gestion des zones humides favorables à la tortue cistude d ... - Cen-LR
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L’état reproductif de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion a pu être constaté, mais les données ne permettent<br />
pas de connaître l’étendue de <strong>la</strong> période de ponte. L’absence de nids semble indiquer<br />
l’absence de prédation, d’autant que pour une popu<strong>la</strong>tion de petite taille, <strong>la</strong> nids sont difficiles<br />
à trouver (Olivier, comm. pers). En l’absence de prédateurs, <strong>la</strong> pression globale de prédation<br />
diminue (Chey<strong>la</strong>n, Lombardini, 2002). On peut supposer qu’il n’y a pas de prédateurs d’œufs de<br />
<strong>cistude</strong> sur le secteur, ou, s’il y en a, qu’ils n’ont pas développé cette spécialisation<br />
alimentaire, acquise par apprentissage entre générations (Chey<strong>la</strong>n, comm. pers.).<br />
3. Viabilité de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />
On peut se demander si cette popu<strong>la</strong>tion est viable ou menacée d’extinction. La notion<br />
de Minimum Viable Popu<strong>la</strong>tion (MVP) est définie comme <strong>la</strong> taille minimale d’une popu<strong>la</strong>tion<br />
pour qu’elle ait une probabilité de se maintenir sur un temps donné (Shaffer, 1981 in DH Reed et<br />
al., 2002). Une popu<strong>la</strong>tion est soumise à <strong>la</strong> stochasticité démographique, environnementale et<br />
génétique, et aux aléas naturels. Au delà d’un effectif-seuil, les risques d’extinction liés à ces<br />
facteurs diminuent. Pour éviter l’extinction par stochasticité démographique, le seuil est fixé<br />
entre 20 et 50 individus. Le seuil de 50 individus permettrait d’éviter les risques de dépression<br />
de consanguinité dus à <strong>la</strong> stochasticité génétique. Un seuil de 500 individus permettrait de<br />
faire face aux changements <strong>des</strong> conditions environnementales (Cadi & Faverot, 2004). Il semble<br />
que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du Marais du Grès puisse se maintenir, à condition qu’il n’y ait pas de<br />
changements environnementaux significatifs. Il faut cependant tempérer <strong>la</strong> notion de MVP, ce<br />
ne sont pas <strong>des</strong> chiffres « magiques » (D.H.Reed et al, 2003). Ils peuvent en revanche servir de<br />
base à une réflexion sur les mesures conservatoires envisageables.<br />
Pour <strong>la</strong> <strong>cistude</strong> comme pour d’autres espèces, <strong>la</strong> viabilité de petites popu<strong>la</strong>tions doit<br />
être assurée par <strong>la</strong> mise en réseau (corridors ou migrations contrôlées) (D.H.Reed et al., 2003). De<br />
plus, <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions soumises à peu de variations environnementales, encourent <strong>des</strong> risques<br />
d’extinction moindres même si <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion est re<strong>la</strong>tivement petite (Nunney&Campbell, 1993).<br />
4. Mesures de <strong>gestion</strong><br />
La capture de deux individus marqués les années précédentes permet d’affirmer que le<br />
marais du Grès et les secteurs du Berbian et du Bérange sont connectés. On peut supposer que<br />
tous les individus capturés de 2004 à 2006 constituent une seule et même popu<strong>la</strong>tion.<br />
Les traits démographiques de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion permettent d’orienter les réflexions sur les<br />
mesures de <strong>gestion</strong> que le SMGEO pourra proposer dans le futur DOCOB.<br />
Les noyaux « jeunes » du Berbian, Bérange et Tartuguières et le noyau « âgé » du<br />
Grès devraient être connectés pour assurer les dép<strong>la</strong>cements <strong>des</strong> individus grâce au réseau de<br />
roubines et canaux. De plus, ces milieux sont soumis en région méditerranéenne à de fortes<br />
variations <strong>des</strong> niveaux d’eau et <strong>des</strong> assecs estivaux. Or les roubines du secteur du NE de<br />
Sonia Zecchini – CEN L-R, 2006 21