Fondation Max Havelaar (Suisse) Rapport annuel 2008

Les savoureux ananas Fairtrade cultivés sous le soleil du Ghana sont réfrigérés et transportés par bateau vers
l’Europe puis jusqu’en Suisse, où jeunes et vieux s’en délectent.
Interview de Rob Cameron, directeur général
de FLO
Quels sont les principaux changements qui s’annoncent dans le
système Fairtrade?
Rob Cameron: La nouvelle stratégie sera mise en œuvre progressivement.
Durant le premier semestre 2009, nous allons
réorganiser les relations avec l’industrie et le commerce, les
objectifs étant d’amener les produits sur les marchés encore
plus rapidement et effi cacement, de constituer de nouvelles fi lières
de distribution et d’assurer la disponibilité des produits tout
au long de l’année. Une nouvelle équipe internationale s’occupera
des grandes entreprises internationales s’intéressant au commerce
équitable. Au cours du second semestre, nous réorganiserons
notre travail dans le Sud.
Qu’est-ce que ces changements impliquent pour les producteurs?
RC: Le renforcement organisationnel des producteurs figure
au premier plan. Nous devons faire en sorte que notre système
soit en meilleure adéquation avec leurs besoins et corriger ses
faiblesses. Un exemple: aujourd’hui, de nombreux producteurs
certifi és ne peuvent écouler qu’une petite partie de leur récolte
par la fi lière Fairtrade. C’est frustrant. En aidant les producteurs
à constituer de nouveaux canaux de distribution ou à optimiser
les processus de production, nous leur donnons des possibilités
d’améliorer l’écoulement de leur marchandise. Et puis, nous
voulons mieux évaluer l’impact du commerce équitable dans le
Sud à travers des analyses d’effi cacité menées régulièrement.
Quelle vision à long terme avez-vous pour le commerce équitable?
RC: Le système Fairtrade couvre aujourd’hui 80 pays, il est planétaire.
Cela lui donne une force incontestable, mais aussi une
responsabilité. De plus en plus de gens dans le Sud devront
pouvoir bénéficier des avantages du commerce équitable, et
l’offre Fairtrade dans le Nord devra considérablement s’étoffer.
Le soutien aux producteurs devra se développer, en particulier
le conseil en matière fi nancière et technique. A longue échéance,
beaucoup plus de personnes en Afrique, Asie et Amérique latine
devront pouvoir améliorer leur qualité de vie et exercer une infl
uence et un contrôle sur leur avenir.
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