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Discours d'ouverture, par le Professeur Otmar SEUL.

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1ère Université d'été franco-al<strong>le</strong>mande et européenne<br />

en droit de l'environnement et de l'énergie :<br />

"Perspectives de l'approvisionnement en énergie après la catastrophe de Fukushima (11 mars 2011) :<br />

Le futur aménagement des conditions juridiques et économiques en France et en Al<strong>le</strong>magne"<br />

co-organisée <strong>par</strong> <strong>le</strong>s formations DROIT ALLEMAND/cursus intégrés franco-al<strong>le</strong>mands en sciences juridiques<br />

de Paris Ouest-Nanterre-La Défense (UFA)<br />

et la Fachhochschu<strong>le</strong> de Trier/Trèves (Al<strong>le</strong>magne)<br />

sur <strong>le</strong> UMWELTCAMPUS Birkenfeld (Al<strong>le</strong>magne)<br />

du 13 au 15 septembre 2011<br />

13 septembre 2011, 15h30<br />

<strong>Discours</strong> d’ouverture (extraits)<br />

<strong>Otmar</strong> Seul, Co-directeur de l’Université d‘été<br />

(…) Nous avons donc gagné notre <strong>par</strong>i - impensab<strong>le</strong> encore il y a quelques semaines - et réuni sur ce beau<br />

Campus écologique de Birkenfeld des professionnels, des enseignants-chercheurs, des doctorants, des étudiants<br />

pour lancer une discussion sur <strong>le</strong>s perspectives de l'approvisionnement en énergie en France et en Al<strong>le</strong>magne.<br />

Le point de dé<strong>par</strong>t de cette initiative se résume en un seul mot : Fukushima !<br />

Je n'ai pas à insister ici, en Al<strong>le</strong>magne, sur <strong>le</strong>s répercussions que cette catastrophe a eues outre-Rhin, où <strong>le</strong><br />

Gouvernement a pris dans la nuit du 29 au 30 mai une décision majeure : abandonner, purement et simp<strong>le</strong>ment,<br />

l'énergie nucléaire à l'horizon 2022.<br />

Bien plus que la catastrophe de Fukushima el<strong>le</strong>-même, c'est, me semb<strong>le</strong>-t-il, cette décision "irréversib<strong>le</strong>" du<br />

<strong>par</strong>tenaire privilégié de la France qui a relancé <strong>le</strong> débat sur <strong>le</strong> nucléaire en France : L'UMP, <strong>le</strong> principal <strong>par</strong>ti<br />

gouvernemental, s'oppose à la sortie du nucléaire; dans <strong>le</strong>s rangs de l'opposition, <strong>le</strong>s écologistes sont pour, mais<br />

<strong>le</strong> Parti socialiste hésite (1); quant aux <strong>par</strong>tenaires sociaux, <strong>le</strong> patronat s'inquiète et <strong>le</strong>s syndicats s'interrogent (cf.<br />

www.directmatin.net, du 31 mai 2011).<br />

La France est donc loin de suivre la stratégie al<strong>le</strong>mande en matière énergétique. On comprendra ses hésitations :<br />

contrairement à l'Al<strong>le</strong>magne, el<strong>le</strong> est très dépendante du nucléaire : 75 à 85% de son é<strong>le</strong>ctricité est d'origine<br />

nucléaire, des chiffres qui s’expliquent <strong>par</strong> <strong>le</strong> nombre impressionnant de 58 réacteurs nucléaires sur son<br />

territoire, soit plus d'un tiers des 143 réacteurs nucléaires de l'Union européenne; la deuxième source d'énergie<br />

est l'hydraulique avec seu<strong>le</strong>ment 12 % de la production.<br />

L'Al<strong>le</strong>magne <strong>par</strong> contre, s'apprête à renoncer à seu<strong>le</strong>ment 17 réacteurs ne produisant que 22 % de son é<strong>le</strong>ctricité;<br />

el<strong>le</strong> est pionnière en matière d'énergies renouvelab<strong>le</strong>s qui représentent déjà 18% de sa production d'é<strong>le</strong>ctricité.<br />

Renoncer à l'atome obligerait donc la France à trouver une autre source pour ses besoins en é<strong>le</strong>ctricité. Les<br />

moyens de comb<strong>le</strong>r ce déficit d'é<strong>le</strong>ctricité sont néanmoins connus : chasse au gaspillage énergétique et<br />

réorientation des crédits nucléaires vers <strong>le</strong>s énergies renouvelab<strong>le</strong>s. Une stratégie qui devra toutefois s'éta<strong>le</strong>r "sur<br />

une génération", concèdent <strong>le</strong>s écologistes, ce qui devrait poser de sérieux problèmes à court terme. Pour éviter<br />

<strong>le</strong> black-out, une France sans nucléaire devrait, au moins à court terme, importer de l'é<strong>le</strong>ctricité en <strong>par</strong>tie<br />

d'origine nucléaire et investir dans des centra<strong>le</strong>s à gaz ou charbons émettrices de CO2. Une doub<strong>le</strong> stratégie de


sortie du nucléaire donc, dont il est diffici<strong>le</strong> de chiffrer <strong>le</strong>s conséquences pour <strong>le</strong> consommateur alors que<br />

l'é<strong>le</strong>ctricité atomique est sans cesse présentée comme la moins coûteuse. Rappelons que 2,4 millions de foyers,<br />

c'est ce que couvre à el<strong>le</strong> seu<strong>le</strong> une centra<strong>le</strong> nucléaire, contre 1 300 pour une éolienne et 1 000 pour une centra<strong>le</strong><br />

photovoltaïque. Quant au taux d’indépendance énergétique qu'offre <strong>le</strong> nucléaire à la France, il est de 50% ce qui<br />

limite sa facture énergétique. Il faut toutefois tenir compte du fait que <strong>le</strong> France doit importer son uranium. Pour<br />

connaître <strong>le</strong> prix d'une éventuel<strong>le</strong> sortie du nucléaire, la France a donc chargé la Cour des comptes d'enquêter sur<br />

<strong>le</strong>s coûts réels de la filière nucléaire, avec la délicate question du démantè<strong>le</strong>ment des centra<strong>le</strong>s.<br />

Le rappel de ces quelques faits (2) suffira pour faire comprendre <strong>le</strong>s enjeux de la discussion sur la politique<br />

énergétique en France et en Al<strong>le</strong>magne à la suite de la catastrophe de Fukushima et la nécessité d'insister sur<br />

l'aménagement des conditions juridiques et économiques d'un nouveau type d’approvisionnement en énergie. La<br />

pertinence des sujets traités tout au long de notre université d'été est donc évidente.<br />

Le programme impliquera des enseignants-chercheurs et des étudiants de la Fachhochschu<strong>le</strong> (FH) Trier,<br />

spécialisée dans <strong>le</strong>s sciences appliquées, et de la Faculté (UFR) de Droit et de Science politique de l'Université<br />

de Paris Ouest-Nanterre-La Défense, deux établissements donc qui sont à l'origine de cette initiative heureuse.<br />

Cette Université d'été est à notre connaissance la première de ce type. El<strong>le</strong> nous permettra de prétendre que nous<br />

sommes en train d'écrire une petite "page d'histoire" dans la coopération universitaire entre nos deux pays, à<br />

condition évidemment d'en faire <strong>le</strong> point de dé<strong>par</strong>t d’une coopération durab<strong>le</strong> et élargie entre nos deux<br />

établissements. Pour nous, cette coopération devrait faire naître chez nos étudiants des "vocations" pour <strong>le</strong> droit<br />

de l'environnement et <strong>le</strong> droit de l'énergie - des secteurs en p<strong>le</strong>in essor en Al<strong>le</strong>magne, mais pas encore assez en<br />

France, justement.<br />

L'originalité du programme réside dans <strong>le</strong> fait qu'il combine des conférences à caractère général initiant à la<br />

législation al<strong>le</strong>mande, française et européenne en matière de droit de l'environnement et de droit de l’énergie et<br />

des conférences plus spécialisées, scientifiques ou faisant appel à des professionnels des énergies renouvelab<strong>le</strong>s,<br />

avec des ateliers en langue al<strong>le</strong>mande et en langue française. Ces ateliers donnent à des doctorants et des<br />

étudiants de niveau Master la possibilité de présenter <strong>le</strong>s résultats d'une mini-recherche sur un aspect de la<br />

thématique généra<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur tenant <strong>par</strong>ticulièrement à cœur et soldés, pour <strong>le</strong>s étudiants de Paris Ouest, <strong>par</strong> une note<br />

qui sera validée dans <strong>le</strong> cadre des travaux semestriels du Master intégré franco-al<strong>le</strong>mand en sciences juridiques.<br />

Cette démarche correspond à la culture "<strong>par</strong>ticipative" que nous nous proposons de développer depuis 10 ans<br />

dans <strong>le</strong> cadre de nos universités d'été et ateliers de recherche, voire depuis toujours dans <strong>le</strong> fonctionnement de<br />

nos formations grâce à des structures d'information et de consultation des étudiants toujours plus performantes.<br />

Le moment est donc venu de remercier vivement toutes cel<strong>le</strong>s et tous ceux qui ont cru en ce projet ou qui l'ont<br />

soutenu. Mes remerciements vont, naturel<strong>le</strong>ment, tout d'abord aux représentants de la FH Trier et aux directeurs<br />

du « Umweltcampus », au Vice-Président Kuhn, qui lors de notre première rencontre, au mois de février, a tout<br />

de suite donné son accord pour ce projet, et au <strong>Professeur</strong> Tilman Cosack, notre <strong>par</strong>tenaire dans la conception et<br />

l'organisation du projet (…).<br />

Nos remerciements vont aussi à tous <strong>le</strong>s collègues, à tous <strong>le</strong>s doctorants et étudiants qui se sont impliqués dans <strong>le</strong><br />

programme et éga<strong>le</strong>ment aux experts des Ministères et aux professionnels du secteur des énergies renouvelab<strong>le</strong>s<br />

qui présentent des conférences ou qui nous accueil<strong>le</strong>nt pour une visite dans <strong>le</strong>urs entreprises.<br />

Cette Université d'été n'aurait pu voir <strong>le</strong> jour sans <strong>le</strong> soutien logistique et financier des pouvoirs publics et des<br />

sponsors privés. Nous remercions vivement <strong>le</strong> ‘Landrat’ Matthias Schneider, qui nous propose une réception<br />

dans <strong>le</strong> superbe château de Birkenfeld et qui a autorisé son porte-<strong>par</strong>o<strong>le</strong>, M. Karsten Schultheiß, à nous servir de<br />

‘fundraising manager’ : son haut sens du service public, son excel<strong>le</strong>nte connaissance de la vie publique et<br />

associative de la région, ses ta<strong>le</strong>nts communicatifs et organisationnels expliquent sans aucun doute que, en<br />

quelques semaines, il a réussi à col<strong>le</strong>cter <strong>le</strong>s fonds nécessaires pour organiser cette Université d'été francoal<strong>le</strong>mande.<br />

Il <strong>par</strong>tagera nos remerciements avec <strong>le</strong>s maires de la ‘Verbandsgemeinde’ Birkenfeld, Dr. Bernhard<br />

Alscher, et <strong>le</strong> Maire de Birkenfeld, Peter Nauert, qui non seu<strong>le</strong>ment ont appuyé l'opération de ‘fundraising’, mais<br />

ont eux-mêmes contribué au financement de l'Université d'été (…).<br />

Et pour finir, n'oublions pas de remercier vivement cel<strong>le</strong>s et ceux qui pendant ces trois jours assurent la<br />

compréhension entre Français et Al<strong>le</strong>mands en se proposant comme interprètes. Tous <strong>le</strong>s enseignants, doctorants<br />

et étudiants ne sont pas bilingues comme ceux des cursus intégrés franco-al<strong>le</strong>mands en sciences juridiques et<br />

sciences économiques. Nous sommes donc obligés, afin de n’exclure personne de notre dialogue francoal<strong>le</strong>mand<br />

et européen, de prévoir la traduction des conférences et des contributions à la discussion. Le recours à<br />

la langue anglaise est possib<strong>le</strong>, mais pas systématique. A Nanterre, permettez-moi de <strong>le</strong> souligner, nous


considérons toujours nos universités d'été et ateliers de recherche comme des occasions de transmettre, autant<br />

que faire se peut, nos cultures juridiques nationa<strong>le</strong>s <strong>par</strong> l’intermédiaire de nos langues nationa<strong>le</strong>s. Cette<br />

conception repose sur l’idée d’une Europe dynamique qui, dans un monde toujours plus global et comp<strong>le</strong>xe,<br />

refuse toute évolution monoculturel<strong>le</strong>, et donc une orientation uniforme vers <strong>le</strong> « modè<strong>le</strong> » anglo-américain,<br />

mais qui, au contraire, affirme sa diversité linguistique et culturel<strong>le</strong>. Autrement dit, nos manifestations se<br />

proposent de contribuer à l’enrichissement intel<strong>le</strong>ctuel et culturel des <strong>par</strong>ticipants.<br />

-------------------------------------------------------------<br />

(1) La veil<strong>le</strong> de l’ouverture de notre Université d’été, <strong>le</strong> 12 septembre 2011, la problématique qu’el<strong>le</strong> allait<br />

aborder s’est trouvée être d’une actualité inattendue en France : à la suite de l’explosion d’un four<br />

servant à fondre des déchets radioactifs métalliques de faib<strong>le</strong> activité survenue dans un centre de<br />

traitement et de conditionnement de déchets situé à proximité du site nucléaire de Marcou<strong>le</strong> (Gard), qui<br />

a fait un mort et quatre b<strong>le</strong>ssés, la Première secrétaire du Parti Socialiste, Martine Aubry, en campagne<br />

pour <strong>le</strong>s primaires socialistes en vue de désigner <strong>le</strong> candidat du PS à la Présidentiel<strong>le</strong> de 2012, s’engage<br />

à passer à « l’après nucléaire ». El<strong>le</strong> se démarque ainsi de son principal rival, François Hollande, qui,<br />

tout en se gardant jusqu’à présent d’accepter <strong>le</strong>s « diktats écologistes » (LIBERATION du 13<br />

septembre 2011), se donne tout de même pour objectif de réduire à 50% d’ici à 2025 la <strong>par</strong>t d’é<strong>le</strong>ctricité<br />

d’origine nucléaire. Martine Aubry prône une « sortie progressive et sereine » du nucléaire (sans<br />

cependant donner de date). Estimant que <strong>le</strong>s choix ne doivent pas ap<strong>par</strong>tenir « uniquement aux experts<br />

et notamment à ceux des grandes entreprises », el<strong>le</strong> en appel<strong>le</strong> au débat dont el<strong>le</strong> pense que <strong>le</strong>s citoyens<br />

doivent « s’acca<strong>par</strong>er ». A l’heure où <strong>le</strong>s coûts de maintenance « d’un <strong>par</strong>c nucléaire vieillissant »<br />

augmentent, où celui « de la sécurité est très lourd », où la filière connaît « des difficultés dans son<br />

carnet de commande », el<strong>le</strong> en appel<strong>le</strong> aussi à la « sobriété » avec notamment des diagnostics<br />

énergétiques qui seraient réalisés <strong>par</strong> un quart des 300 000 emplois d’avenir qu’el<strong>le</strong> veut créer, un peu<br />

sur <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> des emplois jeunes. El<strong>le</strong> propose une révolution tarifaire en adaptant <strong>le</strong>s prix aux usages,<br />

car el<strong>le</strong> rappel<strong>le</strong> que quatre millions de Français ont du mal à payer <strong>le</strong>urs factures énergétiques. El<strong>le</strong><br />

veut aussi « inciter et accompagner » ceux qui veu<strong>le</strong>nt avancer sur <strong>le</strong>s énergies renouvelab<strong>le</strong>s « vent,<br />

so<strong>le</strong>il ou marées ». De quoi créer, dit-el<strong>le</strong> « beaucoup d’emplois » (cf. Annie Menras, LA<br />

MARSEILLAISE (Marseil<strong>le</strong>) du 13 septembre 2011). La « conversion énergétique » que propose<br />

Martine Aubry est loin de faire l’unanimité dans son camp politique et provoque <strong>le</strong> scepticisme de la<br />

presse de gauche. LIBERATION reproche à la candidate à la candidature socialiste de ne pas préciser <strong>le</strong><br />

coût que son projet aurait pour <strong>le</strong>s usagers, se bornant à évoquer de vagues « économies<br />

d’énergie » : « comme s’il était réaliste de bâtir une politique énergétique sur la diminution de la<br />

demande énergétique alors que tout indique que cette demande va continuer d’augmenter en France et<br />

dans <strong>le</strong> monde » (Matthieu Ecoiffier).<br />

(2) cf.notamment www.directmatin.net et www.metrofrance.com du 31 mai 2011<br />

Traduction al<strong>le</strong>mande (<strong>par</strong>tiel<strong>le</strong>)<br />

(…) Wir haben also geschafft - was noch vor wenigen Wochen schwer vorstellbar war -, nämlich auf diesem<br />

wunderschönen Umweltcampus Birkenfeld berufserfahrene Experten, Wissenschaft<strong>le</strong>r, Doktoranden und<br />

Studierende zu versammeln, um über die Zukunft der Energieversorgung und die Ausgestaltung ihrer rechtlichen<br />

und wirtschaftlichen Rahmendingungen in Deutschland und Frankreich zu sprechen.<br />

Der Auslöser unserer Initiative lässt sich mit einem Wort umreißen : Fukushima !<br />

Nähere Ausführungen über die Auswirkungen dieser Katastrophe auf Wirtschaft und Gesellschaft, kann ich mir<br />

in einem Land wie Deutschland ers<strong>par</strong>en, dessen Regierung in der Nacht vom 29. auf den 30. Mai eine<br />

Entscheidung von größter Tragweite getroffen hat, nämlich bis 2022 den Ausstieg aus der Kernenergie zu<br />

bewerkstelligen.<br />

Es scheint mir, dass es weniger die Katastrophe von Fukushima selbst als diese "unwiderrufliche"<br />

Entscheidung von Frankreichs priviligiertem Partner war, die in Frankreich die Debatte über die Zukunft der<br />

Kernkraft wieder angeheizt hat : die konservative Regierungs<strong>par</strong>tei UMP ist gegen den Ausstieg aus der<br />

Kernenergie; bei den Oppositions<strong>par</strong>teien sind die Grünen dafür, die Sozialisten zeigen sich zögerlich; auf Seiten


der Sozial<strong>par</strong>tner sind die Unternehmen verunsichert und die Gewerkschaften noch im Prozess der<br />

Urteilsfindung.<br />

Mit anderen Worten, Frankreich ist weit davon entfernt, sich die energiepolitische Strategie Deutschlands zu<br />

eigen zu machen. Man versteht warum : das Land ist im weit stärkeren Maße als der Nachbar von der<br />

Kernenergie abhängig : es bezieht 75 bis 85% seines Stroms aus der Kernkraft, wie die beeindruckende Zahl von<br />

58 Atomkraftwerken dokumentiert - das sind mehr als ein Drittel al<strong>le</strong>r Atomkraftwerke der Europäischen<br />

Union. Mit weitem Abstand folgen - als zweite Energiequel<strong>le</strong> - Talsperren, die nur 12 % der Energieproduktion<br />

gewähr<strong>le</strong>isten.<br />

Deutschland hingegen schickt sich an, auf <strong>le</strong>diglich 17 Reaktoren zu verzichten, die nur 22% seines<br />

Stromhaushaltes speisen. Das Land ist hingegen Pionier auf dem Gebiet der erneuerbaren Energien, die bereits<br />

18% seiner E<strong>le</strong>ktriziätsgewinnung ausmachen.<br />

Verzichtete es also auf die Atomenergie, so müsste sich Frankreich andere Energiequel<strong>le</strong>n erschließen, um den<br />

Bedarf zu decken. Dank welcher Mittel ein solches Defizit ausgeglichen werden kann, ist hinlänglich bekannt :<br />

durch einschneidende Maßnahmen zur Eins<strong>par</strong>ung von Energie und die Verlagerung der Haushaltsausgaben von<br />

der Kernenergie auf erneuerbare Energien. Eine solche Umstellung ist nur mittelfristig möglich und dürfte<br />

kurzfristig zu Versorgungsengpässen führen. Frankreich käme nicht umhin, teilweise auch Strom nuk<strong>le</strong>aren<br />

Ursprungs zu importieren und müsste, natürlich, massiv auf Stromgewinnung aus Gaskraftwerken und<br />

Koh<strong>le</strong>kraftwerken mit CO2-Ausstoß setzen. Die Kosten dieser Doppelstrategie beim Aussstieg aus der<br />

Atomenergie für den Verbraucher sind bislang noch schwer zu bemessen. Der Atomstrom war in Frankreich<br />

immer als "billigste" Lösung angepriesen worden, denn ein einziges KKW versorgt 2,4 Millionen Haushalte.<br />

Demgegenüber deckt ein Windrad den Bedarf von nur 1 300 und eine Photovoltaikanlage von <strong>le</strong>diglich 1 000<br />

Haushalten.<br />

Dank seiner Kernenergiequel<strong>le</strong>n ist Frankreich auf dem Energiesektor zu 50% unabhängig von Einfuhren, was<br />

sich vorteilhaft auf die Kosten auswirkt. Nur der Import von Uran ist kostenaufwendig.<br />

Diese wenigen Fakten (vgl. www. directmatin. Net und www.metrofrance.com du 31 mai 2011) mögen genügen,<br />

um die wirtschaftichen und politischen Hintergründe der durch Fukushima ausgelösten Diskussionen über die<br />

Zukunft der Kernergie in Deutschland und Frankreich anzudeuten und zu erklären, warum wir uns bei dieser<br />

Sommeruniversität mit den rechtlichen und wirtschaftlichen Rahmenbedingungen unserer künftigen<br />

Energieversorgung befassen wol<strong>le</strong>n (…).

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