dossier protection et éducation de la petite enfance<strong>La</strong> PEPE, on y fait quoi ?... On innove, avec les ressources et compétences locales,dans le respect de la culture, au bénéfice de l’éveil et du développement des toutpetits.Illustration.© <strong>Asmae</strong>On apprenden jouant, en chantant,en dansant !Au Burkina Faso, dans un quartier de Ouagadougou,l’association ICCV accueille 90enfants en âge préscolaire. Mais c’est hélasloin de combler tous les besoins. Aussi,depuis 2009, ICCV organise des animationsdestinées aux enfants du quartier, âgés de 3à 6 ans, qui ne vont pas à l’école. Ces actionsvisent à donner à ces enfants le goût de lalecture, à les socialiser, à leur permettrede bénéficier d’une pratique éducative etludique, et à les sensibiliser et les suivre surle plan sanitaire.Trois fois par semaine, Roland, l’animateur, litdes livres en français et en mooré, la languelocale. S’ensuit un jeu de questions-réponseset des séances d’exercices physiques. Ensuite,Atelier de sensibilisation - ICCV - Burkina Faso.un agent de santé mène des ateliers desensibilisation à l’hygiène et à la santé àpartir d’illustrations : lavage des mains, eaupotable, brossage des dents… Et, selon lesséances, s’occupe des enfants blessés, etnote le poids et la taille de chacun.© <strong>Asmae</strong><strong>La</strong> famille Voyelle - AIC Manakara - Madagascar.Ces projets, menés depuis 2008 en partenariatavec l’Unicef et le Ministère del’Éducation, seront adaptés de manière àêtre intégrés à la formation publique deséducateurs du préscolaire, une formationconçue par l’Unicef et le Ministère.On y mènedes activitésavec les famillesÀ Madagascar, nombreuses sont les femmesqui élèvent leurs enfants seules ou dans desconditions très difficiles. Les ateliers mèreenfantorganisés par Kozama Éveil, l’un denos partenaires à Tananarive, s’adressent auxmamans et à leurs bébés de moins de 2 ansainsi qu’aux femmes enceintes.© Miren HirigarayL’éveil des tout-petits est particulièrementdéterminant pour leur développement, etsavoir décoder leurs signaux permet auxmères de répondre au mieux à leurs besoins.Des animations auprès des mamans ainsique des ateliers permettent d’éveiller lesenfants et d’améliorer la relation mèreenfant.Ils visent aussi à repérer les difficultéséventuelles, et permettent aux mamansde développer leur connaissance et leurpratique en matière de développement dubébé et de premiers soins (bain, allaitement,hygiène, massage, nutrition, mais aussiimportance du jeu, de la communication,de l’écoute, des soins…)Mais aussi…… en France, à Bobigny, un centre d’hébergementet une crèche accueillent 26 mèresisolées et leurs 40 enfants. Accompagnéespar une équipe pluridisciplinaire, elles travaillentà devenir autonomes afin d’affronterla vie et élever leurs enfants de manièreà leur assurer le meilleur développement.Le centre prévoit d’augmenter en 2013 lenombre de places d’accueil.Activité mère-enfant - Maya Ton - Mali.Les résultats sont là puisque les enfants,chaque fois plus nombreux, vont ensuited’eux-mêmes à la bibliothèque d’ICCV etdemandent à être inscrits l’année suivanteà l’école maternelle.Mais aussi…… à Madagascar, où <strong>Asmae</strong> accompagneses partenaires dans la construction d’outilspédagogiques (ex : la famille Voyelle).© <strong>Asmae</strong>Atelier mère-enfant - Kozama Éveil - Madagascar.Au Mali, notre partenaire Maya-Ton soutientl’activité d’une crèche destinée àaccueillir les enfants de 0 à 4 ans, dont lesmères sont détenues à la prison de Bollé, àBamako. Lorsqu’une femme est incarcérée,pour maintenir le lien mère-enfant, il estpréférable que l’enfant soit accueilli avecsa mère en détention… Ainsi, par-delàl’accueil quotidien des enfants, la monitriceen charge de la crèche organise des<strong>Asmae</strong> - <strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> - m a i 2 0 1 34
dossier protection et éducation de la petite enfanceLe programme PEPE estsoutenu par l’associationPierre Bellon. Rencontreavec son Délégué Général,Julien Chavanne.© <strong>Asmae</strong>On prépare la séance de brossage de dents à l’ASECD - Burkina Fasoactivités qui permettent de renouer le lienmère-enfant mis à mal par la prison. Elleassure également les soins primaires avecl’aide de l’équipe médicale de la prison.On y apprendl’hygièneAu Burkina Faso, depuis 2002, <strong>Asmae</strong>appuie l’activité de l’ASECD. <strong>La</strong> maternelleaccueille 90 élèves, en priorité des enfantsen grande difficulté, qui, pour la plupart, neprennent qu’un seul repas par jour et n’ontqu’un accès limité aux soins.Le soutien d’<strong>Asmae</strong> consiste à appuyer etrenforcer les compétences pédagogiquesdes monitrices, mais aussi à renforcer levolet sanitaire et nutritif indispensable aubon développement des enfants.Une infirmerie scolaire assure également lesuivi sanitaire des enfants pour leur transmettreles bases de l’hygiène élémentaire,afin qu’ils puissent les reproduire à la maison.« Ventre vide n’a pas d’oreilles », dit-on enAfrique. Un déjeuner et un goûter permettentaux enfants de bénéficier de deux repas parjour et ainsi de rester toute la journée à l’école.On y favorisel’inclusionEn Égypte, on compte plus de 1,5 millionsde personnes en situation de handicap, dontplus de la moitié serait des enfants de moinsde 5 ans. Malgré une loi sur l’inclusion, peude moyens sont déployés pour intégrer cesenfants dans le système scolaire et dans lasociété. Le handicap est perçu comme unepunition divine et la situation des enfantshandicapés est critique. Au niveau sanitaire,ces enfants ont besoin d’un suivi et de soins© <strong>Asmae</strong>adaptés pour leur permettre de se développerdans de bonnes conditions. Face àce constat, l’AEDG a choisi d’approfondirson projet préscolaire en accueillant desenfants en situation de handicap dans sesjardins d’enfants.10 enfants en situation de handicap sontaccueillis au même titre et dans les mêmesconditions que les autres. C’est ce qu’onappelle l’inclusion, qui, à l’inverse des centresspécialisés, cherche à réunir dans un mêmeendroit les enfants porteurs de handicapet les autres.Ateliers dans le jardin d’enfant inclusifà l’AEDG - ÉgypteRapidement, le jardin d’enfants est équipé, lesespaces sont réaménagés, et une formationen éducation spécialisée est assurée auprèsde l’équipe pédagogique.Chaque monitrice est formée au handicapet à l’adaptation des activités. « Nous apprenonscomment agir correctement avec unenfant en situation de handicap et sa famille,mais aussi avec les autres enfants. » Abyre,Monitrice-Responsable du Jardin d’EnfantsInclusif à Ezbet-El-Nakhl.Ce travail nécessite l’articulation d’activitéscollectives et d’activités individuelles personnalisées.Pourriez-vous présenterl’association Pierre Bellon ?Créée à titre personnel en 2011 par PierreBellon, fondateur de Sodexo, l’Association agitpour le développement humain en France età l’étranger, notamment pour l’alphabétisationdes jeunes en difficulté.Pour quelles raisons avez-vouschoisi de soutenir <strong>Asmae</strong> ?<strong>Asmae</strong> partage notre approche pour le développementhumain en intégrant à l’éducationla réponse aux besoins fondamentaux, la protectionde l’enfance et l’accompagnement desfamilles. De plus <strong>Asmae</strong> agit auprès des plusvulnérables dès le plus jeune âge notammentpour prévenir l’analphabétisme.Vous êtes allé à Madagascar pourrencontrer les partenaires et visiterles projets, qu’en retenez-vous ?Il était primordial de pouvoir rencontrersur place, en zone urbaine comme rurale,les équipes d’<strong>Asmae</strong> et l’ensemble des partenaireset bénéficiaires, pour comprendreles enjeux de ce pays très pauvre et lapertinence des réponses apportées. Celanous permettra d’adapter au mieux notresoutien à <strong>Asmae</strong> à Madagascar et dans lesautres pays d’intervention.Cette alternance est en effet la clé de laréussite de l’inclusion. Les activités collectivesfavorisent la socialisation à travers les jeux,ateliers et apprentissages de groupe. Lesactivités individuelles permettent de mieuxrépondre aux besoins spécifiques de l’enfant.Cette démarche s’accompagne d’un suivi individuelqui permet d’observer les progrès del’enfant et de lui fixer de nouveaux objectifs.<strong>Asmae</strong> organise également des rencontresrégulières sur l’inclusion entre ses partenaires,afin d’échanger les pratiques, de seformer collectivement… Avec l’extensiondu programme PEPE dans un 6 e pays et lamise à disposition d’une boîte à pratiques, ilest à parier que nous vous donnerons trèsprochainement des nouvelles du programme.Sandrine de Carlo5<strong>Asmae</strong> - <strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> - m a i 2 0 1 3