Gazette N° 335 - All in web

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La Gazette
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La Gazette
témoignant de la culture des Gens du
Voyage ;
La lecture de documents historiques et
d’articles de presse consacrés à la
situation actuelle des Roms.
… autant de situations propices aux échanges à
partir de leur questionnement.
Nos élèves qui pour beaucoup ont déjà été
victimes de préjugés, et parfois
d’intolérance, vis-à-vis de leur situation de
handicap ont, une nouvelle fois, fait preuve d’un
grand intérêt et d’un esprit d’ouverture pour cette
culture très différente de la leur.
Ce sont eux, adultes de demain, qui portent
l’espoir d’une évolution positive des mentalités
et des comportements en matière de différence.
Je vous laisse avec leurs réflexions.
A quelques jours de la trêve de Noël, après un
début d’année scolaire 2010 – 2011 mené
tambour battant par les professionnels de
l’établissement qui ont su, pendant cette période
perturbée par les travaux, maintenir la qualité
d’accueil (en témoigne la réussite du Bal de
l’IMPro, délicieuse soirée « Chocolat » qui donne
à tous ce sentiment d’appartenir à une grande et
belle œuvre collective), je voudrais souhaiter
aux élèves et au personnel un repos bien
mérité.
A tous, très bonnes fêtes de fin d’année.
Le directeur,
Patrick MALATRAY
(*) Cet été, la Fédération Générale des Pupilles de
l’Enseignement Public et le Bureau de l’AD PEP 91
Traduction Française de l’hymne Rom
J'ai voyagé sur de longues routes
J'ai rencontré Roma chanceux
J'ai voyagé largement
J'ai rencontré Roma chanceux
Oh, Romani adultes, Oh Romani jeune homme
Oh, Romani adultes, Oh Romani jeune homme
Oh, Roma, de partout où vous êtes venus
Avec vos tentes le long de routes de fortune
J'avais aussi une fois une grande famille
Mais la légion noire les a assassinés
Venez avec moi, Roma du monde
Là où les routes Romani ont été ouvertes
Maintenant est le temps - se lèvent, Roma,
Nous réussirons où nous faisons l'effort.
Oh, Roma adultes, Oh, Roma jeune homme
Oh, Roma adultes, Oh, Roma jeune homme.
Ciné Club
Le cheval venu de la mer (Into the west)
est un film irlandais de Mike Newell
tourné en 1992 et sorti en 1994 en France.
Le scénario a été écrit par Jim Sheridan,
d’après le roman de Michael Pearce.
Ce film relate avec brio la vie des nomades,
les Travellers, rejetés par la société actuelle
irlandaise. Leur refus de la propriété et de l'attachement à la
terre (la sédentarité) et l'importance de la culture orale font
d'eux des marginaux. D'autre part, Le film met en évidence
l’imaginaire de deux frères, marqués par les Westerns et par le
mythe du Far West (d'où le titre original du film et du livre Into
the West).
Impressions sur le film
Le grand-père est arrivé en roulotte avec des chevaux. Le fils
demande à son père :
- Que fais- tu là
- Je viens rendre visite à mes petits enfants.
Le cheval suit les enfants dans l’appartement. Il est dévasté. Le
policier dit :
- Je t’enlèverai tes enfants et ils iront en foyer car tu t’en occupes
mal.
Je me souviens que le père se sent coupable de la mort de sa
femme. Il se reproche de mal s’occuper des enfants.
Les enfants s’enfuient avec le cheval. Ils partent en voyage. Le
cheval les mène sur la tombe de leur mère.
Shana
Liberté, de Tony Gatlif
En 1942, une famille de Roms arrive dans un
village du centre de la France pour les
vendanges. Cependant, les nouvelles lois du
régime de Vichy interdisent désormais tout
vagabondage et errance. Le maire du village,
Théodore, suite à une première rafle de la
famille et leur rétention en camps provisoire,
décide de les aider.
Histoire
Le saviez-vous
Ce jeudi soir, je me suis rendue au cinéma de
Brétigny.
Et j’ai appris l’existence du camp
d’internement de Linas Montlhéry.
En 1940, les tsiganes de France ont été
enfermés dans ce type de camp, certains y
sont restés jusqu’en 1946.
Ici, hommes, femmes et enfants ont marché de
la gare de Brétigny au camp et ont vécu dans
ce camp où chauffage, nourriture faisaient
cruellement défaut.
Là j’ai entendu l’un des témoins: ses parents,
gens du voyage comme on dit, avaient un petit
cinéma ambulant. La famille a été enfermée,
n’a jamais retrouvé ses biens par la suite…
J’ai découvert que ces gens qui parfois,
comme Raymond, également présent, ont
rejoint la Résistance n’ont pas eu le droit de
vote avant 1969
Et qu’aujourd’hui, ils sont soumis à un livret de
circulation."
DOCUMENTS
Florence DARVENNE,
Professeur d’Histoire au Lycée de Dourdan
Extrait du journal « Le Républicain »
Plus d’une centaine de personnes, principalement issues
de la communauté des gens du voyage, a participé à une
cérémonie commémorative dimanche 28 novembre, à
Evry. Pour la première fois, un hommage a été rendu
aux victimes de l'internement des Tsiganes et des gens
du voyage au camp de Linas-Montlhéry, pendant la
Seconde Guerre mondiale. Un des survivants de ce
camp, Raymond Gurême, 85 ans, a déposé 28 pierres,
représentant les 28 familles internées à l'autodrome
précisément entre le 27 novembre 1940 et le 21 avril
1942. La cérémonie s'est déroulée en présence du préfet
de l'Essonne, Jacques Reiller, et du président du Conseil
général (PS), Michel Berson, devant la préfecture et le
Conseil général, où une plaque rend hommage aux
victimes des déportations de l'Essonne.
Des Français sans Histoire
Documentaire de Raphaël PILLOSIO (2009) - Paroles de
personnes internées en France de 1940 à 1946 et à Linas de 1940
à 1942 du fait de leur catégorisation comme « nomades ».
Diffusé à Brétigny s/orge, le 25 novembre, lors de la
Commémoration de l’internement des Tsiganes et gens du
voyage au camp de Linas-Montlhéry (1941-1942).
« Il y a longtemps que nous ne sommes plus des voleurs de poules, …
pour autant que nous l’ayons été un jour » voilà une des paroles
livrées en ouverture de ce beau moment.
Peut-être cent personnes dans la salle pour regarder ce
documentaire, jamais larmoyant, pudique, qui laisse à la
parole le temps de se dire.
Le contraste entre la froideur des documents issus des
Administrations en place à l’époque et le témoignage des
survivants de cet internement est saisissant.
Une femme, assise à l’entrée de sa roulotte, témoigne du
calvaire vécu. Elle évoque en peu de mots, comme si
c’était hier, la séparation d’avec sa « maman » et son
« papa », il y a 70 ans.
Tout le long des chemins et des routes la narration est
rythmée par le bruissement des feuillages.
Sur quelques rares photos de famille, une voix « off »
donne lecture du courrier des mères internées avec
leurs enfants - traces indélébiles des conditions
épouvantables de cet enfermement.
Chemin faisant, on apprend que l’ouverture des
camps - si tardive – n’a eu lieu qu’en mai 1946 ;
irréel…
Ici l’urbanisation a tout recouvert. Là ne subsistent que les
ruines des camps, comme celui de Rivesaltes où les
« nomades » ont succédé aux réfugiés Espagnols. Ailleurs
encore, c’est la végétation qui a fini par jeter le silence sur
ce morceau méconnu de l’Histoire d’une partie de nousmêmes.
Dans la salle de projection, d’anciens internés - dont le
dernier survivant du camp de Linas-Montlhéry – racontent
avec dignité et avec une énergie incroyable, leur arrestation
et leur internement par des Français.
Ils nous livrent ce constat terrible : « La méfiance se lit dans
les regards des passants… » aujourd’hui comme hier, sur le
bord des routes, sur les places publiques.
… « Pourquoi »…
Leur question résonne encore.
Catherine Gendillard, Secrétaire de direction