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La sigillographie
Historique
La sigillographie est une science auxiliaire de l'histoire qui étudie les sceaux (en latin sigillum, sceau) et
qui peut constituer un support pédagogique intéressant.
Dès la plus haute Antiquité, le sceau a été utilisé pour clore les plis ou comme marque de propriété et
d’authenticité.
Le sceau est l’empreinte laissée par une matrice sur une substance susceptible d’être amollie. Sur la
matrice ont été gravés en creux une image ou des armes ou des caractères symbolisant le propriétaire
du sceau. Celui-ci peut être un souverain, un particulier, un Etat, une communauté politique ou
religieuse…
L’étude des sceaux se révèle précieuse pour la connaissance des mœurs, des costumes et armoiries.
Dans la Mésopotamie antique, presque tout le monde possédait un petit cylindre-sceau sur lequel
était gravée une scène qui servait de marque personnelle au possesseur et qu’on imprimait sur la
tablette encore molle en roulant le cylindre. Le cylindre fut remplacé par le cachet (d’origine très
ancienne également) et son utilisation fut variable au cours du temps.
Les Grecs et les Romains s’en servaient surtout pour clore leurs envois ; ils portaient à un doigt un
anneau sigillaire. Le sceau remplaçant souvent la signature, le prêt de l’anneau équivalait à une
délégation de pouvoir ; ainsi Alexandre mourant remit son anneau à Perdiccas, signifiant par là qu’il lui
confiait l’autorité.
Le sceau était apposé sur les écrits, les contrats, les coffres, les bouteilles, les bourses et même à la
porte des maisons et du gynécée.
Les Romains de grande famille faisaient graver sur leur sceau la figure de la divinité dont ils
prétendaient descendre, d’autres un fait éclatant de leur carrière personnelle, d’autres enfin un animal
symbolique (Pompée un lion, Auguste un sphinx…)
Après la fin de l’Empire romain, les sceaux disparurent presque entièrement pour plusieurs siècles ;
toutefois, la bulle des papes remonte au moins au VIIe siècle.
Dès le Xe siècle, le Carolingien Lothaire et l’empereur allemand Othon III se font représenter assis, avec
les attributs du pouvoir selon le type « de majesté » qui restera propre aux souverains.
Les sceaux des rois de France constituent la plus complète des séries royales.
Dès le XIe siècle, les hauts dignitaires ecclésiastiques et les grands féodaux ont également leur sceau ;
au siècle suivant, le sceau est employé à tout propos et par tout le monde, y compris simples marchands
et artisans, ainsi que par les villes, les églises, les abbayes, les confréries. Dans un temps où
beaucoup de gens ne savent pas écrire, le sceau suffit à rendre les actes authentiques, à défaut
de la signature.
C’est seulement au XVIe siècle que, celle-ci devenant habituelle, et le papier se substituant au
parchemin, l’usage du sceau diminue pour disparaître presque complètement.
D’abord plaqués sur les actes eux-mêmes, les sceaux, à partir du XIe siècle, sont « pendants », c’està-dire
suspendus aux actes avec du cuir, de la soie, du chanvre.
Pour décourager les faussaires, on leur imprime souvent un contre-sceau, c’est-à-dire un autre sceau
au revers du grand sceau.
Les souverains, outre leur grand sceau, ont un petit sceau ou sceau secret, dont ils se servent pour
les documents les moins importants.
Comme il est personnel, le sceau ou plus exactement sa matrice est détruite à la mort de son titulaire
ou parfois déposée dans le tombeau du défunt, excepté, bien entendu, dans le cas des communautés,
qui ont une vie illimitée.
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Les formes et les types sont des plus divers : ronds ou oblongs, les sceaux représentent tantôt le
possesseur debout (sceau de type debout) ou à cheval (sceau équestre), tantôt ses armes (sceau
armorié), pour les roturiers des emblèmes simples, des scènes parfois curieuses, pour les villes un
monument caractéristique, pour les ports un navire… offrant ainsi toutes sortes de renseignements à
l’histoire de l’armement, de l’architecture, de la marine, des thèmes iconographiques.
C’est aux Archives nationales de Paris et au British Museum de Londres que se trouvent les deux plus
riches collections de moulages de sceaux.
Le chancelier :
A l’origine, le chancelier était toujours un ecclésiastique : chargé théoriquement du service religieux du
palais, il devint en fait l’officier le plus important, une sorte de secrétaire général du souverain, occupé
notamment à la rédaction des actes législatifs, des lettres royales, à la garde du sceau, à la publication
des actes du roi.
Le pouvoir croissant du chancelier finit par inquiéter le souverain ; sa charge faillit être supprimée au
XIIIe siècle.
Au XIVe siècles, la chapelle royale fut confiée à un aumônier et le chancelier put ainsi être un laïque. Il
fut le seul grand officier à survivre comme membre du ministère.
Le chancelier de France, inamovible, conservait pour fonction essentielle d’authentifier les actes du roi
par l’apposition du sceau ; il contrôlait ainsi la légalité des actes royaux. Chef suprême de la justice, il
présidait les Conseils en l’absence du roi, donnait des ordres aux tribunaux, servait d’intermédiaire entre
le roi et les parlements ; au XVIII e s., il eut en outre à surveiller la librairie, par le moyen de la censure
(lettre patentes d’approbation). La charge de chancelier fut supprimée en 1790.
Napoléon créa le titre d’archichancelier en faveur de Cambacérès, à qui il donna l’administration de
l’état civil de sa maison.
La Restauration rétablit le chancelier de France, mais lui ôta la garde des sceaux, qui fut confiée au
ministre de la Justice, et lui attribua la présidence de la Chambre des pairs.
Aujourd'hui, l’usage du sceau de la France n'est réservé qu'à des occasions solennelles comme par
exemple la signature de la Constitution. La presse servant à l'établir est conservée dans le bureau du
ministre de la Justice que l'on nomme aussi "Garde des Sceaux".
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Atelier sigillographie
Il s'agit de faire découvrir l'objet à travers des documents originaux présents aux Archives municipales et
des illustrations (formes, couleurs, dimensions, matériaux et mode d'attache) ; et de donner un éclairage
sur sa signification, ses utilisations, ses fonctions au cours du temps, les personnes qui l'utilisaient, mais
aussi la typologie des sceaux.
La sigillographie est un complément concret et illustré de l'étude de documents.
Le sceau a l'avantage d'être à la fois document écrit et figuré, il a donc un côté attirant pour les enfants.
Des moules en silicone souples permettront aux élèves de réaliser des moulages de sceaux, de les
étudier ainsi que les documents auxquels ils se rattachent.
En l'occurrence, la Charte de franchises de la Ville de Montbéliard (1283), dont les Archives possèdent
le parchemin original et le sceau.
Il s'agira de donner l'explication succincte de l'origine, de l'importance et de l'histoire de la Charte, puis
d'expliquer le sceau en le décrivant (figure et légende), puis de parler des sceaux en général (historique
de l'objet, utilisations, matériaux et significations…).
Dans un second temps, l'atelier en lui-même permettra aux élèves de réaliser un moulage du sceau de
la Charte de franchises, avec lequel ils repartiront.
Le cachet de cire sera également abordé puisqu'il est le "descendant" du sceau, il sera réalisé avec une
pâte à modeler qui durcit à l'air.
Un livret résumant les principales informations données lors de la séance sera distribué et un certificat
(dans le livret), attestant de leur visite avec la date et l'activité, sera authentifié avec ce cachet.
Objectifs de l’atelier
- Permettre d'intégrer des connaissances en français (définitions, vocabulaire spécifique) et en histoire
(histoire locale)
- Renforcer la lecture (autres supports, écritures)
- Faire une recherche sur Internet pour trouver des sites sur le sujet
- Lire une image, la décrire (le champ sur le sceau symbolise le possesseur, les formes sont variables,
les couleurs)
- Permettre aux élèves de réaliser des sceaux et d’avoir un contact avec des originaux
- Respecter une méthode (manipulation des matières et consignes de réalisation), des lieux et des
documents (fragilité)
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Déroulement de l’atelier
Déroulement
* 1 re partie :
- Historique des sceaux : origine, fonction, utilisations, utilisateurs, matériaux, formes,
dimensions…
- Explication de la Charte de franchises de la Ville de Montbéliard.
- Description du sceau : observation de l'original et d'une reproduction en plâtre.
- Evocation du lieu où on gardait les sceaux du Prince (la chancellerie), qui se trouvait sur
l'esplanade du Château, à voir en sortant.
* 2 nde partie :
- Réalisation du moulage en plâtre du sceau présenté :
couler le plâtre dans le moule et laisser sécher.
- Peindre le moulage.
- Pendant le séchage de la peinture :
* les enfants rempliront un "certificat" (date, lieu, thème
de l'activité et leur nom) et feront un cachet en pâte à
modeler. Réplique d’un sceau d’un prince de
Montbéliard-Wurtemberg.
* une explication sur l'utilisation des sceaux par les
corporations de Montbéliard leur sera donnée et ils
feront un cachet à l'effigie d'un métier
(ex. : les bouchers de la ville).
- Pour faire le cachet de "pâte à modeler" :
* faire une boule de pâte et l'étaler
* appliquer une matrice.
Les enfants, à l'issue de la séance, repartiront avec leur moulage du sceau de
la Charte de franchises et un livret explicatif (synthèse des informations
données au cours de l'intervention) qui contiendra les deux exemples de
cachets.
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Pistes d’exploitations
cycles 2 et 3
Histoire :
- Temps modernes à la fin de l’époque napoléonienne (1492-1815)
- XIXe siècle (1841-1914)
- lecture documentaire : comparaison des documents (langues, écritures, supports)
- se situer chronologiquement : documents d’époques différentes, chronologie de la sigillographie
- élaboration d’objets (sceaux en différentes matières)
- mettre en jeu le langage : utilisation d’un vocabulaire spécifique (matrice, nom de matériaux,
désignation des types de sceaux, champ, légende, empreinte, moule, moulage, tirage, sceau plaqué,
sceau pendant…)
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