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57 - IDEM Mag

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16<br />

DÉCROHNONS UN PEU EN ATTENDANT LA MORT...<br />

LA SACEM, ÇA SÈME<br />

Au moment d’écrire cette chronique,<br />

il est 16h30, il fait beau et<br />

je m’apprête à partir en WE pour<br />

l’inauguration du bar-restau<br />

d’une copine en Ardèche, ce qui,<br />

si on y réfléchit bien, fait trois<br />

bonnes raisons de bâcler le<br />

papier. Si on ajoute que c’est la<br />

dernière chose qu’il manque pour<br />

boucler la maquette et envoyer le<br />

canard à l’imprimerie, ben, ça<br />

fait quatre.<br />

Mais loin de moi l’idée de sombrer<br />

dans de tels travers car le<br />

sujet de cette chronique d’aujourd’hui<br />

mérite d’être traité de<br />

façon précise car il concerne une<br />

institution qui a déjà fait l’objet<br />

de vives critiques par le passé : la<br />

SACEM.<br />

En effet, la société civile créée à<br />

la base pour défendre les intérêts<br />

des auteurs, compositeurs et éditeurs<br />

de musique est aujourd’hui<br />

elle aussi en pleine mutation<br />

numérique (je dis “aussi”, par<br />

rapport à l’industrie de la musique<br />

qui, je ne sais pas si vous en<br />

avez entendu parler, a subi de<br />

plein fouet l’arrivée d’internet).<br />

Alors, on se dit “avec l’informatique,<br />

ça va être plus simple pour<br />

la SACEM de répartir les droits<br />

qu’elle perçoit deci-delà en son<br />

titre de grand percepteur musical”<br />

- c’est pas si simple.<br />

En effet, à la lecture de mon dernier<br />

relevé de sociétaire (car oui<br />

je suis sociétaire de cette presque<br />

honorable institution) j’ai<br />

remarqué certains oublis pourtant<br />

remarquables : diffusions<br />

sur Le Mouv’ et une cinquantaine<br />

de radios locales un peu partout<br />

en France, un peu plus de 500<br />

téléchargements payants en<br />

Allemagne, Suisse et Autriche<br />

(oui, je suis une star dans les<br />

pays de langue germanique, il y a<br />

même un sandwich à la weißwurst<br />

qui porte mon nom et qui<br />

cartonne à Dortmund)...<br />

Donc, comme je ne suis pas du<br />

genre à me laisser glisser la quenelle<br />

sans réagir, je décroche, ou<br />

plutôt, pour être plus exact, je<br />

me saisis de mon téléphone portable<br />

et j’appelle les services<br />

compétents afin de savoir ce qu’il<br />

est advenu de mon pognon. Là,<br />

première surprise : les passages<br />

sur les radios locales ne sont plus<br />

générateurs de droits ; ou plutôt,<br />

les droits générés par les passages<br />

en radio locale ne sont plus<br />

distribués aux artistes diffusés,<br />

mais versés dans une “caisse<br />

commune” qui est ensuite partagée<br />

entres les artistes qui font<br />

des concerts (et qui le déclarent<br />

à la SACEM bien entendu).<br />

- “Et pourquoi donc ? assénai-je<br />

tout de go à mon correspondant<br />

ébahi qu’on puisse lui demander<br />

des comptes.<br />

- C’est parce que c’était trop<br />

compliqué à répartir entre les<br />

ayants-droits me répondit-il avec<br />

une candeur frisant la débilité<br />

légère.<br />

- Donc si je comprends bien (là<br />

c’est moi qui parle de nouveau),<br />

maintenant que tout est informatisé,<br />

c’est plus compliqué<br />

qu’avant de répartir les droits<br />

entre ceux à qui ils reviennent ?<br />

- C’est paradoxal, me répondit-il<br />

dans un éclair de clairvoyance<br />

qui à mon avis n’allait pas durer<br />

très longtemps, - mais c’est vrai,<br />

et en plus vous vous rendez<br />

compte, ça ne faisait que des<br />

petites sommes à répartir ?”<br />

Ce dont je me rends compte surtout<br />

c’est que l’argent qui est collecté<br />

ne va pas à ceux à qui il<br />

doit revenir et que, petite somme<br />

ou pas, il y a là une question de<br />

principe qui me chagrine légèrement<br />

et me casse les couilles<br />

considérablement.<br />

Surtout quand on sait qui déclare<br />

les fameux concerts à la SACEM<br />

: les mêmes qui récoltent déjà les<br />

sommes perçues par la SACEM<br />

sur les radios commerciales et les<br />

télés. Et bon, ça dépend des<br />

goûts, mais c’est pas ce qui se<br />

fait de mieux artistisquement<br />

parlant quand même.<br />

Sans parler du fait, mais j’en<br />

parle quand même, que des petites<br />

sommes additionnées à des<br />

petites sommes, à la fin ça en<br />

fait de grosses dans la poche de<br />

certains qui ont même le vice<br />

d’aller s’exiler pour ne pas payer<br />

d’impôts dessus.<br />

Pour le reste, à savoir les passages<br />

sur Le Mouv’ et les téléchargements<br />

teutons, il faut que je<br />

fasse une réclamation, ce que je<br />

suis en train de faire à l’instant<br />

même de ma main droite pendant<br />

que ma main gauche tape<br />

habilement cette chronique sur<br />

le clavier de mon ordinateur.<br />

J’en rajouterais bien encore une<br />

couche sur la fait que la SACEM<br />

ne fait pas son boulot sur d’autres<br />

points, mais je manque de<br />

place alors je vais conclure ici<br />

cette chronique, que je ne manquerai<br />

pas de joindre à ma lettre<br />

de réclamation et je vous tiendrai<br />

au courant du paiement ou pas<br />

de ce qui m’est dû. En attendant,<br />

si vous trouvez ce nouveau système<br />

de répartition des droits<br />

radios “locales” aussi injuste que<br />

moi, envoyez un mail à la<br />

SACEM, ça les occupera...<br />

P. Portuguès

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