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LA LETTREN° 95 - mai 2013 - www.asmae.frPhilippines :favoriser l’égalitédes chancespar l’éducationspécialiséePages 6 - 7Dossier spécialPages 3 - 5<strong>La</strong> PEPE, au cœurde la démarche initiéepar sœur Emmanuelle


éditoPEPE, dites-vous ?..© <strong>Asmae</strong>Sœur EmmanuelleÉlémentsfinanciers d’<strong>Asmae</strong>En avril dernier s’est tenue l’AssembléeGénérale de l’association. Nous vous proposonsici de revenir sur certains élémentsfinanciers 2012 de l’association. Vous pourreztrouver la totalité du rapport financier2012 de l’association sur notre site internetwww.asmae.fr, rubrique « l’association ».Mais oui, depuis plusieurs mois, ce sigle mystérieux circule au seinde l’équipe <strong>Asmae</strong>, au Sud et au Nord, à Montreuil, à Tananarive,à Bamako, au Caire, à Bobigny, et même en Inde.Dans cette <strong>Lettre</strong>, nous vous invitons à en savoir pluset à découvrir ce que ce sigle revêt de merveilleux etde prometteur, puisque cela concerne la Petite Enfance,en termes d’Éducation et de Protection. Nous sommesbien au cœur de nos actions poursuivies depuis plus de30 ans, et nées dans le quartier des chiffonniers.Conscients de la nécessité de toujours mieux adapternos pratiques avec nos partenaires au profit des enfantsdéfavorisés, depuis 18 mois, et grâce à un financementprivé, nous avons lancé un travail d’analyse et de réflexionsur notre expérience dans le domaine de la Petite Enfance,qui concerne donc les petits de 0 à 8 ans.Vous allez pouvoir découvrir ce que nous avons déjà misen œuvre dans ce domaine et acquis comme savoir-faire,ici et ailleurs, avec nos partenaires. Forts de cet acquis, il nous faut avancersur les perspectives que cela nous ouvre pour aller plus loin : confronter,transmettre, initier, adapter, développer…Répartitiondes ressourcesFondsprivés19,9 %LegsAutresproduits5,9 % 5,6 %30,1 %Donsmanuels32,6 %Subventions etautres concourspublicsRépartition des dépensespar thématique et moded’intervention© Corinne MariaudSabine GindreChacun de nous sait combien cette étape dans la vie d’un enfant estdécisive. Pour sa famille, elle peut être pleine de ravissement, mais aussisource d’inquiétude et d’angoisse, et bien déstabilisante quand les moyensne sont pas là…Pourtant la réussite scolaire peut être au rendez-vous et alors tout peutcommencer. Comme aimait le rappeler sœur Emmanuelle, notre fondatrice :« Une éducation réussie est la base d’une vie réussie » !Parce que dans le monde d’aujourd’hui d’importants enjeux existent dansle domaine de l’éducation et de l’enfance, parce que nous croyons quec’est possible, parce que des projets de vie de femmes et d’hommes sonten cause, nous avons besoin de vous pour poursuivre notre combat etcomptons sur vous.DéveloppementcommunautaireEnsemble, acharnons-nous pour que les enfants vivent et grandissentdignement !3,4 %22,7 %Psychosocial7,3 %Sabine GindrePrésidente d’<strong>Asmae</strong>Appui à lastructuration66,7 %Éducation<strong>Lettre</strong> trimestrielle éditée par <strong>Asmae</strong> – Association Sœur Emmanuelle ; Immeuble le Méliès, 259-261 rue de Paris, 93100 Montreuil ; Tél. : 01 70 32 02 50 ; Site Internet : www.asmae.fr ; Présidente del’association, Directrice de la publication : Sabine Gindre ; Comité de rédaction : Catherine Alvarez,Catherine Blanche, René Bouthors, Odile Breaud, Sandrine de Carlo, Sabine Gindre, StéphanieHarvey, Christiane Mignot, Romain Monsieur, Marie-Hélène Moreira, Adrien Sallez, AmandineThébault ; Crédits photos : <strong>Asmae</strong>, Miren Hirigaray, Corinne Mariaud ,Thierry Omnes ; Maquette :Olivier Dechaud ; Impression : Imprimerie Vincent ; Dépôt légal : mai 2013, ISSN 1254-2865<strong>Asmae</strong> - <strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> - m a i 2 0 1 32


dossier protection et éducation de la petite enfance<strong>La</strong> PEPE, au cœur de la démarcheinitiée par sœur EmmanuelleDepuis 2002, <strong>Asmae</strong> s’investit de manière importante dans la Protection et l’Éducation dela Petite Enfance (PEPE), tant dans les pays du Sud qu’en France. Il est aujourd’hui largementreconnu que les programmes de PEPE présentent des avantages importants en matière dedéveloppement de l’enfant et de réduction des inégalités.Depuis une dizaine d’années, on assisteà une prise de conscience des besoinsspécifiques des tout-petits en termes desanté et d’éducation. En 2000, au ForumMondial sur l’Éducation à Dakar, 164 pays sesont engagés à développer et à soutenir desprogrammes de PEPE d’ici 2015. L’échéanceapproche et malgré de réelles avancées,les objectifs fixés sont loin d’être atteints.Dans les pays où <strong>Asmae</strong> soutient de telsprogrammes, les taux de préscolarisation sontparticulièrement faibles : moins de 3 % auBurkina Faso, 5 % au Mali, 7 % à Madagascar.Cadres politiques faibles, budgets contraints(moins de 1 % du budget éducation auMali)… les raisons sont multiples.Pourtant, les premières années de l’enfantsont fondamentales car elles fixent et conditionnentles bases des apprentissages futurs.<strong>Asmae</strong> se fixe pour objectif d’accompagnerles pratiques professionnelles de sespartenaires auprès d’enfants âgés de 0 à8 ans et de leurs familles vivant dans desconditions difficiles. Cet accompagnementse fait dans le sens d’une approche globale,en tenant compte de toutes les dimensionsdu développement de l’enfant (physique,affectif, cognitif et social).<strong>Asmae</strong> et la PEPE :Pays : Burkina Faso, Madagascar,Mali, Égypte, France, et bientôtInde2544 enfants et parents bénéficiaireschez 16 partenaires en 201263 professionnels formésà la pédagogie en 2012© <strong>Asmae</strong>Comment décrirais-tu ta mission ?Il s’agissait dans un premier temps de dresser unétat des lieux des pratiques de nos partenairespour être en mesure de les diffuser ensuiteauprès du plus grand nombre. J’ai interviewéles responsables de projets, les animateurs,mais aussi les parents…J’ai également organisé des ateliers de partaged’expérience de manière à dégager les bonnespratiques. J’ai joué le rôle de facilitatrice dansce travail d’auto-évaluation, qui pourrait s’apparenterà une démarche qualité.Concrètement en quoi consistaitcette diffusion de bonnes pratiques ?Il s’agissait de valoriser les savoir-faire sousRencontre avec Catherine Blanche qui durant 18 mois a recenséet formalisé les pratiques, afin de renforcer notre expertise ainsique la qualité des programmes de nos partenaires.forme de fiches pratiques, de photos, devidéos… en un mot, de partager une boîte àpratiques PEPE et de la rendre utilisable parles partenaires déjà impliqués dans des actionsPetite Enfance et ceux auxquels cela pourraitdonner des idées.C’était la dernière étape ?Pas tout à fait, il restait à développer un derniervolet qui est celui du plaidoyer. Cela consiste enun ensemble d’actions mené pour convaincreou influencer des décideurs, afin d’obtenir unchangement durable sur le champ de la PEPEdans les pays où nous intervenons. Dans cecontexte, toute l’information recueillie aucours de ma mission est susceptible de nourrirle positionnement et l’image d’<strong>Asmae</strong> dans sarelation au monde de la Petite Enfance.Quelles sont les perspectivesde la PEPE à <strong>Asmae</strong> ?Jusqu’à une date récente, les projets de PEPEconcernaient l’Afrique et la France. Depuis mamission, deux des partenaires d’<strong>Asmae</strong> en Indese posent la question d’un élargissement de leursactivités à l’accueil préscolaire et à celui des toutpetits.On en est au stade de la construction duprojet mais une première étape est d’ores et déjàfranchie, celle de la prise de conscience d’unedemande forte en matière d’accueil et d’éveildu tout-petit en Inde.3<strong>Asmae</strong> - <strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> - m a i 2 0 1 3


dossier protection et éducation de la petite enfance<strong>La</strong> PEPE, on y fait quoi ?... On innove, avec les ressources et compétences locales,dans le respect de la culture, au bénéfice de l’éveil et du développement des toutpetits.Illustration.© <strong>Asmae</strong>On apprenden jouant, en chantant,en dansant !Au Burkina Faso, dans un quartier de Ouagadougou,l’association ICCV accueille 90enfants en âge préscolaire. Mais c’est hélasloin de combler tous les besoins. Aussi,depuis 2009, ICCV organise des animationsdestinées aux enfants du quartier, âgés de 3à 6 ans, qui ne vont pas à l’école. Ces actionsvisent à donner à ces enfants le goût de lalecture, à les socialiser, à leur permettrede bénéficier d’une pratique éducative etludique, et à les sensibiliser et les suivre surle plan sanitaire.Trois fois par semaine, Roland, l’animateur, litdes livres en français et en mooré, la languelocale. S’ensuit un jeu de questions-réponseset des séances d’exercices physiques. Ensuite,Atelier de sensibilisation - ICCV - Burkina Faso.un agent de santé mène des ateliers desensibilisation à l’hygiène et à la santé àpartir d’illustrations : lavage des mains, eaupotable, brossage des dents… Et, selon lesséances, s’occupe des enfants blessés, etnote le poids et la taille de chacun.© <strong>Asmae</strong><strong>La</strong> famille Voyelle - AIC Manakara - Madagascar.Ces projets, menés depuis 2008 en partenariatavec l’Unicef et le Ministère del’Éducation, seront adaptés de manière àêtre intégrés à la formation publique deséducateurs du préscolaire, une formationconçue par l’Unicef et le Ministère.On y mènedes activitésavec les famillesÀ Madagascar, nombreuses sont les femmesqui élèvent leurs enfants seules ou dans desconditions très difficiles. Les ateliers mèreenfantorganisés par Kozama Éveil, l’un denos partenaires à Tananarive, s’adressent auxmamans et à leurs bébés de moins de 2 ansainsi qu’aux femmes enceintes.© Miren HirigarayL’éveil des tout-petits est particulièrementdéterminant pour leur développement, etsavoir décoder leurs signaux permet auxmères de répondre au mieux à leurs besoins.Des animations auprès des mamans ainsique des ateliers permettent d’éveiller lesenfants et d’améliorer la relation mèreenfant.Ils visent aussi à repérer les difficultéséventuelles, et permettent aux mamansde développer leur connaissance et leurpratique en matière de développement dubébé et de premiers soins (bain, allaitement,hygiène, massage, nutrition, mais aussiimportance du jeu, de la communication,de l’écoute, des soins…)Mais aussi…… en France, à Bobigny, un centre d’hébergementet une crèche accueillent 26 mèresisolées et leurs 40 enfants. Accompagnéespar une équipe pluridisciplinaire, elles travaillentà devenir autonomes afin d’affronterla vie et élever leurs enfants de manièreà leur assurer le meilleur développement.Le centre prévoit d’augmenter en 2013 lenombre de places d’accueil.Activité mère-enfant - Maya Ton - Mali.Les résultats sont là puisque les enfants,chaque fois plus nombreux, vont ensuited’eux-mêmes à la bibliothèque d’ICCV etdemandent à être inscrits l’année suivanteà l’école maternelle.Mais aussi…… à Madagascar, où <strong>Asmae</strong> accompagneses partenaires dans la construction d’outilspédagogiques (ex : la famille Voyelle).© <strong>Asmae</strong>Atelier mère-enfant - Kozama Éveil - Madagascar.Au Mali, notre partenaire Maya-Ton soutientl’activité d’une crèche destinée àaccueillir les enfants de 0 à 4 ans, dont lesmères sont détenues à la prison de Bollé, àBamako. Lorsqu’une femme est incarcérée,pour maintenir le lien mère-enfant, il estpréférable que l’enfant soit accueilli avecsa mère en détention… Ainsi, par-delàl’accueil quotidien des enfants, la monitriceen charge de la crèche organise des<strong>Asmae</strong> - <strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> - m a i 2 0 1 34


dossier protection et éducation de la petite enfanceLe programme PEPE estsoutenu par l’associationPierre Bellon. Rencontreavec son Délégué Général,Julien Chavanne.© <strong>Asmae</strong>On prépare la séance de brossage de dents à l’ASECD - Burkina Fasoactivités qui permettent de renouer le lienmère-enfant mis à mal par la prison. Elleassure également les soins primaires avecl’aide de l’équipe médicale de la prison.On y apprendl’hygièneAu Burkina Faso, depuis 2002, <strong>Asmae</strong>appuie l’activité de l’ASECD. <strong>La</strong> maternelleaccueille 90 élèves, en priorité des enfantsen grande difficulté, qui, pour la plupart, neprennent qu’un seul repas par jour et n’ontqu’un accès limité aux soins.Le soutien d’<strong>Asmae</strong> consiste à appuyer etrenforcer les compétences pédagogiquesdes monitrices, mais aussi à renforcer levolet sanitaire et nutritif indispensable aubon développement des enfants.Une infirmerie scolaire assure également lesuivi sanitaire des enfants pour leur transmettreles bases de l’hygiène élémentaire,afin qu’ils puissent les reproduire à la maison.« Ventre vide n’a pas d’oreilles », dit-on enAfrique. Un déjeuner et un goûter permettentaux enfants de bénéficier de deux repas parjour et ainsi de rester toute la journée à l’école.On y favorisel’inclusionEn Égypte, on compte plus de 1,5 millionsde personnes en situation de handicap, dontplus de la moitié serait des enfants de moinsde 5 ans. Malgré une loi sur l’inclusion, peude moyens sont déployés pour intégrer cesenfants dans le système scolaire et dans lasociété. Le handicap est perçu comme unepunition divine et la situation des enfantshandicapés est critique. Au niveau sanitaire,ces enfants ont besoin d’un suivi et de soins© <strong>Asmae</strong>adaptés pour leur permettre de se développerdans de bonnes conditions. Face àce constat, l’AEDG a choisi d’approfondirson projet préscolaire en accueillant desenfants en situation de handicap dans sesjardins d’enfants.10 enfants en situation de handicap sontaccueillis au même titre et dans les mêmesconditions que les autres. C’est ce qu’onappelle l’inclusion, qui, à l’inverse des centresspécialisés, cherche à réunir dans un mêmeendroit les enfants porteurs de handicapet les autres.Ateliers dans le jardin d’enfant inclusifà l’AEDG - ÉgypteRapidement, le jardin d’enfants est équipé, lesespaces sont réaménagés, et une formationen éducation spécialisée est assurée auprèsde l’équipe pédagogique.Chaque monitrice est formée au handicapet à l’adaptation des activités. « Nous apprenonscomment agir correctement avec unenfant en situation de handicap et sa famille,mais aussi avec les autres enfants. » Abyre,Monitrice-Responsable du Jardin d’EnfantsInclusif à Ezbet-El-Nakhl.Ce travail nécessite l’articulation d’activitéscollectives et d’activités individuelles personnalisées.Pourriez-vous présenterl’association Pierre Bellon ?Créée à titre personnel en 2011 par PierreBellon, fondateur de Sodexo, l’Association agitpour le développement humain en France età l’étranger, notamment pour l’alphabétisationdes jeunes en difficulté.Pour quelles raisons avez-vouschoisi de soutenir <strong>Asmae</strong> ?<strong>Asmae</strong> partage notre approche pour le développementhumain en intégrant à l’éducationla réponse aux besoins fondamentaux, la protectionde l’enfance et l’accompagnement desfamilles. De plus <strong>Asmae</strong> agit auprès des plusvulnérables dès le plus jeune âge notammentpour prévenir l’analphabétisme.Vous êtes allé à Madagascar pourrencontrer les partenaires et visiterles projets, qu’en retenez-vous ?Il était primordial de pouvoir rencontrersur place, en zone urbaine comme rurale,les équipes d’<strong>Asmae</strong> et l’ensemble des partenaireset bénéficiaires, pour comprendreles enjeux de ce pays très pauvre et lapertinence des réponses apportées. Celanous permettra d’adapter au mieux notresoutien à <strong>Asmae</strong> à Madagascar et dans lesautres pays d’intervention.Cette alternance est en effet la clé de laréussite de l’inclusion. Les activités collectivesfavorisent la socialisation à travers les jeux,ateliers et apprentissages de groupe. Lesactivités individuelles permettent de mieuxrépondre aux besoins spécifiques de l’enfant.Cette démarche s’accompagne d’un suivi individuelqui permet d’observer les progrès del’enfant et de lui fixer de nouveaux objectifs.<strong>Asmae</strong> organise également des rencontresrégulières sur l’inclusion entre ses partenaires,afin d’échanger les pratiques, de seformer collectivement… Avec l’extensiondu programme PEPE dans un 6 e pays et lamise à disposition d’une boîte à pratiques, ilest à parier que nous vous donnerons trèsprochainement des nouvelles du programme.Sandrine de Carlo5<strong>Asmae</strong> - <strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> - m a i 2 0 1 3


en direct du terrainPhilippines : favoriser l’égalité des chancespar l’éducation spécialiséeAux Philippines, les enfants en situation de handicap ont un accès très limité aux activités sociales,éducatives, et professionnelles. <strong>Asmae</strong> et ses partenaires agissent pour que chaque enfant trouvesa place et exerce ses droits dans un environnement qui lui sera ouvert et adapté.Les Philippinesen chiffres104 millions d’habitants(World Bank, 2012)35 % de la populationa moins de 14 ans(IndexMundi, 2011)37 % de philippins viventdans des bidonvilles7 % de chômage (IndexMundi, 2012)26,5 % de la population vitsous le seuil de pauvreté national(World Bank, 2019)Un développementsocio-économique inégalMalgré la forte croissance économique queconnaît le pays, on observe de grandesdisparités entre les groupes sociaux-économiqueset l’appauvrissement d’une partiede la population.De ce fait, 11 millions de Philippins travailleraientaujourd’hui à l’étranger pour demeilleurs salaires. Cette émigration estencouragée par le gouvernement car l’argentenvoyé par les expatriés à leurs famillesreprésente 10 % du PIB du pays. Néanmoins,cette tendance engendre aussi une« fuite des cerveaux », en particulier dansles secteurs médicaux, sociaux et éducatifs.10 % de la populationest atteinte de handicap(Estimation OMS)© Thierry OmnesActivité d’alphabétisation - Ulikid - Philippines.Des enfants marginalisés<strong>La</strong> loi garantit l’accès à l’école pour tousles enfants.Mais dans les faits, l’éducation des enfants ensituation de handicap est limitée en raisonRencontre avec Romain Monsieur, éducateur spécialisé parti 18 moisen mission afin de renforcer les compétences d’ADP-I et Ulikiden matière de prise en charge des enfants.© <strong>Asmae</strong>Quelle estla différenceentre l’éducationclassique et l’éducationspécialisée ?L’éducation classique propose un ensemble deconnaissances à acquérir alors que l’éducationspécialisée fixe des activités en fonction desbesoins et des compétences des enfants.Ulikid et ADP-I, chacun à des niveaux différents,cherchent à développer chez l’enfant descompétences intellectuelles (lecture), cognitives(mémorisation), verbales et linguistiques (élocution),sociales (manger seul), psychomotrices(activités de motricité), de concentration(gestion des crises du comportement), et decommunication (langue des signes).En quoi a consisté ta mission ?Les partenaires utilisaient très peu cette notionde compétences. J’ai essayé de leur faire comprendrequ’ils ne devaient pas systématiquementessayer de coller au système préscolaireclassique, mais qu’ils devaient adapter leursenseignements aux différents handicaps.Pour Ulikid, ma mission a été de développer les« <strong>Asmae</strong>est vraiment une ONGprofessionnelle...Elle fixe des objectifsprécis »sessions de formation de groupe, d’apporter unaccompagnement individualisé, et d’organiserdes sessions groupées pour les enfants en passed’être réintégrés dans des écoles classiques. J’aiégalement favorisé la création d’une formationprofessionnelle pour les adolescents, formalisé<strong>Asmae</strong> - <strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> - m a i 2 0 1 36


en direct du terrainL’Éducation Spécialiséeaux Philippines en 20133 partenaires630 bénéficiaires (enfants,parents, professionnels)171 enfants soutenuspar 70 parrains2 chantiers de solidaritéinternationaleDeux méthodes d’éducation spécialiséeL’intégrationElle implique que les enfants en situation de handicap s’adaptent progressivementaux dispositifs éducatifs classiques. Elle réunit dans une même classe ou dans unemême école des enfants atteints de handicap et des enfants qui ne le sont pas.L’inclusionElle suppose un changement progressif de l’école classique afin qu’elle s’adapte auxparticularités de chaque enfant.du faible nombre de centres médico-éducatifset de classes d’intégration scolaire,du manque de professionnels qualifiés, descoûts élevés de l’éducation spécialisée…Par ailleurs, il est reproché aux classesd’intégration en milieu scolaire ordinaire dene pas répondre aux besoins spécifiques desenfants, et aux établissements d’éducationspécialisée séparés de maintenir les enfantsà l’écart.<strong>La</strong> solution serait d’adapter l’école classiqueà la diversité des besoins des enfants, cependantdes barrières empêchent l’inclusionréussie des enfants atteints de handicap :physiques (accessibilité), comportementales(professeurs réfractaires), institutionnelles(manque de formation préscolaire adaptée)…Une société civile activeAux Philippines, <strong>Asmae</strong> intervient auprès detrois associations partenaires dans le domainede l’éducation spécialisée, IDEA, ADP-I etUlikid, situées dans la Région des Visayas,une des provinces les plus pauvres du pays.ADP-I (Association of Disabled Persons –Iloilo) a été fondée par des personnes ensituation de handicap. Avec l’appui d’<strong>Asmae</strong>,ADP-I a pu ouvrir en 2012 un centre destinéà accueillir une quinzaine d’enfants en âgepréscolaire atteints de handicap.Ulikid regroupe des mamans d’enfants polyhandicapés.En 2006, <strong>Asmae</strong> a soutenu l’associationdans la création d’un centre préscolairepouvant recevoir une trentaine d’enfants.Amandine ThébaultFil rouge projetL’Union Européenne, en partenariat avec<strong>Asmae</strong>, soutient deux projets d’envergureen Égypte et à Madagascar.Projet « Sortir les enfantsen situation de handicapde l’exclusion » à MadagascarCe programme a pour objectif de renforcerla qualité de la prise en charge des enfantsen situation de handicap.En avril, <strong>Asmae</strong> a apporté son soutien à sonpartenaire à Antananarivo, Les OrchidéesBlanches, par un chantier d’animation où lesenfants et leurs familles ont pu participer àdes activités socio-éducatives à l’extérieurde la ville.En mai, deux missions professionnelles ontrenforcé les pratiques de nos quatre partenaires(Les Orchidées Blanches, l’associationAvotra, l’école intégrée Sainte-Louise à Fianarantsoa,et le Centre d’Éducation Spécialiséeà Manakara) et amorcé le suivi-évaluation deleurs projets.© Thierry OmnesActivité de motricité - Ulikid - Philippinesun programme préscolaire pour les enfants àla journée, à la semaine, au mois et à l’année,et mis en place différentes thérapies et outilsvisuels et sonores.Pour ADP-I, il s’agissait de les sensibiliser àl’éducation spécialisée, de formaliser un programmepréscolaire, et d’évaluer les handicapset les qualités de chaque enfant de manière àamorcer un suivi individuel.Que retires-tu de cette expérience ?Cette expérience a renforcé mon engagement.J’ai vu des gens qui s’investissent, qui se battentpour une cause. D’un point de vue professionnel,j’ai appris énormément : j’ai approfondi la notionde handicap, j’ai appris à m’adapter à ce qui sefaisait déjà, et à travailler avec des personnesqui n’ont pas la même culture.<strong>La</strong> formation de formateur que j’ai faite avec<strong>Asmae</strong> avant ma mission m’a beaucoup aidée.<strong>Asmae</strong> est vraiment une ONG professionnelle.Elle fixe des objectifs précis à remplir, c’estordonné, et elle possède une expertise surchaque problématique.Projet « Plaidoyer pour lechangement - loi sur l’enfanceen Égypte : de l’adoptionà l’application définitive »<strong>Asmae</strong> a obtenu 249 186 € d’aide financière dela Commission Européenne (80 % du budgettotal) pour ce projet d’une durée de deux ans,qui vise à permettre aux enfants égyptiensde jouir de leurs droits à la protection socialeet à l’éducation.Depuis février, <strong>Asmae</strong> a accompagné sonpartenaire au Caire, AEDG, dans l’élaborationde fiches de postes et la mise en place d’undispositif de suivi-évaluation, mais aussi dansses démarches administratives et la rédactiondu plan de communication.<strong>La</strong> présente publication a été élaboréeavec l’aide de l’Union européenne. Lecontenu de la publication relève de la seuleresponsabilité de <strong>Asmae</strong> – AssociationSœur Emmanuelle et ne peut aucunement être considérécomme reflétant le point de vue de l’Union européenne.7<strong>Asmae</strong> - <strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> - m a i 2 0 1 3


Je, tu, ils… participent.Tous ensembles pourl’avenir des enfants !Legs, donation,assurance-vie : inscrivezvotre générosité dansle tempsComme sœur Emmanuelle, vous pouvez changerdurablement leur vie. En choisissant de léguervos biens aux enfants défavorisés. Léguer à<strong>Asmae</strong>-Association sœur Emmanuelle, c’estconstruire avec nous l’avenir de 60 000 enfantsparmi les plus défavorisés au monde, et de leursfamilles. Contactez-nous sans engagement,si vous souhaitez échanger, nous poser unequestion en toute confidentialité ou recevoirnotre documentation.© <strong>Asmae</strong>Christine MignotVotre contact : Catherine AlvarezPar téléphone : 01 70 32 02 50Par mail : calvarez@asmae.fr« Journée Yalla ! » :un temps fort ouvertà tousCette année encore, <strong>Asmae</strong> tient àremercier tous les bénévoles de leurimplication au sein de l’association.Ainsi, le 12 octobre prochain aura lieula « Journée Yalla ! », une journée deconvivialité, d’échange et d’informationentre toutes les forces vives de l’association.C’est également l’occasion pourles personnes intéressées de découvrirnotre association et nos besoins enbénévolat.Pour vous inscrire, contactez StéphanieHarvey au 01 70 32 02 50 ou par mail àsharvey@smae.fr.Les Chantiers de Solidarité : une aventure humaine uniqueChaque année, sur une période de 3 à 4semaines, les chantiers de solidarité internationalesont l’occasion de vivre des momentsuniques, riches de découvertes et de partages,avec les enfants et les communautés locales.Nos partenaires vous accueilleront par groupede 2 à 6 personnes, pour vivre une expériencepratique de développement à travers deschantiers d’animation, de rénovation ou deconstruction.Cette année, <strong>Asmae</strong> propose 26 chantiers enInde, aux Philippines, à Madagascar, en Égypte etau Burkina Faso, en avril et de juin à septembre.Pour vous inscrire, rendez-vous surwww.asmae.fr onglet « Nous rejoindre ».JE cours, TU donnes, LES ENFANTS gagnent<strong>Asmae</strong> participera à la Course des Héros le9 juin à Lyon et le 16 juin à Paris. Cet évènement,organisé pour la troisième annéeconsécutive, permet à chacun de devenir unHéros en s’engageant à courir 6 km pour uneassociation de son choix dont <strong>Asmae</strong>. Maisavant de courir, chaque Héros ou équipe deHéros doit collecter au moins 200 €. Aprèsla Course, tous les Héros qui auront soutenu<strong>Asmae</strong> seront conviés à un grand pique-nique.Pour participer, il suffit de vous inscrire surcoursedesherosparis2013asmae-associationsoeu.alvarum.net.© DR<strong>La</strong> Fondation Mustela : soutien fidèle d’<strong>Asmae</strong><strong>La</strong> Fondation Mustela des <strong>La</strong>boratoires Expanscience est engagée auprèsd’<strong>Asmae</strong> depuis 2009. Cette année, elle soutient le projet « Sortir lesenfants en situation de handicap de l’exclusion » au Liban et à Madagascar.Rencontre avec Chantal <strong>La</strong>rcade,Directrice Communication, Mécénatet Responsabilité Sociale des Entreprisesdes <strong>La</strong>boratoires Expanscience.Pourquoi avez-vous décidéde soutenir <strong>Asmae</strong> ?J’ai été particulièrement attirée par l’imagede sœur Emmanuelle et l’action qu’elle amenée durant sa vie.J’ai rencontré l’association et ce qui m’abeaucoup rassuré c’est qu’on sentait uneorganisation bien réfléchie, qui intégraitles problématiques de terrain.Ce que j’ai apprécié par la suite c’est lereporting, le fait de pouvoir rencontrer lesgens qui étaient sur les projets, et d’avoirl’impression d’une grande transparencedans le suivi des actions.Qu’apporte le partenariatà l’entreprise ?Je crois qu’aujourd’hui <strong>Asmae</strong>, l’associationde sœur Emmanuelle, a une image positive.Je pense que ça apporte une fierté d’appartenancepour les collaborateurs et un gagede sérieux par le choix que nous avons fait.Quel est votre rêvepour les enfants du monde ?Ça serait qu’ils puissent tous avoir accès àl’éducation. Je pense que c’est importantqu’ils puissent tous apprendre à lire et àécrire, et puis qu’ils ne soient pas utiliséspour des travaux qui ne sontpas de leur âge, sans parler dechoses beaucoup plus difficiles.`Retrouvez tous nos événementssur notre site internet www.asmae.fret sur notre page facebook <strong>Asmae</strong> - Association Sœur Emmanuelle

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