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« Merci, Mme Taubira, de porter ce projet avec<br />

autant d’énergie et de conviction. Merci, Mmes,<br />

MM. les député-e-s qui avez voté pour, afin de<br />

ne plus nous maintenir en marge de la société ! »<br />

4 avril : Alors que le climat sociétal s’est tendu,<br />

le projet de loi arrive au Sénat : des actions contre<br />

le projet de loi ont lieu presque tous les jours devant<br />

le palais du Luxembourg. Le 11 avril, un membre<br />

de SOS homophobie raconte : « En sortant de la cour,<br />

je suis sidéré : dans la rue, en face, des femmes, des<br />

hommes, des enfants sont agenouillé-e-s et prient,<br />

face à une grande croix en bois. Est-il acceptable<br />

que, face à ce temple de la démocratie et dans<br />

notre République laïque, des pressions religieuses<br />

soient ainsi exercées sur des élu-e-s »<br />

12 avril : Les sénateurs-trices adoptent le texte.<br />

Le gouvernement annonce que le calendrier<br />

parlementaire sera avancé, de sorte que le texte<br />

revienne devant les député-e-s dès le mercredi<br />

suivant, et non courant mai comme prévu.<br />

17 avril : Le texte arrive en seconde lecture à<br />

l’Assemblée nationale. Le contexte sociétal continue<br />

de se tendre. Dans l'hémicycle la tension monte<br />

également.<br />

Nuit du 18 au 19 avril : Certain-e-s député-e-s<br />

manquent d'en venir aux mains. Un membre de<br />

SOS homophobie rapporte depuis l’hémicycle :<br />

« Il est presque une heure du matin quand les<br />

esprits s’échauffent. Marc Le Fur prend la parole<br />

pour dénoncer l’attitude des forces de l’ordre face<br />

aux manifestant-e-s resté-e-s aux Invalides après<br />

L’homophobie, un mauvais<br />

plat surgelé<br />

Un témoignage nous a<br />

particulièrement bouleversés<br />

cette année, c’est la raison pour<br />

laquelle il est retranscrit ici.<br />

« Je m’appelle Damien, j’ai<br />

29 ans depuis quelques jours,<br />

et je vis à Paris. J’ai grandi<br />

en banlieue, élevé par des<br />

parents originaires du Nord de<br />

la France et ayant eux-mêmes<br />

longtemps vécu au Mexique<br />

avec les leurs. Nous avions<br />

une maison, un jardin, un chien<br />

qui s’appelait Spooky et une<br />

nourrice qui s’appelait Malika,<br />

même si je doute aujourd’hui<br />

de l’orthographe exacte<br />

de son prénom. Mes parents,<br />

Votre-Dieu merci, sont hétérosexuels,<br />

ce qui semble être<br />

aujourd’hui pour beaucoup<br />

la condition sine qua non pour<br />

s’unir et élever un enfant<br />

"sain". Malgré cela, […] j’ai<br />

toujours eu la certitude d’être<br />

gay […]. Comme quoi.<br />

Alors que mes amis se<br />

voyaient déjà mariés, parents,<br />

grands-parents, j’ai grandi sans<br />

[…] projet de couple, d’enfant<br />

ou de pérennité de mon<br />

patronyme, aspirant toujours au<br />

seul accomplissement possible<br />

pour les "détraqués" de mon<br />

espèce […]. J’ai grandi en<br />

acceptant, sans même<br />

envisager de m’en plaindre,<br />

l’idée de cocher "célibataire"<br />

et "sans enfant" sur tous les<br />

formulaires que la vie voudrait<br />

bien laisser glisser sous mes<br />

doigts. Et voilà que depuis<br />

quelques mois, de nouvelles

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