LIBAN : Colloque national sur la maltraitance des enfants ... - Asmae

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Quelques jours de tourisme : Ségou, Djenné et le pays Dogon 600km séparent Mopti de Bamako. Nous partons quelques jours avant les enfants pour préparer la colonie et découvrir la région. Après une pause à Ségou, nous décidons de visiter Djenné, cité célèbre pour son architecture incomparable. Nous nous embarquons à bord d’un taxi brousse. Expérience unique, à vivre absolument : comprimés à 7 dans une Peugeot break sans démarreur ni phares, nous prions pour que la voiture ne cale pas et que nous arrivions avant la nuit. Après deux heures d’intense tension intérieure, nous arrivons enfin à bon port. Djenné est magnifique et nous savourons l’instant. On ne peut parler du Mali sans évoquer le pays Dogon. Cette fois-ci c’est en 4x4 que nous nous risquons sur les routes cabossées qui nous mèneront vers Sangha, village dogon mythique au pied des falaises. Ici, les mots n’ont plus de place face à cette beauté d’un autre temps… Les choses sérieuses commencent Nous sommes enfin arrivés à notre destination finale : Mopti. Le bâtiment de l’AMALDEME est composé de 4 blocs de béton… vides, sans eau, ni couchage, ni électricité ! Devant notre perplexité, Mamadou et Seydou nous rassurent avec un large sourire : « Y’a pas de problème ! Ça va aller ! ». En quelques heures, les nattes sont achetées, le bois de chauffe livré, le courant branché, l’unique robinet d’eau réparé ! Il ne manque plus que les enfants. Appelée la Venise malienne, Mopti est située au bord du fleuve Niger. Grand port de pêche, nous sentons vibrer le cœur de la ville au rythme des va-et-vient des bateaux qui chargent et déchargent inlassablement leurs marchandises. Ani Sogoma ! (Bonjour en Bambara) Que de sourires et de regards radieux. Pour tous les enfants, partir en colonie, c’est une première ! 70 enfants, dont les deux tiers sont déficients intellectuels, s’engouffrent dans les dortoirs et s’installent joyeusement. Les moins autonomes se font aidés par les plus débrouillards, tout naturellement, sans l’ombre d’une hésitation. Ici pas question de laisser l’autre dans le besoin ou l’embarras. On est TOUS concerné par TOUS… Belle leçon !
Des activités variées pour animer la colonie Levés au rythme du djembé dès 6h, le petit déjeuner est précédé d’un réveil musculaire : gymnastique douce, course autour du stade et jeux collectifs. Pendant la matinée, les enfants sont occupés à des activités éducatives et du soutien scolaire. Ils rédigent aussi le journal de la colonie. Après le déjeuner et la sieste (indispensable lorsqu’il fait 40°C à l’ombre !), nous reprenons les activités : jeux éducatifs, activités artisanales et sorties touristiques. Nous avons organisé tour à tour des chants, des jeux de société, une course au trésor, des ateliers d’origami ou de peinture et des sorties pour visiter un musée ou un village dogon. La fin d’après-midi est consacrée à des activités sportives, le plus souvent du football pour les garçons et des balades dans le village pour les filles. Chaque soir, la veillée s’organise autour de contes, de danses et de chants. Après avoir couché les enfants, nous participons au bilan avec les éducateurs pour donner notre avis et choisir les activités du lendemain. Faire une place aux enfants déficients intellectuels Les objectifs de la colonie sont de sensibiliser la collectivité (parents, enfants, autorités locales) et d’être un instrument politique original pour favoriser la réflexion sur de nouveaux dispositifs incluant les enfants handicapés dans le système éducatif du pays. A la lumière de ce que nous avons pu vivre chaque jour avec ces enfants, le défi est relevé : cérémonie d’ouverture avec les officiels de la région, émissions de radio impliquant des éducateurs mais aussi des enfants déficients, sortie accompagnée de tous les enfants dans la ville, visite des parents au sein de la colonie… On a pu noter un véritable changement de comportement chez certains enfants : aux dires des éducateurs, il s’opérait devant eux une véritable métamorphose de ces jeunes, tant au niveau du langage que de l’autonomie. Comment ne pas s’émerveiller devant le courage du petit Ibrahim, enfant trisomique sans langage, qui, fièrement campé sur ses deux petites jambes, décide de faire une démonstration de danse en solo au rythme du djembé. La fin d’une aventure… mais le début d’une autre ! 10 avril : trois semaines déjà se sont écoulées. Les enfants pressentent que nous sommes sur le départ et ne nous lâchent pas d’une semelle. Nous avons nous aussi le cœur serré. Ici s’achève notre voyage. Nous avons dans nos sacs beaucoup de souvenirs mais c’est dans nos cœurs que l’essentiel est gravé : un pays aux mille couleurs et aux mille facettes. Pour ne pas en rester là, nous avons décidé d’organiser un concert. La totalité de la recette permettra de réparer le minibus de l’AMALDEME à Mopti pour pouvoir aller chercher les enfants déficients privés de toute activité. Cet évènement devrait avoir lieu en juin. A suivre….
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