principal<br />
peut poser des problèmes importants pour un projet.<br />
Comment s’assurer que nous avons fait le bon choix pour<br />
les inclure<br />
La figure suivante illustre le rapport entre Parties<br />
prenantes et l’équipe du projet.<br />
Figure 1.<br />
<strong>Le</strong> rapport entre les Parties prenantes et le projet [PMI, 2004]<br />
Page 24 La Valeur n°124 - 125
On a identifié les acteurs suivants :<br />
• Directeur de projet (Project manager). La personne<br />
chargée de contrôler le projet.<br />
• Client (user). La personne ou l’organisation qui exploitera<br />
le produit du projet. Sont divisé en trois niveaux : les<br />
distributeurs, les revendeurs et les domaines :<br />
1/ Distributeurs : se sont des sociétés qu’on leurs accorde<br />
l’exclusivité dans une zones à condition qu’elle s’engage<br />
à réaliser un certain chiffre d’affaire.<br />
2/ Revendeurs : se sont des boites phytosanitaires<br />
3/ <strong>Le</strong>s domaines : se sont des sociétés qui ont des grandes<br />
fermes étatique ou privé.<br />
• les employés de l’entreprise qui exécutent le projet et<br />
qui sont le plus directement impliqués pour effectuer le<br />
travail du projet il s’agit de IDICAM.<br />
• <strong>Le</strong>s membres de l’équipe du projet. <strong>Le</strong> groupe qui<br />
effectue le travail du projet :<br />
Mounir LAMIRI : Directeur de projet<br />
Driss AIT ABDELLAH : Direction des achats et Logistiques<br />
et Maintenance<br />
Youssef HNANOU : Direction commercial<br />
Yassine <strong>HA</strong>BAR : Direction de développement et<br />
recherche<br />
Fouad LAMIRI : Direction de finances et comptabilité.<br />
Trois technico-commerciales<br />
Un responsable de productions et son équipe.<br />
L’équipe de gestion du projet. <strong>Le</strong>s membres de l’équipe<br />
du projet qui sont directement<br />
impliqués dans des activités de gestion de projet.<br />
• Commanditaire (Sponsor). Personne ou groupe qui<br />
fournit les ressources financières<br />
pour le projet : cinq personnes physique<br />
• <strong>Le</strong>s groupes de pression (Influencers). <strong>Le</strong>s gens ou les<br />
groupes qui ne sont pas directement liés à l’acquisition<br />
ou à l’utilisation du produit du projet, mais en raison de<br />
la position d’un individu dans l’organisation de client ou<br />
l’organisation d’exécution, peut influencer, positivement<br />
ou négativement, le cours du projet : l’autorité locale<br />
la concurrence.<br />
Nous pouvons ajouter comme Parties prenantes cités, les<br />
propriétaires et investisseurs, vendeurs et entrepreneurs,<br />
membres d’équipe et leurs familles, organismes<br />
gouvernementaux et média, différents organismes<br />
d’incitation de citoyens, provisoires ou permanents, et<br />
sociétés en général. La dénomination ou groupement des<br />
Parties prenantes est primaire et aide à bien identification<br />
les individus et les organismes qui se considèrent euxmêmes<br />
comme Parties prenantes.<br />
<strong>Le</strong> Chef de projet (Project Managers) doit manager les<br />
attentes des Parties prenantes, de telles taches peuvent<br />
être difficiles <strong>par</strong>ce que les Parties prenantes, souvent,<br />
ont des objectifs très différents ou contradictoires.<br />
1.3.1 Phases et cycle de vie du projet<br />
Une phase de projet est une période de temps déterminée<br />
du projet qui est rationnellement isolée des autres.<br />
Chaque phase est limitée dans le temps et inclut un<br />
ensemble cohérent d’activités et de livrables, de façon à<br />
atteindre des objectifs définis.<br />
<strong>Le</strong>s jalons de référence sont des événements significatifs<br />
du projet, indiquant fréquemment un changement<br />
de phase, la décision de reprendre la ou des phases<br />
précédentes, la clôture du projet, etc. <strong>Le</strong> cycle de vie<br />
du projet est l’enchaînement des phases <strong>par</strong> lesquelles<br />
un projet passera pour atteindre ses objectifs, depuis<br />
l’émergence jusqu’à sa finalisation [IPMA, 2003].<br />
D’ailleurs, bien qu’avec similitudes en ce qu’une phase<br />
signifie, le cycle de vie d’un projet est composé toujours<br />
de l’enchaînement des phases suivantes : émergence<br />
du projet ; planification ; définition, conception et<br />
approvisionnement ; construction et conversion ou<br />
démarrage des opérations (voir figure 2). Ici les étapes<br />
sont fixes et c’est la nature du projet qui donnera à<br />
chaque étape ses caractéristiques, pendant que pour<br />
l’IPMA les étapes changent d’après les caractéristiques<br />
du projet.<br />
Figure 2. Cycle de vie du projet [PMI, 2000]<br />
<br />
Page 25 La Valeur n°124 - 125
<strong>Le</strong> cycle de vie du projet définit le début et l'arrêt d'un<br />
projet et divise le projet en phases qui permettent de<br />
mieux contrôler et associer de façon appropriée les<br />
opérations de l'organisation.<br />
Caractéristiques du cycle de vie du projet.<br />
<strong>Le</strong> cycle de vie du projet définit les phases qui relient le<br />
commencement d'un projet à sa finalisation. Dans notre<br />
cas on a identifie l’opportunité d’une unité de fabrication<br />
et commercialisation des engrais agricole à laquelle on<br />
veut répondre, après l’étude de faisabilité nous avons<br />
décidé si elle d’entreprendre le projet.<br />
La phase de planification : commence le 01/01/2008,<br />
contient comme travail technique la création de la<br />
société, la recherche d’un locale pour l’installation de<br />
notre unité et l’approvisionnement des équipements et<br />
le contact avec les fournisseurs.<br />
La phase de conception et approvisionnement :<br />
commence le 05/02/2008 durant cette phase on a<br />
complété l’approvisionnement des équipements et des<br />
matières premières, nous avons commencé les travaux de<br />
constructions, l’installation des équipements nécessaire<br />
à la production, et aussi les travaux d’électricité et la<br />
soudure.<br />
La phase de construction : durant cette phase nous avons<br />
effectué tous les travaux de construction Cette phase<br />
nous a prix deux mois.<br />
<strong>Le</strong> 30/03/2008 l’unité de production était prête à<br />
l’exploitation. <strong>Le</strong> commencement de la production était<br />
prévue le 01/07/2008 mais l’équipe de projet a constaté<br />
qu’un concurrent est se retiré de la zone de Marrakech<br />
Bene Mellal ce que on a considéré comme une opportunité<br />
à profiter ce qui nous a poussé à changer notre agenda.<br />
Ce changement a créé une perturbation au niveau de la<br />
phase de construction car on doit augmenter la vitesse<br />
de construction et aussi changer le plan de financement<br />
surtout convaincre les commanditaires de délibérer<br />
l’argent avant la date prévue (voir annexe … perturbation<br />
et opportunité)<br />
1.3.2 Groupes de processus de la Gestion du projet<br />
La gestion de projet est accomplie <strong>par</strong> des processus,<br />
en utilisant la connaissance de gestion de projet,<br />
qualifications, outils, et techniques qui reçoivent des<br />
entrées et produisent des sorties.<br />
Afin d’avoir un projet réussi, l’équipe de projet doit:<br />
• Choisir les processus appropriés qui sont nécessaires<br />
pour répondre aux objectifs de projet, <strong>par</strong>mi les groupes<br />
de gestion de projet.<br />
• Employer une approche définie pour adapter les<br />
caractéristiques et les plans du produit aux exigences du<br />
projet et produit.<br />
• Compléter les exigences pour satisfaire les besoins, les<br />
voeux et les espérances des Parties prenantes.<br />
• Équilibrer les demandes concurrencées de la portée, du<br />
temps, des coûts, de qualité, de ressources, et du risque<br />
pour produire un produit de qualité.<br />
Figure 3. Groupes de processus de la Gestion du projet [PMI, 2000]<br />
<br />
<strong>Le</strong>s groupes de processus de la gestion du Projet sont :<br />
• Groupe de processus d’initialisation. Définit et<br />
autorise le projet ou une phase du projet.<br />
• Groupe de processus de Planification. Définit et affine<br />
les objectifs, et planifie la ligne de conduite requise pour<br />
atteindre les objectifs et la portée pour laquelle le projet<br />
a été entrepris.<br />
• Groupe de processus d’Exécution. Intègre des<br />
personnes et d’autres ressources pour effectuer le plan<br />
de gestion de projet pour le projet.<br />
• Groupe de processus de Surveillance et contrôle.<br />
Régulièrement les mesures et la surveillance progressent<br />
pour identifier des désaccords avec le plan de la gestion<br />
de projet, de sorte que des actions correctives de reprise<br />
puissent être employées si nécessaire pour saisir les<br />
objectifs du projet.<br />
• Groupe De processus de clôture. Formalise les<br />
acceptations du produit, service ou le<br />
résultat et apporte le projet ou une phase de projet à un<br />
fin ordonné.<br />
Page 26 La Valeur n°124 - 125
Un premier défi de la gestion de projet : gérer<br />
l’inconnu<br />
Toute l’ambiguïté de la gestion des projets réside<br />
dans leur définition – assez judicieusement, l’AFITEP<br />
(Association Francophone de <strong>Management</strong> de Projet)<br />
[AFITEP-Dic., 2000] voit un projet comme l’art de<br />
pré<strong>par</strong>er et structurer une réalité à venir. Si l’on ajoute<br />
à cela le critère d’unicité des projets, qui veut que <strong>par</strong><br />
essence tout projet soit unique et constitué d’activités<br />
non récurrentes <strong>par</strong> définition, on comprend l’ampleur<br />
de la mission qui consiste à définir des critères de gestion<br />
pour un projet en phase d’initialisation.<br />
La notion de projet apporte alors une incertitude<br />
supplémentaire : s’il s’agit de gérer un projet, on ne<br />
s’intéresse plus à une <strong>par</strong>tie donnée et bien identifiée<br />
d’une organisation – le problème consiste d’abord à<br />
définir et mettre en place cette même organisation. De<br />
manière caricaturale, on peut dire que le <strong>par</strong>adoxe de la<br />
gestion de projets consiste à gérer de la manière la plus<br />
rigoureuse possible quelque chose qui, initialement, est<br />
complètement inconnu.<br />
Un <strong>par</strong>adoxe souvent inconnu<br />
Il s’avère que la réalité des activités industrielles<br />
démentes souvent ce <strong>par</strong>adoxe : peu d’entreprises, qui<br />
recourent fréquemment aux fonctionnements en mode<br />
« projet » se plaignent de difficultés rencontrées quant<br />
à la mise en oeuvre des projets, d’ailleurs, très peu<br />
sont conscientes de l’existence même de ce <strong>par</strong>adoxe,<br />
pourtant intrinsèquement lié au caractère original et<br />
non-répétitif de tout projet.<br />
En effet, dans la plu<strong>par</strong>t des cas, si, comme le veut le<br />
dogme, l’objet du projet, sa finalité, est <strong>par</strong> certains<br />
côtés innovants ou novateurs –implique forcément<br />
des activités originales, il n’en va pas de même de<br />
l’ensemble du processus destiné à concevoir, développer<br />
et industrialiser (ou réaliser) ces produits. Dans notre<br />
cas de projet le <strong>par</strong>adoxe est lié à la gérance de projet<br />
avec l’équipe qui <strong>par</strong>ticipe à la conception du projet dans<br />
un cadre organisationnel. Peut-on assurer la réussite de<br />
projet qui demande l’implication de tous on gardant les<br />
intérêts de chacun de <strong>par</strong>ties prenantes<br />
La gestion prévisionnelle de l’incertain<br />
La connaissance quasi-innée ou intuitive des structures<br />
destinées à assurer la gestion de projet suppose ainsi une<br />
bonne maîtrise préalable des processus permettant de<br />
développer ces activités. Dans notre cas vu la nouveauté<br />
de notre projet on s’est orienté vers le déroulement<br />
d’activités qu’on n’a pas bien maîtrisé dans la mesure<br />
où on a considéré que notre projet est en lui-même un<br />
processus d’apprentissage (nouveauté exige).<br />
<strong>Le</strong> risque associé au projet<br />
L’imprévisibilité est source de complexité. <strong>Le</strong>s événements<br />
imprévus et l’incertitude mènent au concept de « risque<br />
». Surtout en considérant la définition de l’AFITEP : «<br />
<strong>Le</strong>s risques du projet sont des événements incertains ou<br />
des situations possibles ayant un impact négatif sur le<br />
succès global du projet, des résultats spécifiques, ou des<br />
événements pouvant créer des dommages imprévisibles.<br />
Ils se caractérisent <strong>par</strong> leur probabilité d’occurrence et<br />
l’ampleur de l’impact potentiel » [IPMA, 2003]. <strong>Le</strong>s<br />
risques éloignent le résultat de son état planifié et désiré.<br />
Maîtriser les risques est une manière de gérer l’inconnu.<br />
Dans notre cas les sources principales de risque sont:<br />
La composition hétérogène des acteurs est une source<br />
d’incertitude et, <strong>par</strong> conséquent, de risques pour la mise<br />
en oeuvre de projets communs.<br />
- Ce projet est soumis aux aléas inhérents à tout projet.<br />
De plus, comme chaque nouveau projet doit être<br />
accompli dans un environnement technique, économique,<br />
politique et social de plus en plus délicat, le projet doit<br />
être conçus et gérés pour prendre en compte des sources<br />
d’incertitude très larges.<br />
- <strong>Le</strong>s délais inattendus de certains livrables, une grève,<br />
une crise économique, un désaccord, les différentes<br />
perceptions, etc. C’est l’environnement du projet la<br />
source de tels événements et le maîtriser est le défi de<br />
la gestion de projets pour gérer l’inconnu.<br />
1.4 Synthèse<br />
La notion même de projet présente diverses sources<br />
d’imprévisibilité : les éléments qui caractérisent le<br />
contexte associé à la naissance du projet, les enjeux<br />
associés aux personnes <strong>par</strong>ticipantes ou liées au projet<br />
d’une manière ou d’une autre, les ressources limitées,<br />
les délais, le budget, les critères d’évaluation du<br />
résultat, leurs modes de mesure, etc. Tous ces éléments<br />
sont générateurs de la complexité dans le projet, et<br />
l’incapacité à gérer la complexité est source de risques.<br />
Il est donc pertinent de trouver les moyens qui nous<br />
permettent de maîtriser la complexité associée aux<br />
projets ; et il est vital que ces moyens soient identifiés<br />
dès les phases initiales de conception d’un projet donné.<br />
Comme réponse à un premier défi de la gestion de<br />
projets, il est pertinent de proposer des outils théoriques<br />
ou méthodologiques qui permettent de mieux faire face<br />
aux problèmes encore existants en matière de conception<br />
des projets, et de réduire les sources d’imprévisibilité.<br />
Mise en oeuvre du projet<br />
De la Complexité à la Conception du Projet<br />
<strong>par</strong> l’application de la méthode <strong>Management</strong><br />
<strong>par</strong> la Valeur.<br />
<strong>Le</strong>s projets se caractérisent <strong>par</strong> le besoin de gérer diverses<br />
composantes – les <strong>par</strong>ties prenantes, leur exigences et<br />
leurs contraintes (fonctionnalités requises), trouver la<br />
capacité d’atteindre l’objectif fixé, planifier, organiser,<br />
diriger, contrôler,… Tous ces éléments et caractéristiques<br />
combinés doivent donner forme aux projets ; la<br />
problématique réside cependant dans la manière de les<br />
intégrer tout on profitant de l’outil de management <strong>par</strong><br />
la valeur approprié aux projets complexe.<br />
Dans le domaine des fertilisants ; <strong>Le</strong> marché marocain<br />
présente un potentiel importants (800 millions DH),<br />
re<strong>par</strong>tie sur quatre zones :<br />
- La zone de Sous Messa Deraa : la plus importante, vue<br />
Page 27 La Valeur n°124 - 125
la concentration de la culture sous serre.<br />
- La zone Haouz Tadla : zone moyennement développée.<br />
- La zone de Gharb en plain croissance.<br />
- La zone de l’est Berkane Oujda est très connue <strong>par</strong><br />
l’arbo-culture<br />
Ma mission au sein de l’équipe projet est ré<strong>par</strong>tie en trois<br />
service : le service Achat et Logistique dont je suis le<br />
responsable, le service maintenance, et la planification<br />
et la construction de l’unité de production en coopération<br />
avec le service production.<br />
1. <strong>Le</strong> projet d’établissement d’unité de fabrication et<br />
commercialisation d’engrais Agricoles:<br />
tous le groupe projet de pousser en<br />
avant ce projet.<br />
T0 : début d’étude de faisabilité le 10/10 /2007<br />
Cette étape nous a prie 3 mois et on a réussi à donner<br />
comme livrable associé au processus<br />
d’initialisation un bisness plan bien détaillés.<br />
_ TO: début de l’étude de faisabilité : 15/09/2004<br />
_ T0+ 2: être leader dans le domaine de fertilisation<br />
Objectifs:<br />
_ TO: connaître le marché & convaincre les <strong>par</strong>tenaires<br />
de la rentabilité du projet.<br />
_ TO+ 2 : s’imposer sur le marché.<br />
Définition et objectifs :<br />
<strong>Le</strong> projet vise la construction de l’unité de production, et<br />
à mettre en place les moyens logistiques et commerciaux,<br />
tout en mettant en valeur l’ensemble des ressources dans<br />
une perspective de développement à long terme.<br />
<strong>Le</strong> marché marocain présente un environnement très<br />
favorable vue l’orientation de la politique agricole<br />
préconisé <strong>par</strong> l’état pour les années prochaines (projet<br />
Maroc vert).<br />
<strong>Le</strong>s principes de la démarche:<br />
Cette étude nous a permis de proposer la démarche<br />
suivante :<br />
- Définir une stratégie (la cible),<br />
- Adopter l’Analyse Fonctionnelle pour une meilleure<br />
approche des orientations et actions futures au niveau<br />
de l’instauration d’une politique du développement et<br />
commerciale pour assurer la pérennité du projet.<br />
<strong>Le</strong>s contraintes et opportunités liées au projet :<br />
Ce projet va faire confiance aux compétences des jeunes.<br />
Ce groupe de travail a sollicité des ingénieurs, des<br />
techniciens agronomes, ayant une forte expérience dans<br />
ce domaine et une porte feuille clients considérable.<br />
Projet initial<br />
_ En octobre 2007, les porteurs du projet et l’équipe<br />
projet se réunissent pour réaliser une étude de faisabilité<br />
et d’opportunité ayant pour objet l’implantation d’une<br />
unité de fabrication et commercialisation des engrais<br />
agricoles.<br />
Caractéristiques :<br />
_ <strong>Le</strong> projet est originale car toutes les entreprises qui<br />
opèrent dans le secteur ne fassent pas la fabrication.<br />
_ <strong>Le</strong> marché marocain est en plein croissance.<br />
_ La concurrence est raide dans ce secteur surtout<br />
étrangère.<br />
2. <strong>Le</strong> <strong>Management</strong> <strong>par</strong> la Valeur :<br />
2-1. Construction de la cible :<br />
La construction de la cible constitue la première phase,<br />
elle définit le cadre de l’action envisagée, en se basant<br />
<strong>par</strong>ticulièrement sur:<br />
- <strong>Le</strong>s données initiales du projet: la valeur de projet<br />
- <strong>Le</strong>s contraintes et invariants : la volonté <strong>par</strong>tagés <strong>par</strong><br />
Nous avons recensé les milieux extérieurs pertinents<br />
suivants :<br />
_ Fournisseurs: ils nous vendent l’ensemble des matières<br />
liées à l’exploitation (les préformes, les étiquettes,<br />
l’énergie, logistique, emballages, matières premières…)<br />
_ Partenaires: ils nous aident, nous apportent un<br />
support financier et de l’information (commune, CCI,<br />
actionnaires, associations…)<br />
_ Législation & normes: ils nous fixent taxes & impôts<br />
et ils nous réglementent (droit du travail, TVA, normes<br />
sanitaire…)<br />
_ Formation et Recherche: elle structure des activités<br />
d’exploitation et recherche des nouveaux procédés,<br />
procédures de production…)<br />
_ <strong>Le</strong>s clients finaux: ils définissent les besoins à satisfaire<br />
(évolution, fidélisation, création de niche…)<br />
_ Concurrence: ils nous influencent (stratégie, veille<br />
concurrentielle, approche marketing…)<br />
Chaque association de l’objet d’étude, avec un ou deux<br />
milieux permet d’identifier une fonction.<br />
2-2. L’analyse fonctionnelle :<br />
Fournisseur<br />
Norme<br />
F1<br />
F3<br />
Partenaires<br />
Projet de fabrication<br />
Et commercialisation<br />
Des engrais agricole<br />
F2<br />
F4<br />
Client<br />
F7<br />
F6<br />
F5<br />
Formation et<br />
Recherche<br />
Concurrence<br />
Page 28 La Valeur n°124 - 125
2-3 Identification des fonctions à T0+2 :<br />
_ F1: Impliquer les fournisseurs en augmentant le niveau<br />
d’exigence.<br />
_ F2: Satisfaire & anticiper les besoins des clients.<br />
_ F3: Suivre, anticiper, respecter les normes et<br />
législations.<br />
_ F4 : mettre en évidence un retour<br />
_ F5: S’imposer sur la concurrence, gagner en notoriété.<br />
_ F6: créer une demande.<br />
_ F7: Valoriser la recherche et l’information<br />
scientifique.<br />
2-4 Arbre fonctionnel T0+2 :<br />
Il s’agit d’ordonner les fonctions recensées <strong>par</strong> le groupe<br />
de travail, sur un axe «Pourquoi / Comment». Cette<br />
construction d’arbres fonctionnels permet de définir<br />
et d’affirmer la représentation consensuelle du groupe<br />
sur le sens de l’objet d’étude. Elle permet également<br />
de s’assurer que le projet est toujours cohérent avec<br />
l’orientation de l’action.<br />
F1: Impliquer les<br />
fournisseurs en augmentant<br />
le niveau d’exigence<br />
F7: Valoriser la recherche et<br />
l’information scientifique<br />
F3:Suivre, anticiper et<br />
respecter les normes<br />
F4: Mettre en<br />
évidence un retour<br />
F6: créer une<br />
demande<br />
F5: S’imposer sur la<br />
concurrence et<br />
gagner en notoriété.<br />
F2: Satisfaire et<br />
anticiper les besoins<br />
des clients.<br />
Pourquoi<br />
Comment<br />
2-5 Hiérarchisation des fonctions T0+2 :<br />
Cette étape consiste à donner un poids à chaque fonction.<br />
L’objectif est de déterminer l’importance de ressources<br />
envisagées pour la réalisation de chaque fonction, on a<br />
procédé avec un vote pondéré en com<strong>par</strong>ant les fonctions<br />
deux à deux, en attribuant un poids relatif à la fonction<br />
considérée importante en termes de ressources affectées.<br />
A la fin de la séance de vote on réussi à hiérarchiser nos<br />
fonctions voire la figure suivante.<br />
2-6 Résultat hiérarchisation des fonctions à T0+2 :<br />
D’après l’analyse de ce résultat on trouve que la fonction<br />
F5 demande plus de ressource que les autres fonctions<br />
qui coïncide avec sa position stratégique, <strong>par</strong> contre la<br />
fonction F3<br />
30,00%<br />
25,00%<br />
20,00%<br />
15,00%<br />
Série1<br />
10,00%<br />
5,00%<br />
0,00%<br />
F5 F7 F6 F5 F2 F1 F3<br />
Page 29 La Valeur n°124 - 125
2-7 Identification des fonctions à T0 :<br />
_ F1: Prospecter et sélectionner les fournisseurs.<br />
_ F2: Etudier les attentes des clients.<br />
_ F3: Connaître et intégrer les normes et législations dans<br />
le projet.<br />
_ F4: Convaincre les <strong>par</strong>tenaires de la rentabilité du<br />
projet.<br />
_ F5 : Analyser l’environnement concurrentiel.<br />
_ F6 : Analyser stratégiquement la valeur ajoutée de la<br />
concurrence<br />
_ F7: Etablir une unité de recherche et développement.<br />
Arbre fonctionnel T0 :<br />
F1: Prospecter et sélectionner<br />
les fournisseurs<br />
F7: Etablir une unité de<br />
recherche et développement<br />
F3: Connaître et intégrer les<br />
normes et législations dans<br />
le projet<br />
F4: Convaincre les<br />
<strong>par</strong>tenaires de la<br />
rentabilité du projet<br />
F2: Etudier les<br />
attentes des clients<br />
F6 : Analyser stratégiquement<br />
la valeur ajoutée de la<br />
concurrence<br />
F5 : Analyser l’environnement<br />
concurrentiel<br />
Pourquoi<br />
Comment<br />
2-8 Hiérarchisation des fonctions à T0 : 2-9 Résultat hiérarchisation des fonctions à T0<br />
30,00%<br />
25,00%<br />
20,00%<br />
15,00%<br />
Série1<br />
10,00%<br />
5,00%<br />
0,00%<br />
F6 F4 F7 F2 F5 F3 F1<br />
Page 30 La Valeur n°124 - 125
2-10 Définition des Missions :<br />
_ M1: Prospecter et sélectionner les fournisseurs.<br />
_ M2: Développer un service actif marketing.<br />
_ M3: Établir des procédures de collaboration entre le<br />
service juridique et de réglementations de la société.<br />
_ M4 : Etablir un bisness plan décrit la rentabilité et<br />
l’opportunité de projet.<br />
_ M5: Assurer l’amélioration continue.<br />
_ M6: Piloter stratégiquement les activités de<br />
l’entreprise.<br />
_ M7: Développer un pôle de Recherche et<br />
Développement.<br />
2-11 Définition des poids des missions :<br />
<strong>Le</strong> tableau donne l’importance de l’effet des missions sur<br />
les fonctions :<br />
être rentable : service comptabilité<br />
_ Indicateurs de contexte : Taux de pénétration<br />
Objectif : Maîtriser notre marché<br />
Intitulé : Taux de pénétration (stratégie de production)<br />
Standard : 5% de <strong>par</strong>t de marché à T0+1 et 7% à TO+2<br />
Calcul : Chiffre d’affaire / la potentiel de marché :<br />
service marketing et développement<br />
_ Indicateurs de résultat : Taux d’évolution des<br />
bénéfices<br />
Objectif : Maîtriser la rentabilité de notre installation<br />
Intitulé : Taux d’évolution des bénéfices<br />
Standard : + 5% <strong>par</strong> trimestre la première année, +12%<br />
pour l’ensemble de la 2ème année<br />
Dérive : Non perception des opportunités d’élargissement<br />
de la gamme (cloisonnement dans un secteur d’activité)<br />
Calcul : Marge nette x ventes : service comptabilité<br />
Indicateur sur la Mission-M5 : Assurer l’amélioration<br />
continue.<br />
Cette mission permet à l’entreprise de rester à niveau<br />
afin de fournir des produits à forte<br />
valeur ajoutée Sur le plan technologique et le plan du<br />
personnel. On a identifié les indicateurs<br />
suivants :<br />
2-12 : <strong>Le</strong>s indicateurs :<br />
Ils permettent de suivre la réalisation des fonctions<br />
lorsque les missions avancent<br />
Indicateurs sur la Mission M6 : Piloter stratégiquement<br />
les activités de l’entreprise.<br />
_ M6 : Mission globale de pilotage de l’entreprise (de<br />
recueil d’informations, analyse et définition de stratégie<br />
appropriée) qui permet:<br />
_ D’assurer le fonctionnement et le développement<br />
optimum de celle-ci dans son environnement en vue de<br />
convaincre de la rentabilité du projet.<br />
_ De respecter les engagements pris et de communiquer<br />
auprès des <strong>par</strong>tenaires. Cette mission a pour finalité de<br />
répondre aux attentes des <strong>par</strong>tenaires tant du point de<br />
vue informatif (bilan générale de l’entreprise), qualitatif<br />
(maintenir, d’améliorer et de multiplier les relations et<br />
implications entre l’entreprise et ses <strong>par</strong>tenaires), que<br />
quantitatif (remboursement de crédit, dividendes).<br />
Cette mission est très sensible au déroulement des autres<br />
missions. On a identifié les indicateurs comme suie :<br />
_ Indicateurs de processus : Évolution des prix de revient<br />
unitaires<br />
Objectif : Fixer un prix de revient unitaire rentable<br />
Intitulé : Évolution du prix de revient<br />
Standard : Prix de revient maximum fixé pour réaliser<br />
une marge de 10%<br />
Dérive : Recherche de productivité maximum à tous les<br />
prix.<br />
Calcul : Prix de revient maximum fixé lors de l’étude pour<br />
Indicateurs de processus : Taux de non qualité.<br />
Objectif : Mettre en place un plan d’amélioration<br />
continu<br />
Intitulé : Taux de non qualité<br />
Standard : Inf. à 2% la 1ère année puis 1% l’année<br />
suivante<br />
Dérive : Risque d’agir sur les effets et non sur les<br />
causes.<br />
Calcul : Nombre de produit non conforme aux exigences<br />
/production<br />
Indicateurs de contexte : Volume d’aléas (évènements)<br />
Objectif : Réduire les temps d’arrêt et perturbations,<br />
fiabiliser le système d’exploitation<br />
Intitulé : Gestion des aléas<br />
Standard : -5% de temps d’arrêt.<br />
Dérive : Dérive qualité. Mauvaise condition de travail<br />
(stress).<br />
Calcul : Temps d’arrêt ligne de production/temps de<br />
travail.<br />
Indicateurs de résultat : Fréquence des innovations<br />
produits : nombre de produits nouveaux<br />
lancés sur le marché.<br />
Objectif : Faire <strong>par</strong>ticiper le personnel aux innovations<br />
produit<br />
Intitulé : Boîte à idées<br />
Standard : 1 idée <strong>par</strong> secteur d’activité et <strong>par</strong> semaine.<br />
Taux de formation = 2,5%.<br />
Dérive : Insatisfaction du personnel<br />
Calcul : jours de formations/jours travaillés<br />
Indicateur sur la Mission-M7 : Développer un pôle de<br />
Recherche et Développement.<br />
Ces résultats sont destinés aux services de R&D et de<br />
management stratégique. Elle à pour objectif principal<br />
de saisir les opportunités du marché à <strong>par</strong>tir des<br />
Page 31 La Valeur n°124 - 125
compétences de l’entreprise (élargissement de la gamme,<br />
innovation…).<br />
_ Indicateurs de processus : Part des investissements<br />
dans l’innovation et le développement<br />
Objectif : s‘informer et mettre en oeuvre les technologies<br />
actuelles<br />
Intitulé : Investissements en R&D<br />
Standard : 10% des investissements annuels. Taux de<br />
croissance.<br />
Dérive : qualité court terme et négligence des activités<br />
transverses.<br />
Calcul : Données entreprises. Responsabilité : service<br />
comptabilité.<br />
_ Indicateurs de contexte : Indicateur de veille<br />
technologique.<br />
Objectif : Rester compétitif face à une concurrence<br />
Intitulé : Indicateur de veille technologique<br />
Dérive : Risque de ne pas créer notre propre innovation<br />
Calcul : Nombre d’innovation concernant le produit et le<br />
processus ap<strong>par</strong>ues sur le marché:<br />
service marketing et R&D.<br />
_ Indicateurs de résultat : Taux de projets aboutissant.<br />
Objectif : Assurer l’évolution de l’entreprise<br />
Intitulé : Taux de projets aboutissant<br />
Standard : 2 <strong>par</strong> an.<br />
Dérive : Négligence de notre activité principale<br />
Calcul : Nombre de projets remplissant les objectifs fixés<br />
lors de l’émergence<br />
Indicateur sur la Mission-M3 : Établir des procédures<br />
de collaboration entre les services juridiques et de<br />
réglementations de la société.<br />
Il s’agit d’assurer une conformité aux normes et<br />
législations actuelles et une pré<strong>par</strong>ation (anticipation)<br />
aux normes et législations futures afin de :<br />
- Éviter des arrêts de chaîne de production pour non<br />
conformité aux réglementations<br />
- Éviter des accidents du travail<br />
- Éviter des contrôles longs et répétés<br />
- Augmenter la crédibilité et les garanties de l’entreprise<br />
face à ses <strong>par</strong>tenaires.<br />
Cette mission s’adresse aux services juridiques, et ses<br />
résultats concernent le service de pilotage (management<br />
stratégique) et les services intéressés <strong>par</strong> l’amélioration<br />
continue de l’entreprise.<br />
_Indicateurs de processus :<br />
- Accidents du travail<br />
- Arrêts de la production liés à des problèmes de nonconformité<br />
Objectif : Éviter les arrêts de production<br />
Intitulé : Taux d’arrêts de la production pour cause de<br />
non-conformité -Accidents du travail- qualité du produit<br />
Standard : - taux d’arrêt < 0,5%.<br />
- nombre d’accidents du travail nul.<br />
- qualité du produit dans les normes internationale et<br />
nationales.<br />
Dérive : Règles de sécurité contraignantes<br />
Calcul : - taux arrêts norme : nombre (heure) d’arrêts<br />
pour cause de non conformité/ total nombre d’arrêts<br />
- Nombre d’accidents du travail<br />
- Analyse chimique, qualitative des produits : 1 bouteille<br />
sur 100<br />
-Responsabilité : chef de production<br />
_ Indicateurs de contexte : Rapports sur les discussions<br />
portant sur les réformes et sur les créations de normes<br />
et de législations<br />
Objectif : Assurer une veille des normes<br />
Intitulé : Veille législation et norme<br />
Standard : Avoir une visibilité sur 2 ans.<br />
Dérive : Trop d’information mal classée<br />
Calcul : Nombre de lois et de normes ayant une incidence<br />
sur l’unité de production<br />
-Responsabilité : service juridique et de veille<br />
_ Indicateurs de résultats :<br />
_ Mise à jour <strong>par</strong> rapport aux normes en vigueur<br />
_ Plans (projets) de mise à jour de l’unité <strong>par</strong> rapport aux<br />
normes et législations futures<br />
Objectif : Pré<strong>par</strong>er l’unité à la conformité aux lois et<br />
normes<br />
Intitulé : Projet de mise en conformité<br />
Standard : Etre conforme à 98%.<br />
Calcul : - éléments à faire évolué / ensemble des éléments<br />
concernés <strong>par</strong> la norme ou la loi<br />
- Analyse préliminaire avec estimation des coûts, délais.<br />
- Responsabilité : Service juridique et de veille<br />
Indicateur sur la Mission-M2 : Développer un service<br />
marketing actif<br />
Il s’agit de suivre et anticiper la concurrence, analyser le<br />
marché afin de :<br />
_ Positionner l’entreprise face à la concurrence et à son<br />
marché pour améliorer sa réactivité et<br />
sa compétitivité, et gagner des <strong>par</strong>ts de marché.<br />
_ Drainer des informations, les classer et les archiver afin<br />
que l’entreprise puisse mieux se<br />
connaître et connaître son environnement (et son<br />
évolution : comment son environnement<br />
l’influence et comment elle influence son<br />
environnement).<br />
Cette mission s’adresse à l’équipe de management<br />
stratégique.<br />
_ Indicateurs de processus : Coûts ; Délais ; Qualité<br />
Objectif : Assurer la compétitivité et la rentabilité<br />
Intitulé : Courbe de vie produit et Triangle QCD<br />
Standard : - Produits dans la phase de maturité au<br />
maximum : courbe de vie produit<br />
- qualité : retour ou plainte < 1%<br />
- Coût : rebuts < 1%<br />
-Délais de réaction en cas de panne < 15min<br />
Dérive : Négligence des difficultés rencontrées <strong>par</strong> le<br />
personnel.<br />
Calcul : Qualité : retour, plainte annuel / production<br />
annuel<br />
Cout : rebuts / production<br />
Délais : temps d’immobilisation machine<br />
_ Indicateurs de contexte :<br />
Evolution des ventes : - Besoins clients<br />
- Evolution des prix<br />
Page 32 La Valeur n°124- 125
- Comportement clientèle face à notre innovation<br />
Agressivité de la concurrence : - Evolution des ventes<br />
concurrence<br />
- Evolution des prix concurrence<br />
- Innovation de la concurrence<br />
Objectif : Assurer un positionnement stratégique de<br />
l’entreprise<br />
Intitulé : Notre positionnement et l’agressivité de la<br />
concurrence<br />
Standard : Conserver un taux d’augmentation des volumes<br />
de ventes chaque année.<br />
Dérive : Tendance à suivre la concurrence et à s’embarquer<br />
dans un créneau<br />
Calcul : -Volumes de nos ventes et évolution de nos prix /<br />
volumes ventes et évolution prix à une date T<br />
-Nombre d’innovations de la concurrence et volumes de<br />
ventes <strong>par</strong> produits nouveaux.<br />
_ Indicateurs de résultats : Part de marché (évolution)<br />
Objectif : Avoir une vision de notre place sur le marché<br />
face à la concurrence<br />
Intitulé : Part de marché<br />
Standard : Minimum de 1,5% de <strong>par</strong>t de marché.<br />
Calcul : Nos ventes / consommation totale<br />
Indicateurs sur la mission M1: Prospecter et sélectionner<br />
les fournisseurs.<br />
Il s’agit d’établir une base de données qui rassemble tous<br />
nos fournisseurs et leurs<br />
classements suivant l’importance de service ou bien<br />
produit qu’ils fournissent. Et mettre en<br />
place un système de suivi et d’évaluation des<br />
Fournisseurs.<br />
2-13 Synthèse sur la démarche:<br />
L’étude d’un projet aussi complexe n’est pas chose<br />
simple, dans un premier temps il s’agit de structurer une<br />
information, importante. Puis il faut donner du sens au<br />
projet et s’assurer que les différentes missions, à définir,<br />
vont le faire évoluer dans le bon sens. La pertinence de<br />
la méthode proposée nous a facilité ce travail :<br />
D’abord en définissant la cible de notre projet et en<br />
analysant, de façon assez exhaustive, les interactions de<br />
notre cible avec son contexte.<br />
Dans un deuxième temps, le fait d’ordonner les fonctions<br />
reliant cible et le contexte nous a conduit à engager une<br />
réflexion sur les priorités.<br />
Ensuite le tableau de bord avec les missions, à accomplir,<br />
a permis de suivre l’évolution du projet.<br />
Et finalement les indicateurs sont les outils de base<br />
pour s’assurer que le projet avance dans le bon sens et<br />
avec une consommation cohérente des ressources.<br />
En conclusion nous pouvons dire que la méthode «<br />
management de projets complexes <strong>par</strong> la valeur » a<br />
permis, à notre groupe projet d’avoir une vision claire<br />
de la conception d’un projet où la masse d’informations<br />
était <strong>par</strong>ticulièrement importante et les décisions<br />
multicritères.<br />
_ Indicateurs de processus : niveau d’implication de nos<br />
fournisseurs à nos exigences<br />
Objectif : augmenter le niveau de nos exigences<br />
Intitulé : évaluation et suivi des fournisseurs<br />
Standard : - Délais de livraison<br />
- <strong>Le</strong>s caractéristiques du produit<br />
Calcul : - produit : respect des caractéristiques du<br />
produit<br />
- Délais inférieure à 3 jours<br />
_ Indicateurs de contexte : identification des<br />
fournisseurs<br />
Objectif : Sélection des meilleurs fournisseurs<br />
Intitulé : Classement des fournisseurs<br />
Standard : - La qualité ;<br />
- La quantité ;<br />
- <strong>Le</strong> prix ;<br />
- <strong>Le</strong>s délais.<br />
Calcul : taux de non conformités inférieur à 1%<br />
_ Indicateurs de résultats :<br />
Page 33 La Valeur n°124 - 125
LA CONCEPTION D’UN LOGICIEL POUR LES<br />
ACTIVITES AGRICOLES<br />
Jeanne-Luce SAKANGA Ingénieur recherche ERPI-ENSGSI INPL Nancy<br />
Pascaline PIERSON Animatrice projet ARVALIS institut du végétal<br />
I - Introduction<br />
Dans cet article, nous nous proposons d’aborder,<br />
l’introduction de la démarche de management <strong>par</strong> la<br />
valeur dans le secteur agricole. Plus <strong>par</strong>ticulièrement,<br />
dans un contexte de crise économique, nous aborderons<br />
l’apport de la démarche pour la conception d’un logiciel<br />
répondant aux demandes d’agriculteurs. Ce projet a<br />
été réalisé dans la <strong>par</strong>tie applicative d’un module de<br />
formation à distance proposé <strong>par</strong> en Formation Continue,<br />
à une personne qui travaille pour la société ARVALIS. Après<br />
un descriptif du contexte et des objectifs attendus, nous<br />
insisterons sur les différentes étapes de la méthode et les<br />
résultats obtenus.<br />
II - Contexte et objectif<br />
ARVALIS institut du végétal est un institut de recherche<br />
appliquée au service du domaine agricole. Son rôle<br />
est d’aider les agriculteurs à résoudre les différents<br />
problèmes techniques, économiques et environnementaux<br />
qui se posent en apportant : des informations techniques<br />
et économiques, des outils techniques et des services<br />
permettant de s’adapter à l’évolution des marchés<br />
nationaux et internationaux tout en respectant<br />
l’environnement.<br />
La volonté permanente d’ARVALIS est de veiller à<br />
produire des informations techniques et économiques,<br />
utiles, utilisables et utilisées <strong>par</strong> le plus grand nombre<br />
d’agriculteurs mais aussi <strong>par</strong> les organismes et entreprises<br />
des filières céréales.<br />
<strong>Le</strong>s Produits Résiduaires Organiques ( PRO) ou engrais de<br />
ferme regroupent les fumiers, lisiers et composts produits<br />
sur les exploitations agricoles possédant une activité<br />
d’élevage.<br />
Ces PRO contiennent des éléments minéraux pouvant<br />
contribuer à l’alimentation des cultures de l’exploitation<br />
et notamment de l’azote présent sous une forme organique<br />
qui doit se minéraliser pour devenir disponible. <strong>Le</strong><br />
processus de minéralisation est complètement dépendant<br />
des conditions liées : au sol (type de sol, teneur en argile<br />
etc…) au climat ( température et humidité du sol), il<br />
varie donc au cours de l’année.<br />
Pour déterminer les quantités d’azote minéralisées à un<br />
instant il faut avoir accès à la fois à des données climatiques<br />
qui permettent de calculer des jours normalisés pour la<br />
minéralisation ou Jnorm (à <strong>par</strong>tir de données réelles et<br />
fréquentielles ) et à des estimations de minéralisation<br />
nette (calcul d’une vitesse potentielle de minéralisation<br />
Vp). La mise en relation de ces deux données Vp et Jnorm<br />
est essentielle pour aboutir à une estimation réaliste de<br />
la minéralisation de l’azote organique du sol.<br />
ARVALIS a mit au point deux modèles mathématiques<br />
permettant de calculer les jours normalisés et les<br />
vitesses potentielles de minéralisation sur la base<br />
d’expérimentations <strong>par</strong>ticulièrement lourdes qu’elle est<br />
la seule à mener. La méthode actuelle basée sur<br />
l’estimation de Keq jugée peu satisfaisante.<br />
i) Origine du projet (Constat)<br />
Actuellement, ne disposant pas d’outil fiable pour prévoir<br />
cette contribution azotée issue de la minéralisation de<br />
l’azote organique des sols, les agriculteurs ne la prenne<br />
pas en compte et achète des engrais minéraux de<br />
complément. Cette démarche très sécuritaire entraîne<br />
une surfertilisation des cultures, ce qui peut conduire à<br />
des pertes en nitrates importantes et donc à une pollution<br />
des ressources en eaux.<br />
De plus cet azote sous forme organique est à mettre en<br />
concurrence avec l’azote des engrais achetés à l’extérieur<br />
(ammonitrate ou solution 39) qui eux contiennent de<br />
l’azote minéral directement disponible mais avec un<br />
prix des engrais minéraux élevés et <strong>par</strong>ticulièrement<br />
variables.<br />
ii) Objectifs<br />
L’objectif de l’étude est de créer un logiciel pour prévoir<br />
la quantité d’azote ayant réellement minéralisé une année<br />
donnée en faisant référence aux données acquises <strong>par</strong><br />
l’institut, au niveau du terrain et sur l’analyse annuelle<br />
du climat. L’objectif étant de répondre aux besoins<br />
de la profession agricole au niveau environnementale<br />
et économique mais aussi pour en déduire des achats<br />
d’engrais minéraux pertinents.<br />
III - Méthode : Analyse de la valeur<br />
Pour ce projet, nous avons utilisé l’analyse de la valeur.<br />
<strong>Le</strong> but de cette méthode est de concevoir un « produit<br />
» <strong>par</strong>faitement adapté aux besoins de son utilisateur et<br />
ce, au coût optimale. <strong>Le</strong>s entreprises cherchent en effet<br />
à améliorer la rentabilité en réduisant les coûts pour<br />
obtenir des produits performants, sans remettre en cause<br />
la conception.<br />
L’analyse de la Valeur propose de repenser le produit<br />
lors de la conception : la priorité est alors de répondre<br />
aux besoins réels du client ; ce que nous appellerons les<br />
FONCTIONS du produit.<br />
<strong>Le</strong>s acteurs du projet constituent un groupe<br />
pluridisciplinaire, de disciplines différentes concernés<br />
<strong>par</strong> le projet et d’un animateur projet. Ce groupe se fixe<br />
une date pour l’édition du Cahier Des Charge Fonctionnel<br />
(CDCF document normalisé), les dates des différentes<br />
réunions et de suivi du projet avec un planning sont<br />
envisagés.<br />
Page 34 La Valeur n°124 - 125
<strong>Le</strong> CDCF traduit le souhait de ARVALIS Institut du végétal,<br />
de développer un logiciel de prévision de la valeur<br />
fertilisante azotée des PRO présente sur les exploitations<br />
agricoles d’élevage. L’objet d’étude, ce logiciel doit<br />
répondre à un besoin bien réel aucune concurrence n’a<br />
été identifiée à ce jour.<br />
a) Analyse fonctionnelle<br />
Suivant la démarche, on commence <strong>par</strong> le recensement des<br />
milieux extérieurs puis pour chaque milieu, on identifie<br />
les fonctions qui représentent un lien fonctionnel (ou un<br />
objectif à réaliser) entre un milieu et le logiciel. Cette<br />
analyse nous a donné le diagramme de pieuvre suivant :<br />
Définitions des fonctions identifiées :<br />
b) Caractérisation des fonctions<br />
<br />
F1- permettre aux agriculteurs d’ajuster la fertilisation<br />
azotée de leurs cultures, sans prise de risque quant à leur<br />
potentiel de rendement.<br />
F2- permettre aux agriculteurs de valoriser les PRO<br />
présents sur leur exploitation.<br />
F3- permettre aux agriculteurs de réaliser des économies<br />
du poste engrais minéral et de les rendre plus autonomes<br />
<strong>par</strong> rapport au marché.<br />
F4- permettre aux agriculteurs de répondre à la<br />
demande sociétale de protection de l’environnement<br />
et de préservation des ressources mondiales d’engrais<br />
minéraux.<br />
F5- permettre à ARVALIS de valoriser les résultats de<br />
ses recherches et de répondre aux demandes de ses<br />
mandants.<br />
F6- permettre à ARVALIS de développer des relations<br />
privilégiées avec les techniciens relais et de vendre de la<br />
formation d’accompagnement.<br />
F7- permettre aux techniciens d’apporter un conseil<br />
fiable aux agriculteurs.<br />
F8 -permettre aux techniciens de travailler avec leur<br />
<strong>par</strong>c de matériel existant.<br />
<strong>Le</strong> tableau de caractérisation des fonctions a pour<br />
objectif de définir les performances des huit fonctions<br />
définies, on utilise des critères (une forme d’indicateur<br />
de performance) qui avec leurs niveaux que leur<br />
flexibilité donnent une idées des attentes relatives au<br />
fonctionnement.<br />
<strong>Le</strong>s flexibilités sont fixées entre 0 (aucune flexibilité,<br />
le niveau souhaité du critère est obligatoire et non<br />
négociable) à 3 (pour une plus grande flexibilité, le niveau<br />
serait le bienvenu mais ne constitue pas une exigence<br />
mais une opportunité, c’est un plus apprécié s’il est là).<br />
Page 35 La Valeur n°124 - 125
Page 36 La Valeur n°124 - 125
c) Arbre fonctionnel du point de vue d’ARVALIS<br />
<strong>Le</strong>s huit fonctions seront ensuite ordonnées sur un axe<br />
qui va du Pourquoi, objectif global ou central recherché,<br />
au Comment représentant une approche plus concrète).<br />
Ce classement est défini <strong>par</strong> les acteurs du projet,<br />
après des échanges sur une ou plusieurs propositions de<br />
base, avec un argumentaire à l’appui, ils modulent les<br />
positions plus ou moins stratégique des fonctions qu’ils<br />
connaissent bien. Ainsi, selon le sens qu’ils veulent<br />
donner au projet, ils classent les fonctions. La première<br />
fonction qui est en tête de l’arbre du côté « Pourquoi »<br />
généralement la plus stratégique est celle qui donne la<br />
ligne directrice du projet, celles du côté « Comment »<br />
les plus opérationnelles désignent les moyens à mettre<br />
en place pour aboutir.<br />
<br />
d) La hiérarchisation des fonctions<br />
<br />
Dans cette <strong>par</strong>tie, on attribue un poids à chaque fonction<br />
<strong>par</strong> rapport à un autre. <strong>Le</strong> calcul des poids permet de<br />
com<strong>par</strong>er les huit fonctions entre elles sur la base du poids<br />
qu’elles exercent sur le logiciel final, ce qui détermine<br />
leur importance au niveau des résultats attendus donc<br />
des ressources que l’on souhaite affecter au projet.<br />
Cette démarche permet de faciliter la prise de décision lors<br />
de l’affectation des ressources : une somme plus grande<br />
peut être réservée à la fonction la plus importante.<br />
<br />
<strong>Le</strong> tableau ci-dessus permet de faire un histogramme<br />
hiérarchiser des fonctions <strong>par</strong> leur fréquence. On obtient<br />
le graphe suivant :<br />
e) Tableau des relations critères / fonctions<br />
Sans concurrence identifiée, le tableau ci-dessous<br />
se propose de com<strong>par</strong>er la situation telle qu’elle est<br />
aujourd’hui à ce qu’elle deviendra quand le logiciel sera<br />
disponible à la vente.<br />
<strong>Le</strong> logiciel à venir se positionne ici en quelque sorte<br />
comme un produit nouveau et cette démarche permet de<br />
bien mettre en avant la marge de progrès qu’il permet<br />
<strong>par</strong> rapport à une situation actuelle globalement peu<br />
satisfaisante.<br />
On a choisi des couleurs pour décrire l’état du critère.<br />
Ainsi, la couleur verte montre que le niveau actuel ou<br />
Page 37 La Valeur n°124 - 125
prévu est bon, la couleur orange, le niveau actuel ou<br />
prévu est acceptable et finalement la couleur rouge,<br />
le niveau actuel ou prévu est mauvais. Pour ce tableau,<br />
nous avons aussi adopté une logique de pondération<br />
classique à quatre niveaux (0 aucune corrélation, 1<br />
corrélation faible, 3 corrélation moyenne, 9 corrélation<br />
forte). Cette évaluation nous a permis de déterminer :<br />
en verticale le poids des huit fonctions relativement aux<br />
critères génériques et en horizontal on obtient le poids<br />
de critères.<br />
f) Analyse de la flexibilité souhaitée des critères, leur<br />
statut de réalisation et leur poids sur les fonctions.<br />
Pas de flexibilité 0 en rouge avec le logiciel développé.<br />
Quelques niveaux de flexibilité 0 ou 1 en orange pouvant<br />
amener à proposer des missions d’amélioration :<br />
• Critère 3, niveau « station météo proche »<br />
La ré<strong>par</strong>tition géographique actuelle des stations<br />
météo en France ouvertes est limitée et en constante<br />
décroissance. L’impact de ce critère est fort sur les<br />
fonctions F1, F2, F3, F4, F5 et F7. En effet, les données<br />
météorologiques journalières réelles sont essentielles au<br />
bon fonctionnement et à la précision du conseil donné<br />
<strong>par</strong> le logiciel.<br />
Mission d’amélioration : installation de stations météo<br />
indépendantes mobiles, relevées <strong>par</strong> les agriculteurs ou<br />
les techniciens.<br />
• Critère 13, niveau « 1 contact avec l’ingénieur régional<br />
dans le mois qui suit la demande »<br />
On peut craindre un manque de disponibilité de l’ingénieur<br />
régional en lien avec ces autres missions. L’impact de ce<br />
niveau est fort sur F6, la réponse à la demande client.<br />
Mission d’amélioration : cette mission doit être clairement<br />
identifiée comme prioritaire lors des entretiens individuels<br />
d’activité, une mise à disposition d’un ingénieur du<br />
service communication et marketing peut être envisagée<br />
si besoin.<br />
• Critère 24, niveau « 1 CD/an »<br />
Ce rythme de mise à jour n’est pas obligatoire et<br />
pourra varier en fonction des améliorations possibles du<br />
logiciel. Ce niveau influence surtout F8 et F6 et ceci sans<br />
conséquences <strong>par</strong>ticulières identifiées .<br />
Mission d’amélioration : la mise à jour doit répondre à<br />
une injection de données complémentaires ou nouvelles<br />
sur le rythme et en fonction des connaissances acquises.<br />
Page 38 La Valeur n°124 - 125
g) Evaluation des idées de solution<br />
Investissement prévu dans le financement du projet :<br />
15000 €<br />
Résultat désiré : un logiciel de calcul<br />
Ré<strong>par</strong>tition des coûts des sous ensembles : conception et<br />
test 45 %, codage 10 %<br />
Analyse sur la cohérence entre les coûts investis et les poids respectifs des fonctions identifiées<br />
<br />
<br />
Globalement, on note une bonne cohérence entre les deux <strong>par</strong>amètres. <strong>Le</strong>s fonctions F2 et F3 découlent logiquement<br />
de F1 d’où des coûts moindres pour un poids important. Comme on pouvait s’y attendre F5 (valorisation des recherches<br />
ARVALIS) pèse lourd dans le sous ensemble conception du logiciel.<br />
Page 39 La Valeur n°124 - 125
IV - Conclusion<br />
On a pu constater que l’analyse de la valeur est intéressante<br />
comme outil de gestion de projet et d’autant plus qu’elle<br />
permet de concevoir un produit adapté aux besoins des<br />
utilisateurs, et ce, au juste coût.<br />
Cette analyse nous a permis de définir les fonctions<br />
que l’on attend de ce logiciel, mais aussi l’orientation<br />
que l’on veut donner au projet, la hiérarchisation des<br />
fonctions les unes <strong>par</strong> rapport aux autres, et la cohérence<br />
de la ré<strong>par</strong>tition du coût et le poids des fonctions.<br />
Après ces résultats obtenus, on dispose d’une base pour<br />
orienter le projet de conception du logiciel. Toutefois,<br />
quelques ajustements seront nécessaires avant la<br />
conception définitive.<br />
Page 40 La Valeur n°124 - 125
LA GUERRE DES MÉTHODES N’AURA PAS LIEU<br />
Djemil C<strong>HA</strong>FAÏ - Secrétaire général de l’AFAV<br />
LEAN versus ANALYSE DE LA VALEUR : opposition ou complémentarité <br />
Contrairement aux rêves des méthodologues, qu’ils soient<br />
théoriciens académiques ou consultants de terrain, les<br />
entreprises ne sont pas intéressées <strong>par</strong> les méthodes, et<br />
encore moins <strong>par</strong> la guerre que se livrent <strong>par</strong>fois entre<br />
eux les tenants de tel ou tel outil.<br />
Au-delà des effets de mode, qui existent mais sont<br />
fugaces <strong>par</strong> essence, les entreprises ne sont intéressées<br />
ni <strong>par</strong> les nouveaux joujoux, sortis flambant neufs d’un<br />
think tank américain, ni <strong>par</strong> les méthodes éprouvées,<br />
polies <strong>par</strong> l’usage.<br />
Elles ne poursuivent sans relâche qu’un seul et unique<br />
objectif :<br />
Réussir leurs projets, quels que soient les outils mis<br />
en oeuvre<br />
Bien sûr, si ces outils permettent de garantir la répétabilité<br />
des résultats, cela ne laissera pas les décisionnaires<br />
indifférents….<br />
Mais quels sont les résultats attendus de ces projets <br />
Améliorer les marges de l’entreprise !<br />
Dans la compétition exacerbée actuelle, l’amélioration<br />
des marges, ou leur simple maintien <strong>par</strong>fois, est la<br />
préoccupation clef de tout entrepreneur, quel que soit<br />
son secteur d’activité et sa zone de chalandise.<br />
C’est la motivation principale du lancement de tout<br />
projet, sachant qu’un projet restera toujours un saut<br />
dans l’inconnu que les plus timorés éviteront le plus<br />
longtemps possible.<br />
Comment y arriver <br />
<strong>Le</strong>s patrons des grandes entreprises, celles du CAC 40,<br />
dont on dit souvent qu’ils sont trop cher payés au vu de<br />
leurs résultats, ont pris l’habitude ces dernières années<br />
d’agir essentiellement, sur deux leviers : la réduction de<br />
la masse salariale, et l’achat low cost. Il s’agit donc pour<br />
eux de miser en priorité sur la réduction des dépenses.<br />
Réduire les dépenses !<br />
Si l’objectif est louable, les leviers choisis pour y <strong>par</strong>venir<br />
ont un effet assez limité et surtout présentent de grands<br />
dangers.<br />
Efficaces, un temps, sur l’évolution du cours des actions<br />
des entreprises cotées, et en cela séduisantes pour<br />
certains… le caractère court termiste des réductions<br />
drastiques de personnel se révèle progressivement.<br />
L’entreprise s’appauvrit rapidement sur le plan des<br />
ressources humaines (ce sont les plus anciens, donc<br />
les plus expérimentés dont on se sé<strong>par</strong>e d’abord) et,<br />
lorsque le critère « low-cost » prend le pas sur tous<br />
les autres en matière d’achats, l’impact négatif sur le<br />
niveau de qualité dévore très rapidement les bénéfices<br />
escomptés, avec il est vrai un temps de décalage, lié au<br />
cycle de conceptionproduction-suivi (le décisionnaire a<br />
le temps de changer de fonction, dans l’intervalle, et les<br />
actionnaires<br />
« financiers » de quitter le navire…).<br />
<strong>Le</strong>s limites concrètes de ces politiques de facilité ayant<br />
été perçues, douloureusement <strong>par</strong>fois, la réflexion a<br />
alors progressé d’un cran. Il s’agit toujours aujourd’hui<br />
de réduire les dépenses, mais de le faire intelligemment,<br />
c’est-à-dire de ne réduire que les dépenses qui ne<br />
contribuent pas à créer de la valeur ; les dépenses<br />
inutiles, donc.<br />
Ne réduire que les dépenses improductives !<br />
C’est la base de toute démarche LEAN., puisque « lean<br />
» signifie sans graisse superflue (notons que l’adjectif «<br />
lean » décrit un athlète musclé ou un fauve en bonne<br />
santé…). Il s’agit bien de mincir, puisque l’on <strong>par</strong>t<br />
généralement d’une organisation « obèse », mais de le<br />
faire intelligemment, c’est-à-dire de perdre sa graisse<br />
sans perdre ses muscles. Maigrir globalement de 10% n’a<br />
pas de sens pour une organisation ! Il s’agit d’identifier<br />
les points que l’on pourra faire fondre utilement, sans<br />
conséquences néfastes pour l’entreprise.<br />
Toute la démarche LEAN va donc consister à faire<br />
analyser un processus ou un segment de processus, de<br />
production généralement, <strong>par</strong> un groupe de personnes<br />
impliquées dans ce processus, à distinguer les opérations<br />
productives des autres, et à imaginer et mettre en oeuvre<br />
des solutions opérationnelles qui éliminent totalement<br />
ou <strong>par</strong>tiellement tout ce qui ne contribue pas à créer de<br />
la valeur pour le Client.<br />
Démarche « Valeur » pragmatique, de terrain, le LEAN est<br />
une méthode efficace qui représente un énorme progrès<br />
<strong>par</strong> rapport à la réduction aveugle des coûts. On se pose<br />
la question fondamentale de la contribution à la création<br />
de valeur, et on agit sur les processus !...<br />
La vogue actuelle de cette méthode (qui date tout de<br />
même des années 90) est donc <strong>par</strong>faitement justifiée.<br />
Toutefois, on peut encore <strong>par</strong>courir un bout de chemin<br />
en direction de l’efficience, car l’approche LEAN est<br />
victime, <strong>par</strong> constitution, de deux facteurs limitatifs :<br />
1. L’action LEAN s’attaque à un existant, qu’elle va<br />
s’efforcer d’améliorer (et elle va généralement y<br />
arriver). Ce faisant, elle est, comme toute démarche<br />
d’amélioration, enfermée dans les principes et la logique<br />
de la solution qu’elle analyse. Pourquoi améliorer une<br />
solution qui ne marche pas bien lorsqu’il existe peut-être<br />
une solution entièrement différente qui est bien plus<br />
efficiente N’est-on pas en train d’essayer de mettre un<br />
emplâtre sur une jambe de bois Ce sont les questions que<br />
se pose l’Analyste de la Valeur, qui plutôt que d’analyser<br />
en détail les dysfonctionnements d’une solution en place<br />
incapable de répondre aux exigences au juste niveau de<br />
performance va s’astreindre à revenir à une définition<br />
objective du Besoin...<br />
Page 41 La Valeur n°124 - 125
2. L’action LEAN peut <strong>par</strong>fois produire des résultats<br />
économiquement en trompe-l’oeil. La libération de<br />
temps machine, <strong>par</strong> exemple, suite à l’optimisation<br />
d’un processus, ne dégagera d’économies réelles que<br />
si, et seulement si, une production nouvelle peut être<br />
affectée à ce temps libéré. Sinon, le gain restera virtuel<br />
et les efforts engagés seront, à court terme, des surcoûts<br />
supplémentaires… Ceci est du au fait que la démarche<br />
LEAN attaque le problème <strong>par</strong> le bout des temps<br />
improductifs ; pas <strong>par</strong> celui du coût global.<br />
Autant il sera possible, en ciblant soigneusement les<br />
actions, d’éviter la déperdition des efforts signalée cidessus,<br />
autant le poids incontournable de la solution<br />
existante dans la réflexion est intrinsèquement lié à<br />
cette démarche.<br />
Si l’on veut aller plus loin, et on le veut ! il va falloir<br />
s’équiper d’une méthode <strong>par</strong>ticipative qui autorise une<br />
remise à plat totale et qui aille jusqu’à l’entreprise<br />
élargie, si nécessaire, en incluant le point de vue de<br />
toutes les <strong>par</strong>ties prenantes.<br />
Reposer le problème à la racine ; revenir au BESOIN !<br />
Cette méthode existe. Elle n’est pas nouvelle non plus,<br />
mais on la redécouvre à chaque fois que la réduction de<br />
coût d’un existant ou l’amélioration continue touchent à<br />
leurs limites. C’est l’ANALYSE DE LA VALEUR (AV).<br />
La démarche AV ne procède pas à <strong>par</strong>tir de l’étude d’une<br />
SOLUTION existante, mais de l’analyse d’un BESOIN<br />
GLOBAL, celui de l’ensemble des <strong>par</strong>ties prenantes sur<br />
l’ensemble du cycle de vie.<br />
C’est la formulation objective de ce besoin, avec des<br />
éléments quantitatifs mesurables, et de l’ensemble des<br />
contraintes opérationnelles qui vont permettre de se<br />
poser la question simple et radicale : pour répondre à ce<br />
besoin, la solution actuelle est-elle adaptée (mesure<br />
objective des insuffisances de performance) et quelle<br />
autre solution, innovante ou traditionnelle permettraitelle<br />
de satisfaire cet ensemble de besoins à meilleur<br />
compte <br />
NB : on oublie trop souvent que l’AV s’attaque avec<br />
autant d’efficacité aux processus et aux organisations,<br />
qu’aux produits. Toutefois, il est rare que l’on puisse<br />
mettre en oeuvre toute la puissance de rupture de l’outil<br />
en réorganisation de processus. Compte tenu de l’inertie<br />
des organisations et des risques engendrés <strong>par</strong> une<br />
reconception totale (que l’on réservera aux situations<br />
catastrophiques) on se contentera généralement<br />
d’améliorer un existant, après en avoir identifié les<br />
grandes fonctions et les points noirs. La démarche de<br />
caractérisation fine des performances à atteindre sera<br />
dans ces cas limitée aux points critiques et l’on procèdera<br />
plus facilement <strong>par</strong> représentation visuelle que <strong>par</strong> Cahier<br />
des Charges Fonctionel (CdCF) détaillé.<br />
C’est ici que LEAN et AV se rapprochent le plus et<br />
pourraient être mixées avec succès :<br />
- Commencer <strong>par</strong> une vision systémique des <strong>par</strong>ties<br />
prenantes et une analyse fonctionnelle à gros grain<br />
utilisant les outils de l’AV<br />
- Poursuivre <strong>par</strong> une identification des points noirs et des<br />
gaspillages avec les outils du LEAN<br />
- Incorporer une réflexion économique en coût global<br />
pour compléter la liste des points à améliorer<br />
- Terminer <strong>par</strong> un travail de groupe LEAN ou AV, pour<br />
Page 42 La Valeur n°124 - 125<br />
trouver, qualifier et tester des solutions opérationnelles<br />
satisfaisantes.<br />
Lier exigences et coûts dans l’analyse, et objectiver<br />
les choix<br />
En remontant au-delà de la solution à améliorer, en posant<br />
la question du besoin, l’Analyse de la Valeur permet à<br />
l’équipe de prendre le recul nécessaire et de disposer de<br />
la totalité des degrés de liberté possibles, dans le cadre<br />
des contraintes d’un projet.<br />
L’Analyse de la Valeur, pas plus que le LEAN, ne sont des<br />
méthodes dédiées à la « réduction de coûts », bien que<br />
toutes deux y conduisent.<br />
Paradoxalement, c’est en ne visant pas directement et<br />
uniquement la réduction des coûts que l’on va aboutir<br />
avec l’AV au maximum de l’efficience qui est, rappelonsle,<br />
un ratio entre la satisfaction d’un ensemble de besoins<br />
(au niveau du juste nécessaire) et la somme des coûts à<br />
engager pour le satisfaire, sur l’ensemble du cycle de<br />
vie du produit, du service, de l’organisation, du système<br />
d’information.<br />
NB : Partant du besoin, il sera possible d’imaginer aussi<br />
bien des « solutions » qui consistent en un produit<br />
physique que des solutions qui procèdent du service,<br />
ou plus généralement, le mix le plus avantageux. La<br />
servicialisation en vogue passe donc <strong>par</strong> l’Analyse de la<br />
Valeur…<br />
Conclusion<br />
Sans aller plus loin dans la débat ni décrire avec plus<br />
de détail les deux voies, celle du LEAN et celle de l’AV,<br />
on peut conclure simplement à propos de leur prétendue<br />
opposition :<br />
- Si vous voulez améliorer efficacement un processus,<br />
une organisation, un service, et que vous n’avez pas la<br />
possibilité ou le droit d’en remettre en cause radicalement<br />
les principes : faites du LEAN !<br />
Vous obtiendrez des résultants satisfaisants, et vous<br />
mobiliserez l’attention d’une équipe sur la nécessité de<br />
se référer en permanence à la contribution à la création<br />
de Valeur.<br />
- Si vous avez la possibilité de remettre en cause, au moins<br />
<strong>par</strong>tiellement ces principes, que vous souhaitez inclure<br />
l’ensemble des coûts et impacts dans votre analyse, que<br />
vous souhaitez étudier les interactions du couple produit<br />
/ processus ou service / processus et, a fortiori, si vous<br />
engagez la conception ou reconception d’un produit :<br />
faites de l’AV !<br />
Vous obtiendrez le résultat maximum en matière de<br />
réduction des coûts sans sacrifier la satisfaction des<br />
<strong>par</strong>ties prenantes et mettrez votre entreprise en position<br />
idéale pour innover efficacement.<br />
Et pendant que vous ferez du LEAN, ne vous privez surtout<br />
pas d’utiliser l’analyse fonctionnelle (outil de l’analyse<br />
de la valeur) pour distinguer sans coup férir l’utile de<br />
l’inutile, et détecter toutes les surqualités.<br />
Et pendant que vous ferez de l’AV, n’hésitez surtout pas<br />
à utiliser les outils du LEAN pour optimiser finement les<br />
solutions retenues…<br />
En un mot, maximisez vos degrés de liberté, en utilisant<br />
l’outil le mieux adapté à chaque situation, afin de réussir<br />
les projets de l’entreprise !
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positionnement Marketing, Analyse de la Valeur et Value <strong>Management</strong>.<br />
Mise en place du <strong>Management</strong> <strong>par</strong> projet et l’Ingénierie Simultanée.<br />
Monsieur Pierre MORICEAU - certifié professionnel en Value <strong>Management</strong><br />
Formateur de formateurs (certification européenne )<br />
23 rue des Grands Champs - 75020 Paris<br />
Tél. 01 43 73 13 35 - Fax 01 43 73 63 68 - Email : p.moriceau@wanadoo.fr<br />
Vous pouvez consulter sur notre site les tables de matières de cette revue pour les années 2002 à 2008<br />
Abonnement à la revue La Valeur tarifs 2009<br />
Tarif d'abonnement réservé aux membres (TVA : 5.5% incluse) : Individuels Actifs et Membres Collectifs :57 €<br />
Etudiants - Sans Emploi - Retraités : 52 €<br />
Non-membres : abonnement : 98 €, pour les établissements d’enseignement 62 €, Remise libraire : 5 %<br />
· Tous les membres de l'Association bénéficient d'un tarif privilégié sur l'abonnement à la revue " La Valeur ", sur les manifestations<br />
(soirées, congrès…) ainsi que d'une remise de 5 % sur le prix catalogue des formations.<br />
· La TVA ne s'applique pas au montant de la cotisation.<br />
· La TVA est de 5,5 % pour l'abonnement à la revue " La Valeur " et de 19.6% pour les autres prestations.<br />
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Bulletin à remplir et à retourner à : - MAISON DES ASSOCIATIONS du 2ème _ AFAV - Association Française pour l'Analyse de la<br />
Valeur _ BN 41_23, rue Greneta - 75 002 PARIS -Tél : +33 (0)6 27 74 75 65 ; mél: contact@afav.eu ; http://www.afav.eu<br />
Nom/Prénom (société)………………………………………………………………………………………………………… Membres Non Membre<br />
Adresse …………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………<br />
Code Postal :.......…………..Ville : ……...................….......……………………………………………<br />
Pays………………………………….<br />
Téléphone : .......……....….…Télécopie : ……………………Mél...................………………………………………<br />
FACTURATION (Si l'adresse de facturation est différente, préciser ci-dessous)<br />
Adresse de facturation ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………<br />
Société:…………………………………………..………………Code Postal……………………Ville : ………………………………………………………. Pays ………………………<br />
Téléphone : .......……....…...…………Télécopie : .........……..........….………Mel :………………………………………………………………… ………………….<br />
Destinataire (s)……………………………………………………..…………………………… ………………………………………………………… ……………………………………………<br />
Réglement : ……………………… ……………………………………………… ……………………………………………… ……………………………………………… ………………………<br />
Pour un règlement <strong>par</strong> virement bancaire : Banque CCP Paris- Établissement 30041 - Guichet 00001<br />
N° de compte 16 446 78 Z 020 Clé rip 50<br />
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