Kellylee Evans - chant Eric Legnini - piano Chris De Pauw - guitare Sylvain Romano - contrebasse Fabrice Moreau - batterie Lauréate du prestigieux concours «Thelonious Monk International Jazz Vocals 2004» dont le jury comprenait rien moins que Quincy Jones, Al Jarreau et Dee Dee Bridgewater, Kellylee Evans débute sa carrière dans la «soul-pop». Diva aux pieds nus, elle s'affirme après son album remarqué dédié à Nina Simone, par un nouvel opus arrangé et réalisé par Eric Legnini qui sera exceptionnellement au piano pour le concert franchevillois. Ce nouveau répertoire est un hommage original au hip-hop <strong>de</strong>s années 2000 d'Eminem à Kanye West. Kellylee, avec sa musicalité, sa technique vocale haut <strong>de</strong> gamme s'invite dans la cour <strong>de</strong>s chanteuses <strong>de</strong> jazz sans mièvrerie. 32 Une rencontre, puis une autre, et encore une autre … la jeune carrière <strong>de</strong> Kellylee Evans est jalonnée <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous qui ponctuent une trajectoire accélérée vers le public et vers le succès. Comme si la pétillante native <strong>de</strong> Toronto donnait immédiatement envie à ceux qui l’enten<strong>de</strong>nt et la croisent, <strong>de</strong> partager cette chance avec le plus grand nombre. Pour saisir l’histoire d’I Remember When, son nouvel album, il faut remonter <strong>de</strong>ux ans en arrière. Lors <strong>de</strong> la soirée You & The Night & The Music 2010, la chanteuse rencontre Sébastien Vidal, chargé <strong>de</strong> la programmation sur l’antenne <strong>de</strong> la radio TSF Jazz et au Duc <strong>de</strong>s Lombards. Quelques temps plus tard, à New York, celui-ci présente à la jeune chanteuse, Eric Legnini. Les <strong>de</strong>ux hommes, épatés par le «peps» <strong>de</strong> la jeune interprète, lui proposent une session à son image. Kellylee Evans est une artiste totalement dans son époque, il leur semble naturel <strong>de</strong> lui offrir la possibilité d’enregistrer un disque en harmonie avec une personnalité qui épouse la curiosité à 360° <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> sa génération. une personnalité capable <strong>de</strong> reprendre <strong>de</strong>s airs signés Eminem, John Legend ou Kanye West et <strong>de</strong> les amener dans son mon<strong>de</strong> où jazz, soul, hip hop ont tout à voir. D’y ajouter quelques classiques d’hier «If I Was Your Woman», d’adapter elle-même le décalé «And So We Dance» («Alors on danse» dans la V.O. signée Stromae) et <strong>de</strong> glisser plusieurs thèmes, fruits <strong>de</strong> sa collaboration avec Eric Legnini. «La connexion avec Sébastien (Vidal) et Eric (Legnini) s’est faite simplement. Nous sommes <strong>de</strong> la même génération, nous avons tous les trois été nourris par la musique <strong>de</strong>s mêmes artistes. Eric (Legnini) a une incroyable discothèque <strong>de</strong> vieille soul. Sébastien (Vidal) connait le jazz, son histoire et son actualité. Lorsqu’on s’est lancé dans l’aventure, c’est comme si on avait enclenché la machine à souvenirs. On a réécouté plein <strong>de</strong> disques qui nous étaient chers. » Restait à donner corps et cohérence à un répertoire éclectique, qui convoque <strong>de</strong>s styles et <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s aussi éclatées. « On peut parler d’un traitement et d’une esthétique soul jazz, car je suis entourée d’un groupe <strong>de</strong> musiciens avec lesquels je me produis <strong>de</strong>puis un moment. Il y a Eric Löhrer (guitare), Sylvain Romano (basse), Fabrice Moreau (batterie) et bien sur pour la session, Eric Legnini aux claviers. Mais il y a aussi un esprit assez hip hop dans ce disque. On a d’ailleurs utilisé <strong>de</strong>s samples sur plusieurs titres. Et puis on en a créé d’autres, originaux.» Ce n’était pas écrit, mais c’est pourtant ce que se sont dits d’autres musiciens croisés sur son chemin. Après avoir chanté dans <strong>de</strong>s chorales, puis dans <strong>de</strong> petites formations sans prétention, Kellylee Evans s’était consacrée à ses étu<strong>de</strong>s en philosophie du droit et en littérature. Jusqu’à ce que le contrebassiste Lonnie Plaxico, séduit lors d’une jam à l’Ottawa Jazz Festival, l’encourage à se présenter à la prestigieuse Thelonious Monk Jazz Vocal Competition, à Washington. «Je suis passée directement <strong>de</strong> chanteuse sous la douche, aux planches du Kennedy Center», confie-t-elle en s’amusant. Elle sera faite <strong>de</strong>uxième d’un concours <strong>de</strong> réputation internationale par un jury constitué <strong>de</strong> Quincy Jones, Al Jarreau et Dee Dee Bridgewater. En 2007, Kellylee Evans signe Fight Or Flight, son premier opus. Suivront Good Girl en 2010 et Nina en 2011, hommage à Nina Simone qui la révèle au public français. «A la maison, j’avais été bercée par la musique <strong>de</strong> Nina Simone. Etudiante, j’ai commencé à écouter Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, Carmen McRae et Abbey Lincoln. Puis j’ai aussi grandi avec les hits <strong>de</strong> Michael Jackson. Et je reste une fan <strong>de</strong> musique, je suis allée écouter Kanye West et Jay Z, j’adore Coldplay, Maria Callas … ». On la situe dans un entre-<strong>de</strong>ux, entre jazz et soul, entre Lizz Wright et Erykah Badu. I Remember When signale à tous ceux qui seraient encore tentés <strong>de</strong> lui coller une étiquette que Kellylee Evans a une vraie signature. À la fois charismatique et sensuelle, Kellylee Evans ouvre ses pores à l'action autour d'elle, se balançant et dansant, jouant une guitare imaginaire, se perdant dans la mélodie et le mouvement, en tissant son charme hypnotique. C'est un sens insidieux, cette capacité à aller vers son public <strong>de</strong> manière convaincante, mais elle se sent plus à l'aise sur scène, jouant les pieds nus : « La scène est mon endroit préféré, et jouer sans chaussures c'est plus à l'aise ». Elle affirme également : « Pour moi, tout dans la vie est une question <strong>de</strong> confort. Quand mes pieds sont nus, tout sent bon. Mon instrument est mon corps tout entier. Ce n'est pas seulement ma voix ». En effet, ce n'est pas seulement sa voix qui compte. L'expérience Kellylee Evans peut se définir simplement par un mot « le bonheur » et une source inébranlable d'une femme qui n'a pas encore fini <strong>de</strong> saisir l'attention du mon<strong>de</strong>.
33 © nc Vendredi 14 juin concert-rencontre 20h Kellylee Evans 5tet invite Eric Legnini