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LIBAN : Colloque national sur la maltraitance des enfants ... - Asmae

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<strong>Asmae</strong> - Association Sœur Emmanuelle<br />

Lettre d’information bimestrielle n°2 - Juin 2009<br />

<strong>LIBAN</strong> : <strong>Colloque</strong> <strong>national</strong> <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>maltraitance</strong> <strong>des</strong> <strong>enfants</strong><br />

Les 7 et 8 mai derniers, notre partenaire, l’Association du Foyer de l’Enfant Libanais (AFEL),<br />

organisait un congrès <strong>national</strong> à <strong>des</strong>tination <strong>des</strong> professionnels de l’enfance <strong>sur</strong> le thème de <strong>la</strong><br />

<strong>maltraitance</strong>. Cet événement a permis de faire partager et transmettre les connaissances et le<br />

savoir-faire de l’AFEL, reconnue comme experte dans ce domaine. Partenaire historique d’<strong>Asmae</strong> –<br />

Association sœur Emmanuelle, l’association œuvre depuis plus de trente ans au service de l’enfant<br />

en difficulté et de sa famille.


Dialogue autour de <strong>la</strong> <strong>maltraitance</strong> <strong>des</strong> <strong>enfants</strong><br />

Organisé en col<strong>la</strong>boration avec le Global Fund for Children, le Ministère <strong>des</strong> Affaires sociales<br />

libanais et <strong>Asmae</strong>, le congrès avait pour thème : « les mauvais traitements <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> : entre<br />

<strong>la</strong> protection sociale et <strong>la</strong> protection juridique ». Trois sujets ont été traités : les politiques<br />

sociales, <strong>la</strong> protection juridique et <strong>la</strong> méthodologie de l’intervention psychosociale et<br />

éducative aux fins de prévenir, détecter, signaler et traiter les situations de <strong>maltraitance</strong>. Le<br />

Guide <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>maltraitance</strong> <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, prévention et traitement, réalisé en étroite col<strong>la</strong>boration<br />

par l’AFEL et <strong>Asmae</strong> à l’intention <strong>des</strong> professionnels de <strong>la</strong> protection de l’enfant a été<br />

présenté à cette occasion.<br />

A <strong>la</strong> tribune, de gauche à droite : l'ancienne directrice du Ministère <strong>des</strong> Affaires Sociales, le Directeur<br />

Général du Haut Conseil supérieur de l'enfance, <strong>la</strong> représentante de <strong>la</strong> protection <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> a<br />

l'UNICEF et <strong>la</strong> directrice de Save the Children Suède au Liban.<br />

Un succès incontestable<br />

Réalisé sous le haut patronage de <strong>la</strong> Première Dame du Liban, Madame Wafaa Michel<br />

Sleiman, en col<strong>la</strong>boration avec le Haut Conseil de l’Enfance et le Ministère <strong>des</strong> Affaires<br />

Sociales, le congrès a eu un écho très favorable dans <strong>la</strong> société libanaise avec plus de 250<br />

participants. Les ministres de l’Education, de <strong>la</strong> Santé, du Travail et de l’Intérieur étaient<br />

présents. L’Union libanaise de <strong>la</strong> Protection de l’Enfant, <strong>la</strong> fédération pour les droits <strong>des</strong><br />

<strong>enfants</strong> et <strong>des</strong> organisations inter<strong>national</strong>es ont également participé à l’événement.<br />

Les professionnels d’ONG libanaises et inter<strong>national</strong>es étaient nombreux, parmi lesquels<br />

certains, invités comme intervenants, ont apporté leur expertise et partagé leur expérience.<br />

La présence de professionnels du Gouvernement et d’ONG venus de Jordanie et de Dubaï a<br />

étendu l’impact de l’événement au niveau régional.


Réalisé sous le haut patronage de <strong>la</strong> Première Dame du Liban, en col<strong>la</strong>boration avec le Haut Conseil<br />

de l’Enfance et le Ministère <strong>des</strong> Affaires Sociales, le congrès a rassemblé plus de 250 participants.<br />

L’AFEL, une association reconnue et professionnelle<br />

L’AFEL est une ONG au service de l’enfant en difficulté et de sa famille. Elle existe depuis<br />

1976 et accueille <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de 4 à 14 ans issus de c<strong>la</strong>sses défavorisées. Les <strong>enfants</strong> peuvent<br />

être accueillis en internat, s’ils n’ont plus de famille ou si leur situation familiale a besoin<br />

d’être stabilisée, ou en externat, qui offre un cadre structurant et protecteur pour les<br />

<strong>enfants</strong> en risque de délinquance. L’AFEL as<strong>sur</strong>e également <strong>des</strong> activités de rattrapage<br />

sco<strong>la</strong>ire pour les <strong>enfants</strong> non sco<strong>la</strong>risés ou en difficulté d’apprentissage. Elle vient aussi en<br />

aide aux familles grâce à un service d’intervention sociale à domicile.<br />

La <strong>maltraitance</strong> <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> : un sujet majeur<br />

90% <strong>des</strong> 500 <strong>enfants</strong> de l'AFEL sont issus de familles nécessiteuses qui habitent <strong>la</strong> banlieue<br />

nord de Beyrouth : Nabaa, Sin El fil et Bourj Hammoud. Dans cette banlieue défavorisée et<br />

<strong>sur</strong>peuplée, les familles doivent faire face à <strong>des</strong> problèmes financiers dus au chômage mais<br />

aussi aux divers problèmes qui peuvent en résulter : santé, éducation, toxicomanie,<br />

alcoolisme, violence et <strong>maltraitance</strong> <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Bien que ce dernier sujet soit un tabou<br />

difficile à aborder, il est l’objet au Liban d’une prise de conscience au sein de <strong>la</strong> société et de<br />

<strong>la</strong> sphère familiale. De nombreuses actions sont menées par <strong>la</strong> société civile et le Haut<br />

Conseil Supérieur de l’enfance pour sensibiliser les familles aux effets <strong>des</strong>tructeurs de <strong>la</strong><br />

<strong>maltraitance</strong>. Des travaux au niveau gouvernemental sont en cours pour développer <strong>la</strong> prise<br />

en charge juridique <strong>des</strong> situations de <strong>maltraitance</strong>. Cette étape est nécessaire pour<br />

compléter <strong>la</strong> prise en charge sociale, encore trop souvent seule à faire face au phénomène<br />

de <strong>maltraitance</strong>.<br />

Affirmer <strong>la</strong> compétence de l’AFEL<br />

Aujourd’hui reconnue au Liban comme organisme de prévention de <strong>la</strong> délinquance et de <strong>la</strong><br />

<strong>maltraitance</strong>, l’AFEL souhaite compléter sa capacité à intervenir <strong>sur</strong> les questions de<br />

<strong>maltraitance</strong>, notamment pour <strong>la</strong> prévenir et <strong>la</strong> dépister. Pour ce<strong>la</strong>, dès 2007, <strong>Asmae</strong> envoie<br />

une psychologue clinicienne auprès de l’AFEL. Catherine Daubrege est spécialisée dans les<br />

questions de <strong>maltraitance</strong>. Elle accompagne l’association dans le renforcement de son<br />

expertise. Le colloque <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>maltraitance</strong> est l’aboutissement de près de deux ans de<br />

col<strong>la</strong>boration entre Catherine, <strong>Asmae</strong> et l’AFEL.<br />

Mady Chanrion


INDE : La P<strong>la</strong>teforme de participation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> change de Président<br />

La P<strong>la</strong>teforme <strong>des</strong> clubs d’<strong>enfants</strong> pour le droit à <strong>la</strong> participation existe depuis 2006 dans l’Etat du<br />

Tamil Nadu. Elle offre aux <strong>enfants</strong> un environnement où tous ont les mêmes droits pour exprimer<br />

leurs pensées, leurs opinions et leurs sentiments. Par un processus démocratique, ils mettent en<br />

œuvre <strong>des</strong> projets pour améliorer leur vie et celle de leur communauté. Chaque année, tous les clubs<br />

d’<strong>enfants</strong> se retrouvent pour une Convention au cours de <strong>la</strong>quelle est élu un Comité exécutif<br />

(Président, secrétaire et trésorier). Nous avons rencontré M. E<strong>la</strong>nchezhian, Président depuis un an,<br />

et Chitra, nouvellement élue.<br />

Pouvez-vous vous présenter rapidement <br />

M. E<strong>la</strong>nchezhian : Je m’appelle M. E<strong>la</strong>nchezhian, j’ai été Président de<br />

<strong>la</strong> P<strong>la</strong>teforme pendant un an. J’ai 16 ans. J’habite dans un bidonville<br />

au nord de Chennai. Mon quartier s’appelle Vyasarpadi, ma famille<br />

est issue de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse moyenne. J’ai un frère, deux sœurs et mon<br />

père travaille à <strong>la</strong> Poste. A l’école, je suis en douzième standard<br />

(l’équivalent de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse de première française ndlr) et je vais passer<br />

mon bacca<strong>la</strong>uréat cette année. J’étudie en ang<strong>la</strong>is même si je parle<br />

couramment tamoul.<br />

Chitra : Je m’appelle Chitra, je suis <strong>la</strong> nouvelle Présidente cette<br />

année et j’ai moi aussi 16 ans. Je suis en dixième standard<br />

(l’équivalent de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse de seconde française ndlr) et je peux étudier<br />

grâce à une bourse d’une mission franciscaine qui finance ma<br />

sco<strong>la</strong>rité. J’habite à Coimbatore à l’ouest du Tamil Nadu. Depuis<br />

que mon père est décédé, je vis avec ma mère, ma grand-mère et<br />

ma sœur. Ma mère travaille comme employée de maison. A l’école,<br />

j’étudie en tamoul.


Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter à cette élection <br />

M.E : Après <strong>la</strong> première convention, je m’étais présenté pour l’élection de secrétaire et je<br />

n’avais pas été élu. J’ai été très déçu. A <strong>la</strong> seconde convention, je me suis présenté pour être<br />

Président. J’étais très tendu à l’idée de pouvoir encore échouer. Finalement j’ai été élu et<br />

ravi !<br />

C : Lors de <strong>la</strong> première convention, je me suis rendu compte que ce sont les <strong>enfants</strong> seuls<br />

qui géraient le projet. Le Président gère tout seul, aucun adulte ne supervise. Il mène seul les<br />

groupes d’<strong>enfants</strong>. C’est ce qui m’a plu. Ce jour-là, je me suis dit qu’un jour moi aussi je serai<br />

Présidente. Un jour nous avons fait circuler une pétition dans mon quartier pour lutter<br />

contre le travail <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Les autorités ont refusé de nous écouter. En tant que<br />

Présidente, j’aurai plus de poids, je pourrai faire bouger les choses.<br />

Quel a été ton rôle en tant que Président <br />

M.E : Cette année le thème était <strong>la</strong> participation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong><br />

dans <strong>la</strong> société, l’école, le gouvernement. J’ai assisté à toutes<br />

les réunions au niveau étatique et j’étais chargé d’organiser<br />

les événements, d’ouvrir le débat <strong>sur</strong> <strong>des</strong> thématiques<br />

spécifiques. Le président a un rôle de facilitateur. C’est lui<br />

qui organise toutes les réunions et les débats à mener et il<br />

participe à celles qui ont lieu dans sa ville. Il est aussi chargé<br />

de coordonner, organiser et p<strong>la</strong>nifier <strong>la</strong> Convention<br />

annuelle. Son travail c’est <strong>sur</strong>tout de rendre intéressantes<br />

les réunions et de trouver <strong>des</strong> moyens actifs et participatifs,<br />

comme les jeux ou le chant, pour arriver à faire exprimer<br />

aux <strong>enfants</strong> leurs deman<strong>des</strong>. Il faut être capable d’animer<br />

une réunion. Les <strong>enfants</strong> sont tous différents les uns <strong>des</strong><br />

autres, ils ont tous <strong>des</strong> pensées différentes. Le Président<br />

doit faire le lien entre tous et en sortir le meilleur.<br />

Pouvez-vous nous parler de votre mandat <br />

M.E : On commence à voir les résultats de nos actions. Par exemple à l’école, les professeurs<br />

<strong>la</strong>issent sortir les <strong>enfants</strong> pour participer aux événements de <strong>la</strong> P<strong>la</strong>teforme parce qu’ils<br />

comprennent les enjeux du projet. Beaucoup d’<strong>enfants</strong> timi<strong>des</strong> s’expriment mieux<br />

aujourd’hui, sont plus à l’aise. Les parents coopèrent aussi plus facilement avec les <strong>enfants</strong>. Ils<br />

acceptent de les <strong>la</strong>isser participer parce qu’eux-mêmes adhèrent au projet. Aujourd’hui 126<br />

associations sont membres de <strong>la</strong> P<strong>la</strong>teforme dans 22 districts. De plus en plus d’associations<br />

connaissent <strong>la</strong> P<strong>la</strong>teforme. Ils participent à toutes nos actions.<br />

C : Chaque année, nous définissons un thème. La première année nous avons travaillé <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>maltraitance</strong> <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, nous avons rédigé trois pages de deman<strong>des</strong> aux autorités locales<br />

pour agir en faveur de <strong>la</strong> non-violence. A <strong>la</strong> convention, nous avons aussi organisé une chaîne<br />

humaine pour manifester en faveur de <strong>la</strong> non-violence. Cette année, l’objectif est d’organiser<br />

<strong>des</strong> activités avec les autorités locales et de demander au gouvernement du Tamil Nadu


l’organisation de « Grama Sabah » (réunions entre les <strong>enfants</strong> et le gouvernement ndlr) pour<br />

confirmer l’implication <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> dans <strong>la</strong> gouvernance. En rapport avec les élections<br />

générales en Inde*, plusieurs associations de <strong>la</strong> P<strong>la</strong>teforme ont aussi rédigé <strong>des</strong> manifestes<br />

adressés aux candidats avant les élections pour faire connaître les problèmes et les besoins<br />

au niveau de l’Etat du Tamil Nadou.<br />

Quel souvenir garderas-tu de cette expérience <br />

M.E : J’ai adoré cette expérience. Je ne me suis jamais découragé. J’ai toujours réussi à garder<br />

un équilibre entre mon travail pour l’école et pour <strong>la</strong> P<strong>la</strong>teforme, j’ai réussi à bien<br />

m’organiser dans mon emploi du temps. Ma motivation n’a jamais f<strong>la</strong>nché parce que j’étais<br />

soutenu par mes parents dans ma démarche et je savais que j’avais été élu par mes pairs<br />

donc je devais assumer. Ma responsabilité de Président m’a motivé.<br />

Personnellement j’ai beaucoup aimé partager mes pensées et mes opinions avec tous les<br />

<strong>enfants</strong>, j’ai créé de nouvelles amitiés très fortes. J’ai aussi appris à prendre confiance en moi<br />

et à parler avec <strong>des</strong> groupes différents : adultes, officiels, <strong>enfants</strong>, etc.<br />

Quels sont vos projets <br />

C : En tant que Présidente, je vais agir pour <strong>la</strong> thématique choisie cette année et suivre le<br />

p<strong>la</strong>n d’actions décidé par le groupe. Plus personnellement je veux m’engager pour <strong>la</strong> liberté<br />

et le droit à l’éducation <strong>des</strong> filles et pour les <strong>enfants</strong> handicapés.<br />

M.E : Cette année, je passe le bacca<strong>la</strong>uréat alors je vais me concentrer <strong>sur</strong> mes étu<strong>des</strong>. Je<br />

continuerai à soutenir les actions au sein de BSAC, mon association, et à servir ma<br />

communauté mais je ne veux pas m’engager dans <strong>la</strong> politique. Je veux devenir médecin<br />

cardiologue, parce que sans cœur on ne vit pas.<br />

* Les élections légis<strong>la</strong>tives générales en Inde se sont déroulées du 16 avril au 16 mai 2009. Le parti<br />

du Congrès a remporté les élections avec un score historique de 206 sièges. L’Etat du Tamil Nadu<br />

représente 39 sièges <strong>sur</strong> les 543 députés du Parlement.<br />

Propos recueillis par Sara Lehberger et Mady Chanrion


SOUDAN : <strong>Asmae</strong> poursuit son engagement auprès <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>des</strong><br />

rues<br />

Depuis 1986, <strong>Asmae</strong> s’engage au Soudan pour aider les <strong>enfants</strong> réfugiés de <strong>la</strong> guerre entre le Nord<br />

et le Sud du pays. En 2005, les accords de paix ont mis fin à plus de vingt ans de conflit. Ils<br />

prévoient <strong>la</strong> tenue d’un référendum en 2010 pour décider de l’autonomie de <strong>la</strong> province Sud du<br />

Soudan. Un an avant l’échéance, nous faisons un état <strong>des</strong> lieux de notre engagement dans le pays.<br />

<strong>Asmae</strong> s’engage pour 600 <strong>enfants</strong> soudanais<br />

En partenariat avec <strong>la</strong> Société Saint Vincent de Paul, <strong>Asmae</strong> – Association sœur Emmanuelle<br />

agit pour les <strong>enfants</strong> réfugiés de Khartoum. Cette association locale développe <strong>des</strong><br />

programmes de santé, de distribution d’eau, de nutrition pour bébés, de formation<br />

professionnelle et d’accueil <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>des</strong> rues. Sœur Emmanuelle a initié elle-même ce<br />

partenariat dès 1986. <strong>Asmae</strong> reste aujourd’hui fidèle à cet engagement et soutient le projet<br />

baptisé « <strong>enfants</strong> du Nil » qui offre une prise en charge globale à 600 <strong>enfants</strong> <strong>des</strong> rues.<br />

<strong>Asmae</strong> finance les besoins nécessaires au bon fonctionnement <strong>des</strong> 4 foyers et 3 fermes<br />

d’accueil à hauteur de 234 000 euros.<br />

1.5 million de personnes dép<strong>la</strong>cées à Khartoum, capitale du Soudan<br />

Quarante ans de guerre civile ont déchiré le Soudan entre les peuples du Nord et du Sud. La<br />

guerre entre ces deux régions est aujourd’hui finie, mais 1,5 million de réfugiés du Sud vivent<br />

encore à Khartoum, dans <strong>des</strong> conditions de pauvreté extrême. Malgré l’envie de retourner<br />

dans le Sud, aucune infrastructure n’existe pour les accueillir : ni écoles, ni dispensaires. Tout<br />

a été détruit par <strong>la</strong> guerre. Ils sont donc condamnés à rester à Khartoum, au Nord. Même si<br />

leur situation est précaire, ils peuvent espérer trouver un travail et leurs <strong>enfants</strong> vont à<br />

l’école. Plus récemment, <strong>la</strong> situation au Darfour a apporté son flot d’<strong>enfants</strong> réfugiés.


Principales dates de l’histoire du Soudan<br />

1955 – 1972 : guerre civile entre le Nord et le Sud<br />

1956 : indépendance du Soudan<br />

1983 : éc<strong>la</strong>tement de <strong>la</strong> seconde guerre civile entre le Nord et le Sud, suite à l’imposition de<br />

<strong>la</strong> loi is<strong>la</strong>mique dans le pays<br />

2003 : début du conflit au Darfour, province Ouest du Soudan<br />

2005 : signature <strong>des</strong> accords de paix<br />

2005 – 2011 : période intérimaire avec un gouvernement <strong>national</strong> provisoire comprenant 1/3<br />

de Sudistes<br />

2011 : référendum pour l’indépendance du Sud du Soudan<br />

The Economist<br />

Une prise en charge globale<br />

Le projet « Enfants du Nil » prend en charge <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> livrés à eux-mêmes dans <strong>la</strong> rue. Les<br />

<strong>enfants</strong> sont accueillis dans l’un <strong>des</strong> quatre foyers de l’association (trois pour les garçons et<br />

un pour les filles). Chaque foyer est géré par un couple de parents qui élève une vingtaine<br />

d’<strong>enfants</strong> avec les leurs. Eux-mêmes sont réfugiés du Sud. Le foyer permet aux <strong>enfants</strong> de<br />

retrouver une harmonie familiale, un cercle protecteur. Une entraide se développe entre les<br />

<strong>enfants</strong>.


A partir de 12 ou 13 ans, lorsqu’ils ont fini leur premier cycle d’étu<strong>des</strong> (l’équivalent du<br />

collège en France), les <strong>enfants</strong> hébergés en foyers déménagent dans l’une <strong>des</strong> trois fermes de<br />

l’association. Chacune regroupe entre 100 et 150 adolescents, encadrés par un directeur, du<br />

personnel administratif et <strong>des</strong> travailleurs sociaux. Les filles, pour leur part, restent toute<br />

leur sco<strong>la</strong>rité dans les foyers.<br />

Les <strong>enfants</strong> bénéficient également <strong>des</strong> antennes mobiles de santé. Il y a un cabinet médical<br />

dans chaque ferme, le médecin passe deux fois par semaine pour prendre soin <strong>des</strong><br />

pensionnaires. Certains <strong>des</strong> médecins sont eux-mêmes d’anciens pensionnaires attachés au<br />

projet, qui ont réussi leurs étu<strong>des</strong> de médecine.<br />

Offrir un avenir aux <strong>enfants</strong><br />

Tous les <strong>enfants</strong> sont inscrits à l’école, jusqu’à l’obtention de leur bacca<strong>la</strong>uréat. Chaque<br />

enfant bénéficie d’une formation complète : académique, universitaire et professionnelle.<br />

L’association pousse les <strong>enfants</strong> à réaliser les étu<strong>des</strong> qu’ils souhaitent et les soutient tout au<br />

long de leur cursus académique.<br />

Dans chaque ferme, <strong>des</strong> ateliers professionnels leur sont proposés : agriculture, cordonnerie,<br />

tailleur, électricité, menuiserie traditionnelle, réfrigération, etc. Ils ont deux objectifs :<br />

apprendre un métier et répondre aux besoins de tous les <strong>enfants</strong> hébergés à <strong>la</strong> ferme<br />

(uniformes sco<strong>la</strong>ires et chaus<strong>sur</strong>es, nourriture).<br />

Un ingénieur agronome apporte son aide aux jeunes pour leur transmettre ses compétences<br />

en matière d’agriculture. Les moniteurs qui animent les ateliers professionnels sont euxmêmes<br />

spécialistes de <strong>la</strong> matière. Là aussi, certains d’entre eux ont été pensionnaires d’un<br />

foyer ou d’une ferme.<br />

Retrouver les origines et l’histoire <strong>des</strong> <strong>enfants</strong><br />

Le but de l’association Saint-Vincent de Paul est aussi de recomposer les familles et de<br />

retrouver les origines <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Tous ont une histoire personnelle : certains se sont<br />

sauvés pour fuir <strong>la</strong> guerre, d’autres sont orphelins, d’autres encore ont été vendus et achetés<br />

plusieurs fois avant de s’échapper ou ont été kidnappés. Souvent, ils ont perdu <strong>la</strong> trace de<br />

leurs parents, de leur famille. Grâce aux liens tribaux, certains pourront retrouver un oncle,<br />

une tante ou un membre de sa famille chez qui ils seront accueillis pour les vacances. Au<br />

cours de leur séjour, les <strong>enfants</strong> sont accompagnés par <strong>des</strong> travailleurs sociaux, présents<br />

dans chaque ferme et chargés de collecter les informations afin de recréer l’histoire de<br />

chaque enfant.<br />

Des parcours variés, de belles réussites<br />

Le projet existe depuis presque 25 ans. Beaucoup d’<strong>enfants</strong> sont devenus adultes. Certains<br />

sont retournés vivre dans le Sud, où ils représentent une main d’œuvre qualifiée et peuvent<br />

aider à <strong>la</strong> reconstruction. Tous ont un emploi et gagnent leur vie. Ceux qui ont suivi les<br />

formations professionnelles sont devenus maçon, électricien ou tailleur. Les universitaires<br />

sont aujourd’hui <strong>des</strong> cadres avec <strong>des</strong> postes clé et sont médecin ou ingénieur. C’est le cas<br />

d’Henari, aujourd’hui responsable de <strong>la</strong> maintenance de l’unique centrale électrique de Juba,<br />

<strong>la</strong> capitale du Sud Soudan. Pris en charge en 1995 dans une ferme de l’association, il suit un<br />

cours d’électricité tout en continuant sa sco<strong>la</strong>rité. En 2005, il est diplômé de l’université.<br />

Après avoir travaillé comme responsable d’un <strong>des</strong> centres de formation professionnelle de<br />

l’association, il a décidé de partir dans le Sud aider à <strong>la</strong> reconstruction. A l’image d’Henari,<br />

plus de 500 <strong>enfants</strong> ont aujourd’hui réussi leurs étu<strong>des</strong> grâce à l’aide de l’association Saint-<br />

Vincent de Paul et au soutien d’<strong>Asmae</strong>. 150 d’entre eux sont diplômés de l’université.


<strong>Asmae</strong> renouvelle son engagement<br />

Face à ces résultats tangibles, <strong>Asmae</strong> – Association sœur Emmanuelle s’engage plus que<br />

jamais auprès <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> dép<strong>la</strong>cés, encore nombreux dans les rues de <strong>la</strong> capitale soudanaise.<br />

A l’aube d’un avenir indépendant pour le Sud Soudan, il est essentiel de donner les moyens<br />

aux popu<strong>la</strong>tions dép<strong>la</strong>cées du Sud de reconstruire leur futur pays.<br />

Mady Chanrion


MALI : Carnet de route de Valérie Robin, bénévole en chantier à Pâques<br />

Récemment imp<strong>la</strong>ntée au Mali, <strong>Asmae</strong> a organisé à Pâques son premier chantier de solidarité avec<br />

l’AMALDEME, association de lutte contre <strong>la</strong> déficience intellectuelle. Le but était de participer au<br />

changement de regard <strong>sur</strong> le handicap dans le pays. Valérie, l’une <strong>des</strong> trois bénévoles <strong>sur</strong> ce<br />

chantier, nous entraîne, étape par étape, dans son aventure malienne.<br />

Bamako : première étape, premières découvertes<br />

Mamadou et Seydou nous accueillent à l’aéroport, chargés de veiller <strong>sur</strong> nous et <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

réussite de <strong>la</strong> mission. Leur enthousiasme et leur joie de nous recevoir nous mettent tout de<br />

suite à l’aise. C’est avec une véritable émotion que nous découvrons enfin le Centre. Il est<br />

23h, Mamadou nous montre notre chambre et nous apporte un p<strong>la</strong>teau recouvert de riz et<br />

de poulet grillé, sans aucuns couverts. Il nous souhaite bonne nuit et nous <strong>la</strong>isse seuls, un peu<br />

perplexes, devant cet énorme p<strong>la</strong>t dans lequel nous enfournons ma<strong>la</strong>droitement nos mains<br />

droites (très important) respectives…<br />

(Dans <strong>la</strong> religion musulmane, <strong>la</strong> main gauche est impure ndlr).<br />

Première rencontre avec les <strong>enfants</strong><br />

Le lendemain, réveil à l’aube. Il est 7h et déjà on avoisine les 30°C… Après un petit-déjeuner<br />

sommaire, nous partons à <strong>la</strong> rencontre de l’équipe et <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>.<br />

Souleymane, le directeur de l’AMALDEME, nous sert de guide. Le centre se compose d’une<br />

école avec <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> dits « normaux » et d’une école spécialisée avec <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> déficients<br />

intellectuels, dont quelques-uns sont intégrés dans les c<strong>la</strong>sses ordinaires.<br />

Les c<strong>la</strong>sses dites spéciales sont moins chargées. Les <strong>enfants</strong> sont disposés autour de tables<br />

ron<strong>des</strong> ou assis <strong>sur</strong> <strong>des</strong> nattes. Quelques jeux ici et là jonchent le sol. Pas de <strong>des</strong>sins <strong>sur</strong> les<br />

murs, ici papiers et crayons sont <strong>des</strong> denrées rares…<br />

Chacune de nos arrivées dans les c<strong>la</strong>sses sont scandées par un joyeux « Bonjour Monsieur, Bonjour<br />

Madame » <strong>la</strong>ncé fièrement par <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> au regard espiègle et joyeux.


Quelques jours de tourisme : Ségou, Djenné et le pays Dogon<br />

600km séparent Mopti de Bamako. Nous partons quelques jours avant les <strong>enfants</strong> pour<br />

préparer <strong>la</strong> colonie et découvrir <strong>la</strong> région.<br />

Après une pause à Ségou, nous décidons de visiter Djenné, cité célèbre pour son<br />

architecture incomparable. Nous nous embarquons à bord d’un taxi brousse. Expérience<br />

unique, à vivre absolument : comprimés à 7 dans une Peugeot break sans démarreur ni<br />

phares, nous prions pour que <strong>la</strong> voiture ne cale pas et que nous arrivions avant <strong>la</strong> nuit. Après<br />

deux heures d’intense tension intérieure, nous arrivons enfin à bon port. Djenné est<br />

magnifique et nous savourons l’instant.<br />

On ne peut parler du Mali sans évoquer le pays Dogon. Cette fois-ci c’est en 4x4 que nous<br />

nous risquons <strong>sur</strong> les routes cabossées qui nous mèneront vers Sangha, vil<strong>la</strong>ge dogon<br />

mythique au pied <strong>des</strong> fa<strong>la</strong>ises. Ici, les mots n’ont plus de p<strong>la</strong>ce face à cette beauté d’un autre<br />

temps…<br />

Les choses sérieuses commencent<br />

Nous sommes enfin arrivés à notre <strong>des</strong>tination finale : Mopti.<br />

Le bâtiment de l’AMALDEME est composé de 4 blocs de béton… vi<strong>des</strong>, sans eau, ni<br />

couchage, ni électricité ! Devant notre perplexité, Mamadou et Seydou nous ras<strong>sur</strong>ent avec<br />

un <strong>la</strong>rge sourire : « Y’a pas de problème ! Ça va aller ! ». En quelques heures, les nattes sont<br />

achetées, le bois de chauffe livré, le courant branché, l’unique robinet d’eau réparé ! Il ne<br />

manque plus que les <strong>enfants</strong>.<br />

Appelée <strong>la</strong> Venise malienne, Mopti est située au bord du fleuve Niger. Grand port de pêche, nous<br />

sentons vibrer le cœur de <strong>la</strong> ville au rythme <strong>des</strong> va-et-vient <strong>des</strong> bateaux qui chargent et déchargent<br />

in<strong>la</strong>ssablement leurs marchandises.<br />

Ani Sogoma ! (Bonjour en Bambara)<br />

Que de sourires et de regards radieux. Pour tous les <strong>enfants</strong>, partir en colonie, c’est une<br />

première ! 70 <strong>enfants</strong>, dont les deux tiers sont déficients intellectuels, s’engouffrent dans les<br />

dortoirs et s’installent joyeusement. Les moins autonomes se font aidés par les plus<br />

débrouil<strong>la</strong>rds, tout naturellement, sans l’ombre d’une hésitation. Ici pas question de <strong>la</strong>isser<br />

l’autre dans le besoin ou l’embarras. On est TOUS concerné par TOUS… Belle leçon !


Des activités variées pour animer <strong>la</strong> colonie<br />

Levés au rythme du djembé dès 6h, le petit déjeuner est précédé d’un réveil muscu<strong>la</strong>ire :<br />

gymnastique douce, course autour du stade et jeux collectifs. Pendant <strong>la</strong> matinée, les <strong>enfants</strong><br />

sont occupés à <strong>des</strong> activités éducatives et du soutien sco<strong>la</strong>ire. Ils rédigent aussi le journal de<br />

<strong>la</strong> colonie. Après le déjeuner et <strong>la</strong> sieste (indispensable lorsqu’il fait 40°C à l’ombre !), nous<br />

reprenons les activités : jeux éducatifs, activités artisanales et sorties touristiques. Nous<br />

avons organisé tour à tour <strong>des</strong> chants, <strong>des</strong> jeux de société, une course au trésor, <strong>des</strong> ateliers<br />

d’origami ou de peinture et <strong>des</strong> sorties pour visiter un musée ou un vil<strong>la</strong>ge dogon. La fin<br />

d’après-midi est consacrée à <strong>des</strong> activités sportives, le plus souvent du football pour les<br />

garçons et <strong>des</strong> ba<strong>la</strong><strong>des</strong> dans le vil<strong>la</strong>ge pour les filles. Chaque soir, <strong>la</strong> veillée s’organise autour<br />

de contes, de danses et de chants. Après avoir couché les <strong>enfants</strong>, nous participons au bi<strong>la</strong>n<br />

avec les éducateurs pour donner notre avis et choisir les activités du lendemain.<br />

Faire une p<strong>la</strong>ce aux <strong>enfants</strong> déficients intellectuels<br />

Les objectifs de <strong>la</strong> colonie sont de sensibiliser <strong>la</strong> collectivité (parents, <strong>enfants</strong>, autorités<br />

locales) et d’être un instrument politique original pour favoriser <strong>la</strong> réflexion <strong>sur</strong> de nouveaux<br />

dispositifs incluant les <strong>enfants</strong> handicapés dans le système éducatif du pays.<br />

A <strong>la</strong> lumière de ce que nous avons pu vivre chaque jour avec ces <strong>enfants</strong>, le défi est relevé :<br />

cérémonie d’ouverture avec les officiels de <strong>la</strong> région, émissions de radio impliquant <strong>des</strong><br />

éducateurs mais aussi <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> déficients, sortie accompagnée de tous les <strong>enfants</strong> dans <strong>la</strong><br />

ville, visite <strong>des</strong> parents au sein de <strong>la</strong> colonie…<br />

On a pu noter un véritable changement de comportement chez certains <strong>enfants</strong> : aux dires<br />

<strong>des</strong> éducateurs, il s’opérait devant eux une véritable métamorphose de ces jeunes, tant au<br />

niveau du <strong>la</strong>ngage que de l’autonomie. Comment ne pas s’émerveiller devant le courage du<br />

petit Ibrahim, enfant trisomique sans <strong>la</strong>ngage, qui, fièrement campé <strong>sur</strong> ses deux petites<br />

jambes, décide de faire une démonstration de danse en solo au rythme du djembé.<br />

La fin d’une aventure… mais le début d’une autre !<br />

10 avril : trois semaines déjà se sont écoulées. Les <strong>enfants</strong> pressentent que nous sommes <strong>sur</strong><br />

le départ et ne nous lâchent pas d’une semelle. Nous avons nous aussi le cœur serré.<br />

Ici s’achève notre voyage. Nous avons dans nos sacs beaucoup de souvenirs mais c’est dans<br />

nos cœurs que l’essentiel est gravé : un pays aux mille couleurs et aux mille facettes.<br />

Pour ne pas en rester là, nous avons décidé d’organiser un concert. La totalité de <strong>la</strong> recette<br />

permettra de réparer le minibus de l’AMALDEME à Mopti pour pouvoir aller chercher les<br />

<strong>enfants</strong> déficients privés de toute activité. Cet évènement devrait avoir lieu en juin. A<br />

suivre….


Le matin de notre départ nous sommes debout à 5h pour prendre le car vers Bamako. Quelle ne fut<br />

pas notre <strong>sur</strong>prise de voir tous les <strong>enfants</strong> et les éducateurs debout, les yeux pleins de sommeil et de<br />

<strong>la</strong>rmes pour un dernier au revoir.<br />

Bi<strong>la</strong>n de trois semaines intenses<br />

Pour finir, après cette belle aventure, j’ai envie de dire que le handicap, <strong>la</strong> pauvreté et toute<br />

forme de marginalité n’est pas une fatalité, ici, en Afrique ou ailleurs. Il n’est que le reflet du<br />

regard que l’on veut bien porter <strong>sur</strong> <strong>la</strong> valeur de l’Autre et <strong>sur</strong> sa p<strong>la</strong>ce dans l’histoire de<br />

l’humanité. « Parce que le seul devoir de l’Homme est d’aller à <strong>la</strong> rencontre de l’Autre ».<br />

(Albert Jacquard)<br />

Valérie Robin


Du partenariat à l’autonomie<br />

<strong>Asmae</strong> – Association sœur Emmanuelle travaille en partenariat avec <strong>des</strong> associations locales. Nous<br />

sommes convaincus que les popu<strong>la</strong>tions locales sont les mieux p<strong>la</strong>cées pour connaître leurs besoins<br />

et trouver les bonnes solutions. Notre objectif : transmettre les compétences nécessaires pour qu’à<br />

terme nos partenaires soient autonomes dans <strong>la</strong> gestion de leurs projets. Mais comment savoir<br />

quand notre aide n’est plus indispensable <br />

Le partenariat, socle de notre méthode d’intervention<br />

La philosophie d’intervention d’<strong>Asmae</strong> <strong>sur</strong> le terrain est le partenariat. Depuis toujours, nous<br />

col<strong>la</strong>borons avec <strong>des</strong> associations locales pour que nos actions soient toujours au plus près<br />

<strong>des</strong> besoins du terrain. Nous nous impliquons concrètement auprès de nos partenaires, et<br />

établissons une re<strong>la</strong>tion de proximité basée <strong>sur</strong> l’écoute, le respect et <strong>la</strong> durée. <strong>Asmae</strong> vit le<br />

partenariat comme un « passage de re<strong>la</strong>is » permettant le transfert de compétences de nos<br />

équipes à notre partenaire local, au service du développement de l’enfant.<br />

Un investissement <strong>sur</strong> le long terme<br />

Le partenariat permet d’établir une dynamique durable et <strong>des</strong> projets viables à long terme,<br />

parce que chaque projet est développé dans l’objectif de perdurer après notre retrait. Avec<br />

chacun de nos partenaires, nous nous impliquons <strong>sur</strong> le long terme, pour établir une re<strong>la</strong>tion<br />

de confiance et construire avec rigueur nos interventions. Dans les pays où nous sommes<br />

présents depuis le plus longtemps, comme l’Egypte et le Liban (respectivement depuis 1971<br />

et 1986), <strong>la</strong> durée moyenne de nos partenariats est de 15 ans.<br />

Du partenariat à l’autonomie<br />

Parce que l’autonomie est à nos yeux le but du partenariat, nous mettons en œuvre une<br />

réflexion <strong>sur</strong> le désengagement. Nous travaillons à formaliser les étapes et les procédures<br />

pour produire, avec nos partenaires, <strong>des</strong> connaissances partageables <strong>sur</strong> l’autonomie. Cette<br />

réflexion sera développée <strong>sur</strong> les trois prochaines années. En favorisant l’autonomie de nos<br />

partenaires en me<strong>sur</strong>e de gérer eux-mêmes leur action, nous pourrons orienter nos<br />

ressources vers <strong>des</strong> associations possédant peu de capacités et qui nécessitent notre<br />

intervention.<br />

Divers-Cité, projet pilote de réflexion <strong>sur</strong> le désengagement d’<strong>Asmae</strong><br />

Fidèle à notre mode d’action col<strong>la</strong>boratif et soucieux de réfléchir avec nos partenaires à <strong>la</strong><br />

façon de se désengager, nous avons initié ce travail dans le cadre du programme Divers-Cité.<br />

Divers-Cité soutient depuis 2001 <strong>des</strong> initiatives d’habitants de quartiers sensibles dans <strong>la</strong><br />

région Parisienne pour favoriser le mieux vivre. Un agent de développement social travaille<br />

avec les habitants pour les aider à se mobiliser et à s’organiser autour d’actions concrètes.<br />

Après 6 ans d’accompagnement, <strong>Asmae</strong> a décidé d’engager une phase de retrait de trois<br />

quartiers : Maroc Tanger (Paris 19 ème ), Cosmonautes (Saint-Denis, 93) et Jean Moulin<br />

(Montreuil, 93) pour s’investir <strong>sur</strong> de nouveaux terrains.<br />

L’atelier « Envol » : associer les partenaires dans le désengagement<br />

Pour ce<strong>la</strong>, nous avons choisi une méthode : <strong>la</strong> recherche-action. Le but est d’identifier<br />

ensemble, partenaire et <strong>Asmae</strong>, les conditions qu’une association partenaire doit rassembler<br />

pour envisager le retrait d’<strong>Asmae</strong> sans mettre en danger <strong>la</strong> pérennité du partenaire. Un<br />

groupe de travail a été formé, regroupant <strong>des</strong> habitants membres <strong>des</strong> associations<br />

partenaires, Vivre Ensemble à Maroc Tanger et l’association <strong>des</strong> femmes de Jean Moulin, <strong>des</strong><br />

bénévoles investis dans les activités, <strong>des</strong> représentants d’<strong>Asmae</strong> et l’agent de développement


social qui accompagne les habitants depuis le début. Ensemble, nous avons bâti notre propre<br />

définition de l’autonomie. Une association est donc réellement autonome si :<br />

- les habitants concernés sont auteurs et acteurs du fonctionnement <strong>des</strong> activités et<br />

décisions de l’association,<br />

- les membres sont capables de mobiliser leurs ressources internes et <strong>des</strong> apports<br />

externes pour produire <strong>des</strong> actions,<br />

- les buts et valeurs de l’association sont établis, visibles, partagés et défendus par ses<br />

membres et qu’il n’y a pas besoin d’un garant extérieur pour les défendre.<br />

Une méthode participative<br />

La recherche-action menée dans le cadre de Divers-Cité a renforcé <strong>la</strong> confiance <strong>des</strong><br />

membres <strong>des</strong> associations partenaires. Les avantages de cette méthode sont multiples. Elle<br />

renforce <strong>la</strong> capacité d’agir du groupe et le rôle <strong>des</strong> leaders. Les participants, en prenant<br />

possession de l’idée d’autonomie, ont pu exprimer leurs craintes et leurs interrogations. Elle<br />

leur a permis de construire leur propre concept d’autonomie, à partir <strong>des</strong> points qui leur<br />

semb<strong>la</strong>ient indispensables pour as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> pérennité de leur association. Par <strong>la</strong> mobilisation<br />

de tous les acteurs impliqués dans le projet, chacun s’est senti partie prenante dans <strong>la</strong><br />

décision finale du désengagement et le partenaire accède à l’autonomie sans conflit et sans<br />

appréhension.<br />

Vivre Ensemble à Maroc-Tanger, un désengagement réussi<br />

Aujourd’hui, l’association Vivre Ensemble à Maroc Tanger est autonome. Les habitants<br />

gèrent indépendamment les activités de l’association : jardin communautaire, cours de<br />

soutien sco<strong>la</strong>ire et d’alphabétisation, sorties culturelles, etc. Les résultats du travail du<br />

groupe « Envol » seront partagés en novembre 2009 avec l’ensemble <strong>des</strong> associations de<br />

quartiers auprès <strong>des</strong>quelles nous intervenons. Ce<strong>la</strong> facilitera le désengagement <strong>des</strong> prochains<br />

terrains d’intervention.<br />

Forts de ce succès, nous mettons aujourd’hui en p<strong>la</strong>ce une réflexion globalisée à l’ensemble<br />

de nos pays d’intervention, avec un groupe de travail formé <strong>des</strong> professionnels du terrain et<br />

du siège.<br />

Mady Chanrion


Agenda<br />

• Visite de notre Président au Mali<br />

Un an déjà qu’<strong>Asmae</strong> s’est imp<strong>la</strong>nté au Mali. Notre Président, Trao Nguyen se rend au Mali<br />

du 6 au 11 juillet prochains pour un premier aperçu <strong>des</strong> actions entreprises et faire <strong>la</strong><br />

connaissance de nos partenaires maliens.<br />

• 13 juin : Assemblée Générale<br />

Moment clé de <strong>la</strong> vie associative, l’Assemblée Générale est une rencontre privilégiée entre<br />

les adhérents et les responsables de l’association. A cette occasion, <strong>Asmae</strong> a présenté sa<br />

stratégie d’action au lendemain de <strong>la</strong> disparition de sœur Emmanuelle.<br />

L’assemblée a également validé les comptes de l’année 2008 et voté le budget de nos actions<br />

pour 2009.<br />

• Expo : regards de photographes <strong>sur</strong> le travail<br />

Le musée <strong>des</strong> arts et métiers expose. 77<br />

photographies de l’homme au travail, 77 regards de<br />

photographes <strong>sur</strong> le travail.<br />

L’exposition « Le travail révélé » se tient du 25 juin au<br />

26 juillet prochain, au musée <strong>des</strong> arts et métiers, Paris<br />

3 ème .<br />

Elle sera l’occasion de sensibiliser le public au travail<br />

d’<strong>Asmae</strong> : deux panneaux explicatifs de nos actions<br />

accompagneront l’exposition.<br />

• Le CLONG fête ses 30 ans !<br />

Le CLONG, comité de liaison <strong>des</strong> ONG de volontariat, fête ses 30 ans d’existence. Pour<br />

l’occasion, il met à l’honneur les volontaires partis en mission et ses associations membres<br />

par le biais d’une exposition photo « engagement volontaire, aventure solidaire : de 1960 à<br />

nos jours ». Venez découvrir l’exposition dans les locaux du CLONG au cours d’un aprèsmidi<br />

de réflexion <strong>sur</strong> les nouveaux enjeux du volontariat.


• Kitoslev en tournée<br />

Groupe de musique acoustique aux chansons festives et humanitaires, Kitoslev est un<br />

partenaire historique d’<strong>Asmae</strong>. Courez faire une ovation à ce groupe talentueux et<br />

optimiste. Le groupe part en tournée en juillet et sillonne toute <strong>la</strong> France. Il y a forcément<br />

une date près de chez vous !<br />

21 juin / Brive <strong>la</strong> Gail<strong>la</strong>rde<br />

26 juin / Dunkerque<br />

04 Juillet / Sammarcolles (86)<br />

09 juillet / Pornichet(44)<br />

10 juillet / Olonne <strong>sur</strong> Mer (85)<br />

11 juillet / La Chaume (85)<br />

15 juillet / Douarnenez (29)<br />

17 juillet / Telgruc <strong>sur</strong> Mer (29)<br />

19 juillet / Etel (56)<br />

21 juillet / Bretignolles <strong>sur</strong> Mer (85)<br />

22 juillet / Saint Georges d’Oléron ((17)<br />

23 juillet / Saint Trojan les Bains (17)<br />

24 juillet / Grand Vil<strong>la</strong>ge P<strong>la</strong>ge (17)<br />

26 juillet / Les Ménuires (73)<br />

28 juillet / Maco La P<strong>la</strong>gne (73)<br />

Pour plus d’informations <strong>sur</strong> le groupe ou les dates de concert :<br />

http://www.facebook.com/profile.phpid=1786151874&ref=name<br />

• Opération « pomme baguette » pour le Burkina Faso<br />

Les élèves du collège Saint Exupéry à Roubaix se mobilisent pour <strong>Asmae</strong>.<br />

Vendredi 10 avril, ils ont organisé une opération « pomme baguette » à <strong>la</strong> cantine : un<br />

morceau de pain et une pomme pour le prix habituel de leur repas. La différence est<br />

reversée à <strong>Asmae</strong>. Caroline P<strong>la</strong>sson, ancienne bénévole chantier, est intervenue devant 300<br />

collégiens pour présenter l’association et témoigner de son expérience.<br />

Le total de 1819€ récolté sera reversé au projet de l’ASECD, association de soutien aux<br />

<strong>enfants</strong> en difficulté au Burkina Faso.<br />

Un grand merci aux collégiens pour leur investissement et leur effort lors de cette<br />

opération.

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