57 - IDEM Mag
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L'ÂME NOIRE DU SKELETON BAND<br />
Mélodrames et décadence<br />
Justement, cet univers, à quoi ressemble-t-il ?<br />
Il est brut, assez théâtral, parfois surréaliste...<br />
Cet univers qu'on essaie de façonner par des<br />
collages nous sert à raconter des histoires de<br />
personnages étranges et singuliers, souvent<br />
errants. On aime bien aussi le bruit, les choses<br />
qui grincent, qui claquent, les instruments qui<br />
n'en sont pas comme les casseroles, les roues de<br />
vélo, des volets.<br />
La noirceur de votre musique, d'où vient-elle ?<br />
On fait apparaître ce qu'on aime dans notre<br />
musique : le blues est donc sous-jacent... Même<br />
si on ne joue pas de blues, son esprit et sa pensée<br />
nous nourrissent. On ne chante pas de chansons<br />
joyeuses : je pense que peu de très bon groupes<br />
en jouent en fait. L'intérêt de chanter, c'est de<br />
chanter le malheur, pour le transcender.<br />
Vos autres influences ?<br />
La musique américaine : Tom Waits, Calexico,<br />
Leonard Cohen, Bob Dylan nous touchent<br />
beaucoup. On a aussi des influences qui viennent<br />
des musiques traditionnelles, même si ça<br />
n’apparaît pas dans nos compositions. Les<br />
chansons de cabaret, théâtrales nous plaisent<br />
INTERVIEW<br />
Le Skeleton Band vient de sortir Bella Mascarade, un album de chansons folk et rock<br />
qui vous entraîne dans la folie dérangée d'un cabaret enfumé... Le temps d'un<br />
concert, <strong>IDEM</strong> a mis un pied dans l'univers burlesque des Montpelliérains. De l'émotion<br />
brute, une atmosphère prégnante émanent de la scène où Alex Jacob s'agite.<br />
Dans son élément, le chanteur module sa voix sombre sur des textes en français et<br />
anglais, dégoulinants d'encre noire.<br />
Que représente la scène pour vous ?<br />
Alex Jacob : Quand on est musicien, ce qui est<br />
bien, c'est qu'on a une partie cinéma et une partie<br />
théâtre. Faire un album, c'est comme monter un<br />
film : on coupe, on travaille, on arrange. La scène,<br />
c'est du spectacle vivant, une partie très<br />
expressive où on peut tout lâcher... en gardant<br />
quand même une maîtrise de la situation. On<br />
essaye de tout donner, et de guider les gens dans<br />
notre univers, mais sans trop baliser le chemin...<br />
beaucoup car elles sont plongées dans l'émotion.<br />
Leur côté bastringue nous a toujours attirés.<br />
Vous faites vos premiers pas au théâtre en mars<br />
dans “Épreuves”, un spectacle de Julien Bouffier,<br />
avec la C ie Adesso e Sempre...<br />
Le spectacle évoque le parcours initiatique d'une<br />
photo reporter et il sera rythmé par notre musique.<br />
L'enjeu que j'imagine : faire apparaître un autre<br />
sens de lecture avec une inclinaison musicale<br />
particulière. Par exemple en jouant une mélodie<br />
triste pendant une action qui ne devrait pas<br />
l'être... C'est une toute première pour nous : on<br />
va devoir être dans notre univers et en même<br />
temps servir le propos de quelqu'un.<br />
Photo et propos recueillis par Tatiana Tissot<br />
www.myspace.com/alexandtheskeletonband