LES CAHIERS DE L'AUTONOMIE - Croix-Rouge luxembourgeoise
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Les solutions<br />
Les technologies à domicile :<br />
soutien pour les proches soignants<br />
Help24 – Solutions adaptées aux besoins<br />
des personnes démentes<br />
Bien des fois nous approchons la démence<br />
de façon négative et stigmatisante. Combien<br />
de vos proches ne nous raconteront pas<br />
l‘exemple du vécu d‘une personne touchée<br />
par cette maladie. Et si souvent le mot<br />
problème est exprimé. Si ce télescopage des<br />
problématiques autour de la prise en charge<br />
d’une personne démente et des nouvelles<br />
technologies semble fécond de promesses, un<br />
ensemble de raccourcis, confusions et oublis<br />
peut faire manquer les véritables enjeux des<br />
technologies contemporaines.<br />
Il semble donc important d’aborder l’évolution des nouvelles<br />
technologies à domicile par trois regroupements :<br />
1. Les solutions existantes, connues et commercialisées<br />
Un exemple est sans doute le système de téléassistance et de<br />
téléalarme qui a démarré au Luxembourg il y a 22 ans.<br />
Cette première ère touchait tout d’abord la sécurité. La<br />
personne appuye sur le bouton de télé-vigilance et entre en<br />
liaison avec un central d’appel. Il est fiable, mais est limité à<br />
l’intra-muros et à la capacité de la personne de déclencher<br />
l’appel. Sur cet appareil de base, des accessoires vont se greffer<br />
et progressivement nous allons évoluer de la sécurité vers des<br />
supports de prévention. Depuis deux ans, les systèmes d’appel<br />
s’étendent au monde extérieur, la personne circule dans un<br />
environnement et peut être à tout moment relié au central<br />
( Help24 ).<br />
2. Les installations et développements en cours de déploiement<br />
(domotique, maison intelligente, etc.)<br />
Depuis quelque temps la domotique se met de plus en plus<br />
en place. Les exemples les plus connus sont le réglage du<br />
chauffage à distance ou l’ouverture des volets. En plus d’amener<br />
le confort aux habitants, la domotique permet de mieux gérer<br />
les dépenses énergétiques. Les soignants utiliseront davantage<br />
cette technologie à l’avenir grâce aux commandes à distance.<br />
Ils interviendront aussi dans la prise en charge et l’assistance<br />
d’une personne démente et aideront à éviter des oublis de<br />
portes ouvertes, plaques de cuisson allumées, oublis de prise<br />
de médicaments, etc.<br />
3. La prospective et la réflexion sur les technologies<br />
émergentes<br />
Dans le futur, l’importance des nanotechnologies 1 et des<br />
biotechnologies 2 va sans doute croître. Elles aussi ont pour<br />
vocation de faciliter la vie de l’être humain et de trouver des<br />
solutions et remèdes pour de nombreuses problématiques qui<br />
se posent aujourd’hui pour nous : causes pour les maladies de<br />
démences, comment diminuer les effets de cette maladie, voire<br />
possibilités de guérisons pour des générations futures atteintes<br />
des multiples formes de démence.<br />
1 Les nanotechnologies regroupent la conception, la<br />
caractérisation, la production, ainsi que l’application de<br />
structures et systèmes par leur taille et leur forme à très<br />
petite échelle. Les nanotechnologies interviennent dans de<br />
nombreuses branches de la science comme p. ex. la chimie,<br />
la mécanique ou encore la biologie.<br />
2 Le domaine de la santé fait de plus en plus appel<br />
aux biotechnologies dans le but de comprendre le<br />
fonctionnement d’organismes afin de découvrir, tester<br />
et produire des remèdes à de nombreuses maladies ( ex.<br />
vaccins, thérapie cellulaire et génique ).<br />
Afin d’au mieux aider le patient, il est essentiel<br />
d’aborder la problématique du domicile<br />
avec le patient, ses proches, le médecin et les<br />
intervenants professionnels. Le dialogue, une<br />
évaluation et une coordination sont primordiaux.<br />
Ainsi les solutions seront adaptées au<br />
mieux aux besoins individuels de la personne<br />
démente. Le choix des solutions retenues sera<br />
évolutif en fonction de l’état de santé de la<br />
personne concernée.<br />
La personne démente préfère continuer à vivre dans son<br />
environnement habituel, mais nécessite de plus en plus<br />
d’assistance dans les tâches quotidiennes. Il lui est difficile de<br />
planifier des actions sociales et de se souvenir des activités à<br />
réaliser. Une habitation équipée intelligemment pourrait aider.<br />
Exemple :<br />
L’environnement intelligent perçoit les actions de l’habitant. Il<br />
analyse l’adéquation entre ce qui est réalisé et ce qui devrait<br />
être réalisé en fonction de différents éléments. L’assistance<br />
peut viser à contrer les risques immédiats ( chute, dégâts des<br />
eaux ou incendie ), mais également accompagner la personne<br />
dans les activités quotidiennes. Les différents dispositifs sont<br />
programmables et peuvent communiquer entre eux et sont<br />
relativement simples dans leur utilisation et peuvent donc<br />
diminuer des craintes et renforcer le sentiment de sécurité.<br />
Pour donner quelques exemples :<br />
La personne rentre à domicile après une promenade. Une<br />
voix lui signale que les clés sont restées sur la porte d’entrée<br />
et que celle-ci n’est pas fermée.<br />
La plaque de cuisson n’est pas éteinte. Après 5 minutes, une<br />
voix informe la personne que la plaque est toujours allumée.<br />
Géolocalisation permettant de localiser la personne égarée.<br />
Le but est dans tous les cas de promouvoir l’autonomie des<br />
personnes concernées, d’aider à la communication entre les<br />
personnes et maintenir un canevas relationnel et non pas de<br />
remplacer le contact humain par un robot.<br />
Il s’agira, pour établir des pistes de réflexions, de prendre en<br />
compte la spécificité concrète des démences, et certainement<br />
pas de la limiter à une « maladie de la vieillesse ».<br />
Nous ne pouvons conclure cet article sans aborder les<br />
problématiques de la vie privée. Egalement présente dans les<br />
cas de géolocalisation, ce type de question apparaît également<br />
dans le domaine de la domotique, de la maison intelligente,<br />
qui communique des informations ( activité, déplacement )<br />
pour assister le patient. Qui dispose de ces informations, quelle<br />
maîtrise peut-on avoir sur elles, touchent-elles à la vie privée de<br />
manière problématique <br />
Il apparaît que les questions, si elles sont de natures diverses,<br />
se modifient en fonction de l’avancée et de la disponibilité de<br />
la technologie.<br />
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Les cahiers de l’autonomie - n° 26 - novembre 2012<br />
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