gestion des zones humides favorables à la tortue cistude d ... - Cen-LR
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a disparu ». L’espèce réintroduite dans son habitat et aire de répartition antérieurs ne doit<br />
nécessiter qu’une <strong>gestion</strong> à long terme minime.<br />
Ce type de projet n’est pas sans investissement considérable en moyens financiers,<br />
humains et matériels. La connaissance <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions actuelles et passées, <strong>des</strong><br />
caractéristiques biologiques et génétiques de l’espèce, <strong>des</strong> facteurs de déclin, <strong>des</strong><br />
caractéristiques de l’habitat de réintroduction et <strong>des</strong> niveaux actuels de perturbation sont les<br />
composantes qui assureront <strong>la</strong> viabilité de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion (Marty et al., 2005). En particulier, <strong>la</strong><br />
notion d’origine génétique <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions réintroduites (donc <strong>des</strong> individus prélevés dans <strong>la</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion naturelle), afin de minimiser les risques d’hybridation entre sous-espèces et/ou de<br />
consanguinité. En Languedoc-Roussillon, <strong>des</strong> analyses génétiques ont révélé 2 haplotypes<br />
donc 2 sous-espèces E.o.orbicu<strong>la</strong>ris et E.o.galloitalica. (Fritz, comm. pers.). Ce sont les mêmes<br />
que dans les popu<strong>la</strong>tions camarguaises où seront prélevés les individus. Mais <strong>la</strong> connaissance<br />
de toutes les popu<strong>la</strong>tions (notamment celle <strong>des</strong> marais du Vigueirat) est incomplète car toutes<br />
les popu<strong>la</strong>tions n’ont pu être analysées. On part donc du postu<strong>la</strong>t que <strong>la</strong> Camargue au sens<br />
<strong>la</strong>rge constituait par le passé une seule et même popu<strong>la</strong>tion, tout comme les popu<strong>la</strong>tions<br />
<strong>la</strong>nguedociennes qui en sont probablement <strong>des</strong> reliquats (Chey<strong>la</strong>n, 1998).<br />
Le projet de réintroduction en L-R semble donc répondre aux recommandations de l’UICN.<br />
La question suivante se pose : à quoi servirait un tel investissement si les milieux<br />
alentours ne sont pas protégés, et sont soumis à fréquentation humaine Cette interrogation<br />
amène à l’enjeu central de ces programmes, qui passent par l’acceptation, <strong>la</strong> compréhension<br />
ou <strong>la</strong> neutralité <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions locales vis-à-vis de l’espèce introduite (Marty et al., 2005).<br />
La communication est l’axe porteur <strong>des</strong> programmes de réintroduction, auprès <strong>des</strong><br />
popu<strong>la</strong>tions comme au sein d’un réseau de partenaires compétents au niveau local, national<br />
voire international, en contact permanent avec les porteurs de projets simi<strong>la</strong>ires pour échanger<br />
sur les stratégies de réintroduction et transférer les savoirs déjà acquis. Là encore <strong>des</strong><br />
difficultés peuvent survenir. Les réunions, échanges de documents écrits mettent en œuvre le<br />
sens re<strong>la</strong>tionnel de chacun. Et ce de façon plus marquée pour le coordinateur du projet qui<br />
doit faire preuve de diplomatie, rendre <strong>des</strong> comptes sur l’avancement auprès <strong>des</strong> financeurs et<br />
partenaires institutionnels, tout en menant de front le travail de chargé de mission. Il est<br />
souvent difficile que tous les partenaires invités à une réunion puissent être présents, ce qui<br />
peut faire douter de <strong>la</strong> manière dont est perçu le projet, notamment lors d’une relecture. Il peut<br />
être validé comme demander <strong>des</strong> modifications, ce qui peut induire <strong>des</strong> contre-temps dans <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>nification du projet. Enfin ce genre de projet peut paraître titanesque, et nécessite <strong>la</strong><br />
persévérance de tous les partenaires pour maintenir le cap sur le long terme et passer toutes<br />
les phases recommandées de faisabilité, de validation, puis de réalisation.<br />
Sonia Zecchini – CEN L-R, 2006 23